Au milieu d'un enfer planétaire - Capitaine Flam

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Il ne vit ni Lucas Brewer ni Mark Cannig. Mais le travail continua uniformément sous la direction des contremaîtres. Heure après heure, les Joviens œuvraient en creusant les rochers contenant le radium et en traînant les remorques chargées vers la fonderie. Curt aurait aimé appeler Simon Wright avec son téléviseur de poche, lui dire où il était et ce qu’il faisait. Mais il craignait que cet appel soit intercepté si quelqu’un dans les bureaux de la mine utilisait un téléviseur et il décida de ne pas prendre de risque. La nuit descendit enfin, la subite nuit jovienne s’abattit dramatiquement après seulement quelques heures de jour. Callisto, Europe et Ganymède étaient déjà dans le ciel, cheminant vers leur conjonction, pendant que Io se hâtait de les rattraper. Curt s’assura que les liens du garde étaient sûrs, alors il se releva pour s’aventurer dans la clairière. Mais il s’arrêta aussitôt, pour observer -Et maintenant que se passe-t-il, murmura-t-il. Partent-ils vraiment ? Les Joviens qui avaient travaillé pendant un service de dix heures de nuit et de jour abandonnaient leurs outils, et défilaient avec les contremaîtres vers les bureaux de la mine. Les natifs verts retirèrent leurs combinaisons de protection en quittant les gisements de radium. Puis ils se regroupèrent au clair des lunes devant les bureaux. Le Capitaine Futur fit rapidement le tour de la clairière jusqu’à ce qu’il se trouvât entre la fonderie et les bureaux. Alors il s’aventura dans la clairière, telle une ombre silencieuse. De derrière la fonderie, il observa et vit que les contremaîtres distribuaient maintenant des objets, provenant de grandes caisses, aux Joviens qui s’agroupaient autour avec enthousiasme. -Ils les payent en nature, murmura Curt pour lui-même. Mais que… C’est alors que ses yeux perçants définirent ce que les Terriens donnaient aux Joviens. Et sa grande silhouette accroupie se raidit comme s’il avait reçu un choc électrique. -Ainsi, c’est comme ça que Brewer réussit à faire travailler les Joviens pour lui ! gronda-t-il, ses yeux s’étaient brusquement enflammés. Les choses que les contremaîtres faisaient passer aux natifs verts en récompense de leur labeur étaient des pistolets à explosion. Des pistolets ! La seule chose que les Terriens n’avaient absolument pas le droit de vendre ou de donner aux natifs planétaires ! Une loi sévère l’interdisait sur chaque monde du Système. Le Capitaine Futur eut envie d’aller stopper la distribution d’armes. Mais il savait bien qu’il serait suicidaire de le faire. Ces Joviens, armés avec des pistolets à explosion mortels, abattraient n’importe quel homme qui essayerait de leur prendre ces armes. -Je dois attendre, se dit Curt furieux. Mais par les cieux, Brewer va payer pour cela ! Après avoir reçu leurs armes, les Joviens partirent au loin vers les jungles de l’ouest. Dans ces jungles éclairées par les lunes, les tambours de terre avaient commencé à résonner. Le rythme profond et vibrant était maintenant largement audible par Curt, comme s’il provenait de tout près. Finalement tous les Joviens reçurent leurs armes et se hâtèrent dans la forêt de fougères au clair des lunes. Les contremaîtres retournèrent dans leur bureau. Curt s’arma de son pistolet à protons et s’y dirigea. Il gagna les portes des bureaux illuminés, puis il s’arrêta pour écouter. -Je n’aime pas donner des armes à ces damnés petits verts, disait l’un des Terriens à l’intérieur. Ils sont sacrément trop enthousiastes à les récupérer. -Quelle différence cela peut nous faire ? demanda un autre. Ils vont seulement les utiliser dans une guerre contre une autre tribu, d’après Brewer. -C’est ce que dit Brewer, murmura le premier homme, mais je n’en suis pas si sûr. -Moi non plus, Messieurs, dit une voix vibrante à la porte. Les six Terriens se retournèrent, stupéfaits. Les larges épaules de Curt Newton encombraient la porte, un petit sourire cynique s’esquissait sur ses lèvres et son pistolet à protons profilé était dirigé vers eux. Dans un juron, l’un des Terriens tenta d’attraper le pistolet à explosion de sa ceinture. Le faisceau à protons du Capitaine Futur l’atteignit aussitôt et l’homme tomba étourdi. 54

-Je peux vous tuer avec ce faisceau aussi bien que vous étourdir, plaisanta Curt. Ne m’obligez pas à le faire. -C’est le Capitaine Futur, s’exclama l’un d’entre eux, devenu livide en reconnaissant l’anneau unique sur le doigt de Curt. -Messieurs, leur dit Curt, vous allez passer un long moment dans la prison lunaire de Pluton pour avoir violé les lois interplanétaires ! Fournir des armes aux natifs est un trafic dangereux. -Je ne voulais pas le faire ! se défendit le premier contremaître désespéré. Brewer nous y a forcés. Il s’enrichit de cette façon, puisque les petits verts ne travaillent que pour des armes et rien d’autre. -Comment avez-vous acheminé ces armes de Jovopolis à ici sans être repérés ? s’enquit le Capitaine Futur. -Elles sont envoyées ici avec les fournitures, expliqua l’homme promptement. Chaque caisse a un faux fond dans lesquels sont dissimulées les armes. -Vous aurez l’opportunité de témoigner de tout cela quand le temps sera venu, dit gravement Curt. En attendant, je dois vous demander de vous asseoir sur ces chaises et de tenir vos mains en l’air. Je vais m’assurer que vous resterez ici pendant que je serais occupé ailleurs. Impuissants, les hommes s’assirent, les mains levées. Curt détacha les rubans de métal flexible des stores des fenêtres. Vivement, il s’en servit pour lier les hommes aux chaises. Il travailla avec son pistolet dans une main, derrière les hommes assis. En quelques minutes, il les avait tous solidement ligotés. -Restez calmes et patientez jusqu'à ce que je revienne, Messieurs, se moqua-t-il, puis il entama alors une fouille rapide des bureaux et des autres bâtiments. Il espérait trouver quelques preuves qui établiraient définitivement si oui ou non Lucas Brewer était l’Empereur de l’Espace. Mais il ne put rien trouver. Le temps passait. Dans la jungle à l’ouest, au clair des lunes, le grondement des tambours de terre semblait plus fort. Curt se décida rapidement. -L’Empereur de l’Espace doit apparaître aux Joviens ce soir dans la jungle, selon Otho, murmura-t-il. C’est sûrement là-bas que tous les Joviens de la mine doivent être allés. Il se hâta au clair des lunes, et courut à travers la clairière puis dans la jungle. -Si je peux être là-bas quand l’Empereur de l’Espace se montrera et si je peux l’attraper quand il n’est pas dans un état immatériel… Il fonça dans la jungle, suivant les pistes estompées des Joviens, vers l’ouest ; il pouvait entendre leurs voix excitées tellement ils se pressaient. Quelque part, devant, il le savait, se tenait le lieu de rendez-vous dont Otho avait parlé, l’endroit que les Joviens appellent la Place des Morts. Là, les tambours de terre retentissaient. Et là, s’il avait de la chance, il pourrait se confronter au terrible criminel qui terrorisait tout un monde. 55

-Je peux vous tuer avec ce faisceau aussi bien que vous étourdir, plaisanta Curt. Ne<br />

m’obligez pas à le faire.<br />

-C’est le <strong>Capitaine</strong> Futur, s’exclama l’un d’entre eux, devenu livide en reconnaissant<br />

l’anneau unique sur le doigt de Curt.<br />

-Messieurs, leur dit Curt, vous allez passer un long moment dans la prison lunaire de Pluton<br />

pour avoir violé les lois inter<strong>planétaire</strong>s ! Fournir des armes aux natifs est un trafic dangereux.<br />

-Je ne voulais pas le faire ! se défendit le premier contremaître désespéré. Brewer nous y a<br />

forcés. Il s’enrichit de cette façon, puisque les petits verts ne travaillent que pour des armes et rien<br />

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-Comment avez-vous acheminé ces armes de Jovopolis à ici sans être repérés ? s’enquit le<br />

<strong>Capitaine</strong> Futur.<br />

-Elles sont envoyées ici avec les fournitures, expliqua l’homme promptement. Chaque caisse<br />

a un faux fond dans lesquels sont dissimulées les armes.<br />

-Vous aurez l’opportunité de témoigner de tout cela quand le temps sera venu, dit gravement<br />

Curt. En attendant, je dois vous demander de vous asseoir sur ces chaises et de tenir vos mains en<br />

l’air. Je vais m’assurer que vous resterez ici pendant que je serais occupé ailleurs.<br />

Impuissants, les hommes s’assirent, les mains levées. Curt détacha les rubans de métal<br />

flexible des stores des fenêtres. Vivement, il s’en servit pour lier les hommes aux chaises.<br />

Il travailla avec son pistolet dans une main, derrière les hommes assis. En quelques minutes,<br />

il les avait tous solidement ligotés.<br />

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entama alors une fouille rapide des bureaux et des autres bâtiments.<br />

Il espérait trouver quelques preuves qui établiraient définitivement si oui ou non Lucas<br />

Brewer était l’Empereur de l’Espace. Mais il ne put rien trouver.<br />

Le temps passait. Dans la jungle à l’ouest, au clair des lunes, le grondement des tambours de<br />

terre semblait plus fort. Curt se décida rapidement.<br />

-L’Empereur de l’Espace doit apparaître aux Joviens ce soir dans la jungle, selon Otho,<br />

murmura-t-il. C’est sûrement là-bas que tous les Joviens de la mine doivent être allés.<br />

Il se hâta au clair des lunes, et courut à travers la clairière puis dans la jungle.<br />

-Si je peux être là-bas quand l’Empereur de l’Espace se montrera et si je peux l’attraper<br />

quand il n’est pas dans un état immatériel…<br />

Il fonça dans la jungle, suivant les pistes estompées des Joviens, vers l’ouest ; il pouvait<br />

entendre leurs voix excitées tellement ils se pressaient.<br />

Quelque part, devant, il le savait, se tenait le lieu de rendez-vous dont Otho avait parlé,<br />

l’endroit que les Joviens appellent la Place des Morts. Là, les tambours de terre retentissaient. Et là,<br />

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