Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

Mamie exhibe un sachet poussiéreux.
— Non !
Mamie reprend ses recherches, Katie ses hurlements et Kate ses sanglots. Jack et moi échangeons un
regard résigné.
Jusqu’à ce que Stefania soulève Katie de terre et l’emmène dans l’autre pièce. Quelques minutes
plus tard, les hurlements se calment et cèdent la place à la voix de Stefania chantonnant en polonais.
Cinq minutes plus tard, elle passe la tête dans la cuisine, la gamine maintenant gazouillante, mais
toujours odorante, dans les bras.
— Vous avez la couche ?
Sans un mot, Kate lui tend le sac noir très chic suspendu au dossier de sa chaise. Pas de fourre-tout
en écossais pastel pour cette maman-là.
— Merci.
Stefania disparaît de nouveau.
— Qui est cette personne ? s’enquiert Kate, pantoise.
— Stefania, dis-je en haussant les épaules.
Du coin de l’œil, je surveille ma grand-mère qui ouvre et referme les placards pour y fourrer son
nez.
Vous comprenez ce que je voulais dire ? Le filtre des bonnes manières s’est désagrégé.
— Mamie, je vais vous faire visiter, intervient Jack en l’entraînant hors de la pièce.
Je me laisse tomber sur une chaise près de Kate et prends sa main dans la mienne.
— Raconte-moi ce qui est arrivé.
Elle essuie ses yeux débordant de larmes.
— Billy dit qu’il ne m’aime plus, parvient-elle à hoqueter. Il aime cette… personne.
— Marlise ?
— Je ne peux même pas prononcer son nom. Il veut divorcer. Suis-je forcée d’accepter le divorce,
Tracey ?
— Tu veux dire… légalement ?
Elle hoche la tête.
Bonne question.
Doit-elle accepter le divorce ?
Moi j’accepterais, j’en suis foutrement sûre — aucun doute.
Et elle devrait l’accepter — aucun doute là-dessus non plus.
Mais… forcée ?
— Je… ne sais pas.
Si je n’étais pas forcée de divorcer, je ne divorcerais pas.
— Mais, Kate, tu veux vraiment l’obliger à rester contre sa volonté ?
— Oui ! Je ne veux pas être divorcée. Tout est préférable à cela.
— C’est faux. Tu mérites mieux que Billy, Kate. Ecoute, tu te souviens comme j’étais folle de Will ?
Et comment tu essayais de me le montrer sous son vrai jour ?
— C’était un con. Et gay.
— Il n’était pas gay. Mais un vrai con. J’étais tellement amoureuse que je ne m’en rendais pas
compte.
— C’est différent. Nous sommes mariés. Nous avons un enfant.
Kate a raison. C’est différent. Je n’ai aucune expérience de divorcée ou de mère célibataire. Juste
l’expérience d’une ancienne rupture avec un con hétérosexuel.
Que suis-je censée lui dire ?
Comment l’aider ?