14.07.2013 Views

Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

enthousiastes <strong>et</strong> au physique agréable. Des femmes.<br />

— Tu as eu l’opportunité de coucher avec Gabriel ?<br />

Elle acquiesce en se mouchant avec délicatesse dans un mouchoir de dentelle.<br />

— Je passais tous les jours plusieurs heures en tête à tête avec lui, toute rouge <strong>et</strong> transpirante, à<br />

l’époque où je cherchais à me débarrasser de mes kilos post-grossesse.<br />

Ces fameux kilos devaient être au nombre de quatre <strong>et</strong> elle s’en était débarrassée au bout d’environ<br />

deux semaines. C’est le genre de raisons pour lesquelles je haïrais Kate si je ne l’aimais pas. Et je ne<br />

parviens pas à l’imaginer rouge <strong>et</strong> transpirante, même dans une salle de gym.<br />

— Il a fait une tentative ?<br />

— Non, mais il en avait envie, je le voyais bien.<br />

Je n’en doute pas.<br />

— Tu as eu raison de ne pas coucher avec lui, Kate. Cela n’aurait fait que t’abaisser au niveau de<br />

Billy. Tu vaux mieux que ça.<br />

Nos boissons finissent par arriver. Kate avale la sienne, puis en commande une autre. Je passe à<br />

l’eau gazeuse. Autant que l’une d’entre nous garde la tête froide si nous voulons rentrer chez nous sans<br />

problèmes ce soir.<br />

J’accompagne Kate à pied le long de Park Avenue, jusqu’à sa maison de brique sur la 38 e . Elle<br />

pleure tout le long du chemin. Sa colère a cédé à la tristesse. Je préférerais qu’elle soit furieuse, car j’ai<br />

l’impression qu’elle serait plus forte.<br />

J’espère que ce salaud de Billy ne sera pas là à notre arrivée, parce que sinon, je ne sais pas ce qui<br />

pourrait arriver. Dans l’état où elle est, Kate est capable d’exiger des explications <strong>et</strong> je n’ai aucune envie<br />

de me trouver mêlée à la scène.<br />

Mais Billy est absent. Seules sont présentes Katie, endormie dans la nursery, <strong>et</strong> la nounou qui, me dit<br />

Kate, s’est r<strong>et</strong>irée dans ses quartiers à l’étage supérieur.<br />

A une époque, je fantasmais sur l’idée de vivre dans un endroit comme celui-ci, avec une nursery <strong>et</strong><br />

des « quartiers » pour les employés à domicile. La maison de Kate est immaculée, aseptisée <strong>et</strong> luxueuse.<br />

Un silence feutré y règne, comme d’habitude (sauf quand l’Ange Hurlant est éveillé, auquel cas adieu le<br />

silence feutré). Rien ne paraît vivant. J’ai cru que le bébé allait changer tout ça, mais il s’avère que, dans<br />

ce genre de maison, vous ne trébuchez jamais sur des cubes ou ni ne trouvez des mi<strong>et</strong>tes sur la table<br />

basse.<br />

Notre maison — à Jack <strong>et</strong> moi — ne sera jamais ainsi. Dieu merci.<br />

Difficile de croire que j’ai pu convoiter la belle maison de Kate, emplie d’antiquités rares, de tapis<br />

de famille <strong>et</strong> d’obj<strong>et</strong>s d’art hors de prix.<br />

Ce soir, en la laissant seule ici, en larmes, tandis qu’elle se fait couler un bain dans sa salle de bains<br />

en marbre, équipée de placards sur mesure, je me dis que je préfère garder mes affreux vieux placards,<br />

même si je ne parviens jamais à les peindre.<br />

Notre nouvelle maison dégage une sensation de chaleur <strong>et</strong> d’amour que tout l’argent du monde ne<br />

saurait procurer.<br />

Notre vieil appartement lui aussi possède quelque chose que tout l’argent du monde ne saurait<br />

procurer — ou plutôt, dans ce cas, éliminer : Mitch.<br />

Etalé sur notre divan datant d’à peine trois mois, en jogging, il tient un bol de pop-corn en équilibre<br />

sur son ventre. Installé dans son fauteuil préféré, les coudes sur les genoux, Jack est penché vers la télé<br />

où le match de bask<strong>et</strong> atteint selon toute apparence son point culminant.<br />

Il leur faut plusieurs secondes avant de se rendre compte de ma présence.<br />

— Salut, Tracey !<br />

Mitch s’assied <strong>et</strong> a la décence de paraître vaguement gêné d’avoir posé ses chauss<strong>et</strong>tes sur le<br />

coussin où je prends place d’habitude.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!