Les visages du cauch.. - Free

coucher et était meublé dans un style que l’on pourrait
appeler ” Walt Disney va à Versailles “: chaises dorées,
coiffeuses rococo et rideaux de brocart dans lesquels on
aurait pu tailler cinq cents uniformes neufs pour la garde du
Vatican. En d’autres termes, quantité et manque de goût.
Mais je ne me plaignais pas. Ne pas critiquer un
appartement tombé tout cuit du ciel, c’est ce que je dis
toujours, même s’il ressemble au boudoir de Marie-
Antoinette. Et encore moins faire la fine bouche devant les
2, I millions de dollars qui vont avec !
Je portai Lucy dans l’appartement et la posai sur
l’énorme canapé à rayures jaunes. Karen était assise
devant le petit secrétaire en bois de noyer dans le coin.
Elle rédigeait fébrilement des rapports sur son ordinateur
portable.
-Ah… vous êtes rentrés ! dit Karen. Je suis à vous dans
un instant… je termine l’affaire Foggia.
Je m’approchai et posai ma main sur son épaule. Nous
étions mariés depuis cinq ans maintenant, et elle était
toujours aussi jolie et frêle que le jour où elle était venue me
voir pour la première fois. Il y a certaines femmes que vous
aimez parce qu’elles sont vos amies intimes, et parce
qu’elles sont sexy et vous soutiennent. Mais j’aimais Karen
parce que je devais l’aimer. Elle était mon destin. Si Dieu
m’avait mis sur cette terre pour faire quelque chose, c’était