dimanche 24 novembre
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DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />
U<br />
ENTRE NOUS<br />
NE des rares corporations qui, en France,<br />
souffrent du chômage, est celle des<br />
artistes lyriques et dramatiques : on ne<br />
compte plus ceux d'entre eux qui courent<br />
après un engagement problématique ou crui,<br />
pour vivre, acceptent des « cachets » dérisoires<br />
dans des bouis-bouis, des cafés à « attractions<br />
», des studios de cinéma où on utilise la<br />
« figuration intelligente », etc.<br />
Les raisons de cette crise sont multiples :<br />
réduction du nombre des personnages dans les<br />
pièces nouvelles, disparition de la plupart des<br />
scènes lyriques et dramatiques de province,<br />
concurrence du cinéma, gout de plus en plus<br />
répandu de la lecture, raréfaction progressive<br />
des amateurs de théâtre, les nouvelles couches<br />
xréférant les spectacles sportifs, etc., etc. Bref,<br />
I<br />
e chariot de Thespis est sérieusement em-<br />
bourbé, et je ne vois pas trop qui pourra le<br />
tirer de l'ornière. •<br />
En attendant le miracle, les artistes tirent<br />
. la langue... Les basses ont toujours du creux,<br />
mais c'est dans l'estomac ; les ténors n'ont<br />
plus, en fait,' de notes élevées, que celles de<br />
leurs fournisseurs ; les comédiens trouvent<br />
que leur existence devient une tragédie, et<br />
rien n'est plus navrant que la rencontre du<br />
pauvre Brichanteau disant, en retournant ses<br />
poches lamentablement vidés :<br />
— On voit bien que je joue les « financiers » !<br />
O O<br />
EPENDANT, il y a toujours une foule com-<br />
C pacte de candidats aux examens qui<br />
ouvrent les portes des cours lyriques et dramatiques<br />
du Conservatoire.<br />
Les jeunes personnes « qui ont de la voix »,<br />
les jeunes citoyens qui se sentent des dispositions<br />
pour le rôle de Polyeucte ou celui de<br />
Scapin, assiègent l'usine de la rue de Madrid.<br />
Et il y a tous les gaillards à qui des « connaisseurs<br />
» ont dit :<br />
-4 Vous avez un million dans le gosier !<br />
D'autre part, les théâtres, les music-halls,<br />
les agences sont submergés par toutes sortes<br />
d'artistes, ou soi-disant tels, qui n'ont pas reçu<br />
l'estampille du Conservatoire, par des « vieux<br />
routiers » qui ont, en effet, roulé partout, par<br />
des transfuges de province, par des « femmes<br />
du monde » qui veulent « vivre de leur art »,<br />
par des débutants qui « se sentent quelque<br />
chose là », par des « étoiles en herbe », des<br />
« espoirs •) et aussi pas mal de vieux et souvenirs<br />
»...<br />
Que de déceptions attendent les jeunes, et<br />
quelle misère accable les vétérans I<br />
Certes, il est d'éblouissantes réussites...<br />
Telles vedettes gagnent des sommes fabuleuses,<br />
mènent une existence magnifique — en apparence,<br />
du moins — devant les foules hypnotisées.<br />
Mais, pour un maréchal de France, que<br />
de pauvres diables dans la troupe I<br />
■£> O •£><br />
IL conviendrait donc de décourager le plus<br />
grand nombre possible de ces vocations —<br />
qui, d'ordinaire, ne sont que de fausses vocations...<br />
Tant de gens ne veulent entrer au<br />
théâtre que pour la gloriole — laquelle n'a<br />
rien de commun avec la gloire, fruit du travail<br />
et dé la persévérance !<br />
A tous ces rêveurs, ces fantaisistes, ces<br />
illuminés et aussi ces vaniteuses, ces vaniteux<br />
qui « veulent faire du théâtre », les gens qui<br />
savent et qui sont qualifiés pour donner des<br />
conseils, devraient dire :<br />
* — Songez que dans cette carrière où vous<br />
voulez entrer, il y a déjà plus de 12.000 chômeurs...<br />
Vous trouvez donc que ce n'est pas<br />
assez?<br />
Ft le plus inquiétant, c'est que les vaincus<br />
du théâtre ne reconnaissent pas leur défaite,<br />
se refusent à tenter leur chance ailleurs...<br />
Comme le Delobelle d'Alphonse Daudet, ils ne<br />
renoncent pas !<br />
Pour beaucoup, cependant, le travail des<br />
champs serait préférable au travail du chant,<br />
et mamtes « soubrettes du répertoire » seraient<br />
plus assurées du lendemain si elles consentaient<br />
a porter le petit tablier blanc à la ville.<br />
JEAN STYLO.<br />
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiininimiiiiiiiimiiiiiiMiiiiuniiiiiiiiiiu<br />
REFLEXIONS DU DIMANCHE<br />
LA croyance et la vérité sont sœurs jumelles.<br />
Elles le sont même à la façon des sœurs<br />
siamoises.<br />
Si l'une meurt, l'autre de même doit mourir.<br />
Elles ne peuvent vivre séparées.<br />
La foi est une bonne chose, elle est même une<br />
chose excellente, mais, en elle-même, elle peut<br />
aussi être une mauvaise chose. Pour être parfaitement<br />
bonne, elle doit être indissolublement<br />
liée à la vérité. Si vous sautez du haut des<br />
tours de Notre-Dame, vous ne porterez pas<br />
atteinte à la loi de la gravitation, vous porterez<br />
atteinte à votre vie, et toute la foi que vous<br />
pourrez 'avoir ne vous empêchera pas de vous<br />
casser le cou.<br />
Si le moyen âge, qui fut très grand à bien des<br />
égards et à qui l'on doit les plus beaux chefsd'œuvre<br />
de l'architecture, produisit très peu<br />
au point de vue scientifique, c'est que la foi<br />
était basée sur ce que Zangwill appelle « un<br />
cosmos sans faits ». Comme dans toutes les<br />
généralisations, il y a là une part d'exagération.<br />
Que vous croyiez en quoi que ce soit, il faut<br />
d'abord vous assurer que ce que vous croyez est<br />
là vérité, si vous voulez que votre foi porte des<br />
fruits. "<br />
Notre âge n'a mené si loin les découvertes<br />
scientifiques que parce qu'il a basé les théories sur<br />
des faits.<br />
La médecine elle-même, à laquelle on a jeté<br />
tant de pierres, n'a pu avancer et devenir<br />
une science en même temps qu'elle est un art,<br />
qu'en se basant de plus en plus sur des faits.<br />
En devenant moins empirique, elle est devenue<br />
plus expérimentale; en recherchant les faits,<br />
elle a fait moins de fond sur l'expérience.<br />
Sans doute, le matérialisme comporte les plus<br />
grands dangers ; l'admiration béate du progrès<br />
est une des plus sottes idées qui soient, car<br />
l'histoire nous enseigne qu'il n'y a pas de progrès<br />
indéfinis.<br />
Mais la foi du charbonnier peut conduire<br />
aussi dans les sentiers dè l'erreur, ou plutôt y<br />
laisser, ceux qui la possèdent.<br />
La foi doit être éclairée, comme tous les<br />
grands mouvements de l'âme, comme toutes nos<br />
actions. .<br />
(~*ERTES, nous devons avoir la foi ou, simpïement,<br />
avoir foi en ce que nous faisons, mais<br />
le premier de nos devoirs est d'approfondir, autant<br />
qu'il est en notre pouvoir, l'objet de notre foi.<br />
Ensuite, il faut nous y tenir sous peine de n'être<br />
qu'une pauvre girouette morale. On admet que les<br />
croyants organisent des processions pour obtenir<br />
de Dieu la fin d'une épidémie, mais il conviant<br />
premièrement de prendre ,des mesures de prophylaxie<br />
pour empêcher la diffusion de la<br />
maladie.<br />
Dans le second cas, nous sommes d'accord<br />
avec la sagesse des nations : a Aide-toi,<br />
le ciel t'aidera, », nous coopérons à l'œuvre<br />
divine et à celle de la charité humaine ; dans<br />
le premier cas, nous attendons une intervention,<br />
souvent improbable, de la puissance céleste.<br />
Disons, pour finir, qu'il ne nous est nidlement<br />
interdit de concilier les deux termes d'une pro*.<br />
position raisonnable. FRANK CRÂNE.<br />
LA SEMAINE PROCHAINE<br />
LUNDI 25 NOVEMBRE<br />
Lever du soleil : 7 h. 15 — coucher : 15 h. 59.<br />
Lever de la lune : o h. 29 — coucher : 13 h. 48.<br />
Le jour diminue : 1 m. matin; 1 m. soir.<br />
Sainte CATHERINE : 329 e jour + 36.<br />
Courses hippiques à Vincennes.<br />
MARDI 26 NOVEMBRE<br />
Lever du soleil i 7 h. 17 — coucher : 15 h. 59.<br />
Lever de la lune : 1 h. 45 — coucher : 14 h. 3.<br />
Le jour diminue : 2 m. malin.<br />
Sainte DELPHINE DE SIGNE : 330 0 jour + 35.<br />
Courses hippiques à Enghien.<br />
MERCREDI 27 NOVEMBRE<br />
Lever du soleil ! 7 h. 18 — coucher : 15 h. 58.<br />
Lever de la lune s 2 h. 59 — coucher : 14 h. 18.<br />
Le jour diminue : 1 m. matin; 1 m. soir.<br />
Saint MAXIME : 331 0 jour + 34.<br />
Courses hippiques à Enghien.<br />
JEUDI 28 NOVEMBRE<br />
Lever du soleil 1 7 h. 20 — coucher ! 15 h. 57.<br />
Lever de la lune : 4 h. 13 — coucher : 14 h. 35.<br />
Le jour diminue : 2 m. matin; 1 m. soir.<br />
Sainte BLANCHE I 332 e jour + 33.<br />
„ Courses hippiques à Auteuil.<br />
VENDREDI 29 NOVEMBRE<br />
Lever du soleil : 7 h. 21 — coucher : 15 h. 56.<br />
Lever de la lune : 5 h. 27 — coucher : 14 h. 54.<br />
Le jour diminue : 1 m. matin; 1 m. soir.<br />
Saint SATURNIN : 333 0 jour + 32.<br />
Courses hippiques à Vincennes.<br />
SAMEDI 33 NOVEMBRE<br />
Lever du soleil : . 7 h. 23 — coucher : 15 h. 56.<br />
Lever de la luné : 6 h. 40 — coucher 1 15 h. 17.<br />
Le jour diminue : 2 m. matin.<br />
Saint ANDRÉ : 334° jour + 3r.<br />
Boxe : Genaro contre Trévidic, au Vélodrome<br />
d'Hiver.<br />
Courses hippiques à Enghien.<br />
DIMANCHE 1 er DÉCEMBRE<br />
Lever du soleil ! 7 h. <strong>24</strong> — coucher : 13 h. 55,;<br />
Lever de la lune : 7 h. 5i-couch.:i5 h. 47 (N.L., 4 h. 48).<br />
Le jour diminue : 1 m. matin; x m. soir.<br />
PREMIER DIMANCHE DE L'AVENT : 335» jour + 30.<br />
Football : Paris contre Cologne, à Buffalo.<br />
Rugby : Paris - Allemagne du Sud à Colombes.<br />
Réunion hebdomadaire au Vélodrome d'Hiver.<br />
Courses hippiques à Auteuil.<br />
AUJOURD'HUI DIMANCHE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929<br />
Football : Championnats de Paris, TJ. S. Suisse contre Racing Club de France à Saint-<br />
Mandé ; Stade Français contre C. A. P. à Buffalo ; Red Star Olympique contre<br />
T. A. Saint-Ouen, à Saint-Ouen ; C. A. XIV e contre Club Français, à Bourgla-Reine<br />
et autres championnats régionaux. — Rugby : Championnats de Paris,<br />
Stade Français contre Sports Généraux au Stade Jean-Bouin et autres championnats<br />
régionaux. .— Cyclisme : le match France-Belgique au Vélodrome<br />
d'Hiver. — Courses hippiques à Auteuil.<br />
LE PROBLEME DES MOTS CROISES<br />
HORIZONTALEMENT. — 1, manière de colorer un<br />
dessin à l'encre de Chine j 7, qualité des mets ; 11, ne<br />
dépensons pas tout 1 14, ville de France ; 15, celui de<br />
Nantes est célèbre ; 16, cours d'eau sibérien ; 18,<br />
conjonction ; 19, elle n'a pas de délicatesse ! 22, cet<br />
ouvrier tamise de la farine ; <strong>24</strong>, elles déferlent sur<br />
l'Océan souvent ! 25, maniés doucement ; 26, monts<br />
européens ; 27, celui de Mercure était ailé ; 28, canton<br />
de la Corrèze ; 30, espace de temps ; 31, il faut que je...<br />
rassemble des choses ; 34, je... m'inclinais vers le sol ;<br />
37, conjonction ; 38, au bout du jardin ; 39, canton<br />
normand ; 40, passereau conirostre ; 43, en abrégé,<br />
indique une suite ; 45, note ; 47, produit de peintre ;<br />
48, commande faite à nouveau ; 51, conjonction ;<br />
52, canton de la Drôme 5*53, ville de France. . .<br />
J<br />
VERTICALEMENT. — 1, on leur a fait tort j 2, sel<br />
dérivant de certain acide ; 3, titre allemand ; 4, elle<br />
est parfois gênante quand on appuie trop ! 5, un os<br />
à l'envers ; 6, oiseau aquatique ; 7, se" danse parfois<br />
en société,-avec jeux; 8, deux lettres d'Henri; 9,<br />
tissus légers de lainage, au moyen âge ; io, canton de<br />
l'Orne; 12, frapperas de stupeur; 13, argile jaune;<br />
17, enlèves ; 20, venues au monde ; 21, insecte coléoptère<br />
; 23, c'est le diable en personne ; 26, excessive ;<br />
27, souvent réclamés par Pandore 1 aux chemineaux ;<br />
29, a en horreur ; 32, une lie à l'envers ; 33, mesure<br />
ancienne pour liquidés ; 35, greffée ; 36, avaler en<br />
retirant son haleine ; 41, négation ; 42, dans l'Etna ;<br />
44, ancien seigneur arabe ; 46, ces trois lettres font<br />
un roi ; 49, pour toi ; 50, pronom personnel.<br />
Nous publierons, dans le prochain numéro, la solution de ce problème ne comportant<br />
aucun classement, ce qui dispense nos lecteurs de nous envoyer leurs solutions.<br />
A gauche i Problème proposé ; à droite : Solution du problème paru dans le dernier numéro.<br />
SOYONS AU COURANT...<br />
... d'un appel au public en faveur des nécessiteux<br />
•<br />
I 'CEOVRE du vestiaire des hôpitaux, 232, rue de Tol-<br />
J —' biac, à Paris, nous prie de faire savoir que, sur<br />
demande, elle se rend à domicile pour prendre lea<br />
vieux vêtements d'hommes, femmes et enfants qu'on<br />
voudra bien lui remettre et qui lui permettront d'habiller<br />
un grand nombre de nécessiteux et de malades,<br />
accouchées, nouveau-nés, etc., qui sortent au nombre<br />
de 200.000 par an des hôpitaux et maternités.<br />
A l'heure des premiers froids de la saison d'hiver<br />
si rude, surtout pour les familles nombreuses, qui ont<br />
souvent recours au « Vestiaire des hôpitaux », celui-ci<br />
espère que son appel sera entendu.<br />
...de l'examen d'uns loi en faveur des commerçants<br />
m:nacés d'expulsion<br />
1 'ASSOCIATION défensive des commerçants parisiens<br />
■ (président G. Davan) a pris l'initiative d'étudier<br />
un projet de loi ayant pour effet de surseoir immédiatement<br />
à toutes les expulsions de commerçants en cours<br />
d'exécution jusqu'à ce que la revision des lois sur la<br />
propriété commerciale devienne une réalité.<br />
Ce projet, qui est de nature à donner satisfaction à<br />
tous les intéressés, vient d'être suggéré aux députés de<br />
Paris et de la Seine, et a reçu les adhésions du docteur<br />
Péchin, de MM. Paul Poncet, Rouquier, E. Bussat,<br />
Louis Dumat, Raoul Brandon,députés, et de MM. Roustan<br />
et Mounié, sénateurs.<br />
Il sera déposé prochainement à la Chambre par<br />
M. Paul Poncet.<br />
... de l'étude de la Commission des Pensions<br />
en vue de l'établissement de la retraite des<br />
combattants<br />
T A Commission des Pensions civiles et militaires de<br />
l"- 1 la Chambre a terminé l'audition des auteurs de<br />
proposition sur la retraite du combattant. Après une<br />
importante discussion, elle a adopté les principes suivants<br />
:<br />
1° Attribution d'une retraite gratuite à tous les<br />
anciens combattants titulaires de la carte ;<br />
2° Cumul de cette retraite avec toute autre pension<br />
ou retraite ;<br />
3° Fixation du taux de la retraite h un chiffre forfaitaire,<br />
sous la réserve qu'une proposition de loi sera<br />
déposée ultérieurement, pour tenir compte du temps<br />
de présence au front.<br />
La Commission fixera le taux et l'âge de la retraite<br />
après avoir entendu, dans une prochaine séance, M. le<br />
ministre des Pensions. Enfin, elle se propose de demander<br />
que la retraite établie sur ces bases soit votée à<br />
l'occasion de la prochaine loi de finances.<br />
Le ministre des Pensions, dans une lettre adressée<br />
au président de la Commission, explique que le gouvernement<br />
ne possède pas encore toutes les données<br />
lui permettant d'envisager les répercussions de la<br />
mesure, mais il laisse entendre qu'il n'est pas hostile<br />
au principe de la retraite.<br />
Le taux maximum demandé par les combattants<br />
confédérés est de 1.200 francs à cinquante-cinq ans.<br />
... du lancement à Cherbourg du plus grand<br />
sous-marin du monde<br />
""TOUT récemment, en présence des autorités mati-<br />
1 times, militaires et civiles, il a été procédé, à<br />
Cherbourg, au lancement du sous-marin" Surcoût, qui<br />
est actuellement le plus grand du monde, et sera certainement,<br />
le plus puissant comme armement et<br />
moyens d'action.<br />
Le nouveau sous-marin de croisière est long de<br />
130 mètres, et déplace 3.256 tonnes en surface et<br />
4.304 en plongée. Sa vitesse serait de 15 nœuds, et il<br />
serait armé de 4 pièces de 140 millimètres avec 14 tubes<br />
lance-torpilles. Son équipage sera de 150 hommes.<br />
Ce navire, qui devra subir encore certaines modifications<br />
de coque, ne pourra guère prendre la mer avant<br />
un an.<br />
...d'un projet de création de parcs d'autos'<br />
dans Paris<br />
N raison de l'entrée en vigueur, à partir du 1" jan-<br />
E vier prochain, dé l'arrêté de M. Chiappe, préfet de<br />
police, interdisant le stationnèment dans un certain<br />
quadrilatère, M. Béquet, conseiller municipal, vient de<br />
proposer au conseil la création d'un certain nombre<br />
de parc3 pour automobiles dans le deuxième arrondissement.<br />
Les emplacements proposés par M. Béquet sont le»<br />
suivants :<br />
Cour du n" 15, rue de la Banque ; secteur mort de<br />
la place des Victoires, compris entre le débouché de la<br />
rue Vide-Gousset et celui de la rue Etienne-Marcel ;<br />
cour de la caserne de la Garde municipale, rue de la<br />
Banque ; cour de la direction de l'enregistrement, des<br />
domaines et du timbre, rue de la Banque ; cour de la<br />
mairie du deuxième arrondissement.
TOiiun DIMANCHE-ILLUSTRÉ •■iiiumuiwiiimmimuiiiiniiiuu;uuiiiiiiuiitiiiiiiiiiiuuiiiuiuiiiui m 4 iiiiimiwiii.iiiiiiiiiui iiiiiiiiiiiiMiiiniimii"""""' ni""""»"""' LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 m ,<br />
LA SEMAINE QUI VIENT DE S'ÉCOULER<br />
47 e Semaine de l'Année — Reste à courir 5 semaines<br />
DEUX ÉQUIPAGES D'AVIATEURS FRANÇAIS<br />
BAILLY, RÉGINENSI ET MARSOT D'UNE PART,<br />
COSTE ET BELLONTE DE L'AUTRE, REVIENNENT<br />
A PARIS, LES PREMIERS DE MADAGASCAR,<br />
LES SECONDS D'HANOI, EN DES TEMPS RECORDS<br />
L<br />
'ACTIVITÉ de l'aviation française vient<br />
d'être illustrée par deux performances<br />
remarquables de nos pilotes.<br />
Bailly, Réginensi et Marsot, qui avaient,<br />
jadis, établi le record de la liaison postale<br />
France-Indochine, s'étaient assigné Madagascar<br />
pour but. En huit jours et cinq heures,<br />
ils s'étaient rendus de Paris à Tananarive.<br />
Le retour des trois aviateurs de l'Ile Noire<br />
au Bourget s'est effectué sensiblement dans<br />
le même temps. Partis le 12 <strong>novembre</strong>, Bailly,<br />
Réginensi et Marsot sont arrivés au Bourget le<br />
20 <strong>novembre</strong>, après huit jours et treize heures<br />
de vol.<br />
Leur tableau de marche fut le suivant :<br />
12 <strong>novembre</strong> : Tananarive - Quelimane<br />
(1.400 km.) ; 13 <strong>novembre</strong> : Quelimane-<br />
Elisabethville (1.200 km.) ; 14 <strong>novembre</strong> :<br />
Elisabethville - Coquilhatville (1.700 km.);<br />
15 <strong>novembre</strong> : Coquilliatville-Bangui-Fort<br />
Archambault (1.050 km.) ; 16 <strong>novembre</strong> :<br />
Fort Archambault-Zinder (1.200 km.) ; 17 <strong>novembre</strong><br />
: Zinder-Niamey-Gao (1.100 km.) ;<br />
18 <strong>novembre</strong> : Gao-Adrar (1.300 km.) ; 19 <strong>novembre</strong><br />
: Adrar-Colomb-Béchar-Malaga-Carthagène<br />
(1.450 km.) ; 20 <strong>novembre</strong> : Carthagène-Paris<br />
(1.450 km.), soit au total : 11.800<br />
kilomètres.<br />
Une chaleureuse ovation a été faite, lorsqu'ils<br />
atterrirent au Bourget, en présence de<br />
MM. Laurent-Eynac, ministre de l'Air ; Pietri,<br />
ministre des Colonies ; Olivier, gouverneur de<br />
Madagascar, aux trois aviateurs qui venaient<br />
de réaliser le voyage-type de la future ligne<br />
commerciale aérienne France-Madagascar.<br />
Le prodigieux retour de Coste<br />
Après avoir battu le record du monde de<br />
distancé en ligne droite par leur vol de Paris<br />
à Tsitsikar, Coste et Bellonte s'étaient rendus<br />
à Hanoï et avaient décidé de revenir à Paris<br />
en un temps record. Bien que le mauvais<br />
temps les ait gênés, ils n'en ont pas moins<br />
magnifiquement réussi dans leur tentative.<br />
D'Hanoï, ils ont gagné Calcutta dans la<br />
journée de <strong>dimanche</strong>. Lundi, ils étaient à<br />
Karachi, mardi à Alep. Et ils décidaient alors<br />
de gagner Paris d'un coup d'aile, mais une<br />
tempête sur Corfou les contraignit à faire escale<br />
à Athènes. Ils voulurent en repartir quelques<br />
heures plus tard pour rallier le Bourget. Ils<br />
durent, en raison du mauvais temps, se poser<br />
à Rome.<br />
Plus de 12.000 kilomètres en quatre jours<br />
Jeudi, à 11 h. 40, en présence d'une foule<br />
nombreuse et enthousiaste, au premier rang<br />
de laquelle se trouvait le ministre de l'Air,<br />
dans la Bibliothèque de ma Fille. £3<br />
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5 Beauté, ne serais-tu qu'un<br />
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le Point-d'interrogation atterrissait au Bourget.<br />
En quatre jours et six heures, Coste et<br />
Befllonte avaient parcouru les étapes suivantes<br />
:<br />
Dimanche 17 <strong>novembre</strong>, Hanoï - Calcutta<br />
2.200 km.; lundi 18 <strong>novembre</strong>, Calcutta-<br />
Karachi 2.350 km. ; mardi iq <strong>novembre</strong>, Karachi-Alep<br />
4.000 km. ; mercredi 20 <strong>novembre</strong>,<br />
Alep-Athènes-Rome 2.410 km.; jeudi 21 <strong>novembre</strong>,<br />
Rome-Paris I.Ï50 km. Soit au total :<br />
12.110 kilomètres.<br />
En dépit du mauvais temps qui, dans la<br />
dernière partie du parcours leur avait fait<br />
perdre de quinze à dix-huit heures, les recordmen<br />
du monde de la distance avaient établi la<br />
liaison Indochine-France à plus de 180 de<br />
moyenne horaire.<br />
M. JEAN VERDIER,<br />
SUPÉRIEUR DES PRÊTRES DE SAINT-SULPICE,<br />
DEVIENT ARCHEVÊQUE DE PARIS<br />
Ee successeur de Mgr Dubois est désigné : M. Jean<br />
VerdieT, supérieur des prêtres de Saint-Sulpice, est<br />
nommé archevêque de Paris.<br />
Originaire du département de l'Aveyron, Mgr Verdier<br />
est âgé de soixante-cinq ans. En juillet dernier,<br />
il se vit confier par le chapitre de la Société de Saint-<br />
Sulpice, comprenant les représentants de la France,<br />
du Canada et des Etats-Unis, la charge de supérieur<br />
général de l'ordre des Sulpiciehs.<br />
M. ROLAND EORGELÈS EST ÉLU<br />
MEMBRE EE L'ACADÉMIE CONCOURT<br />
Les membres de l'Académie Goncourt se sont réunis<br />
à l'effet d'élire le successeur de G. Courteline.<br />
Roland Dorgelès a été désigné au troisième tour de<br />
scrutin par 8 voix contre 1 à Georges Duhamel.<br />
M. Roland Dorgelès, qui écrivit les Croix de bois,<br />
Saint Magloire et le Cabaret de la Belle femme, étant âgé<br />
de quarante-trois ans, est le plus jeune académicien.<br />
LE STATUT DE LA FUTURE BANQUE<br />
DES RÈGLEMENTS INTERNATIONAUX<br />
A ÉTÉ PARAPHÉ A BADEN-BADEN<br />
L<br />
E comité financier, réuni à Baden-Baden,<br />
a clôturé ses travaux en paraphant les<br />
différents accords sur lesquels reposera la<br />
future Banque des règlements internationaux.<br />
Ces accords comportent deux parties distinctes<br />
: l'une qui contient le statut fondamental<br />
de la Banque en tant qu'institut<br />
financier privé fonde par les banques nationales<br />
d'émission et l'autre qui est un modèle<br />
de contrat de trust.<br />
Ce contrat bilatéral entre la Banque et les<br />
gouvernements, contrat par lequel ceux-ci la<br />
chargeront de recevoir, gérer et répartir les<br />
versements allemands, va être soumis à<br />
l'examen des gouvernements.<br />
Le statut fondamental de la Banque, peut,<br />
en revanche, être considéré comme définitif,<br />
ainsi que le siège fixé à Bâle. Il comprend<br />
soixante articles divisés en sept chapitres.<br />
Le capital de la Banque internationale sera<br />
de 500 millions de francs suisses. Les parts ne<br />
donneront pas à leurs propriétaires le droit de<br />
vote, celui-ci demeurant réservé aux banques<br />
centrales d'émission intéressées. Les affaires<br />
de la Banque devront concorder avec la politique<br />
des pays qui y sont représentés. Elle<br />
aura le droit d'exécuter toutes opérations de<br />
change, de vendre et d'acheter de l'or, d'accorder<br />
des emprunts aux banqi: es d'émission<br />
contre des garanties de tout pre miar ordre et<br />
de contracter de pareils emprunts auprès<br />
d'elles, d'acheter ou de vendre des devises<br />
et des valeurs cotées en Bourse, mais non pas<br />
des actions. Par contre, elle n'est pas autorisée<br />
à émettre des billets de banque, ni à<br />
accepter des effets de change, ni à s'intéresser<br />
d'une manière prédominante à une entreprise<br />
commerciale. Le conseil d'administration sera<br />
constitué par les sept gouverneurs des sept banques<br />
d'émission, ainsi que par sept représentants<br />
de la finance, de l'industrie et du commerce.<br />
Aussi longtemps que l'Allemagne aura à<br />
effectuer des paiements de réparations, le<br />
conseil d'administration comprendra, en plus,<br />
un troisième Français et un troisième Allemand.<br />
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POI/ITIQUE<br />
MEMENTO<br />
16 <strong>novembre</strong>. — M. Mandel est élu président de la<br />
Commission du suffrage universel de la Chambre.<br />
iç <strong>novembre</strong>. — M. Ricolfi est élu, par 300 voix sur<br />
485 suffrages exprimés, vice-président du Palais-<br />
Bourbon.<br />
ARTS ET LETTRES<br />
18 <strong>novembre</strong>. — Ee prix Gringoire, d'une valeur de<br />
15.000 francs, est attribué à M Marcel Sauvage pour<br />
son livre de contes : le Premier Homme que j'ai tué.<br />
FAITS DIVERS<br />
16 <strong>novembre</strong>. — Jaloux, Eéopold Ortionni, quarantedeux<br />
ans, tue sa femme, née Emilie Benditte, de deux<br />
coups de revolver, dans l'appartement qu'ils habitaient<br />
rue Earrey. Ea victime était mère de quatre enfants!<br />
18 <strong>novembre</strong>. — Rue de Reuilly, une jeune fille dé<br />
seize ans, Elise Guet, est égorgée d'un coup de rasoir au<br />
sortir du bal, par son cavalier, Bernard Eegane, dixneuf<br />
ans, sculpteur sur bois.<br />
— Son mari ayant découché, M me Domiru'ca Musi<br />
15, rue Richard-Eenoir, s'asphyxie avec ses deux filles'<br />
en ouvrant le robihet à gaz. Ees deux enfants sur><br />
combent seules.<br />
— Ee rapide Bâle-Calais tamponne une auto à<br />
Athies, près de Eaon. Trois personnes sont tuées.<br />
20 <strong>novembre</strong>. — Menacée de mort, M me Suzanne<br />
Turmeau, tue son mari pendant son sommeil, dans un<br />
hôtel, rue du Débarcadère.<br />
TRIBUNAUX<br />
ig <strong>novembre</strong>. — Ee Polonais Orzekowski et son<br />
amie, Gisèle Zatopeck, Tchécoslovaques qui avaient<br />
assassiné le mari de cette dernière, sont condamnés au<br />
bagne perpétuel.<br />
SPORTS<br />
J7 <strong>novembre</strong>. — Au cours du quatrième tour de la -<br />
Coupe de France, deux grosses surprises sont enregistrées.<br />
Ee F. C. Rouen et l'A. S. Strasbourg sont éliminés<br />
de l'épreuve par le Cosmo et Saint-Etienne.<br />
— Au Vélodrome d'Hiver, le match omnium des<br />
champions du monde Michard (piste-vitesse), Ronsse<br />
(route), Paillard (piste-demi-fond) est gagné par Ronsse,<br />
— Ee Grand Prix automobile de Tunisie est gagné<br />
par Bulli Péri, en 2 h. 23' 34". Ee Grand Prix de tourisme<br />
revient à la baronne d'Elerh, en 2 h. 57' 15".<br />
—■ A Auteuil, Fils de la Eune, à M mB Fockenberghe,<br />
gagne le prix de Montgomery.<br />
L'ELECTION DU PRESIDENT DU MEXIQUE<br />
PROVOQUE DE SANGLANTES BAGARRES<br />
f<br />
Dix-neuf personnes ont été tuées et cinquante<br />
blessées sur tout le territoire mexicain au cours des<br />
désordres qui se sont produits lors de l'élection présidentielle<br />
dépeinte officiellement comme «relativement<br />
calme ».<br />
Ee candidat Rubio a été élu à une majorité écrasante<br />
mais M. Vasconcelos reproche aux partisans da<br />
M. Rubio d'avoir enlevé les urnes d'assaut et d'avoir,<br />
par force, empêché ses partisans de voter.<br />
LE BILAN DU KRACH<br />
DE LA BOURSE DE NEW-YORK<br />
Ea Bourse de New-York a publié la statistique des<br />
pertes subies dans le récent krach.<br />
Ces pertes se sont élevées, pour l'ensemble des valeurs,<br />
à 15.320.979.515 dollars, soit environ 383 milliards<br />
<strong>24</strong>.487.875 francs pendant le mois d'octobre,'<br />
Ee total des pertes atteignait, à la date du 1" <strong>novembre</strong>,<br />
7r.752.650.908 dollars, ce qui fait approximativement<br />
r.793.806.272.700 francs.<br />
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PATES LA LUNE
mu m m LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 iiiiiiiiiiiHiiiHiHiiiniiimiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniMniiiiiiiniiiiiiiiinm 3 iniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiniiiiiiiiiiiiimaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ «<br />
LES ROMANS DE LA VIE<br />
JEAN DES BANDES-NOIRES, LE CONDOTTIERE<br />
MONSIEUR PIERRE GAUTHIEZ a consacré<br />
un livre puissant et coloré<br />
au plus célèbre des condottieres,<br />
à Giovanni délie Bande Nere,<br />
Jean des Bandes-Noires. Ce nom<br />
— un surnom — lui vint des<br />
enseignes noires qu'il donna à ses troupes de<br />
mercenaires en signe de deuil, après la mort<br />
du pape Léon X, en place des enseignes<br />
blanches et pourpres qu'elles avaient arborées<br />
jusque-là, couleurs des cadets de la maison<br />
des Médicis, dont était notre héros. Le livre<br />
de M. Pierre Gauthiez débute par les vers de<br />
ce beau sonnet :<br />
Dans la Marche d'Ancône ou les plaines lombardes,<br />
Toujours le casque au front, toujours la lance au poing,<br />
Il fut le cavalier qui ne s'arrêtait point,<br />
Méprisant l'arquebuse et bravant les bombardes.<br />
Sous sa cuirasse fruste, aux larges passegardes,<br />
Fils de Sforza, dont un plastron fut le pourpoint,<br />
Il combattait sans trêve, entrevoyant au loin<br />
Ce songe, qui hantait ses prunelles hagardes :<br />
Etre prince ! être duc ! être roi d'un quartier<br />
Dans cette âpre Italie où l'univers entier<br />
Se ruait comme les troupeaux sur l'herbe mûre 1<br />
— Ni duc, ni roi, ni prince et maître des plus grands,<br />
Il s'endormit avant trente ans, dans son armure,<br />
Modèle souverain des généraux errants.<br />
Jean des Bandes-Noires apparut en cette<br />
époque terrible, faite de guerres, de rapines<br />
et de sang, que fut le siècle d'or de la Renaissance<br />
italienne. On dit parfois que les arts sont<br />
le fruit de la paix, tandis que l'histoire observe,<br />
au contraire, que les plus glorieuses époques<br />
artistiques ont généralement été remplies<br />
de guerres, de troubles et de violence. Les<br />
salles des demeures patriciennes étaient<br />
garnies de dagues, de boucliers et de cuirasses<br />
parmi les tapisseries et les œuvres d'art ;<br />
dans de vastes lits sans linceux, les hommes<br />
de la « maison » dormaient en troupe, pêlemêle,<br />
en harnais de bataille. Et quelle férocité I<br />
La bête humaine est déchaînée dans ses<br />
instincts les plus cruels. A Milan, à l'époque<br />
où y commandera Jean des Bandes-Noires,<br />
se découvre un complot dont le but était de<br />
livrer la place aux assiégeants. Les « traîtres »<br />
sont saisis : on les découpe en morceaux,<br />
lesquels sont fixés aux murailles aux yeux<br />
de l'ennemi. A Florence, après l'échec de la<br />
conspiration des Pazzi contre les Médicis,<br />
famille de Jean des Bandes-Noires, les coupables<br />
sont pendus par les pieds aux murs de<br />
leur demeure; parmi eux un archevêque dont<br />
la robe rouge, lui retombant sur la tête, le<br />
découvre des pieds à la ceinture; et, quand il<br />
fallut enlever les cadavres qui étaient pourris,<br />
l'un des plus grands artistes du temps, Botticelli,<br />
le charmant auteur de la Naissance de<br />
Vénus et du Printemps (Primavera), fut chargé<br />
de les peindre sur la muraille à l'endroit<br />
où ils avaient été pendus, et tels qu'on les<br />
y avait vus — de crainte que la mémoire ne<br />
s'en perdît.<br />
On voyait des Italiens arracher aux soldats<br />
français, contre lesquels ils se battaient,<br />
le cœur de la poitrine, pour le dévorer pantelant<br />
; d'autres fois, ils leur ouvraient le<br />
Ventre tout vifs afin de le transformer en<br />
mangeoire poiîr leurs chevaux, le remplissant<br />
de grains de blé et d'avoine ; cependant<br />
que Politien et Ficin, à la cour des Médicis,<br />
dissertaient sur la morale platonicienne,<br />
que l'Arétin modelait ses polissonneries pour<br />
les esprits les plus délicats et que Léonard,<br />
Michel-Ange et Raphaël créaient leurs chefsd'œuvre<br />
immortels.<br />
EAN DES BANDËS-NOIRES ne fut pas seulement<br />
le rude donneur de coups d'épée, le<br />
Jchef<br />
de guerre à l'audace impavide, dont la<br />
renommée enflammait l'imagination populaire,<br />
il fut un véritable soldat, habile à manœuvrer<br />
sur le champ de bataille et à ordonner<br />
les troupes mises sous son commandement.<br />
A ces bandes de mercenaires, qu'il<br />
avait à diriger, il imposa des réformes nombreuses.<br />
Ce ne sont plus ces hordes lourdes<br />
et éclatantes et qui semblent faites pour la<br />
parade plus que pour le combat, dont le<br />
peintre Uccelloy nous a transmis la resplendissante<br />
image, montées sur des chevaux<br />
énormes, harnachés et carapaçomiés comme<br />
pour un tournois ; les hommes armés de<br />
madriers massifs, enluminés des plus vives<br />
couleurs, en guise de lances de combat, avec<br />
dés casques aux formes et aux figures fantastiques,<br />
en manière d'épouvantail à en<br />
effrayer l'ennemi ; loin de là. Nous voici<br />
en présence d'une armée sobrement et solidement<br />
équipée : des cuirasses bien adaptées<br />
à la taille et dont les fortes passegardes protègent<br />
les articulations voisines ; des chapeaux<br />
pair FUMCK-BREMTÂNO<br />
DE E'iNSÏITUT<br />
(F Cadet dç l'illustre maison des Médicis, Jean des Bandes-Noires fut un<br />
condottiere des plus fameux en cette Italie de la Renaissance qui en<br />
comptait beaucoup, et des plus intrépides. Et M. Funck-Brentano retrace<br />
ici, pour nos lecteurs, avec son habituelle maîtrise, Y existence de ce soldat<br />
de fortune, et qui fut, à la lettre, un palpitant roman de la vie.<br />
de fer, rudes morions, et dont les casques de<br />
nos poilus, en la dernière guerre, pourraient<br />
donner une idée. Et. Jean a mis de la discipline<br />
dans sa troupe, une administration bien<br />
réglée avec une comptabilité en ordre et des<br />
écritures.<br />
a Mais, nous demandera-t-on, quelle différence,<br />
entre des condottieres comme Jean<br />
des Bandes-Noires, comme Castruccio Castracani<br />
ou comme Gattamelata, dont Verro-<br />
sous les murs de'Pavie, on verra le peuple —<br />
des Italiens — accourir pour le massacrer.<br />
Jean de Médicis (des Bandes-Noires) naquit<br />
dans la nuit du 6 avril 1498, de Catherine<br />
Sforza, comtesse de Forli. Cette mère était<br />
un soldat. Elle transmit à son fils ses vertus<br />
guerrières. César Borgia avait envahi la<br />
Romagne, car le pape Alexandre VI avait,<br />
en une bulle, déclaré le seigneur de Forli<br />
déchu de son fief ; mais dans Forli, César se<br />
JEAN DES BANDES-NOIRES (d'après un buste ancien.)<br />
chio et Donatello ont immortalisé les traits<br />
par leurs admirables statues équestres de<br />
Venise et de Padoue, d'une part, et, de l'autre,<br />
des capitaines d'armée comme Bayard et<br />
Gaston de Foix, pour prendre nos exemples<br />
dans la même époque? » Pour les condottieres,<br />
la guerre est un métier. Ils font la guerre et<br />
tuent, comme un cordonnier fait des souliers ;<br />
et ils mettent leur épée au service de qui leur<br />
en donnera bon prix, comme le cordonnier<br />
vendra ses chaussures au client qui paie.<br />
Les autres, les du Guesclin, les Bayard, les<br />
Gaston de Foix, luttent pour l'amour de<br />
leur pays aimé, pour la sauvegarde des traditions<br />
communes, pour la protection et le<br />
bonheur des foyers et l'honneur, la grandeur<br />
de la patrie.<br />
Pour le condottiere, dit M. Pierre Gauthiez<br />
en son livre cité plus haut, « U s'agissait de<br />
placer ses exploits au meilleur taux possible ».<br />
Aussi voyons-nous Jean des Bandes-Noires<br />
successivement au service du pape, puis du<br />
roi de France, puis de l'empereur allemand,<br />
puis du duc de Milan, puis de la république<br />
de Florence, pour revenir au pape.<br />
Du Guesclin, fait prisonnier, pouvait dire<br />
en toute raison t<br />
— Les femmes de France fileraient toutes<br />
leur quenouille afin de payer ma rançon...<br />
Mais, quand le bruit se répandra que Jean<br />
des Bandes-Noires vient d'êtte fait prisonnier<br />
heurta à Catherine. A la tête de ses gens<br />
d'armes elle s'avançait a grande,, forte, de<br />
belle face, vêtue d'un habit en velours fauve<br />
avec une traîne de deux brasses, une ceinture<br />
d'homme à l'escarcelle pleine de ducats,<br />
un faucon en manière de bracquemart au<br />
côté ; et, parmi les soldats à pied ou à cheval,<br />
on la redoutait extrêmement pour ce<br />
que cette dame ne connut jamais la peur et,<br />
les armes en main, était féroce et cruelle ».<br />
Comme ses ennemis lui faisaient savoir qu'ils<br />
tueraient ses fils prisonniers si elle persistait<br />
à se défendre :<br />
— Hé ! tuez-les donc I » et elle se frappait<br />
le sein.<br />
L'enfant fut élevé dans la rude et farouche<br />
forteresse du Trébio, formidable amas de<br />
pierres dressé sur un rocher à pic. L'éducation<br />
qu'il y reçut fait présager l'avenir :<br />
batailles incessantes avec les petits paysans<br />
des alentours d'où l'on ramenait le gamin le<br />
visage en sang ; chasses interminables parmi<br />
les broussailles, les rochers et les ronces.<br />
Et, glissant sur les pentes abruptes dans les<br />
gorges de Mugelle, c'étaient des bains dans<br />
les eaux glaciales où l'on se jetait tout en nage.<br />
« Il eut ainsi, dit la chronique, dès les seize<br />
ans, les os durs, le corps gaillard et l'âme<br />
vivace. »<br />
Avant même qu'il eût atteint l'âge de<br />
guerroyer» éclatent en lui ses instincts bâtait-)<br />
leurs et® cruels. Le jeune ' homme frappe,<br />
cogné, écorche et tue comme à plaisir. Autour<br />
de lui cruautés et scandales culbutent<br />
l'un sur l'autre. Ses parties de chasse ne<br />
sont que carnage et destruction.<br />
Jean fit ses premières armes aux gages du<br />
pàpe Léon X, qui le décora du titre de a condottiere<br />
de la Sainte Eglise ». Il passa ensuite<br />
de l'un à l'autre, mettant son épée<br />
à l'enchère, la donnant après surenchère,<br />
au plus offrant. Mais à Léon X il demeura<br />
fidèle — c'était à vrai dire son cousin. Léon X<br />
mourut le I ER décembre 1521.<br />
Jean avait alors vingt-trois ans. Il était<br />
déjà un chef de guerre renommé, illustré<br />
par vingt embuscades, surprises et batailles,<br />
ayant emporté en d'impétueux assauts,<br />
villes et châteaux, et s'étant, par ailleurs,<br />
signalé par la rude et calme énergie avec<br />
laquelle il avait défendu lès places confiées à<br />
sa garde.<br />
Et, comme dans la vie de tous les soldats,<br />
on voit des femmes aller et venir dans la<br />
vie de Jean des Bandes-Noires. Elles sy<br />
promènent même en grande quantité.<br />
La sienne d'abord : une Salviati, Marie,<br />
amitié d'enfance que l'amour a fleurie sur les<br />
seize ans ; joli mariage d'amour dans la<br />
grâce de la première jeunesse. Marie fut mie<br />
ménagère douce et tendre, attentive, énamourée<br />
de son époux. Ses lettres caressent<br />
comme d'une brise tendre et frêle cette existence<br />
de violence et de sang. Le condottiere<br />
est toujours loin d'elle dans le péril des combats'<br />
: loin des yeux, loin du cœur. Marie le<br />
réclame en vain en son doux langage mouillé<br />
de larmes superflues. Jean ne répond pas.<br />
Il est à Rome, elle est restée à Florence. Elle<br />
lui envoie une boîte de cédrat qu'elle a confectionné<br />
de ses propres mains. Elle a failli<br />
mourir. Elle va mieux à présent. Jean ne<br />
répond pas.<br />
D'AUTRES lettres féminines adressées au<br />
soldat font contraste. Elles sont signées de<br />
noms divers. Ce sont des Juives, des Espagnoles,<br />
une Albanaise, Angélique la Vénitienne,<br />
une Siennoise aux yeux noirs, une<br />
fille de Lucques, enfin. Lettres monotones<br />
en leur grâce s'éductrice. Elles modulent<br />
leur amour en termes câlins, avec des minauderies<br />
de chattes familières, tout en demandant<br />
des robes et des ducats.<br />
Et c'est toujours la guerre ; de nouvelles<br />
randonnées, d'autres massacres, de plus<br />
sanglants pillages. Puis la paix, qui ne laisse<br />
plus occasion de « besogner ». Le pape alors,<br />
pour ne pas perdre Jean des Bandes-Noires,<br />
fait de lui un corsaire ; il lui confie des vaisseaux<br />
pour la chasse aux pirates qui infestent<br />
l'Adriatique et la Méditerranée.<br />
Mais la guerre reprend. Clément VII —<br />
encore un Médicis — rappelle notre condottiere.<br />
Les ennemis sont commandés par un<br />
routier d'Allemagne redouté, Georges Frondsberg.<br />
Jean l'a déjà eu pour adversaire à<br />
Pavie. Frondsberg chevauche, une chaîne<br />
d'or à l'arçon de sa selle, qui doit servir à<br />
étrangler — dignement — le pape et les<br />
cardinaux.<br />
La rencontre eut lieu le 21 <strong>novembre</strong> 1526,<br />
entre le lac de Garde et Mantoue. Frondsberg<br />
disposait de fâuconneaux, petites pièces<br />
d'artillerie qui lançaient des balles de trois<br />
livres.<br />
Jean est à cheval : il pousse un cri. Une<br />
balle lui a fracassé la jambe. Les os en ont<br />
été mis en miettes. H fallut scier la jambe.<br />
Après avoir fait son testament, Jean mourut<br />
fermement dans la nuit du 29 au 30 <strong>novembre</strong><br />
1526. Son fils Cosine fut duc de Florence. On<br />
l'a surnommé « le Grand ».<br />
Il enrichit de statues antiques les musées<br />
de Florence, favorisa les arts, se distingua<br />
personnellement dans les lettres et s'adonna<br />
à la chimie.<br />
Quant à la pauvre veuve, Marie Salviati, elle<br />
poursuivit sa destinée qui était de souffrir.<br />
Ce fils, Cosme, qu'elle avait élevé avec tendresse,<br />
parvenu aux splendeurs des triomphes,<br />
se conduisait fort mal à son égard. On la<br />
voyait passer dans Florence comme une<br />
figure des anciens temps, grande, blanche,<br />
épuisée par le sang qu'elle perdait sans cesse,<br />
plus blanche que son voile blanc. Elle était<br />
l'asile des malheureux, l'appui monotone et<br />
triste de qui pleuraient. Elle ne s'habillait<br />
que de bure grise, la plus commune et grossière.<br />
Quand elle mourut, à Florence, en<br />
décembre 1543, le menu peuple versa des<br />
larmes et prit le deuil. FUNCB-BRENTANO,<br />
Membtx de l'Institut.
«ut'm DIMANCHE-ILLUSTRE MiiHluuuiiiniumiiiiiuii uiiiiiiiiiiiiiuiiiiHiûiiiuuiiiiiiymiiiiiiiiiiiii 6 iiiiiuni LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 ••••■•■m,<br />
LES CONTES D'ACTION<br />
CE SOIR, A HUIT HEURES...<br />
ru remontais Pall Mail, après avorr<br />
qu tté le Foreign Office ou je venais<br />
de recevoir des ordres pour partir a<br />
destination de Balmoral à 10 heures<br />
ce soir-là, lorsque je fis la rencontre<br />
de Sidney Weir, lè beau-fils de lady<br />
Greytown. C'est uniquement à cause de<br />
sT parenté avec elle que je m'arrêtai ; je<br />
n'éprouvais, en effet, aucune sympathie pour<br />
Sidnev Weir, mais j'en avais, au contraire,<br />
beaucoup pour lady Greytown, et pour sa<br />
d.armante nièce... quelque chose de plus<br />
encore. , .. . i<br />
Il parut plutôt surpris et pas très ravi de<br />
me voir ; néanmoins, et encore qu il parut<br />
feit pressé, il s'arrêta net aussitôt, et s avança<br />
vers moi assez spontanément.<br />
— Tiens c'est vous, Gordon? sexclamat-il<br />
le vous croyais en Russie, ou je ne sais<br />
où.' Sir Edward m'avait laissé entendre que<br />
vous étiez reparti en voyage. .<br />
j e su i s rentré il y a une quinzaine de<br />
jours, répondis-je, et j'ai passé ces deux semaines<br />
avec ma famille dans le Dorsetshire.<br />
Avez-vous de bonnes nouvelles de lady<br />
Greytown et de M lle Lovelarid?<br />
_ On ne sait jamais où vous dénicher, vous<br />
autres messagers du roi, répartit Weir d'un<br />
ton dégagé. Ma belle-mère va bien, je vous<br />
remercie, du moins d'après sa dernière lettre<br />
Quant à M"e Loveland, on assure que tout<br />
Vienne eu est éperdument amoureux. On<br />
parle -même de son prochain mariage avec<br />
un prince. U est, de fait, que cela ferait une<br />
délicieuse princesse, vous ne trouvez pas?<br />
Ma belle-mère en serait ravie, j'en suis persuadé.<br />
Ce que je n'arrive pas à comprendre<br />
c'est qu'elle ait pu consentir a n épouser<br />
qu'un simple vicomte! Les Américaines<br />
(même les meilleures ; et elle est du nombre,)<br />
ont un faible pour les princes. A propos, que<br />
faites-vous, ce soir?<br />
— Te prends le train à dix heures, repondis-je.<br />
Je dois m'absenter pour quelques<br />
jours...<br />
— Ah'.Alors, en ce moment, vous rentriez<br />
chez vous, sans doute? Venez donc<br />
avec moi jusqu'à mon cercle. Vous savez,<br />
le « Junior Carlton »; c'est tout près d ici,<br />
nous dînerons ensemble. Il n'est pas nécessaire<br />
que vous vous mettiez en tenue de soirée,<br />
naturellement, puisque vous allez prendre le<br />
train. Nous nous ferons servir de bonne heure ;<br />
mais je serais heureux de passer un moment<br />
avec vous : j'ai tant de choses à vous dire.<br />
— Vous êtes trop aimable, je vous remercie,<br />
répliquai-je ; mais, à mon graM regret, il faut<br />
que je vous quitte. U ne me reste que fort peu<br />
de temps, et... d'ailleurs, je suis déjà invite.<br />
Immédiatement, Weir dressa l'oreille et<br />
une rougeur que je ne pus m'expliquei passa<br />
sur sa figure. . .<br />
— Alors, espérons que ce ne sera que partie<br />
remise, et que j'aurai le plaisir de vous revoir<br />
à votre retour, me dit-il. En tout cas, vous ne<br />
verrez pas d'inconvénient à ce que je vous<br />
reconduise jusque chez vous?<br />
J'en voyais un gros, au contraire, mais les<br />
règles de la plus élémentaire bienséance m'interdisaient<br />
de lui en faire part, et je lui répondis<br />
donc poliment que j'acceptais.<br />
L<br />
^<br />
'APPARTEMENT que j'occupais était situé<br />
tout en haut de l'immeuble. Le ménage<br />
T a it—valet de chambre et cuisinière, —<br />
qui était à mon service, avait reçu, ce soir-là,<br />
l'autorisation de sortir puisque je ne devaispas<br />
rentrer pour dîner, mais je savais qu'il serait de<br />
retour a sept heures au plus tard, et il était<br />
maintenant sept heures moins vingt. J'ouvris la<br />
porte avec mon passe-partout et trouvai par<br />
terre, en entrant, un paquet.de lettres glissées<br />
par le concierge.<br />
Weir les vit aussi, et, tandis que ja me rangeais<br />
afin de le laisser passer le premier dans<br />
le petit vestibule, il se baissa rapidement et les<br />
ramassa. •<br />
•— Vous n'avez pas encore retrouvé assez<br />
de souplesse dans le genou pour vous plier en<br />
deux de cette façon, me dit-il. Laissez-moi<br />
prendre votre correspondance et la porter<br />
sur votre table.<br />
Tout cela s'était fait en un clin d'œil, mais<br />
pas assez vite cependant pour que je n'eusse<br />
trouvé le temps de remarquer que la lettre<br />
du dessus portait l'écriture de lady Greytown,<br />
et qu'elle était revêtue, non pas d'un timbre<br />
autrichien, mais anglais.<br />
A la vue de cette enveloppe, les battements<br />
de mon cœur s'accélérèrent aussitôt et une<br />
sorte d'intuition me donna à penser qu'il<br />
devait exister quelque rapport caché entre<br />
cette lettre et les insolites protestations d'amitié<br />
que m'adressait Weir.<br />
', Depuis que je le connaissais, lui et son frère<br />
aîrié, devenu par la siiite lord Greytown,' — et<br />
cela remontait à notre plus tendre enfance-, —<br />
il s'était toujours montré assez sournois, et<br />
sachant qu'il en était ainsi, je m'appliquai<br />
donc à découvrir quelle petite perfidie il méditait<br />
et à la déjouer si c'était possible avant<br />
qu'il fût trop tard.<br />
Malheureusement, ayant, pour ma part,<br />
(T<br />
par C. N. WILLIAMSON<br />
Ce soir, à huit heures... un rendez-vous solennel, important, a été<br />
fixé. Le héros de cette aventure doit y être car le bonheur de sa vie<br />
en dépend. Mais y sera-t-il? C'est- la question que nous nous posons<br />
et que le lecteur ne manquera pas de se poser à lui-même.<br />
l'esprit essentiellement droit, j'éprouvais beaucoup<br />
de difficulté à le suivre dans les sentiers<br />
tortueux où il se complaisait. Si j'avais été<br />
plus retors, j'aurais sans doute vu plus clair<br />
dans son jeu ; quoi qu'il en soit, il est une chose<br />
que je devinais,' et celle-là, très nettement,<br />
c'est que Sidney Weir avait d'abord cherché<br />
J<br />
La lettre de lady Greytown était ainsi conçue :<br />
« Mon cher Hugh,<br />
« Molly et moi, venons'de rentrer, car son<br />
père désire qu'elle retourne le plus vite possible<br />
auprès de lui à New-York. Je vous laisse<br />
à penser si j'en suis désolée, moi qui m'étais<br />
En l'espace de deux minutes, cette pièce que Tait tenait si scrupuleusement en ordre, avait<br />
complètement changé d'aspect. Les deux costumes de soirée demeuraient introuvables.<br />
à me dissuader de rentrer chez moi pour<br />
m'empêcher de trouver cette lettre qu'il savait<br />
m'avoir été envoyée, et, n'y parvenant pas,<br />
m'avait ensuite accompagne jusque chez moi<br />
pour s'assurer si cette lettre était arrivée<br />
ou non... et, peut-être, pour me la subtiliser si<br />
l'occasion s'en présentait.<br />
Après avoir ramassé les lettres, il demeura<br />
un instant le dos tourné vers moi; allait-il<br />
ou non mettre à exécution le projet dont je le<br />
soupçonnais? Je l'ignore et ne pris même pas<br />
letempsde chercher à m'en rendre compte, car,<br />
tout de suite, sans lui laisser le loisir de pratiquer<br />
aucun escamotage, je m'exclamai afin<br />
de lui bien montrer que j'avais vu la lettre en<br />
question :<br />
— Je vais toujours apprendre des nouvelles<br />
qui m'intéresseront. J'ai reconnu l'écriture<br />
de lady Greytown, et j'ai vu qu'il y avait<br />
un timbre anglais sur l'enveloppe ! Cela me<br />
fait grand plaisir. Vous ne me disiez pas qu'elle<br />
était de retour?<br />
— Non... euh!... j'avais lieu de supposer<br />
qu'elle voulait vous en réserver la surprise,<br />
me répondit Weir. Elle n'est arrivée que d'hier.<br />
Ce matin, je suis allé lui souhaiter le bonjour<br />
à Queen's Gâte en passant, et elle m'a parlé de<br />
vous.<br />
Je n'avais aucun moyen de contrôler si<br />
c'était vrai ou faux, mais, à tort ou à raison,<br />
j'avais la conviction qu'il mentait.<br />
— Vous permettez que je jette un coup<br />
d'œil sur ma correspondance, lui dis-je. Je<br />
nieurs d'envie de. savoir ce que lady Grewtown.<br />
m'écrit. .<br />
L'instant d'après, je n'avais plus conscience<br />
que Sidney Weir était près de moi. Moi qui<br />
sombrais quelques minutes auparavant; dans<br />
un abîme de désespoir à l'idée que Mary Loveland<br />
était sur le point de devenir princesse,<br />
je venais tout à coup de me sentir envahi d'une<br />
imm*iïs:' joies<br />
habituée à vivre avec elle depuis si longtemps.<br />
Cette séparation va m'être fort pénible. Mais<br />
mon frère m'accuse de vouloir l'accaparer<br />
pour moi toute seule. C'est bien injuste de sa<br />
part, puisqu'il sait que sa sœur est une « pauvre<br />
veuve » qui n'a personne à aimer... a part<br />
ses beaux-fils... et il ne faut pas demander<br />
l'impossible v<br />
« Quoi qu'il en soit, Molly s'embarque<br />
demain sval'Oceanic, et c'est pourquoi je vous<br />
demande de venir dîner avec nous ce soir à<br />
huit heures... Vous serez tout seul avec nous.<br />
Je suis persuadée, mon cher enfant, que vous<br />
me saurez gré de ce que je fais pour vous, tout<br />
en vous disant probablement que je vous prends<br />
un peu de court. Mais la faute n'en est pas<br />
à moi. Ce n'est qu'hier, en dînant en tête à<br />
tête avec Molly, juste après notre arrivée à<br />
Londres, que j'ai pu obtenir d'elle quelques<br />
éclaircissements au sujet du léger desaccord<br />
qui semblait s'être produit entre elle et vous,<br />
un peu avant le printemps, lorsque je l'ai<br />
conduite à l'étranger. Bien que me refusant<br />
à admettre pareille chose de la part de Molly,<br />
je vous avoue franchement que j'attribuais<br />
sa froideur vis-à-vis de vous à la blessure qui<br />
vous avait occasionné la légère claudication<br />
dont vous êtes atteint et à la suite de laquelle<br />
vous avez dû quitter l'armée. Sur le moment,<br />
son brusque revirement d'attitude à votre<br />
égard m'avait tellement révoltée que je<br />
n'avais même pas voulu en discuter avec elle.<br />
« Combien je m'en veux aujourd'hui ! La<br />
.vraie raison n'était pas du tout celle que je<br />
m'étais figurée. En realité, quelqu'un lui avait<br />
assuré que vous aviez parlé (relie avec plusieurs<br />
membres d'un cercle dont vous faites partie ;<br />
ue l'on s'était moqué de vous à propos<br />
â'elle, et que vous aviez répondu à ces sarcasmes<br />
que « pour une héritière, elle n'était<br />
« pas trop mal, mais que les jeunes filles les<br />
* plus charmantes étaient invariablement<br />
« pauvres, et, en second lieu, que vous n'aviez<br />
« pas de penchant très marqué pour les Ainé-<br />
« ricàines, mais que, de nos jours, la mode<br />
« était de les épouser ». La malheureuse petite<br />
a cru tout cela, et en souffrait au point de ne<br />
vouloir même plus entendre parler de vous.<br />
« Jamais je n'ai pu lui faire confesser quel<br />
était l'auteur de cette détestable calomnie.<br />
Elle m'a simplement déclaré que c'était quelqu'un<br />
qui vous connaissait très bien. Mais<br />
je crois... oui, je crois bien deviner de qui il<br />
s'agit, et je serais fort étonnée si, lorsque vous<br />
me lirez, le même nom ne vous vient pas sur<br />
les lèvres. Celui dont je parle désirait fermement<br />
l'épouser, car elle est aussi colossalement<br />
riche que délicieusement jolie et... elle a<br />
repoussé ses avances. Bien entendu, il n'était<br />
pas sans s'être rendu compte, comme tout le<br />
monde, avant votre départ pour l'Egypte, de<br />
l'attachement réciproque qui existait entre<br />
vous et Molly. Quel malheur que vous ayez<br />
poussé la loyauté et la correction jusqu'à vous<br />
refuser à la considérer comme votre fiancée<br />
tant que vous ne seriez ,pas de retour. C'est<br />
cela qui a complètement gâté les choses, et qui<br />
a été cause qu'elle m'a demandé de l'emmener<br />
en voyage. Je sais que vous étiez persuadé,<br />
comme moi, que c'était pour un tout autre<br />
motif ; mais combien nous nous sommes<br />
montrés injustes envers la pauvre petite !<br />
« Je lui ai déclaré hier soir que j'étais prête<br />
à parier mon diadème de pierres précieuses<br />
que jamais, au grand jamais, vous n'aviez<br />
tenu de tels propos sur elle, et pourtant Dieu<br />
sait que mon diadème est ce qui m'est le plus<br />
cher au monde après Molly... et peut-être<br />
après une pu deux autres amies à moi.<br />
« Elle sait que je vous écris pour vous inviter<br />
à dîner avec nous ce soir. Sf"vous êtes à<br />
Londres, et que vous ne veniez pas, elle<br />
s'imaginera que vous avez cessé de l'aimer, ou<br />
que véritablement vous n'aviez jamais éprouvé<br />
aucun sentiment pour elle.<br />
« Sidney vient d'entrer nous dire bonjour<br />
(il est venu après que ma lettre était déjà<br />
commencée) et il nous a affirmé que vous<br />
n'étiez pas à Londres ; et pourtant... pourtant<br />
« Vanity . Fair » annonce que l'on vous a<br />
remarqué hier dans Hyde Park; Aussi vais-jê<br />
quand même mettre cette lettre à la poste à<br />
tout hasard. Si elle vous parvient à temps,<br />
passez-moi un « pneu » pour me prévenir, mais<br />
même si je ne récois aucun avis de votre part,<br />
je. persisterais.néanmoins jusqu'à la dernière<br />
minute à croire que vous viendrez. J'espère<br />
que vous viendrez... et j'espère aussi que vous<br />
êtes satisfait de votre nouvelle situation. Dans<br />
tous les cas, c'est un beau compliment que<br />
l'on vous a fait là. ■<br />
« Bien affectueusement à vous.<br />
« Votre vieille amie,<br />
« SAIDIE GREYTOWN. »<br />
Je ne pus résister à la tentation de communiquer<br />
aussitôt la nouvelle à Weir :<br />
— Làdy Greytown m'invite à dîner pour ce<br />
soir.<br />
— Ah ! fit Weir. Quel dommage que vous<br />
ne soyez pas libre.<br />
•— J'ai bonne envie de lâcher mon rendezvous<br />
pour aller la voir, répliquai-je.<br />
— Tiens, et tout à l'heure encore, vous<br />
l'invoquiez comme prétexte pour refuser<br />
l'invitation que je vous faisais moi-même ?<br />
— Je le sais, mais on est en droit de man-<br />
uer à sa parole quand c'est en faveur d'une<br />
â<br />
ame, tandis qu'on ne le peut pas lorsqu'il<br />
s'agit d'un homme.<br />
— J'ai compris. *<br />
L'honorable Sidney Weir, — que l'on appelait<br />
par derrière, à Eton, « le déshonorable<br />
Sidney» — quitta le fauteuil dans lequel il<br />
s'était assis en entrant et fit quelque chose qui<br />
était absolument contraire à ses habitudes. Il<br />
me regarda bien en face.<br />
—- Je crois que vous changerez d'avis en ce<br />
qui concerne la soirée que vous projetez de<br />
passer avec ma belle-mère, prononça-t-il<br />
lentement.<br />
— Je ne le pense pas, répliquai-je sur le<br />
même ton.<br />
—.Voulez-vous que je vous dise une chose ?<br />
Eh bien ! j'en suis à peu près certain. Une sorte<br />
de pressentiment me le laisse à prévoir. Il<br />
m'arrive souvent d'avoir des pressentiments<br />
de ce genre, et je me trompe rarement.<br />
— Cette fois-ci, vous vous tromperez.<br />
. — C'est ce que nous verrons. Mon vieux,<br />
je vous tiens le pari : cent livres sterling contre<br />
une que vous n'allez pas à Queen's Gâte ce<br />
soir.<br />
— Merci, je ne tiens pas à parier. .<br />
— Vous le regretterez demain, affirma-t-il<br />
en se dirigeant, à mon vif soulagement, vers<br />
la porte sans me tendre la main.<br />
J'avais vu le moment où je serais contraint<br />
de le prier poliment de sortir. , -<br />
; — Bonne nuit, conclut-iL Demain, quand<br />
je verrai ma belle-mère et M lle Loveland, je<br />
leur expliquerai que vous avez beaucoup<br />
regretté de ne pouvoir vous rendre à leur invitation<br />
de ce soir, mais que, ne l'ayant reçue<br />
qu'à sept heures, alors que vous deviez prendre<br />
le train à dix, cela vous avait été impossible.<br />
— J e compte bien, au contraire, être chez<br />
elles dès huit heures. Bonsoir, Weir, repartis-je.
Je lui ouvris cérémonieusement la porte, et<br />
il se retira.<br />
Il me restait encore le temps d'envoyer un<br />
« pneu » à lady Greytown pour l'aviser que- je<br />
venais de recevoir son invitation, ét que je<br />
l'acceptais avec grand plaisir. Je sonnai,<br />
mais, n'obtenant pas de réponse, j'en conclus<br />
que les Tait n'étaient pas encore rentrés, et<br />
pris le parti d'aller moi-même jusqu'au bureau<br />
de poste de Regent Street, qui se trouvait<br />
à deux pas de chez moi. Je descendis l'escalier<br />
en courant, et,'un quart d'heure après, j'étais<br />
de retour. Cette fois, j'étais bien sûr que j'allais<br />
trouver là nies domestiques qui étaient d'une<br />
ponctualité exemplaire.<br />
Mais, à ma vive surprise, les Tait n'étaient<br />
pas encore revenus, et, comme je ne'disposais<br />
que de fort peu de temps, il allait me falloir<br />
chercher moi-même mes effets dans la garderobe<br />
et la commode, et m'habiller sans le<br />
secours de personne. Je passai dans ma<br />
chambre à coucher pour y chercher ma tenue<br />
de soirée, mais il me fut impossible de la<br />
trouver nulle part. Pensant que je n'avais<br />
sans doute pas regardé là où il fallait, je me<br />
remis à fureter de droite et de gauche, mettant<br />
sens dessus • dessous toutes lès armoires et<br />
tous les tiroirs de la commode, tellement<br />
j'étais pressé et contrarié. En l'espace de deux<br />
minutes, cette pièce que Tait tenait toujours si<br />
scrupuleusement en ordre, avait complètement<br />
changé d'aspect. On aurait dit qu'une tornade<br />
y était passée. Mais j'avais beau me<br />
démener et tout bouleverser sans merci, c'était<br />
peine perdue. L'un comme l'autre, les deux<br />
costunles de soirée que je possédais demeuraient<br />
introuvables.<br />
Comment avaient-ils pu disparaître ainsi,<br />
c'est ce que je n'arrivais pas à m'expliquer, car<br />
il était inadmissible qu'ils eussent été volés<br />
alors que tout le reste se trouvait à sa place.<br />
D'autre part, s'ils avaient eu besoin d'être<br />
nettoyés ou réparés, Tait n'aurait certainement<br />
pas commis la sottise de les porter<br />
simultanément chez la teinturière ou le tailleur.<br />
Je commençais à en perdre la tête. Que<br />
faire ? Je ne pouvais décemment pas me présenter<br />
chez lady Graytown en costume de<br />
voyage, et cependant allais-je, par simple<br />
respect des convenances, renoncer à mie entrevue<br />
d'où'pouvait dépendre le bonheur de ma<br />
vie entière ? Jamais!... Malgré moi, je me<br />
remis à penser aux « pressentiments » de<br />
Sidney Weir, et ma première impulsion fut de<br />
le rendre responsable du dilemme dans lequel<br />
je me trouvais actuellement placé, mais je me<br />
rendis compte aussitôt que c'était absurde, et<br />
je restai perplexe, au milieu dé ma chambre,<br />
pestant- contre la malchance qui ? s'acharnait<br />
a me nuire, me torturant la 1 cervelle pour<br />
trouver une solution au problème. L'idée<br />
d'emprunter ou de louer un habit m'avait à<br />
peine traversé l'esprit que je la repoussai avec<br />
dégoût, tant la seule pensée d'aller faire la<br />
cour à Molly avec des effets qui ne seraient<br />
pas à moi m'inspirait de répugnance. Plutôt<br />
que de faire cela, si toutefois j'en avais seulement<br />
eu le temps, je décidai d'aller carrément<br />
trouver lady Greytown comme j'étais, de lui<br />
expliquer sans détours dans quelle situation<br />
critique je me trouvais, et de m'en remettre<br />
uniquement à son bon sens ainsi qu'à celui de<br />
M lle Loveland.<br />
E N<br />
attendant, le temps passait avec une<br />
vélocité inexorable.<br />
&<br />
Il était maintenant sept heures et demie,<br />
et puisque Tait était si mystérieusement inexact,<br />
il ne mè restait plus qu'à procéder moi-même<br />
au plus vite à mes préparatifs de départ. Malgré<br />
le désordre indescriptible qui régnait dans<br />
ma chambre, je réussis à réunir en quelques<br />
instants les diversobjete qui m'étaient indispensables,<br />
et les jetai pêle-mêle dans une mallette.<br />
Cela fait, je m'efforçai de me rendre aussi présentable<br />
que les circonstances le permettaient,<br />
et prenant à la main la mallette qu'il allait me<br />
falloir déposer dans une agence de voyages<br />
pour la faire porter à la gare, je me dirigeai<br />
immédiatement vers la porte d'entrée de mon<br />
appartement, afin de gagner l'escalier. Mais,<br />
arrivé là, je fus forcé de m'arrêter : j'avais<br />
beau tourner le bouton, la porté ne s'ouvrait<br />
pas.<br />
Je crus d'abord que la serrure était bloquée<br />
pour une raison ou pour une autre, et qu'il me<br />
suffirait'de'quelques efforts pour la faire fonctionner<br />
à nouveau. A cet effet, je posai ma<br />
mallette à terre et tentai un second essai, en me<br />
servant cette fois de mes deux mains, mais<br />
hélas I sans plus de succès qu'auparavant.<br />
Il fallait donc bien se rendre à l'évidence ;<br />
de deux choses l'une : ou il s'était produit un<br />
accident qui immobilisait complètement le<br />
pêne, ou quelqu'un avait ferme la porte en<br />
dehors.<br />
Lorsque cette dernière hypothèse se présenta<br />
à mon esprit, je ne pus m'empêcher de<br />
repenser, cette fois encore, à Sidney Weir.<br />
Pour le coup, j'étais définitivement convahicu<br />
qu'il né fallait pas chercher ailleurs l'explication<br />
des désagréments dont j'étais l'objet.<br />
Grâce à divers subterfuges de sa façon, il était<br />
parvenu à m'enfermer chez moi, comme un<br />
rat dans un piège, et, en ce moment même, il<br />
devait se "frotter les mains en imaginant<br />
- l'état d'exaspération dans lequel je devais être<br />
et en se disant que j'allais, par sa faute,<br />
manquer l'unique occasion qui m'était offerte<br />
de me réconcilier avec Molly. Qui sait même<br />
s'il n'avait pas projeté de s'embarquer le lendemain<br />
pour New-York avec elle, sachant<br />
qu'il me serait impossible d'obtenir un congé?<br />
— Rira bien qui rira le dernier, grommelai-je<br />
avec rage entre mes dents.<br />
Mais restait à savoir lequel de nous deux<br />
triompherait pour finit.<br />
Pour ma part, je demeurais plus fermement<br />
décidé que jamais à me trouver chez lady<br />
Greytown à huit heures.<br />
Mon appartement — dans-lequel se trouvait<br />
englobéelachambredemes domestiques —<br />
était absolument indépendant, et aucune sonnerie<br />
ne le reliait par conséquent avec la loge<br />
du concierge.<br />
Après un instant de réflexion, je gagnaî<br />
la cuisine, dans l'espoir d'y découvrir un instrument<br />
ou un outil quelconque qui me permettrait<br />
de forcer la porte ; mais j'eus beau<br />
passer en revue les placards et le buffet, il me<br />
fut impossible d'y découvrir aucun objet<br />
susceptible de me servir. Il ne me restait donc,<br />
plus qu'à retourner dans le vestibule et à<br />
essayer d'enfoncer la porte comme je pourrais.<br />
Or, dans les romans, il n'est pas rare de voir<br />
de jeunes héros vigoureux et admirablement<br />
musclés accomplir pareil exploit en se jouant.<br />
C'est pour eux une précieuse occasion d'exhiber<br />
leur force prestigieuse, d'autant mieux<br />
que cette scène se passe presque toujours en<br />
présence de l'héroïne. Enflammé par le souvenir<br />
des lectures que j'avais faites, je me<br />
ruai avec ardeur contre la porte ; mais en<br />
dépit de tous mes efforts, je parvins à peine<br />
à l'ébranler, car la maison, très ancienne,<br />
datait d'une époque où l'on faisait solidement<br />
les choses et où les portes étaient taillées en<br />
plein chêne et non, comme aujourd'hui, en<br />
vulgaire sapin. Lorsque je me fus consciencieusement<br />
meurtri les épaules et les poings,<br />
supplanter. On le disait criblé de dettes, et...<br />
Molly Loveland était une richissime héritière.<br />
; Mais je n'avais pas le temps de me perdre<br />
en, vaines considérations sur les affairés de<br />
mon rival ; les miènues pressaient bien davantage.<br />
Passant rapidement dans ma chambre à<br />
coucher, j'enlevai en bloc tout ce qui recouvrait<br />
le matelas, attachai bout à bout les<br />
draps, les couvertures et le dessus de lit, et<br />
revenant à la fenêtre où je venais de me pencher<br />
pour regarder dans la rue, j'amenai à moi<br />
et déroulai en dehors cette corde improvisée,<br />
afin de voir jusqu'où elle descendait. M'étant<br />
assuré qu'il s'en fallait de quelques pieds au<br />
plus poui qu'elle atteignît le trottoir, je décidai<br />
qu'elle remplirait fort bien son office.<br />
Il ne me restait plus qu'à la fixer solidement<br />
auprès de la fenêtre. J'attachai donc un bout<br />
de ma corde de fortune au pied cannelé d'un<br />
vieux/secrétaire, suspendis la mallette à mon<br />
cou au moyen d'une courroie de cuir passée<br />
dans la poignée, et me mis en devoir de descendre<br />
par la fenêtre.<br />
Mon appartement occupait le quatrième<br />
étage, et comme je n'étais ni marin ni pompier,<br />
j'avoue que ce genre d'exercice ne me<br />
souriait guère. La performance qu'il allait me<br />
falloir accomplir était par surcroît encore plus<br />
ridicule que désagréable, et l'idée que quelqu'un<br />
de ma connaissance viendrait peutêtre<br />
à passer par là pendant que je me balancerais<br />
entre ciel et terre, me déplaisait à tel<br />
Et, l'instant d'après, j'étais doucement déposé à terre et me trouvais prisonnier entre<br />
les'jnains d'un gigantesque policeman, tortillant ses doigts autour de mon faux col.<br />
lorsque j'eus brisé en vain une ou deux<br />
chaises contre les robustes panneaux, je compris<br />
que je perdrais mon temps à vouloir<br />
m'acharner davantage et revins à la fenêtre<br />
de mon bureau dans l'intention d'appeler<br />
piteusement à mon secours quelque passant.<br />
Mais 11 était à présent près de huit heures<br />
moins le quart, et la rue se trouvait de ce fait<br />
complètement déserte, car, à cette époque de<br />
l'année, la fraîcheur et la nuit tombent vite,<br />
et les réverbères étaient déjà allumés.<br />
Si jamais Sidney Weir s'était trouvé en<br />
face de moi à ce moment-là, je n'aurais certes<br />
pas hésité une seconde à le tuer... à la condition<br />
toutefois que cela ne m'eût pas occasionné<br />
un retard assez important pour me<br />
faire manquer mon rendez-vous. Quant à la<br />
manière dont il s'y était pris pour me préparer<br />
un semblable guet-apens, j'étais toujours<br />
aussi incapable de la concevoir, mais je<br />
n'en demeurais pas. moins convaincu qu'il<br />
ne fallait imputer qu'à lui seul ce qui m'arrivait,<br />
et je me promettais de découvrir avant<br />
peu le mot de l'énigme.<br />
Pendant que je m'arrêtais un instant pour<br />
reprendre haleine, huit heures moins le quart<br />
sonnèrent à la pendule de mon bureau. Il ne<br />
me restait donc plus que quinze minutes pour<br />
me présenter chez lady Greytown, mais je ne<br />
me décourageai pas pour cela, car j'avais<br />
bien arrêté dans ma tête que j'y parviendrais<br />
coûte que coûte.<br />
Peut-être Sidney Weir était-il chez elle en<br />
ce moment même, en train de débiter quelque<br />
nouveau mensonge pour me noircir aux yeux<br />
de celle à la main de qui nous prétendions<br />
l'un comme l'autre. Aussi peu scrupuleux<br />
qu'il l'était — et il eût été difficile de l'être<br />
moins que le «déshonorable Sidney» — j'étais<br />
pleinement persuadé que, s'il lui restait même<br />
le plus vague espoir de la conquérir, il tte<br />
reculerait devant aucune infamie pour me<br />
point que, si je n'avais été aussi éperdument<br />
amoureux de Molly Loveland, je crois que<br />
j'y aurais regardé à deux fois avant de m'embarquer<br />
dans une telle entreprise. Mais j'étais<br />
bien trop épris d'elle pour hésiter un seul<br />
instant, et, aussitôt que tout fut prêt, je me<br />
mis à descendre.<br />
C'est seulement lorsque je fus parvenu à<br />
peu près à mi-chemin que je m'avisai soudain<br />
que les nœuds faits par moi ne l'étaient peutêtre<br />
pas aussi habilement qu'il l'aurait fallu<br />
pour supporter mon poids. Jamais la distance<br />
qui me séparait du sol ne m'avait encore<br />
paru aussi grande qu'à ce moment-là. Aussi<br />
précipitai-je encore plus ma descente, et, par<br />
bonheur, les nœuds résistèrent.<br />
Tout à coup, je m'aperçus avec stupeur que<br />
j'avais atteint le bout de ma corde. Lorsque<br />
je m'étais penché à la fenêtre pour voir jusqu'où<br />
elle parvenait, j'avais constaté qu'il<br />
s'en fallait seulement de huit à dix pieds pour<br />
qu'elle touchât le trottoir, mais j'avais oublié<br />
de tenir compte de la longueur qu'il m'avait<br />
fallu prélever dessus pour l'attacher au pied<br />
du meuble, et sans doute, en avais-je, enréalité,<br />
employé plus qu'il n'était nécessaire. Toujours<br />
est-il que j'allais être obligé de me<br />
laisser tomber d'un peu plus haut que je ne<br />
l'avais escompté. La chose n'était pas infaisable,<br />
évidemment, mais ma blessure m'avait<br />
laissé une certaine raideur dans le genou, et je<br />
prévoyais que je me, le tordrais fatalement.<br />
Néanmoins, comme il n'y avait pas à choisir,<br />
je lâchai la dernière couverture et sautai.<br />
O stupeur 1 au lieu de tomber lourdement sur<br />
le trottoir comme je m'y attendais, je me<br />
sentis cueillir au passage par une paire de bras<br />
vigoureux.<br />
— Ali I non, mon garçon, vous n'allez pas<br />
me la faire, hein ? s exclama une voix rude<br />
auprès de mon oreille.<br />
Bti l'instant d'a|>rès, J'étaia douapment<br />
DIMANCHE-ILLUSTRÉ >«"> m<br />
déposé à terre et me trouvais prisonnier entre<br />
les mains d'un gigantesque policeman.<br />
I— Eh bien ! je crois que ça peut s'appeler<br />
être pris sur le fait, ça ? s'écria-t-ild'un air triomphant<br />
en tortillant ses doigts autour de mon<br />
impeccable faux col. Allons, ouste, en route<br />
pour le poste de Vine street I<br />
— Me prenez-vous doâe pour un malfaiteur<br />
? protestai-je avec indignation. Hé là !<br />
faites donc attention : vous ne voyez pas que<br />
vous me froissez mon col ?<br />
— Je me fiche pas mal de votre col ! me<br />
répliqua-t-il d'un ton bourru.<br />
Et j'étais déjà sur le point de commettre<br />
le crime impardonnable de me « porter à des<br />
voies défait contre un agent dans l'exercice de<br />
ses fonctions », lorsque le côté comique de ma<br />
situation l'emporta dans mon esprit sur lacolère<br />
; je partis d'un franc éclat de rire.<br />
— Je ne suis pas du tout un voleur, comme<br />
vous l'imaginez, expliquai-je. L'appartement<br />
qui est là haut est le mien, et par suite de je<br />
ne sais quelle erreur, on m'y avait enfermé, i<br />
Or, ayant un important rendez-vous pour<br />
huit heures, et ne parvenant pas à enfoncer<br />
ma porte, j'ai adopté le seul moyen qui me<br />
restait pour m'échapper. Vous avez l'air de<br />
croire que je vous raconte des choses qui ne<br />
sont pas vraies. Eh bien ! c'est très simple :<br />
laissez-moi sonner ; ou sonnez vous-même,<br />
et vous demanderez des explications au<br />
concierge. S'il ne vous répond pas immédiatement<br />
que je suis le capitaine Gordon, je<br />
suis prêt à vous suivre.<br />
— Le capitaine Gordon ? répéta le policeman.<br />
Comment ça ? L'officiër à qui on a donné<br />
la croix de Victoria et qu'on a nommé messager<br />
du roi parce qu'il était obligé, d; quitter<br />
l'armée à fa suite des blessures qu'il avait<br />
reçues en Afrique ?... Allons donc ? A d'autres ! Ce<br />
n'est pas un homme comms ça que je trouverais<br />
la nuit en train de dévaler une cord; à nœuds'<br />
le long d'une maison comme un vulgaire<br />
monte-en-l'air !... Jamais vous ne me ferez<br />
croire mie bourde pareille !<br />
— Je vous répète que je suis sorti de chez<br />
moi par la fenêtre parce que je ne pouvais le<br />
faire par la porte,-et voilà tout, expliquai-je<br />
à nouveau aussi posément que possible, sachant<br />
combien les altercations avec les représentants<br />
de la force publique entraînent de<br />
pertes de temps inutiles. Il n'y a sans doute pas<br />
longtemps que vous êtes entré en service dalla .<br />
ee quartier, autrement vous me connaîtriez<br />
déjà de vue. Voyons, finissons-en. Pourquoi<br />
ne pas vous convaincre tout de suite en appelant<br />
le concierge ?<br />
U se décidà enfin à me donner satisfaction.-<br />
Le concierge se présenta, et mon identité fut, -<br />
cela va de soi, établie séance tenante. Le brave<br />
géant n'en revenait pas ; il se confondit immédiatement<br />
en excuses, et, pour essayer de<br />
réparèr sa bévue, "poussa la condescendance<br />
jusqu'à donner un coup de sifflet pour m'appeler<br />
un taxi.<br />
T ROIS<br />
.
tiuinm DIMANCHE -'iLUSTRÊ luuiiuiiiiiiuuiiiHiinuiiiiiiiifiiiuiiiiuiiiuuirjiiiitiHiiiiiiHiuiiiuiiirriiii 8 iiiiHHiiiHiiii«iniMiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiHiiHiiiiiHHii"f""'nHiuiiii mnti P O U R JLj S<br />
' BONJOUR ,e>\coT\<br />
9<br />
pesmeni/ ae c<br />
MPPORTE UNE FOUILLE<br />
NON ÇARÇON DE<br />
COURSES EST n/v<br />
LADE*VEU*-TvJ<br />
LE REnfLKCERH<br />
TE PA\ERM MAMAN,<br />
. :A DONNE W.<br />
DE L'ARC.ENT<br />
ywr//f/\ ' ! POUR VOUS A<br />
^3 CHETER UNE<br />
WÏ^ffôULARDE \MAlS,<br />
V ACCEPTE ,Nr DU PATEw hADAnE<br />
LARDON,<br />
mc\ LE<br />
POULET QUE<br />
\/OUS AVEZ COMn<br />
AUDE, A MONSIEUR<br />
DU PAT EH \<br />
MERCI .MON PETIT &ICOTÎ y~zr<br />
POUR TA,PE\NE. l JEVAlSTri<br />
POWER LECOU.LES PATTES,<br />
ET LES A\LERonS-nou S<br />
NE LES MAN<br />
qEonsjAMtf.<br />
ÇA VA • ÇA VA*.. NON SE.ULENENT<br />
JE VA\S CtAqNER DE L'ARÇENT AVEC<br />
MES COURSES,nA\S J'A\DES MOR-<br />
CEAU^ DE Vi?LA\LLES\J£ LES<br />
PORTERfW A MAMAN ET CELA<br />
LU\EVITERA LEPR\X O*''"<br />
POU LARDE \ \ % -j^y~<br />
HAIISTENANT<br />
COURONS A LA MAISON '<br />
MAMAN DO\T H ATTEN-<br />
DRE! ELLE A D£S INVITES U .' )<br />
Copyright par Dimanche-Illustré, Chicago Tribune,<br />
TïENSWA PORTER<br />
CETTE VOL/\\LLE<br />
AttADAHE LAR\DOîH*<br />
fcRAVo'DïCOTîlTUAS^<br />
ÉTEVïT^.* HAiNTE-<br />
NANT.TU PORTERAS<br />
T^JS CE CANARD CHEZ.<br />
MADAME PoUM<br />
VOICI LA DIN-<br />
DE QUE VOUS<br />
AVEZ COttttAN<br />
DtE»S\PAR<br />
HASARD VOUS<br />
I^UTïUSET.PAS<br />
LES A5AT\S«<br />
7?<br />
J'ESPERE qUETUVÀS]<br />
ETRE CONTENTE DE<br />
TA VOLAILLE.MANANV<br />
ELLE. NE TE COÛTE /L<br />
PAS UN SOU ET RE.- ^«<br />
qARDECEQUEJE<br />
R APPORTE VI 1<br />
\J MA\S OU\!' JE TE DONNERAI<br />
LES OUÏSSES QUENOUSW<br />
VOUS TROP DURES ET LE fc?\E<br />
qUE NOUS N'A\MONS PASV. 1 .<br />
TOUJOURS BIEN TOLÉRÉE<br />
PAR L'ESTOMAC SRI<br />
MADAME. PLUMET,<br />
S\ PAR HASARD<br />
VOUS tt/EttPLOyEI.<br />
PAS LES ABATÏSDEl<br />
CE CANARD VOUS<br />
F5EREZ g>\EN CE5ATIUE<br />
PENE LES DON<br />
NERU 1 .<br />
QUELLE CHANCE<br />
quE n r - DUPATE.<br />
A\T EU BESO\M DE<br />
W0\\\ JEV/M5
ENFANTS iiintiiiiiiiitiiitiiitiiiiiiiiiiiiHiii luiiiiiHiiiii iimiiiiimi,,,,,,,,,,,,,,,,,,, 9 iiiiii.iiiiiiiiiiiiiiii!!!,,,!»»,»,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,!,,,,,,,,,,,, DIMANCHE-ILLUSTRÉ >««««*<br />
AYER<br />
ASPIRE LE MAL,<br />
6UPPRIME LA DOULEUR<br />
Copyright par Dimanche-Illustré,
IIIIIIIII DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiiiiuiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiii»«iiimnnn'iim«»'"»'»'""'u'»i"i"» 10 iiiiiiniininiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinmiiiii nimiiiiniiniiiiiiiiiiniiiiiiiii LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 inimii<br />
JE VOUDRAIS B IEN S Â V01<br />
A çusls avantages peuvent prétendre les<br />
anciens militaires ayant servi un an au delà<br />
de la curie légale du service militaire ?<br />
y de la loi de recrutement prévoit que les<br />
L'ARTICLE<br />
anciens militaires ayant servi au delà de la durée<br />
légale du service pourront prétendre à une priorité pour<br />
certains emplois dans les administrations publiques.<br />
La chose doit être mise sur pied par un règlement<br />
d'administration publique. Celui-ci n'est pas encore<br />
paru, en raison des longues conversations qui ont eu<br />
lieu entre les divers ministères. En tout cas,'cela se<br />
traduira uniquement, comme la loi l'indique, par une<br />
simple priorité.<br />
Où se trouvent les écoles préparatoires à<br />
la vente ?<br />
ES écoles préparatoires à la vente, pour les jeunes<br />
L gens, se trouvent : 35, rue des Bourdonnais (i-8r ) ;<br />
fcour les jeunes filles, 19, rue de l'Arbre-Sec, et 19, rue<br />
(les MartjTs. La durée de la scolarité est, en principe,<br />
(l'une année, mais peut être réduite à six mois. Ces<br />
écoles reçoivent des jeunes gens et des jeunes filles<br />
de treize à seize ans et au-dessus pour les cours du soir,<br />
çt ont trait à tout ee qui se rapporte à la profession de<br />
Vendeur ou d'étalagiste dans toutes les variétés de<br />
commerce: nouveautés, confection, trousseaux, mode,<br />
Chaussure, chemiserie, chapellerie, vêtements, alimentation,,<br />
quincaillerie, couleurs.<br />
Ce qu'on appelle charade à tiroir?<br />
AXS une charade à tiroir, au lieu de donner la<br />
D définition pure et simple des syllabes du mot à<br />
trouver, ou donne cette définition sous forme d'un jeu<br />
de mots et c'est ce jeu de mots qu'il s'agit de trouver<br />
pour chaquè syllabe en indiquant le « pourquoi ».<br />
Un exemple expliquera clairement :<br />
Question : Mon premier est un assassin.<br />
La réponse dans la charade proposée est TOR. En<br />
effet, tout le monde sait que TOR TUE.<br />
Voici une cliarade complète :<br />
Présentation<br />
Mon premier ennuie une lettre. Mon deuxième égale<br />
Cette même lettre. Mon trois coupe une lettre^ Mon quatre<br />
attache une 'lettre. - Mon tout... Orphée la cherchait.<br />
Solution ,<br />
Mon I ER est EU parce que EU GENE I (Eugénie).<br />
Mon 2 e est RY — RY vaut l'I (Rivoli).<br />
Mon 3» est Dl —.. Df SCIE P (Dissipé).<br />
Mon 4 e est CE ' — CE COUD É (Secoué).<br />
On fait aussi des charades à double tiroir ou à double<br />
détente qui sont de véritables casse-tête. Voici un<br />
exemple :<br />
Question : Mon premier vaut cent francs.<br />
La réponse dans la cliarade proposée est RI parce<br />
gue RI VAUT El et que El c'est CINQ EOUIS (Eycée<br />
§aint-Eouis).<br />
& ,t5!<br />
Quelle est l'importance de la pêche à l'éponge<br />
sur le littoral tunisien ?<br />
f A pêche à l'éponge, très importante sur le littoral<br />
J- 1 sud tunisien, porte, en moyenne, sur 150.000 kilogrammes<br />
de produits annuels.<br />
; Elle est pratiquée, partie par les indigènes (pêche<br />
poire, dont le produit est livré brut à des, maisons<br />
Spécialisées dans son traitement), partie par les Grecs<br />
et des Italiens (pêche blanche, qui ne porte que sur<br />
des produits de choix, lavés à bord et séchés sur les<br />
pateaux).<br />
La pêche blanche se fait, soit au trident (très com-<br />
* Chaquealbum, illustréencouleurs. 17francs.<br />
Après<br />
Hicoi, président «le Club<br />
Dîcot ci Suzy<br />
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^■iiimiiiiiiiiiiii 1111 m IIII 1111111 IE II I itiiiiiitriitiiiJiiiiii]iiiiiiiiiiiiiiiiiiiii]iiiiiiiiriiiiiiiitiiitiiiiiiiiiiiiiTiii|iiiiiiiiiiiiiiiini>ii>>î |Ilf ~<br />
I Cette rubrique est ouverte à tous nos lecteurs. Elle leur permettra de se Ë<br />
= tenir en contact constant avec leur journal, qui les renseignera volontiers |<br />
1 sur tous les faits d'un intérêt général et d'ordre documentaire ou |<br />
| pratique ; mais un délai assez long peut s'écouler avant l'envoi des =<br />
| réponses, et nous restons naturellement juges de leur opportunité. I<br />
ïiiiiiiiiiiiiniiiiMiii 1 nui 1 M u 1111 un 1111111 mu iu> iiiiiiiiiiiin fiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinr<br />
mode pour détacher le produit sans le détériorer),<br />
soit à la gangave, engin à armature métallique qu'on<br />
traîne sur les fonds, soit au scaphandre et à la plongée<br />
à nu, soit au kamakis (dont le principe est l'inverse<br />
de celui du périscope).<br />
Les principaux marchés tunisiens d'épongés sont,<br />
d'abord et surtout, Sfax (golfe de Gabès, oreilles d'éléphants,<br />
Kerkennah, Foros, Bordj-Khededja, Tripoli),<br />
Djerba et Zarzis (éponges brutes, dites Djerbi, etc).<br />
En 1928, il a été exporté 66.318 kilogrammes d'épongés,<br />
lavées, dont un peu plus de moitié sur la France.<br />
Si un militaire du service auxiliaire bénéficie<br />
de la loi d'un an ?<br />
Oui, à condition d'être parti en octobre dernier.<br />
D'où provient le crin végétal?<br />
ARTICULIÈRE à l'Afrique du Nord, la fabrication<br />
P du crin végétal se fait à partir des fibres du palmier<br />
nain (doum), qui existe en masses importantes<br />
dans les terrains non cultivés du Tell, notamment<br />
dans la grande plaine du Chéliff (que traverse la voie<br />
ferrée d'Alger à Oran).<br />
Les feuilles de cette plante, très vivace, sont constituées<br />
par un tissu filandreux et dur que les peigneuses<br />
mécaniques transforment en crin (couleur naturelle :<br />
vert cendré). Certains industriels teignent la fibre<br />
à la teinture noire pour la faire ressembler à du crin animal.<br />
Inattaquable à la vermine, cette fibre est utilisée<br />
avantageusement pour ta literie, la vannerie~et la<br />
sparterie ; on en fait également des liens pour le bottelage<br />
du foin, de la paille, etc.<br />
C'est dans les départements d'Oran et d'Alger que<br />
l'industrie du criu végétalestla plus répandue (4.000 ouvriers)<br />
; elle l'est moins dans celui de Constantine. Elle<br />
débute au Maroc (Mazagan, Rabat, Saffi, Settat, Martimprey).<br />
U est exporté quatre qualités de crin bien distinctes :<br />
ordinaire (Oran), medio (Alger), fin ou supérieur et<br />
extra.<br />
S'il est vrai que l'on puisse faire du vin<br />
blanc avec du raisin rouge, et du vin rouge<br />
avec du raisin blanc ?<br />
E vin blanc peut être fabriqué, et il l'est couram-<br />
L ment, avec des raisins à peau rose, rouge ou noire,<br />
mais dont la pulpe intérieure donne un jus incolore.<br />
Pour cela, il faut que les moûts et Je liquide<br />
extrait du pressoir soient séparés très rapidement<br />
des marcs avant d'être placés dans les cuves de fermentation.<br />
Par contre, ou ne saurait obtenir un vin<br />
rouge avec seulement des raisins blancs.<br />
«IIIIIIIII LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 ■"■■■■■■■■■■uniiniiiiiHuiHuiiiiiiiiuuHHiHiiiHiiiiuiiiHuiiuiiiminiiiiiiiiii u iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiJiiuiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiisiitHviiiiiiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ >»»■C?- *C<br />
SCHOELCHER<br />
d'un fabricant de porcelaines parisien<br />
(il était né dans la capitale en 1804), Victor<br />
Schœlcher collabora, sous la révo-<br />
lution et la monarchie de Juillet, aux journaux<br />
libéraux, puis il entreprit un voyagé<br />
d'études (1829) aux Antilles et aux États-Unis.<br />
U en ««vint partisan indigne et convaincu de<br />
l'abolition de l'esclavage. Aussi, nommé soussecrétaire<br />
d'État aux colonies par Arago en 1848,<br />
fit-il émettre le décret fameux qui supprima<br />
l'esclavage dans les colonies françaises (27 avril).<br />
Il démissionna le 12 mai, fut élu successivement<br />
par la Martinique et la Guadeloupe. Mais,<br />
adversaire irréductible du prince-président,<br />
il parut, le 2 décembre 1851, a côté de Baudin.<br />
sur les barricades du faubourg Saint-Antoine,<br />
et fut expulsé de France. Proscrit, Schœlcher<br />
résida en Angleterre jusqu'en 1870. Après la<br />
révolution du 4 Septembre, il revint a Paris<br />
où de grands honneurs l'attendaient ; fait<br />
d'emblée colonel d'état-major de la garde<br />
nationale, il fut fait chef de la légion d'artillerie,<br />
puis élu député à l'Assemblée nationale.<br />
U siégea à l'extrême gauche, mit tout en<br />
œuvre pour prévenir l'insurrection de la<br />
Commune, puis pour éviter la rupture. Ses<br />
tentatives de conciliation lui valurent d'être<br />
emprisonné trois jours; il y renonça dés qu'il<br />
en eût constaté la vanité. Schœlcher fut élu<br />
sénateur inamovible en 1875 ; il mourut, à<br />
Houilles, le 26 décembre 1893, laissant un cer-<br />
[ tain nombre d'études politiques et coloniales.
Miiini DIMANCHE-ILLUSTRÉ enuiiiHiiiiiiiiiiiiii uiiiiiiiinii niiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiin 12 iiiiniiiiiiiiiiiiiMiiiiiniiiiiiiiiiiiiniiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiimiii LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 inniinif<br />
LA SEMAINE COMIQUE<br />
PRÉSENTATION<br />
— Excusez ma hardiesse, madame... mais...<br />
il me semble vous avoir rencontré quelque<br />
part...<br />
— En effet, monsieur... je suis la femme<br />
du monsieur qui vous a giflé hier au casino !<br />
(Dessin inédit de M.-W. JULHÈS.)<br />
FATALITÉ<br />
— Tu vois, Nestor, tu ne serais pas mon<br />
mari si ce pauvre Eugène n'avait pas été tùé<br />
à la guerre.<br />
— Que c'est cruel, la guerre ! -<br />
(Dessin inédit de MADELEINE BAUDRY.)<br />
QUAND U, Y EN A POUR UN<br />
— Entrez donc, monsieur, quand il y en<br />
: pour deux, il y en a pour trois I<br />
HÉSITATION<br />
(Dessin inédit de JAP.)<br />
— Refaites-moi donc voir le premier<br />
Qamembert. Il est peut-être fait maintenant 1<br />
(Dessin inédit de R, CAHKIZEYJ<br />
C<br />
CANELLE ÏE YÂ PLU!<br />
E brave M. Canelle était un de ces hommes<br />
qui passent leur vie au café. U y arrivait<br />
à dix heures du matin, pour lire les jour-<br />
naux et prendre un petit quina ; il y revenait<br />
à une heure,pour déguster son café, suivi de<br />
nombreux bocks entremêlés de bonnes manilles,<br />
ainsi qu'il sied, et, ne l'ayant quitté<br />
qu'à sept heures, après un anis, pour aller<br />
dîner, il retournait encore à huit heures pour<br />
tâter de quelques digestifs et remuer les pions<br />
d'un jacquet, à quoi il était fort expert.<br />
Et cela durait, ma foi, depuis une bonne<br />
trentaine d'années, car M. Canelle avait commencé<br />
fort jeune sa vie de café et, mon Dieu,<br />
cela durerait peut-être encore, si, à l'orée de<br />
ses cinquante-deux ans, ce bon M. Canelle ne<br />
s'était marié !...<br />
C'est comme j'ai l'honneur de vous le dire.<br />
A cinquante-deux ans, cet excellent M. Canelle<br />
s'éprit subitement de M lle Delaïde Pichouline,<br />
qui, depuis quarante-huit ans, attendait<br />
patiemment , un épouseux ; il demanda sa<br />
main et l'obtint, mais à une condition :<br />
— Monsieur Canelle, lui fit comme cela<br />
Mne Delaïde Pichouline, je veux bien être<br />
votre femme, mais c'est à la condition que<br />
vous mettrez fin à la vie de bâton de chaise<br />
que vous avez menée jusqu'à ce jour I...<br />
— Mol, mademoiselle Pichouline ?... Une<br />
vie de bâton de chaise ?... Qu'est-ce que vous<br />
dites là !<br />
— Voyons, n'est-ce pas une existence déplorable<br />
que de passer ses journées et une<br />
partie de ses nuits au café ?... Je consens à<br />
vous épouser, mais il faut me promettre que<br />
jamais plus vous ne mettrez les pieds dans un<br />
établissement où l'on sert à boire !...<br />
— Mademoiselle Delaïde, proclama M. Canelle,<br />
du moment que j'aurai une femme qui<br />
embellira mon logis, je n'aurai plus besoin<br />
d'aller me distraire au café !...<br />
Que vous dirais-je ?... Le mariage se fit, et,<br />
à vrai dire, M. Canelle tint sa promesse et on ne<br />
le vit plus au café de la « Grosse Platane »,<br />
dont il avait été l'un des plu§ solides piliers.<br />
Ah I ce lui fut dur, très dur... On ne rompt<br />
pas comme cela avec une vieille habitude de<br />
plus de trente ans I... U traînait dans sa maison<br />
comme une âme en peine et, quand la nuit<br />
venait, les soirées lui paraissaient longues,<br />
longues...<br />
Tant et si bien qu'un soir, sa femme lui dit :<br />
— Je vois bien que tu dépéris d'ennui, ici !...<br />
Mais pourquoi donc n'invites-tu pas quelques<br />
amis à venir te tenir compagnie ?... Vous<br />
joueriez aux cartes, au jacquet, et cela te ferait<br />
passer le temps...<br />
— Par ma foi, Delaïde, tu as raison !... fit<br />
M. Canelle exultant.<br />
Et, pas plus tard que le lendemain, M. Bouffre,<br />
le docteur Escarinche et M. Poivrade, le<br />
filateur, vinrent faire une manille avec M. Canelle,<br />
assurant que depuis qu'il n'y venait<br />
plus, la « Grosse Platane » était sans intérêt.<br />
Comme de juste, on ne pouvait pas jouer<br />
sans boire, et M me Canelle elle-même se fit un<br />
plaisir de servir à ces messieurs un doigt de<br />
cassis ou d'eau de coing qu'elle réussissait si<br />
bien.<br />
Quand les amis apprirent que M. Canelle<br />
recevait ainsi, le soir, ils accoururent, comme<br />
vous le supposez bien, et même ceux qui<br />
n'avaient rien à faire l'après-midi lui vinrent<br />
faire visite de deux à sept, et vous pensez si on<br />
en faisait de ces manilles èt de ces « boîtes » !...<br />
C'était charmant... Après déjeuner, M me Canelle<br />
offrait le café, avec un rien d'eau-de-vie<br />
et M. Canelle avait commandé quelques fûts<br />
de bière à Bédarides. Et, ma foi, avant le<br />
dîner, les amis qui se trouvaient là ne refusaient<br />
pas un quina ou un peu d'anis !...<br />
Bref, au bout de trois mois, les amis vinrent<br />
si nombreux que la salle à manger devint<br />
trop petite et que l'on fit abattre la cloison<br />
qui la séparait du salon... Ce fut d'ailleurs vers<br />
le même temps que M. Canelle acheta, d'occasion,<br />
une bonne petite pompe à bière !...<br />
Maintenant, M. Canelle reçoit des amis tout<br />
le long du jour, des amis qui, même, amènent<br />
des amis, et parfois, parmi les joueurs, il y<br />
des personnes que ce bon M. Canelle n'a jamais<br />
vues !<br />
Et M m8 Canelle, qui sert tout ce monde,<br />
exulte, et elle ne cesse de répéter :<br />
— Hein, tout de même!... J'y suis arrivée<br />
à mes fins !... A cette heure, M. Canelle ne va<br />
plus au café I... RODOLPHE BRINGER.<br />
PROPOS DE CHASSE<br />
TACTIQUE<br />
— ... Et quand j'ai vu ce<br />
lièvre sur le point de m'échapper...<br />
je l'ai pris par le flanc<br />
et je lui ai fait le coup de la<br />
Marne.~<br />
BREDOUILLE<br />
—... Et, maintenant, papa,<br />
que Vmaître d'école vienne<br />
encore me dire que les seigneur}<br />
d'autrefois vivaient du produit<br />
de leur chasSi fut<br />
ERREUR<br />
.—... Quel imbécile je fais I<br />
Je suis parti pour chasser<br />
l'alouette et j'ai failli tuer ce<br />
malheur eu» petit lièvre Ù«<br />
(Dessin ln édit de R. SoUPÀULTji<br />
LES BONNES MÉMOIRES<br />
— Oh ! mais je vous reconnais, je vous ai<br />
donné cinq sous y a pas deux ans... vous<br />
vous rappelez?<br />
— /' pense bien/... ils étaient belges !<br />
(Dessin inédit de R. LENOIR.)<br />
TA SEULE RAISON<br />
— Tiens, vous avez donc la vue plus<br />
faible d'un œil?<br />
— Justement... du droit, à cause de ce<br />
monocle qui me gêne beaucoup!<br />
HOTEL<br />
DE LA<br />
CHASSE GARDÉE<br />
tH.OS<br />
(Dessin inédit de R. FLEURY.)<br />
LES PLAISIRS DU VOYAGE<br />
— Mais *il n'y a même pas un petit<br />
jardin !...<br />
— Oh! allez, ça ne doit pas empêcher let<br />
coups de fusil l<br />
(Dessin Inédit de CH. DE BussY.)<br />
SENSIBILITÉ<br />
— Maintenant, si vous craignez les i parasites<br />
».,.<br />
— Ohl pour ça, monsieur... j'ai la peau<br />
tellement sensible. /,,.<br />
(Dessin Inédit de J.-C. BELLAILUEJ
iiuiinH LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiii 13 iiiiiiiiiiiiiiuiiuiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir DIMANCHE-ILLUSTRÉ «"«r<br />
UN PROBLÈME BIEN DIFFICILE A RÉSOUDRE<br />
— Je voudrais passer un mois chez vous... pourriez-vous<br />
me dire le prix de la pension ?<br />
(Dessin inédit de R. SOUPAULT.)<br />
L'INVITÉ<br />
— N'oubliez pas de venir demain à notre<br />
soirée. Ma femme et mes cousines chanteront<br />
à onze heures, puis, à minuit, on soupera.<br />
— Entendu, mais je ne pourrai guère arriver<br />
qu'à minuit.<br />
(Dessin inédit de CH. DE BusSY.)<br />
L'ÉVIDENCE MEME<br />
— Toujours à te regarder dans la glace !...<br />
— Franchement, Alcide, je ne peux tout de<br />
même pas me regarder dans le fauteuil !<br />
MAUVAIS MOYEN<br />
(Dessin inédit de VARÉ.)<br />
— Veux-tu fermer ta fenêtre ! Tu ne vois<br />
donc pas qu'il pleut à torrent dehors !<br />
— Et, quand je l'aurais fermée, crois-tu<br />
qu'il ne pleuvra plus?<br />
(Dessin inédit de H. CARPENTIER.)<br />
ESTIMATION<br />
— Tenez, mon gendre, voulez-vous que je<br />
vous dise?... Eh bien ! vous ne valez pas cher !<br />
—* Quelle erreur vous faites, belle-maman !<br />
Mon patron vient justement de me donner de<br />
l'augmentation l<br />
(Dessin inédit de LA Noê.)<br />
— Parfaitement, monsieur ; veuillez attendre une minute<br />
que je fasse un petit calcul.<br />
— Faites donc...<br />
GENS ET CHOSES VUS PAR TOTO<br />
Les « chasseurs » accourent pour l'a ouverture » Vu ouverture de la pêche ».<br />
—T0T0 *?st en<br />
train de. voler»<br />
du isudre '...<br />
Un chien qui « rapporte »...<br />
S'il pleut, l'auto de papa « cluisse »<br />
3<br />
le poisson « mord »..<br />
Le roi de la « gaule<br />
-Toute Une"")<br />
tompagme dgj,<br />
-Un
tjiiiinii DIMANCHE-ILLUSTRÉ niiniiiiuniiHi •■■■■iiiniiiaiiiiiiiiiitiiiiiiK-■■••■•■•■••■•■■i>iiniiiiiiiiii>iiiiiii 14 ■■■■■■iiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii>uiiiiiiiiiiiiiuiiniiiiiiiiiii LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 ■■■■■■■■■n<br />
BRI C - A - B R A C<br />
ÉCHOS ' ET NOUVELLES DE PARTOUT<br />
WAGNER ET LE PUBLIC<br />
N sait que Bcllini fut, avec Auber, l'un des maîtres<br />
O en vogue que Wagner estimait. Etant chef d'orchestre<br />
à Riga, en 1837, c'est Norma que Wagner choisit<br />
lorsqu'il eut à donner une représentation à son bénéfice,<br />
ainsi que l'y autorisait son contrat de kapellmeister.<br />
1,'affiche de cette représentation peut passer<br />
pour une curiosité musicale ; voici quelle était sa<br />
teneur :<br />
Théâtre de Riga<br />
Samedi, n décembre 1837, première représentation,<br />
au bénéfice du soussigné, de<br />
NORMA<br />
Opéra en deux actes, de Bellini.<br />
De soussigné ne croit pas pouvoir mieux manifester<br />
son estime pour le public amateur d'art qu'en choisissant<br />
à son bénéfice cet opéra.<br />
Norma est, avant tout, parmi les créations de Bellini,<br />
un de ces opéras qui renferme les morceaux les plus<br />
mélodieux, qui réunit l'ardeur à la réalité la plus profonde.<br />
Ees adversaires les plus acharnés de la nouvelle<br />
musique italienne ont été obligés de convenir que la<br />
composition de cet opéra est sublime.<br />
La direction ayant fait tous les sacrifices pour l'interprétation<br />
et la mise en scène de cet opéra, je me<br />
permets d'inviter le public à venir assister à cette<br />
représentation.<br />
.l'espère que le public, tenant compte de la manière<br />
dont je me suis acquitté jusqu'ici de mes fonctions de<br />
chef d'orchestre, voudra bien continuer à nie conserver<br />
son indulgence et m'accorder la faveur d'assister à ma<br />
représentation à bénéfice. décembre 1837. "<br />
Riga; le 8<br />
RICHARD WAGNER, Chef d'orchestre.<br />
La Semaine Musicale.<br />
«MA TANTE » ET LES CHINOIS<br />
E Mont-de-Piété, ou, plus exactement, le Crédit<br />
L Municipal est, chez nous, une institution utile. Mais<br />
nul poète — que nous sachions — même nos nationaux<br />
Paul Valéry et Tristan Derème, n'ont songé à en vanter<br />
les charmes. ■ ,<br />
Ees Chinois, eux, l'ont fait, avec un lyrisme tout<br />
extrême oriental. .<br />
Un journal de Pékin, le Che-Kie-Wan-Poo, écrivait,<br />
récemment, ces ligues d'uue ahurissante documentation.:<br />
. ...<br />
« Peu de gens, en France, ont une maison à eux...<br />
Donc, le Français moyen n'a pas de quoi loger tout ce<br />
qui lui appartient. .De plus, il est rare que sa maison<br />
soit spacieuse et que l'air y circule librement (de là, sans<br />
doute, le caractère renfermé des occupants). Un rayon<br />
de soleil est chose rare dans les maisons de France,<br />
la conservation des étoffes, s'en trouve singulièrement<br />
compliquée ; pour les défendre contre les mites, les<br />
gens voient donc tout avantage à" les confier au Montde-I'iété.<br />
»<br />
Et notre excellent confrère céleste conclut :<br />
« A voir les Mont-de-Piété de France, on se sent<br />
enviè-de devenir Français. »<br />
Et dire que nos savants récits sur la vie chinoise<br />
ont, sans doute, la même exactitude documentaire !...<br />
La Vallée de l'Eure.<br />
J.-A. HOUDON '<br />
rx article consacré à ce grand sculpteur français<br />
D<br />
et signé A. Camoin, nous extrayons ces passages :<br />
« C'est le I ER juillet 1786 que Houdon épousa, à<br />
l'église Saint-Philippe-du-Roule, M" e Langlois, née<br />
à Amiens, dont il eut trois filles.<br />
« Au Salon de 1789, il exposa une tête d'enfant, à<br />
l'âge de 'dix mois, marbre de petites dimensions qu'il<br />
y a tout lieu d'admettre pour le portrait de sa première<br />
fille, Sabine-Marguerite-Joséphine, née le 16 mars 1787.<br />
0 Par la suite, il modela également les bustes de<br />
ses filles Anne-Ange et ÇJaudine.<br />
« En 1791, Houdon reste étranger aux rumeurs<br />
révolutionnaires et, selon ses goûts habituels, vit<br />
retiré dans son atelier, au milieu de sa famille, modelant<br />
sans relâche les oeuvres qu'il destinait au Salon<br />
de l'époque, parmi lesquelles il convient de citer les<br />
bustes de Ta Fayette, Franklin, Bailly, Necker et<br />
Mirabeau, puis un bronze, « Ea Frileuse », acheté par<br />
le roi de Prusse.<br />
« Pendant la Révolution, en dépit des circonstances,<br />
la Convention s'intéressa à ses travaux. Il exécuta une<br />
statue de la Philosophie, qui fut placée dans la salle<br />
de la Convention ; certains prétendent que cette statue<br />
fut celle de sainte Scholastique, et que, dénoncé à cause<br />
d'elle au comité du Salut Public, Houdon fut sauvé par<br />
sa femme qui eut l'idée, en changeant les attributs de<br />
la sainte, de la transformer en statue de la Philosophie.<br />
D'autres attribuent cette idée à Barrère, pour<br />
permettre à son ami de céder une œuvre qui n'avait<br />
plus sa destination.<br />
« Enfin, une lettre de Houdon, découverte aux<br />
Archives nationales, donne à croire que cette statue de<br />
la Plrlosophie fut simplement une commande- donnée<br />
par la Convention, en floréal an II.<br />
a E'époque de la Révolution et celle du Directoire<br />
passèrent, tant bien que mal pour Houdon, et, quand<br />
vint l'Empire, il fut chargé de divers travaux, notamment<br />
d'une statue de Cicéron pour le Sénat conservateur.<br />
« Il modela ensuite les bustes de l'empereur et de<br />
l'impératrice Joséphine, la statue en marbre du général<br />
Joubert, puis une figure colossale, en bronze, de Napoléon<br />
I or en costume impérial, destinée à surmonter la<br />
colonne de Boulogne.<br />
« E'œuvre de Houdon offre le plus haut intérêt, au<br />
point de vue de l'iconographie historique ; en effet, il<br />
nous a laissé les portraits d'une précision extraordinaire<br />
de personnages célèbres de son époque.<br />
MADAME<br />
Soyez prévoyante, ayez un flacon d'alcool<br />
de menthe de Ricqlè;. Les qualités hygiéniques,<br />
la saveur et le parfum agréable du<br />
Ricqlès le rendent indispensable. Grâce à sa<br />
grande concentration, son usage est économique.<br />
UN HOMME TRÈS PRESSÉ<br />
de se délivrer de ses cors aux pieds n'hésite pas : pour<br />
3 fr, 95, il achète « Le Diable » dans n'importe quelle<br />
pharmacie et, sous aucun prétexte, il ne se laisse coller<br />
un autre corricide I 11.e Diable •■■ enlève les cors en six<br />
jjurs, pour toujours. Epernay : pharmacie Wjimnann.<br />
« Sa dernière exposition eut lieu en 1814. A partir<br />
de cette date, tout porte à croire qu'il se consacra au<br />
professorat de l'Ecole des Beaux-Arts. Houdon eut<br />
sa retraite en 1823, à l'âge de quatre-vingt-deux ans,<br />
et mourut au Palais de l'Institut, le 15 juillet 1828. »<br />
LA MAISON DES CHATS<br />
Barmen de France.<br />
I JNE maison de chats vient d'être édifiée à Berlin<br />
^ comprenant le chauffage central, l'électricité, l'eau<br />
pour les bains et un terrain de... promeriade pour<br />
matous et matounes. Ce nouveau bâtiment comprend<br />
cinquante compartiments relativement vastes. Le prix<br />
de cette pension pour chat est de 90 pfennigs par jour.<br />
La société protectrice des animaux, qui présida à<br />
l'édification de cet abri pour chats de luxe, a déjà fait<br />
construire un hôtel particulier pour chiens.<br />
Tout ceci est très bien. Nous n'avons à Paris que<br />
des pensions privées pour chiens, chats et autres animaux<br />
d'agrément... pour leur propriétaire, chez des<br />
vétérinaires... ou des couciergès complaisantes.<br />
l'A beille du Centre.<br />
LES PROGRÈS DE L'AVIATION<br />
DOT-R ceux que laissent sceptiques les progrès et les<br />
1 destinées de l'aviation, nous extrayons les lignes<br />
suivantes d'un journal du mois de décembre i 837 :<br />
l'auteur parle des locomotives et de ses possibilités.<br />
« Ce serait peut-être ici le lieu de parler des vitesses<br />
que peuvent prendre les locomotives; nous nous bornons<br />
à dire que des vitesses de 20 et 25 lieues par heure<br />
(80 à 100 kilomètres) sont, en pratique; des absurdités<br />
manifestes. On s'en convaincra facilement si l'on veut<br />
remarquer que pour qu'une locomotive pût parcourir<br />
20 lieues ou 80.000 mètres par heure, en supposante ses<br />
roues de derrière un diamètre de 2 mètres, ce qui est<br />
considérable, il faudrait que ces roues fissent environ<br />
212 tours par minute ; de sorte que les pistous changeraient<br />
4<strong>24</strong> fois de direction dans le même temps, ce<br />
qui détraquerait infailliblement la machine en un<br />
temps assez court. D'ailleurs, si ces vitesses étaient<br />
jamais possibles, la charge traînée par la locomotive<br />
devrait être extrêmement faible, ce qui rendrait ces<br />
machines plus brillantes qu'utiles. Huit lieues à l'heure<br />
sont déjà une fort belle vitesse, on s'en contentera sans<br />
doute. »<br />
Ces prédictions sont extraites d'un journal scientifique<br />
de l'époque. Aujourd'hui, plusieurs trains atteignent<br />
normalement les 110 kilomètres à l'heure en<br />
transportant d'énormes, charges, et nous serions probablement<br />
aussi mal inspirés que notre ancien collègue<br />
si nous affirmions que progrès ainsi réalisé ne sera<br />
jamais dépassé.<br />
Le_ Nid.<br />
EN PATINANT<br />
UAND le prince Umberto de Savoie eut aperçu, glissant<br />
sur la glace, en ce joli coin de Suisse, la prin- J<br />
cesse Q Marie-José de. Belgique, il soupira :<br />
— Dire que je pratique tous les sports, sauf le<br />
patinage !<br />
Dès le lendemain, de très bonne heure, le prince prit<br />
sa première leçon de patinage. Tous les matins qui suivirent,<br />
il se donna tout entier à l'élégant exercice. Ses<br />
progrès furent foudroyants.<br />
Comme, par une curieuse coïncidence, le professeur<br />
du prince Umberto avait été celui de la princesse Marie-<br />
José , celle-ci fut, au jour le jour, tenue au courant.<br />
— Je crois qu'il fera le meilleur des maris ! jugea la<br />
princesse.<br />
Et voilà officiellement fiancés les deux jeunes gens.<br />
Le Petit Champenois.<br />
CHIRURGIE POUR ÉLÉPHANTS<br />
T A chirurgie soigne maintenant de singuliers clients.<br />
*-* A Colombo, un éléphant, dressé pour la chasse,<br />
ayant été blessé à l'épaule, a été l'objet d'un examen<br />
radiographique avtnt d'être mis sur la table d'opération.<br />
C'est exactement ce qu'on fait pour les hommes<br />
qui se brisent un membre.<br />
Voilà donc les éléphants traités ehirurgicalement et<br />
les rayons X lie font aucune difficulté pour pénétrer<br />
dans l'intimité de MM. les éléphants, malgré l'épaisseur<br />
de leur peau.<br />
POUR TUER LES MITES<br />
Le Clairon Républicain.<br />
N des procédés les plus efficaces consiste dans l'em-<br />
U ploi du tétrachlorure de carbone, liquide volatil,<br />
à odeur très éthérée, et qui a l'avantage d'être ininflammable.<br />
On le trouve chez les marchands de couleurs.<br />
Dans un petit flacon à large ouverture, vous introduisez<br />
un gros tampon de coton hydrophile et remplissez<br />
de tétrachlorure. Vous placez le flacon ainsi garni<br />
dans le placard dont vous voulez détruire les mites.<br />
Puis vous calfeutrez la porte soigneusement. Au bout<br />
de vingt-quatre heures, vous pouvez vous servir du<br />
placard après l'avoir bien aéré et réserver votre flacon,<br />
s'il contient encore du produit non évaporé, pour une<br />
prochaine opération, en ayant soin naturellement de le<br />
bien boucher. Eviter de respirer profondément lé tétrachlorure<br />
dont les vapeurs pourraient provoquer des<br />
maux de tête.<br />
France-Auto.<br />
UN CANOT DE SAUVETAGE COLOSSAL<br />
I E plus grand canot de sauvetage du monde vient<br />
J- 1 d'être lancé à Padstown, dans les Cornouailles.<br />
Long de 18 m. 50 et large de 5 ni. 50, il jauge 45 tonnes<br />
et peut recueillir trois cents naufragés.<br />
Ce canot insubmersible a été baptisé Princesse-<br />
Marie. U est pourvu de deux moteurs de 80 CV chacun<br />
et sa vitesse normale est de 15 kilomètres à l'heure. Les<br />
cabines étandies sont au nombre de cent et comportent<br />
des prises d'air dont l'orifice est ménagé bien au-dessus<br />
de la ligne de flottaison.<br />
Le Princesse-Marie contient deux chambres de<br />
50 à 60 passagers chacune. En outre, il peut, par temps<br />
calme, emporter sur son pont 300 autres personnes et<br />
150 par gros temps. Ses réservoirs contiennent 2.250<br />
litres de pétrole et lui assurent un rayon d'action de<br />
930 kilomètres.<br />
Quant à ses moyens de sauvetage, ils sont conçus<br />
d'après les derniers principes de la technique moderne.<br />
Projecteurs électriques, canons lance-bouées, filet<br />
d'accostage dans lequel les naufragés peuvent se jeter<br />
lorsque le navire sinistré est sur le point dé sombrer,<br />
poste émetteur et récepteur de T. S. F. et cuisine électrique.<br />
La France de l'Est.<br />
de notre manufacture ^ ,<br />
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