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Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

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tu as besoin de références, je t’en fournirai avec plaisir. Bonne chance.<br />

Et en un claquement de doigts, mon existence de cadre en entreprise s’achève.<br />

Adieu, rédactrice de pub d’une agence sur Madison Avenue.<br />

Bonjour, femme au foyer de grande banlieue.<br />

* * *<br />

En pleurs, j’appelle Jack pour lui apprendre la mauvaise nouvelle, copie en douce mon disque dur<br />

sur le disque amovible, regroupe en reniflant mes affaires <strong>et</strong> me rends stoïquement au bureau des<br />

Ressources Humaines. Puis je rentre seule à Glenhaven Park.<br />

En direction du nord, en semaine, au milieu de la matinée, le train est presque vide. J’occupe trois<br />

places à moi seule. Les autres passagers semblent être des étudiants, des employés de bureau ainsi que<br />

des employés de l’hôpital qui sortent du travail. Ou encore du personnel de maison qui se rend à son<br />

travail dans des villes du comté de Westchester telles que Chappaqua, Bedford <strong>et</strong> Glenhaven Park.<br />

Je ne me sens pas tout à fait à ma place dans le train.<br />

Je ne me sens plus non plus à ma place à New York, d’ailleurs.<br />

Ni à Glenhaven Park.<br />

En me traînant à travers le parking déserté, je réalise que je ne suis attendue nulle part, <strong>et</strong> je lutte de<br />

mon mieux contre les larmes.<br />

Maintenant quoi ? je me demande en me glissant derrière le volant.<br />

Même dans la voiture, je ne me sens pas à ma place. Jusqu’ici, Jack s’est chargé de la conduite.<br />

Vivant à Manhattan depuis des années, je n’utilisais plus que les transports en commun. Mes talents<br />

de conductrice sont un peu rouillés.<br />

Pour repousser le moment de démarrer, je décide d’appeler Jack <strong>et</strong> l’avertir que je suis arrivée sans<br />

encombres à Glenhaven Park. Quand je lui ai téléphoné un peu plus tôt dans la journée, il semblait<br />

débordé — le département Média, en pleine restructuration est en proie au chaos.<br />

Je ne parviens pas à joindre Jack. Ni Sally, qui a été licenciée vendredi.<br />

Pauvre Sally.<br />

Pauvre de moi.<br />

Je parviens à joindre Buckley, superexcité.<br />

— Que se passe-t-il ? Comment est la maison ? demande-t-il.<br />

— Je viens de perdre mon boulot.<br />

Je réussis à ne pas pleurer, mais c’est limite.<br />

— C’est vrai ?<br />

— Oui… Que vais-je faire ?<br />

— Mon Dieu, Tracey, je suis vraiment désolé. C’est moche.<br />

Il semble hors d’haleine.<br />

— Où te trouves-tu ?<br />

— A l’aéroport de Los Angeles. Je viens d’atterrir. Il faut que je récupère mes bagages <strong>et</strong> que je<br />

trouve le chauffeur que le studio m’a envoyé. J’ai une réunion dans une heure, ensuite l’agent immobilier<br />

a des appartements à me montrer.<br />

Bon, inutile d’en dire davantage, n’est-ce pas ?<br />

Il se promène en limousine, visite des propriétés <strong>et</strong> a rendez-vous avec des producteurs sur la côte<br />

Ouest. Moi je suis au chômage, assise dans une Hyundai, <strong>et</strong> je n’ai aucune envie de rentrer dans ma<br />

maison à rénover de la côte Est.<br />

— Je vais te laisser, dis-je à Buckley, qui ne proteste pas.<br />

— Je te rappelle, prom<strong>et</strong>-il d’un air distrait.

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