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Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

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Peut-être que je m’emballais <strong>et</strong> qu’il s’agissait d’une simple collègue.<br />

Je me suis arrêtée de chanter pour suivre du regard Billy <strong>et</strong> la fille qui montaient ensemble dans un<br />

taxi. Blake m’a donné un coup de coude.<br />

— Tracey, reprends avec moi. On recommence : « C’est fini… »<br />

— C’est fini…, ai-je obtempéré, en observant le taxi tourner à droite sur Hudson, direction<br />

downtown, au lieu de longer la rue <strong>et</strong> tourner à droite sur la Quatrième Ouest, direction uptown.<br />

Billy <strong>et</strong> Kate vivaient uptown. Si tard dans la nuit, en semaine, il aurait dû prendre la direction de<br />

chez lui, non ?<br />

Même si le taxi raccompagnait la fille downtown <strong>et</strong> repartait ensuite avec Billy uptown, n’aurait-il<br />

pas été préférable qu’ils prennent chacun un taxi ? Les taxis grouillaient dans le coin. Je le sais, j’ai<br />

vérifié.<br />

Je sais, je sais, j’ai dit que je ne voulais pas aborder le suj<strong>et</strong> Billy pour l’instant, mais je ne peux<br />

pas m’en empêcher. C<strong>et</strong>te histoire me hante depuis des semaines. Oui, tout ça était peut-être parfaitement<br />

innocent, mais je sais très bien que non.<br />

Revenons à Jack — qui ignore la présence de Billy dans Horatio Stre<strong>et</strong> <strong>et</strong> qui, j’en suis persuadée,<br />

ne se dirigerait jamais downtown en taxi accompagné d’une femme mystérieuse à c<strong>et</strong>te heure de la nuit. Il<br />

attend toujours mon explication concernant nos noces de diamant. Je la lui donne, avec la même patience<br />

que celle dont je fais preuve quand il joue les Ray Charles devant le frigo.<br />

— Vingt-cinq, ce sont les noces d’argent, <strong>et</strong> cinquante les noces d’or, soixante-quinze celles de<br />

diamant.<br />

Il contemple avec nostalgie le journal qu’il s’apprêtait à déplier <strong>et</strong> me répond avec la même<br />

patience, de son ton le plus raisonnable.<br />

— Nous n’avons même pas encore soixante-quinze ans nous-mêmes.<br />

— Pas en années, en mois. Nous nous sommes rencontrés à la fête de Noël du bureau il y a soixantequinze<br />

mois aujourd’hui.<br />

— Vraiment ?<br />

Il a l’air ému. Le fait qu’il me trouve attendrissante est une des raisons pour lesquelles je l’aime<br />

tant — <strong>et</strong> je le trouve tout aussi attendrissant. Sauf quand il me fait le coup de la cuisson à l’étouffée.<br />

Mais j’imagine qu’en chaque homme adulte dort un collégien, sauf chez Billy.<br />

(A moins que chez Billy aussi. Parce que son récent comportement — d’accord, son comportement<br />

supposé — me paraît sacrément immature <strong>et</strong> risqué. En plus d’immoral.)<br />

— Donc, c’est notre soixante-quinzième anniversaire de mariage ? demande mon Jack attendrissant.<br />

Tu tiens vraiment ce genre de comptes, Tracey ?<br />

Je dois adm<strong>et</strong>tre — mais pas à lui — qu’en fait non. Pas avant ce matin aux environs de 6 heures<br />

quand, incapable de dormir, j’ai j<strong>et</strong>é un œil au calendrier de la cuisine <strong>et</strong> vu la date, juste au moment où<br />

le cirque des dingues a passé la vitesse supérieure au-dessus de ma tête.<br />

— Eh bien… Heureux anniversaire, dit Jack.<br />

Puis son attendrissement devant mon zèle commémoratif s’évanouit <strong>et</strong> il revient aux pages sportives<br />

du New York Times.<br />

— Attends… Jack ?<br />

— Mmm.<br />

Il tourne une page.<br />

— … Cela fait soixante-quinze mois que nous nous sommes rencontrés. Waouh ! Et presque deux<br />

ans <strong>et</strong> demi que nous sommes mariés.<br />

— Ouais, dit-il en continuant de lire le journal.<br />

— Tu te souviens à quel point nous voulions rester en notre lune de miel pour toujours ?<br />

Il renifle <strong>et</strong> lève les yeux.

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