Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free
Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free
Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Ce n’est pas ce que j’espère.<br />
Mais j’imagine que cela pourrait se produire.<br />
A l’étage au-dessus, l’architecte d’intérieur des dingues du cirque traîne une armoire sur le<br />
plancher. Ou un truc de ce genre.<br />
Jack regarde le plafond <strong>et</strong> fronce les sourcils.<br />
— A ton avis, que font-ils vraiment là-haut ? demande-t-il.<br />
— Je te l’ai déjà dit. Ils redécorent ou bien ils se débarrassent de cadavres. Peu importe. Imagine,<br />
après-demain, cela n’aura plus aucune importance. Nous habiterons chez nous, dans notre doux foyer.<br />
Je me penche sur le lit pour le débarrasser d’une pile de vêtements restés sur leurs cintres.<br />
Jack s’assied au bord du matelas <strong>et</strong> m’attire près de lui.<br />
— Je ne voudrais pas que tu te berces de trop d’illusions, Trace.<br />
— Que veux-tu dire ?<br />
— Tu sembles croire que c<strong>et</strong>te maison va résoudre tous nos problèmes.<br />
— Eh bien, elle va résoudre le problème des dingues du cirque, celui des cafards, de la rue trop<br />
bruyante <strong>et</strong> de l’Emmerdeur Public…<br />
Oui, l’Emmerdeur Public continue de sévir en toute impunité, se rapprochant centimètre par<br />
centimètre de notre paillasson.<br />
— A moins que ce ne soit toi, l’Emmerdeur Public, dis-je. Ce n’est pas toi, n’est-ce pas ?<br />
— Non.<br />
— Tant mieux.<br />
— C’est toi ?<br />
— Non.<br />
— Tant mieux.<br />
Nous échangeons un bref sourire.<br />
— Je veux juste que tu te montres réaliste, reprend Jack. Nous ach<strong>et</strong>ons une maison qui a besoin<br />
d’être totalement rénovée, <strong>et</strong> nous ne l’avons même pas revue depuis que nous l’avons visitée avec<br />
Verna, il y a plus de deux mois.<br />
Il ne réussira pas à faire éclater ma bulle, non mais !<br />
Je lui rappelle :<br />
— Nous l’avons fait inspecter par un professionnel qui a déclaré la structure saine. Tu crois que les<br />
fondations se sont effondrées <strong>et</strong> que les termites l’ont infestée depuis la dernière fois ?<br />
— Non…<br />
— Evidemment, Hank <strong>et</strong> Marge ont toujours pu coller davantage de papier peint affreux, mais on<br />
peut gérer ça, non ?<br />
— Oui.<br />
— Sois heureux, Jack.<br />
— Je suis heureux.<br />
— Tout se passera bien, je te le prom<strong>et</strong>s.<br />
— Tu sembles bien sûre de toi.<br />
— Je le suis.<br />
Et j’ai raison de l’être.<br />
Du moins pendant une semaine.<br />
C’est le temps qu’il nous reste avant qu’une tuile ne nous tombe dessus, dans un fracas dont même<br />
les dingues du cirque n’ont jamais rêvé dans leurs rêves les plus fous.<br />
Mais je ne le sais pas encore. Aussi quand Jack <strong>et</strong> moi, rassasiés, reprenons l’opération<br />
désengorgement, juste au moment où Jimmy le portier nous appelle pour annoncer l’arrivée tardive de<br />
Buckley, je baigne dans le bonheur.