Au milieu d'un enfer planétaire - Capitaine Flam
Au milieu d'un enfer planétaire - Capitaine Flam
Au milieu d'un enfer planétaire - Capitaine Flam
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
2<br />
VENU DU PASSE<br />
Tous les habitants du Système Solaire connaissaient le nom du <strong>Capitaine</strong> Futur, l'ennemi<br />
suprême du mal et des scélérats.<br />
Ce grand aventurier à la tignasse rousse, jeune, jovial, aussi prompt à s'esclaffer qu'à cogner,<br />
faisait la terreur des oppresseurs et des exploiteurs de la race humaine et des diverses races<br />
<strong>planétaire</strong>s du Système. Alliant une audace enthousiaste à une résolution indéfectible et une maîtrise<br />
de la science sans égale, il avait parcouru les neufs mondes dans un sillage de lumière en luttant<br />
pour la justice.<br />
Lui et ses trois compagnons inhumains, le Cerveau vivant, le robot métallique et l’homme<br />
synthétique, étaient le sujet de conversation préféré du Système. Tout le monde savait que la<br />
demeure des magiciens de la science se situait dans un obscur cratère de la Lune abandonnée. La<br />
nuit, les gens levaient la tête vers l’orbite de la lune et se sentaient en sécurité parce qu’ils savaient<br />
que le <strong>Capitaine</strong> Futur était là, aux aguets et prêt. Ils savaient que si une sinistre catastrophe<br />
menaçait le Système il surgirait aussitôt pour la combattre.<br />
Mais qui était le <strong>Capitaine</strong> Futur ? Quelles étaient les origines de son trio de compagnons<br />
inhumains ? Et comment était-il parvenu à acquérir ses super-pouvoirs scientifiques ?<br />
C’était une histoire que seul le Président connaissait. Et c’était peut-être le plus étrange récit<br />
de l’histoire du Système Solaire.<br />
Vingt-cinq ans auparavant, un jeune biologiste terrien nommé Roger Newton avait fait un<br />
grand rêve. Ce rêve était de créer la vie artificielle, une créature vivante, intelligente et qui serait<br />
capable de penser et de travailler pour servir l’humanité. Il avait déjà fait de magnifiques avancées<br />
dans ce but, et se sentait sur le point de réussir.<br />
Mais un certain politicien sans scrupule, animé de sinistres ambitions, avait entendu parler<br />
des fabuleuses découvertes de Roger Newton et avait déjà tenté plusieurs tentatives de cambriolage.<br />
Il aurait été dangereux pour l’humanité que ces découvertes finissent entre de telles mains. Ainsi<br />
Newton décida de chercher un refuge protégé dans lequel il pourrait travailler secrètement.<br />
Par une nuit de juin 1990, le jeune biologiste fit part de sa décision à ses seuls amis : sa<br />
jeune épouse Elaine, et son loyal collaborateur, Simon Wright.<br />
Fébrilement, en parcourant le grand laboratoire encombré de leur ferme isolée à Adirondack,<br />
ses cheveux roux désordonnés qui encadraient un visage jeune et délicat, et ses yeux bleus inquiets,<br />
Roger Newton s’adressa à eux :<br />
-Les agents de Victor Corvo vont nous trouver ici tôt ou tard, affirma-t-il. Imaginez mes<br />
découvertes entre les mains de Corvo ! Nous devons quitter la Terre, aller dans un endroit où il ne<br />
nous trouvera jamais.<br />
-Mais où pouvons-nous aller, Roger ? contesta Elaine Newton, ses doux yeux gris révélaient<br />
son angoisse, ses fines mains agrippaient sa manche.<br />
-Oui, où pouvons-nous aller ? répéta Simon Wright de sa voix métallique inhumaine. Sur<br />
l’une des planètes colonisées ?<br />
-Non, les agents de Corvo nous retrouveraient à coup sûr sur n’importe laquelle des planètes<br />
colonisées, tôt ou tard, répondit Newton.<br />
-Dans ce cas où se trouve le refuge dont tu parles, si ce n’est ni sur la Terre ni sur aucune<br />
des autres planètes ? interrogea Simon Wright, ses yeux-lentilles artificiels inquisiteurs étaient<br />
dirigés vers le visage de Newton.<br />
Simon Wright n’était pas un homme. Il l’avait été un jour. Il avait été un célèbre scientifique<br />
dont le corps, l’âge venu, avait été tourmenté par une incurable maladie. Afin de sauver son brillant<br />
cerveau d’une mort certaine, Newton consentant aux prières du vieil homme, avait extirpé le<br />
7