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Au milieu d'un enfer planétaire - Capitaine Flam

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cerveau vivant du corps de Wright et l’avait plongé dans une caisse de sérum dans laquelle il<br />

pourrait vivre indéfiniment.<br />

La caisse reposait maintenant sur la table à côté de Newton et de sa femme. C’était un cube<br />

transparent de trente centimètres de côté. Fait d’un alliage secret, paré contre les chocs, le chaud et<br />

le froid, il contenait une petite batterie qui pouvait alimenter ses pompes compactes à perfusion et le<br />

purificateur de sérum pendant un an.<br />

De chaque côté, des microphones servaient d’oreilles à Simon Wright. Sur le devant un<br />

résonateur lui permettait de parler, et des yeux-lentilles artificiels montés sur des tubes de métal<br />

flexibles pouvaient être orientés à volonté. Dans cette boîte vivait le plus grand cerveau de l’histoire<br />

scientifique.<br />

-Où pouvons-nous trouver refuge, si ce n’est ni sur Terre ni sur les autres planètes ? répéta<br />

Simon Wright de sa voix métallique et éraillée.<br />

Newton s’approcha de la fenêtre et écarta les tentures. Dehors on pouvait distinguer dans la<br />

nuit les paisibles collines, illuminées par les rayons argentés de la pleine Lune qui s’élevait en une<br />

glorieuse majesté.<br />

Le disque blanc du magnifique satellite, diapré de ses chaînes de montagnes sombres et de<br />

ses plaines, brillait dans les cieux d’une clarté violente. Newton pointa le doigt vers elle, pendant<br />

que la jeune femme et le Cerveau regardaient émerveillés.<br />

- Notre refuge est là-bas, dit Roger Newton. Là haut, sur la Lune.<br />

-Sur la Lune ? s’écria Elaine Newton, ses mains se portèrent à sa gorge. Oh non, Roger,<br />

c’est impossible !<br />

-Pourquoi impossible ? répliqua-t-il. Un bon vaisseau inter<strong>planétaire</strong> peut faire le voyage<br />

facilement. Et grâce aux terres de mon père, nous avons assez d’argent pour acheter un de ces<br />

vaisseaux.<br />

-Mais la Lune ! s’exclama Elaine, une profonde répulsion assombrissait ses yeux. Ce globe<br />

aride et sans air, que personne n’a jamais visité ! Comment quelqu’un pourrait vivre là-bas ?<br />

-Nous pourrons y vivre assez facilement, ma chérie, dit sincèrement son jeune époux. Nous<br />

prendrons avec nous des outils et tout l’équipement pour excaver un habitat souterrain, avec un<br />

dôme de verrite ouvert vers le Soleil et les étoiles. L’énergie atomique nous permettra de chauffer<br />

ou refroidir tout ce dont nous aurons besoin, et transformera la roche en hydrogène, oxygène et<br />

azote pour fabriquer de l’air et de l’eau. Nous pouvons prendre suffisamment de nourriture<br />

concentrée avec nous pour une vie entière.<br />

-Je crois que c’est une bonne idée, Roger, dit lentement la voix métallique de Simon Wright.<br />

Corvo ne pensera pas à nous chercher sur la Lune. Nous pourrons y travailler en paix, et je suis sûr<br />

que là-bas nous réussirons à créer une nouvelle vie. Puis nous pourrons revenir et donner à<br />

l’humanité une nouvelle race de serviteurs artificiels.<br />

Elaine sourit bravement.<br />

-Très bien, Roger, dit-elle à son mari. Nous irons là-bas, et peut-être serons-nous aussi<br />

heureux sur la Lune que nous l’avons été sur Terre.<br />

-Nous ? répéta le jeune biologiste, stupéfait. Mais tu ne peux pas venir, Elaine. Quand j’ai<br />

dit « nous » je voulais dire Simon et moi-même. Tu ne pourrais pas vivre sur ce monde sauvage et<br />

isolé.<br />

-Crois-tu que je te laisserais aller là-bas sans moi ? s’écria-t-elle. Non, si tu y vas, je vais<br />

avec toi.<br />

-Mais notre enfant… objecta-t-il, le visage tendu.<br />

-Notre enfant peut naître sur la Lune aussi bien que sur la Terre, déclara-t-elle. Et hésitante,<br />

elle ajouta :<br />

-Si tu me laisses ici, Victor Corvo me trouvera et me forcera à lui dire où vous êtes allés.<br />

-C’est vrai, Roger, intervint la voix froide et incisive du Cerveau. Nous devons prendre<br />

Elaine avec nous.<br />

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