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Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

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De même que je suis certaine que notre vie, ici en banlieue, va se dérouler sans problème.<br />

Il faut juste un peu de temps.<br />

* * *<br />

Le lendemain matin, un vrai toc-toc à la porte — <strong>et</strong> non un toc-toc verbal — interrompt la recherche<br />

frénétique de nos brosses à dents dans les boîtes <strong>et</strong> cartons.<br />

— Qui crois-tu que ce puisse être ? dis-je à un Jack, ébouriffé, pas rasé <strong>et</strong> vêtu de son seul caleçon.<br />

— Comment veux-tu que je le sache ? répond-il, ronchon.<br />

(Mon Jack d’ordinaire de bonne humeur <strong>et</strong> facile à vivre fonctionne de travers sans son café matinal.<br />

Nous avons tout trouvé, sauf les filtres. Aussi sommes-nous condamnés à rester en proie au manque de<br />

caféine jusqu’à ce que l’un d’entre nous se coiffe, se lave, s’habille <strong>et</strong> se propulse au Starbucks du coin.<br />

J’espère qu’il existe un Starbucks dans le coin. Il doit en exister un, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ? Ne me<br />

faites pas des peurs pareilles !)<br />

Nouveaux coups à la porte.<br />

— Vite ! Va ouvrir, dit Jack.<br />

— Moi ? Je ne peux pas ouvrir comme ça ! Regarde-moi !<br />

— Je te regarde. Tu es en pyjama. Moi en slip. Devine qui gagne ?<br />

Qui perd, oui, plutôt ! Et la réponse, bien sûr, c’est moi.<br />

Je descends l’escalier, manquant plusieurs fois trébucher sur des obj<strong>et</strong>s qui traînent sur mon chemin.<br />

Il faut vraiment que nous organisions le déballage. Heureusement qu’un long week-end de congé s’étend<br />

devant nous. Dès mardi matin, la maison sera rangée <strong>et</strong> ce cauchemar de cartons trempés de pluie <strong>et</strong> de<br />

sacs-poubelle humides sera derrière nous.<br />

Quelle que soit la personne qui se trouve à la porte, elle continue de frapper, avec un soupçon<br />

d’impatience.<br />

Il s’avère — je ne parviens pas à croire que je ne l’aie pas remarqué avant — que la porte d’entrée<br />

ne comporte aucun oculus. Elle consiste en un simple panneau de bois sans aucune ouverture.<br />

Mon Dieu, où sont passés les bons vieux œill<strong>et</strong>ons à l’ancienne quand on en a besoin ?<br />

A New York, voilà où ils sont passés ! Avec un peu de chance, en compagnie de tous les fous<br />

criminels <strong>et</strong> les cambrioleurs.<br />

Ici en banlieue, les gens prennent apparemment le risque d’ouvrir leur porte sans regarder.<br />

Note : Ajouter porte d’entrée avec judas — ou mieux encore, p<strong>et</strong>ite fenêtre vitrée — à la liste des<br />

achats.<br />

Je cherche du regard une arme potentielle. Une massue, un hachoir à viande, un chen<strong>et</strong>…<br />

Pas de massue, pas de hachoir <strong>et</strong> pas de chen<strong>et</strong>.<br />

Par contre j’aperçois, posé sur un carton tout proche, le pied coupé du divan. Il faudra bien qu’il<br />

fasse l’affaire. Je le prends.<br />

Si je me fais violer par un intrus masqué, Jack sera rongé de culpabilité, me dis-je. Je r<strong>et</strong>iens mon<br />

souffle <strong>et</strong> tourne la poignée. Si je suis attaquée, au lieu de lui donner un coup sur la tête avec ce joli p<strong>et</strong>it<br />

morceau de bois poli, je pourrai toujours cesser de r<strong>et</strong>enir mon souffle, garanti pour faire fuir tout violeur<br />

potentiel à vitesse grand V.<br />

Mais ce n’est pas un violeur masqué.<br />

C’est Angelina Jolie.<br />

Ou du moins, un sosie très convaincant, équipé d’énormes lun<strong>et</strong>tes noires de star, un étroit T-shirt<br />

blanc <strong>et</strong> un pantalon de yoga noir moulant un corps hyper tonique sans le moindre bourrel<strong>et</strong>.<br />

— Oh, vous êtes chez vous ! J’allais partir !<br />

— Nous sommes chez nous, dis-je, joviale, tapotant mes cheveux ébouriffés.

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