Les visages du cauch.. - Free
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voile lui irait très bien. Elle était très mince et très frêle pour une jeune fille de quatorze ans, avec un teint clair et de grands yeux noirs… des yeux qui étaient plutôt expressifs et rêveurs, comme sont les yeux de certains Écossais. Elle pourrait se consacrer aux malades et aux sans-logis, se dépenser sans compter, panser leurs plaies et leur apporter des verres d’eau. Le seul ennui était que les religieuses devaient renoncer aux hommes, et elle était très amoureuse de John McLeod, en première, même s’il n’avait jamais fait attention à elle (pour autant qu’elle le sache, en tout cas.) John McLeod était très grand, avait des cheveux d’un roux ardent et était capitaine de l’équipe de curling. Elle était allée le regarder jouer, et une fois elle lui avait donné un bonbon à la menthe. Il l’avait enfourné dans sa bouche et avait dit: ” M’ci “. L’autre ennui était que la prise de voile se faisait chez les catholiques alors que les Drummond étaient presbytériens depuis des générations. Elle se leva et alla jusqu’à la fenêtre. Le ciel était de la couleur d’un chewing-gum clair, et les pelouses de Charlotte Square étaient recouvertes de neige. -Qu’est-ce que tu en penses, Alice? demanda-t-elle. Quelque part dans sa tête, dissimulée dans un endroit sombre et bien protégé, Alice était toujours vivante. Gillie
savait que si jamais elle oubliait Alice, celle-ci cesserait d’exister complètement, comme si on n’avait jamais pensé à elle. Tu veux te faire religieuse? répondit Alice. Fais-le en secret. Prends le voile sans le dire à personne. -A quoi cela servirait-il ? A quoi bon prendre le voile si personne d’autre ne le sait? Dieu le saura. Consacre ta vie à servir Dieu, à vénérer la Vierge Marie, et à venir en aide à tes semblables même s’ils sont ivres sous des portes cochères, et tu seras récompensée au Ciel. -Et si John McLeod me demande d’aller au cinéma avec lui ? Dans ce cas tu pourrais renoncer à ton voeu de chasteté, juste pour un soir. Elle regardait toujours par la fenêtre, la nappe sur la tête, lorsque son père entra à l’improviste dans sa chambre. -Qu’est-ce que tu fais? demanda-t-il. Tu joues au fantôme ? Gillie retira vivement la nappe et rougit. -Ta mère voudrait que tu fasses manger Toby pendant
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voile lui irait très bien. Elle était très mince et très frêle pour<br />
une jeune fille de quatorze ans, avec un teint clair et de<br />
grands yeux noirs… des yeux qui étaient plutôt expressifs<br />
et rêveurs, comme sont les yeux de certains Écossais. Elle<br />
pourrait se consacrer aux malades et aux sans-logis, se<br />
dépenser sans compter, panser leurs plaies et leur<br />
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Le seul ennui était que les religieuses devaient renoncer<br />
aux hommes, et elle était très amoureuse de John McLeod,<br />
en première, même s’il n’avait jamais fait attention à elle<br />
(pour autant qu’elle le sache, en tout cas.) John McLeod<br />
était très grand, avait des cheveux d’un roux ardent et était<br />
capitaine de l’équipe de curling. Elle était allée le regarder<br />
jouer, et une fois elle lui avait donné un bonbon à la menthe.<br />
Il l’avait enfourné dans sa bouche et avait dit: ” M’ci “.<br />
L’autre ennui était que la prise de voile se faisait chez les<br />
catholiques alors que les Drummond étaient presbytériens<br />
depuis des générations.<br />
Elle se leva et alla jusqu’à la fenêtre. Le ciel était de la<br />
couleur d’un chewing-gum clair, et les pelouses de Charlotte<br />
Square étaient recouvertes de neige.<br />
-Qu’est-ce que tu en penses, Alice? demanda-t-elle.<br />
Quelque part dans sa tête, dissimulée dans un endroit<br />
sombre et bien protégé, Alice était toujours vivante. Gillie