Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

quand l’un de nous deux éprouverait un désir dévorant de procréer ou de faire l’école buissonnière
quelques mois.
Ou pour toujours.
Exactement mon état d’esprit actuel.
Je ne plaisante pas. Il faut que je sorte de là. Excepté une brève incursion dans la profession de
serveuse chez Eat, Drink and Be Married, j’ai travaillé chez Blair Barnett toute ma vie d’adulte. J’en ai
plus qu’assez de la frénésie des agences de pub. Et de la vie en ville.
Les choses doivent changer.
Hier soir, tandis que j’ingurgitais ma dinde hors de prix avec du pain hors de prix en buvant un jus
de fruit hors de prix — tout en guettant les cafards et en essayant d’ignorer les crashs aériens à l’étage audessus
et en suivant le journal de 22 heures avec son lot habituel de criminalité et de chaos urbain —, j’ai
établi un plan. Un bon plan.
Cette fois, je n’envisage pas une grossesse comme échappatoire. Mon nouveau plan implique
beaucoup moins de douleurs physiques. Et de rapports sexuels.
A moins que je doive recourir à mes charmes pour convaincre Jack.
Je plaisante. Je ne fais jamais ça.
Pas souvent.
Donc, je lance officiellement l’opération Nouveau Départ.
— Ecoute, dis-je à mon mari, nous devrions penser à déménager. Nous avons toujours pensé le faire
un jour, et nous avons l’apport initial.
Grâce à son père qui, en guise de cadeau de mariage, nous a fait la surprise de nous donner une
importante somme d’argent. Je dis surprise parce que bien qu’il ait été outrageusement riche, il n’était pas
franchement généreux. De plus, comme je l’ai déjà évoqué, Jack et lui n’entretenaient pas les meilleures
relations du monde.
Mais au fil des années, il s’est adouci et nous a offert l’apport initial à l’achat d’une maison.
Jack — dont le job implique la gestion de grosses sommes d’argent, même s’il s’agit des dizaines de
milliers de dollars de Clients et non des nôtres — a décidé de les investir en attendant de les utiliser.
Cela m’a semblé une bonne idée. En ce qui concerne les finances du ménage, Jack et moi avons toujours
été sur la même longueur d’ondes.
Pas comme mes parents, qui se sont toujours disputés au sujet de l’argent — alors qu’ils n’en ont
pas.
Et pas non plus comme Kate et Billy, qui eux aussi se disputent au sujet de l’argent, alors qu’ils n’en
manquent pas — avantage d’être issus des classes supérieures de la société.
Mais Jack lui aussi pourrait bien hériter, une fois la succession de son père liquidée. Jack Candell
Senior s’est remarié quelques mois avant sa mort et sa nouvelle épouse conteste le testament qui laisse
tous les biens aux enfants. Elle prétend que Jack Senior en aurait établi un autre qui — surprise ! — lui
laisserait l’intégralité de la fortune. Mais certains éléments contradictoires se sont élevés.
Mais même sans une part de la fortune de son père, Jack et moi pouvons acheter une maison décente
en banlieue.
— Donc, dis-je à Jack, nous avons l’apport initial. Nous devrions songer à déménager. Quitter New
York.
Jack me regarde et s’agite dans son fauteuil.
— Je ne sais pas trop.
Je ne lui posais pas une question, alors pourquoi donne-t-il une réponse ?
— Tu ne sais pas… quoi ? Qu’est-ce que tu ne sais pas ?
— C’est-à-dire… pourquoi veux-tu quitter New York ?
— J’en ai marre. La ville est surpeuplée, bruyante, chère, stressante, dangereuse et puante. Nous