dimanche 24 novembre

dimanche 24 novembre dimanche 24 novembre

collections.citebd.org
from collections.citebd.org More from this publisher
14.07.2013 Views

niiiiiifi SEPTIEME ANNÉE : N° 352 IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIIIIIIIIIIIIIIIIHI ■■iiiiiiiiiiiiuiiiiiimiiiMiiiiiiniiiHiiiiiiiiiiqiiriiiiuiiiiiiiiiiiiiiii LE 24 NOVEMBRE 1929 »

niiiiiifi SEPTIEME ANNÉE : N° 352 IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIIIIIIIIIIIIIIIIHI ■■iiiiiiiiiiiiuiiiiiimiiiMiiiiiiniiiHiiiiiiiiiiqiiriiiiuiiiiiiiiiiiiiiii LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 »


■«""'n DIMANCHE-ILLUSTRÉ ■••■■••"■••■•••••"•'■'•"••••■•>>>>>""""""""">>"">"""""" 1 " '»""«"" 2 »»»> iiiiiiii»niiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiin»i"»'>»""»» LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 minuit<br />

VENTE AU NUMÉRO<br />

France, Colonies. 0.50<br />

Belgique .............. 0.75 belges<br />

Étranger.. 1 fr.<br />

t GARANTS<br />

É15ANS\<br />

DÏMÀNCHE - I L L U S T RÉ<br />

Ta. : Provent» 15-22,23 on <strong>24</strong> - Administration, abonnements : 20 ? rue d'Enghien, Paris (X e ) - C te clèqoe po»t. n°S970<br />

EST EN VENTE PARTOUT DÈS LE SAMEDI<br />

Services de Publicité : 118, Avenue des Champs-Elysées. — Téléplone : Élysées 65-94 à 65-98<br />

GARANTI<br />

15ANS<br />

; LE CHROMOGRAPHE TACHYM ETRE <<br />

GE Kl EVE<br />

entièrement Fabriqué en Suisse.pap les meilleurs spécialistes utilisftnt les procédés<br />

•scientifiques les plus modernes, consti tue tant par sa qualité que pap son élégance,<br />

un instrument de la plus haute précision, de toute beauté et d'une durée illimitée;<br />

MOUVEMENT ANCRE<br />

17 RUBIS. SPIRAL BRÉGUET<br />

ANTI - MAGNÉTIQUE. RÉGLAGE<br />

DE PRÉCISION AUX POSITIONS<br />

ET TEMPÉRATURES. CHRONO<br />

•MÉTRAGE INDÉRÉGLABLE<br />

ET INSTANTANÉ AU V& DE<br />

SECONDE POUR LES TEMPS<br />

ET DE O À 300 K" HEURE<br />

POUR LES VITESSES.<br />

BOITIER EXTRA FORT<br />

EN PLAQUÉ OR<br />

LAMINÉ INALTÉRABLE<br />

DÉCOR MODERNE. I<br />

Nous livrons Franco de<br />

Port et d'Emballage,<br />

dans toute la France<br />

et ses Colonies et nous<br />

garantissons I arrivée<br />

de nos chronographes<br />

en parfait état.<br />

" V<br />

PRIX: 820 FRCS<br />

AU COMPTANT CONTRE<br />

REMBOURSEMENT OU<br />

A. CRÉDIT :<br />

FRCS<br />

PAYABLE 125<br />

A LA RECEPTION<br />

70 CHACUNE<br />

ET ONZE TRAITES<br />

MENSUELLES DE.<br />

.FRCS<br />

SOU AU TOTAL<br />

Ô95F1CS<br />

CHAQUE MONTRE EST<br />

ACCOMPAGNÉE DE SON<br />

BULLETIN DE GARANTIE<br />

rRI EN A PAYE R D'AVANGE<br />

NOUS NOUS ENGAGEONS A VOUS REMBOURSER IMMÉDIATEMENT ET INTÉGRALEMENT<br />

LE PAIEMENT EFFECTUÉ SI A RÉCEPTION CETTE MONTRE NE VOUS CONVENAIT PAS<br />

►y'UÊCITCt IÏAC A NOUS ADRESSER AUJOURD'HUI MEME i<br />

>N fil lll 1 / MA\ VOTRE BULLETIN DE COMMANDE CAR NOTRE SYSTEME DE <<br />

► Il IILJI1 LL IHJ VENTE VOUS ASSURE LA PLUS ENTIÈRE SATISFACTION i<br />

> BULLETIN 1>E COMMANDE A ADRESSER AUX <<br />

; ÉTABLISSEMENTS A.SESÉ 32,Faub9 Poissonnière .PARIS (xs) :<br />

► Seuis concessionnaires pour la France et ses Colonies des Chronographes DALTOS. GENÈVE <<br />

* Je soussigné, déclare acheter un<br />

\ CHRONOGRAPHE TACHYMÈTREDALTOS<br />

y Genève, bottier plaqué or laminé extra tort<br />

du prix de 1rs.895, queJe m'engage à<br />

' payera raison de Frs125.à la réception et<br />

le solde en Jimensualités deFrs.70chacune.<br />

par traites gui me seront présentées le 2<br />

de chague mois suivant jusgu'à complet,<br />

pdiement de la somme totale.<br />

BAIN SVELTESSE LEICHNER IOOI<br />

procure la ligne de distinction<br />

Grands Maeasin* — Parfumeries — Drogueries — Pharmacies<br />

LEICHNER. 16, rue d'Orléans, Dép 1 4, NEIEILLY-SUR-SEME<br />

RUBINAT LLORACH<br />

La meilleure eau purgative flOtUFSltd<br />

EFFET RAPIDE (2 heures),<br />

avec douceur et sans irritation,<br />

sous un £ ible volume (1 verre à bordeaux),<br />

à un prix raisonnable :<br />

(2 doses dans une petite bouteille).<br />

SITUATION LUCRATIVE<br />

INDÉPENDANTE, MÊME CHEZ SOI, SANS CAPITAL<br />

Jeunes ou vieux des 2 sexes, demandez cela à l'unique<br />

École Supérieure de Représentation, fondée par les<br />

industriels de 1" « Union Nationale du Commerce extérieur<br />

», seuls qualifiés pour vous donner diplôme et<br />

situation. ON GAGNE EN ÉTUDIANT. Cours oraux et<br />

par correspondance, quelques mois d'études suliisent.<br />

Brochure 6 gratis. 58 bis, Chaussée-d'Antin. Paris.<br />

Nom et Prénoms -<br />

Profession _ „...„ _<br />

Ville Dép! : Signature<br />

Le :<br />

L YDES<br />

VOUS RECOMMANDE<br />

VOTRE CHEVELURE<br />

LA FLEUR<br />

DU LAC<br />

CHEZ VOTRE COIFFEUR<br />

DANS LES MAGASINS<br />

mmm seule, I ELECTROLYSE aam<br />

détruit la racine des duvets durcis par épilatoire.<br />

M'" CHAPON (diplômée} garantit les résultats.<br />

11. rue de l'Etoile. Paris ■<br />

<<br />

<<br />

<<br />

i<br />

À<br />

<<br />

i<br />

i<br />

<<br />

<<br />

<<br />

<<br />

i<br />

<<br />

<<br />

i<br />

<<br />

i<br />

i<br />

<<br />

<<br />

i<br />

TARIF DES ABONNEMENTS<br />

3 mois 6 mois Un an<br />

France, Colonies. 6 fr. 12 fr. <strong>24</strong> fr.<br />

Belgique.. a a .i 9 fr, 18 fr. 35 fr.<br />

Étranger., i. .. .. 15 fr., 28 fr. 55 fr.<br />

AU COMPTOIR<br />

D'ORLEANS<br />

II2II4 . AVENUE û 'OBLEAIÏf- PÂQf/- TEL. VÂUQ °/3-62<br />

BIJOUTEQIE-OQFEVQEBIE - JOAILLERIE<br />

^^HOQLOGEQIE -CABILLOM/^HT<br />

T GAPniTUDE/ DE CHEMINEE/ T<br />

MONTRE<br />

de forme, sur moire, or contrôlé<br />

excellent mouvement rubis,<br />

garanti 5 ans. iAB<br />

Valeur275fr. Prix ISPO."<br />

BAGUE<br />

or contrôlé, plator, centre<br />

pierre couleurs.<br />

Valeur 196 fr. IAA u.<br />

Prix 139.»<br />

PAMPILLES<br />

or contrôlé, plator, centre<br />

rubis. A À<br />

Val. 140. Prix<br />

JOLI PENDENTIF<br />

or contrôlé, perles fines et rubis<br />

Valeur 115 fr. SA<br />

Prix 59.75<br />

BARRETTE<br />

or contrôlé, centre rose ciselée, perles fines.<br />

Valeur 200 fr. Prix....- 130.»<br />

BRACELET IDENTITÉ<br />

Or contrôlé massif, mailles fantaisie, plaques diverses.<br />

Valeur 195 fr. Prix 145.»<br />

MONTRE<br />

or contrôlé sur moire, forme<br />

ovale, excellent mouvement<br />

garanti 5 ans.<br />

PrJf.'r..??. 0.":.... 135.»<br />

BAGUE<br />

or contrôlé, entourage, centre<br />

diamant. Valeur 120. ■»»»*<br />

Prix / / «75<br />

PAMPILLES<br />

or contrôlé, plator, centre<br />

rubis, Val."l95,<br />

Prix .<br />

145. ><br />

Nos magasins fermés le <strong>dimanche</strong>, sont ouverts le samedi jusqu'à 20 heures.<br />

Dans le bat d'être agréable à notre clientèle pour tout achat au-dessus de 100 francs<br />

noue reprenons les pièces de 20 fr. pour 100 fr. au lieu de 97 (r. cours officiel,<br />

Achat au plus cours : or, argent, platine, pierres précieuses - Demandez notre catalogue général A<br />

Remise spéciale aux Lecteurs du Dimanche Illustré.<br />

CONCOURS DE 1930-1931<br />

INSPECTEUR<br />

du CONTROLE de L'ÉTAT sur las CHEMINS de FER<br />

Carrière honorable, active. Carte 1 classe circulation.<br />

PflltdlKnne • 1* avoir de 21 à 30 ans ou plus (serv. mil.)<br />

UUIIUIUUII».2-satisfaire concours. Rens. grat. par<br />

l'Ecole Spéciale d'Administration, 4, rue Férou, 4, Paris (6-)<br />

TIMBRES-POSTE AUTHENTIQUES<br />

DES MISSIONS ÉTRANGÈRES<br />

Garantis non triés ; vendus au kilo<br />

Demandez notice explicative au Directeur de l'Omca<br />

daa Timbres des Missions.<br />

41, rue des Redoute», TOULOUSE (France)<br />

Catalogue illustréN ? 10<br />

etcoHeaion d'Echantillon^<br />

franco sur demande/


«iiiniii LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiniiiiiiiiiiiriuiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiifiiiHiinii 9 fiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiuiniiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiuiiiifiiiiii SEPTIÈME ANNËE : N" 332 ■>>■>■■•«<br />

DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />

U<br />

ENTRE NOUS<br />

NE des rares corporations qui, en France,<br />

souffrent du chômage, est celle des<br />

artistes lyriques et dramatiques : on ne<br />

compte plus ceux d'entre eux qui courent<br />

après un engagement problématique ou crui,<br />

pour vivre, acceptent des « cachets » dérisoires<br />

dans des bouis-bouis, des cafés à « attractions<br />

», des studios de cinéma où on utilise la<br />

« figuration intelligente », etc.<br />

Les raisons de cette crise sont multiples :<br />

réduction du nombre des personnages dans les<br />

pièces nouvelles, disparition de la plupart des<br />

scènes lyriques et dramatiques de province,<br />

concurrence du cinéma, gout de plus en plus<br />

répandu de la lecture, raréfaction progressive<br />

des amateurs de théâtre, les nouvelles couches<br />

xréférant les spectacles sportifs, etc., etc. Bref,<br />

I<br />

e chariot de Thespis est sérieusement em-<br />

bourbé, et je ne vois pas trop qui pourra le<br />

tirer de l'ornière. •<br />

En attendant le miracle, les artistes tirent<br />

. la langue... Les basses ont toujours du creux,<br />

mais c'est dans l'estomac ; les ténors n'ont<br />

plus, en fait,' de notes élevées, que celles de<br />

leurs fournisseurs ; les comédiens trouvent<br />

que leur existence devient une tragédie, et<br />

rien n'est plus navrant que la rencontre du<br />

pauvre Brichanteau disant, en retournant ses<br />

poches lamentablement vidés :<br />

— On voit bien que je joue les « financiers » !<br />

O O<br />

EPENDANT, il y a toujours une foule com-<br />

C pacte de candidats aux examens qui<br />

ouvrent les portes des cours lyriques et dramatiques<br />

du Conservatoire.<br />

Les jeunes personnes « qui ont de la voix »,<br />

les jeunes citoyens qui se sentent des dispositions<br />

pour le rôle de Polyeucte ou celui de<br />

Scapin, assiègent l'usine de la rue de Madrid.<br />

Et il y a tous les gaillards à qui des « connaisseurs<br />

» ont dit :<br />

-4 Vous avez un million dans le gosier !<br />

D'autre part, les théâtres, les music-halls,<br />

les agences sont submergés par toutes sortes<br />

d'artistes, ou soi-disant tels, qui n'ont pas reçu<br />

l'estampille du Conservatoire, par des « vieux<br />

routiers » qui ont, en effet, roulé partout, par<br />

des transfuges de province, par des « femmes<br />

du monde » qui veulent « vivre de leur art »,<br />

par des débutants qui « se sentent quelque<br />

chose là », par des « étoiles en herbe », des<br />

« espoirs •) et aussi pas mal de vieux et souvenirs<br />

»...<br />

Que de déceptions attendent les jeunes, et<br />

quelle misère accable les vétérans I<br />

Certes, il est d'éblouissantes réussites...<br />

Telles vedettes gagnent des sommes fabuleuses,<br />

mènent une existence magnifique — en apparence,<br />

du moins — devant les foules hypnotisées.<br />

Mais, pour un maréchal de France, que<br />

de pauvres diables dans la troupe I<br />

■£> O •£><br />

IL conviendrait donc de décourager le plus<br />

grand nombre possible de ces vocations —<br />

qui, d'ordinaire, ne sont que de fausses vocations...<br />

Tant de gens ne veulent entrer au<br />

théâtre que pour la gloriole — laquelle n'a<br />

rien de commun avec la gloire, fruit du travail<br />

et dé la persévérance !<br />

A tous ces rêveurs, ces fantaisistes, ces<br />

illuminés et aussi ces vaniteuses, ces vaniteux<br />

qui « veulent faire du théâtre », les gens qui<br />

savent et qui sont qualifiés pour donner des<br />

conseils, devraient dire :<br />

* — Songez que dans cette carrière où vous<br />

voulez entrer, il y a déjà plus de 12.000 chômeurs...<br />

Vous trouvez donc que ce n'est pas<br />

assez?<br />

Ft le plus inquiétant, c'est que les vaincus<br />

du théâtre ne reconnaissent pas leur défaite,<br />

se refusent à tenter leur chance ailleurs...<br />

Comme le Delobelle d'Alphonse Daudet, ils ne<br />

renoncent pas !<br />

Pour beaucoup, cependant, le travail des<br />

champs serait préférable au travail du chant,<br />

et mamtes « soubrettes du répertoire » seraient<br />

plus assurées du lendemain si elles consentaient<br />

a porter le petit tablier blanc à la ville.<br />

JEAN STYLO.<br />

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiininimiiiiiiiimiiiiiiMiiiiuniiiiiiiiiiu<br />

REFLEXIONS DU DIMANCHE<br />

LA croyance et la vérité sont sœurs jumelles.<br />

Elles le sont même à la façon des sœurs<br />

siamoises.<br />

Si l'une meurt, l'autre de même doit mourir.<br />

Elles ne peuvent vivre séparées.<br />

La foi est une bonne chose, elle est même une<br />

chose excellente, mais, en elle-même, elle peut<br />

aussi être une mauvaise chose. Pour être parfaitement<br />

bonne, elle doit être indissolublement<br />

liée à la vérité. Si vous sautez du haut des<br />

tours de Notre-Dame, vous ne porterez pas<br />

atteinte à la loi de la gravitation, vous porterez<br />

atteinte à votre vie, et toute la foi que vous<br />

pourrez 'avoir ne vous empêchera pas de vous<br />

casser le cou.<br />

Si le moyen âge, qui fut très grand à bien des<br />

égards et à qui l'on doit les plus beaux chefsd'œuvre<br />

de l'architecture, produisit très peu<br />

au point de vue scientifique, c'est que la foi<br />

était basée sur ce que Zangwill appelle « un<br />

cosmos sans faits ». Comme dans toutes les<br />

généralisations, il y a là une part d'exagération.<br />

Que vous croyiez en quoi que ce soit, il faut<br />

d'abord vous assurer que ce que vous croyez est<br />

là vérité, si vous voulez que votre foi porte des<br />

fruits. "<br />

Notre âge n'a mené si loin les découvertes<br />

scientifiques que parce qu'il a basé les théories sur<br />

des faits.<br />

La médecine elle-même, à laquelle on a jeté<br />

tant de pierres, n'a pu avancer et devenir<br />

une science en même temps qu'elle est un art,<br />

qu'en se basant de plus en plus sur des faits.<br />

En devenant moins empirique, elle est devenue<br />

plus expérimentale; en recherchant les faits,<br />

elle a fait moins de fond sur l'expérience.<br />

Sans doute, le matérialisme comporte les plus<br />

grands dangers ; l'admiration béate du progrès<br />

est une des plus sottes idées qui soient, car<br />

l'histoire nous enseigne qu'il n'y a pas de progrès<br />

indéfinis.<br />

Mais la foi du charbonnier peut conduire<br />

aussi dans les sentiers dè l'erreur, ou plutôt y<br />

laisser, ceux qui la possèdent.<br />

La foi doit être éclairée, comme tous les<br />

grands mouvements de l'âme, comme toutes nos<br />

actions. .<br />

(~*ERTES, nous devons avoir la foi ou, simpïement,<br />

avoir foi en ce que nous faisons, mais<br />

le premier de nos devoirs est d'approfondir, autant<br />

qu'il est en notre pouvoir, l'objet de notre foi.<br />

Ensuite, il faut nous y tenir sous peine de n'être<br />

qu'une pauvre girouette morale. On admet que les<br />

croyants organisent des processions pour obtenir<br />

de Dieu la fin d'une épidémie, mais il conviant<br />

premièrement de prendre ,des mesures de prophylaxie<br />

pour empêcher la diffusion de la<br />

maladie.<br />

Dans le second cas, nous sommes d'accord<br />

avec la sagesse des nations : a Aide-toi,<br />

le ciel t'aidera, », nous coopérons à l'œuvre<br />

divine et à celle de la charité humaine ; dans<br />

le premier cas, nous attendons une intervention,<br />

souvent improbable, de la puissance céleste.<br />

Disons, pour finir, qu'il ne nous est nidlement<br />

interdit de concilier les deux termes d'une pro*.<br />

position raisonnable. FRANK CRÂNE.<br />

LA SEMAINE PROCHAINE<br />

LUNDI 25 NOVEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h. 15 — coucher : 15 h. 59.<br />

Lever de la lune : o h. 29 — coucher : 13 h. 48.<br />

Le jour diminue : 1 m. matin; 1 m. soir.<br />

Sainte CATHERINE : 329 e jour + 36.<br />

Courses hippiques à Vincennes.<br />

MARDI 26 NOVEMBRE<br />

Lever du soleil i 7 h. 17 — coucher : 15 h. 59.<br />

Lever de la lune : 1 h. 45 — coucher : 14 h. 3.<br />

Le jour diminue : 2 m. malin.<br />

Sainte DELPHINE DE SIGNE : 330 0 jour + 35.<br />

Courses hippiques à Enghien.<br />

MERCREDI 27 NOVEMBRE<br />

Lever du soleil ! 7 h. 18 — coucher : 15 h. 58.<br />

Lever de la lune s 2 h. 59 — coucher : 14 h. 18.<br />

Le jour diminue : 1 m. matin; 1 m. soir.<br />

Saint MAXIME : 331 0 jour + 34.<br />

Courses hippiques à Enghien.<br />

JEUDI 28 NOVEMBRE<br />

Lever du soleil 1 7 h. 20 — coucher ! 15 h. 57.<br />

Lever de la lune : 4 h. 13 — coucher : 14 h. 35.<br />

Le jour diminue : 2 m. matin; 1 m. soir.<br />

Sainte BLANCHE I 332 e jour + 33.<br />

„ Courses hippiques à Auteuil.<br />

VENDREDI 29 NOVEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h. 21 — coucher : 15 h. 56.<br />

Lever de la lune : 5 h. 27 — coucher : 14 h. 54.<br />

Le jour diminue : 1 m. matin; 1 m. soir.<br />

Saint SATURNIN : 333 0 jour + 32.<br />

Courses hippiques à Vincennes.<br />

SAMEDI 33 NOVEMBRE<br />

Lever du soleil : . 7 h. 23 — coucher : 15 h. 56.<br />

Lever de la luné : 6 h. 40 — coucher 1 15 h. 17.<br />

Le jour diminue : 2 m. matin.<br />

Saint ANDRÉ : 334° jour + 3r.<br />

Boxe : Genaro contre Trévidic, au Vélodrome<br />

d'Hiver.<br />

Courses hippiques à Enghien.<br />

DIMANCHE 1 er DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil ! 7 h. <strong>24</strong> — coucher : 13 h. 55,;<br />

Lever de la lune : 7 h. 5i-couch.:i5 h. 47 (N.L., 4 h. 48).<br />

Le jour diminue : 1 m. matin; x m. soir.<br />

PREMIER DIMANCHE DE L'AVENT : 335» jour + 30.<br />

Football : Paris contre Cologne, à Buffalo.<br />

Rugby : Paris - Allemagne du Sud à Colombes.<br />

Réunion hebdomadaire au Vélodrome d'Hiver.<br />

Courses hippiques à Auteuil.<br />

AUJOURD'HUI DIMANCHE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929<br />

Football : Championnats de Paris, TJ. S. Suisse contre Racing Club de France à Saint-<br />

Mandé ; Stade Français contre C. A. P. à Buffalo ; Red Star Olympique contre<br />

T. A. Saint-Ouen, à Saint-Ouen ; C. A. XIV e contre Club Français, à Bourgla-Reine<br />

et autres championnats régionaux. — Rugby : Championnats de Paris,<br />

Stade Français contre Sports Généraux au Stade Jean-Bouin et autres championnats<br />

régionaux. .— Cyclisme : le match France-Belgique au Vélodrome<br />

d'Hiver. — Courses hippiques à Auteuil.<br />

LE PROBLEME DES MOTS CROISES<br />

HORIZONTALEMENT. — 1, manière de colorer un<br />

dessin à l'encre de Chine j 7, qualité des mets ; 11, ne<br />

dépensons pas tout 1 14, ville de France ; 15, celui de<br />

Nantes est célèbre ; 16, cours d'eau sibérien ; 18,<br />

conjonction ; 19, elle n'a pas de délicatesse ! 22, cet<br />

ouvrier tamise de la farine ; <strong>24</strong>, elles déferlent sur<br />

l'Océan souvent ! 25, maniés doucement ; 26, monts<br />

européens ; 27, celui de Mercure était ailé ; 28, canton<br />

de la Corrèze ; 30, espace de temps ; 31, il faut que je...<br />

rassemble des choses ; 34, je... m'inclinais vers le sol ;<br />

37, conjonction ; 38, au bout du jardin ; 39, canton<br />

normand ; 40, passereau conirostre ; 43, en abrégé,<br />

indique une suite ; 45, note ; 47, produit de peintre ;<br />

48, commande faite à nouveau ; 51, conjonction ;<br />

52, canton de la Drôme 5*53, ville de France. . .<br />

J<br />

VERTICALEMENT. — 1, on leur a fait tort j 2, sel<br />

dérivant de certain acide ; 3, titre allemand ; 4, elle<br />

est parfois gênante quand on appuie trop ! 5, un os<br />

à l'envers ; 6, oiseau aquatique ; 7, se" danse parfois<br />

en société,-avec jeux; 8, deux lettres d'Henri; 9,<br />

tissus légers de lainage, au moyen âge ; io, canton de<br />

l'Orne; 12, frapperas de stupeur; 13, argile jaune;<br />

17, enlèves ; 20, venues au monde ; 21, insecte coléoptère<br />

; 23, c'est le diable en personne ; 26, excessive ;<br />

27, souvent réclamés par Pandore 1 aux chemineaux ;<br />

29, a en horreur ; 32, une lie à l'envers ; 33, mesure<br />

ancienne pour liquidés ; 35, greffée ; 36, avaler en<br />

retirant son haleine ; 41, négation ; 42, dans l'Etna ;<br />

44, ancien seigneur arabe ; 46, ces trois lettres font<br />

un roi ; 49, pour toi ; 50, pronom personnel.<br />

Nous publierons, dans le prochain numéro, la solution de ce problème ne comportant<br />

aucun classement, ce qui dispense nos lecteurs de nous envoyer leurs solutions.<br />

A gauche i Problème proposé ; à droite : Solution du problème paru dans le dernier numéro.<br />

SOYONS AU COURANT...<br />

... d'un appel au public en faveur des nécessiteux<br />

•<br />

I 'CEOVRE du vestiaire des hôpitaux, 232, rue de Tol-<br />

J —' biac, à Paris, nous prie de faire savoir que, sur<br />

demande, elle se rend à domicile pour prendre lea<br />

vieux vêtements d'hommes, femmes et enfants qu'on<br />

voudra bien lui remettre et qui lui permettront d'habiller<br />

un grand nombre de nécessiteux et de malades,<br />

accouchées, nouveau-nés, etc., qui sortent au nombre<br />

de 200.000 par an des hôpitaux et maternités.<br />

A l'heure des premiers froids de la saison d'hiver<br />

si rude, surtout pour les familles nombreuses, qui ont<br />

souvent recours au « Vestiaire des hôpitaux », celui-ci<br />

espère que son appel sera entendu.<br />

...de l'examen d'uns loi en faveur des commerçants<br />

m:nacés d'expulsion<br />

1 'ASSOCIATION défensive des commerçants parisiens<br />

■ (président G. Davan) a pris l'initiative d'étudier<br />

un projet de loi ayant pour effet de surseoir immédiatement<br />

à toutes les expulsions de commerçants en cours<br />

d'exécution jusqu'à ce que la revision des lois sur la<br />

propriété commerciale devienne une réalité.<br />

Ce projet, qui est de nature à donner satisfaction à<br />

tous les intéressés, vient d'être suggéré aux députés de<br />

Paris et de la Seine, et a reçu les adhésions du docteur<br />

Péchin, de MM. Paul Poncet, Rouquier, E. Bussat,<br />

Louis Dumat, Raoul Brandon,députés, et de MM. Roustan<br />

et Mounié, sénateurs.<br />

Il sera déposé prochainement à la Chambre par<br />

M. Paul Poncet.<br />

... de l'étude de la Commission des Pensions<br />

en vue de l'établissement de la retraite des<br />

combattants<br />

T A Commission des Pensions civiles et militaires de<br />

l"- 1 la Chambre a terminé l'audition des auteurs de<br />

proposition sur la retraite du combattant. Après une<br />

importante discussion, elle a adopté les principes suivants<br />

:<br />

1° Attribution d'une retraite gratuite à tous les<br />

anciens combattants titulaires de la carte ;<br />

2° Cumul de cette retraite avec toute autre pension<br />

ou retraite ;<br />

3° Fixation du taux de la retraite h un chiffre forfaitaire,<br />

sous la réserve qu'une proposition de loi sera<br />

déposée ultérieurement, pour tenir compte du temps<br />

de présence au front.<br />

La Commission fixera le taux et l'âge de la retraite<br />

après avoir entendu, dans une prochaine séance, M. le<br />

ministre des Pensions. Enfin, elle se propose de demander<br />

que la retraite établie sur ces bases soit votée à<br />

l'occasion de la prochaine loi de finances.<br />

Le ministre des Pensions, dans une lettre adressée<br />

au président de la Commission, explique que le gouvernement<br />

ne possède pas encore toutes les données<br />

lui permettant d'envisager les répercussions de la<br />

mesure, mais il laisse entendre qu'il n'est pas hostile<br />

au principe de la retraite.<br />

Le taux maximum demandé par les combattants<br />

confédérés est de 1.200 francs à cinquante-cinq ans.<br />

... du lancement à Cherbourg du plus grand<br />

sous-marin du monde<br />

""TOUT récemment, en présence des autorités mati-<br />

1 times, militaires et civiles, il a été procédé, à<br />

Cherbourg, au lancement du sous-marin" Surcoût, qui<br />

est actuellement le plus grand du monde, et sera certainement,<br />

le plus puissant comme armement et<br />

moyens d'action.<br />

Le nouveau sous-marin de croisière est long de<br />

130 mètres, et déplace 3.256 tonnes en surface et<br />

4.304 en plongée. Sa vitesse serait de 15 nœuds, et il<br />

serait armé de 4 pièces de 140 millimètres avec 14 tubes<br />

lance-torpilles. Son équipage sera de 150 hommes.<br />

Ce navire, qui devra subir encore certaines modifications<br />

de coque, ne pourra guère prendre la mer avant<br />

un an.<br />

...d'un projet de création de parcs d'autos'<br />

dans Paris<br />

N raison de l'entrée en vigueur, à partir du 1" jan-<br />

E vier prochain, dé l'arrêté de M. Chiappe, préfet de<br />

police, interdisant le stationnèment dans un certain<br />

quadrilatère, M. Béquet, conseiller municipal, vient de<br />

proposer au conseil la création d'un certain nombre<br />

de parc3 pour automobiles dans le deuxième arrondissement.<br />

Les emplacements proposés par M. Béquet sont le»<br />

suivants :<br />

Cour du n" 15, rue de la Banque ; secteur mort de<br />

la place des Victoires, compris entre le débouché de la<br />

rue Vide-Gousset et celui de la rue Etienne-Marcel ;<br />

cour de la caserne de la Garde municipale, rue de la<br />

Banque ; cour de la direction de l'enregistrement, des<br />

domaines et du timbre, rue de la Banque ; cour de la<br />

mairie du deuxième arrondissement.


TOiiun DIMANCHE-ILLUSTRÉ •■iiiumuiwiiimmimuiiiiniiiuu;uuiiiiiiuiitiiiiiiiiiiuuiiiuiuiiiui m 4 iiiiimiwiii.iiiiiiiiiui iiiiiiiiiiiiMiiiniimii"""""' ni""""»"""' LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 m ,<br />

LA SEMAINE QUI VIENT DE S'ÉCOULER<br />

47 e Semaine de l'Année — Reste à courir 5 semaines<br />

DEUX ÉQUIPAGES D'AVIATEURS FRANÇAIS<br />

BAILLY, RÉGINENSI ET MARSOT D'UNE PART,<br />

COSTE ET BELLONTE DE L'AUTRE, REVIENNENT<br />

A PARIS, LES PREMIERS DE MADAGASCAR,<br />

LES SECONDS D'HANOI, EN DES TEMPS RECORDS<br />

L<br />

'ACTIVITÉ de l'aviation française vient<br />

d'être illustrée par deux performances<br />

remarquables de nos pilotes.<br />

Bailly, Réginensi et Marsot, qui avaient,<br />

jadis, établi le record de la liaison postale<br />

France-Indochine, s'étaient assigné Madagascar<br />

pour but. En huit jours et cinq heures,<br />

ils s'étaient rendus de Paris à Tananarive.<br />

Le retour des trois aviateurs de l'Ile Noire<br />

au Bourget s'est effectué sensiblement dans<br />

le même temps. Partis le 12 <strong>novembre</strong>, Bailly,<br />

Réginensi et Marsot sont arrivés au Bourget le<br />

20 <strong>novembre</strong>, après huit jours et treize heures<br />

de vol.<br />

Leur tableau de marche fut le suivant :<br />

12 <strong>novembre</strong> : Tananarive - Quelimane<br />

(1.400 km.) ; 13 <strong>novembre</strong> : Quelimane-<br />

Elisabethville (1.200 km.) ; 14 <strong>novembre</strong> :<br />

Elisabethville - Coquilhatville (1.700 km.);<br />

15 <strong>novembre</strong> : Coquilliatville-Bangui-Fort<br />

Archambault (1.050 km.) ; 16 <strong>novembre</strong> :<br />

Fort Archambault-Zinder (1.200 km.) ; 17 <strong>novembre</strong><br />

: Zinder-Niamey-Gao (1.100 km.) ;<br />

18 <strong>novembre</strong> : Gao-Adrar (1.300 km.) ; 19 <strong>novembre</strong><br />

: Adrar-Colomb-Béchar-Malaga-Carthagène<br />

(1.450 km.) ; 20 <strong>novembre</strong> : Carthagène-Paris<br />

(1.450 km.), soit au total : 11.800<br />

kilomètres.<br />

Une chaleureuse ovation a été faite, lorsqu'ils<br />

atterrirent au Bourget, en présence de<br />

MM. Laurent-Eynac, ministre de l'Air ; Pietri,<br />

ministre des Colonies ; Olivier, gouverneur de<br />

Madagascar, aux trois aviateurs qui venaient<br />

de réaliser le voyage-type de la future ligne<br />

commerciale aérienne France-Madagascar.<br />

Le prodigieux retour de Coste<br />

Après avoir battu le record du monde de<br />

distancé en ligne droite par leur vol de Paris<br />

à Tsitsikar, Coste et Bellonte s'étaient rendus<br />

à Hanoï et avaient décidé de revenir à Paris<br />

en un temps record. Bien que le mauvais<br />

temps les ait gênés, ils n'en ont pas moins<br />

magnifiquement réussi dans leur tentative.<br />

D'Hanoï, ils ont gagné Calcutta dans la<br />

journée de <strong>dimanche</strong>. Lundi, ils étaient à<br />

Karachi, mardi à Alep. Et ils décidaient alors<br />

de gagner Paris d'un coup d'aile, mais une<br />

tempête sur Corfou les contraignit à faire escale<br />

à Athènes. Ils voulurent en repartir quelques<br />

heures plus tard pour rallier le Bourget. Ils<br />

durent, en raison du mauvais temps, se poser<br />

à Rome.<br />

Plus de 12.000 kilomètres en quatre jours<br />

Jeudi, à 11 h. 40, en présence d'une foule<br />

nombreuse et enthousiaste, au premier rang<br />

de laquelle se trouvait le ministre de l'Air,<br />

dans la Bibliothèque de ma Fille. £3<br />

I LINE ET LA BEAUTÉ 1<br />

par<br />

Jean MAUCLÈRE<br />

5 Beauté, ne serais-tu qu'un<br />

g mirage trompeur ?<br />

ËE Broché 8 fr» 50 Relié 12 francs<br />

EEMTIONS GAUTIER-LANGUEREAU<br />

le Point-d'interrogation atterrissait au Bourget.<br />

En quatre jours et six heures, Coste et<br />

Befllonte avaient parcouru les étapes suivantes<br />

:<br />

Dimanche 17 <strong>novembre</strong>, Hanoï - Calcutta<br />

2.200 km.; lundi 18 <strong>novembre</strong>, Calcutta-<br />

Karachi 2.350 km. ; mardi iq <strong>novembre</strong>, Karachi-Alep<br />

4.000 km. ; mercredi 20 <strong>novembre</strong>,<br />

Alep-Athènes-Rome 2.410 km.; jeudi 21 <strong>novembre</strong>,<br />

Rome-Paris I.Ï50 km. Soit au total :<br />

12.110 kilomètres.<br />

En dépit du mauvais temps qui, dans la<br />

dernière partie du parcours leur avait fait<br />

perdre de quinze à dix-huit heures, les recordmen<br />

du monde de la distance avaient établi la<br />

liaison Indochine-France à plus de 180 de<br />

moyenne horaire.<br />

M. JEAN VERDIER,<br />

SUPÉRIEUR DES PRÊTRES DE SAINT-SULPICE,<br />

DEVIENT ARCHEVÊQUE DE PARIS<br />

Ee successeur de Mgr Dubois est désigné : M. Jean<br />

VerdieT, supérieur des prêtres de Saint-Sulpice, est<br />

nommé archevêque de Paris.<br />

Originaire du département de l'Aveyron, Mgr Verdier<br />

est âgé de soixante-cinq ans. En juillet dernier,<br />

il se vit confier par le chapitre de la Société de Saint-<br />

Sulpice, comprenant les représentants de la France,<br />

du Canada et des Etats-Unis, la charge de supérieur<br />

général de l'ordre des Sulpiciehs.<br />

M. ROLAND EORGELÈS EST ÉLU<br />

MEMBRE EE L'ACADÉMIE CONCOURT<br />

Les membres de l'Académie Goncourt se sont réunis<br />

à l'effet d'élire le successeur de G. Courteline.<br />

Roland Dorgelès a été désigné au troisième tour de<br />

scrutin par 8 voix contre 1 à Georges Duhamel.<br />

M. Roland Dorgelès, qui écrivit les Croix de bois,<br />

Saint Magloire et le Cabaret de la Belle femme, étant âgé<br />

de quarante-trois ans, est le plus jeune académicien.<br />

LE STATUT DE LA FUTURE BANQUE<br />

DES RÈGLEMENTS INTERNATIONAUX<br />

A ÉTÉ PARAPHÉ A BADEN-BADEN<br />

L<br />

E comité financier, réuni à Baden-Baden,<br />

a clôturé ses travaux en paraphant les<br />

différents accords sur lesquels reposera la<br />

future Banque des règlements internationaux.<br />

Ces accords comportent deux parties distinctes<br />

: l'une qui contient le statut fondamental<br />

de la Banque en tant qu'institut<br />

financier privé fonde par les banques nationales<br />

d'émission et l'autre qui est un modèle<br />

de contrat de trust.<br />

Ce contrat bilatéral entre la Banque et les<br />

gouvernements, contrat par lequel ceux-ci la<br />

chargeront de recevoir, gérer et répartir les<br />

versements allemands, va être soumis à<br />

l'examen des gouvernements.<br />

Le statut fondamental de la Banque, peut,<br />

en revanche, être considéré comme définitif,<br />

ainsi que le siège fixé à Bâle. Il comprend<br />

soixante articles divisés en sept chapitres.<br />

Le capital de la Banque internationale sera<br />

de 500 millions de francs suisses. Les parts ne<br />

donneront pas à leurs propriétaires le droit de<br />

vote, celui-ci demeurant réservé aux banques<br />

centrales d'émission intéressées. Les affaires<br />

de la Banque devront concorder avec la politique<br />

des pays qui y sont représentés. Elle<br />

aura le droit d'exécuter toutes opérations de<br />

change, de vendre et d'acheter de l'or, d'accorder<br />

des emprunts aux banqi: es d'émission<br />

contre des garanties de tout pre miar ordre et<br />

de contracter de pareils emprunts auprès<br />

d'elles, d'acheter ou de vendre des devises<br />

et des valeurs cotées en Bourse, mais non pas<br />

des actions. Par contre, elle n'est pas autorisée<br />

à émettre des billets de banque, ni à<br />

accepter des effets de change, ni à s'intéresser<br />

d'une manière prédominante à une entreprise<br />

commerciale. Le conseil d'administration sera<br />

constitué par les sept gouverneurs des sept banques<br />

d'émission, ainsi que par sept représentants<br />

de la finance, de l'industrie et du commerce.<br />

Aussi longtemps que l'Allemagne aura à<br />

effectuer des paiements de réparations, le<br />

conseil d'administration comprendra, en plus,<br />

un troisième Français et un troisième Allemand.<br />

VIENT DE PARAITRE<br />

ZIG.PUCE<br />

ALFRED<br />

En vente dans la Oolleotlom<br />

ZIG ET PUCE<br />

ZIG ET PUCE<br />

MILLIONNAIRES<br />

Chaque album, illustré en couleurs a a a u 12 francs,<br />

JSJV VENTE CHEZ TOUS LES LIBRAIRES<br />

POI/ITIQUE<br />

MEMENTO<br />

16 <strong>novembre</strong>. — M. Mandel est élu président de la<br />

Commission du suffrage universel de la Chambre.<br />

iç <strong>novembre</strong>. — M. Ricolfi est élu, par 300 voix sur<br />

485 suffrages exprimés, vice-président du Palais-<br />

Bourbon.<br />

ARTS ET LETTRES<br />

18 <strong>novembre</strong>. — Ee prix Gringoire, d'une valeur de<br />

15.000 francs, est attribué à M Marcel Sauvage pour<br />

son livre de contes : le Premier Homme que j'ai tué.<br />

FAITS DIVERS<br />

16 <strong>novembre</strong>. — Jaloux, Eéopold Ortionni, quarantedeux<br />

ans, tue sa femme, née Emilie Benditte, de deux<br />

coups de revolver, dans l'appartement qu'ils habitaient<br />

rue Earrey. Ea victime était mère de quatre enfants!<br />

18 <strong>novembre</strong>. — Rue de Reuilly, une jeune fille dé<br />

seize ans, Elise Guet, est égorgée d'un coup de rasoir au<br />

sortir du bal, par son cavalier, Bernard Eegane, dixneuf<br />

ans, sculpteur sur bois.<br />

— Son mari ayant découché, M me Domiru'ca Musi<br />

15, rue Richard-Eenoir, s'asphyxie avec ses deux filles'<br />

en ouvrant le robihet à gaz. Ees deux enfants sur><br />

combent seules.<br />

— Ee rapide Bâle-Calais tamponne une auto à<br />

Athies, près de Eaon. Trois personnes sont tuées.<br />

20 <strong>novembre</strong>. — Menacée de mort, M me Suzanne<br />

Turmeau, tue son mari pendant son sommeil, dans un<br />

hôtel, rue du Débarcadère.<br />

TRIBUNAUX<br />

ig <strong>novembre</strong>. — Ee Polonais Orzekowski et son<br />

amie, Gisèle Zatopeck, Tchécoslovaques qui avaient<br />

assassiné le mari de cette dernière, sont condamnés au<br />

bagne perpétuel.<br />

SPORTS<br />

J7 <strong>novembre</strong>. — Au cours du quatrième tour de la -<br />

Coupe de France, deux grosses surprises sont enregistrées.<br />

Ee F. C. Rouen et l'A. S. Strasbourg sont éliminés<br />

de l'épreuve par le Cosmo et Saint-Etienne.<br />

— Au Vélodrome d'Hiver, le match omnium des<br />

champions du monde Michard (piste-vitesse), Ronsse<br />

(route), Paillard (piste-demi-fond) est gagné par Ronsse,<br />

— Ee Grand Prix automobile de Tunisie est gagné<br />

par Bulli Péri, en 2 h. 23' 34". Ee Grand Prix de tourisme<br />

revient à la baronne d'Elerh, en 2 h. 57' 15".<br />

—■ A Auteuil, Fils de la Eune, à M mB Fockenberghe,<br />

gagne le prix de Montgomery.<br />

L'ELECTION DU PRESIDENT DU MEXIQUE<br />

PROVOQUE DE SANGLANTES BAGARRES<br />

f<br />

Dix-neuf personnes ont été tuées et cinquante<br />

blessées sur tout le territoire mexicain au cours des<br />

désordres qui se sont produits lors de l'élection présidentielle<br />

dépeinte officiellement comme «relativement<br />

calme ».<br />

Ee candidat Rubio a été élu à une majorité écrasante<br />

mais M. Vasconcelos reproche aux partisans da<br />

M. Rubio d'avoir enlevé les urnes d'assaut et d'avoir,<br />

par force, empêché ses partisans de voter.<br />

LE BILAN DU KRACH<br />

DE LA BOURSE DE NEW-YORK<br />

Ea Bourse de New-York a publié la statistique des<br />

pertes subies dans le récent krach.<br />

Ces pertes se sont élevées, pour l'ensemble des valeurs,<br />

à 15.320.979.515 dollars, soit environ 383 milliards<br />

<strong>24</strong>.487.875 francs pendant le mois d'octobre,'<br />

Ee total des pertes atteignait, à la date du 1" <strong>novembre</strong>,<br />

7r.752.650.908 dollars, ce qui fait approximativement<br />

r.793.806.272.700 francs.<br />

l >£y.-:t \]<br />

Un appareil<br />

dans la Lune<br />

Collectionnez les images qui se<br />

trouvent dans chaque paquet<br />

des bonnes pâtes La Lune. Ces<br />

collections valent uû superbe<br />

appareil photo. Demandez la<br />

notice spéciale à votre fournisseur!<br />

ou s'il ne l'a pas à<br />

" A 52, Avenue Daumcsnil Paris (12")<br />

PATES LA LUNE


mu m m LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 iiiiiiiiiiiHiiiHiHiiiniiimiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniMniiiiiiiniiiiiiiiinm 3 iniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiniiiiiiiiiiiiimaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ «<br />

LES ROMANS DE LA VIE<br />

JEAN DES BANDES-NOIRES, LE CONDOTTIERE<br />

MONSIEUR PIERRE GAUTHIEZ a consacré<br />

un livre puissant et coloré<br />

au plus célèbre des condottieres,<br />

à Giovanni délie Bande Nere,<br />

Jean des Bandes-Noires. Ce nom<br />

— un surnom — lui vint des<br />

enseignes noires qu'il donna à ses troupes de<br />

mercenaires en signe de deuil, après la mort<br />

du pape Léon X, en place des enseignes<br />

blanches et pourpres qu'elles avaient arborées<br />

jusque-là, couleurs des cadets de la maison<br />

des Médicis, dont était notre héros. Le livre<br />

de M. Pierre Gauthiez débute par les vers de<br />

ce beau sonnet :<br />

Dans la Marche d'Ancône ou les plaines lombardes,<br />

Toujours le casque au front, toujours la lance au poing,<br />

Il fut le cavalier qui ne s'arrêtait point,<br />

Méprisant l'arquebuse et bravant les bombardes.<br />

Sous sa cuirasse fruste, aux larges passegardes,<br />

Fils de Sforza, dont un plastron fut le pourpoint,<br />

Il combattait sans trêve, entrevoyant au loin<br />

Ce songe, qui hantait ses prunelles hagardes :<br />

Etre prince ! être duc ! être roi d'un quartier<br />

Dans cette âpre Italie où l'univers entier<br />

Se ruait comme les troupeaux sur l'herbe mûre 1<br />

— Ni duc, ni roi, ni prince et maître des plus grands,<br />

Il s'endormit avant trente ans, dans son armure,<br />

Modèle souverain des généraux errants.<br />

Jean des Bandes-Noires apparut en cette<br />

époque terrible, faite de guerres, de rapines<br />

et de sang, que fut le siècle d'or de la Renaissance<br />

italienne. On dit parfois que les arts sont<br />

le fruit de la paix, tandis que l'histoire observe,<br />

au contraire, que les plus glorieuses époques<br />

artistiques ont généralement été remplies<br />

de guerres, de troubles et de violence. Les<br />

salles des demeures patriciennes étaient<br />

garnies de dagues, de boucliers et de cuirasses<br />

parmi les tapisseries et les œuvres d'art ;<br />

dans de vastes lits sans linceux, les hommes<br />

de la « maison » dormaient en troupe, pêlemêle,<br />

en harnais de bataille. Et quelle férocité I<br />

La bête humaine est déchaînée dans ses<br />

instincts les plus cruels. A Milan, à l'époque<br />

où y commandera Jean des Bandes-Noires,<br />

se découvre un complot dont le but était de<br />

livrer la place aux assiégeants. Les « traîtres »<br />

sont saisis : on les découpe en morceaux,<br />

lesquels sont fixés aux murailles aux yeux<br />

de l'ennemi. A Florence, après l'échec de la<br />

conspiration des Pazzi contre les Médicis,<br />

famille de Jean des Bandes-Noires, les coupables<br />

sont pendus par les pieds aux murs de<br />

leur demeure; parmi eux un archevêque dont<br />

la robe rouge, lui retombant sur la tête, le<br />

découvre des pieds à la ceinture; et, quand il<br />

fallut enlever les cadavres qui étaient pourris,<br />

l'un des plus grands artistes du temps, Botticelli,<br />

le charmant auteur de la Naissance de<br />

Vénus et du Printemps (Primavera), fut chargé<br />

de les peindre sur la muraille à l'endroit<br />

où ils avaient été pendus, et tels qu'on les<br />

y avait vus — de crainte que la mémoire ne<br />

s'en perdît.<br />

On voyait des Italiens arracher aux soldats<br />

français, contre lesquels ils se battaient,<br />

le cœur de la poitrine, pour le dévorer pantelant<br />

; d'autres fois, ils leur ouvraient le<br />

Ventre tout vifs afin de le transformer en<br />

mangeoire poiîr leurs chevaux, le remplissant<br />

de grains de blé et d'avoine ; cependant<br />

que Politien et Ficin, à la cour des Médicis,<br />

dissertaient sur la morale platonicienne,<br />

que l'Arétin modelait ses polissonneries pour<br />

les esprits les plus délicats et que Léonard,<br />

Michel-Ange et Raphaël créaient leurs chefsd'œuvre<br />

immortels.<br />

EAN DES BANDËS-NOIRES ne fut pas seulement<br />

le rude donneur de coups d'épée, le<br />

Jchef<br />

de guerre à l'audace impavide, dont la<br />

renommée enflammait l'imagination populaire,<br />

il fut un véritable soldat, habile à manœuvrer<br />

sur le champ de bataille et à ordonner<br />

les troupes mises sous son commandement.<br />

A ces bandes de mercenaires, qu'il<br />

avait à diriger, il imposa des réformes nombreuses.<br />

Ce ne sont plus ces hordes lourdes<br />

et éclatantes et qui semblent faites pour la<br />

parade plus que pour le combat, dont le<br />

peintre Uccelloy nous a transmis la resplendissante<br />

image, montées sur des chevaux<br />

énormes, harnachés et carapaçomiés comme<br />

pour un tournois ; les hommes armés de<br />

madriers massifs, enluminés des plus vives<br />

couleurs, en guise de lances de combat, avec<br />

dés casques aux formes et aux figures fantastiques,<br />

en manière d'épouvantail à en<br />

effrayer l'ennemi ; loin de là. Nous voici<br />

en présence d'une armée sobrement et solidement<br />

équipée : des cuirasses bien adaptées<br />

à la taille et dont les fortes passegardes protègent<br />

les articulations voisines ; des chapeaux<br />

pair FUMCK-BREMTÂNO<br />

DE E'iNSÏITUT<br />

(F Cadet dç l'illustre maison des Médicis, Jean des Bandes-Noires fut un<br />

condottiere des plus fameux en cette Italie de la Renaissance qui en<br />

comptait beaucoup, et des plus intrépides. Et M. Funck-Brentano retrace<br />

ici, pour nos lecteurs, avec son habituelle maîtrise, Y existence de ce soldat<br />

de fortune, et qui fut, à la lettre, un palpitant roman de la vie.<br />

de fer, rudes morions, et dont les casques de<br />

nos poilus, en la dernière guerre, pourraient<br />

donner une idée. Et. Jean a mis de la discipline<br />

dans sa troupe, une administration bien<br />

réglée avec une comptabilité en ordre et des<br />

écritures.<br />

a Mais, nous demandera-t-on, quelle différence,<br />

entre des condottieres comme Jean<br />

des Bandes-Noires, comme Castruccio Castracani<br />

ou comme Gattamelata, dont Verro-<br />

sous les murs de'Pavie, on verra le peuple —<br />

des Italiens — accourir pour le massacrer.<br />

Jean de Médicis (des Bandes-Noires) naquit<br />

dans la nuit du 6 avril 1498, de Catherine<br />

Sforza, comtesse de Forli. Cette mère était<br />

un soldat. Elle transmit à son fils ses vertus<br />

guerrières. César Borgia avait envahi la<br />

Romagne, car le pape Alexandre VI avait,<br />

en une bulle, déclaré le seigneur de Forli<br />

déchu de son fief ; mais dans Forli, César se<br />

JEAN DES BANDES-NOIRES (d'après un buste ancien.)<br />

chio et Donatello ont immortalisé les traits<br />

par leurs admirables statues équestres de<br />

Venise et de Padoue, d'une part, et, de l'autre,<br />

des capitaines d'armée comme Bayard et<br />

Gaston de Foix, pour prendre nos exemples<br />

dans la même époque? » Pour les condottieres,<br />

la guerre est un métier. Ils font la guerre et<br />

tuent, comme un cordonnier fait des souliers ;<br />

et ils mettent leur épée au service de qui leur<br />

en donnera bon prix, comme le cordonnier<br />

vendra ses chaussures au client qui paie.<br />

Les autres, les du Guesclin, les Bayard, les<br />

Gaston de Foix, luttent pour l'amour de<br />

leur pays aimé, pour la sauvegarde des traditions<br />

communes, pour la protection et le<br />

bonheur des foyers et l'honneur, la grandeur<br />

de la patrie.<br />

Pour le condottiere, dit M. Pierre Gauthiez<br />

en son livre cité plus haut, « U s'agissait de<br />

placer ses exploits au meilleur taux possible ».<br />

Aussi voyons-nous Jean des Bandes-Noires<br />

successivement au service du pape, puis du<br />

roi de France, puis de l'empereur allemand,<br />

puis du duc de Milan, puis de la république<br />

de Florence, pour revenir au pape.<br />

Du Guesclin, fait prisonnier, pouvait dire<br />

en toute raison t<br />

— Les femmes de France fileraient toutes<br />

leur quenouille afin de payer ma rançon...<br />

Mais, quand le bruit se répandra que Jean<br />

des Bandes-Noires vient d'êtte fait prisonnier<br />

heurta à Catherine. A la tête de ses gens<br />

d'armes elle s'avançait a grande,, forte, de<br />

belle face, vêtue d'un habit en velours fauve<br />

avec une traîne de deux brasses, une ceinture<br />

d'homme à l'escarcelle pleine de ducats,<br />

un faucon en manière de bracquemart au<br />

côté ; et, parmi les soldats à pied ou à cheval,<br />

on la redoutait extrêmement pour ce<br />

que cette dame ne connut jamais la peur et,<br />

les armes en main, était féroce et cruelle ».<br />

Comme ses ennemis lui faisaient savoir qu'ils<br />

tueraient ses fils prisonniers si elle persistait<br />

à se défendre :<br />

— Hé ! tuez-les donc I » et elle se frappait<br />

le sein.<br />

L'enfant fut élevé dans la rude et farouche<br />

forteresse du Trébio, formidable amas de<br />

pierres dressé sur un rocher à pic. L'éducation<br />

qu'il y reçut fait présager l'avenir :<br />

batailles incessantes avec les petits paysans<br />

des alentours d'où l'on ramenait le gamin le<br />

visage en sang ; chasses interminables parmi<br />

les broussailles, les rochers et les ronces.<br />

Et, glissant sur les pentes abruptes dans les<br />

gorges de Mugelle, c'étaient des bains dans<br />

les eaux glaciales où l'on se jetait tout en nage.<br />

« Il eut ainsi, dit la chronique, dès les seize<br />

ans, les os durs, le corps gaillard et l'âme<br />

vivace. »<br />

Avant même qu'il eût atteint l'âge de<br />

guerroyer» éclatent en lui ses instincts bâtait-)<br />

leurs et® cruels. Le jeune ' homme frappe,<br />

cogné, écorche et tue comme à plaisir. Autour<br />

de lui cruautés et scandales culbutent<br />

l'un sur l'autre. Ses parties de chasse ne<br />

sont que carnage et destruction.<br />

Jean fit ses premières armes aux gages du<br />

pàpe Léon X, qui le décora du titre de a condottiere<br />

de la Sainte Eglise ». Il passa ensuite<br />

de l'un à l'autre, mettant son épée<br />

à l'enchère, la donnant après surenchère,<br />

au plus offrant. Mais à Léon X il demeura<br />

fidèle — c'était à vrai dire son cousin. Léon X<br />

mourut le I ER décembre 1521.<br />

Jean avait alors vingt-trois ans. Il était<br />

déjà un chef de guerre renommé, illustré<br />

par vingt embuscades, surprises et batailles,<br />

ayant emporté en d'impétueux assauts,<br />

villes et châteaux, et s'étant, par ailleurs,<br />

signalé par la rude et calme énergie avec<br />

laquelle il avait défendu lès places confiées à<br />

sa garde.<br />

Et, comme dans la vie de tous les soldats,<br />

on voit des femmes aller et venir dans la<br />

vie de Jean des Bandes-Noires. Elles sy<br />

promènent même en grande quantité.<br />

La sienne d'abord : une Salviati, Marie,<br />

amitié d'enfance que l'amour a fleurie sur les<br />

seize ans ; joli mariage d'amour dans la<br />

grâce de la première jeunesse. Marie fut mie<br />

ménagère douce et tendre, attentive, énamourée<br />

de son époux. Ses lettres caressent<br />

comme d'une brise tendre et frêle cette existence<br />

de violence et de sang. Le condottiere<br />

est toujours loin d'elle dans le péril des combats'<br />

: loin des yeux, loin du cœur. Marie le<br />

réclame en vain en son doux langage mouillé<br />

de larmes superflues. Jean ne répond pas.<br />

Il est à Rome, elle est restée à Florence. Elle<br />

lui envoie une boîte de cédrat qu'elle a confectionné<br />

de ses propres mains. Elle a failli<br />

mourir. Elle va mieux à présent. Jean ne<br />

répond pas.<br />

D'AUTRES lettres féminines adressées au<br />

soldat font contraste. Elles sont signées de<br />

noms divers. Ce sont des Juives, des Espagnoles,<br />

une Albanaise, Angélique la Vénitienne,<br />

une Siennoise aux yeux noirs, une<br />

fille de Lucques, enfin. Lettres monotones<br />

en leur grâce s'éductrice. Elles modulent<br />

leur amour en termes câlins, avec des minauderies<br />

de chattes familières, tout en demandant<br />

des robes et des ducats.<br />

Et c'est toujours la guerre ; de nouvelles<br />

randonnées, d'autres massacres, de plus<br />

sanglants pillages. Puis la paix, qui ne laisse<br />

plus occasion de « besogner ». Le pape alors,<br />

pour ne pas perdre Jean des Bandes-Noires,<br />

fait de lui un corsaire ; il lui confie des vaisseaux<br />

pour la chasse aux pirates qui infestent<br />

l'Adriatique et la Méditerranée.<br />

Mais la guerre reprend. Clément VII —<br />

encore un Médicis — rappelle notre condottiere.<br />

Les ennemis sont commandés par un<br />

routier d'Allemagne redouté, Georges Frondsberg.<br />

Jean l'a déjà eu pour adversaire à<br />

Pavie. Frondsberg chevauche, une chaîne<br />

d'or à l'arçon de sa selle, qui doit servir à<br />

étrangler — dignement — le pape et les<br />

cardinaux.<br />

La rencontre eut lieu le 21 <strong>novembre</strong> 1526,<br />

entre le lac de Garde et Mantoue. Frondsberg<br />

disposait de fâuconneaux, petites pièces<br />

d'artillerie qui lançaient des balles de trois<br />

livres.<br />

Jean est à cheval : il pousse un cri. Une<br />

balle lui a fracassé la jambe. Les os en ont<br />

été mis en miettes. H fallut scier la jambe.<br />

Après avoir fait son testament, Jean mourut<br />

fermement dans la nuit du 29 au 30 <strong>novembre</strong><br />

1526. Son fils Cosine fut duc de Florence. On<br />

l'a surnommé « le Grand ».<br />

Il enrichit de statues antiques les musées<br />

de Florence, favorisa les arts, se distingua<br />

personnellement dans les lettres et s'adonna<br />

à la chimie.<br />

Quant à la pauvre veuve, Marie Salviati, elle<br />

poursuivit sa destinée qui était de souffrir.<br />

Ce fils, Cosme, qu'elle avait élevé avec tendresse,<br />

parvenu aux splendeurs des triomphes,<br />

se conduisait fort mal à son égard. On la<br />

voyait passer dans Florence comme une<br />

figure des anciens temps, grande, blanche,<br />

épuisée par le sang qu'elle perdait sans cesse,<br />

plus blanche que son voile blanc. Elle était<br />

l'asile des malheureux, l'appui monotone et<br />

triste de qui pleuraient. Elle ne s'habillait<br />

que de bure grise, la plus commune et grossière.<br />

Quand elle mourut, à Florence, en<br />

décembre 1543, le menu peuple versa des<br />

larmes et prit le deuil. FUNCB-BRENTANO,<br />

Membtx de l'Institut.


«ut'm DIMANCHE-ILLUSTRE MiiHluuuiiiniumiiiiiuii uiiiiiiiiiiiiiuiiiiHiûiiiuuiiiiiiymiiiiiiiiiiiii 6 iiiiiuni LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 ••••■•■m,<br />

LES CONTES D'ACTION<br />

CE SOIR, A HUIT HEURES...<br />

ru remontais Pall Mail, après avorr<br />

qu tté le Foreign Office ou je venais<br />

de recevoir des ordres pour partir a<br />

destination de Balmoral à 10 heures<br />

ce soir-là, lorsque je fis la rencontre<br />

de Sidney Weir, lè beau-fils de lady<br />

Greytown. C'est uniquement à cause de<br />

sT parenté avec elle que je m'arrêtai ; je<br />

n'éprouvais, en effet, aucune sympathie pour<br />

Sidnev Weir, mais j'en avais, au contraire,<br />

beaucoup pour lady Greytown, et pour sa<br />

d.armante nièce... quelque chose de plus<br />

encore. , .. . i<br />

Il parut plutôt surpris et pas très ravi de<br />

me voir ; néanmoins, et encore qu il parut<br />

feit pressé, il s'arrêta net aussitôt, et s avança<br />

vers moi assez spontanément.<br />

— Tiens c'est vous, Gordon? sexclamat-il<br />

le vous croyais en Russie, ou je ne sais<br />

où.' Sir Edward m'avait laissé entendre que<br />

vous étiez reparti en voyage. .<br />

j e su i s rentré il y a une quinzaine de<br />

jours, répondis-je, et j'ai passé ces deux semaines<br />

avec ma famille dans le Dorsetshire.<br />

Avez-vous de bonnes nouvelles de lady<br />

Greytown et de M lle Lovelarid?<br />

_ On ne sait jamais où vous dénicher, vous<br />

autres messagers du roi, répartit Weir d'un<br />

ton dégagé. Ma belle-mère va bien, je vous<br />

remercie, du moins d'après sa dernière lettre<br />

Quant à M"e Loveland, on assure que tout<br />

Vienne eu est éperdument amoureux. On<br />

parle -même de son prochain mariage avec<br />

un prince. U est, de fait, que cela ferait une<br />

délicieuse princesse, vous ne trouvez pas?<br />

Ma belle-mère en serait ravie, j'en suis persuadé.<br />

Ce que je n'arrive pas à comprendre<br />

c'est qu'elle ait pu consentir a n épouser<br />

qu'un simple vicomte! Les Américaines<br />

(même les meilleures ; et elle est du nombre,)<br />

ont un faible pour les princes. A propos, que<br />

faites-vous, ce soir?<br />

— Te prends le train à dix heures, repondis-je.<br />

Je dois m'absenter pour quelques<br />

jours...<br />

— Ah'.Alors, en ce moment, vous rentriez<br />

chez vous, sans doute? Venez donc<br />

avec moi jusqu'à mon cercle. Vous savez,<br />

le « Junior Carlton »; c'est tout près d ici,<br />

nous dînerons ensemble. Il n'est pas nécessaire<br />

que vous vous mettiez en tenue de soirée,<br />

naturellement, puisque vous allez prendre le<br />

train. Nous nous ferons servir de bonne heure ;<br />

mais je serais heureux de passer un moment<br />

avec vous : j'ai tant de choses à vous dire.<br />

— Vous êtes trop aimable, je vous remercie,<br />

répliquai-je ; mais, à mon graM regret, il faut<br />

que je vous quitte. U ne me reste que fort peu<br />

de temps, et... d'ailleurs, je suis déjà invite.<br />

Immédiatement, Weir dressa l'oreille et<br />

une rougeur que je ne pus m'expliquei passa<br />

sur sa figure. . .<br />

— Alors, espérons que ce ne sera que partie<br />

remise, et que j'aurai le plaisir de vous revoir<br />

à votre retour, me dit-il. En tout cas, vous ne<br />

verrez pas d'inconvénient à ce que je vous<br />

reconduise jusque chez vous?<br />

J'en voyais un gros, au contraire, mais les<br />

règles de la plus élémentaire bienséance m'interdisaient<br />

de lui en faire part, et je lui répondis<br />

donc poliment que j'acceptais.<br />

L<br />

^<br />

'APPARTEMENT que j'occupais était situé<br />

tout en haut de l'immeuble. Le ménage<br />

T a it—valet de chambre et cuisinière, —<br />

qui était à mon service, avait reçu, ce soir-là,<br />

l'autorisation de sortir puisque je ne devaispas<br />

rentrer pour dîner, mais je savais qu'il serait de<br />

retour a sept heures au plus tard, et il était<br />

maintenant sept heures moins vingt. J'ouvris la<br />

porte avec mon passe-partout et trouvai par<br />

terre, en entrant, un paquet.de lettres glissées<br />

par le concierge.<br />

Weir les vit aussi, et, tandis que ja me rangeais<br />

afin de le laisser passer le premier dans<br />

le petit vestibule, il se baissa rapidement et les<br />

ramassa. •<br />

•— Vous n'avez pas encore retrouvé assez<br />

de souplesse dans le genou pour vous plier en<br />

deux de cette façon, me dit-il. Laissez-moi<br />

prendre votre correspondance et la porter<br />

sur votre table.<br />

Tout cela s'était fait en un clin d'œil, mais<br />

pas assez vite cependant pour que je n'eusse<br />

trouvé le temps de remarquer que la lettre<br />

du dessus portait l'écriture de lady Greytown,<br />

et qu'elle était revêtue, non pas d'un timbre<br />

autrichien, mais anglais.<br />

A la vue de cette enveloppe, les battements<br />

de mon cœur s'accélérèrent aussitôt et une<br />

sorte d'intuition me donna à penser qu'il<br />

devait exister quelque rapport caché entre<br />

cette lettre et les insolites protestations d'amitié<br />

que m'adressait Weir.<br />

', Depuis que je le connaissais, lui et son frère<br />

aîrié, devenu par la siiite lord Greytown,' — et<br />

cela remontait à notre plus tendre enfance-, —<br />

il s'était toujours montré assez sournois, et<br />

sachant qu'il en était ainsi, je m'appliquai<br />

donc à découvrir quelle petite perfidie il méditait<br />

et à la déjouer si c'était possible avant<br />

qu'il fût trop tard.<br />

Malheureusement, ayant, pour ma part,<br />

(T<br />

par C. N. WILLIAMSON<br />

Ce soir, à huit heures... un rendez-vous solennel, important, a été<br />

fixé. Le héros de cette aventure doit y être car le bonheur de sa vie<br />

en dépend. Mais y sera-t-il? C'est- la question que nous nous posons<br />

et que le lecteur ne manquera pas de se poser à lui-même.<br />

l'esprit essentiellement droit, j'éprouvais beaucoup<br />

de difficulté à le suivre dans les sentiers<br />

tortueux où il se complaisait. Si j'avais été<br />

plus retors, j'aurais sans doute vu plus clair<br />

dans son jeu ; quoi qu'il en soit, il est une chose<br />

que je devinais,' et celle-là, très nettement,<br />

c'est que Sidney Weir avait d'abord cherché<br />

J<br />

La lettre de lady Greytown était ainsi conçue :<br />

« Mon cher Hugh,<br />

« Molly et moi, venons'de rentrer, car son<br />

père désire qu'elle retourne le plus vite possible<br />

auprès de lui à New-York. Je vous laisse<br />

à penser si j'en suis désolée, moi qui m'étais<br />

En l'espace de deux minutes, cette pièce que Tait tenait si scrupuleusement en ordre, avait<br />

complètement changé d'aspect. Les deux costumes de soirée demeuraient introuvables.<br />

à me dissuader de rentrer chez moi pour<br />

m'empêcher de trouver cette lettre qu'il savait<br />

m'avoir été envoyée, et, n'y parvenant pas,<br />

m'avait ensuite accompagne jusque chez moi<br />

pour s'assurer si cette lettre était arrivée<br />

ou non... et, peut-être, pour me la subtiliser si<br />

l'occasion s'en présentait.<br />

Après avoir ramassé les lettres, il demeura<br />

un instant le dos tourné vers moi; allait-il<br />

ou non mettre à exécution le projet dont je le<br />

soupçonnais? Je l'ignore et ne pris même pas<br />

letempsde chercher à m'en rendre compte, car,<br />

tout de suite, sans lui laisser le loisir de pratiquer<br />

aucun escamotage, je m'exclamai afin<br />

de lui bien montrer que j'avais vu la lettre en<br />

question :<br />

— Je vais toujours apprendre des nouvelles<br />

qui m'intéresseront. J'ai reconnu l'écriture<br />

de lady Greytown, et j'ai vu qu'il y avait<br />

un timbre anglais sur l'enveloppe ! Cela me<br />

fait grand plaisir. Vous ne me disiez pas qu'elle<br />

était de retour?<br />

— Non... euh!... j'avais lieu de supposer<br />

qu'elle voulait vous en réserver la surprise,<br />

me répondit Weir. Elle n'est arrivée que d'hier.<br />

Ce matin, je suis allé lui souhaiter le bonjour<br />

à Queen's Gâte en passant, et elle m'a parlé de<br />

vous.<br />

Je n'avais aucun moyen de contrôler si<br />

c'était vrai ou faux, mais, à tort ou à raison,<br />

j'avais la conviction qu'il mentait.<br />

— Vous permettez que je jette un coup<br />

d'œil sur ma correspondance, lui dis-je. Je<br />

nieurs d'envie de. savoir ce que lady Grewtown.<br />

m'écrit. .<br />

L'instant d'après, je n'avais plus conscience<br />

que Sidney Weir était près de moi. Moi qui<br />

sombrais quelques minutes auparavant; dans<br />

un abîme de désespoir à l'idée que Mary Loveland<br />

était sur le point de devenir princesse,<br />

je venais tout à coup de me sentir envahi d'une<br />

imm*iïs:' joies<br />

habituée à vivre avec elle depuis si longtemps.<br />

Cette séparation va m'être fort pénible. Mais<br />

mon frère m'accuse de vouloir l'accaparer<br />

pour moi toute seule. C'est bien injuste de sa<br />

part, puisqu'il sait que sa sœur est une « pauvre<br />

veuve » qui n'a personne à aimer... a part<br />

ses beaux-fils... et il ne faut pas demander<br />

l'impossible v<br />

« Quoi qu'il en soit, Molly s'embarque<br />

demain sval'Oceanic, et c'est pourquoi je vous<br />

demande de venir dîner avec nous ce soir à<br />

huit heures... Vous serez tout seul avec nous.<br />

Je suis persuadée, mon cher enfant, que vous<br />

me saurez gré de ce que je fais pour vous, tout<br />

en vous disant probablement que je vous prends<br />

un peu de court. Mais la faute n'en est pas<br />

à moi. Ce n'est qu'hier, en dînant en tête à<br />

tête avec Molly, juste après notre arrivée à<br />

Londres, que j'ai pu obtenir d'elle quelques<br />

éclaircissements au sujet du léger desaccord<br />

qui semblait s'être produit entre elle et vous,<br />

un peu avant le printemps, lorsque je l'ai<br />

conduite à l'étranger. Bien que me refusant<br />

à admettre pareille chose de la part de Molly,<br />

je vous avoue franchement que j'attribuais<br />

sa froideur vis-à-vis de vous à la blessure qui<br />

vous avait occasionné la légère claudication<br />

dont vous êtes atteint et à la suite de laquelle<br />

vous avez dû quitter l'armée. Sur le moment,<br />

son brusque revirement d'attitude à votre<br />

égard m'avait tellement révoltée que je<br />

n'avais même pas voulu en discuter avec elle.<br />

« Combien je m'en veux aujourd'hui ! La<br />

.vraie raison n'était pas du tout celle que je<br />

m'étais figurée. En realité, quelqu'un lui avait<br />

assuré que vous aviez parlé (relie avec plusieurs<br />

membres d'un cercle dont vous faites partie ;<br />

ue l'on s'était moqué de vous à propos<br />

â'elle, et que vous aviez répondu à ces sarcasmes<br />

que « pour une héritière, elle n'était<br />

« pas trop mal, mais que les jeunes filles les<br />

* plus charmantes étaient invariablement<br />

« pauvres, et, en second lieu, que vous n'aviez<br />

« pas de penchant très marqué pour les Ainé-<br />

« ricàines, mais que, de nos jours, la mode<br />

« était de les épouser ». La malheureuse petite<br />

a cru tout cela, et en souffrait au point de ne<br />

vouloir même plus entendre parler de vous.<br />

« Jamais je n'ai pu lui faire confesser quel<br />

était l'auteur de cette détestable calomnie.<br />

Elle m'a simplement déclaré que c'était quelqu'un<br />

qui vous connaissait très bien. Mais<br />

je crois... oui, je crois bien deviner de qui il<br />

s'agit, et je serais fort étonnée si, lorsque vous<br />

me lirez, le même nom ne vous vient pas sur<br />

les lèvres. Celui dont je parle désirait fermement<br />

l'épouser, car elle est aussi colossalement<br />

riche que délicieusement jolie et... elle a<br />

repoussé ses avances. Bien entendu, il n'était<br />

pas sans s'être rendu compte, comme tout le<br />

monde, avant votre départ pour l'Egypte, de<br />

l'attachement réciproque qui existait entre<br />

vous et Molly. Quel malheur que vous ayez<br />

poussé la loyauté et la correction jusqu'à vous<br />

refuser à la considérer comme votre fiancée<br />

tant que vous ne seriez ,pas de retour. C'est<br />

cela qui a complètement gâté les choses, et qui<br />

a été cause qu'elle m'a demandé de l'emmener<br />

en voyage. Je sais que vous étiez persuadé,<br />

comme moi, que c'était pour un tout autre<br />

motif ; mais combien nous nous sommes<br />

montrés injustes envers la pauvre petite !<br />

« Je lui ai déclaré hier soir que j'étais prête<br />

à parier mon diadème de pierres précieuses<br />

que jamais, au grand jamais, vous n'aviez<br />

tenu de tels propos sur elle, et pourtant Dieu<br />

sait que mon diadème est ce qui m'est le plus<br />

cher au monde après Molly... et peut-être<br />

après une pu deux autres amies à moi.<br />

« Elle sait que je vous écris pour vous inviter<br />

à dîner avec nous ce soir. Sf"vous êtes à<br />

Londres, et que vous ne veniez pas, elle<br />

s'imaginera que vous avez cessé de l'aimer, ou<br />

que véritablement vous n'aviez jamais éprouvé<br />

aucun sentiment pour elle.<br />

« Sidney vient d'entrer nous dire bonjour<br />

(il est venu après que ma lettre était déjà<br />

commencée) et il nous a affirmé que vous<br />

n'étiez pas à Londres ; et pourtant... pourtant<br />

« Vanity . Fair » annonce que l'on vous a<br />

remarqué hier dans Hyde Park; Aussi vais-jê<br />

quand même mettre cette lettre à la poste à<br />

tout hasard. Si elle vous parvient à temps,<br />

passez-moi un « pneu » pour me prévenir, mais<br />

même si je ne récois aucun avis de votre part,<br />

je. persisterais.néanmoins jusqu'à la dernière<br />

minute à croire que vous viendrez. J'espère<br />

que vous viendrez... et j'espère aussi que vous<br />

êtes satisfait de votre nouvelle situation. Dans<br />

tous les cas, c'est un beau compliment que<br />

l'on vous a fait là. ■<br />

« Bien affectueusement à vous.<br />

« Votre vieille amie,<br />

« SAIDIE GREYTOWN. »<br />

Je ne pus résister à la tentation de communiquer<br />

aussitôt la nouvelle à Weir :<br />

— Làdy Greytown m'invite à dîner pour ce<br />

soir.<br />

— Ah ! fit Weir. Quel dommage que vous<br />

ne soyez pas libre.<br />

•— J'ai bonne envie de lâcher mon rendezvous<br />

pour aller la voir, répliquai-je.<br />

— Tiens, et tout à l'heure encore, vous<br />

l'invoquiez comme prétexte pour refuser<br />

l'invitation que je vous faisais moi-même ?<br />

— Je le sais, mais on est en droit de man-<br />

uer à sa parole quand c'est en faveur d'une<br />

â<br />

ame, tandis qu'on ne le peut pas lorsqu'il<br />

s'agit d'un homme.<br />

— J'ai compris. *<br />

L'honorable Sidney Weir, — que l'on appelait<br />

par derrière, à Eton, « le déshonorable<br />

Sidney» — quitta le fauteuil dans lequel il<br />

s'était assis en entrant et fit quelque chose qui<br />

était absolument contraire à ses habitudes. Il<br />

me regarda bien en face.<br />

—- Je crois que vous changerez d'avis en ce<br />

qui concerne la soirée que vous projetez de<br />

passer avec ma belle-mère, prononça-t-il<br />

lentement.<br />

— Je ne le pense pas, répliquai-je sur le<br />

même ton.<br />

—.Voulez-vous que je vous dise une chose ?<br />

Eh bien ! j'en suis à peu près certain. Une sorte<br />

de pressentiment me le laisse à prévoir. Il<br />

m'arrive souvent d'avoir des pressentiments<br />

de ce genre, et je me trompe rarement.<br />

— Cette fois-ci, vous vous tromperez.<br />

. — C'est ce que nous verrons. Mon vieux,<br />

je vous tiens le pari : cent livres sterling contre<br />

une que vous n'allez pas à Queen's Gâte ce<br />

soir.<br />

— Merci, je ne tiens pas à parier. .<br />

— Vous le regretterez demain, affirma-t-il<br />

en se dirigeant, à mon vif soulagement, vers<br />

la porte sans me tendre la main.<br />

J'avais vu le moment où je serais contraint<br />

de le prier poliment de sortir. , -<br />

; — Bonne nuit, conclut-iL Demain, quand<br />

je verrai ma belle-mère et M lle Loveland, je<br />

leur expliquerai que vous avez beaucoup<br />

regretté de ne pouvoir vous rendre à leur invitation<br />

de ce soir, mais que, ne l'ayant reçue<br />

qu'à sept heures, alors que vous deviez prendre<br />

le train à dix, cela vous avait été impossible.<br />

— J e compte bien, au contraire, être chez<br />

elles dès huit heures. Bonsoir, Weir, repartis-je.


Je lui ouvris cérémonieusement la porte, et<br />

il se retira.<br />

Il me restait encore le temps d'envoyer un<br />

« pneu » à lady Greytown pour l'aviser que- je<br />

venais de recevoir son invitation, ét que je<br />

l'acceptais avec grand plaisir. Je sonnai,<br />

mais, n'obtenant pas de réponse, j'en conclus<br />

que les Tait n'étaient pas encore rentrés, et<br />

pris le parti d'aller moi-même jusqu'au bureau<br />

de poste de Regent Street, qui se trouvait<br />

à deux pas de chez moi. Je descendis l'escalier<br />

en courant, et,'un quart d'heure après, j'étais<br />

de retour. Cette fois, j'étais bien sûr que j'allais<br />

trouver là nies domestiques qui étaient d'une<br />

ponctualité exemplaire.<br />

Mais, à ma vive surprise, les Tait n'étaient<br />

pas encore revenus, et, comme je ne'disposais<br />

que de fort peu de temps, il allait me falloir<br />

chercher moi-même mes effets dans la garderobe<br />

et la commode, et m'habiller sans le<br />

secours de personne. Je passai dans ma<br />

chambre à coucher pour y chercher ma tenue<br />

de soirée, mais il me fut impossible de la<br />

trouver nulle part. Pensant que je n'avais<br />

sans doute pas regardé là où il fallait, je me<br />

remis à fureter de droite et de gauche, mettant<br />

sens dessus • dessous toutes lès armoires et<br />

tous les tiroirs de la commode, tellement<br />

j'étais pressé et contrarié. En l'espace de deux<br />

minutes, cette pièce que Tait tenait toujours si<br />

scrupuleusement en ordre, avait complètement<br />

changé d'aspect. On aurait dit qu'une tornade<br />

y était passée. Mais j'avais beau me<br />

démener et tout bouleverser sans merci, c'était<br />

peine perdue. L'un comme l'autre, les deux<br />

costunles de soirée que je possédais demeuraient<br />

introuvables.<br />

Comment avaient-ils pu disparaître ainsi,<br />

c'est ce que je n'arrivais pas à m'expliquer, car<br />

il était inadmissible qu'ils eussent été volés<br />

alors que tout le reste se trouvait à sa place.<br />

D'autre part, s'ils avaient eu besoin d'être<br />

nettoyés ou réparés, Tait n'aurait certainement<br />

pas commis la sottise de les porter<br />

simultanément chez la teinturière ou le tailleur.<br />

Je commençais à en perdre la tête. Que<br />

faire ? Je ne pouvais décemment pas me présenter<br />

chez lady Graytown en costume de<br />

voyage, et cependant allais-je, par simple<br />

respect des convenances, renoncer à mie entrevue<br />

d'où'pouvait dépendre le bonheur de ma<br />

vie entière ? Jamais!... Malgré moi, je me<br />

remis à penser aux « pressentiments » de<br />

Sidney Weir, et ma première impulsion fut de<br />

le rendre responsable du dilemme dans lequel<br />

je me trouvais actuellement placé, mais je me<br />

rendis compte aussitôt que c'était absurde, et<br />

je restai perplexe, au milieu dé ma chambre,<br />

pestant- contre la malchance qui ? s'acharnait<br />

a me nuire, me torturant la 1 cervelle pour<br />

trouver une solution au problème. L'idée<br />

d'emprunter ou de louer un habit m'avait à<br />

peine traversé l'esprit que je la repoussai avec<br />

dégoût, tant la seule pensée d'aller faire la<br />

cour à Molly avec des effets qui ne seraient<br />

pas à moi m'inspirait de répugnance. Plutôt<br />

que de faire cela, si toutefois j'en avais seulement<br />

eu le temps, je décidai d'aller carrément<br />

trouver lady Greytown comme j'étais, de lui<br />

expliquer sans détours dans quelle situation<br />

critique je me trouvais, et de m'en remettre<br />

uniquement à son bon sens ainsi qu'à celui de<br />

M lle Loveland.<br />

E N<br />

attendant, le temps passait avec une<br />

vélocité inexorable.<br />

&<br />

Il était maintenant sept heures et demie,<br />

et puisque Tait était si mystérieusement inexact,<br />

il ne mè restait plus qu'à procéder moi-même<br />

au plus vite à mes préparatifs de départ. Malgré<br />

le désordre indescriptible qui régnait dans<br />

ma chambre, je réussis à réunir en quelques<br />

instants les diversobjete qui m'étaient indispensables,<br />

et les jetai pêle-mêle dans une mallette.<br />

Cela fait, je m'efforçai de me rendre aussi présentable<br />

que les circonstances le permettaient,<br />

et prenant à la main la mallette qu'il allait me<br />

falloir déposer dans une agence de voyages<br />

pour la faire porter à la gare, je me dirigeai<br />

immédiatement vers la porte d'entrée de mon<br />

appartement, afin de gagner l'escalier. Mais,<br />

arrivé là, je fus forcé de m'arrêter : j'avais<br />

beau tourner le bouton, la porté ne s'ouvrait<br />

pas.<br />

Je crus d'abord que la serrure était bloquée<br />

pour une raison ou pour une autre, et qu'il me<br />

suffirait'de'quelques efforts pour la faire fonctionner<br />

à nouveau. A cet effet, je posai ma<br />

mallette à terre et tentai un second essai, en me<br />

servant cette fois de mes deux mains, mais<br />

hélas I sans plus de succès qu'auparavant.<br />

Il fallait donc bien se rendre à l'évidence ;<br />

de deux choses l'une : ou il s'était produit un<br />

accident qui immobilisait complètement le<br />

pêne, ou quelqu'un avait ferme la porte en<br />

dehors.<br />

Lorsque cette dernière hypothèse se présenta<br />

à mon esprit, je ne pus m'empêcher de<br />

repenser, cette fois encore, à Sidney Weir.<br />

Pour le coup, j'étais définitivement convahicu<br />

qu'il né fallait pas chercher ailleurs l'explication<br />

des désagréments dont j'étais l'objet.<br />

Grâce à divers subterfuges de sa façon, il était<br />

parvenu à m'enfermer chez moi, comme un<br />

rat dans un piège, et, en ce moment même, il<br />

devait se "frotter les mains en imaginant<br />

- l'état d'exaspération dans lequel je devais être<br />

et en se disant que j'allais, par sa faute,<br />

manquer l'unique occasion qui m'était offerte<br />

de me réconcilier avec Molly. Qui sait même<br />

s'il n'avait pas projeté de s'embarquer le lendemain<br />

pour New-York avec elle, sachant<br />

qu'il me serait impossible d'obtenir un congé?<br />

— Rira bien qui rira le dernier, grommelai-je<br />

avec rage entre mes dents.<br />

Mais restait à savoir lequel de nous deux<br />

triompherait pour finit.<br />

Pour ma part, je demeurais plus fermement<br />

décidé que jamais à me trouver chez lady<br />

Greytown à huit heures.<br />

Mon appartement — dans-lequel se trouvait<br />

englobéelachambredemes domestiques —<br />

était absolument indépendant, et aucune sonnerie<br />

ne le reliait par conséquent avec la loge<br />

du concierge.<br />

Après un instant de réflexion, je gagnaî<br />

la cuisine, dans l'espoir d'y découvrir un instrument<br />

ou un outil quelconque qui me permettrait<br />

de forcer la porte ; mais j'eus beau<br />

passer en revue les placards et le buffet, il me<br />

fut impossible d'y découvrir aucun objet<br />

susceptible de me servir. Il ne me restait donc,<br />

plus qu'à retourner dans le vestibule et à<br />

essayer d'enfoncer la porte comme je pourrais.<br />

Or, dans les romans, il n'est pas rare de voir<br />

de jeunes héros vigoureux et admirablement<br />

musclés accomplir pareil exploit en se jouant.<br />

C'est pour eux une précieuse occasion d'exhiber<br />

leur force prestigieuse, d'autant mieux<br />

que cette scène se passe presque toujours en<br />

présence de l'héroïne. Enflammé par le souvenir<br />

des lectures que j'avais faites, je me<br />

ruai avec ardeur contre la porte ; mais en<br />

dépit de tous mes efforts, je parvins à peine<br />

à l'ébranler, car la maison, très ancienne,<br />

datait d'une époque où l'on faisait solidement<br />

les choses et où les portes étaient taillées en<br />

plein chêne et non, comme aujourd'hui, en<br />

vulgaire sapin. Lorsque je me fus consciencieusement<br />

meurtri les épaules et les poings,<br />

supplanter. On le disait criblé de dettes, et...<br />

Molly Loveland était une richissime héritière.<br />

; Mais je n'avais pas le temps de me perdre<br />

en, vaines considérations sur les affairés de<br />

mon rival ; les miènues pressaient bien davantage.<br />

Passant rapidement dans ma chambre à<br />

coucher, j'enlevai en bloc tout ce qui recouvrait<br />

le matelas, attachai bout à bout les<br />

draps, les couvertures et le dessus de lit, et<br />

revenant à la fenêtre où je venais de me pencher<br />

pour regarder dans la rue, j'amenai à moi<br />

et déroulai en dehors cette corde improvisée,<br />

afin de voir jusqu'où elle descendait. M'étant<br />

assuré qu'il s'en fallait de quelques pieds au<br />

plus poui qu'elle atteignît le trottoir, je décidai<br />

qu'elle remplirait fort bien son office.<br />

Il ne me restait plus qu'à la fixer solidement<br />

auprès de la fenêtre. J'attachai donc un bout<br />

de ma corde de fortune au pied cannelé d'un<br />

vieux/secrétaire, suspendis la mallette à mon<br />

cou au moyen d'une courroie de cuir passée<br />

dans la poignée, et me mis en devoir de descendre<br />

par la fenêtre.<br />

Mon appartement occupait le quatrième<br />

étage, et comme je n'étais ni marin ni pompier,<br />

j'avoue que ce genre d'exercice ne me<br />

souriait guère. La performance qu'il allait me<br />

falloir accomplir était par surcroît encore plus<br />

ridicule que désagréable, et l'idée que quelqu'un<br />

de ma connaissance viendrait peutêtre<br />

à passer par là pendant que je me balancerais<br />

entre ciel et terre, me déplaisait à tel<br />

Et, l'instant d'après, j'étais doucement déposé à terre et me trouvais prisonnier entre<br />

les'jnains d'un gigantesque policeman, tortillant ses doigts autour de mon faux col.<br />

lorsque j'eus brisé en vain une ou deux<br />

chaises contre les robustes panneaux, je compris<br />

que je perdrais mon temps à vouloir<br />

m'acharner davantage et revins à la fenêtre<br />

de mon bureau dans l'intention d'appeler<br />

piteusement à mon secours quelque passant.<br />

Mais 11 était à présent près de huit heures<br />

moins le quart, et la rue se trouvait de ce fait<br />

complètement déserte, car, à cette époque de<br />

l'année, la fraîcheur et la nuit tombent vite,<br />

et les réverbères étaient déjà allumés.<br />

Si jamais Sidney Weir s'était trouvé en<br />

face de moi à ce moment-là, je n'aurais certes<br />

pas hésité une seconde à le tuer... à la condition<br />

toutefois que cela ne m'eût pas occasionné<br />

un retard assez important pour me<br />

faire manquer mon rendez-vous. Quant à la<br />

manière dont il s'y était pris pour me préparer<br />

un semblable guet-apens, j'étais toujours<br />

aussi incapable de la concevoir, mais je<br />

n'en demeurais pas. moins convaincu qu'il<br />

ne fallait imputer qu'à lui seul ce qui m'arrivait,<br />

et je me promettais de découvrir avant<br />

peu le mot de l'énigme.<br />

Pendant que je m'arrêtais un instant pour<br />

reprendre haleine, huit heures moins le quart<br />

sonnèrent à la pendule de mon bureau. Il ne<br />

me restait donc plus que quinze minutes pour<br />

me présenter chez lady Greytown, mais je ne<br />

me décourageai pas pour cela, car j'avais<br />

bien arrêté dans ma tête que j'y parviendrais<br />

coûte que coûte.<br />

Peut-être Sidney Weir était-il chez elle en<br />

ce moment même, en train de débiter quelque<br />

nouveau mensonge pour me noircir aux yeux<br />

de celle à la main de qui nous prétendions<br />

l'un comme l'autre. Aussi peu scrupuleux<br />

qu'il l'était — et il eût été difficile de l'être<br />

moins que le «déshonorable Sidney» — j'étais<br />

pleinement persuadé que, s'il lui restait même<br />

le plus vague espoir de la conquérir, il tte<br />

reculerait devant aucune infamie pour me<br />

point que, si je n'avais été aussi éperdument<br />

amoureux de Molly Loveland, je crois que<br />

j'y aurais regardé à deux fois avant de m'embarquer<br />

dans une telle entreprise. Mais j'étais<br />

bien trop épris d'elle pour hésiter un seul<br />

instant, et, aussitôt que tout fut prêt, je me<br />

mis à descendre.<br />

C'est seulement lorsque je fus parvenu à<br />

peu près à mi-chemin que je m'avisai soudain<br />

que les nœuds faits par moi ne l'étaient peutêtre<br />

pas aussi habilement qu'il l'aurait fallu<br />

pour supporter mon poids. Jamais la distance<br />

qui me séparait du sol ne m'avait encore<br />

paru aussi grande qu'à ce moment-là. Aussi<br />

précipitai-je encore plus ma descente, et, par<br />

bonheur, les nœuds résistèrent.<br />

Tout à coup, je m'aperçus avec stupeur que<br />

j'avais atteint le bout de ma corde. Lorsque<br />

je m'étais penché à la fenêtre pour voir jusqu'où<br />

elle parvenait, j'avais constaté qu'il<br />

s'en fallait seulement de huit à dix pieds pour<br />

qu'elle touchât le trottoir, mais j'avais oublié<br />

de tenir compte de la longueur qu'il m'avait<br />

fallu prélever dessus pour l'attacher au pied<br />

du meuble, et sans doute, en avais-je, enréalité,<br />

employé plus qu'il n'était nécessaire. Toujours<br />

est-il que j'allais être obligé de me<br />

laisser tomber d'un peu plus haut que je ne<br />

l'avais escompté. La chose n'était pas infaisable,<br />

évidemment, mais ma blessure m'avait<br />

laissé une certaine raideur dans le genou, et je<br />

prévoyais que je me, le tordrais fatalement.<br />

Néanmoins, comme il n'y avait pas à choisir,<br />

je lâchai la dernière couverture et sautai.<br />

O stupeur 1 au lieu de tomber lourdement sur<br />

le trottoir comme je m'y attendais, je me<br />

sentis cueillir au passage par une paire de bras<br />

vigoureux.<br />

— Ali I non, mon garçon, vous n'allez pas<br />

me la faire, hein ? s exclama une voix rude<br />

auprès de mon oreille.<br />

Bti l'instant d'a|>rès, J'étaia douapment<br />

DIMANCHE-ILLUSTRÉ >«"> m<br />

déposé à terre et me trouvais prisonnier entre<br />

les mains d'un gigantesque policeman.<br />

I— Eh bien ! je crois que ça peut s'appeler<br />

être pris sur le fait, ça ? s'écria-t-ild'un air triomphant<br />

en tortillant ses doigts autour de mon<br />

impeccable faux col. Allons, ouste, en route<br />

pour le poste de Vine street I<br />

— Me prenez-vous doâe pour un malfaiteur<br />

? protestai-je avec indignation. Hé là !<br />

faites donc attention : vous ne voyez pas que<br />

vous me froissez mon col ?<br />

— Je me fiche pas mal de votre col ! me<br />

répliqua-t-il d'un ton bourru.<br />

Et j'étais déjà sur le point de commettre<br />

le crime impardonnable de me « porter à des<br />

voies défait contre un agent dans l'exercice de<br />

ses fonctions », lorsque le côté comique de ma<br />

situation l'emporta dans mon esprit sur lacolère<br />

; je partis d'un franc éclat de rire.<br />

— Je ne suis pas du tout un voleur, comme<br />

vous l'imaginez, expliquai-je. L'appartement<br />

qui est là haut est le mien, et par suite de je<br />

ne sais quelle erreur, on m'y avait enfermé, i<br />

Or, ayant un important rendez-vous pour<br />

huit heures, et ne parvenant pas à enfoncer<br />

ma porte, j'ai adopté le seul moyen qui me<br />

restait pour m'échapper. Vous avez l'air de<br />

croire que je vous raconte des choses qui ne<br />

sont pas vraies. Eh bien ! c'est très simple :<br />

laissez-moi sonner ; ou sonnez vous-même,<br />

et vous demanderez des explications au<br />

concierge. S'il ne vous répond pas immédiatement<br />

que je suis le capitaine Gordon, je<br />

suis prêt à vous suivre.<br />

— Le capitaine Gordon ? répéta le policeman.<br />

Comment ça ? L'officiër à qui on a donné<br />

la croix de Victoria et qu'on a nommé messager<br />

du roi parce qu'il était obligé, d; quitter<br />

l'armée à fa suite des blessures qu'il avait<br />

reçues en Afrique ?... Allons donc ? A d'autres ! Ce<br />

n'est pas un homme comms ça que je trouverais<br />

la nuit en train de dévaler une cord; à nœuds'<br />

le long d'une maison comme un vulgaire<br />

monte-en-l'air !... Jamais vous ne me ferez<br />

croire mie bourde pareille !<br />

— Je vous répète que je suis sorti de chez<br />

moi par la fenêtre parce que je ne pouvais le<br />

faire par la porte,-et voilà tout, expliquai-je<br />

à nouveau aussi posément que possible, sachant<br />

combien les altercations avec les représentants<br />

de la force publique entraînent de<br />

pertes de temps inutiles. Il n'y a sans doute pas<br />

longtemps que vous êtes entré en service dalla .<br />

ee quartier, autrement vous me connaîtriez<br />

déjà de vue. Voyons, finissons-en. Pourquoi<br />

ne pas vous convaincre tout de suite en appelant<br />

le concierge ?<br />

U se décidà enfin à me donner satisfaction.-<br />

Le concierge se présenta, et mon identité fut, -<br />

cela va de soi, établie séance tenante. Le brave<br />

géant n'en revenait pas ; il se confondit immédiatement<br />

en excuses, et, pour essayer de<br />

réparèr sa bévue, "poussa la condescendance<br />

jusqu'à donner un coup de sifflet pour m'appeler<br />

un taxi.<br />

T ROIS<br />

.


tiuinm DIMANCHE -'iLUSTRÊ luuiiuiiiiiiuuiiiHiinuiiiiiiiifiiiuiiiiuiiiuuirjiiiitiHiiiiiiHiuiiiuiiirriiii 8 iiiiHHiiiHiiii«iniMiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiHiiHiiiiiHHii"f""'nHiuiiii mnti P O U R JLj S<br />

' BONJOUR ,e>\coT\<br />

9<br />

pesmeni/ ae c<br />

MPPORTE UNE FOUILLE<br />

NON ÇARÇON DE<br />

COURSES EST n/v<br />

LADE*VEU*-TvJ<br />

LE REnfLKCERH<br />

TE PA\ERM MAMAN,<br />

. :A DONNE W.<br />

DE L'ARC.ENT<br />

ywr//f/\ ' ! POUR VOUS A<br />

^3 CHETER UNE<br />

WÏ^ffôULARDE \MAlS,<br />

V ACCEPTE ,Nr DU PATEw hADAnE<br />

LARDON,<br />

mc\ LE<br />

POULET QUE<br />

\/OUS AVEZ COMn<br />

AUDE, A MONSIEUR<br />

DU PAT EH \<br />

MERCI .MON PETIT &ICOTÎ y~zr<br />

POUR TA,PE\NE. l JEVAlSTri<br />

POWER LECOU.LES PATTES,<br />

ET LES A\LERonS-nou S<br />

NE LES MAN<br />

qEonsjAMtf.<br />

ÇA VA • ÇA VA*.. NON SE.ULENENT<br />

JE VA\S CtAqNER DE L'ARÇENT AVEC<br />

MES COURSES,nA\S J'A\DES MOR-<br />

CEAU^ DE Vi?LA\LLES\J£ LES<br />

PORTERfW A MAMAN ET CELA<br />

LU\EVITERA LEPR\X O*''"<br />

POU LARDE \ \ % -j^y~<br />

HAIISTENANT<br />

COURONS A LA MAISON '<br />

MAMAN DO\T H ATTEN-<br />

DRE! ELLE A D£S INVITES U .' )<br />

Copyright par Dimanche-Illustré, Chicago Tribune,<br />

TïENSWA PORTER<br />

CETTE VOL/\\LLE<br />

AttADAHE LAR\DOîH*<br />

fcRAVo'DïCOTîlTUAS^<br />

ÉTEVïT^.* HAiNTE-<br />

NANT.TU PORTERAS<br />

T^JS CE CANARD CHEZ.<br />

MADAME PoUM<br />

VOICI LA DIN-<br />

DE QUE VOUS<br />

AVEZ COttttAN<br />

DtE»S\PAR<br />

HASARD VOUS<br />

I^UTïUSET.PAS<br />

LES A5AT\S«<br />

7?<br />

J'ESPERE qUETUVÀS]<br />

ETRE CONTENTE DE<br />

TA VOLAILLE.MANANV<br />

ELLE. NE TE COÛTE /L<br />

PAS UN SOU ET RE.- ^«<br />

qARDECEQUEJE<br />

R APPORTE VI 1<br />

\J MA\S OU\!' JE TE DONNERAI<br />

LES OUÏSSES QUENOUSW<br />

VOUS TROP DURES ET LE fc?\E<br />

qUE NOUS N'A\MONS PASV. 1 .<br />

TOUJOURS BIEN TOLÉRÉE<br />

PAR L'ESTOMAC SRI<br />

MADAME. PLUMET,<br />

S\ PAR HASARD<br />

VOUS tt/EttPLOyEI.<br />

PAS LES ABATÏSDEl<br />

CE CANARD VOUS<br />

F5EREZ g>\EN CE5ATIUE<br />

PENE LES DON<br />

NERU 1 .<br />

QUELLE CHANCE<br />

quE n r - DUPATE.<br />

A\T EU BESO\M DE<br />

W0\\\ JEV/M5


ENFANTS iiintiiiiiiiitiiitiiitiiiiiiiiiiiiHiii luiiiiiHiiiii iimiiiiimi,,,,,,,,,,,,,,,,,,, 9 iiiiii.iiiiiiiiiiiiiiii!!!,,,!»»,»,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,!,,,,,,,,,,,, DIMANCHE-ILLUSTRÉ >««««*<br />

AYER<br />

ASPIRE LE MAL,<br />

6UPPRIME LA DOULEUR<br />

Copyright par Dimanche-Illustré,


IIIIIIIII DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiiiiuiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiii»«iiimnnn'iim«»'"»'»'""'u'»i"i"» 10 iiiiiiniininiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinmiiiii nimiiiiniiniiiiiiiiiiniiiiiiiii LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 inimii<br />

JE VOUDRAIS B IEN S Â V01<br />

A çusls avantages peuvent prétendre les<br />

anciens militaires ayant servi un an au delà<br />

de la curie légale du service militaire ?<br />

y de la loi de recrutement prévoit que les<br />

L'ARTICLE<br />

anciens militaires ayant servi au delà de la durée<br />

légale du service pourront prétendre à une priorité pour<br />

certains emplois dans les administrations publiques.<br />

La chose doit être mise sur pied par un règlement<br />

d'administration publique. Celui-ci n'est pas encore<br />

paru, en raison des longues conversations qui ont eu<br />

lieu entre les divers ministères. En tout cas,'cela se<br />

traduira uniquement, comme la loi l'indique, par une<br />

simple priorité.<br />

Où se trouvent les écoles préparatoires à<br />

la vente ?<br />

ES écoles préparatoires à la vente, pour les jeunes<br />

L gens, se trouvent : 35, rue des Bourdonnais (i-8r ) ;<br />

fcour les jeunes filles, 19, rue de l'Arbre-Sec, et 19, rue<br />

(les MartjTs. La durée de la scolarité est, en principe,<br />

(l'une année, mais peut être réduite à six mois. Ces<br />

écoles reçoivent des jeunes gens et des jeunes filles<br />

de treize à seize ans et au-dessus pour les cours du soir,<br />

çt ont trait à tout ee qui se rapporte à la profession de<br />

Vendeur ou d'étalagiste dans toutes les variétés de<br />

commerce: nouveautés, confection, trousseaux, mode,<br />

Chaussure, chemiserie, chapellerie, vêtements, alimentation,,<br />

quincaillerie, couleurs.<br />

Ce qu'on appelle charade à tiroir?<br />

AXS une charade à tiroir, au lieu de donner la<br />

D définition pure et simple des syllabes du mot à<br />

trouver, ou donne cette définition sous forme d'un jeu<br />

de mots et c'est ce jeu de mots qu'il s'agit de trouver<br />

pour chaquè syllabe en indiquant le « pourquoi ».<br />

Un exemple expliquera clairement :<br />

Question : Mon premier est un assassin.<br />

La réponse dans la charade proposée est TOR. En<br />

effet, tout le monde sait que TOR TUE.<br />

Voici une cliarade complète :<br />

Présentation<br />

Mon premier ennuie une lettre. Mon deuxième égale<br />

Cette même lettre. Mon trois coupe une lettre^ Mon quatre<br />

attache une 'lettre. - Mon tout... Orphée la cherchait.<br />

Solution ,<br />

Mon I ER est EU parce que EU GENE I (Eugénie).<br />

Mon 2 e est RY — RY vaut l'I (Rivoli).<br />

Mon 3» est Dl —.. Df SCIE P (Dissipé).<br />

Mon 4 e est CE ' — CE COUD É (Secoué).<br />

On fait aussi des charades à double tiroir ou à double<br />

détente qui sont de véritables casse-tête. Voici un<br />

exemple :<br />

Question : Mon premier vaut cent francs.<br />

La réponse dans la cliarade proposée est RI parce<br />

gue RI VAUT El et que El c'est CINQ EOUIS (Eycée<br />

§aint-Eouis).<br />

& ,t5!<br />

Quelle est l'importance de la pêche à l'éponge<br />

sur le littoral tunisien ?<br />

f A pêche à l'éponge, très importante sur le littoral<br />

J- 1 sud tunisien, porte, en moyenne, sur 150.000 kilogrammes<br />

de produits annuels.<br />

; Elle est pratiquée, partie par les indigènes (pêche<br />

poire, dont le produit est livré brut à des, maisons<br />

Spécialisées dans son traitement), partie par les Grecs<br />

et des Italiens (pêche blanche, qui ne porte que sur<br />

des produits de choix, lavés à bord et séchés sur les<br />

pateaux).<br />

La pêche blanche se fait, soit au trident (très com-<br />

* Chaquealbum, illustréencouleurs. 17francs.<br />

Après<br />

Hicoi, président «le Club<br />

Dîcot ci Suzy<br />

Oieot et les Itaiitampian<br />

Voici ,<br />

LE/ FARCE/ HE<br />

En vente chez tous les Libraires.<br />

SJ0ÛJ?<br />

ORÎft<br />

ÉLÉGANCE.<br />

QUALIT<br />

00 MIÛÎS<br />

Ilm ^<br />

«fil...<br />

^■iiimiiiiiiiiiiii 1111 m IIII 1111111 IE II I itiiiiiitriitiiiJiiiiii]iiiiiiiiiiiiiiiiiiiii]iiiiiiiiriiiiiiiitiiitiiiiiiiiiiiiiTiii|iiiiiiiiiiiiiiiini>ii>>î |Ilf ~<br />

I Cette rubrique est ouverte à tous nos lecteurs. Elle leur permettra de se Ë<br />

= tenir en contact constant avec leur journal, qui les renseignera volontiers |<br />

1 sur tous les faits d'un intérêt général et d'ordre documentaire ou |<br />

| pratique ; mais un délai assez long peut s'écouler avant l'envoi des =<br />

| réponses, et nous restons naturellement juges de leur opportunité. I<br />

ïiiiiiiiiiiiiniiiiMiii 1 nui 1 M u 1111 un 1111111 mu iu> iiiiiiiiiiiin fiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinr<br />

mode pour détacher le produit sans le détériorer),<br />

soit à la gangave, engin à armature métallique qu'on<br />

traîne sur les fonds, soit au scaphandre et à la plongée<br />

à nu, soit au kamakis (dont le principe est l'inverse<br />

de celui du périscope).<br />

Les principaux marchés tunisiens d'épongés sont,<br />

d'abord et surtout, Sfax (golfe de Gabès, oreilles d'éléphants,<br />

Kerkennah, Foros, Bordj-Khededja, Tripoli),<br />

Djerba et Zarzis (éponges brutes, dites Djerbi, etc).<br />

En 1928, il a été exporté 66.318 kilogrammes d'épongés,<br />

lavées, dont un peu plus de moitié sur la France.<br />

Si un militaire du service auxiliaire bénéficie<br />

de la loi d'un an ?<br />

Oui, à condition d'être parti en octobre dernier.<br />

D'où provient le crin végétal?<br />

ARTICULIÈRE à l'Afrique du Nord, la fabrication<br />

P du crin végétal se fait à partir des fibres du palmier<br />

nain (doum), qui existe en masses importantes<br />

dans les terrains non cultivés du Tell, notamment<br />

dans la grande plaine du Chéliff (que traverse la voie<br />

ferrée d'Alger à Oran).<br />

Les feuilles de cette plante, très vivace, sont constituées<br />

par un tissu filandreux et dur que les peigneuses<br />

mécaniques transforment en crin (couleur naturelle :<br />

vert cendré). Certains industriels teignent la fibre<br />

à la teinture noire pour la faire ressembler à du crin animal.<br />

Inattaquable à la vermine, cette fibre est utilisée<br />

avantageusement pour ta literie, la vannerie~et la<br />

sparterie ; on en fait également des liens pour le bottelage<br />

du foin, de la paille, etc.<br />

C'est dans les départements d'Oran et d'Alger que<br />

l'industrie du criu végétalestla plus répandue (4.000 ouvriers)<br />

; elle l'est moins dans celui de Constantine. Elle<br />

débute au Maroc (Mazagan, Rabat, Saffi, Settat, Martimprey).<br />

U est exporté quatre qualités de crin bien distinctes :<br />

ordinaire (Oran), medio (Alger), fin ou supérieur et<br />

extra.<br />

S'il est vrai que l'on puisse faire du vin<br />

blanc avec du raisin rouge, et du vin rouge<br />

avec du raisin blanc ?<br />

E vin blanc peut être fabriqué, et il l'est couram-<br />

L ment, avec des raisins à peau rose, rouge ou noire,<br />

mais dont la pulpe intérieure donne un jus incolore.<br />

Pour cela, il faut que les moûts et Je liquide<br />

extrait du pressoir soient séparés très rapidement<br />

des marcs avant d'être placés dans les cuves de fermentation.<br />

Par contre, ou ne saurait obtenir un vin<br />

rouge avec seulement des raisins blancs.<br />


«IIIIIIIII LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 ■"■■■■■■■■■■uniiniiiiiHuiHuiiiiiiiiuuHHiHiiiHiiiiuiiiHuiiuiiiminiiiiiiiiii u iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiJiiuiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiisiitHviiiiiiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ >»»■C?- *C<br />

SCHOELCHER<br />

d'un fabricant de porcelaines parisien<br />

(il était né dans la capitale en 1804), Victor<br />

Schœlcher collabora, sous la révo-<br />

lution et la monarchie de Juillet, aux journaux<br />

libéraux, puis il entreprit un voyagé<br />

d'études (1829) aux Antilles et aux États-Unis.<br />

U en ««vint partisan indigne et convaincu de<br />

l'abolition de l'esclavage. Aussi, nommé soussecrétaire<br />

d'État aux colonies par Arago en 1848,<br />

fit-il émettre le décret fameux qui supprima<br />

l'esclavage dans les colonies françaises (27 avril).<br />

Il démissionna le 12 mai, fut élu successivement<br />

par la Martinique et la Guadeloupe. Mais,<br />

adversaire irréductible du prince-président,<br />

il parut, le 2 décembre 1851, a côté de Baudin.<br />

sur les barricades du faubourg Saint-Antoine,<br />

et fut expulsé de France. Proscrit, Schœlcher<br />

résida en Angleterre jusqu'en 1870. Après la<br />

révolution du 4 Septembre, il revint a Paris<br />

où de grands honneurs l'attendaient ; fait<br />

d'emblée colonel d'état-major de la garde<br />

nationale, il fut fait chef de la légion d'artillerie,<br />

puis élu député à l'Assemblée nationale.<br />

U siégea à l'extrême gauche, mit tout en<br />

œuvre pour prévenir l'insurrection de la<br />

Commune, puis pour éviter la rupture. Ses<br />

tentatives de conciliation lui valurent d'être<br />

emprisonné trois jours; il y renonça dés qu'il<br />

en eût constaté la vanité. Schœlcher fut élu<br />

sénateur inamovible en 1875 ; il mourut, à<br />

Houilles, le 26 décembre 1893, laissant un cer-<br />

[ tain nombre d'études politiques et coloniales.


Miiini DIMANCHE-ILLUSTRÉ enuiiiHiiiiiiiiiiiiii uiiiiiiiinii niiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiin 12 iiiiniiiiiiiiiiiiiMiiiiiniiiiiiiiiiiiiniiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiimiii LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 inniinif<br />

LA SEMAINE COMIQUE<br />

PRÉSENTATION<br />

— Excusez ma hardiesse, madame... mais...<br />

il me semble vous avoir rencontré quelque<br />

part...<br />

— En effet, monsieur... je suis la femme<br />

du monsieur qui vous a giflé hier au casino !<br />

(Dessin inédit de M.-W. JULHÈS.)<br />

FATALITÉ<br />

— Tu vois, Nestor, tu ne serais pas mon<br />

mari si ce pauvre Eugène n'avait pas été tùé<br />

à la guerre.<br />

— Que c'est cruel, la guerre ! -<br />

(Dessin inédit de MADELEINE BAUDRY.)<br />

QUAND U, Y EN A POUR UN<br />

— Entrez donc, monsieur, quand il y en<br />

: pour deux, il y en a pour trois I<br />

HÉSITATION<br />

(Dessin inédit de JAP.)<br />

— Refaites-moi donc voir le premier<br />

Qamembert. Il est peut-être fait maintenant 1<br />

(Dessin inédit de R, CAHKIZEYJ<br />

C<br />

CANELLE ÏE YÂ PLU!<br />

E brave M. Canelle était un de ces hommes<br />

qui passent leur vie au café. U y arrivait<br />

à dix heures du matin, pour lire les jour-<br />

naux et prendre un petit quina ; il y revenait<br />

à une heure,pour déguster son café, suivi de<br />

nombreux bocks entremêlés de bonnes manilles,<br />

ainsi qu'il sied, et, ne l'ayant quitté<br />

qu'à sept heures, après un anis, pour aller<br />

dîner, il retournait encore à huit heures pour<br />

tâter de quelques digestifs et remuer les pions<br />

d'un jacquet, à quoi il était fort expert.<br />

Et cela durait, ma foi, depuis une bonne<br />

trentaine d'années, car M. Canelle avait commencé<br />

fort jeune sa vie de café et, mon Dieu,<br />

cela durerait peut-être encore, si, à l'orée de<br />

ses cinquante-deux ans, ce bon M. Canelle ne<br />

s'était marié !...<br />

C'est comme j'ai l'honneur de vous le dire.<br />

A cinquante-deux ans, cet excellent M. Canelle<br />

s'éprit subitement de M lle Delaïde Pichouline,<br />

qui, depuis quarante-huit ans, attendait<br />

patiemment , un épouseux ; il demanda sa<br />

main et l'obtint, mais à une condition :<br />

— Monsieur Canelle, lui fit comme cela<br />

Mne Delaïde Pichouline, je veux bien être<br />

votre femme, mais c'est à la condition que<br />

vous mettrez fin à la vie de bâton de chaise<br />

que vous avez menée jusqu'à ce jour I...<br />

— Mol, mademoiselle Pichouline ?... Une<br />

vie de bâton de chaise ?... Qu'est-ce que vous<br />

dites là !<br />

— Voyons, n'est-ce pas une existence déplorable<br />

que de passer ses journées et une<br />

partie de ses nuits au café ?... Je consens à<br />

vous épouser, mais il faut me promettre que<br />

jamais plus vous ne mettrez les pieds dans un<br />

établissement où l'on sert à boire !...<br />

— Mademoiselle Delaïde, proclama M. Canelle,<br />

du moment que j'aurai une femme qui<br />

embellira mon logis, je n'aurai plus besoin<br />

d'aller me distraire au café !...<br />

Que vous dirais-je ?... Le mariage se fit, et,<br />

à vrai dire, M. Canelle tint sa promesse et on ne<br />

le vit plus au café de la « Grosse Platane »,<br />

dont il avait été l'un des plu§ solides piliers.<br />

Ah I ce lui fut dur, très dur... On ne rompt<br />

pas comme cela avec une vieille habitude de<br />

plus de trente ans I... U traînait dans sa maison<br />

comme une âme en peine et, quand la nuit<br />

venait, les soirées lui paraissaient longues,<br />

longues...<br />

Tant et si bien qu'un soir, sa femme lui dit :<br />

— Je vois bien que tu dépéris d'ennui, ici !...<br />

Mais pourquoi donc n'invites-tu pas quelques<br />

amis à venir te tenir compagnie ?... Vous<br />

joueriez aux cartes, au jacquet, et cela te ferait<br />

passer le temps...<br />

— Par ma foi, Delaïde, tu as raison !... fit<br />

M. Canelle exultant.<br />

Et, pas plus tard que le lendemain, M. Bouffre,<br />

le docteur Escarinche et M. Poivrade, le<br />

filateur, vinrent faire une manille avec M. Canelle,<br />

assurant que depuis qu'il n'y venait<br />

plus, la « Grosse Platane » était sans intérêt.<br />

Comme de juste, on ne pouvait pas jouer<br />

sans boire, et M me Canelle elle-même se fit un<br />

plaisir de servir à ces messieurs un doigt de<br />

cassis ou d'eau de coing qu'elle réussissait si<br />

bien.<br />

Quand les amis apprirent que M. Canelle<br />

recevait ainsi, le soir, ils accoururent, comme<br />

vous le supposez bien, et même ceux qui<br />

n'avaient rien à faire l'après-midi lui vinrent<br />

faire visite de deux à sept, et vous pensez si on<br />

en faisait de ces manilles èt de ces « boîtes » !...<br />

C'était charmant... Après déjeuner, M me Canelle<br />

offrait le café, avec un rien d'eau-de-vie<br />

et M. Canelle avait commandé quelques fûts<br />

de bière à Bédarides. Et, ma foi, avant le<br />

dîner, les amis qui se trouvaient là ne refusaient<br />

pas un quina ou un peu d'anis !...<br />

Bref, au bout de trois mois, les amis vinrent<br />

si nombreux que la salle à manger devint<br />

trop petite et que l'on fit abattre la cloison<br />

qui la séparait du salon... Ce fut d'ailleurs vers<br />

le même temps que M. Canelle acheta, d'occasion,<br />

une bonne petite pompe à bière !...<br />

Maintenant, M. Canelle reçoit des amis tout<br />

le long du jour, des amis qui, même, amènent<br />

des amis, et parfois, parmi les joueurs, il y<br />

des personnes que ce bon M. Canelle n'a jamais<br />

vues !<br />

Et M m8 Canelle, qui sert tout ce monde,<br />

exulte, et elle ne cesse de répéter :<br />

— Hein, tout de même!... J'y suis arrivée<br />

à mes fins !... A cette heure, M. Canelle ne va<br />

plus au café I... RODOLPHE BRINGER.<br />

PROPOS DE CHASSE<br />

TACTIQUE<br />

— ... Et quand j'ai vu ce<br />

lièvre sur le point de m'échapper...<br />

je l'ai pris par le flanc<br />

et je lui ai fait le coup de la<br />

Marne.~<br />

BREDOUILLE<br />

—... Et, maintenant, papa,<br />

que Vmaître d'école vienne<br />

encore me dire que les seigneur}<br />

d'autrefois vivaient du produit<br />

de leur chasSi fut<br />

ERREUR<br />

.—... Quel imbécile je fais I<br />

Je suis parti pour chasser<br />

l'alouette et j'ai failli tuer ce<br />

malheur eu» petit lièvre Ù«<br />

(Dessin ln édit de R. SoUPÀULTji<br />

LES BONNES MÉMOIRES<br />

— Oh ! mais je vous reconnais, je vous ai<br />

donné cinq sous y a pas deux ans... vous<br />

vous rappelez?<br />

— /' pense bien/... ils étaient belges !<br />

(Dessin inédit de R. LENOIR.)<br />

TA SEULE RAISON<br />

— Tiens, vous avez donc la vue plus<br />

faible d'un œil?<br />

— Justement... du droit, à cause de ce<br />

monocle qui me gêne beaucoup!<br />

HOTEL<br />

DE LA<br />

CHASSE GARDÉE<br />

tH.OS<br />

(Dessin inédit de R. FLEURY.)<br />

LES PLAISIRS DU VOYAGE<br />

— Mais *il n'y a même pas un petit<br />

jardin !...<br />

— Oh! allez, ça ne doit pas empêcher let<br />

coups de fusil l<br />

(Dessin Inédit de CH. DE BussY.)<br />

SENSIBILITÉ<br />

— Maintenant, si vous craignez les i parasites<br />

».,.<br />

— Ohl pour ça, monsieur... j'ai la peau<br />

tellement sensible. /,,.<br />

(Dessin Inédit de J.-C. BELLAILUEJ


iiuiinH LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiii 13 iiiiiiiiiiiiiiuiiuiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir DIMANCHE-ILLUSTRÉ «"«r<br />

UN PROBLÈME BIEN DIFFICILE A RÉSOUDRE<br />

— Je voudrais passer un mois chez vous... pourriez-vous<br />

me dire le prix de la pension ?<br />

(Dessin inédit de R. SOUPAULT.)<br />

L'INVITÉ<br />

— N'oubliez pas de venir demain à notre<br />

soirée. Ma femme et mes cousines chanteront<br />

à onze heures, puis, à minuit, on soupera.<br />

— Entendu, mais je ne pourrai guère arriver<br />

qu'à minuit.<br />

(Dessin inédit de CH. DE BusSY.)<br />

L'ÉVIDENCE MEME<br />

— Toujours à te regarder dans la glace !...<br />

— Franchement, Alcide, je ne peux tout de<br />

même pas me regarder dans le fauteuil !<br />

MAUVAIS MOYEN<br />

(Dessin inédit de VARÉ.)<br />

— Veux-tu fermer ta fenêtre ! Tu ne vois<br />

donc pas qu'il pleut à torrent dehors !<br />

— Et, quand je l'aurais fermée, crois-tu<br />

qu'il ne pleuvra plus?<br />

(Dessin inédit de H. CARPENTIER.)<br />

ESTIMATION<br />

— Tenez, mon gendre, voulez-vous que je<br />

vous dise?... Eh bien ! vous ne valez pas cher !<br />

—* Quelle erreur vous faites, belle-maman !<br />

Mon patron vient justement de me donner de<br />

l'augmentation l<br />

(Dessin inédit de LA Noê.)<br />

— Parfaitement, monsieur ; veuillez attendre une minute<br />

que je fasse un petit calcul.<br />

— Faites donc...<br />

GENS ET CHOSES VUS PAR TOTO<br />

Les « chasseurs » accourent pour l'a ouverture » Vu ouverture de la pêche ».<br />

—T0T0 *?st en<br />

train de. voler»<br />

du isudre '...<br />

Un chien qui « rapporte »...<br />

S'il pleut, l'auto de papa « cluisse »<br />

3<br />

le poisson « mord »..<br />

Le roi de la « gaule<br />

-Toute Une"")<br />

tompagme dgj,<br />

-Un


tjiiiinii DIMANCHE-ILLUSTRÉ niiniiiiuniiHi •■■■■iiiniiiaiiiiiiiiiitiiiiiiK-■■••■•■•■••■•■■i>iiniiiiiiiiii>iiiiiii 14 ■■■■■■iiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii>uiiiiiiiiiiiiiuiiniiiiiiiiiii LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 ■■■■■■■■■n<br />

BRI C - A - B R A C<br />

ÉCHOS ' ET NOUVELLES DE PARTOUT<br />

WAGNER ET LE PUBLIC<br />

N sait que Bcllini fut, avec Auber, l'un des maîtres<br />

O en vogue que Wagner estimait. Etant chef d'orchestre<br />

à Riga, en 1837, c'est Norma que Wagner choisit<br />

lorsqu'il eut à donner une représentation à son bénéfice,<br />

ainsi que l'y autorisait son contrat de kapellmeister.<br />

1,'affiche de cette représentation peut passer<br />

pour une curiosité musicale ; voici quelle était sa<br />

teneur :<br />

Théâtre de Riga<br />

Samedi, n décembre 1837, première représentation,<br />

au bénéfice du soussigné, de<br />

NORMA<br />

Opéra en deux actes, de Bellini.<br />

De soussigné ne croit pas pouvoir mieux manifester<br />

son estime pour le public amateur d'art qu'en choisissant<br />

à son bénéfice cet opéra.<br />

Norma est, avant tout, parmi les créations de Bellini,<br />

un de ces opéras qui renferme les morceaux les plus<br />

mélodieux, qui réunit l'ardeur à la réalité la plus profonde.<br />

Ees adversaires les plus acharnés de la nouvelle<br />

musique italienne ont été obligés de convenir que la<br />

composition de cet opéra est sublime.<br />

La direction ayant fait tous les sacrifices pour l'interprétation<br />

et la mise en scène de cet opéra, je me<br />

permets d'inviter le public à venir assister à cette<br />

représentation.<br />

.l'espère que le public, tenant compte de la manière<br />

dont je me suis acquitté jusqu'ici de mes fonctions de<br />

chef d'orchestre, voudra bien continuer à nie conserver<br />

son indulgence et m'accorder la faveur d'assister à ma<br />

représentation à bénéfice. décembre 1837. "<br />

Riga; le 8<br />

RICHARD WAGNER, Chef d'orchestre.<br />

La Semaine Musicale.<br />

«MA TANTE » ET LES CHINOIS<br />

E Mont-de-Piété, ou, plus exactement, le Crédit<br />

L Municipal est, chez nous, une institution utile. Mais<br />

nul poète — que nous sachions — même nos nationaux<br />

Paul Valéry et Tristan Derème, n'ont songé à en vanter<br />

les charmes. ■ ,<br />

Ees Chinois, eux, l'ont fait, avec un lyrisme tout<br />

extrême oriental. .<br />

Un journal de Pékin, le Che-Kie-Wan-Poo, écrivait,<br />

récemment, ces ligues d'uue ahurissante documentation.:<br />

. ...<br />

« Peu de gens, en France, ont une maison à eux...<br />

Donc, le Français moyen n'a pas de quoi loger tout ce<br />

qui lui appartient. .De plus, il est rare que sa maison<br />

soit spacieuse et que l'air y circule librement (de là, sans<br />

doute, le caractère renfermé des occupants). Un rayon<br />

de soleil est chose rare dans les maisons de France,<br />

la conservation des étoffes, s'en trouve singulièrement<br />

compliquée ; pour les défendre contre les mites, les<br />

gens voient donc tout avantage à" les confier au Montde-I'iété.<br />

»<br />

Et notre excellent confrère céleste conclut :<br />

« A voir les Mont-de-Piété de France, on se sent<br />

enviè-de devenir Français. »<br />

Et dire que nos savants récits sur la vie chinoise<br />

ont, sans doute, la même exactitude documentaire !...<br />

La Vallée de l'Eure.<br />

J.-A. HOUDON '<br />

rx article consacré à ce grand sculpteur français<br />

D<br />

et signé A. Camoin, nous extrayons ces passages :<br />

« C'est le I ER juillet 1786 que Houdon épousa, à<br />

l'église Saint-Philippe-du-Roule, M" e Langlois, née<br />

à Amiens, dont il eut trois filles.<br />

« Au Salon de 1789, il exposa une tête d'enfant, à<br />

l'âge de 'dix mois, marbre de petites dimensions qu'il<br />

y a tout lieu d'admettre pour le portrait de sa première<br />

fille, Sabine-Marguerite-Joséphine, née le 16 mars 1787.<br />

0 Par la suite, il modela également les bustes de<br />

ses filles Anne-Ange et ÇJaudine.<br />

« En 1791, Houdon reste étranger aux rumeurs<br />

révolutionnaires et, selon ses goûts habituels, vit<br />

retiré dans son atelier, au milieu de sa famille, modelant<br />

sans relâche les oeuvres qu'il destinait au Salon<br />

de l'époque, parmi lesquelles il convient de citer les<br />

bustes de Ta Fayette, Franklin, Bailly, Necker et<br />

Mirabeau, puis un bronze, « Ea Frileuse », acheté par<br />

le roi de Prusse.<br />

« Pendant la Révolution, en dépit des circonstances,<br />

la Convention s'intéressa à ses travaux. Il exécuta une<br />

statue de la Philosophie, qui fut placée dans la salle<br />

de la Convention ; certains prétendent que cette statue<br />

fut celle de sainte Scholastique, et que, dénoncé à cause<br />

d'elle au comité du Salut Public, Houdon fut sauvé par<br />

sa femme qui eut l'idée, en changeant les attributs de<br />

la sainte, de la transformer en statue de la Philosophie.<br />

D'autres attribuent cette idée à Barrère, pour<br />

permettre à son ami de céder une œuvre qui n'avait<br />

plus sa destination.<br />

« Enfin, une lettre de Houdon, découverte aux<br />

Archives nationales, donne à croire que cette statue de<br />

la Plrlosophie fut simplement une commande- donnée<br />

par la Convention, en floréal an II.<br />

a E'époque de la Révolution et celle du Directoire<br />

passèrent, tant bien que mal pour Houdon, et, quand<br />

vint l'Empire, il fut chargé de divers travaux, notamment<br />

d'une statue de Cicéron pour le Sénat conservateur.<br />

« Il modela ensuite les bustes de l'empereur et de<br />

l'impératrice Joséphine, la statue en marbre du général<br />

Joubert, puis une figure colossale, en bronze, de Napoléon<br />

I or en costume impérial, destinée à surmonter la<br />

colonne de Boulogne.<br />

« E'œuvre de Houdon offre le plus haut intérêt, au<br />

point de vue de l'iconographie historique ; en effet, il<br />

nous a laissé les portraits d'une précision extraordinaire<br />

de personnages célèbres de son époque.<br />

MADAME<br />

Soyez prévoyante, ayez un flacon d'alcool<br />

de menthe de Ricqlè;. Les qualités hygiéniques,<br />

la saveur et le parfum agréable du<br />

Ricqlès le rendent indispensable. Grâce à sa<br />

grande concentration, son usage est économique.<br />

UN HOMME TRÈS PRESSÉ<br />

de se délivrer de ses cors aux pieds n'hésite pas : pour<br />

3 fr, 95, il achète « Le Diable » dans n'importe quelle<br />

pharmacie et, sous aucun prétexte, il ne se laisse coller<br />

un autre corricide I 11.e Diable •■■ enlève les cors en six<br />

jjurs, pour toujours. Epernay : pharmacie Wjimnann.<br />

« Sa dernière exposition eut lieu en 1814. A partir<br />

de cette date, tout porte à croire qu'il se consacra au<br />

professorat de l'Ecole des Beaux-Arts. Houdon eut<br />

sa retraite en 1823, à l'âge de quatre-vingt-deux ans,<br />

et mourut au Palais de l'Institut, le 15 juillet 1828. »<br />

LA MAISON DES CHATS<br />

Barmen de France.<br />

I JNE maison de chats vient d'être édifiée à Berlin<br />

^ comprenant le chauffage central, l'électricité, l'eau<br />

pour les bains et un terrain de... promeriade pour<br />

matous et matounes. Ce nouveau bâtiment comprend<br />

cinquante compartiments relativement vastes. Le prix<br />

de cette pension pour chat est de 90 pfennigs par jour.<br />

La société protectrice des animaux, qui présida à<br />

l'édification de cet abri pour chats de luxe, a déjà fait<br />

construire un hôtel particulier pour chiens.<br />

Tout ceci est très bien. Nous n'avons à Paris que<br />

des pensions privées pour chiens, chats et autres animaux<br />

d'agrément... pour leur propriétaire, chez des<br />

vétérinaires... ou des couciergès complaisantes.<br />

l'A beille du Centre.<br />

LES PROGRÈS DE L'AVIATION<br />

DOT-R ceux que laissent sceptiques les progrès et les<br />

1 destinées de l'aviation, nous extrayons les lignes<br />

suivantes d'un journal du mois de décembre i 837 :<br />

l'auteur parle des locomotives et de ses possibilités.<br />

« Ce serait peut-être ici le lieu de parler des vitesses<br />

que peuvent prendre les locomotives; nous nous bornons<br />

à dire que des vitesses de 20 et 25 lieues par heure<br />

(80 à 100 kilomètres) sont, en pratique; des absurdités<br />

manifestes. On s'en convaincra facilement si l'on veut<br />

remarquer que pour qu'une locomotive pût parcourir<br />

20 lieues ou 80.000 mètres par heure, en supposante ses<br />

roues de derrière un diamètre de 2 mètres, ce qui est<br />

considérable, il faudrait que ces roues fissent environ<br />

212 tours par minute ; de sorte que les pistous changeraient<br />

4<strong>24</strong> fois de direction dans le même temps, ce<br />

qui détraquerait infailliblement la machine en un<br />

temps assez court. D'ailleurs, si ces vitesses étaient<br />

jamais possibles, la charge traînée par la locomotive<br />

devrait être extrêmement faible, ce qui rendrait ces<br />

machines plus brillantes qu'utiles. Huit lieues à l'heure<br />

sont déjà une fort belle vitesse, on s'en contentera sans<br />

doute. »<br />

Ces prédictions sont extraites d'un journal scientifique<br />

de l'époque. Aujourd'hui, plusieurs trains atteignent<br />

normalement les 110 kilomètres à l'heure en<br />

transportant d'énormes, charges, et nous serions probablement<br />

aussi mal inspirés que notre ancien collègue<br />

si nous affirmions que progrès ainsi réalisé ne sera<br />

jamais dépassé.<br />

Le_ Nid.<br />

EN PATINANT<br />

UAND le prince Umberto de Savoie eut aperçu, glissant<br />

sur la glace, en ce joli coin de Suisse, la prin- J<br />

cesse Q Marie-José de. Belgique, il soupira :<br />

— Dire que je pratique tous les sports, sauf le<br />

patinage !<br />

Dès le lendemain, de très bonne heure, le prince prit<br />

sa première leçon de patinage. Tous les matins qui suivirent,<br />

il se donna tout entier à l'élégant exercice. Ses<br />

progrès furent foudroyants.<br />

Comme, par une curieuse coïncidence, le professeur<br />

du prince Umberto avait été celui de la princesse Marie-<br />

José , celle-ci fut, au jour le jour, tenue au courant.<br />

— Je crois qu'il fera le meilleur des maris ! jugea la<br />

princesse.<br />

Et voilà officiellement fiancés les deux jeunes gens.<br />

Le Petit Champenois.<br />

CHIRURGIE POUR ÉLÉPHANTS<br />

T A chirurgie soigne maintenant de singuliers clients.<br />

*-* A Colombo, un éléphant, dressé pour la chasse,<br />

ayant été blessé à l'épaule, a été l'objet d'un examen<br />

radiographique avtnt d'être mis sur la table d'opération.<br />

C'est exactement ce qu'on fait pour les hommes<br />

qui se brisent un membre.<br />

Voilà donc les éléphants traités ehirurgicalement et<br />

les rayons X lie font aucune difficulté pour pénétrer<br />

dans l'intimité de MM. les éléphants, malgré l'épaisseur<br />

de leur peau.<br />

POUR TUER LES MITES<br />

Le Clairon Républicain.<br />

N des procédés les plus efficaces consiste dans l'em-<br />

U ploi du tétrachlorure de carbone, liquide volatil,<br />

à odeur très éthérée, et qui a l'avantage d'être ininflammable.<br />

On le trouve chez les marchands de couleurs.<br />

Dans un petit flacon à large ouverture, vous introduisez<br />

un gros tampon de coton hydrophile et remplissez<br />

de tétrachlorure. Vous placez le flacon ainsi garni<br />

dans le placard dont vous voulez détruire les mites.<br />

Puis vous calfeutrez la porte soigneusement. Au bout<br />

de vingt-quatre heures, vous pouvez vous servir du<br />

placard après l'avoir bien aéré et réserver votre flacon,<br />

s'il contient encore du produit non évaporé, pour une<br />

prochaine opération, en ayant soin naturellement de le<br />

bien boucher. Eviter de respirer profondément lé tétrachlorure<br />

dont les vapeurs pourraient provoquer des<br />

maux de tête.<br />

France-Auto.<br />

UN CANOT DE SAUVETAGE COLOSSAL<br />

I E plus grand canot de sauvetage du monde vient<br />

J- 1 d'être lancé à Padstown, dans les Cornouailles.<br />

Long de 18 m. 50 et large de 5 ni. 50, il jauge 45 tonnes<br />

et peut recueillir trois cents naufragés.<br />

Ce canot insubmersible a été baptisé Princesse-<br />

Marie. U est pourvu de deux moteurs de 80 CV chacun<br />

et sa vitesse normale est de 15 kilomètres à l'heure. Les<br />

cabines étandies sont au nombre de cent et comportent<br />

des prises d'air dont l'orifice est ménagé bien au-dessus<br />

de la ligne de flottaison.<br />

Le Princesse-Marie contient deux chambres de<br />

50 à 60 passagers chacune. En outre, il peut, par temps<br />

calme, emporter sur son pont 300 autres personnes et<br />

150 par gros temps. Ses réservoirs contiennent 2.250<br />

litres de pétrole et lui assurent un rayon d'action de<br />

930 kilomètres.<br />

Quant à ses moyens de sauvetage, ils sont conçus<br />

d'après les derniers principes de la technique moderne.<br />

Projecteurs électriques, canons lance-bouées, filet<br />

d'accostage dans lequel les naufragés peuvent se jeter<br />

lorsque le navire sinistré est sur le point dé sombrer,<br />

poste émetteur et récepteur de T. S. F. et cuisine électrique.<br />

La France de l'Est.<br />

de notre manufacture ^ ,<br />

de Lisietix ^2<br />

100 Francs par Mois<br />

Rîen à payer d'avance<br />

s g VOltt ITîaiSOIl<br />

NOUS OFFRONS<br />

Le TROUSSEAU DE FAMILLE TOILES DE BRETAGNE qui vous<br />

sera livré directement de notre Manufacture de LISŒUX. Supprimant<br />

totalement l'intermédiaire, nous faisons bénéficier nos adhérents du<br />

splendide TROUSSEAU DE FAMILLE TOILES DE BRETAGNE qui a<br />

été Manufacturé à leur intention et qui a eu tous nos soins.<br />

Le TROUSSEAU DE FAMILLE TOILES DE BRETAGNE<br />

" MON DESIR " est composé de la manière suivante, et<br />

payable en 15 mensualités de 100 fr. ou au comptant 1.350 fr.<br />

SIX TRES BEAUX DRAPS, toile métisse de Bretagne<br />

supérieure, sans couture, échelle, jours 220X320.<br />

SIX TAIES D'OREILLER renforcées avec volants<br />

à jours, (ils tirés, 70X70.<br />

DOUZE TRES BEAUX TORCHONS de cuisine,<br />

qualité forte. 60 X80.<br />

UN SUPERBE SERVICE DE TABLE damassé<br />

"GRECQUES FLEURIES". 6 couverts, nappe 160x160.<br />

SIX SERVIETTES TOILETTE, tissu éponge<br />

grande taille.<br />

SIX SERVIETTES TOILETTE nid d'abeilles, très<br />

forte qualité, 60X80.<br />

DOUZE MAINS DE TOILETTE, en tissu "TÉTRA".<br />

marque déposée.<br />

UNE PIECE DE DIX MÈTRES beau shirting pour<br />

lingerie, largeur 0 m. 8y. -<br />

SIX ESSUIE-VERRES demi-fil, qualité supérieure.<br />

DOUZE GRANDS MOUCHOIRS, blanc ou couleurs,<br />

au choix, pour homme.<br />

DOUZE MOUCHOIRS, jolie fantaisie, ourlés à<br />

jours, pour dame.<br />

UNE SUPERBE COUVERTURE en laine blanche,<br />

bordée satin, pour grand lit deux personnes.<br />

UN CQUVRE-LIT JACOUARD (rangé, qualité<br />

lourde, grande taille 180 X220.<br />

TOTAL 88 PIÈCES et ajouter. la prime annoncée.<br />

Livraison franco de port et d'emballage.<br />

Tout envoi ne donnant pat satisfaction est repris dans les 4 jours qui suivent la livraison.<br />

CADEAU<br />

A l'occasion de cette Vente seosationaelle. Le Trousseau<br />

de Famille Toiles de Bretagne offre avec chaque commande<br />

une PRIME SUPERBE : U série de cinq Casseroles<br />

ALUMINIUM PUR<br />

renforcées avec manches isolants'<br />

Je soussigné, lecteur '- s L1«MCIE LLUSÎBE prie ta Manufacture de Toiles G. BONNET et EDINGER, à<br />

Lisieux (Calvados), de m'adresser son TROUSSEAU DE FAMILLE „ yng nf. n „ payable «n<br />

i ^ mensualités de Cent francs en y /oignant le Cadeau-Prime annoncé. .<br />

SIGNATURE t<br />

Adresse très lisible.<br />

DU 25 NOVEMBRE<br />

A FIN DÉCEMBRE<br />

AU PRINTEMPS<br />

DANS LES ANCIENS MAGASINS<br />

COMPLÈTEMENT TRANSFORMÉS<br />

ET RAJEUNIS S'OUVRIRA LA<br />

ORGANISÉE PAR L'ATELIER PRIMAVERA<br />

MEUBLES, CÉRAMIQUES,<br />

TISSUS d'AMEUBLEMENT,<br />

PORCELAINE, VERRERIE,<br />

LAQUES, MÉTAL<br />

ET PEINTURE SUR VERRE<br />

PRESENTATION DE 10 CABINETS<br />

DE TRAVAIL MODERNES<br />

MOIM5 CHÈRE<br />

EXCELSIOR<br />

EST LA MACHINE A COUDRE PARFAITE<br />

M C NTS ?PÎt£i 5iiSf ET MEUBLES TOOerjNE»<br />

A DC3 PRIX TPÉS AVANTAGEUX<br />

liste Jmai Bgnis a Catalogut Iraro ■■ 104. B' Sétotofut PAH15,<br />

Votre style exprïme-t-il<br />

fidèlement votre pensée ?<br />

^ous savons combien de gens, même cultivés,<br />

I ' sont parfois embarrassés par une lettre délicate,<br />

un rapport compliqué, ou regrettent de ne<br />

pas savoir rédiger agréablement un souvenir, une<br />

page de leur vie.<br />

TLS savent parler, ils parlent tous les jours, se<br />

* font comprendre, peuvent discuter, arrivent à<br />

convaincre,maiss'il est permis à la parole, rapide<br />

et passagère, de se contenter d'être à peu près correcte,<br />

l'écrit — qui doit être très clair pour éviter<br />

toute incertitude et toute demande d'explication<br />

lointaine — doit aussi sous tous les rapports, approcher<br />

de la perfection, car il dure, ildemeuresou3<br />

les yeux du lecteur, naturel critique, et il doit<br />

supporter la longue et minutieuse analyse.<br />

INTERROGEZ-vous avec sincérité. Parvenez-vous<br />

* facilement à ordonner vos idées et à les présenter<br />

logiquement, en un style limpide et précis/<br />

Votre style traduit-il fidèlement votre pensée f<br />

Êtes-vous satisfait de votre style ?<br />

ET art de la rédaction d'où dépendent peut-être<br />

C votre avenir et les satisfactions les plus substantielles<br />

de votre carrière, vous pouvez l'apprendre<br />

en peu de temps et d'une façon très<br />

complète grâce à notre enseignement basé sur<br />

une méthode nouvelle que les plus grands écrivains<br />

de notre époque ont consacrée par leur<br />

approbation sans réserve.<br />

oos trouverez l'exposé de cette méthode dans<br />

V<br />

un ouvrage que nous vous offrons gratuite-<br />

ment : LE NOUVEL ART D'ÉCRIRE<br />

Ouvrage luxueusement édité qui vous documentera<br />

de façon complète sur'le fonctionnement de nos<br />

cours et les espoirs que vous pouvez fonder sur eux.<br />

Demandez-nous cet album aujourd'hui mime ; il<br />

vous sera envoyé aussitôt.<br />

ÉCOLE A. B. C. Cours de Rédaction (Groupe 132),<br />

12, rue Lincoln, (Champs-Elysées), Paris<br />

.Ç.".*.9..y.S....?. E M A1N E<br />

ILE IWIIIIMMK<br />

MES SPORTS<br />

RÉSUME TOUTES LES<br />

GRANDES ÉPREUVES<br />

Par la plume autorisée de ses critiques,<br />

par les photos, les croquis et les caricatures<br />

de ses nombreux envoyés spéciaux.<br />

LE NUMÉRO : 75 CENTIMES<br />

Paris, 18, rue d Enghien, Paris


itiiimi 1 LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 ■■iiiiiiiiiiimiiimiii IHIIIHI iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiniiiiiii 15 iiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiHiiiiiiiiiiiHiiuiiiiiiiiiriiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiimiiiiiii. DIMANCHE-ILLUSTRÉ 7>imir<br />

Pourquoi T emploie<br />

La Poudre Tokalôn<br />

A LA MOUSSE DE CRÈME<br />

^NM JAMAIS<br />

LE NEZ<br />

BRIUANT<br />

Wffî<br />

La poudre<br />

"Tokalon. "<br />

adhère malgré<br />

le vent ou la<br />

pluie<br />

Dans la Pondre Tokalon, du cold cream<br />

très pur est battu en une jolie mousse<br />

légère comme de la plume, puis mélangé<br />

Avec la poudre aérifiée la plus fine.<br />

AU FOYER<br />

Avec 5.000 fr., payables en 12 mois,<br />

créez une petite bonneterie.<br />

Travail assuré, apprentis, gratuit.<br />

Catalogue jranco.<br />

St* TRICOTIL, 3, r. Tronchet, Paris<br />

ANÉMIÉS,,t%t,<br />

Bans force et sans courage, suivez le nouveau<br />

traitement des CHARTREUX de DURBON<br />

qui, associant le dépuratif au tonique, produit des<br />

cures surprenantes. Tisane, le flae. 14. 80. Pilules,<br />

l'étui 7. 85. Ton te9 ph Ies et Laboratoires J. Berthier, Grenoble,<br />

qui envoient brochures et attestations.<br />

P 0 * ks enfants en bas<br />

e<br />

Ph^ DANS T0VT*$|<br />

°°^ES EPICERIE<br />

LES CACHETS FLORENTINS<br />

Formule -végétale pour<br />

Notice sur demande. — La cure d'un mois : 30 francs<br />

Pharmacie HARCADET, 26, rue Mareadcl, Parla<br />

Avec un petit Jardin<br />

el 500 fr. vous gagnerez sans études 15.000 fr. par an. Travail<br />

3 heures par jour. Petits élevages, méthode américaine.<br />

F. A MB LARD (Section 581) Saint-Gaudens (Haute-<br />

Garonne). Il ne s'agit pas de la vente d'un produit. Notice gratuite.<br />

QUESTION A RÉSOUDRE<br />

Bon de Concours N° 8<br />

Si Bébé<br />

ne supporte pas Se lait<br />

ne vous alarmez pas. C'est fréquent.<br />

Demandez-nous bien vite un échantillon gratuit de<br />

farine spécialemement préparée<br />

pour les enfants en bas âge.<br />

Bébé la prendra dans son biberon, d'abord avec<br />

de leau; puis vous ajouterez 2 ou 3 gouttes de<br />

lait; au biberon suivant un peu plus, et ainsi<br />

de suite en remplaçant lentement et peu à peu<br />

l'eau par le lait. Ce moyen réussit dans la<br />

plupart des cas.<br />

Échantillon et renseignements<br />

ÉTABLISSEMENTS JACQUEMAIRE<br />

Ville franche (rUiônei<br />

LA €HA.P.SMS<br />

94, rue de la Chapelle, 94, Paris<br />

AGRANDISSEMENTS<br />

CONSIDÉRABLES<br />

pendant les travaux<br />

GRANDE VENTE RÉCLAME<br />

11*14 MOIS<br />

DECREDIT<br />

RIEN A VERSER COMPTANT<br />

1 EB VERSEMENT 1 MOIS<br />

APRÈS LIVRAISON<br />

CADEAU DE VALEUR A TOUT ACHETEUR<br />

ENVOI FRANCO DES CATALOGUES<br />

CONFECTION. 'LINGERIE, CHAUSSURES. CYCLES ET MOTOS. VOITURES<br />

D'ENFANT. PHONOS. T. S. F, CHAUFFAGE. TOUS ARTICLES.<br />

INDIQUEZ t NOM. PRÉNOMS. ADRESSE, EMPLOI, ADRESSE DE L'EMPLOI»<br />

COURTIERS A LA COMMISSION SONT DEMANDES POUR TOUTE LA FRANGE<br />

(In essai de 10 jours<br />

sans frais pour vous<br />

vous permettra d'apprécier la<br />

LAMPE TITUS<br />

à incandescence par l'essence.<br />

UNE MERVEILLE I<br />

LA PLUS BELLE<br />

LUMIÈRE.<br />

Puissante<br />

et économique<br />

San» pression,<br />

ni pompe<br />

Fonctionne<br />

tan» liquide.<br />

Garantie inexplosible.<br />

20 Modèle».<br />

CATALOGUE D FRANCO<br />

Etablissements<br />

TITO-LANDI<br />

38,bd Henri IV.PARIS<br />

II<br />

T<br />

Qualité extraaancreavecseconde F<br />

très so\ç}nrai)fieSens 27,1<br />

la mîm^mételcr "inaltérable 3&|<br />

Bracelet montre peut Homme ttïs soigné<br />

avec cuit large,gerentie^etis 50,|<br />

Braœtomoïirrep. U rDameenplaquéor,.v«<br />

rubanmo>e,soignée§«r«3P/'/e.Je/ir<br />

ènvoi contre remboursement.<br />

Horlogerie KAPELUSZ<br />

28 Kucde Rivoli.PARIS<br />

DIMANCHE-ILLUSTRE<br />

RÉTRIBUE<br />

LES PHOTOGRAPHIES<br />

QUI LUI SONT ENVOYÉES<br />

PAR SES LECTEURS<br />

DES QU'ELLES ONT ÉTÉ PUBLIÉES<br />

trv»_ /-Lfcs^t-<br />

t>a-*rw* Yi*yur* f twxcuïa twt>-C , ^ '<<br />

Le DENTOL (eau, pâte, poudre,savon) est un dentifrice à la fois souverainement antiseptique et doué du<br />

parfum le plus agréable.<br />

Créé d'après les travaux de Pasteur, U raffermit les gencives. En peu de jours, U donne aux dents une blan»<br />

cheur éclatante. Il purifie l'haleine et est particulièrement recommandé aux fumeurs. Il laisse dans la bouche ùnè<br />

sensation de fraîcheur délicieuse et persistante.<br />

Le DENTOL se trouve dans toutes les bonnes maisons vendant d* 5»ftjrturnerle et dans toutes les pharmacies^<br />

Dépôt général : Maison FRÈRE, 19, rue Jacob, Paris.<br />

CADEAU.— Il suffit de retourner à la Maison Frère, 19, rue Jacoi-, à Paris (6*), la présente annonce duj<br />

Journal le Dimanche-Illustré, sous enveloppe affranchie à 0 fr. 50, et todUjuJn'i /isiblement son nom et son adresses'<br />

pour recevoir gratis et franco un échantillon de DENTOL.


DIMANCHE-ILLUSTRÉ """ NiiniiiliiiHitiiiirii niibiniiiliuniiiiiiiiiliniiniiiuiiuiinnuii 16 iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimmniHiiiiiiiiiiiiiiimiiiiii' LE <strong>24</strong> NOVEMBRE 1929 "mm»<br />

H<br />

H<br />

m<br />

CONSTRUISEZ<br />

comme de véritables Ingénieurs<br />

E jeune Meccano possède les secrets des inventions techniques les<br />

plus merveilleuses : Canons navals, Aéroplanes, Automobiles,<br />

Ponts et beaucoup d'autres. Il sait comment elles sont construites et<br />

comment elles fonctionnent, parce qu il en construit de véritables avec<br />

sa boîte Meccano. Chaque modèle qu'il construit lui donne la joie d'une<br />

œuvre accomplie par lui-même avec ses propres mains et son cerveau.<br />

Meccano est la véritable mécanique en miniature — toutes les p.èces<br />

sont des reproductions réduites des mêm~s pièces usitées en mécanique<br />

pratique. Elles sont toutes standardisées et interchangeables, et peuvent<br />

servir à la construction de centaines de modèles variés. Vo:là pourquoi<br />

Meccano est le jouet le plus beau et le plus intéressant du monde.<br />

Meccano apporte aux jeunes gens de nouvelles surprises tous les<br />

jours, et l'amusement qu'il leur procure est illimité.<br />

Le meilleur âge pour débuter en Meccano est entre 5 et 75 ans !<br />

Aussi achetez sans retard un Meccano à votre garçon. 11 sera enchanté<br />

et vous aussi !<br />

BOITES MECCANO depuis 20 fr. jtuqu'à 2.400 fr.<br />

Jeunes Gens, demandez-nous notre Nouveau Livre gratis !<br />

Le Joust<br />

qui a rendu célèbre<br />

l'art ds l'Ingénieur.<br />

11 est plein de belles illustrations<br />

représentant les<br />

merveilleux modèles que<br />

l'on peut construire en<br />

Meccano.Toutes les boites<br />

Meccano y sont complètement<br />

décrites avec beau-<br />

coup d'autres c etails sur ce<br />

jouet. Nous vous feront<br />

parvenir à titre gracieux un<br />

exemplaire de ce nouveau<br />

livre Meccano, si vous nous<br />

indiquez 'es noms et adresses<br />

de 3 de vos camarades.<br />

Ecrivez lisiblement, et mettez<br />

comme référence le<br />

N° 39 S après votre nom.<br />

i MECCANO<br />

S 78-80, RUE RÉ3EVAL, 78-80 — PARIS (XIX e )<br />

ilIïli9iIBIBiEBIIlBlllllIHHBil<br />

Dès le début de la grossessse<br />

portez<br />

le Corcelet<br />

MOÏSE<br />

Créé pour éviter<br />

toute fatigue aux reins<br />

et aux<br />

organes créateurs.<br />

Dernière Création JUVÉNIL<br />

Notice Madrée 0.50 - Etranger 2.5^<br />

Les CORSETS JUVENIL, 3B, me Le Peletier, PARIS<br />

■<br />

A TITRE DE RËCLAME i f\ f r.<br />

m pris de la main-d'œuvre<br />

nous livrons une montre pour:<br />

Soignée, garantie 5 années (<br />

Envoi contra rembsursement. Ecrire<br />

Étab* 3 A. VICTOR, nia Amelol. PARISflt»)<br />

aux Etablissements JAMET-BUFFEREAU<br />

I 96, Bue de Rivoli, PARIS<br />

TRAITEMENT SOUVERAIN<br />

contre démangeaisons, pellicules, chute,<br />

cheveux clairsemés, gras ou secs, etc.<br />

Demandez le petit livre explicatif, envoyé<br />

gratis et franco, SŒUR HAYDÉE,<br />

17, rue des Tourneurs, Toulouse.<br />

LA JOIE A VOTRE FOYER<br />

avec 40 morceaux de musique et de chant sur grands disques artistiques<br />

double face (grand choix) et<br />

UN SUPERBE PH0N0<br />

choisi parmi différents modèles (portatifs et coffrets) pouvant jouer tous les disques aiguille et<br />

saphir garanti contre tous vices de construction et ayant une sonorité remarquable, PAYABLE<br />

£ "D AD pendant 10 mois et 2 versements de 50 francs, ou<br />

v<br />

** • r/\XV comptant avec une remise exceptionnelle. GRAND<br />

au<br />

ri | O CHOIX D'APPAREILS et disques payables par men-<br />

M ^ sualités. Offre la plus sérieuse faite par une maison établie<br />

depuis 25 mis. Chez nous confiance et garantie. Visitez sans retord nos magasins ou écriveznous<br />

de suite en joignant une enveloppe timbrée pour recevoir immédiatement nos catalogues<br />

, et tous renseignements.<br />

r<br />

Etablis 1 ' SOLEA, 33, rue ries Marais, PARIS (10°) o^Z^t^Zé,<br />

1<br />

VOULEZ-VOUS un STYLO<br />

ÉLÉGANT et pratiquement INUSABLE ?...<br />

UN PORTE-MINE automatique<br />

MODERNE ET TOUJOURS PRÊT ?...<br />

Remplissez et signez le bulletin ci-dessous et vous recevrez,<br />

dans un magnifique écrin, les deux pièces suivantes :<br />

Un Stylographe "UTIL-OR" C P Œ)<br />

à remplissage automatique, plume en or 18 carats, à pointes d'irridium inusables, et<br />

Un Porte-Mine automatique "UTILOR"<br />

à mine toujours aiguë, les deux articles tout en ARGENT MASSIF, ou en<br />

métal PLAQUÉ OR laminé, à votre choix. Article riche — Incassable —<br />

Inusable — Garanti. Gardant toujours sa valeur de métal précieux.<br />

C'EST UN ADMIRABLE CADEAU<br />

que l'on peut offrir en toute occasion<br />

FÊTES, ANNIVERSAIRES ou COMME ÉTRENNES<br />

12 MOIS DE CRÉDIT<br />

«Kg<br />

Ces deux articles comportent tous les perfectionnements de la Technique Moderne,<br />

et sont GARANTIS contre tous vices de fabrication. Ils sont livrés avec un Crédit<br />

de 12 mois, ce qui constitue la garantie la plus effective, aux conditions du<br />

BULLETIN de COMMANDE ci-dessous.<br />

BULLETIN DE COMMANDE<br />

Veuillez m'adresser la parure STYLO ET PORTE-MINE dans son écrin comme décrit dans l'annonce,<br />

en Argent* en Plaqué Or laminé* au prix de 168 îrs que je m'engage à payer tous les mois par<br />

traites de 14 f rs jusqu'à complet paiement. Port franco. Frais d'encaissement de 1 f r. par quittance.<br />

Nom Signature i<br />

Prénom ~ - - .<br />

Adresse - ~.<br />

Ville F>ép< „.„<br />

* Indiquer Argent ou Plaqué Or,<br />

DÉCOUPEZ CE BULLETIN ET L'ENVOYER A<br />

L'ÉCONOMIE PRATIQUE S.A., 15, rue d'Enghien, PARIS X e<br />

,4 msi N<br />

l\ faudtl*/*<br />

f..ce petit,pour qu'il devienne<br />

gros et fort ! Mais, pour vous,<br />

quelle fatigue que cette perte<br />

quotidienne de ' substance.'<br />

Et quel danger si vous ne<br />

reconstituez pas au fur et à<br />

mesure " les réserves * enta-'<br />

mées par quelques bonnes<br />

tasses de BANANIA, alliant<br />

à l'arôme de son cacao et à<br />

l'onctuosité de f sa | crème<br />

d'orge, la puissance nutritive<br />

inégalable de sa farine2.de<br />

banane»<br />

aùjwmmlt joui/vu COURBEVOIE (Seine!<br />

Le Giranl : H. LE PAGE. Paris. — HÉHERÏ, imprimeur, 18. rue d'Englilen.<br />

LU&TUCRV<br />

VI

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!