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Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

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Tout le monde aimerait bien le savoir.<br />

J’achète la fichue scie <strong>et</strong> la rapporte chez moi, où les D.C. ont achevé de vider l’appartement. Ne<br />

reste que le canapé.<br />

— Voici la scie.<br />

Je la leur donne <strong>et</strong> me r<strong>et</strong>ire dans la chambre, comme mon ami Lori lors de la circoncision de son<br />

fils. Je ne peux pas regarder.<br />

Je ferme la porte pour étouffer le bruit <strong>et</strong> appelle une fois de plus Jack sur son portable.<br />

Miracle des miracles, il décroche.<br />

— Où étais-tu passé ?<br />

— En réunion, <strong>et</strong> ça a été…<br />

Je le coupe.<br />

— Ecoute, Jack, ici c’est la folie. Où es-tu ?<br />

— Dans le métro, j’arrive bientôt. Pourquoi ? Qu’est-ce qui ne va pas ?<br />

— Les déménageurs sont en train de scier un des pieds de notre canapé, voilà ce qui ne va pas.<br />

— Quoi !<br />

— Ils ont dit qu’il ne passait pas par la porte <strong>et</strong> qu’il fallait couper le pied.<br />

— S’il te plaît, dis-moi que c’est une plaisanterie.<br />

— J’aimerais bien.<br />

— Ils ont apporté une scie ?<br />

— Non.<br />

— Où ont-ils trouvé une scie ?<br />

— Ils utilisent la nôtre.<br />

— Nous n’avons pas de scie.<br />

— Nous en avons une maintenant, dis-je à contrecœur.<br />

Le silence s’installe. Puis Jack reprend d’une voix égale.<br />

— Tracey, écoute-moi. Tu dois les arrêter. Tout de suite.<br />

— Ils ne peuvent pas sortir le canapé s’ils ne scient pas le pied.<br />

Je suis au bord des larmes.<br />

— Nous l’avons fait entrer avec quatre pieds.<br />

— Je sais, mais ils ont dit…<br />

— Dis-leur d’arrêter !<br />

J’ouvre la porte à la volée, prête à hurler : Halte !<br />

Trop tard.<br />

Les déménageurs — <strong>et</strong> le canapé — ont disparu, ne laissant derrière eux qu’un moignon de bois<br />

esseulé <strong>et</strong> un peu de sciure.<br />

— Ils ont fini, dis-je à Jack, misérable. Qu’allons-nous faire ?<br />

Il se tait. Sans le bruit de fond de la rue dans le combiné, je croirais que, pour la première fois de<br />

notre relation, il m’a raccroché au nez.<br />

Quand il reprend, il me dit :<br />

— Ecoute, il faut que nous parlions.<br />

Il parle d’un ton tellement sérieux que ma première pensée est qu’il me quitte. Il me quitte parce que<br />

j’ai laissé les déménageurs couper le pied de notre canapé.<br />

— Jack, dis-je en déglutissant avec difficulté. Est-ce…?<br />

— Il s’agit de nos jobs. C’est le suj<strong>et</strong> que j’allais aborder avant que tu ne parles du canapé…<br />

Ce sont nos jobs qui sont menacés, pas notre couple. J’esquisse un soupir de soulagement, quand ce<br />

fichu emprunt immobilier se rappelle à mon esprit.<br />

— Que se passe-t-il ? dis-je à Jack, effrayée.

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