Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne
Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne
Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>Associations</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong><br />
<strong>de</strong>s vagissements, s'approcha <strong>de</strong> l'enfant et l'emporta à <strong>la</strong> pago<strong>de</strong><br />
voisine, dont il était un <strong>de</strong>s plus fervents novices.<br />
L'arrivée <strong>du</strong> bonze au monastère, causa, dit <strong>la</strong> légen<strong>de</strong>, une<br />
véritable révolution dans l'établissement. Le Supérieur vou<strong>la</strong>it<br />
chasser, incontinent, ce subalterne scandaleux et le condamner à<br />
<strong>la</strong> dégradation officielle, lorsque, tout à coup, l'enfant se mit à<br />
parler, et proc<strong>la</strong>ma l'innocence et l'humanité <strong>de</strong> son sauveur.<br />
Cette merveille fit grand bruit dans le pays. On venait en foule<br />
réc<strong>la</strong>mer <strong>la</strong> protection <strong>du</strong> miraculeux enfant, que tous regardaient<br />
comme une divinité incarnée... Mou-Lien-Seng (c'était son p.139<br />
nom), avait atteint sa sixième année, et déjà il étonnait tout le<br />
mon<strong>de</strong> par sa sagesse et par <strong>la</strong> maturité précoce <strong>de</strong> son<br />
intelligence. Les bonzes, surtout, ravis jusqu'à l'enthousiasme par<br />
le spectacle d'une vie si merveilleuse, invoquaient déjà Mou-Lien-<br />
Seng comme un saint. On pressa le Supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté<br />
<strong>de</strong> l'admettre au nombre <strong>de</strong>s religieux, sans le faire passer par<br />
les épreuves <strong>du</strong> noviciat, et bientôt le nouveau bonze <strong>de</strong> six ans<br />
reçut l'habit <strong>de</strong> cérémonie, le bonnet <strong>de</strong> profès et <strong>la</strong> canne<br />
d'étain, symbole <strong>de</strong> <strong>la</strong> douceur et <strong>de</strong> <strong>la</strong> fermeté. C'est chose<br />
curieuse que <strong>de</strong> voir les bonzes, aujourd'hui encore, armés, aux<br />
jours <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s solennités, d'une canne en étain, longue <strong>de</strong> sept<br />
pieds et dont <strong>la</strong> poignée est surmontée <strong>de</strong> neuf cercles percés à<br />
jour et entre<strong>la</strong>cés les uns dans les autres.<br />
« L'étain, disent les connaisseurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>, symbolise <strong>la</strong><br />
douceur ; car il n'est jamais venu à <strong>la</strong> pensée <strong>de</strong>s guerriers <strong>de</strong> se<br />
servir d'un sabre, d'une <strong>la</strong>nce ou d'un fusil d'étain. » Quant aux<br />
neuf cercles, ils sont, paraît-il, l'emblème <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice, qui<br />
n'applique les lois qu'après un examen éc<strong>la</strong>iré et impartial, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
fermeté, qui puise sa force dans l'union et <strong>la</strong> charité. Ne<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>z pas à nos savants <strong>du</strong> Céleste-Empire si leurs<br />
118