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dimanche 12 décembre

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iimiitni QUATRIÈME ANNÉE : N° 198 III«M«MMII«W»I«IIMI««I»


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LE PROBLÈME DES MOTS CROISES<br />

HORIZONTALEMENT. — I, épanchement<br />

de sang à travers les tissus ; 13, conformité<br />

avec ce qui est ; 14, habitant ancien<br />

d'une région de l'Amérique du Sud ; 15,<br />

qui doit fatalement arriver; 17, quantités<br />

déterminées pour un mélange ; 18,<br />

aspect repoussant ; 20, ville d'Autriche ;<br />

21, célèbre savant français du jcix* siècle ;<br />

22, figure soutenant un ouvrage d'architecture<br />

; 25, parente ; 27, démonstratif ;<br />

29, fourrure ; 30, racine latine de plusieurs<br />

mots français ; 31, stupéfait; 33,<br />

n'emploie qu'avec réserve ; 35, plante<br />

grimpante ; 37, habitant ancien d'une<br />

région du Caucase ; 38, dignitaire de<br />

l'Eglise ; 40, retrancha ; 41, lettre grecque<br />

; 42, chancelier d'Autriche-Hongrie,<br />

XIX E siècle ; 46, habitant ancien d'une<br />

région du Nord de l'Italie; 48, salé<br />

et séché ; 49, avare.<br />

VERTICALEMENT. — î, qualité de ce<br />

Nous publierons<br />

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51 52 33 34<br />

58<br />

55 36 37<br />

39<br />

1 I I<br />

J<br />

25 26<br />

30<br />

4o 1 4, 42 43 44 45<br />

46 47 48<br />

qu! apparaît certain ; 2, un des gaz rare,<br />

de l'atmosphère ; 3, entrelaça ; 4, plante<br />

potagère ; 5, berger mythologique de<br />

Sicile ; 6, existe ; 7, princesse mytho.<br />

logique agile à la course ; 8, ville de la<br />

Russie méridionale ; 9, d'un zèle modéré<br />

; 10, préfixe ; 11, qui surviennent à<br />

un moment donné; <strong>12</strong>, mot d'enfant*<br />

16, disposeras des poissons salés en rangs<br />

Buperposés ; 19, prêtre gaulois; 21<br />

mouvement en avant ; 23, lac ; 24, négociants<br />

en certaine matière première<br />

d'habillement ; 26, matière azotée répandue<br />

dans l'organisme ; 28, cas de<br />

déclinaison ; 32, galerie d'aération d'une<br />

mine ; 34, initiales d'un célèbre peintre<br />

italien de la Renaissance ; 36, greffée-<br />

38, passage ; 39, petit fleuve ; 42, joué<br />

du tambour : 43, interjection ; 44, canton<br />

suisse ; 45, lettre grecque ; 47, terminaison<br />

de participe ; 48, possessif.<br />

la solution de ce problème dans le prochain numéro.<br />

Solution du problème des mots croisés paru dans le dernier numéro.<br />

HonrzoNTALEMENT.— 1. Triptyque ; 10. Ost ; 13, Ouverture ; 15,<br />

Ou ; 16, Initia : 17. Aère , 19, Lice ; 21, Renâcler ; 23, Calvitie ; 24,<br />

Ili; 25, Eh.; 27, Usedom; 28. Coup: 30, Erin ; 32. Armel; 34,<br />

Arsinoé ; 37. Ravi ; 39. Oa ; 40, Larmoiement ; 44, Ameuteras ; 45.<br />

Ta ; 46, Et ; 47, Sistovo ; 50. Es ; 51, Tête ; 52. Eunus.<br />

VERTICALEMENT. — l, Toui ; 2, Ru ; 3. Ivica : 4, Pénélope ; 5, Tr! ;<br />

6, Ytrium ; 7, Quiets ; 8, Uranie ; 9, Ee ; 11, Sorel ; <strong>12</strong>, Tuerie ; 14,<br />

Sac ; 18, Elimination ; 20, Ichor ; 22. Aèdes"; 25, Ecarlate ; 27, Orion :<br />

29, Umbre ; 31. No ; 33, Trotte ; 34, Averse ; 35, Rimai ; 36, Enclos;<br />

38. Aie ; 41, Amas ; 42. Muet ; 43. Esse , 48. Tu ; 49. Vu.<br />

iiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiiiiiiiiiiiiiinuiitmiiuiiiiiiim<br />

DISTRACTIONS DU DIMANCHE<br />

Voici une nouvelle série de Distractions du Dimanche pour lesquelles nous offrons à ceux de nos lecteurs qui<br />

les auront toutes résolues, des cadeaux de Valeur. Cette série a paru ou paraîtra dans les numéros des 5, <strong>12</strong><br />

et 19 <strong>décembre</strong>. Si toutes les solutions n'étaient pas données, nous enverrions des cadeaux à ceux de nos lecteurs<br />

dont le nombre de réponses exactes se rapprocherait le plus du maximum. Les solutions de tous les problèmes<br />

du mois devront être mises à la poste EN BLOC, ET SOUS LA MÊME ENVELOPPE, seulement à partir du <strong>dimanche</strong><br />

19 <strong>décembre</strong> et jusqu'au samedi 25 <strong>décembre</strong>, au plus tard, pour Paris et les départements ; jusqu'au samedi<br />

1" janvier pour les pays plus éloignés et la Corse, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc. Les réponses qui seront<br />

déposées à la main dans nos bureaux, seront annulées. Nous publierons, le 30 janvier, les noms des bénéficiaires.<br />

i; - MOTS TRANSFORMÉS<br />

On donne les phrases suivantes :<br />

Celle dame a trouvé une — adroite, vive et discrète.<br />

Lassée du monde et accablée d'épreuves, elle a voulu<br />

devenir —.<br />

A ce spectacle, les assistants — leurs protestations.<br />

Altérés par cette longue marche, ils — en un instant le<br />

vin qu'on leur versa.<br />

Ce ne sont pas les excès qui l'ont conduit à ce triste état<br />

car il s'est toujours montré—.<br />

Ils n'ont pas l'habitude des affaires et s' — dans des<br />

démarches et des négociations dont ils auront dumalàse tirer.<br />

Je veux rester en bons termes avec tout le monde, mais je<br />

ne souffrirai pas, cependant, que mes collègues — sur mes<br />

attributions.<br />

Dans chaque phrase, écrire 6 la place du tiret un mot qui complète<br />

le sens. Les sept mots ainsi écrits sont tels que chacun d'eux<br />

est formé exactement des mêmes lettres que le précédent (dans un<br />

autre ordre), à l'exception d'une seule lettre qui diffère.<br />

II. - FANTAISIE COLORÉE<br />

f'HERCHER des mots signifiant : Volonté, angles, grand<br />

affluent du Danube, titre féodal, grande préfecture de<br />

France, marche, passés sous silence, petit et mince.<br />

A chacun de ces mot- ajouter le nom d'une couleur ; mélanger les<br />

deux mots ain-i réunis et en former, par anagrammes, de nouveaux<br />

mots qui signifieront :<br />

Massacreur ; amenés à une autre religion ou à une autre<br />

doctrine ; hâterons ; dispose de nouveau dans les dispositions<br />

voulues pour fonctionner ; grand insecte volant ;<br />

donner son assentiment ; étui garni d'instruments ; entiché.<br />

Les initiales de ces nouveaux mots, lues à la suite, donneront le<br />

nom d'une autre couleur.<br />

Vous qui aimez tant chaque semaine lire ses exploits,<br />

vous serez ravis de trouver réunies en volume<br />

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.niniiiiir, LE <strong>12</strong> DÉCEMBRE 1926 iiiiiiiiijhiMiiiîùiitifciiHiîiiiiiiii iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiWminiiiiiihiiii'uiii 3 iiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiniiiiiiiiLainiiiîiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiii QUATRIÈME ANNÉE : N° 198 ■HWH<br />

N<br />

ENTRE NOUS<br />

OUS voici entrés dans le mois des jouets.<br />

Mais, peut-être, pourrait-on aisément<br />

démontrer que ce mois dure toute<br />

l'année... Des jouets ? Nous en achetons,<br />

nous en cassons sans cesse, que nous soyons<br />

petits ou grands : seulement, pour les grands,<br />

ils coûtent plus cher sans être, d'ailleurs,<br />

plus solides ni plus amusants que ceux du<br />

bazar.<br />

Les jouets n'ont guère changé depuis qu'il<br />

y a des enfants et qui s'amusent... On a<br />

retrouvé à Pompéi des osselets avec lesquels<br />

se récréaient les petites contemporaines de<br />

Pline l'Ancien ; les mausolées égyptiens<br />

contenaient des pantins qui, sans doute,<br />

distrayaient les moutards des pharaons, et<br />

qui sait si les figurines grossières récemment<br />

découvertes au fond des cavernes, n étaient<br />

pas les poupées des fillettes préhistoriques ?<br />

Vous me direz :<br />

— Et les jouets scientifiques, les locomotives<br />

qui roulent, les sous-marins qui<br />

plongent, les constructions métalliques pour<br />

ingénieurs en herbe ?<br />

Ce ne sont là, me semble-t-il, que des perfectionnements,<br />

des adaptations modernes<br />

d'une vieille idée... Il y a toujours eu des<br />

jouets scientifiques, mais la science a progressé<br />

: le principe est le même et la compound<br />

miniature n'est que la sœur cadette<br />

du carrosse de Lilliput que l'infante du<br />

XVII E siècle admirait à l'Escurial.<br />

Il n'y a rien de nouveau sous le soleil qui<br />

éclaire le royaume des jouets : nous avons<br />

peut-être inventé pas mal de moyens de nous<br />

ennuyer, mais notre imagination n'a rien<br />

trouvé d'inédit pour nous distraire.<br />

A & A<br />

CERTAINS jouets passent de mode parce que<br />

les idées, les goûts, les mœurs ont changé.<br />

Ainsi, les marchands signalent la décadence<br />

des soldats de plomb : ce désarmement,<br />

qui ne suffit peut-être pas, est un succès<br />

pour la Société des Nations ! Nos petits<br />

neveux, conquis, sans doute,aux idées pacifistes,<br />

ne prennent plus aucun plaisir à faire<br />

évoluer des militaires... Pourvu qu'aucun<br />

novateur n'ait la fâcheuse inspiration de<br />

créer des bourgeois et des révolutionnaires<br />

de plomb, avec des barricades comme<br />

accessoires !<br />

L'enfant aux yeux bleus ne veut plus de la<br />

poudre et des balles. Quand on lui propose<br />

un équipement militaire, il répond :<br />

— Non, j' veux une "panopie " de chef<br />

de gare !<br />

Le " chef de gare " avec sa casquette'<br />

blanche brodée d'or, sa redingote et son<br />

sifflet est très demandé... C'est très flatteur<br />

pour ce personnage ferroviaire, mais c'est<br />

bien ennuyeux pour nos oreilles.<br />

Les jeunes couches font aussi grand succès<br />

au " jockey " — gare à la cravache ! — : , au<br />

pompier dont la lance peut malheureusement<br />

s'ajuster au robinet de la cuisine, au garçon<br />

de recettes avec un bicorne et une sacoche,<br />

au conducteur de tramway avec une boîte<br />

à tickets multicolores, voire à l'académicien,<br />

dont l'habit est brodé depinards et 1 epée<br />

de fer blanc agrémentée d'une rigole pour<br />

le sang. Bref, c'est la passementerie civile<br />

qui l'emporte...<br />

A A A<br />

LES fillettes, il est vrai, sont restées fidèles<br />

à la poupée de leur mère. C'est, sans<br />

doute, parce que leur sexe est plus traditionaliste<br />

que celui d'en face.<br />

Dis-moi avec quoi tu joues et je te dirai<br />

qui tu es.<br />

Le monde des jouets, c'est aussi l'humanité<br />

avec ses toquades, ses ambitions, ses<br />

instincts, son idéal... Aux approches de la<br />

Noël, un bazar est symbolique et représentatif<br />

de notre société : l'histoire du jouet à<br />

travers les âges, tous les âges, c'est l'Histoire<br />

même.<br />

Ne sommes-nous pas des jouets, des pantins<br />

dont une main invisible tire la ficelle ?<br />

JEAN STYLO.<br />

NCHE-lLLUSTR<br />

REFLEXIONS DU DIMANCHE<br />

L'HOMME ne vivra pas de pain seulement,<br />

mais principalement de phrases' toutes<br />

faites, disait un philosophe humoriste.<br />

C'est là un fait troublant. Le cliché, la phrase<br />

connue, c'est de la pensée toute faite, et beaucoup<br />

de gens la préfèrent à la leur propre.<br />

Ce que je dis là, naturellement, ne se rapporte<br />

ni à vous ni à moi, mais seulement aux autres<br />

gens.<br />

Des foules entières vivent et meurent dans la foi<br />

complète en une chère petite phrase toute faite,<br />

qui n'est pas vraie du tout, ou bien, ce qui est pire,<br />

qui est à moitié vraie. La plupart des proverbes<br />

ne sont que du bromure intellectuel en conserve.<br />

A de certains moments, surtout dans les instants<br />

de crise, il se trouve que le contraire du vieux<br />

proverbe, tel que vous le citent les gens prétendus<br />

sages, est plus vrai que le proverbe lui-même.<br />

Voici quelques-unes de ces phrases toutes<br />

faites, plates et molles, que j'ai recueillies ces<br />

jours derniers. On m'en a cité une ou deux, j'en<br />

ai trouvé qui se promenaient dans les colonnes<br />

des journaux, d'autres dormaient tranquillement<br />

dans les pages d'un livre.<br />

Rien ne peut être fait sans organisation. "<br />

Ce qui est vrai, c'est que si dans un certain<br />

genre de travail à grand rendement, l'organisation<br />

est une chose bonne, et même nécessaire, il y a<br />

de certains résultats désirables que les efforts<br />

organisés ne sauraient jamais atteindre. Il y<br />

aurait beaucoup à dire dans ce sens lorsqu'il<br />

s'agit, par exemple, d'éducation, de charité, ou<br />

de travail ecclésiastique.<br />

Le sexe faible. " Un cliché qui résume une<br />

illusion dangereusement vraie. En effet, l'homme<br />

qui se trouve trop sûr d'être plus fort qu'une<br />

femme, généralement marche à sa perte.<br />

Pour arrêter cette Vague de crimes, il faut<br />

que les lois établissent des châtiments plus sévères."<br />

L idée que " le châtiment doit être proportionné<br />

au crime " et que l'on arrivera par la sévérité à<br />

étouffer le crime, appartient à l'état de demicivilisation.<br />

Avez-vous jamais remarqué que la<br />

différence fondamentale entre l'Ancien et le<br />

Nouveau Testament consiste dans l'abandon de<br />

l'idée de châtiment ? ." Œil pour œil, dent pour<br />

dent " est remplacé par " Présente l'autre joue ".<br />

Nous devons toujours nous efforcer de faire<br />

du bien à notre prochain, et l'aider en toute<br />

occasion. ' Encore un cliché auquel il est bon de -<br />

ne pas se conformer constamment sans réfléchir.<br />

C'était, je crois, ce philosophe ermite de Thoreau<br />

qui disait que s'il apercevait quelqu'un venant à<br />

lui dans l'intention de lui faire du bien, il prendrait<br />

immédiatement ses jambes à son cou pour se<br />

sauver.<br />

Ce qu'un homme peut faire de mieux pour<br />

les autres, c'est de s'efforcer à la justice et de<br />

travailler à l'avènement de la justice sur la terre.<br />

Le commerçant ou l'industriel qui fournit du<br />

travail à cent chefs de famille est plus grand que<br />

le-capitaliste qui fait l'aumône à un millier.<br />

Il est humain de se tromper. ' Ce n est pas<br />

l'erreur qui est particulière à l'être humain ; les<br />

bêtes aussi se trompent. Ce qui est spécialement<br />

humain, c'est de reconnaître qu'on a fait une<br />

erreur et de la regretter.<br />

A A A<br />

T E seul problème véritable que nous ayons à<br />

affronter en ce bas monde est celui-ci : nous<br />

maintenir en état de plénitude. La vacuité, le<br />

néant, voilà le seul malheur, le seul péché. Les<br />

tornades sont causées par le vide aérien ; les<br />

vices sont causés par le vide spirituel ; les crimes<br />

sont de véritables tempêtes cérébrales.<br />

Pour rendre un homme heureux, comblez ses<br />

mains de travail ; son cœur, d'affection ; son<br />

esprit, de buts ; sa mémoire, de connaissances<br />

utiles ; son avenir, d'espoirs et son estomac,<br />

d'aliments. Le démon ne pénètre point chez un<br />

homme à qui il a été donné de remplir tout cela.<br />

Le meilleur moyen de chasser les pensées coupables,<br />

les mauvais instincts est de bien garnir<br />

toutes' nos cases et de placer en bonne lumière<br />

l'écriteau " rien à louer ".<br />

Selon la parole d'un grand prédicateur, un<br />

homme a gâché sa vie, quand, l'ayant passée à<br />

faire fortune, il s'aperçoit qu'il a perdu le pouvoir<br />

d'éprouver aucune jouissance.<br />

Spinoza, après avoir refusé une fortune qui lui<br />

eût permis de mener une vie plus adéquate à ses<br />

goûts, écrivait : " Aimer seulement le périssable<br />

signifie querelle, envie et crainte ; tandis qu'aimer<br />

l'éternel emplit l'esprit de pure joie et le libère du<br />

chagrin.<br />

Seul l'Infini peut emplir l'âme infinie de<br />

l'homme. Et, certes, on a pu dire raisonnablement<br />

que certains êtres vivent avec une intensité<br />

dix fois supérieure à celle de la moyenne des<br />

humains. FRANK CRÂNE.<br />

LA SEMAINE PROCHAINE<br />

LUNDI 13 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h. 37 - coucher : 15 h. 52.<br />

Lever de la lune : 13 h. 11 - coucher : 0 h. 10.<br />

Le jour décroît :1m. matin ; stationnaire soir.<br />

Sainte LUCE : 347 e jour + 18.<br />

Courses hippiques à Enghien.<br />

MARDI 14 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h. 39 - coucher : 15 h. 52.<br />

Lever de la lune : 13 h. 34 - coucher : 1 h. 27.<br />

Le jour décroît : 1 m. matin ; stationnaire soir.<br />

Saint NlCAlSE : 348 e jour + 17.<br />

Courses hippiques à Vincennes.<br />

MERCREDI 15 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h. 39 - coucher : 15 h. 52.<br />

Lever de la lune : 13 h. 58 - coucher : 2 h. 45.<br />

Lé jour décroît : 1 m. matin ; stationnaire soir.<br />

St MESMIN, QUATRE-TEMPS : 349 e jour + 16.<br />

JEUDI 16 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h. 40 - coucher : 15 h. 53.<br />

Lever de la lune : 14 h. 24 - coucher : 4 h. 2.<br />

Le jour décroît : 1 m. matin ; croît 1 m. soir.<br />

Sainte ADÉLAÏDE : 350 e jour + 15.<br />

Les Maoris à Pau.<br />

Courses hippiques à Vincennes.<br />

r<br />

VENDREDI 17 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h. 40 - coucher : 15 h. 53.<br />

Lever de la lune : 14 h. 55 - coucher : 5 h. 19.<br />

Le jour reste stationnaire.<br />

Ste OLYMPE, QUATRE-TEMPS : 351 e jour + 14.<br />

SAMEDI 18 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h. 41 - coucher : 15 h. 53.<br />

Lever de la lune : 15 h. 32 - coucher : 6 h. 33.<br />

Le jour décroît ■; 1 m. matin ; stationnaire soir.<br />

St CATIEN, QUATRE-TEMPS : 352 e jour + 13.<br />

Courses hippiques à Vincennes.<br />

DIMANCHE 19 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h. 42 - coucher : 15 h. 53.<br />

Lune : (P. L., 6 h. 9), 18 h. 16 - couch.: 7 h. 42.<br />

Le jour décroît : 1 m. matin ; stationnaire soir.<br />

Saint TlMOLÉON : 353 e jour + <strong>12</strong>.<br />

Football : Championnat de Paris, à Buffalo,<br />

Stade Français contre Red Star ; à<br />

Vigo, Espagne-Hongrie.<br />

Rugby : Quillan contre Olympique de Marseille<br />

; Scuf contre Racing Club de France.<br />

Courses hippiques à Vincennes.<br />

AUJOURD'HUI DIMANCHE <strong>12</strong> DECEMBRE<br />

Cross-country : Challenge du Mans, au Mans. — Cyclisme : Vel' d'Hiv'.— Football<br />

: Championnat de Paris. — Rugby, : Les Maoris, à Toulouse; à Colombes,<br />

Racing-Primevères ; Jean-Bouin, C. A. S. G.-Stade Français. — Hockey :<br />

Championnat de Paris, première série. — Baskett-ball : Deuxième tour du<br />

Championnat de France.— Courses hippiques à Auteuil (Prix Maubourguet).<br />

J<br />

SOYONS AU COURANT...<br />

... d'un nouveau don pour le prêt d'honneur<br />

aux étudiants<br />

LE conseil de l'université de Paris, au cours<br />

de sa dernière séance, a eu la satisfaction<br />

d enregistrer plusieurs donations importantes<br />

faites à nos Facultés par de hautes personnalités<br />

qui, dans les difficultés actuelles, considèrent<br />

comme un noble devoir pour la fortune<br />

privée d'encourager les recherches de nos<br />

savants et les travaux de nos étudiants.<br />

Il s'agit d'abord de 25.000 dollars, soit plus<br />

de 500.000 francs .offerts par M. Lee Kohns de<br />

New-York en vue de la création d'une chaire<br />

de l'histoire et de la civilisation américaine?.<br />

C'est ensuite M. Jean Sauberan qui ajoute<br />

un nouveau million aux deux millions qu'il a<br />

déjà affectés à l'attribution des prêts d'études<br />

en faveur de notre jeunesse universitaire.<br />

On sait que la Chambre des députés a inscrit<br />

de son côté au budget une somme de deux<br />

millions pour l'office national des prêts d'honneur.etces<br />

initiatives privées et parlementaires<br />

soulignent l'efficacité que présente l'aide<br />

apportée par les prêts d'honneur aux étudiants<br />

méritants et sans fortune.<br />

Une troisième donation, faite par le comte<br />

de Laborde, membre de l'Institut, consiste dans<br />

la remise d'une collection de <strong>12</strong>.000 fiches concernant<br />

les artistes vivant aux XVI E , XVII E et<br />

XVIII E siècles. Cette collection s'ajoutera à celles<br />

que renferme la bibliothèque d'art et les chercheurs<br />

y trouveront la documentation la plus<br />

précise sur la vie des artistes et des artisans au<br />

cours des grands siècles de notre histoire.<br />

... de la plus forte cote de la saison de<br />

courses<br />

LA saison des courses d'hiver, qui va se<br />

clôturer, aura vu la plus forte cote enregistrée<br />

cette année et, d'ailleurs, depuis longtemps.<br />

Récemment, en effet, sur le champ de<br />

courses d'Auteuil, un extrême outsider, York. II,<br />

à M. Jean des Forts, monté par le jockey<br />

D. Lescalle, a gagné le prix de la Vallée. Il<br />

s en est fallu de peu, une demi-tête, qu'il ne<br />

fût battu par le favori, mais il a rapporté la<br />

coquette somme de 5.822 francs pour 10 francs,<br />

au pesage. York. II n'avait eu que vingt et un<br />

preneurs au guichet du mutuel. Il n'a donné, il<br />

est vrai, que 880 francs pour 5 francs à la<br />

pelouse, où ceux qui avaient escompté son<br />

succès possible étaient évidemment plus nombreux<br />

qu'au pesage. Mais le record du pari<br />

mutuel est toujours détenu par La Manche<br />

qui, à Maisons-Laffitte, avait rapporté plus de<br />

6.500 francs... à son unique parieur.<br />

... du retour de Bicot au théâtre<br />

COMME l'année dernière, Bicot, président<br />

de Club, le grand ami de nos jeunes lecteurs,<br />

va paraître sur la scène. En effet, le<br />

théâtre du ' Petit Monde ' inaugurera sa saison<br />

au théâtre de la Madeleine, le jeudi 16 <strong>décembre</strong>,<br />

avec un nouveau "Bicot", qui s'appellera,<br />

cette année, Bicot et Suzy.<br />

Cette nouvelle comédie, dont le sujet est<br />

particulièrement émouvant et riche en péripéties,<br />

connaîtra, sans doute, encore un plus<br />

gros succès que le ' Bicot " de l'an dernier...<br />

Un acte se passe dans un magasin de jouets,<br />

et Bicot, une fois de plus, connaîtra la gloire<br />

en compagnie de sa sœur Suzy, pour le plus<br />

grand plaisir des enfants de Paris...<br />

On dit merveille des tableaux qui seront<br />

représentés ainsi que du petit bonhomme qui<br />

représentera Bicot et qui est tout à fait à<br />

l'image de notre héros.<br />

Nos lecteurs trouveront, ci-dessous, un bon<br />

de réduction sur le prix des places.<br />

Détacher ce coupon et le présenter au contrôle *<br />

THÉÂTRE^ D<br />

BILLET À PRIX. RÉDUIT<br />

permettant aux lecteurs de Dimanche-Illustré d'assister, en<br />

bénéficiant d'un tarif spécial, aux représentations de<br />

BICOTetSUZY<br />

Comédie inédite en 4 actes<br />

de THÉRÈSE LENOTRE et PIERRE HUMBLE<br />

d'après les aventures de Bicot, publiées par Dimanche-Illustré<br />

et qui auront lieu au<br />

THÉÂTRE de la MADELEINE, 19, rue deSurène,<br />

les 16,23, 27, 28, 29, 30 et 31 DÉCEMBRE, à 15 heures.<br />

Contre présentation de ce bon au contrôle du théâtre, Il<br />

sera perçu {dans la limite des places disponibles) ;<br />

A rOrchestre : <strong>12</strong> fr. par place<br />

A la Corbeille : S fr. »<br />

Au Balcon : 5 fr. »<br />

> Location au Théâtre de la Madeleine, de II à 19 heures


munit DIMANCHE-ILLUSTRÉ ■■■■••iiii>i>niiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiMiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiin 4 iniiininiiiiiH iiiiiiiiiiiiimiii i iiiHiiiiiffiiiiiiiinii»""""»""» LE <strong>12</strong> DÉCEMBRE 1926 un<br />

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saison, est vendu par pièces séparées dont vous trouverez<br />

le détail et les prix dans le catalogue.<br />

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Hiiuiiir L£ <strong>12</strong> DËCEMBRE 1926 MMiiMiiiiuiiiiraimiiiiiiinuiuiHiiiiju iiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiii iiiiiiniii 5 uitiBiiii iiiiiiimiiii iiiiiiiuii iiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiu iiiiiiiiiiiiuii DIMANCHE-ILLUSTRÉ ■■»"""<br />

U début de novembre 1790, débary0\\<br />

quait au port de Toulon, venant<br />

Il \\ de la Martinique, une dame et<br />

une fillette de sept ans. C'étaient<br />

une mère et son enfant. Toutes<br />

deux semblaient craintives et elles<br />

avaient de bonnes raisons d'avoir peur, ces deux<br />

pauvres petites créoles, chassées de leur île<br />

fortunée par la révolution, et qui, à leur arrivée<br />

sur la terre de France, y trouvent également<br />

la révolution. La mère était Joséphine de<br />

Beauharnais, petite-fille du gouverneur des Iles<br />

sous le Vent, et l'enfant, Hortense de Beauharnais,<br />

dont nous allons résumer la romanesque<br />

existence.<br />

M me de Beauharnais, à son arrivée en<br />

France, se rendit à Fontainebleau où elle<br />

retrouva son mari, qui occupait à ce moment<br />

une situation en vue, puisqu'il était président<br />

de l'Assemblée constituante.<br />

Les parents, vu les difficultés de l'époque,<br />

décidèrent de mettre tout de suite la petite<br />

Hortense en pension au couvent de l'Abbayeau-Bois,<br />

pour la soustraire au danger qui pouvait<br />

la menacer. Elle ne resta pas longtemps,<br />

d ailleurs, dans ce couvent d'où on la retira un<br />

jour brusquement, car ce jour était le 10 août :<br />

on attaquait les Tuileries, et, peu de temps<br />

après, les couvents et les collèges étaient détruits.<br />

L ancien président de l'Assemblée<br />

constituante avait été nommé général et il<br />

commandait l'armée du Rhin. Un décret qui<br />

excluait les nobles de l'armée lui retira brusquement<br />

ce commandement et l'officier, déchu,<br />

fut obligé d'aller enterrer son activité dans ses<br />

terres.<br />

Il ne resta, d'ailleurs, pas longtemps dans cette<br />

retraite car, bientôt, il était arrêté et enfermé<br />

à la prison des Carmes. Sa femme fut également<br />

arrêtée quelques jours plus tard. Un<br />

matin, la petite Hortense, à son réveil, apprenait<br />

que sa mère était venue l'embrasser sans<br />

vouloir qu'on la réveillât et avait été ensuite<br />

conduite à son cachot. Que restait-il comme<br />

seul appui à la fillette ? Son frère, un gamin de<br />

douze ans, qui, très courageusement, fit des<br />

démarches, inutiles d'ailleurs, pour essayer de<br />

sauver ses parents. Un décret vint à paraître,<br />

ordonnant à tous les enfants des nobles d'apprendre<br />

un métier et le jeune de Beauharnais<br />

choisit celui de menuisier. Du fond de son<br />

hôtel de la rue de la Pépinière, la petite Hortense,<br />

de plus en plus apéurée, assistait ainsi<br />

sans les comprendre à tous les grands événements<br />

de la Révolution.<br />

LE 9 Thermidor arriva enfin. Une dame<br />

voilée se présenta un jour à Hortense. ; elle<br />

caressa l'enfant, la rassura, lui annonça que<br />

sa mère, grâce à elle, allait être libérée. Cette<br />

femme bienfaisante, c'était Mme Tallien. En<br />

effet, quelques jours plus tard, le 18 thermidor<br />

an XII, Joséphine rentrait dans sa<br />

maison. En même temps que Joséphine de<br />

Beauharnais, avait été également libéré le<br />

général Hoche. Ce général avait été l'ami du<br />

père d'Hbrtense et, quand il reprit du service<br />

à sa sortie de prison, il demanda à emmener<br />

avec lui à l'armée de Vendée le jeune de<br />

Beauharnais. Tel fut le début d'Eugène<br />

dans la carrière militaire. Pendant ce temps,<br />

Hortense était mise en pension à Saint-<br />

Germain, chez Mme Campan, ancienne femme<br />

de chambre de Marie-Antoinette, qui avait<br />

ouvert dans cette ville uné maison d'éducation.<br />

La jeune fille sortait quelquefois de cette<br />

pension. Nous la voyons ainsi, un soir, allant<br />

avec sa mère en soirée chez Barras. Cette<br />

soirée, d'ailleurs, devait décider à la fois de la<br />

vie d'Hortense et de celle de sa mère. Et voici<br />

comment elle la raconte dans ses Mémoires :<br />

" La société réunie par Barras était très<br />

nombreuse. A table, je me trouvais placée,<br />

entre ma mère et un général qui, pour lui<br />

parler, s'avançait toujours avec tant de vivacité<br />

et de persévérance, qu'il me forçait à me<br />

reculer. Je considérais ainsi, malgré moi, sa<br />

figure qui était belle, forte, expressive, mais<br />

d'une pâleur remarquable. Il parlait avec feu<br />

et paraissait uniquement occupé de ma mère.<br />

Cet officier, c'était le général Bonaparte. "<br />

En dépit de l'opposition sourde mise par<br />

Hortense et son frère à un nouveau mariage,<br />

Joséphine se décida à accorder sa main à Bonaparte,<br />

le 19 ventôse an IV, époque à laquelle<br />

celui-ci venait d'être nommé général en chef de<br />

l'armée d'Italie.<br />

Ce fut pour lui ensuite l'étourdissante carrière,<br />

les bulletins de victoire presque quotidiens,<br />

qui faisaient dire, un jour, à Hortense par<br />

sa maîtresse de pension :<br />

— Vous avez de la chance d'avoir pour<br />

beau-père un général qui fait tant de conquêtes.<br />

— Il y en a, cependant, une que je ne lui<br />

LES ROMANS DE LA VIE<br />

LA REINE HORTENSE<br />

par JULES C H A M C E L<br />

C'était une petite créole qui, réfugiée *en France, devait<br />

connaître les plus hautes destinées. Jules Chahcel nous en<br />

retrace, dans celte page, l'émouvante existence.<br />

pardonne pas, répondit l'enfant : celle de ma<br />

mère I<br />

Quelques mois plus tard, le général Bonaparte<br />

revenait d'Italie et s'installait rue Chantereine,<br />

dans la maison de Joséphine. Hortense,<br />

toute heureuse de revoir sa mère, souffrait<br />

cependant en constatant le bouleversement<br />

apporté dans la maison, autrefois si tranquille,<br />

par la présence du vainqueur d'Italie. " Quel<br />

changement, écrit-elle, dans notre petite<br />

demeure ! Elle était alors remplie de généraux,<br />

d'officiers; les sentinelles avaient peine à<br />

repousser le peuple et les personnes de la<br />

société impatientes et avides de voir le général<br />

victorieux. "<br />

Mais voici que Bonaparte part à nouveau<br />

pour l'Egypte en emmenant le frère d'Hortense.<br />

Joséphine accompagne à Toulon son mari et<br />

son fils, laissant Hortense en pension chez<br />

M ma Campan, en compagnie de Caroline,<br />

sœur de Bonaparte; et voici la façon char-<br />

prendre un époux selon son goût, mais plutôt<br />

selon la raison d'Etat. Ce fut ainsi que sur<br />

l'ordre exprès de Bonaparte, elle dut épouser<br />

Louis, frère du consul. Ni l'un ni l'autre des<br />

deux époux ne désiraient cette union, mais il<br />

fallut obéir.<br />

Un mariage conclu dans de semblables<br />

conditions tourne rarement bien, surtout quand<br />

il est imposé à une jeune femme tendre, romanesque<br />

et ardente comme l'était la fille de<br />

Joséphine. Malgré ces principes de désunion<br />

entre les deux époux, ils eurent tout de même<br />

deux garçons en deux ans : Napoléon-Charles,<br />

né le 10 octobre 1804, et Napoléon-Louis. Son<br />

mari ayant été nommé roi de Hollande, Hortense<br />

fut obligée, malgré de nombreuses hésitations,<br />

d'aller rejoindre son royaume avec<br />

son mari. Il faut croire que la fille de Joséphine<br />

n'était pas faite pour être reine, car son premier<br />

contact avec la Hollande fut désastreux.<br />

Le pays lui parut hostile et surtout il lui fut<br />

LA REINE HORTENSE, MÈRE DE L'EMPEREUR NAPOLÉON III<br />

mante et romanesque, dont ces deux jeunes<br />

filles eurent connaissance des événements du<br />

18 Brumaire.<br />

" Dans la nuit du 18 brumaire, écrit Hortense,<br />

le général Murât, en vrai chevalier<br />

amoureux de Caroline, nous expédia quatre<br />

grenadiers de la garde qu'il commandait. Ces<br />

soldats étaient chargés de nous apprendre ce<br />

qui s'était passé à Saint-Cloud et l'élévation<br />

du général Bonaparte au Consulat. On se<br />

figure, ces quatre grenadiers frappant au milieu<br />

de la nuit aux portes d'un couvent de femmes.<br />

C'était charmant peut-être, mais l'austère<br />

M rae Campan n'oublia jamais ce grave manque<br />

de correction et elle le note dans ses souvenirs.<br />

"<br />

Après la révolution du 18 Brumaire, le<br />

consul était allé s'établir au Luxembourg. Il ne<br />

resta pas longtemps dans ce palais et vint<br />

bientôt s'installer aux Tuileries. Hortense fut<br />

fortement impressionnée par la réflexion que<br />

cette installation attira à sa mère :<br />

— Je ne suis pas heureuse, dit celle-ci à sa<br />

fille. Je pense à Marie-Antoinette.<br />

Mais voici que, bientôt, se pose pour Hortense<br />

la grave question du mariage et cette<br />

idée fut d'abord assez plaisante à la jeune<br />

fille. Elle dut bientôt se rendre compte, à certaines<br />

allusions du Premier Consul, qu'elle<br />

ne devait pas se leurrer sur U possibilité de<br />

impossible de supporter dans l'exil l'humeur<br />

chagrine et fantasque de son mari. Pour<br />

comble de malheur, elle perdit son fils aîné<br />

à la suite d'une courte maladie et quitta la<br />

Hollande pour aller promener son chagrin dans<br />

les Pyrénées. Puis elle revint à Paris et s'installa<br />

dans son hôtel de la rue Cérutti, sans<br />

songer un instant à retourner dans cette<br />

Hollande abominée, à côté de son mari<br />

odieux.<br />

A Paris, vivant dans un milieu d'artistes, elle<br />

mena enfin la vie qui lui plaisait, faisant de la<br />

peinture, composant des romances dont une<br />

au moins, la fameuse Partant pour la Syrie, est<br />

devenue par la suite une sorte de chant<br />

national. Le 20 avril 1808, elle donnait encore<br />

le jour à un troisième fils, Charles-Louis<br />

Napoléon, qui devait être, plus tard, l'empereur<br />

Napoléon III.<br />

Les projets de divorce, qui hantaient depuis<br />

assez longtemps déjà l'esprit de Napoléon,<br />

prirent soudain plus d'importance à la suite<br />

d'un incident en apparence insignifiant, mais<br />

qui, en réalité, décida l'Empereur encore<br />

hésitant. Dans une fête intime, de jeunes<br />

militaires, les camarades d'Eugène de Beauharnais,<br />

frère d'Hortense, s'étaient amusés à<br />

acclamer leur jeune camarade comme le successeur<br />

de Napoléon. L'Empereur, en apprenant<br />

cet incident, en fut exaspéré et, le soir<br />

même, il signifiait sa volonté de divorce à<br />

Joséphine. Cette scène déchirante a été souvent<br />

décrite, mais Hortense y assista et elle<br />

produisit sur elle une impression qu'elle<br />

n'oublia jamais.<br />

Quelques mois plus tard, après le mariage<br />

de Napoléon avec Marie-Louise d'Autriche,<br />

l'amour-propre de la reine de Hollande fut<br />

mis à une terrible épreuve quand elle reçut<br />

1 ordre de porter le manteau de la nouvelle<br />

impératrice lors des cérémonies du mariage.<br />

Elle espérait au moins trouver la récompense<br />

de sa docilité en obtenant, elle aussi, de<br />

l'Empereur l'autorisation de divorcer. Mais<br />

Napoléon fut inflexible et, pour la seconde fois,<br />

elle dut aller rejoindre son mari en Hollande.<br />

Heureusement pour elle, et peut-être aussi pour<br />

ce pays, ce souverain lunatique et déconcertant<br />

se décida un jour, brusquement, à abdiquer<br />

et s en alla froidement, sans dire où il se<br />

rendait, même à son épouse. Hortense fut<br />

obligée de gouverner quelque temps comme<br />

régente jusqu au moment de la réunion du<br />

royaume de Hollande à l'Empire.<br />

C ETTE fois, elle était définitivement débarrassée<br />

à la fois de son royaume et de son époux.<br />

L'Empereur s'était décidé à autoriser le divorce<br />

en lui assurant un douaire de deux millions de<br />

revenu. Hortense respira. Elle s'installa luxueusement<br />

à Paris et put enfin mener à sa guise la<br />

vie qui convenait à ses goûts. Son salon devint<br />

le rendez-vous d'une société nombreuse et<br />

choisie d'artistes et de gens de goût.<br />

Pendant ce temps, les événements se précipitaient<br />

et l'Empire craquait.<br />

Les alliés, vainqueurs, restèrent en France<br />

et ce fut l'Empereur, au contraire, qui dut<br />

partir pour l'île d'Elbe.<br />

_ Hortense, elle, n'eut qu'à se louer des décisions<br />

prises à son sujet par les souverains<br />

alliés. L'empereur de Russie, particulièrement,<br />

qui venait la voir presque journellement à la<br />

Mal maison, déclarait non sans ironie : " Il est<br />

tout de même curieux que, moi, qui suis venu<br />

ici pour châtier Napoléon, je ne me plaise qu'au<br />

milieu de sa famille. "<br />

Grâce à ce puissant appui, Hortense obtint<br />

une pension de 400.000 livres et la constitution<br />

d'un duché que l'on forma pour elle avec sa<br />

propriété de Saint-Leu et les terres qui<br />

l'avoisinaient.<br />

Soudain, c'est la nouvelle foudroyante :<br />

l'Empereur revient. Les Cent-Jours. Hortense<br />

accourt vers son dieu, vers Napoléon revenu,<br />

mais celui-ci la reçoit fort mal en lui disant<br />

qu'elle avait pactisé avec ses ennemis. La fille<br />

de Joséphine, indignée, se défend avec hauteur<br />

et l'Empereur est obligé de lui rendre justice.<br />

D'ailleurs, ce fut lui qui, bientôt, vaincu définitivement<br />

cette fois à Waterloo, a besoin des<br />

consolations et de l'appui de sa fille adoptive.<br />

Hortènse accueille avec un pieux respect<br />

l'Empereur déchu à la Malmaison et exige<br />

qu'il accepte d'elle comme viatique un collier<br />

de diamants valant plus d'un million. Aussitôt<br />

après le départ de l'Empereur, elle reçoit<br />

,l'ordre de quitter Paris dans les vingt-quatre<br />

heures, et, emmenant ses deux enfants, elle se<br />

rend en Thurgovie, puis à Constance, où elle<br />

achète le château d Arenemberg. Dans cette<br />

retraite encore, la paix lui fut interdite. Lors de<br />

la révolution de 1830, son fils aîné lui déclare<br />

qu'il veut prendre part à l'insurrection italienne<br />

; elle s'y oppose, mais celui-ci part tout<br />

de même et meurt à Florence l'année suivante.<br />

Il ne restait plus à la malheureuse Hortense<br />

qu'un seul fils. Celui-là, elle veut le sauver à<br />

tout prix et fait tous ses efforts pour le garder<br />

auprès d'elle à Arenemberg. Mais Louis-<br />

Napoléon était ambitieux et, en cachette dé sa<br />

mère, il tenta le coup d'Etat de Strasbourg, dont<br />

on connaît le triste résultat. Le cœur maternel<br />

d'Hortense connut de nouvelles angoisses ;<br />

elle craignit pour son dernier fils le peloton<br />

d'exécution et, pour éviter ce malheur, courut<br />

à Paris et se juta, aux.genoux de Louis-Philippe<br />

en demandant la grâce du coupable. Le roi lui<br />

répond en lui annonçant la déportation de son<br />

fils et en lui intimant l'ordre de quitter la<br />

France dans les vingt-quatre heures. Ces dernières<br />

émotions achevèrent de ruiner sa santé<br />

qui fut toujours ébranlée et chancelante. Le<br />

3 août .1837, elle écrivait à son fils, alors en<br />

Amérique : " Viens, Louis... viens me fermer<br />

les yeux. " Le prince accourut à cet appel et<br />

arriva assez à temps pour recevoir le dernier<br />

soupir de sa mère, qui mourut en Suisse, sans<br />

souffrance, le 3 octobre. Pendant sa détention<br />

au fort de Ham, Louis-Napoléon lui fit éle*<br />

ver un monument funéraire à Rueil où elle<br />

repose, JULES CHANCEL,


wiMui- DIMANCHE-ULUSTUÉ »»>»»»> ■»■'■'■ ^•••■•••«••■•■••■•••^••■■•••••■•■•••IIMIMMI 6 iiijiiWiiujiiimjii ■■» HIIIIIMIIIIHIMH"»»»»»»»»»»" '"'»' LE <strong>12</strong> DÉCEMBRE 1926 ».-.... M<br />

Un grand serpent la ceinturait de ses anneaux jaunes striés de noir. Près du visage adorable, je ois se dresser une hideuse tête plate, et j'entendis les horribles crochets venimeux s'enfoncer dans la chair, près de la nuque.<br />

UN CONTE DRAMATIQUE<br />

LES HOTES DE LA " BUENA-ESTRELLA "<br />

LE cabestan vira, les chaînes de l'ancre<br />

cliquetèrent le long des écubiers, la<br />

sirène déchira l'air de son appel<br />

rauque, la Buena-Estrella fendit de<br />

son étrave les flots bleus du Pacifique.<br />

Les mouchoirs s'agitèrent<br />

pour les adieux, les yeux s'humectèrent. Mais,<br />

moi, qui ne laissais aucune tendresse sur cette<br />

terre étrangère, j'étais heureux de partir,<br />

parce que je songeais que chaque tour d hélice<br />

me rapprochait de Valparaiso et que, mes<br />

affaires terminées, rien ne m'empêcherait de<br />

rentrer en France.<br />

Appuyé au bastingage, je regardais s'éloigner<br />

les quais incendiés de soleil, les cheminées<br />

fumantes de Bellavista et les maisons roses de<br />

Callao, échelonnées sur les pentes parmi la<br />

verdure. Au-dessus de la ville, sombres avec<br />

des blancheurs neigeuses à leurs cimes, les<br />

Andes immenses barraient l'horizon.<br />

— Cuen hermosa vista, senor I fit une voix<br />

grêle à mes côtés.<br />

Je tournai la tête. Mon interlocuteur était ce<br />

petit homme olivâtre, aux yeux de houille,<br />

au nez busqué, qui venait d'avoir une longue<br />

discussion avec le capitaine au sujet de ses<br />

bagages. Il faut croire qu'il avait obtenu gain<br />

de cause, puisque je l'avais vu un peu plus<br />

tard surveiller avec un soin jaloux l'embarquement<br />

de trois grandes caisses grillées et cadenassées.<br />

Pourquoi cet individu me déplut-il ainsi ?<br />

A cause de son regard fuyant, de son air à la<br />

fois sournois et obséquieux ? Peut-être. En<br />

tout cas, mon antipathie fut aussi définitive<br />

qu'irraisonnée. Je répondis par un vague monosyllabe<br />

et lui tournai le dos pour bien marquer<br />

ma volonté de ne pas lier conversation.<br />

Il se nommait Antonio Gonzalès et exerçait<br />

la médecine au Chili. Le hasard voulut qu'à<br />

table il fût placé à ma droite et je ne pus<br />

me dispenser d'accepter de menus services<br />

pendant le repas. Je l'examinai plus attentivement<br />

: il avait le crâne allongé et le<br />

front fuyant des Incas, des touffes de poils<br />

noirs, hérissés, sortaient de ses oreilles, et ses<br />

mains étaient velues comme des pattes d'ours.<br />

Je le négligeai résolument au profit de ma<br />

voisine de gauche, une Chilienne aussi, qui<br />

regagnait Valparaiso. Conception Solar était<br />

bien la beauté brune la plus radieuse qu'il<br />

m'eût été donné de contempler. Chez nulle<br />

autre au monde, je n'ai, rencontré ces yeux<br />

profonds et voluptueux, ce galbe de madone et<br />

surtout ce teint de fraise à la crème qui est<br />

l'apanage des rousses. Elle était chaperonnée<br />

par sa mère, une virago moustachue, débordante<br />

de chair et vêtue avec-un luxe tapageur.<br />

Je ne lui avais pas déplu, et elle me confiait<br />

par JACQUES CONSTANT<br />

A quels hôtes les passagers de la " Buena-Estrella " vontils<br />

se heurter ? Tragique aventure que dépeint, dans cette<br />

brève nouvelle, le romancier Jacques Constant.<br />

volontiers sa fille, le soir, après dîner, tandis le Gonzalès portait à ses pensionnaires une<br />

qu'elle-même jouait au poker. Nous n'avions pâtée faite de pain et de viande, du poisson, des<br />

§<br />

garde de l'imiter et nous nous installions sur le<br />

ont. C'était l'heure où la scintillante Croix du<br />

ud éveillait quelque brise sur la mer phosphoreuse.<br />

J'aimais cet instant plein de charme,<br />

jattes de lait concentré. Il prétendait s'en servir<br />

pour préparer des sérums antivenimeux, car<br />

ce n étaient pas d'inoffensives couleuvres,<br />

mais des joraracas, des labarias, des vipères<br />

où je pouvais parler librement à Conception. jaunes, des élaps, des crotales, bref, les bes-<br />

De quoi pouvions-nous nous entretenir sinon tioles les plus dangereuses qu'eût enfantées le<br />

d'amour ? Ma cour était, du reste, favorable- soleil équatorial.<br />

ment accueillie, et je me demandais sérieuse- Jusqu'à l'escale de Caldéra, il resta confiné<br />

ment si je rentrerais seul en Europe. dans son coin sans essayer d'enfreindre la<br />

Gonzalès aussi trouvait la jeune fille à son quarantaine que nous lui avions infligée. Là,<br />

goût. Il lui vantait ses richesses, sa situa- il descendit à terre, et, quand le paquebot<br />

tion, et me qualifiait d'aventurier, de Français repartit, il n'avait point rejoint le bord.<br />

stupide et bavard.<br />

— Bon voyage ! fis-jc, et je ne pensais guère<br />

Tous ceux qui ont aimé comprendront la à lui ce matin-là quand je fus réveillé en sur-<br />

joie que je ressentis quand Conception lui saut par des cris affreux qui se calmèrent tout<br />

répliqua froidement qu'elle ne. souffrirait pas<br />

us longtemps qu'on calomniât son fiancé.<br />

Éi-dessus, Gonzalès murmura quelques mots<br />

d'un coup. Une voix de femme s'exclama :<br />

— Santissima Virgen l Santa madré de<br />

Dios !<br />

que je compris mal, et se précipita vers la . Puis ce fut un piétinement, un bruit de<br />

jeune fille pour l'embrasser. Elle poussa un portes fermées, un vacarme inusité. Je consul-<br />

léger appel, et je jugeai bon d'intervenir : tais ma montre, elle marquait six heures. Mon<br />

— Goujat ! Brute ! criai-je à l'autre, et, compagnon, un agriculteur bolivien, était déjà<br />

comme il nous insultait, la colère m'aveugla, parti. Ah 1 ça, que se passait-il ? Le navire<br />

je me précipitai sur lui et le giflai à tour de continuait à marcher puisque je percevais<br />

bras.<br />

toujours les pulsations régulières de l'hélice.<br />

Il s'écarta de trois pas. et mit la. main à la Je m'habillai et, traversant le couloir silencieux,<br />

poche. Plus prompt que lui, j'avais déjà tiré<br />

mon browning :<br />

j'allai frapper à la cabine qu'occupaient M<br />

— Haut les mains ! lui dis-je, ou je fais feu !<br />

Des passagers, attirés par le bruit, intervinrent<br />

; Gonzalès, qui n'était sympathique à<br />

personne, fut quelque peu houspillé, et le capitaine,<br />

mis au courant de l'incident, le consigna<br />

à l'arrière, dans une cabine inoccupée. L'aprèsmidi,<br />

je rencontrai le stewart, un Américain<br />

du Nord, avec lequel j'entretenais d'excellentes<br />

relations.<br />

— Attention, me prévint-il, le citoyen ne me<br />

dit rien qui vaille. Ah ! le capitaine aurait bien<br />

dû le laisser à Callao, lui et sa damnée marchandise.<br />

— Quelle marchandise ?<br />

— Eh ! les répugnants reptiles qu'il à dans<br />

l'entrepont.<br />

Et il m'apprit que les trois caisses grillagées<br />

contenaient des serpents. Deux fois par jour,<br />

me Solar<br />

et sa fille. Intriguées comme moi par ce<br />

remue-ménage, elles étaient debout ; Conception<br />

achevait de tordre son splendide chignon<br />

de jais.<br />

— Allons déjeuner,. dit-elle, nous aurons<br />

l'explication de tout ceci.<br />

Au détour d'un couloir, nous trébuchâmes<br />

sur un corps qui gisait sur le linoléum. La face<br />

était cyanosée, presque noire, et contractée<br />

par un effrayant rictus. Je reconnus l'agriculteur<br />

bolivien.<br />

— Cet homme a besoin de soins, dis-je.<br />

. Et nous appelâmes en chœur, mais personne<br />

ne parut. Nous pénétrâmes dans la salle à<br />

manger, qui était déserte, et nous sonnâmes<br />

vainement pour nous faire servir.<br />

— Voyons aux cuisines ! proposai-je.<br />

Conception allait devant moi, vive et légère<br />

comme un oiseau. Nous n'avions nullement<br />

,J<br />

l'impression qu'un danger nous menaçait.<br />

— Oh ! s'écria-t-elle, soudain, un serpent !<br />

Et nous vîmes glisser le long des boiseries<br />

une sorte de câble rouge clair, rayé de noir et<br />

de blanc. Notre gaieté était tombée, quand nous<br />

rencontrâmes un second corps étendu : c'était<br />

le maître d'hôtel. Il n'était pas mort, car il<br />

gémissait faiblement. Son plateau, roulé à ses<br />

pieds, voisinait avec des débris de tasses et de<br />

bols dont le contenu formait une flaque blanche<br />

autour de lui.<br />

Ma compagne se penchait sur le malheureux,<br />

quand elle se releva brusquement.<br />

— Mon Dieu ! fit-elle, et son cri s'acheva<br />

en un hurlement.<br />

AS*<br />

EL un ressort qui se détend, un grand serpent<br />

bondissait et la ceinturait de ses<br />

T anneaux jaunes striés de noir. Près du<br />

visage adorable, je vis se dresser une hideuse tête<br />

plate de bothrops ou de trigonocéphale, et j'entendis<br />

les horribles crochets venimeux s'enfoncer<br />

dans la chair, près de la nuque. Puis, dardant<br />

vers moi sa langue fourchue, la bête infecte<br />

me fixa de ses prunelles rondes et saillantes.<br />

Pendant les dix secondes qu'avait duré le<br />

drame, l'horreur m'avait cloué sur place.Mes<br />

genoux, tremblants, se dérobaient sous moi.<br />

Déjà Conception était tombée, évanouie, à<br />

côté du maître d'hôtel et, en un clin d'oeil, une<br />

douzaine au moins d'ophidiens, des noirs,<br />

des gris, des roux, s'acharnaient sur elle. Sans<br />

doute aurais-je dû me précipiter sur ces affreux<br />

animaux, en tuer le plus possible et mourir<br />

avec elle. Mais l'instinct en décida autrement.<br />

Je m'enfuis comme un fou, je traversai un<br />

couloir où sifflaient d'autres reptiles, et je<br />

gravis l'escalier sauveur. Les panneaux étaient<br />

fermés, et je dus vociférer, frapper à coups<br />

redoublés avant qu'on se décidât à m'ouvrir.<br />

Malgré la chaleur mortelle, tout le monde<br />

était sur le pont. Des cales à l'entrepont, la<br />

Buena-Estrella était le palais des serpents.<br />

Le capitaine, le second, une demi-douzaine<br />

de passagers avaient succombé à leurs morsures.<br />

Le cauchemar dura vingt-quatre heures<br />

encore et, quand nous arrivâmes à Valparaiso,<br />

nous mourions de soif et de faim comme de<br />

véritables naufragés, car nul n'avait consenti<br />

à affronter les terribles bêtes du Dr Gonzalès.<br />

Quant à moi, je m'étais écroulé hébété, entre<br />

deux rouleaux de cordages, à côté d'une grosse<br />

femme qui sanglotait et qui murmurait, avec<br />

des yeux de folle :<br />

— Dites, monsieur le Français, rendez-moi<br />

ma fille.<br />

JACQUES CONSTANT.


Hiiiniiii LE <strong>12</strong> DÉCEMBRE 1926 iiiiiiiiiiiiiiitMiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiniHiiiiiMHrifiiuiiiOiHiNiiiiiiiiiiiiifiiiiit 7 iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiniiniiiiiiiiiiiiiniiinmimituiiimiiiiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ ■■><br />

U N C ON T E C O MI Q U E<br />

L'ÉTONNANTE AVENTURE QUI ARRIVA A JOHN HOPKINS<br />

IL semble que la sage puissance qui gouverne<br />

le monde ait voulu que chaque mortel<br />

fît, une fois dans sa vie, l'expérience<br />

d'être pauvre, de se battre et d'aimer.<br />

Mais la Providence réservait à John<br />

Hopkins la suprême faveur de jouir dans la<br />

même journée de ce triple et redoutable privilège.<br />

Le logement habité par les Hopkins ressemblait<br />

à presque tous les logements. Il y avait un<br />

pot de fleurs à l'une des fenêtres ; à l'autre se<br />

tenait, assis sur son derrière, un fox-terrier<br />

dévoré par les puces, qui attendait, non<br />

sans humeur, le grand jour promis à toute<br />

créature.<br />

John Hopkins ressemblait à presque tous ses<br />

semblables. Il gagnait vingt dollars par semaine<br />

dans un immeuble de neuf étages, en briques<br />

rouges. Etait-ce dans les bureaux de la compagnie<br />

d'assurances, ou bien chez le pédi-manucure<br />

? Chez le prêteur sur gages, ou chez le<br />

réparateur de boas ? Au cours de danse où l'on<br />

enseigne la valse en cinq leçons, ou bien encore<br />

chez le fabricant de membres artificiels ? Il ne<br />

nous appartient pas de déduire du train extérieur<br />

de sa vie quelles étaient les occupations de<br />

M. Hopkins.<br />

Mme Hopkins était comme presque toutes les<br />

femmes. Ses dents aurifiées, ses dispositions<br />

casanières,' son goût pour la promenade du<br />

<strong>dimanche</strong> eprès-midi, l'attirance qu'elle éprouvait<br />

pour le magasin de pâtisserie, l'assiduité<br />

véritablement frénétique qu'elle mettait à fréquenter<br />

le rayon de soldes des grands magasins,<br />

le sentiment qu'elle avait de sa supériorité sur<br />

la dame du troisième (laquelle avait cependant<br />

de véritables plumes d'autruche sur son chapeau<br />

et deux noms différents au-dessus de<br />

sa sonnette), les heures qu'elle passait accoudée<br />

à sa fenêtre comme si elle y était prise<br />

à la glu, la vigilance avec laquelle elle éventait<br />

les ruses des encaisseurs, bref tous les attributs<br />

habituels de la locataire des quartiers excentriques<br />

étaient réunis sur sa tête.<br />

Donc, John Hopkins était assis, après un<br />

résumé de repas, dans son logement, étroit<br />

comme un gant de femme et dont les fenêtres<br />

donnaient sur la rue. Il était assis sur un divan<br />

gris vert et regardait d'un œil rassasié un échantillon<br />

de cet * art à l'usage du peuple ", un<br />

tableau représentant une scène de La Tempête,<br />

de Shakespeare. Mme Hopkins se plaignait, sur<br />

un mode traînard, des odeurs de cuisine qui<br />

venaient de l'appartement situé de l'autre côté<br />

du couloir, cependant que le fox-terrier dévoré<br />

par les puces, découvrant une dent misanthrope,<br />

tenait fixé sur Hopkins un regard<br />

rempli de dégoût.<br />

— J'ai envie, fit celui-ci, d'aller jusqu'au<br />

coin de la rue acheter un cigare à cinq sous.<br />

Il mit son chapeau et s'engagea dans les corridors<br />

malodorants et les escaliers de la maison<br />

meublée.<br />

L'air du soir était doux. La rue retentissait<br />

de cris d'enfants jouant à des jeux que<br />

réglaient des formules et des phrases mystérieuses.<br />

Les parents montaient la garde au seuil<br />

des portes ; des pipes fumaient ; des bavardages<br />

montaient ; l'heure sentait le loisir.<br />

Le débit de tabac du coin était tenu par un<br />

homme appelé Freshmayer aux yeux de qui<br />

l'univers n'était rien<br />

autre chose qu'un stérile<br />

promontoire. Hopkins<br />

était inconnu dans le<br />

débit ; au lieu de commander<br />

un cigare, il<br />

demanda " un mégot<br />

de feuilles d'épinards<br />

de la qualité correspondante<br />

au prix d'un billet<br />

de tramway ". Cette<br />

façon de nommer sa<br />

marchandise aggrava le<br />

pessimisme de Freshmayer.<br />

Il sortit néanmoins<br />

d'une boîte un<br />

cigare qui, malheureusement,<br />

justifiait le scepticisme<br />

du consommateur.<br />

Hopkins prit le<br />

cigare, en mordit la<br />

iointe et l'alluma à l'al-<br />

Î<br />

umoir à gaz qui se<br />

balançait près de la<br />

porte. Après quoi.tâtant<br />

ses poches, il voulut<br />

payer. Il s'aperçut alors<br />

qu'il n'avait pas d argent<br />

sur lui.<br />

— Mon brave/dit-il<br />

sans recourir aux mensonges<br />

ordinaires, je<br />

«uis sorti sans argent i<br />

par O. HENRY<br />

Qui saurait prévoir les événements dont un homme paisible<br />

peut devenir le jouet ? Cette nouvelle d'O. Henry en fixe<br />

curieusement l'étourdissante fantaisie.<br />

je vous paierai cette bêtise à la première<br />

occasion.<br />

Quand Freshmayer entendit cela, une joie<br />

sauvage lui monta du fond du cœur. Ce langage<br />

- corroborait son opinion que le monde<br />

n'était que pourriture et l'homme, rien autre,<br />

chose qu'un fléau déambulant.<br />

Sans dire un mot, il gagna l'extrémité<br />

de son comptoir et, d'un bond, tomba sur le<br />

fumeur. Hopkins n'était pas homme à tolérer<br />

qu'un marchand de tabac pessimiste se servît<br />

de lui comme punching-ball. Il eut vite fait<br />

de conférer à Freshmayer un œil Colorado<br />

maduro, en retour du coup de pied qu il avait<br />

reçu de ce négociant hostile à. toute notion de<br />

crédit.<br />

L'élan de la contre-attaque ennemie fut tel<br />

qu'il contraignit la ligne Hopkins à se replier<br />

jusqu'au trottoir. Un corps à corps furieux<br />

s'engagea. L'Indien pacifique (au lieu de la<br />

carotte rouge eri usage en France, c'est un<br />

Indien de bois qui sert d'enseigne aux débits<br />

de tabac de l'Union) avec son sourire en bois<br />

sculpté, perdit l'équilibre et se renversa sur<br />

le trottoir, tandis que les passants se massaient,<br />

anxieux de ne rien perdre d'une joute aussi<br />

magnifique.<br />

C'est alors qu'apparut l'inévitable agent,<br />

avec tous les inconvénients inhérents à son<br />

arbitrage, pour l'attaqué comme pour l'assaillant.<br />

John Hopkins, citoyen pacifique, et qui<br />

passait presque toutes ses soirées à résoudre<br />

les rébus des journaux illustrés, n'en était pas<br />

moins doué de cet instinct inné dé la résistance<br />

qui vient au cœur de chacun dans l'ardeur de la<br />

bataillé. Il commença par envoyer le policeman<br />

rouler dans l'étalage d'un épicier ; après quoi,<br />

s'occupant de Freshmayer, il -lui décocha un<br />

coup de poing si violent que le débitant<br />

regretta sur l'hevre de ne pas s'être fait une<br />

règle de consentir un crédit de cinq sous à<br />

certaines personnes dans des cas exceptionnels.<br />

Profitant de cette circonstance,' Hopkins,<br />

bon tacticien, prit sa course au bord du trottoir,<br />

bientôt suivi de près par le marchand de<br />

cigares et par le malheureux policeman, dont<br />

l'uniforme portait le témoignage de la bonne<br />

foi de l'enseigne où l'épicier disait que ses<br />

œufs étaient les moins chers de tout le quartier.<br />

r<br />

i i 4<br />

ANDis qu'il détalait ainsi à toutes jambes,<br />

Hopkins, près d'être rejoint, s'aperçut<br />

qu'une grosse auto, basse sur roues, au<br />

châssis peint en rouge, roulait près de lui, au<br />

ras du trottoir, à peu près à la même allure.<br />

Son regard ayant rencontré le regard du chauffeur,<br />

il vit que l'inconnu lui faisait signe de<br />

monter. Il obéit, tomba dans un siège moelleux,<br />

J<br />

garni d'une somptueuse étoffe turque. La voiture,<br />

avec un ronflement grave, fit un virage,<br />

s'engouffra comme un albatros dans l'avenue<br />

où la rue débouchait, et fonça vers l'horizon à<br />

toute vitesse.<br />

— Je vous suis bien obligé, mon vieux, dit<br />

Hopkins, aussi cordialement que le vent le lui<br />

permettait. Vous êtes un chic type, un vrai<br />

sportman. Vous avez vu que deux hommes<br />

allaient se mettre ensemble contre un seul.<br />

Vous n avez pas pu supporter cela. Heureusement,<br />

car, une minute de plus, j'étais cuit !<br />

L'auto continuait de ronfler. Le chauffeur ne<br />

faisait pas mine d'entendre. Hopkins, philosophe,<br />

haussa les épaules et se mit à mâcher le<br />

cigare à cinq sous, que ses dents, au cours de la<br />

bataille, avaient profondément entamé.' Dix<br />

minutes plus tard, l'auto ralentit, pénétra dans<br />

une noble résidence et s'arrêta sous la voûtë,<br />

devant un perron.<br />

Le chauffeur sauta de la voiture :<br />

— Venez, dit-il, la patronne vous expliquera.<br />

On vous fait bien de l'honneur. C'est un<br />

service que j'aurais pu tout aussi bien rendre<br />

à Madame. J'aurais fait le nécessaire tout<br />

aussi bien. Mais elle n'y a pas pensé. Armand,<br />

qu'est-ce que c'est ? Un chauffeur. Et qu'est-ce<br />

que c'est qu'un chauffeur? Rien du tout !<br />

Marchant devant et décrivant de grands<br />

gestes en l'air, Armand mena Hopkins jusqu'à<br />

la porte d'un petit boudoir extrêmement<br />

luxueux. Une jeune femme d'une grande<br />

beauté se leva de sa chaise. La colère assombrissait<br />

ses yeux bleus. Ses sourcils noirs, aux<br />

arcs minces comme des fils, dessinaient un<br />

froncement que Hopkins trouva délicieux. Des<br />

roses fleurissaient son corsage.<br />

— Je suis allé chez M. Long, dit le chauffeur.<br />

M. Long était sorti. En revenant, j'ai vu<br />

monsieur en train de tenir tête à un groupe<br />

d'adversaires très supérieurs en nombre. Cinq,<br />

dix, trente peut-être, qu'ils étaient, contre lui.<br />

Des adversaires sérieux. Comment que Madame<br />

appelle ça ? Des agents. Et... comment<br />

dire à Madame ?... Monsieur que voici les<br />

envoyait balader dans le ruisseau par grappes<br />

de trois. Ça faisait plaisir à Voir. Je m'ai dit :<br />

dès lors que M. Long est absent, ce monsieur-ci<br />

rendrait le même service à Madame. Ça fait que<br />

je l'ai embarqué.<br />

— Vous avez bien fait, dit la jeune femme.<br />

Elle se tourna vers Hopkins ;<br />

— M. Long, dit-elle, est mon cousin. Et<br />

voici pourquoi j'avais prié le chauffeur de le<br />

ramener. Il y a, dans cette maison, un individu<br />

qui m'a insultée, puis maltraitée. Je me suis<br />

plainte à ma tante. Ma tante s'est moquée de<br />

moi. Le chauffeur dit que vous êtes brave. En<br />

ces temps prosaïques, les hommes braves sont<br />

rares. Puis-je compter sur vous, monsieur ?<br />

Un corps à cor/» furieux s'engagea, tandis que la passants s» massaient, anxieux d» ne rien périr» d'une foute aussi magnifique.<br />

John Hopkins s'efforçait de fourrer le bout<br />

de son cigare dans la poche de son gilet. Ses<br />

yeux ne pouvaient se détacher de cette créature<br />

adorable. Le délire de la première aventure,<br />

d'amour chantait en lui. Mais le sentiment qui<br />

l'agitait était si pur qu'il excluait toute déloyauté<br />

à l'égard du petit logement où le foxterrier<br />

mordu par les puces, où l'épouse de son<br />

choix attendaient à cette "heure le retour de<br />

l'absent. John avait épousé M me Hopkins,<br />

après une excursion de l'Association des dames<br />

colleuses d'étiquettes, à la suite d'un pan qu'il<br />

avait fait avec son ami Billy Mac Manus pour<br />

une tournée générale.<br />

— Conduisez-moi, dit Hopkins. Menezmoi<br />

près du dégoûtant qui vous a manqué de<br />

respect. J'ai négligé jusqu'ici mes talents de<br />

boxeur. Mais il est dit que ce soir-ci sera mon<br />

grand soir.<br />

— Il est là! dit la dame en montrant une<br />

porte fermée. Êtes-vous sûr d'être sans crainte<br />

et sans faiblesse ?<br />

— Je ne vôus demande qu une chose, dit<br />

John Hopkins : donnez-moi l'une des roses<br />

que vous portez à votre corsage.<br />

La dame prit une rose rouge, la plus rouge<br />

de toutes, et la lui donna. John Hopkins y mit<br />

ses lèvres, la fourra dans sa poche à côté du<br />

cigare ; sans hésiter, il ouvrit la porte.<br />

I<br />

* * A<br />

L se trouva dans une bibliothèque élégamment<br />

meublée, qu'éclairait une lumière<br />

haute et douce. Un jeune homme était là<br />

qui lisait.<br />

— Le livre qu il vous faut, dit John Hopkins<br />

à brûle-pourpoint, c'est le manuel du savoirvivre.<br />

Je vais vous donner moi-même une première<br />

leçon. C'est vous qui vous permettez<br />

d'être malpoli avec une femme ?<br />

Le jeune homme leva vers Hopkins un regard<br />

étonné. Il se dressa lentement, saisit le bras de<br />

l'intrus et le mena irrésistiblement jusqu'à la<br />

porte. La jeune femme, qui était entrée, les<br />

suivait :<br />

— Prenez garde, Ralph Branscombe ! criaitelle.<br />

Prenez garde de ne point faire de mal au<br />

galant homme qui a voulu me défendre !<br />

Le jeune homme ne se retourna même pas. Il<br />

finit de mettre Hopkins dehors et referma sur<br />

lui la porte de la maison. Puis se tournant vers<br />

la jeune femme :<br />

— Bess, dit-il, d'une voix calme, je voudrais<br />

que vous me fissiez un plaisir. C'est de ne plus<br />

lire de romans. Comment cet homme a-t-il<br />

pénétré jusqu'ici ?<br />

— C'est Armand qui l'a amené. Mais c'est<br />

votre faute, aussi. Faut-il que vous soyez méchant<br />

pour me défendre d'acheter ce chien de<br />

Saint-Bernard. J'étais tellement- fâchée que<br />

j'ai envoyé Armand chercher mon cousin.<br />

— Soyez plus raisonnable, Bess, dit le<br />

jeune homme, posant, son bras sur celui de la<br />

jeune femme. Songez que ce chien n'offre<br />

aucune sécurité, qu il a déjà mordu trois personnes<br />

autour du chenil. Maintenant, venez.<br />

Allons ensemble dire à votre tante que nou3<br />

nous sommes réconciliés.<br />

Et ils rentrèrent, se tenant par le bras.<br />

John Hopkins regagna sa demeure.<br />

^_ La petite fille de<br />

la concierge jouait dans<br />

l'escalier. Il lui fit présent<br />

d'une belle rose<br />

rouge et monta.<br />

Mme Hopkins était<br />

en train de faire ses<br />

papillottes.<br />

— Tu as acheté ton<br />

cigare ? dit-elle, pour<br />

dire quelque chose.<br />

— Oui, dit Hopkins,<br />

et j'ai fait un petit tour,<br />

pour prendre l'air. 11<br />

fait si beau 1<br />

Il s'assit sur le sofa,<br />

tira le mégot de sa<br />

poche, le ralluma, et se<br />

perdit dans la contemplation<br />

du tableau qui<br />

représentait La Tempête,<br />

— A propos du complet<br />

de M. Whipples,<br />

fit-il, j'ai oublié de te<br />

dire que c'est un tissu<br />

gris, avec une petite<br />

rayure presque invisi<br />

ble. C'est très bien, très<br />

habillé.<br />

O. HENRY.<br />

Conte américain traduit<br />

par Maurice Beerblxk.


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Copyright par Dimanche-Illustré. Chicago Tribune.<br />

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JE VOUDRAIS BIEN SAVOIR...<br />

(BRIQUE OUVERTE A TOUS NOS LECTEURS<br />

Quelle est la taille moyenne des différents<br />

peuples d'Eutope?<br />

D<br />

'APRÈS le tableau dressé par le Comité<br />

anthropométrique de la British Association,<br />

la taille moyenne des différents<br />

peuples varie de 1 m. 65 à 1 m. 70.<br />

C'est la race anglo-saxonne qui tient la tête<br />

avec l'ouvrier anglais, qui a 1 m. 74. La<br />

moyenne la plus élevée : 1 m. 70, est celle de<br />

l'Anglais et du Norvégien. Le Danois, le<br />

Hollandais, le Hongrois ont, en moyenne,<br />

1 m. 67. Le Belge, le Suisse et le Russe viennent<br />

ensuite avec quelques millimètres de moins.<br />

La moyenne pour le Français est 1 m. 66.<br />

L'Allemagne, qui donne de sensibles différences<br />

de taille, du Poméranien au Bavarois,<br />

par exemple, se classe dans ce tableau avec une<br />

moyenne de 1 m. 66.<br />

. La plus petite moyenne : 1 m. 65, est donnée<br />

par l'Italien et l'Espagnol.<br />

A * *<br />

Comment rendre aseptiques, en quelques<br />

secondes, les linges de pansements ?<br />

S<br />

OUVENT, pour arrêter une hémorragie ou<br />

panser d'urgence une plaie, on n'a pas<br />

sous la main de la gaze ou du coton rigoureusement<br />

propres, et l'on doit se contenter<br />

d'un linge ou d'un mouchoir, dont l'asepsie<br />

est douteuse. Dans ce cas, voici comment il<br />

convient de procéder.<br />

On met à chauffer un fer à repasser et, ensuite,<br />

on le. promène légèrement sur un mouchoir<br />

ou-toute autre pièce de tissu. En quelques<br />

secondes, une asepsie rigoureuse est réalisée,<br />

la température du fer à repasser devant être<br />

comprise, pour effectuer un bon travail d'apprêt,<br />

entré 200 et 300 degrés centigrades. Aucun<br />

germe ne résiste à une chaleur aussi élevée.<br />

ft A. A<br />

Quels sont les oiseaux reconnus utiles?<br />

D<br />

'APRÈS la convention internationale conclue<br />

à Paris en 1902, on doit considérer comme<br />

oiseaux reconnus utiles, et devant être<br />

protégés, certains rapaces nocturnes : les chevêches,<br />

hulottes ou. chats-huants, effraies, hi-<br />

VflïIC occupez luerativ. vos loisir»<br />

XillLL TUUJ Ecr.D. GABRIEL. Evreux(Eufi)<br />

Vous ne pousserez plus cette plainte<br />

®h prenant tout simplement des<br />

bains de pieds saltratés.<br />

Courir les magasins, faire des courses, se promener,<br />

eslunplaisirquand on a des bons pieds,<br />

mais devient une vénta'ble corvée si vous souffrez<br />

de cors ou durillons ou de pieds sensibles<br />

facilement enflés et endoloris. Tous ceux qui<br />

sont sujels à des maux de pieds, causés par la<br />

fatigue ou la pression de la chaussure, devraient<br />

essayer des bains de pieds saltratés: Il suffit de<br />

dissoudre une petite poignée de Sallrates Rodell<br />

dans une cuvette d'eau chaude et de tremper les<br />

pieds pendant une dizaine de minutes dans cette<br />

eau rendue médicinale et légèrement oxygénée.<br />

Un tel bain fait promptement disparaître toute<br />

enflure et meurtrissure, toute sensation de douleur<br />

et de brûlure; une immersion plus prolongée<br />

ramollit les cors, durillons et autres<br />

callosités douloureuses, à un tel point qu'ils<br />

peuvent être enlevés facilement sans couteau<br />

ni rasoir, opération toujours dangereuse. Les<br />

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pieds en parfait état de telle sorte que vos<br />

chaussures les plus étroites vous sembleront<br />

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LE <strong>12</strong> DÉCEMBRE 1926<br />

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boux, scops ou petits-ducs. Parmi les grimpeurs : VOYAGEURS TIMIDES<br />

volumes prêtés par un collectionneur, qui<br />

portent de son écriture, et dont le plat, frappé<br />

les pics, les passereaux, huppes vulgaires,<br />

ÉCEMMENT une demi-douzaine de mécani- du fer de l'Ecole, atteste qu'ils ont appartenu<br />

grimpereaux, tichodromes, sittelles, marti- R ciens britanniques, ayant eu charge d un à la bibliothèque de l'Hôtel Royal.<br />

nets, engoulevents, rossignols, gorges-bleues,<br />

train royal, furent présentés au roi d'Angle- La bibliothèque de Versailles, croyons-nous,<br />

rouges-queues, rouges-gorges, haquets, fauterre.<br />

Il ne serait pas sans intérêt de comparer conserve un document de cette période de sa<br />

vettes", roitelets, pouillots, troglodytes, mé-<br />

leurs souvenirs et leur expérience, au point vie : son cours de géographie, dont la dernière<br />

sanges, hirondelles, gobe-mouches, bergeron-<br />

de vue professionnel, avec ceux de leurs pré- page, coïncidence singulière, se termine par<br />

nettes, becs-croisés, venturons, chardonnedécesseurs<br />

d'il y a quelque quatre-vingts ans. cette mention émouvante du futur captif :<br />

rets, étourneaux.<br />

Ce n'est qu'en 1842, en effet, que la reine<br />

"Parmi les échassiers, les cigognes blanches<br />

Sainte-Hélène, petite île.<br />

Victoria, cédant enfin aux instances du prince<br />

et noires sont considérées comme oiseaux<br />

L'Algérie.<br />

consort, consentit à entreprendre un voyage<br />

utiles.<br />

en chemin de fer. Ce trajet, sans incident, ne<br />

^ X X<br />

contribua point à rassurer la souveraine qui, LES NAINS<br />

jusqu'à la fin de sa vie, conserva la même NOUS voyons, de temps en temps, à Paris,<br />

De quand datent tes premières voitures défiance des trains, et la même nervosité des troupes de nains, qui s'exhibent dans<br />

lorsqu'elle était contrainte d'emprunter ce<br />

automobiles pour le transport en com-<br />

nos music-halls.<br />

genre de locomotion. Le prince consort avait,<br />

mun?<br />

Se demande-t-on d'où peuvent venir ces<br />

lui aussi, ses moments de timidité. Allant, un malheureux ? La plupart d'entre eux sont<br />

'EST en 1894 que l'on vit dans un concours<br />

jour, de Windsor à Paddington, trajet qu'il achetés en Hongrie, notamment dans les dis-<br />

de voitures automobiles les précurseurs,<br />

faisait assez fréquemment, il se rendit, à la<br />

tricts de Borsov, Abanj et Zemplen, par des<br />

C et l'on peut dire, les ancêtres de l'autobus<br />

descente du train, auprès du mécanicien et<br />

imprésarios allemands, qui les dressent et les<br />

et de l'autocar. La voiture à vapeur, qui se<br />

lui dit : " Pas aussi vite la prochaine fois, s'il<br />

envoient à travers le monde. Les familles qui<br />

classa troisième, était un omnibus à neuf vous plaît, monsieur le conducteur. ' les vendent, ou plutôt qui les louent avec un<br />

places, muni d'une chaudière, et ne pesant<br />

The Observer. contrat renouvelable, sont très pauvres.<br />

pas moins de quatre tonnes en ordre de<br />

La Société des Nations, qui est saisie de la<br />

marche. Ce véhicule mit 8 heures 50 m., pour<br />

effectuer le parcours Paris-Rouen, soit <strong>12</strong>6 km.<br />

Une voiture à vapeur de la forme d'un<br />

breack, avec toit et galerie à bagages, obtint<br />

POUR FABRIQUER UNE COLLE EXTRA-FORTE question, estime que ce n'est pas là une raison<br />

suffisante pour permettre cette traite des blancs.<br />

OUR obtenir une pareille colle, le moyen est<br />

Le Réveil d'Etampes.<br />

P fort simple. On fait dissoudre, dans de<br />

un prix d'encouragement. Son poids, avec<br />

sept voyageurs et le chauffeur, était de 2.700<br />

l'eau chaude, du silicate de potassé jusqu'à<br />

consistance sirupeuse et, avec le mélange POUR LA SAUVEGARDE DES ÉLÉPHANTS<br />

kilos.<br />

Un autre omnibus à vapeur était destiné à<br />

faire le service de la Pointe-à-Pitre au Moule,<br />

à la Guadeloupe. Il ne se classa pas.<br />

La voiture à pétrole, qui obtint le premier<br />

prix, effectua les <strong>12</strong>6 kilomètres en cinq heures<br />

quarante, ce qui était une réalité pleine de<br />

promesses, comme la suite le démontra.<br />

obtenu, on peut coller le marbre comme la<br />

pierre, les objets les plus durs comme les plus<br />

délicats.<br />

La Revue des Industries des Livres.<br />

EXPRESSION NOUVELLE<br />

LES chasseurs sont impitoyables et les troupeaux<br />

d'éléphants de l'Afrique Equatoriale<br />

Française sont décimés. Des mesures viennent<br />

d'être prises pour les défendre et c'est ainsi que<br />

l'on vient d'interdire la vente et l'exploitation<br />

des pointes d'ivoire de moins de 2 kilos, c'està-dire<br />

qu'au point de vue pratique, on interdit<br />

la chasse des jeunes éléphants.<br />

E président d'une chambre correctionnelle,<br />

L après avoir fait décliner à un prévenu ses<br />

nom, prénoms, âge et profession, ajoute :<br />

— Vous avez déjà été condamné pour vol ?<br />

— Non, monsieur le président.<br />

— Comment non, je vois à votre dossier<br />

une condamnation !<br />

— J'ai été condamné, en effet, monsieur le<br />

président, mais pas pour vol, pour récupération<br />

illicite !<br />

Et le président fut obligé de reconnaître que<br />

l'expression était assez juste.<br />

L'Observateur.<br />

DESTINÉE<br />

O N possède de Napoléon Ier , quelques lettres<br />

qu'il écrivit et qu'il signa en faisant mention<br />

de sa qualité de cadet, et une caricature<br />

de lui par un de ses camarades.<br />

Le musée de la Malmaison expose quelques<br />

ÉTAIRE<br />

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paresseuse. Sa nonchalance lient à l'état de sa<br />

santé. Comme beaucoup d'enfants de son<br />

âge, votre fillette est très anémique. Son<br />

sang, trop pauvre, entrave son développement,<br />

engourdit ses facultés. Mais faites-lui<br />

prendre quelques boiles de Pilules Pink, vous<br />

constaterez bientôt chez elle plus d'entrain en<br />

toutes choses, plus de gaieté, plus de vitalité.<br />

Yous serez surprise du changement".<br />

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le sang et les forces nerveuses, stimulent l'appétit,<br />

facilitent la digestion et agissent puissamment sur<br />

toutes les fonctions vitales.<br />

« J'ai été très heureuse des résultats que j'ai obtenus<br />

avec les Pilules Pink pour ma fillette Simone — déclare<br />

M* Garnachc, demeurant à Bon clans (Doubs). Cette<br />

petite avait beaucoup maigri et était devenue très pâle.<br />

Dès qu'elle a eu pris la première boite de Pilules Pink,<br />

elle a repris de l'appétit. Je lui ai tait faire une cure<br />

complète de Pilules Pink et elle a aujourd'hui tout à<br />

fait bonne mine. »<br />

Les Pilules Pink agissent toujours très efficacement<br />

dans tous les cas d'anémie, chlorose, neurasthénie,<br />

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PROFITONS DE NOS LOISIRS DU DIMANCHE<br />

POUR NOUS IN S TR UIRE UN PE U<br />

LE SIRE DE BOUCICAUT<br />

MESSIRE JEAN LE MAINGRE, sire de Boucicaut,<br />

vit le jour en 1366, à Tours. Fils<br />

d'un maréchal de France, il fit ses<br />

premières armes, dès l'âge de douze ans, sous<br />

Du Guesclin et combattit vaillamment à la<br />

bataille de Rosebecq. Il avait été placé d'abord<br />

par Charles V auprès du dauphin ; il fut<br />

ensuite le lieutenant de Louis de Clermont<br />

dans l'expédition que ce dernier commanda<br />

dans le Poitou et dans la Guyenne. En 1391, il<br />

n'avait alors que vingt-cinq ans, il fut créé<br />

maréchal de France par Charles VI. On le vit<br />

alors seconder le comte de Nevers dans sa croisade<br />

contre Bazajet I er . -La lutte entreprise ne<br />

lui fut pas favorable. Il fut fait prisonnier par<br />

les Turcs, après une héroïque résistance, à la<br />

bataille de Nicopolis, et ne recouvra la liberté<br />

que contre le versement d'une forte rançon.<br />

La ville de Gênes s'étant donnée à Charles VI,<br />

Boucicaut fut chargé de l'administrer. Dix<br />

années durant, il s'y fit remarquer par sa<br />

sagesse et sa fermeté. Les ,flottes turques etvénitiennes<br />

furent vaincues par lui. Mais une<br />

révolution le mit dans l'obligation de repasser<br />

les Alpes. Le vaillant capitaine vint alors<br />

mettre son épée au service du dauphin. Il combattit<br />

à Azincourt, où la bataille avait été<br />

livrée malgré ses aviè. Fait prisonnier, il fut<br />

conduit en Angleterre, où il mourut.<br />

Type du parfait chevalier, le sire de Boucicaut<br />

avait une réputation d'intégrité qui<br />

ne paraît pas usurpée, si l'on rappelle la belle<br />

réponse qu'il fit, un jour, à ceux qui s'étonnaient<br />

de ne pas le voir profiter de la faveur de<br />

Charles VI pour augmenter ses biens :<br />

" Je n'ai rien vendu, leur dit-il, de l'héritage<br />

de mon père, et je n'y ai rien ajouté. Si<br />

mon fils est homme de bien, il aura assez ;<br />

sinon, il aura trop.<br />

* * *<br />

C<br />

LE CAVALIER BERNIN<br />

'EST à Giovanni Lorenzo Bernini, appelé<br />

communément en France le Cavalier<br />

Bernin, qu'on doit la Rome moderne, ses<br />

fontaines à tritons, ses statues agitées, sa magnifique<br />

colonnade de la place Saint-Pierre.<br />

Architecte, peintre, sculpteur, il naquit, en<br />

1598, à Naples, reçut les premières leçons de<br />

son père et, dès l'âge de quinze ans, exécuta<br />

un David tuant Goliath, que l'on Voit à la villa<br />

Borghèse et qui atteste de ses remarquables<br />

dispositions artistiques.<br />

Le pape Urbain VIII lui ayant confié l'exécution<br />

des embellissements qu'il avait projetés<br />

pour l'église Saint-Pierre, le premier<br />

ouvrage auquel Bernin mit la main fut le<br />

fameux baldaquin en bronze placé sous la<br />

grande coupole. Il construisit ensuite le palais<br />

Barberini, l'un des plus beaux édifices de la<br />

Ville Eternelle. Il fut moins heureux lorsqu'il<br />

entreprit d'achever la façade de Saint-Pierre<br />

sur les plans de Carlo Mâderna. Un campanile<br />

qu'il faisait édifier s'affaissa et dut être démoli,<br />

ce qui permit aux adversaires de l'artiste de se<br />

déchaîner contre lui.<br />

L'ardeur de Bernin s'en trouva stimulée.<br />

C'est à cette époque qu'il dessina la chapelle<br />

du cardinal Cornaro, dans l'église Sainte-Mariede-la-Victoire,<br />

et y plaça le célèbre groupe de<br />

Sainte Thérèse en extase. Ses créations les plus<br />

remarquables furent ensuite la chaire de Saint-<br />

Pierre et le grand escalier du Vatican.<br />

L'étourdissante virtuosité de Bernin avait<br />

répandu sa réputation dans toute l'Europe.<br />

Louis XIII lui avait offert vainement une<br />

pension de 20.000 écus pour l'attirer à Paris ;<br />

par l'entremise de Colbert, Louis XIV parvint<br />

à ce qu'il y vienne pour se charger de l'achèvement<br />

du Louvre.<br />

Le voyage de l'artiste fut une véritable<br />

marche au triomphe. Le 5 Juillet 1665, il alla<br />

Saluer le Roi-Soleil à Saint-Germain-en-Laye.<br />

Les plans qu'il proposa entraînaient la destruction<br />

à peu près totale de ce qui avait été construit.<br />

Colbert fut dépité. Néanmoins, la première<br />

pièce du nouvel édifice fut solennellement<br />

posée le 17 octobre. Mais on harcela<br />

tellement Bernin qu'il décida, un beau jour,<br />

de s'en aller. Colbert n'en était pas fâché.<br />

Louis XIV accorda le congé, non sans allouer<br />

à l'artistè italien une pension de <strong>12</strong>.000 livres<br />

et sans lui faire remettre 3.000 louis d'or, la<br />

veille de son départ. Et ce fut Perrault qui<br />

termina le Louvre.<br />

Les extraordinaires éloges que Bernin reçut<br />

de son vivant n'ont pas été ratifiés par la postérité.<br />

On oublia ses grandes qualités pour ne<br />

voir que ses défauts. Il fut, pourtant, le plus<br />

grand artiste de son époque, où le style jésuite,<br />

qui tentait une conciliation de l'art antique<br />

et de la pensée chrétienne, s'affirma à Rome<br />

et dont l'exubérante fantaisie se répandit dans<br />

toute l'Europe. ,<br />

É à La Pointe-à-Pitre, en 1809, Armand<br />

Barbès fut amené tout jeune en France<br />

et passa la plus grande partie de son<br />

enfance à Fortoul, près de Carcassonne, pays<br />

de sa famille. Envoyé à Paris, en 1830, pour<br />

y faire son droit, il s'y lia, dès son arrivée,<br />

avec lesj membres les plus avancés du parti<br />

républicain et prit place, désormais, dans<br />

l'opposition militante. Ardent, enthousiaste,<br />

doué d'une nature d'apôtre, le jeune étudiant<br />

se passionna pour la cause de la démocratie<br />

et s'y voua tout entier,<br />

décidé à y sacrifier vie et<br />

fortune.<br />

Affilié à la société secrète<br />

des Droits de l'Homme,<br />

puis à celle des Familles,<br />

Barbès prit part à l'insurrection<br />

d'avril 1834. Arrêté,<br />

emprisonné, relâché, il fut<br />

arrêté à nouveau à la suite<br />

de l'attentat de Fieschi,<br />

dans lequel il n'avait, d'ailleurs,<br />

en rien trempé. Il<br />

recouvra la liberté, mais<br />

continua à conspirer, préparant<br />

et dirigeant le mouvement<br />

insurrectionnel du<br />

<strong>12</strong> mai 1839. Il était à la<br />

tête de la petite troupe qui<br />

voulait enlever le poste de<br />

-la Conciergerie pour s'emparer de la Préfecture<br />

de police.<br />

Forcé de se replier sur l'Hôtel de Ville, dont<br />

il s'empara et où il lut une proclamationil fut<br />

ensuite blessé en défendant une barricade,<br />

rue Greneta, et tomba aux mains des troupes<br />

gouvernementales.<br />

Il eut une attitude admirable devant la cour<br />

des pairs, qui fut appelée à le juger avec ses<br />

coaccusés, prenant la plus grande responsabilité<br />

de tout le mouvement et déclarant que<br />

la plupart des conjurés arrêtés n'étaient cou-<br />

L<br />

B A R B È S<br />

ARMAND BARBES<br />

pables que d'avoir suivi ses ordres<br />

condamné à mort.<br />

II fut<br />

De multiples démarches furent faites pour<br />

que son exécution n'ait pas lieu. Une ultime<br />

requête de Victor Hugo eut raison des résistances<br />

du roi Louis-Philippe. Le poète obtint,<br />

à minuit, la grâce du révolutionnaire qui devait<br />

mourir le lendemain.<br />

Envoyé dans la forteresse de Doullens.puis<br />

à la prison de Nîmes, Barbès recouvra la liberté<br />

lors de la révolution de 1848. Président du<br />

Club de la Révolution,<br />

gouverneur du palais du<br />

Luxembourg, il soutint la<br />

politique de Ledru-Rollin<br />

et contre-balança l'influence<br />

de Blanqui dans le<br />

sens de la modération.<br />

Nommé représentant du<br />

peuple à l'Assemblée nationale,<br />

il alla s'asseoir sur<br />

les bancs de la Montagne.<br />

Poussé par la crainte de<br />

voir la réaction triompher,<br />

il commit la faute de prendre<br />

part au mouvement du<br />

15 mai contre la représentation<br />

nationale et fut<br />

condamné à la détention<br />

perpétuelle.<br />

Il passa quatre années<br />

à Belle-Ile. Lorsque éclata la guerre de Crimée,<br />

il écrivit à l'un de ses amis une lettre<br />

empreinte d'un tel patriotisme que Napoléon III<br />

en ayant eu connaissance, le fit immédiatement<br />

gracier. _<br />

Ne pouvant éviter cette faveur, dont il ne<br />

voulait pas, Barbès s'imposa un exil volontaire<br />

qu'abrégèrent les souffrances qu'il avait endurées<br />

en prison.<br />

Il alla successivement à Bruxelles, à Barcelone,<br />

au Portugal, à La Haye, où il mourut en 1870,<br />

quinze jours avant la déclaration de la guerre.<br />

LES ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS DE L'OCÉANIE<br />

ES établissements français de l'Océanie se<br />

composent de plus d'une centaine d'îles,<br />

îlots et atolls de la Polynésie orientale,<br />

disséminés dans le Pacifique, entre les 137°25<br />

et 157°20 de longitude ouest et 7°50 et 27°38<br />

de latitude sud.<br />

Les îles principales sont généralement d origine<br />

volcanique et leurs massifs montagneux,<br />

entourés d'une plaine littorale fertile ; un récifbarrières<br />

percé de passes, et à une certaine<br />

distance du rivage, protège souvent l'île et le<br />

chenal des lames du large. II se trouve, sur de<br />

nombreux points, des sites fort beaux.<br />

Autant qu'une classification ait pu avoir lieu<br />

entre elles, on distingue : l'archipel de la<br />

généralement construites en bois et possèdent<br />

une véranda ; les bois et menuiseries arrivent<br />

de San-Francisco, prêts à être montés.<br />

Le climat permet les cultures tropicales ;<br />

aussi les principales cultures de rapport sontelles<br />

: le cocotier, la vanille (surtout aux Marquises,<br />

aux Iles sous le Vent et aux îles de la<br />

Société), le café et le tabac, le manioc, l'orange,<br />

l'avocat, l'ananas et la canne à sucre. Tous les<br />

légumes d'Europe y sont acclimatés pour le<br />

plus grand profit des maraîchers chinois.<br />

L'élevage est facile, mais ne suffit pas aux<br />

besoins de la consommation locale, pour laquelle<br />

on est obligé d'importer des viandes de la<br />

Nouvelle-Zélande. La pêche fournit le poisson,<br />

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Société, celui des Tuamotu, des Marquises,<br />

des Tubuaï, des Gambier, et celui des Iles<br />

sous le Vent ; il convient d'y ajouter les îles<br />

Australes et Rapa, plus au sud. La superficie<br />

totale est d'environ 4.000 kilomètres carrés et<br />

la population, de 31.500 habitants, dont 26.350<br />

indigènes. Ceux-ci sont de la race maori. Le<br />

chef-lieu de la colonie, Papeete (dans l'île de<br />

Tahiti), compte 4.601 habitants; il est à cinquante<br />

jours de France via Panama (Messageries<br />

Maritimes) et à douze jours de San-Francisco<br />

(Union Steamship Cy). Les communications<br />

entre les divers archipels sont assurées régulièrement<br />

par des goélettes à voiles, dont d'aucunes<br />

sont pourvues de moteurs à gazoline.<br />

L'île de Tahiti est renommée par la salubrité<br />

de son climat et la luxuriance de sa végétation<br />

; elle est ceinturée d'une route, dont<br />

78 kilomètres sont desservis par un service<br />

automobile (Papenoo-Papeete-Taravao). Le<br />

paludisme y est inconnu. Les maisons sont<br />

qui est à la base de l'alimentation de l'indigène<br />

La plus grande industrie est l'exploitation<br />

des phosphates, dont des gisements considérables<br />

ont été découverts dans l'île de Makatea.<br />

L'exploitation est assurée par la Compagnie<br />

Française ' des Phosphates de l'Océanie ; on<br />

en compte un rendement annuel de 100.000<br />

tonnes pour Makatea et on espère trouver<br />

d'autres gisements dans les îles voisines.<br />

Les Etablissements ont traversé; de 1903 à<br />

1906, une période critique due, a la fois, à la<br />

baisse de la nacre, à la mévente de la vanille,<br />

à des cyclones et à la destruction de San<br />

Francisco. Leur bilan était alors bien près<br />

de la faillite. Il s'est remonté depuis 1906, et<br />

les exportations atteignaient, en 1923, le total<br />

de 28.420.000 francs (nacres de perle : 548.506kilogrammes<br />

j phosphates : 74.229.760 kilogrammes<br />

; coprah : 11.447.607 kilogrammes ;<br />

huile de coco : 541.256 kilogrammes ; vanilles :<br />

75.908 kilogrammes),<br />

C<br />

BELLÉROPHON<br />

E héros corinthien, fils de Neptune et<br />

d'Eurymède, à qui les dieux avaient<br />

donné à la fois le courage et la beauté,<br />

avait pour monture un cheval ailé, dont il<br />

était devenu le" maître et qui l'emportait à<br />

travers les airs, docile à sa volonté : Pégase.<br />

Souillé du meurtre involontaire de son<br />

frère, Bellérophon s'était retiré auprès de<br />

Prœtos, roi de Tirynthe. Sa présence enflamma<br />

d'un coupable amour Sténobée, la femme de<br />

son hôte. Et, comme il restait insensible à<br />

ses séductions, celle-ci l'accusa faussement<br />

d'avoir tenté de la séduire. Pour ne pas violer<br />

les lois de l'hospitalité, Prœtos envoya le héros<br />

à Iobatès, son beau-frère, roi de Lycie, après<br />

lui avoir remis des tablettes fermées où il<br />

faisait part au roi de son désir homicide.<br />

Iobatès, croyant l'envoyer à la mort, imposa<br />

alors à Bellérophon de combattre la Chimère,<br />

" monstre de race divine, à la tête de lion, au<br />

corps de chèvre, à la queue de serpent, et dont<br />

la gueule vomit des flammes terribles et étincelantes<br />

. Le héros la tua en obéissant aux<br />

signes favorables que lui donnèrent les dieux.<br />

Sorti triomphant de ce premier danger,<br />

Bellérophon extermina ensuite la peuplade<br />

sauvage des Solymes et mit en fuite les Amazones.<br />

Emerveillé par sa valeur et son audace,<br />

le roi reconnut en lui un rejeton des dieux,<br />

lui fit épouser sa fille et le désigna pour son<br />

successeur. La légende de Bellérophon a été le<br />

sujet de nombreux monuments antiques. La<br />

lettre perfide dont l'avait chargé Prœtos, a passé<br />

en proverbe. Il y est fait de fréquentes allusions<br />

dans la littérature. L'expression : " lettre de<br />

Bellérophon " désigne une missive écrite<br />

contre celui-là même qui la porte et est chargé<br />

de la remettre à un tiers.<br />

A * *<br />

BAKOUNINE<br />

ILS d'un propriétaire de Torschok, dans le<br />

gouvernement de Twer, Michel Bakounine<br />

naquit en 1814. Il reçut une éducation<br />

très soignée, fut élevé à l'Ecole des cadets<br />

de Saint-Pétersbourg et entra avec le grade<br />

d'enseigne dans l'artillerie de la Garde impériale.<br />

Mais il sollicita bien vite un congé et s'en<br />

fut à Berlin, en 1841, pour y étudier la philosophie.<br />

Il séjourna ensuite à Dresde, où il se<br />

lia avec Ruge, puis à Paris, où il se lia avec les<br />

chefs de l'émigration polonaise et connut<br />

George Sand et Proudhon.<br />

Apôtre des idées avancées, Bakounine se<br />

mêla activement au mouvement socialiste. Le<br />

gouvernement russe, ayant eu vent de son attitude,<br />

lui enjoignit de regagner son pays. Il<br />

était alors à Zurich. Il se refusa d'obéir. Ses<br />

biens lui furent confisqués.<br />

Bakounine revint à Paris, entra dans la<br />

rédaction de la Réforme, que dirigeait Flocon,<br />

prononça, en 1847, un violent discours contre<br />

le régime tzariste et fut expulsé de France.<br />

Il y reparut pourtant l'année suivante, à la<br />

faveur de la révolution. Alors, commença une<br />

ardente campagne d'agitation révolutionnaire.<br />

Bakounine se rendit à Prague, à Berlin, à<br />

Dresde, et joua un rôle essentiel dans les<br />

troubles qui agitèrent ces trois villes. Contraint<br />

de fuir, il fut arrêté à Chemnitz, en 1849, et<br />

condamné successivement à mort en Prusse,<br />

en Autriche et en Russie. Mais, dans les trois<br />

occasions, sa peine fut commuée. Et, après<br />

plusieurs années de détention, il fut envoyé en<br />

Sibérie.<br />

Nous sommes alors en l'année 1857. Bakounine<br />

s'évade, gagne le Japon, l'Amérique.<br />

En 1861, il est en Angleterre. Son activité<br />

n'est pas amoindrie. Deux ans plus tard, il fait<br />

se soulever les paysans lithuaniens, puis s'installe<br />

en Suisse, prend une part prépondérante<br />

au mouvement socialiste et entre dans YAssociation<br />

internationale des travailleurs, avec<br />

l'idée bien arrêtée d y imposer ses directives,<br />

ce qui lui attire l'inimitié de Karl Marx. Il<br />

fonde ensuite des sectes internationales et<br />

revendique l'athéisme, l'abolition des classes,<br />

la mise en commun des richesses, la disparition<br />

de tous les Etats, de toutes les autorités.<br />

A Lyon, peu de temps après la guerre de<br />

1870, il tente de provoquer un mouvement<br />

communiste, qui échoue. La séparation de<br />

Bakounine et de Karl Marx est un fait accompli<br />

en 1872, au Congrès de La Haye.<br />

C'est alors que l'agitateur russe crée la<br />

Fédération jurassienne, qui n'est autre chose que<br />

le berceau du parti anarchiste.<br />

Là se termine l'action sociale de celui qui,<br />

après avoir été avant tout un patriote libéral,<br />

devint l'un des militants de 1 anarchie, dont<br />

l'influence fut la plus grande dans la seconde<br />

partie du siècle dernier. Malade, Bakounine<br />

se retira dans sa famille et vécut paisiblement<br />

à.Lugano. Il s'éteignit en 1876, à Berne.


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