Associations de la Chine, Lettres du P. Leboucq ... - Chine ancienne

Associations de la Chine
Caisse de la Société du Yü-Leng. — Autrefois, les fonds
nécessaires à l'entretien des jeunes associés du Yü-leng et aux
fêtes qu'ils offraient au public, étaient recueillis par les
personnages les plus considérés de la contrée, aujourd'hui ce
sont les maires et les collecteurs de village, hommes sans fortune
et sans considération, mais tous redoutés du peuple à cause de
l'influence que leur donnent des relations secrètes avec les
prétoires, qui se chargent, sans autre mandat que celui qu'ils
s'attribuent au nom de la force, de fournir aux frais de l'entretien
et des répétitions du Yü-leng. Ils font la quête à domicile, deux
fois par an, et sur la place publique, le jour de la solennité. Le
produit est toujours assez abondant pour suffire aux besoins et à
la rémunération des artistes, aussi bien qu'aux menus plaisirs des
quêteurs.
Patron du Yü-Leng. — Les Chinois qui se créent souvent des
divinités à volonté, et à mesure que le besoin s'en fait sentir, ont,
parfois, le bon sens de ne décerner leurs diplômes d'apothéose
qu'à des hommes célèbres par l'héroïsme de leurs vertus, ou dont
la naissance, la p.138 vie et la mort ont été marquées par quelque
événement merveilleux. Le petit dieu Ti-Tsang-Pou-sa (employé
subalterne des Enfers), dont le rôle, assez modeste pour une
divinité, est, dit-on, de balayer le palais de Sa Majesté la reine
des prisons ténébreuses, porta la piété filiale jusqu'à l'héroïsme.
Voici son histoire, telle que l'ont écrite les annalistes religieux de
la Chine : Sa mère ne l'eut pas plus tôt mis au monde qu'elle alla
le déposer au pied d'une montagne, dans un lieu couvert de
hautes herbes et d'épaisses broussailles, éloigné de toute
habitation et presque ignoré des bergers eux-mêmes. Elle
espérait qu'il y mourrait ; son attente fut trompée. Un bonze qui
ramassait des herbes sur le penchant de la montagne, entendit
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