Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

— Alors ?
— C’est une vieille maison mais super sympa. Elle me rappelle beaucoup celle de ma grand-mère.
— Alors faisons une offre, Jack. S’il te plaît ? Tu décides de la somme… mais ne fais pas exprès de
la sous-estimer.
— Je ne sais pas…
— Jack, imagine-nous un jour, quand nous serons vieux avec des cheveux blancs, ici, ensemble, à
regarder les cerfs batifoler par la fenêtre. Ça ne te fait pas envie ?
— D’être vieux avec les cheveux blancs ? Pas vraiment. Et les cerfs ne batifolent pas franchement.
D’ailleurs, à propos de ce cerf…
La porte de la pièce voisine se rouvre. Verna est de retour.
— Nous discuterons plus tard, me murmure Jack. Ne lui montre pas que nous sommes intéressés.
— Elle le sait déjà, dis-je sur le même ton. Alors pourquoi ne pas simplement…
— Non.
— Excusez-moi.
Verna apparaît sur le seuil et range son portable dans sa poche.
— Alors qu’en pensez-vous ?
Jack lui répond d’une voix posée.
— Merci de nous avoir consacré votre temps. Nous avons maintenant une idée de ce à quoi nous
pouvons prétendre dans cet ordre de prix.
Je rêve ou il donne l’impression que nous en avons fini ici ?
Verna ne semble pas surprise, ni déçue.
— Dans ce cas, rentrons au bureau. A moins que vous ne désiriez visiter une autre maison ?
— Non, je crois que nous en avons fini pour aujourd’hui, répond Jack, du même ton qu’il refuserait
la carte des desserts au restaurant.
Quand la voiture de Verna s’éloigne, j’adresse depuis le siège passager un dernier regard plein de
regrets à la maison.
J’espère vraiment que Jack sait ce qu’il fait.
De retour au bureau, Verna nous donne sa carte et nous encourage à rester en contact. Nous lui
assurons que nous la rappellerons et prenons congé.
J’attends que nous soyons installés dans la voiture de la mère de Jack et qu’il ait démarré.
— Alors, allons-nous faire une offre, oui ou non ?
— Nous devons d’abord en discuter.
— Je sais. Alors discutons-en.
Je m’interromps, me souvenant tout à coup de quelque chose.
— Oh, il faut nous arrêter acheter la tarte, cherche une place pour te garer par là.
— Quelle tarte ?
Mais où a-t-il la tête ?
— La tarte au citron vert, à la pâtisserie. Tu te souviens ?
— Ah oui.
Il ne semble pas plus éclairé pour autant.
— Okay.
Nous cherchons une place pour nous garer.
Nous n’en trouvons pas, mais nous croisons plusieurs voitures, clignotants allumés, garées en double
file tandis que leurs conducteurs chargent leurs courses ou s’installent derrière le volant.
Je me demande si des soldes monstres ont lieu aujourd’hui dans l’un des magasins parce qu’il
semble y avoir foule.
— Aucune place, dit Jack quand nous avons fait le tour complet.