Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free
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— Tu ne crois pas que j’ai l’obligation morale de raconter à Kate ce que j’ai vu ?<br />
— Tu n’as rien vu. Tu l’as dit toi-même.<br />
— Je l’ai vu avec une autre femme.<br />
— Tu ne sais pas de quoi il r<strong>et</strong>ournait.<br />
— Même toi, tu penses qu’il a une liaison.<br />
— Mon opinion n’a aucune importance. La tienne non plus. Je te le dis, Tracey, pour avoir vécu le<br />
divorce de mes parents : ne dis rien à Kate de ce que tu as vu ce soir-là.<br />
— Trop tard. C’est fait.<br />
Jack se contente de secouer la tête.<br />
Nous marchons en silence un moment.<br />
— Je commence à penser que c’est une bonne chose que nous déménagions bientôt.<br />
Ce n’est pas moi qui parle. D’ailleurs, moi, je le pense depuis le premier jour.<br />
— C’est incroyable d’entendre ces mots dans ta bouche, dis-je à Jack.<br />
— Tu ne deviens pas un peu claustrophobe ici ?<br />
— Complètement — mais je ne pensais pas que toi aussi.<br />
— Si. Je deviens claustrophobe.<br />
— Je ne te croyais pas prêt à déménager.<br />
— Moi non plus. Parfois je me dis que si tu n’étais pas là pour allumer le feu sous mes pieds, je ne<br />
provoquerais jamais aucun changement dans ma vie.<br />
— Je ne sais pas. En tout cas, tu habiterais toujours ton appartement minable de Brooklyn avec Mike<br />
Middleford.<br />
Mike est l’ex-coloc de Jack, <strong>et</strong> mon ex-boss, obstacle mineur sur le chemin menant à<br />
l’épanouissement de notre amour. Au début, j’ai hésité à sortir avec Jack parce que je craignais de<br />
croiser mon boss en slip.<br />
Le plus drôle, c’est que cela a fini par se produire, mais à ce stade, Mike <strong>et</strong> moi étions devenus de<br />
vieux copains. D’ailleurs, il était sur le point de se faire virer de chez Blair Barn<strong>et</strong>t. Dieu merci, pour des<br />
raisons n’ayant aucun rapport avec moi ou avec ses slips kangourous.<br />
Aux dernières nouvelles, Mike était toujours — à moins que ce ne soit de nouveau ? — au chômage<br />
<strong>et</strong> vivait à Jersey avec sa femme, Diane, <strong>et</strong> leurs deux enfants.<br />
C’est drôle, comme on finit par perdre de vue des gens avec qui, un jour, on a tant partagé, jusqu’à<br />
Votre adresse.<br />
En pensant à Mike, Yvonne <strong>et</strong> Thor, Sonja, <strong>et</strong> même mon ex d’il y a une éternité, Will McCraw, je<br />
ne peux m’empêcher de me demander qui d’autre va s’évanouir de nos vies au fil des ans. Surtout si nous<br />
n’habitons plus au cœur de New York.<br />
Comme je l’ai dit à Kate l’autre soir — à moins que ce ne soit Kate qui ait prononcé ces<br />
paroles — les choses changent. La vie n’est que changements.<br />
N’est-ce pas moi qui, il y a à peine quelques jours, exhortais Jack à intégrer c<strong>et</strong>te idée ?<br />
Sa famille l’a pleinement intégrée.<br />
Quand sa sœur Kathleen a appris que nous déménagions, elle a demandé aux jumelles de nous<br />
appeler afin de nous laisser un message a cappella sur le répondeur. Adorable.<br />
Si on veut.<br />
D’accord, c’était atroce : elles en avaient elles-mêmes composé les paroles, incompréhensibles, sur<br />
l’air de P<strong>et</strong>it Papa Noël, à moins que ce ne soit In-a-Gadda-Da-Vida par Iron Butterfly, impossible de<br />
trancher.<br />
Leur message s’achevait sur l’une d’entre elles — Ashley, j’en suis sûre — nous assurant :<br />
— Vous allez adorer vivre ici, tante Tracey <strong>et</strong> oncle Jack. Imaginez, maintenant vous allez pouvoir<br />
nous voir tout le temps !