Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

Un jour il va exploser sous les pas de quelqu’un ?
— L’installation électrique ne me plaît pas non plus, annonce Bob.
Question : quand exactement, Bob, as-tu inspecté l’installation électrique ?
— C’est dur à dire, soupire Bob, mais, pauvres inconscients, il se pourrait bien que vous vous soyez
lancés dans un projet plus vaste que vous ne pensiez.
— Bob, le gronde ma belle-mère, j’adore la nouvelle maison. Elle a un potentiel certain.
— Je ne dis rien de mal, Wilma. J’ai simplement l’impression qu’ils se sont mis dans les ennuis
jusqu’au cou. Oui, l’endroit possède un potentiel, mais pour l’instant, c’est un piège mortel, quant à
l’infrastructure, elle est pourrie.
— Ne parle pas ainsi devant les enfants, le reprend Kathleen par automatisme, avant de s’étonner :
où sont les enfants ?
Tout le monde hausse les épaules.
— Les enfants ! Les enfants !
Kathleen frôle immédiatement l’hystérie.
— Où êtes-vous ?
Pas de réponse.
— Oh, mon Dieu !
Kathleen agrippe le bras de Bob, persuadée que le piège mortel infernal a avalé tout cru ses petites
chéries.
— Fais quelque chose ! Trouve-les !
— Les enfants !
Bob se précipite dans la pièce voisine. Nous tous sur ses talons, sauf Kathleen, que le stress a
menée au bord de l’évanouissement.
Elles ne sont pas dans la pièce voisine.
Je vais vous dire où elles se trouvent : à l’étage, en train de piller le contenu d’un sac-poubelle
empli de mes tailleurs de boulot afin de se déguiser.
— C’est trop mignon ! s’exclame Wilma tandis qu’Ashley parade, ma plus belle blouse de soie
drapée en turban autour de sa tête.
— En quoi es-tu déguisée ? En adorable petit gourou ? Regardez, c’est un adorable petit gourou !
Naturellement, Ashley, qui n’a aucune idée de ce qu’est un gourou — Dieu seul sait en quoi elle
s’est déguisée, mais ce n’était pas ça — se lance dans sa propre interprétation du comportement d’un
adorable-petit-gourou. C’est-à-dire s’adonner à la gymnastique, chanter faux et faire à peu près n’importe
quoi.
Wilma, fascinée par le spectacle, applaudit et reprend en chœur les paroles incompréhensibles. J’ai
envie de la secouer.
— Il faut que tu présentes ce numéro pour le spectacle de l’école ! déclare Bob, quand le gourou de
fortune conclut en exécutant la roue, accrochant ma belle blouse de soie à une écharde du plancher.
Crrrrrraaaaaaaccccc.
— Oh, oh, dit Jack en me regardant. C’est à toi ?
Avant que j’aie pu ouvrir la bouche, Ashley atterrit sur ses pieds d’un bond léger.
— Je l’ai trouvé dans le sac des chiffons.
— Tu en as un deuxième ? Comme ça on jouera toutes les deux des petits gourous dans le spectacle,
dit Beatrice.
— Désolée, Bea, je suis en rupture de stock, dis-je.
A la vue d’Ashley examinant l’accroc de ma blouse, les yeux manquent de me sortir de la tête.
Le visage de Beatrice se chiffonne, comme si elle allait se mettre à pleurer. Bob s’empresse de la
rassurer. Dès que possible, il l’emmènera acheter un joli chiffon neuf dans lequel enturbanner sa tête pour