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LE MAROC SANS COMPLEXE - Maroc Hebdo International

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Du 23 au 29 mai 1998 - N¡ 324 - 7 me annŽe - <strong>Maroc</strong> 6 DH - France 10 FF - Canada 2,95 $ - USA 2,50 $<br />

©DR<br />

©DR<br />

<strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong><br />

hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo<br />

<strong>International</strong><br />

http://www.maroc-hebdo.press.ma<br />

M e Youssoufi élu vice-président de l’IS<br />

L’ALTERNANCE CONSACRÉE<br />

LÕalternance est allŽe chercher un second<br />

souffle sur la sc ne internationale. Plus<br />

quÕune consŽcration dans lÕitinŽraire dÕun<br />

militant socialiste, les nouvelles fonctions<br />

Žlectives du Premier ministre marocain, devraient<br />

permettre de rattraper, en partie,<br />

les carences structurelles de notre diplomatie.<br />

En termes dÕimage et dÕaction<br />

¥M<br />

efficace.(P. 12)<br />

Par Abdellatif MANSOUR<br />

Les généraux et les journaux algériens se<br />

discréditent<br />

e Youssoufi.<br />

CANULARS À L'ALGÉRIENNE<br />

L'armŽe algŽrienne a dŽclenchŽ des opŽrations de recherches<br />

et de ratissage sur tout le territoire. Offensives terroristes,<br />

contre-offensives, banditisme, bombes, dŽraillements de<br />

trains, survols des maquis par hŽlicopt res, napalm et rŽpression<br />

aveugle ont prŽcipitŽ l'AlgŽrie dans le chaos. Les accusations<br />

contre le <strong>Maroc</strong> font partie d'un plan prŽcis d'escalade<br />

de la tension. (P. 22)<br />

Par Amale SAMIE<br />

Le RNI à la croisée des chemins<br />

OSMAN CONTRE OSMAN<br />

¥ Ahmed Osman.<br />

Le prŽsident Ahmed Osman a tentŽ vainement,<br />

histoire de gagner du temps, de tourner<br />

ˆ son avantage le sŽminaire organisŽ par<br />

le parti, ˆ Marrakech, les 16 et 17 mai. Mais<br />

les participants, les dŽputŽs RNI des deux<br />

Chambres, ont rŽclamŽ ˆ l'unisson la tenue<br />

du congr s que M. Osman n'a pas convoquŽ<br />

depuis 1984. Changera-t-il sa mani re de gŽrer<br />

le RNI? (P. 10)<br />

Par Abdellah CHANKOU<br />

Moutons. Et sÕil devenait prŽsident? On serait<br />

contents, on ferait une f te. On inviterait les copains.<br />

On servirait ˆ boire. On crierait : Ç<strong>Maroc</strong>, <strong>Maroc</strong>, houhouÈ.<br />

On serait fiers comme des poux. Imaginez une<br />

prŽsidence marocaine. Quelle consŽcration ! CÕest vrai<br />

que notre prŽsident a de lÕallure. Ce nÕest pas<br />

uniquement une t te dÕÏuf de technocrate. Il est m me<br />

des leurs. Il parle comme eux. La mise ˆ niveau dans le<br />

texte. Sans interpr te ni traducteur. Comme eux, il est<br />

intarissable sur la globalisation ˆ laquelle on nÕenglobe<br />

rien. Il a un portable : cÕest chouette. Ses costumes ne<br />

dŽtonnent ni ˆ Gen ve, ni ˆ Bruxelles, et encore moins ˆ<br />

New-York. Bref, il a le profil, dans lÕabsolu, de la<br />

fonction. Mais est-ce suffisant? Pas Žvident.<br />

Qui sommes-nous pour eux ? Peu de choses. Un pays ˆ<br />

niveler. Qui fait des efforts, mais... qui se prend les<br />

pattes dans les grands Žquilibres. Qui joue au social<br />

quand il est en forme. Qui rŽussit son alternance<br />

ÇpacifiqueÈ, mais on le croit ˆ peine. Des comme nous,<br />

pour eux, il y en a tellement. Sans parler de nos fr res,<br />

de nos voisins, de nos amis qui, quand ils ne nous<br />

embrassent pas sur la bouche, nous creusent en douce<br />

selon le sacro-saint principe de lÕamitiŽ entre les<br />

<strong>LE</strong> <strong>MAROC</strong><br />

<strong>SANS</strong><br />

COMP<strong>LE</strong>XE<br />

Le <strong>Maroc</strong> s’illustre sur la scène internationale. En<br />

recevant le Président du Portugal, S.M le Roi a<br />

recentré la coopération euro-maghrébine.<br />

Devant les instances de l’OMC, SAR le Prince<br />

Héritier a plaidé la prééminence du droit<br />

sur les attributs de puissance. À Oslo,<br />

M e Youssoufi, a été élu vice-président<br />

de l’<strong>International</strong>e socialiste.<br />

Le <strong>Maroc</strong> offensif.<br />

BIL<strong>LE</strong>T B<strong>LE</strong>U<br />

peuples- une tombe sans fond.<br />

Alors, pourquoi il deviendrait prŽsident ? Pour nos<br />

beaux yeux? a sera la fin du monde. DÕun certain<br />

monde, les gueux dÕun ctŽ- des pauvres ˆ solvabiliser-,<br />

et les riches dÕun autre. Des riches humanistes certes,<br />

mais ˆ la recherche frŽnŽtique de marchŽs pour sauver<br />

leur peau, leur mod le, leur humanisme, leurs emplois,<br />

et tout le bataclan.<br />

DÕailleurs, sur le fond, sÕils nous le prenaient comme<br />

prŽsident, on serait g nŽs. On raserait les murs. On<br />

passerait nos jours ˆ sÕexcuser. Ë bafouiller. Ë bŽgayer.<br />

Ë faire les gentils. On serait tellement reconnaissant aux<br />

quatre continents rŽunis que lÕon ferait plaisir ˆ tout le<br />

monde, tout le temps et inversement.<br />

Hassan Abouyoub, prŽsident de lÕOrganisation<br />

mondiale du commerce (OMC)? Incroyable. CÕest vrai<br />

que le GATT sÕest rŽuni chez nous ˆ Marrakech en<br />

1994, mais cela nous donne-t-il le droit dÕ tre normal et<br />

de prŽtendre ÇnormalementÈ - sans quolibets ni<br />

vexations - ˆ une prŽsidence aussi symbolique ˆ un<br />

moment o le monde devient de plus en plus monde.<br />

Tout est lŽgitime. Le contraire est aussi vrai que la<br />

terre est ronde de Djakarta ˆ Bill Clinton en passant par<br />

Benyamin Netanyahou.<br />

Je ne veux pas faire le mauvais coucheur, mais jÕai peur<br />

pour Abouyoub. SÕils ne nous le prennent pas, cÕest<br />

nous qui allons le rŽcupŽrer. Et dans quel Žtat. On sera<br />

obligŽ dÕ tre doux avec lui au moins pendant 40 jours<br />

conformŽment aux us et coutumes en vigueur en<br />

mati re de veuvage. Et sÕils nous prennent notre techno<br />

5 Žtoiles cÕest nous encore qui allons tre mal, avec<br />

notre trois Žtoiles sur-ŽvaluŽes ˆ la suite dÕun<br />

classement charitable. De toutes fa ons, on donnera ˆ<br />

Abouyoub du ÇM. le prŽsidentÈ jusquÕˆ la fin du mythe<br />

tumŽfiŽ de la mondialisation. Sauveuse-de-lÕesp cehumaine.<br />

Un loup libre et affamŽ dans une bergerie<br />

libre et squelettique. CÕest a leur truc. Apr s, ils se<br />

posent la question de savoir pourquoi les moutons nÕont<br />

pas le moral. Et pourquoi les agnelles ne se maquillent<br />

plus. SacrŽ Abouyoub, il a de ces idŽes ˆ vous couper le<br />

souffle. Ë vous faire croire que les loups se nourrissent<br />

de melons.<br />

Khalil HACHIMI IDRISSI<br />

©DR


POLITIQUE<br />

La grogne monte crescendo au sein du RNI<br />

OSMAN<br />

CONTRE OSMAN<br />

En repoussant ˆ chaque fois la perspective du<br />

congr s, Ahmed Osman a fini par se piŽger lui-m -<br />

me. Entre une camarilla de flagorneurs et un prŽsi-<br />

Dans sa profonde mŽditation,<br />

la t te rejetŽe<br />

en arri re dÕun air<br />

de dŽfi, il ressemble ˆ un ŽlŽphant<br />

que rien ne saurait distraire.<br />

EntourŽ des deux prŽ-<br />

Par Abdellah CHANKOU<br />

sidents de ses groupes parlementaires,<br />

Ahmed Osman entend<br />

sans vraiment Žcouter<br />

les interventions des Žlus du<br />

Rassemblement national des<br />

indŽpendants - RNI -.<br />

Le sŽminaire organisŽ, 16<br />

et 17 mai, dans le complexe<br />

de lÕONE ˆ Marrakech, vise<br />

Çla crŽation de mŽcanismes<br />

de coordination en vue de<br />

lÕamŽlioration de lÕaction du<br />

parti au ParlementÈ. CÕest le<br />

seul point inscrit ˆ lÕordre du<br />

jour.<br />

Mais tout ˆ coup, le dŽbat<br />

dŽrape. Certains intervenants<br />

ont mis un point dÕhonneur ˆ<br />

dŽnoncer une Çcampagne<br />

mensong re de presseÈ dont<br />

a fait lÕobjet le parti rŽcemment.<br />

Il sÕagit dÕune lettre rendue<br />

public, demandant au<br />

prŽsident dÕinstaurer la transparence<br />

en ce qui concerne<br />

les finances et le patrimoine<br />

du parti.<br />

Roueries<br />

LÕŽvocation de cette affaire<br />

a fait sortir le prŽsident<br />

de sa r verie. Ë en juger par<br />

sa mine rŽjouie, M. Osman<br />

attendait ce moment. Du pain<br />

bŽni pour lui. Et les professions<br />

de foi de pleuvoir comme<br />

des flŽchettes. De toutes<br />

parts. En substance: Ç nous<br />

dŽnon ons ceux qui vous ont<br />

traitŽ de voleur. Le RNI nÕa de<br />

le on ˆ recevoir de personneÈ.<br />

LÕauteur de la lettre, lÕexambassadeur<br />

Abderrahmane<br />

El Cohen, grimace et gigote<br />

sur son si ge. Or, au grand<br />

dam de M. Osman, les participants<br />

ont demandŽ en m -<br />

me temps la tenue du congr s.<br />

Soudain, le visage du leader<br />

se referme. Ahmed Osman<br />

est un homme rompu aux<br />

roueries politiques. Les derni<br />

res assises du parti datent<br />

de 1984. Pour contourner les<br />

instances dirigeantes, Osman<br />

a installŽ, depuis, une habitude<br />

devenue lassante : sŽminaires,<br />

journŽes portes ouvertes<br />

et autres rŽunions sectorielles.<br />

Ce nÕest pas la foire<br />

aux idŽes, mais le flou absolu.<br />

De ces rencontres,<br />

Ahmed Osman a fait une tribune<br />

privilŽgiŽe, lui qui est<br />

en gŽnŽral avare de dŽclarations,<br />

pour transmettre des<br />

messages forts. Ë intervalles<br />

rŽguliers.<br />

Flagornerie<br />

La rencontre de<br />

Marrakech nÕa pas dŽrogŽ ˆ<br />

la r gle. Sauf que cette foisci,<br />

Osman a ŽtŽ piŽgŽ. Mis au<br />

pied du mur par les dŽputŽs<br />

des deux chambres. M me le<br />

communiquŽ final a mentionnŽ<br />

la tenue des assises du<br />

parti en minimisant lÕaffaire<br />

de Çla campagne de presseÈ.<br />

La rŽdaction du document a<br />

ŽtŽ confiŽe ˆ une commission<br />

composŽe entre autres dÕun<br />

des inconditionnels du prŽsident,<br />

le ministre de la<br />

PROTESTATION<br />

dent seul ma”tre ˆ bord, le RNI donne les signes dÕun<br />

bateau ivre que certains fid les on dŽjˆ quittŽ. PlongŽe<br />

dans les veines dÕun parti sous perfusion.<br />

¥ Ahmed Osman. Peut-il changer?<br />

Fonction publique Aziz<br />

Houcine. Osman de plus en<br />

plus seul. Face ˆ lui-m me.<br />

Une sorte de nuage bas,<br />

pŽnible et palpable p se sur le<br />

RNI. AggravŽ par le ÇrespectÈ<br />

aveugle ˆ lÕŽgard de<br />

Osman qui tourne chez certains<br />

ˆ la flagornerie pure et<br />

simple. Ne dit-on pas que<br />

lÕopportunisme des courtisans<br />

permet tous les accommodements?<br />

Chacun attend<br />

dÕ tre rŽcompensŽ en retour.<br />

Le RNI nÕen finit pas de se dŽchirer<br />

LA REVANCHE<br />

DES BARONS<br />

Les membres du RNI ont<br />

inventŽ une autre fa on<br />

de faire la politique et dÕaplatir<br />

leurs divergences: la relation<br />

Žpistolaire.<br />

Les lettres de protestation<br />

ne cessent dÕattŽrir sur le bureau<br />

du prŽsident Osman.<br />

Celui-ci en est arrivŽ au point<br />

de ne plus les lire. Une mani<br />

re de signifier aux plaignants<br />

de ne pas lui casser la<br />

t te avec leurs longs lamentos.<br />

Une Žni me lettre signŽe<br />

par un groupe de militants de<br />

Casablanca, attire quand m -<br />

me lÕattention: le document<br />

dŽcrit les dŽchirements locaux<br />

qui ne font que sÕexacerber.<br />

Deux hommes se tirent<br />

ˆ boulets rouges.<br />

Le prŽsident de la commune<br />

de Moulay Youssef<br />

Mohamed Moussaoui contre<br />

lÕex-prŽsident de la commune<br />

de Sidi Belyouth Ahmed<br />

Laski, par ailleurs coordinateur<br />

local.<br />

LÕun accuse lÕautre dÕ tre<br />

ˆ lÕorigine de la derni re dŽb‰cle<br />

Žlectorale du parti ˆ<br />

Casablanca. CÕest ainsi que<br />

le RNI ne dispose dÕaucun<br />

dŽputŽ local ˆ la premi re<br />

chambre.<br />

Qui un poste de ministre, qui<br />

une fonction dÕambassadeur...<br />

En dehors de Ta•eb<br />

Bencheick avec son verbe<br />

tranchant et son ton sŽv re<br />

qui arrive ˆ lui tenir t te au<br />

risque de se faire rabrouer,<br />

quel est ce compagnon de<br />

route qui a jamais osŽ lui<br />

adresser des reproches de vive<br />

voix ? Ë cela une explication.<br />

La plupart croit lui devoir<br />

beaucoup : leur carri re<br />

politique. M me au plus fort<br />

Lors des Žlections de la<br />

Chambre des conseillers, le<br />

parti nÕa rŽussi ˆ obtenir<br />

quÕun maigre petit si ge.<br />

Pour les communales, seule<br />

la prŽsidence de Moulay<br />

Youssef est revenue au parti.<br />

Une rŽgression inquiŽtante.<br />

Mais la descente aux<br />

enfers du RNI se poursuit<br />

de plus belle.<br />

Qui en est le responsable?<br />

Certains croient voir<br />

dans cette saga la main de<br />

Mohamed Bentaleb, le bras<br />

droit de Osman qui a ŽtŽ<br />

condamnŽ dans lÕaffaire de<br />

lÕassainissement. La m me<br />

©DR<br />

10<br />

des consultations, en vue de<br />

la formation du gouvernement,<br />

la col re et le courage<br />

dÕun groupe de barons nÕont<br />

pu franchir le cap dÕun jeu de<br />

lettres de protestation. Si ce<br />

nÕest pas le complexe<br />

dÕÎdipe, cela lui ressemble<br />

beaucoup.<br />

CÕest naturellement, sans<br />

m me sÕen rendre compte,<br />

que le chef tire un malin plaisir<br />

de cette situation. Le sentiment<br />

dÕ tre le seul ma”tre ˆ<br />

bord. Le droit dÕŽclipser son<br />

entourage. La force dÕagir ˆ<br />

sa guise. CÕest ainsi que<br />

Ahmed Osman a pris lÕhabitude<br />

de jouer allŽgrement des<br />

statuts du parti sachant que<br />

personne ne pourra lui en tenir<br />

rigueur. Au pis, ici et lˆ,<br />

des murmures ronchonneurs<br />

surpris dans les salons privŽs.<br />

OpacitŽ<br />

Le RNI sombre ainsi,<br />

corps et ‰me, dans lÕillŽgalitŽ<br />

en ne convoquant pas le<br />

comitŽ central, le conseil national<br />

et surtout son congr s<br />

(les derni res rŽunions de ces<br />

instances remontent ˆ 1984)<br />

et en ne renouvelant pas ses<br />

structures dirigeantes. Tout<br />

le monde suspendu au bon<br />

main aurait ŽtŽ derri re le<br />

rŽsultat ÇcalamiteuxÈ des<br />

nŽgociations pour la formation<br />

du gouvernement.<br />

On attribue ainsi ˆ M.<br />

Bentaleb la proposition de<br />

candidats ˆ la ministrabilitŽ<br />

qui nÕont rien ˆ voir ni de<br />

pr s ni de loin avec le RNI.<br />

Des noms comme lÕexresponsable<br />

de la CGEM<br />

Abderrahamen El Ouali,<br />

Abdellatif Moumil, ancien<br />

directeur au minist re de<br />

lÕIndustrie et Najib Zerouali,<br />

actuel ministre de<br />

lÕEnseignement supŽrieur.❏<br />

A. C.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


POLITIQUE<br />

vouloir du prŽsident. En attendant,<br />

ce dernier a usŽ de<br />

son pouvoir absolu. Des dŽsignations<br />

en sŽrie dans le<br />

Bureau exŽcutif. Une liste de<br />

noms - lesquels noms devaient<br />

normalement tre Žlus<br />

par le comitŽ central: les deux<br />

salariŽs du parti Mohamed<br />

Aujjar et Mustapha Isnasni;<br />

Haj El Krafss; Mohamed<br />

Hadi; lÕex-gouverneur<br />

Mustapha Mountassir, Badr<br />

Eddine Sannoussi; Mustapha<br />

Okacha; Abderrahamane El<br />

Kohen. RŽsultat : on a du mal<br />

ˆ arr ter le nombre exact des<br />

membres du Bureau exŽcutif<br />

et dÕen citer les noms.<br />

Ahmed Osman encore et<br />

toujours. Les grandes orientations<br />

politiques du parti ont<br />

toujours relevŽ de ses prŽrogatives.<br />

Le positionnement<br />

du RNI? CÕest lui. Le vote de<br />

la Loi des finances? CÕest encore<br />

lui.<br />

Les autres sont lˆ pour<br />

opiner de la t te. Ç La dŽmocratie<br />

interne nÕexiste pas<br />

avec le prŽsident. Et les instances<br />

dirigeantes ne sont<br />

quÕune simple vitrineÈ, dŽclare<br />

un dirigeant en col re.<br />

Il ajoute, sur sa lancŽe : Ç Je<br />

dŽfie nÕimporte quel membre<br />

du Bureau exŽcutif de<br />

conna”tre le rapport financier<br />

et lÕŽtat du patrimoine<br />

du RassemblementÈ.<br />

En deux phrases, tout est<br />

dit. En fait, les finances partisanes<br />

au <strong>Maroc</strong> sont entourŽes<br />

volontiers dÕopacitŽ. Le<br />

m me dirigeant nÕen veut<br />

pour preuve que lÕabsence du<br />

trŽsorier et du comptable au<br />

si ge du parti. Et pourtant, le<br />

RNI compte dans ses rangs<br />

dÕanciens ministres des<br />

Finances. Mais Osman prŽf<br />

re cumuler ces deux fonctions<br />

en plus de celle dÕordonnateur.<br />

La situation au RNI va<br />

ainsi. Osman piŽgŽ par sa<br />

propre inertie. DÕaucuns,<br />

ayant perdu cette notion<br />

dÕeux-m mes, ont fini par accepter<br />

leur destin. Les autres,<br />

exaspŽrŽs par lÕattitude de<br />

Osman, ont quittŽ le navire.<br />

De guerre lasse.<br />

Mohamed Bena•ssa, ambassadeur<br />

du <strong>Maroc</strong> aux<br />

ƒtats-Unis, considŽrŽ comme<br />

lÕidŽologue du RNI, nÕa<br />

pas mis les pieds dans le parti<br />

depuis pr s de 6 ans. Lors<br />

des derni res communales, il<br />

a conduit une liste SAP dans<br />

son fief dÕAsilah. Mohamed<br />

Bouamoud, ex-ministre du<br />

Transport, ami dÕenfance du<br />

prŽsident, a quittŽ le parti il y<br />

a environ 4 ans. LÕex-ministre<br />

de lÕAgriculture Abdellatif<br />

Ghissassi, qui sÕest reconverti<br />

dans les affaires, a claquŽ la<br />

porte , en marmonnant cette<br />

phrase: Çun parti o je ne par-<br />

ticipe pas ˆ la prise de dŽcision<br />

nÕest pas un partiÈ.<br />

CÕŽtait suite aux consultations<br />

pour la formation du gouvernement<br />

Youssoufi.<br />

Jeune garde<br />

ƒtonnŽ de ne pas tre associŽ<br />

ˆ cette affaire dŽcisive,<br />

M. Ghissassi sÕest vu rŽpondre<br />

par un des courtisans:<br />

Ç Un homme de la stature de<br />

Ahmed Osman qui, lorsquÕil<br />

Žtait Premier ministre, avait<br />

nŽgociŽ ferme avec les puissances<br />

Žtrang res, nÕa pas<br />

besoin dÕ tre accompagnŽ<br />

dans ses dŽmarches avec<br />

YoussoufiÈ.<br />

La suite de cette Çconfiance<br />

extr me en soiÈ est<br />

connue. Voulant avoir les<br />

coudŽes franches, Osman<br />

sÕest lui-m me ligotŽ. Il sÕest<br />

m me auto-coincŽ. Rien de<br />

bien grave. Car en politique<br />

comme dans les dessins animŽs,<br />

on ne meurt jamais.<br />

Mais son entourage lui en<br />

veut sŽrieusement dÕavoir<br />

ÇbradŽÈ la participation du<br />

Rassemblement. Le dŽpart de<br />

certains fid les parmi les fid<br />

les a ŽtŽ durement ressenti<br />

par le prŽsident, qui voit petit<br />

ˆ petit tout sÕŽcrouler autour<br />

de lui comme un ch‰teau<br />

de cartes. ÇCe nÕest pas parce<br />

que Osman a tellement de<br />

qualitŽs par ailleurs quÕil doit<br />

tout se permettreÈ, insiste un<br />

dŽputŽ qui place lÕespoir du<br />

renouveau du RNI dans la tenue<br />

du congr s.<br />

Mais pourquoi le prŽsident<br />

repousse-t-il ˆ chaque<br />

fois cette perspective? Une<br />

chose est sžre: la lŽgitimitŽ<br />

de Osman nÕest contestŽe par<br />

aucun Rniste. Un homme respectŽ,<br />

admirŽ. Cependant, il<br />

lui sera difficile, avec la montŽe<br />

dÕune jeune garde aguerrie,<br />

de maintenir son autoritŽ<br />

intacte quant aux dŽcisions<br />

engageant lÕavenir du parti<br />

comme il lÕa toujours fait jusquÕici.<br />

DÕo la crainte de convoquer<br />

les assises tant rŽclamŽes<br />

et maintes fois reportŽes.<br />

JusquÕˆ quand Osman va t-il<br />

craindre Osman? La vieille<br />

11<br />

baronie, elle, subit son sort. Ë<br />

son corps dŽfendant. Un sort<br />

qui rel ve presque dÕune clause<br />

du droit commercial en<br />

vertu de laquelle, apr s la liquidation<br />

dÕune entreprise,<br />

une pŽriode est nŽcessaire<br />

pour les besoins de la dite liquidation.<br />

En gelant les activitŽs<br />

des instances dirigeantes,<br />

le leader du RNI agit<br />

comme si le RNI Žtait dissous<br />

et se pose ainsi comme<br />

la seule personne ˆ prŽserver<br />

la survie du Rassemblement.<br />

Un compagnon de Ahmed<br />

Osmana ežt ce cri de coeur:<br />

ÇMais diantre, nous ne<br />

sommes pas encore morts.<br />

Nous voulons encore<br />

vivre...È❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


POLITIQUE<br />

Abderrahmane Youssoufi, Vice-prŽsident de lÕ<strong>International</strong>e Socialiste<br />

LÕALTERNANCE CONSACRƒE<br />

Ayant vŽcu ˆ lÕŽtranger pendant plus de trente<br />

ans et assumŽ des responsabilitŽs ˆ caract re<br />

supra-national, dont le secrŽtariat gŽnŽral des<br />

avocats arabes, lÕactuel Premier ministre a acquis<br />

une longue et parfaite ma”trise de lÕaction internationale.<br />

Youssoufi, vice-prŽsident de lÕIS, est un<br />

plus pour notre pays. Aussi bien en termes dÕima-<br />

LÕalternance est allŽe chercher<br />

un second souffle sur la sc -<br />

ne internationale. Notre<br />

Premier ministre a ŽtŽ Žlu vice-prŽsident<br />

de lÕ<strong>International</strong>e socialiste<br />

qui tenait son congr s ˆ Oslo, les 18,<br />

Par Abdellatif MANSOUR<br />

19 et 20 mai 1998. La candidature<br />

Žtait dŽposŽe depuis le congr s de<br />

New York en 1996. Soit. Mais qui<br />

lÕaurait cru, il y a quelques annŽes, ou<br />

quelques mois. DŽcidŽment, on ne<br />

finira jamais de se convaincre que<br />

rien nÕest dŽfinitif en politique.<br />

La lente progression de lÕopposition<br />

de gauche vers le pouvoir est ˆ<br />

lÕimage de lÕŽvolution, tout aussi lente,<br />

mais ˆ une autre Žchelle, de cette<br />

amicale mondiale des socialistes.<br />

DÕabord marxiste, du vivant m me du<br />

concepteur de cette idŽologie, elle a<br />

entamŽ, au dŽbut du si cle, une mutation<br />

social-dŽmocrate. Contre toute<br />

apparence, les idŽes ne meurent<br />

jamais. Elles sÕadaptent ou, au pire,<br />

elle hibernent en attendant des jours<br />

meilleurs.<br />

Humanisme socialiste<br />

Il y a un si cle, un certain<br />

Bernstein, socialiste internationaliste,<br />

dessinait les contours de la socialdŽmocratie.<br />

Il constatait que les conditions<br />

nouvelles de la vie politique,<br />

Žconomique et sociale permettaient<br />

une humanisation des rapports sociaux.<br />

Un socialisme fondŽ sur des relations<br />

pacifiques entre les nations et<br />

les classes. Avant de conclure ainsi :<br />

ÇIl faut avoir le courage de sÕŽmanciper<br />

dÕune phrasŽologie dŽpassŽe<br />

dans les faits et dÕaccepter dÕ tre un<br />

parti de rŽformes socialistes et dŽmocratiquesÈ.<br />

FondŽ en 1923 et refondŽ<br />

en 1951, lÕIS nÕa pas inventŽ<br />

une autre conception de la social-dŽmocratie.<br />

LÕIS de cette fin de si cle constitue<br />

un formidable forum politique,<br />

regroupant 139 pays dans tous les<br />

continents, et autant dÕorganisations<br />

socialistes, social-dŽmocrates et travaillistes,<br />

qui constituent la principale<br />

force dÕopposition, lorsquÕelles<br />

ne sont pas au pouvoir.<br />

LÕUSFP a toujours ŽtŽ associŽe ˆ<br />

lÕIS o feu Abderrahim Bouabid a<br />

jouŽ un rle de premier plan, pour la<br />

dŽfense de lÕintŽgritŽ territoriale nationale<br />

et de la cause palestinienne<br />

et arabe. Entre deux congr s,<br />

Abderrahmane Youssoufi assurait le<br />

suivi dans les instances de lÕIS, au<br />

nom de lÕUSFP.<br />

ge quÕen termes dÕinitiatives porteuses, efficaces<br />

et productives. DŽsormais, le <strong>Maroc</strong> ne sera plus<br />

per u comme une entitŽ politique dŽmocratiquement<br />

inachevŽe. Mais comme une dŽmocratie en<br />

phase dÕancrage intensif, apr s la mise en Ïuvre<br />

de lÕalternance, dans la plus grande des stabilitŽs<br />

possibles.<br />

Il Žtait donc dans lÕordre<br />

normal des choses que son<br />

successeur ˆ la t te du parti<br />

socialiste marocain, maintienne<br />

une prŽsence active,<br />

pour les m mes objectifs.<br />

Une nuance de taille.<br />

Abderrahim Bouabid, tout<br />

nationaliste quÕil fut, parlait<br />

au nom de lÕopposition.<br />

Bien que Abderrahmane<br />

Youssoufi ait tenu ˆ faire<br />

payer ses frais de voyage<br />

par son parti, sa voix sera<br />

celle du gouvernement marocain.<br />

Voix autorisŽe<br />

Une voix on ne peut plus<br />

autorisŽe, qui rŽpercutera<br />

sur cette ar ne internationale,<br />

les positions officielles<br />

du <strong>Maroc</strong>.<br />

Plus quÕune consŽcration<br />

internationale dans lÕitinŽraire<br />

dÕun militant socialiste,<br />

les nouvelles fonctions<br />

Žlectives du Premier ministre marocain,<br />

devraient permettre de rattraper,<br />

en partie, les carences structurelles<br />

de notre diplomatie.<br />

LÕIS compte parmi ses membres<br />

de marque des homologues de Me<br />

Youssoufi, Premiers ministres en<br />

exercice, chefs de partis socialistes<br />

au pouvoir ou dans lÕopposition, en<br />

Europe, en Afrique, en AmŽrique<br />

Latine et en Asie.<br />

Me Youssoufi partagera la viceprŽsidence<br />

avec Felipe Gonzales,<br />

Oscar La Fontaine, Simon Peres et<br />

quelques autres. LÕ<strong>International</strong>e socialiste<br />

a, de plus, un statut consultatif<br />

aupr s de lÕONU. Elle intervient,<br />

de ce fait, dans beaucoup dÕorganisations<br />

dŽpendant des Nations Unies.<br />

Autant dÕatouts et de conditions qui<br />

font de lÕIS un espace privilŽgiŽ pour<br />

une diplomatie active; une diplomatie<br />

fondŽe sur des convictions opŽratoires<br />

et des affinitŽs motivantes.<br />

Ayant vŽcu ˆ lÕŽtranger pendant<br />

plus de trente ans et assumŽ des responsabilitŽs<br />

ˆ caract re supra-national,<br />

dont le secrŽtariat gŽnŽral des<br />

avocats arabes, lÕactuel Premier ministre<br />

a acquis une longue et parfaite<br />

ma”trise de lÕaction internationale.<br />

Bref, Youssoufi vice-prŽsident de<br />

lÕIS est un plus pour notre pays. Aussi<br />

bien en termes dÕimage quÕen termes<br />

dÕinitiatives porteuses, efficaces et<br />

productives.<br />

DÕores et dŽjˆ, le congr s dÕOslo<br />

a portŽ son choix sur le <strong>Maroc</strong>, pour<br />

lÕorganisation de deux grandes ren-<br />

¥ Abderrahmane Youssoufi.<br />

contres internationales. La premi re<br />

aura lieu ˆ F s, en octobre 1998. Elle<br />

regroupera, sur invitation de la municipalitŽ<br />

de cette ville, les maires socialistes<br />

affiliŽs ˆ lÕIS.<br />

La deuxi me, se tiendra ˆ Rabat,<br />

dŽbut 1999. La grande commission<br />

Žconomique de lÕIS Žtudiera, ˆ cette<br />

occasion, les orientations du prochain<br />

congr s de lÕ<strong>International</strong>e socialiste.<br />

Plus-value<br />

Un fait curieux. La service public<br />

de lÕaudiovisuel nÕa pas couvert lÕŽvŽnement.<br />

Juste une information sur<br />

2M, rien sur la premi re cha”ne. Il<br />

est vrai que le Premier ministre sÕest<br />

dŽplacŽ en tant que premier secrŽtaire<br />

de lÕUSFP, mais cela ne peut<br />

justifier un blak-out mŽdiatique tr s<br />

officiel. Bizarre, bizarre.<br />

NÕemp che que le <strong>Maroc</strong> ne sera<br />

plus per u comme une entitŽ politique<br />

dŽmocratiquement inachevŽe.<br />

Le <strong>Maroc</strong> sera considŽrŽ pour<br />

ce quÕil a toujours voulu tre et ce<br />

quÕil est enfin devenu. Une dŽmocratie<br />

en phase dÕancrage intensif,<br />

apr s la mise en Ïuvre de la rotation<br />

au pouvoir, dans la plus grande des<br />

stabilitŽs possibles.<br />

LÕIS, en tant que prŽsentoir international,<br />

devrait contribuer ˆ la<br />

valorisation, hors-fronti res, de cette<br />

nouvelle et heureuse conjoncture<br />

nationale. Une contribution dÕautant<br />

plus prŽcieuse que nous avons<br />

longtemps souffert dÕun dramatique<br />

12<br />

dŽficit dÕimage, ˆ lÕextŽrieur.<br />

Nous y avons<br />

consacrŽ de lÕŽnergie et<br />

de lÕargent, en vain.<br />

Rappelez-vous les campagnes<br />

de communication,<br />

ˆ coup de milliards<br />

lourds, pour amŽliorer<br />

notre image de marque.<br />

Il fallait que a change,<br />

concr tement et politiquement,<br />

ˆ lÕintŽrieur.<br />

CÕest fait. Ou, pour tre<br />

prŽcis, le rubicon du dŽclic<br />

dŽclencheur a ŽtŽ<br />

franchi. CÕŽtait nŽcessaire<br />

pour que lÕon nous<br />

regarde autrement, de<br />

lÕautre ctŽ du miroir.<br />

Une plus-value bienvenue.<br />

Supercherie<br />

CtŽ action, Çla prioritŽ<br />

des prioritŽsÈ, comme<br />

lÕa si bien qualifiŽ le<br />

Premier ministre dans<br />

sa dŽclaration de politique gŽnŽrale,<br />

reste la dŽfense et le parach vement<br />

de notre intŽgritŽ territoriale.<br />

LÕIS regroupe des gouvernements<br />

et des organisations qui ne se sont<br />

pas encore libŽrŽs de la propagande<br />

algŽro-polisarienne sur le conflit fictif<br />

autour du Sahara marocain. Il faudra<br />

vaincre leur doute et les<br />

convaincre de la justesse de notre<br />

cause nationale. Tout autant,<br />

dÕailleurs, pour nos provinces du<br />

Sud que pour les prŽsides, encore<br />

sous occupation espagnole : Sebta,<br />

Mellilia et les Iles Ja‰farines.<br />

DÕautres membres de lÕIS ont rŽvisŽ<br />

leur position, apr s sÕ tre rendu<br />

compte des tenants et aboutissants<br />

de lÕune des plus grandes supercheries<br />

dans lÕhistoire des relations<br />

internationales. Une des toutes<br />

derni res manifestations rŽgionales<br />

de la guerre froide.<br />

Ceux-lˆ, tout comme ceux qui<br />

nous accompagnent depuis le dŽbut,<br />

pour un Maghreb stable et pacifique,<br />

dŽbarrassŽ de toute vellŽitŽ<br />

hŽgŽmonique et de tout terrorisme<br />

dÕƒtat, devraient tre rŽconfortŽs<br />

dans leur choix, par notre dŽmarche<br />

diplomatique, ˆ travers toutes les tribunes,<br />

y compris celle de<br />

lÕ<strong>International</strong>e socialiste.<br />

Le vice-prŽsident de lÕIS, premier<br />

ministre et chef de file des socialistes<br />

marocains, a du pain sur la<br />

planche. Il a pour lui le double changement<br />

du contexte national et international.❏<br />

©DR<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


POLITIQUE<br />

RŽunion du conseil national du parti de lÕIstiqlal<br />

<strong>LE</strong> VOI<strong>LE</strong> PERSISTE<br />

Le leader de lÕIstiqlal est passŽ aux Çchoses sŽrieusesÈ.<br />

Le parti Žtant au gouvernement, malgrŽ<br />

ceux qui prŽtendent quÕil a en m me temps un pied<br />

dans lÕopposition, il faut chercher un moyen de<br />

rŽussir les rŽformes projetŽes et Ïuvrer ˆ redorer<br />

le blason de la formation politique. Lˆ, il fallait tre<br />

Le conseil national du<br />

parti de lÕIstiqlal a tenu<br />

une session ordinaire<br />

les 9 et 10 mai. Cette<br />

premi re session, apr s le<br />

13 me congr s du parti, fait<br />

Par Kamal BENBRAHIM<br />

office de vŽritable examen<br />

pour Abb s El Fassi, secrŽtaire<br />

gŽnŽral du PI.<br />

Ë premier abord, tous les<br />

ingrŽdients Žtaient rŽunis<br />

pour que cette session soit<br />

houleuse. Le doyen des partis<br />

marocains a peut tre traversŽ<br />

la pŽriode la plus critique<br />

de son histoire ces derniers<br />

mois. Il a fallu deux<br />

congr s, un extraordinaire et<br />

lÕautre ordinaire pour absorber<br />

le choc du raz de marŽe<br />

Žlectoral qui avait secouŽ sŽrieusement<br />

les piliers de cet<br />

Ždifice politique.<br />

Remous<br />

Apr s un tel tsunami, il<br />

est normal que des remous<br />

se fassent encore sentir, particuli<br />

rement ˆ lÕoccasion de<br />

rŽunions ordinaires des instances<br />

du parti.<br />

Il faut dire que la discipline<br />

de fer qui a toujours<br />

marquŽ la vie interne du PI a<br />

pris un sŽrieux coup apr s le<br />

congr s extraordinaire postlŽgislative.<br />

Face ˆ des attitudes qui se<br />

sont quelque peu radicalisŽes,<br />

Abb s El Fassi, fra”chement<br />

Žlu, se trouvait thŽoriquement<br />

privŽ du soutien dÕune partie<br />

assez importante des<br />

membres du conseil national.<br />

DÕune part, il y a ceux qui<br />

nÕont vu, et ne voient encore,<br />

dans la participation au gouvernement<br />

quÕune Çacceptation<br />

du fait accompliÈ des lŽgislatives<br />

de novembre 1997,<br />

et dÕautre part, ceux qui ont<br />

prŽtendu sans succ s ˆ des<br />

portefeuilles ministŽriels ou ˆ<br />

des postes cabinaires.<br />

Un politicien de la trempe<br />

de Abb s El Fassi ne pou-<br />

vait cependant se formaliser<br />

dÕune difficultŽ, somme toute<br />

surmontable. Il a tout de<br />

suite mis le doigt sur la plaie,<br />

dŽclarant que le parti ne dispose<br />

que de six ministres pour<br />

des dizaines de ministrables.<br />

D s lors, il est logique quÕil<br />

y ait des frustrŽs. Ceux qui<br />

contestent lÕexpŽrience des<br />

ministres prŽsentŽs par le parti,<br />

exception faite dÕAbdelhamid<br />

Aouad, un vieux routier,<br />

nÕont quÕˆ se rŽfŽrer au ballet<br />

du Çparticipera-participera<br />

pasÈ du PI, pour trouver<br />

une explication.<br />

Pour ce qui est des candidats<br />

cabinards Žconduits, le<br />

secrŽtaire gŽnŽral du parti de<br />

lÕIstiqlal a une explication<br />

tout aussi logique. Face ˆ un<br />

demi millier de cadres qui<br />

peuvent prŽtendre aux cabinets<br />

ministŽriels, Il nÕy avait<br />

que deux fa ons de procŽder:<br />

laisser aux ministres le choix<br />

de leurs collaborateurs pour<br />

quÕils en assument la responsabilitŽ<br />

ou procŽder par<br />

tirage au sort. Abb s El Fassi<br />

a confiŽ avoir optŽ pour la<br />

premi re. Dossier clos.<br />

Le leader de lÕIstiqlal est<br />

ensuite passŽ aux Çchoses sŽrieusesÈ.<br />

Le parti Žtant au<br />

gouvernement, malgrŽ ceux<br />

qui prŽtendent quÕil a en m -<br />

me temps un pied dans lÕopposition,<br />

il faut chercher un<br />

moyen de rŽussir les rŽformes<br />

projetŽes et en m me temps<br />

Ïuvrer ˆ redorer le blason de<br />

la formation politique.<br />

Lˆ, il fallait tre prudent.<br />

Chez Abb s El Fassi, cÕest<br />

une seconde nature. La direction<br />

du parti soutient sans<br />

faille le gouvernement, ˆ<br />

condition que ce dernier rŽussisse<br />

ˆ introduire les rŽformes<br />

nŽcessaires pour rŽunir les<br />

conditions de la ÒrŽalisation<br />

de la vŽritable alternanceÓ.<br />

Traduction : La participation<br />

nÕexclut pas Çsuivi et vigilance<br />

constanteÈ et m me critique<br />

si besoin en est. La ligne<br />

du congr s extraordinaire et<br />

du 13 me congr s nÕa pas ŽtŽ<br />

dŽviŽe dÕun centim tre.<br />

En m me temps, on est<br />

loin de cette pŽriode terne,<br />

quand des dirigeants istiqlaliens<br />

recalŽs aux lŽgislatives<br />

avaient poussŽ ˆ la condam-<br />

prudent. Chez Abb s El Fassi, cÕest une seconde<br />

nature. La direction du parti soutient sans faille le<br />

gouvernement, ˆ condition que ce dernier rŽussisse<br />

ˆ introduire les rŽformes nŽcessaires pour rŽunir<br />

les conditions de la ÒrŽalisation de la vŽritable<br />

alternanceÓ.<br />

¥ Abb s El Fassi.<br />

nation en bloc du processus<br />

Žlectoral et de toutes les institutions<br />

qui en sont issues.<br />

Le congr s extraordinaire du<br />

14 decembre 1997, convoquŽ<br />

sous le coup de la dŽception<br />

et de lÕŽnervement,<br />

leur avait donnŽ raison.<br />

Seulement, la nouvelle position<br />

du parti Žquivalait ˆ un<br />

suicide politique. Il a fallu attendre<br />

le congr s ordinaire<br />

de fŽvrier pour transformer<br />

une dŽconvenue Žlectorale en<br />

une carte de pression. ManiŽe<br />

dÕailleurs de main de ma”tre.<br />

Condamnations<br />

Sur fond de lutte sourde<br />

pour la succession de<br />

MÕhammed Boucetta,<br />

MÕhamed Douiri Žtait lÕartisan<br />

de cette levŽe de boucliers.<br />

Pour sortir de lÕimpasse<br />

politique dans laquelle ils<br />

sÕŽtaient mis, ses partisans<br />

avaient mis la barre tr s haut.<br />

Depuis, beaucoup dÕeau a<br />

coulŽ sous les ponts. Une eau<br />

qui a permis de refroidir<br />

quelque peu les passions. Il<br />

nÕen fallait pas plus au successeur<br />

de Boucetta pour<br />

prendre les choses en main.<br />

Abb s El Fassi a tr s tt<br />

effectuŽ une tournŽe dans certaines<br />

sections et bureaux rŽgionaux.<br />

Une occasion dÕexpliquer,<br />

avec pŽdagogie mais<br />

fermetŽ, la nouvelle stratŽgie<br />

du parti et lever certains malentendus.<br />

Ë lÕadresse des inspecteurs<br />

du parti, son discours<br />

Žtait clair. ÇLe Parti de<br />

lÕIstiqlal ne se voit pas du tout<br />

dans lÕopposition avec des<br />

partis de lÕex-majoritŽ dont le<br />

handicap majeur est lÕabsence<br />

de lÕautonomie dŽcisionnaireÈ.<br />

De plus, il ne faut<br />

pas minimiser le risque que le<br />

parti Çfonde dans un camp<br />

qui nÕest pas le sienÈ avec<br />

toutes les consŽquences qui<br />

sÕen suivent.<br />

Enfin, la qualitŽ des six<br />

ministres istiqlaliens nÕa pas<br />

ˆ tre remise en question.<br />

ÇLes portefeuilles ont ŽtŽ obtenus<br />

sur la base du poids du<br />

parti et non de lÕarithmŽtique<br />

parlementaireÈ. Judicieuse<br />

interprŽtation.<br />

AujourdÕhui, le parti de<br />

lÕIstiqlal nÕa pas tranchŽ dŽfinitivement<br />

dans sa position.<br />

De nombreuses ambigu•tŽs<br />

demeurent. La DŽclaration<br />

finale du Conseil national<br />

souligne que la situation actuelle<br />

est ÇmarquŽe par la<br />

crise Žconomique et sociale<br />

et la perversion administrative<br />

rŽsultant de la falsification<br />

des Žlections et de la fabrication<br />

de fausses majoritŽsÈ.<br />

Selon le m me docu-<br />

©DR<br />

13<br />

ment, la participation du parti<br />

au gouvernement est un<br />

soutien ˆ lÕunitŽ de la Koutla<br />

et au choix du changement.<br />

DÕailleurs, le Conseil national<br />

du PI demande au gouvernement<br />

de ÇrŽunir les garanties<br />

constitutionnelles, juridiques,<br />

institutionnelles, administratives<br />

et politiques<br />

pour organiser les Žlections<br />

dans le cadre de la sincŽritŽ,<br />

de la libertŽ et de la transparence,<br />

et prŽparer les<br />

conditions adŽquates pour<br />

lÕav nement dÕune vŽritable<br />

alternance issue des urnesÈ.<br />

Ambigu•tŽs<br />

Un Žquilibre salutaire a<br />

donc ŽtŽ rŽalisŽ entre les anciennes<br />

positions du parti,<br />

que lÕon pouvait difficilement<br />

remettre en cause en si peu<br />

de temps, et la position nouvelle<br />

de lÕIstiqlal qui se veut<br />

un partenaire critique du gouvernement.<br />

Les ambigu•tŽs<br />

nÕen ont pas pour autant ŽtŽ<br />

levŽes.<br />

Cependant, cÕest sur le<br />

plan de lÕorganisation du<br />

parti que Abb s El Fassi a<br />

remportŽ la partie haut la<br />

main. Il nÕa apparemment<br />

pas eu de peine pour reporter<br />

lÕŽlection du comitŽ central,<br />

pourtant prŽvue ˆ lÕordre<br />

du jour de cette session. La<br />

raison invoquŽe est que cette<br />

Žlection ne peut intervenir<br />

en ce moment, puisque le<br />

comitŽ exŽcutif planche encore<br />

sur la formation du<br />

conseil national.<br />

Abb s El Fassi a donc<br />

proposŽ que la session demeure<br />

ouverte et que la seconde<br />

partie de la rŽunion se<br />

tienne ˆ la fin juin. Cette<br />

deuxi me mi-temps sera<br />

consacrŽe ˆ lÕŽlection de diffŽrentes<br />

instances du parti.<br />

Proposition approuvŽe, ainsi<br />

quÕune deuxi me prŽvoyant<br />

la crŽation de deux nouvelles<br />

commissions dÕŽtude pour les<br />

questions dÕorganisation et<br />

les probl mes de lÕenfance,<br />

de la jeunesse et des Žtudiants.<br />

Premi re partie de lÕexamen<br />

rŽussie donc pour le nouveau<br />

secrŽtaire gŽnŽral du<br />

parti de lÕistiqlal. Le reste a<br />

toutes les chances de nÕ tre<br />

quÕune formalitŽ.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


MISE AU NET<br />

Lettre ˆ Abraham Serfaty<br />

VOLTE-FACE<br />

Le concept de ÇlÕintŽgritŽ territorialeÈ nÕest pas un monopole<br />

du minist re de lÕintŽrieur. Il est celui de tous les<br />

<strong>Maroc</strong>ains qui sont conscients que plus leur pays est<br />

grand, riche, imposant. Plus libre y sera lÕexercice de<br />

la dŽmocratie, plus douce y sera la vie de leurs enfants,<br />

Mon cher Abraham<br />

...! CÕest poussŽ par<br />

Çje ne sais quel miracle<br />

ou incohŽrence dÕune<br />

transition politiqueÈ que je<br />

vous Žcris cette lettre, non<br />

Par Mustapha TOSSA<br />

pour vous administrer une<br />

quelconque morale ou vous<br />

sermonner, mais juste pour<br />

vous dire, sous diverses variations,<br />

que Çla classe politique<br />

et journalistique marocaine<br />

ne contemple (personne),<br />

paralysŽeÈ. Depuis<br />

quelques semaines, votre cas<br />

court les alcves les plus fermŽs,<br />

les cŽnacles les plus clos.<br />

On vous conjugue sur tous<br />

les temps : le futur proche,<br />

lÕimparfait de lÕavenir et le<br />

subjonctif de lÕimmŽdiat. On<br />

vous dit incessamment sur le<br />

retour, mettant fin ˆ des annŽes<br />

de bannissement et de<br />

ÇdŽmarocanisationÈ.<br />

Pendant les rŽcentes f tes<br />

de fin dÕannŽe, vous avez discr<br />

tement rencontrŽ ˆ Paris<br />

le Premier ministre marocain,<br />

alors que celui-ci Žtait en train<br />

de palper lÕalternance, dÕen<br />

caresser les rondeurs les plus<br />

rugueuses.<br />

ExtrŽmisme rŽvolu<br />

Au cours de votre rencontre,<br />

jÕimagine que ÇSi<br />

AbderrahmaneÈ a dž vous<br />

faire la promesse - Sinc re<br />

dÕailleurs - dÕagir en sorte que<br />

les derniers abc s soient crevŽs<br />

pour que le <strong>Maroc</strong> puisse<br />

afficher une lumineuse enseigne<br />

ÇSolde de tout compteÈ,<br />

son passeport vers le club<br />

des pays dŽmocratiques, rŽgis<br />

par lÕƒtat de droit et lÕintŽr<br />

t gŽnŽral. JÕimagine aussi<br />

que Me. Youssoufi avait en<br />

t te le cas de Abdeslam<br />

Yassine, ce ÇCheikhÈ dont le<br />

charisme, la rŽputation ont<br />

ŽtŽ accentuŽs par lÕinterdiction<br />

et la rŽsidence surveillŽe.<br />

Et voilˆ M. Abderrahmane<br />

Youssoufi sur un sentier de<br />

lÕalternance semŽ dÕembžches.<br />

Outre, dÕinventer un<br />

autre style de gouvernement<br />

et de gestion pour rŽpondre<br />

ˆ lÕimmense attente des<br />

<strong>Maroc</strong>ains en mati re de santŽ,<br />

de justice, dÕŽducation et<br />

de travail, il devait rŽgler deux<br />

cas symboliques: celui dÕun<br />

marxiste trahi par lÕhistoire<br />

et celui dÕun islamiste trompŽ<br />

par lÕhistoire. Pour revenir<br />

ˆ vous, depuis que vous avez<br />

ŽtŽ exilŽ en France, vous avez<br />

promenŽ votre immense taille<br />

ˆ la santŽ fragile, coiffŽ dÕune<br />

chevelure blanche, le tout appuyŽ<br />

sur une canne, signe<br />

Žternel des souffrances que<br />

vous avez endurŽes. De meeting<br />

en rŽunion, de plateaux<br />

de tŽlŽvision en manifestations<br />

de rue, il y avait quelque<br />

chose dÕŽmouvant ˆ vous entendre<br />

crier votre marocanitŽ,<br />

ˆ dire, avec des tripes<br />

meurtries, votre dŽsir de retourner<br />

finir vos jours au<br />

<strong>Maroc</strong>.<br />

Fait divers<br />

Et votre requ te avait<br />

dÕautant plus de rŽsonance,<br />

de justesse dans le ton que la<br />

rubrique Çfaits diversÈ des<br />

journaux transcrivait presque<br />

quotidiennement le nombre<br />

croissant des victimes de<br />

ÇP‰terasÈ, ces jeunes ŽcervelŽs,<br />

sŽduits par le mirage<br />

mensonger que la parabole<br />

charrie et qui nÕhŽsitent pas ˆ<br />

taquiner la mort pour peu que<br />

cela les rapproche de<br />

lÕEldorado promis. Vous,<br />

votre exil a beau tre dorŽ,<br />

cÕest la terre marocaine que<br />

vous rŽclamiez. Sans revenir<br />

sur les conditions rocambolesques<br />

dans lesquelles vous<br />

avez ŽtŽ naturalisŽ BrŽsilien,<br />

ni entrer dans le juridisme<br />

pointillant dÕune procŽdure<br />

que vous avez entamŽe pour<br />

rŽcupŽrer votre nationalitŽ<br />

marocaine, on a souvent tendance<br />

ˆ oublier que vous avez<br />

ŽtŽ banni du <strong>Maroc</strong> non pour<br />

votre militantisme en faveur<br />

de lÕƒtat de droit et de la dŽmocratie<br />

au <strong>Maroc</strong>- Des<br />

hommes qui ont connu les<br />

affres des proc s, de la prison,<br />

ou de lÕexil sont aujourdÕhui<br />

ministres ou m me<br />

Premier ministre - mais ˆ cause<br />

de votre position sur le dossier<br />

du Sahara marocain. Et<br />

lˆ, M. Serfaty je vous pose la<br />

question suivante : Peut-on<br />

tre un amoureux du <strong>Maroc</strong><br />

comme vous semblez lÕ tre<br />

et militer pour la crŽation dÕun<br />

Abraham Serfaty dŽtourne les yeux de cette vŽritŽ historique<br />

et criarde et rŽclame nŽammoins, ˆ haute voix,<br />

son retour au <strong>Maroc</strong> dont il se dit follemnt amoureux.<br />

Mais comment peut-on tre Žpris de son pays et ne pas<br />

dŽfendre ses intŽr ts les plus lŽgitimes ? Bizarre!.<br />

ǃtat SahraouiÈ? Peut-on se<br />

rŽclamer dÕune patrie et favoriser<br />

les conditions de son<br />

morcellement et de son affaiblissement?<br />

Il est vrai que<br />

votre position a quelque peu<br />

changŽ, dans la forme en tout<br />

cas, depuis les annŽes 70.<br />

AujourdÕhui, vous dites,<br />

avec une certaine malice destructrice,<br />

ÇJe suis pour le rŽfŽrendum<br />

qui dŽterminera le<br />

sort du SaharaÈ.<br />

Fantasme<br />

Vous qui avez consacrŽ<br />

votre vie au triomphe des<br />

principes dŽmocratiques, savez-vous<br />

que pour 99% des<br />

<strong>Maroc</strong>ains, si rŽfŽrendum il<br />

devait y avoir, il ne saurait<br />

tre que confirmatif. Au nom<br />

de quoi vous dressez-vous<br />

contre cette majoritŽ Žcra-<br />

sante, faisant le jeu des ennemis<br />

connus de ce <strong>Maroc</strong><br />

que vous aimez tant et dont le<br />

fantasme dŽclarŽ est de le voir<br />

affaibli, gisant par terre.<br />

Le concept de ÇlÕintŽgritŽ<br />

territorialeÈ nÕest ni un monopole<br />

du ÇMatin SaharaÈ,<br />

ni celui du minist re de<br />

lÕIntŽrieur. Il est celui de tous<br />

les <strong>Maroc</strong>ains qui sont<br />

conscients que plus leur pays<br />

est grand, riche, imposant,<br />

plus douce y sera la vie de<br />

leurs enfants, plus libre y sera<br />

lÕexercice de la dŽmocratie.<br />

DÕailleurs, M. Serfaty, il<br />

y a quelque chose de gratuit<br />

ˆ vouloir absolument faire rŽfŽrence<br />

dans vos textes et vos<br />

dŽclarations ˆ lÕƒtat Sahraoui.<br />

ÇSi vous Žtiez quelquÕun de<br />

notoirement corruptible, on<br />

penserait, aisŽment, que vous<br />

14<br />

avez ŽtŽ payŽ pour. Et comme<br />

ce nÕest pas le cas, le myst<br />

re demeure entier. Alors M.<br />

Serfaty, sortez de cette ambigu•tŽ.<br />

Dans votre idŽologie, le<br />

principe dÕauto critique est<br />

une pratique courante et honorable.<br />

Rejoignez la position<br />

du vendeur de poisson<br />

de Bab El Had, de lÕinstituteur<br />

de Khemisset ou du fonctionnaire<br />

de La‰youne: le<br />

Sahara est marocain et le restera<br />

Žternellement comme<br />

lÕest le pays entier.<br />

Il nÕy a aucune manie<br />

contemplative lˆ dedans sauf<br />

que quand on aime un pays,<br />

la plus nŽcessaire des manies<br />

est de le voir survoler les<br />

cimes au lieu de le voir castrŽ<br />

comme votre incomprŽhensible<br />

position semble lÕy<br />

conduire.❏<br />

OFFICE NATIONAL DE LÕEAU POTAB<strong>LE</strong> (ONEP)<br />

ALIMENTATION EN EAU POTAB<strong>LE</strong><br />

DES DOUARS DÕAGHBAL<br />

AVIS VIS DÕAPPEL DÕOFFRES N¡19/DEQ/98<br />

N 19/DEQ/98<br />

Dans le cadre de lÕalimentation en eau potable des douars dÕAghbal (province<br />

de Berkane), lÕOffice National de lÕEau Potable (ONEP) lance le prŽsent appel<br />

dÕoffres pour la rŽalisation des travaux suivants<br />

- Fourniture et pose de 30 Km de conduites pour le renouvellement et<br />

lÕextention des antennes adductrices de diamŽtre variant de 40 ˆ 160 mm<br />

- Renouvellement de 800 branchements<br />

- Fourniture, montage et essai de surpresseurs Q = 0,7 l/s HMT = 59 m<br />

Le financement du projet sÕinscrit dans le cadre de la convention de pr t entre<br />

lÕONEP et la Caisse Fran aise de DŽveloppement (CFD).<br />

Les biens et services, objets du prŽsent appel dÕoffres doivent tre dÕorigine<br />

<strong>Maroc</strong>aine ou Fran aise.<br />

Seules les Entreprises qualifiŽes et classŽes selon les exigences ci-apr s,<br />

peuvent participer au prŽsent appel dÕoffres.<br />

Secteur Classe minimale Qualifications exigŽes<br />

3 3 3.1<br />

A cet effet, les soumissionnaires fourniront obligatoirement la copie lŽgalisŽe du<br />

certificat de qualification et de classification requis, ce certificat remplace le dossier<br />

prŽvu par lÕarticle 11-B du dŽcret 2-76-479 du 14 octobre 1976.<br />

Le dŽlai dÕexŽcution des travaux ne doit pas dŽpasser dix (10) mois<br />

Le dossier de consultation est ˆ retirer contre paiement de la somme de Mille dirhams<br />

(1.000,00 dh) aux adresses suivantes:<br />

- Direction de lÕEquipement de lÕONEP<br />

Quartier Administratif-Rabat-(<strong>Maroc</strong>)<br />

- Bureau dÕordre de la Direction GŽnŽrale de lÕONEP<br />

6 Bis Rue Patrice Lumumba - Rabat- (<strong>Maroc</strong>)<br />

Le montant du cautionnement provisoire est fixŽ ˆ Cent Cinquante Mille dirhams<br />

(150.000,00 dh).<br />

Les offres, Žtablies et prŽsentŽes conformŽment aux dispositions du dossier de<br />

consultation doivent parvenir ˆ Monsieur le Directeur GŽnŽral de lÕONEP, 6 bis rue<br />

Patrice Lumumba-Rabat au plus tard le Mercredi 01 Juillet 1998 avant 11 heures.<br />

LÕattention des concurrents est attirŽe sur le fait que les clauses du r glement de la<br />

consultation doivent tre respectŽes, toute offre ne respectant pas lÕune de ces clauses<br />

sera rejetŽe.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


CHOSES VUES<br />

Les parlementaires et conseillers ˆ lÕheure de lÕalternance<br />

SCƒNARIOS Ë LA MODE<br />

Mercredi 13 mai,<br />

14h30, le parking<br />

du parlement sÕanime,<br />

quelques limousines<br />

mais beaucoup de voitures<br />

du ÇpeupleÈ ˆ lÕanonymat<br />

criard. M me les dŽputŽs de<br />

lÕopposition se sont mis au<br />

vert tant les signes ostentatoires<br />

de lÕopulence sont devenus<br />

suspects. Par contre, le<br />

costard dernier cri Žtait de rigueur<br />

avec une prŽfŽrence<br />

marquŽe pour les teintes<br />

sombres. Bleu roi, anthracite<br />

et lÕinŽvitable bleu marine.<br />

Avec plus de la moitiŽ<br />

dÕun millier de dŽputŽs que<br />

compte les deux chambres,<br />

les grands couturiers parisiens<br />

qui ont Žlu domicile juste en<br />

face du parlement ont de quoi<br />

boucler lÕannŽe. Les groupes<br />

se forment spontanŽment,<br />

beaucoup plus par affinitŽ personnelle<br />

que par une quelconque<br />

accointance partisane.<br />

Les montres sont, de<br />

temps ˆ autre, consultŽes furtivement.<br />

Avec les socialistes,<br />

le respect du timing est devenu<br />

une vŽritable obsession.<br />

Le prŽsident de la Chambre<br />

des ReprŽsentants, Abdelouahed<br />

Radi avait tenu d s<br />

lÕouverture de la premi re<br />

sŽance parlementaire, ˆ rappeler<br />

que le r glement intŽrieur<br />

de la Chambre est clair<br />

en mati re dÕoptimisation du<br />

temps de travail.<br />

Effectivement, ˆ 15 h tapantes,<br />

les dŽputŽs avaient rejoint<br />

leur fauteuil et la sŽance<br />

Žtait ouverte. Une fois installŽs,<br />

la proportion tr s importante<br />

des si ges vacants<br />

tŽmoigne encore une fois que<br />

tous les discours du monde<br />

sur lÕabsentŽisme des dŽputŽs<br />

nÕont pas servi ˆ grand<br />

chose. M me les recommandations<br />

musclŽes du prŽsident<br />

de la Chambre des ReprŽsentants<br />

sont restŽes lettre<br />

morte. En tout cas, cette sŽance<br />

du mercredi 13, contrairement<br />

aux prŽcŽdentes, aura<br />

ŽtŽ particuli rement calme.<br />

Un calme plat, mis ˆ part une<br />

prise de bec virulente entre<br />

un dŽputŽ de lÕopposition et<br />

le prŽsident de la Chambre<br />

qui ne sÕest pas privŽ de tancer<br />

vertement notre dŽputŽ<br />

qui tentait de prendre la parole<br />

sans y avoir ŽtŽ invitŽ.<br />

Les discussions furent plutt<br />

calmes et marquŽes par une<br />

certaine biensŽance. LÕimage<br />

de ces reprŽsentants du<br />

peuple se cognant dessus verbalement<br />

comme des chiffonniers<br />

semble avoir fait son<br />

temps.<br />

Influence des pluies tardives,<br />

le fellah revient subitement<br />

ˆ la mode. Les dŽputŽs<br />

se sont donnŽs le mot pour<br />

fustiger les maux du monde<br />

rural.<br />

Le ministre de lÕAgriculture<br />

a eu Žgalement droit ˆ la<br />

question sur les inquiŽtantes<br />

rumeurs concernant une<br />

hausse du prix du pain, et<br />

dÕautres produits alimentaires<br />

de base, consŽquente ˆ une<br />

hausse du prix du blŽ.<br />

Rumeurs sans fondements selon<br />

le ministre mais, il faut<br />

rappeler que le dŽputŽ istiqlalien<br />

Hamid Chebbat avait<br />

soulevŽ la m me question au<br />

cours de la sŽance du mercredi<br />

prŽcŽdent. De lÕautre<br />

ctŽ, pour rŽpondre aux questions<br />

des dŽputŽs, les ministres<br />

avaient fait le dŽplacement:<br />

un Ismail Alaoui qui<br />

devait donner des explications<br />

sur le manuel scolaire,<br />

MÕbarki, le SecrŽtaire dÕEtat<br />

chargŽ de lÕHabitat, le ministre<br />

des Transports, entre<br />

autres. Particuli rement attendue,<br />

la sortie du ministre<br />

des Finances si elle nÕa pas<br />

apportŽ du nouveau, a eu au<br />

moins le mŽrite de la clartŽ.<br />

InterpellŽ sur un retard de<br />

plus en plus patent de la loi de<br />

Finances 1998, Oualalou sÕen<br />

est bien tirŽ : un retard dž ˆ<br />

des raisons objectives tant la<br />

constitution du nouveau gouvernement<br />

a ŽtŽ tardive. Une<br />

dŽclaration gouvernementale,<br />

qui vient de tomber, ne<br />

permet pas objectivement ˆ<br />

la coalition socialiste de respecter<br />

un calendrier qui sied<br />

plutt ˆ lÕancienne Žquipe.<br />

15<br />

En effet, il serait illogique que<br />

les socialistes planchent sur<br />

une loi de Finances concoctŽe<br />

sous les ordres du gouvernement<br />

Filali. Les feux<br />

Žteints, cette sŽance parlementaire<br />

aura certainement<br />

manquŽ de sel, non seulement<br />

par la fadeur des dŽbats mais<br />

Žgalement par une absence<br />

remarquŽe des tŽnors de lÕopposition;<br />

m me ceux qui<br />

Žtaient prŽsents, se sont abstenus<br />

du moindre commentaire.<br />

❏<br />

A.E.A.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


SƒMINAIRE<br />

Tenue ˆ Casablanca dÕun sŽminaire sur les normes maritimes<br />

LA SƒCURITƒ DÕABORD<br />

LÕInstitut supŽrieur des<br />

Žtudes maritimes<br />

(ISEM) a abritŽ mardi<br />

19 mai un sŽminaire sur<br />

les normes en mati re de formation<br />

des gens de la mer.<br />

Une manifestation qui co•ncide<br />

avec lÕentrŽe en vigueur<br />

de la convention internationale<br />

sur les normes de formation<br />

des gens de mer, la<br />

dŽlivrance de Brevets et de<br />

Veille, communŽment<br />

connue sous le sigle anglais<br />

STCW.<br />

Ce texte que lÕon peut<br />

qualifier de majeur dans la<br />

rŽglementation internationale<br />

relative ˆ la sŽcuritŽ maritime,<br />

se place, en importance,<br />

au m me rang que la<br />

convention internationale de<br />

1974 sur la sauvegarde de la<br />

vie humaine en mer. Il rŽgit<br />

en effet lÕun des ŽlŽments essentiels<br />

en mati re de sŽcuritŽ<br />

maritime, le facteur humain,<br />

responsable de la grande majoritŽ<br />

des accidents en mer.<br />

Les nouvelles exigences<br />

de la STCW ne se limitent<br />

pas ˆ remplacer les dispositions<br />

pŽrimŽes qui avaient ŽtŽ<br />

adoptŽes en 1978. Elles ont<br />

pour ambition de rŽpondre<br />

aux besoins futurs du secteur<br />

maritime dans le domaine de<br />

la qualification des Žquipages.<br />

La convention STCW se<br />

prŽsente donc comme lÕun<br />

des instruments les plus importants<br />

jamais mis au point<br />

dans le domaine de la sŽcuritŽ<br />

maritime. Le <strong>Maroc</strong>, pays<br />

maritime de longue date, dont<br />

le commerce extŽrieur sÕop -<br />

re aux environs de 98% par<br />

voie de mer, ne pouvait rester<br />

indiffŽrent aux mutations<br />

profondes que conna”t la rŽglementation<br />

maritime internationale,<br />

aussi est-il tenu,<br />

conformŽment aux dispositions<br />

de cette convention<br />

STCW, de communiquer ˆ<br />

lÕOrganisation maritime internationale<br />

- OMI - au mois<br />

dÕaožt 1998, un rapport<br />

contenant les mesures juridiques<br />

et administratives promulguŽes<br />

en vue de garantir<br />

le respect de la Convention;<br />

ainsi que les rŽsumŽs des<br />

cours, des programmes de<br />

formation, dÕexamens, dÕŽvaluation<br />

des compŽtences et<br />

de dŽlivrance des brevets.<br />

LÕentrŽe en vigueur des<br />

dispositions rŽlgmentaires du<br />

code international de gestion<br />

de sŽcuritŽ (Code ISM) applicables<br />

aux navires ˆ passagers<br />

et aux navires citernes<br />

ˆ partir de juin 1998, et pour<br />

les autres navires ˆ partir de<br />

juin 2002, dŽmontre encore<br />

une fois lÕintŽr t quÕaccorde<br />

la communautŽ internationale<br />

ˆ la formation et ˆ la qualification<br />

du personnel aussi<br />

bien navigant que sŽdentaire.<br />

En outre, et dans un m -<br />

me ordre dÕidŽe, lÕOMI a ŽditŽ<br />

un manuel contenant les<br />

diffŽrentes procŽdures ˆ observer<br />

lors des contrles des<br />

navires par lÕƒtat du Port. Il<br />

convient de signaler ˆ cet effet,<br />

que lÕinobservation de<br />

lÕune des r gles prŽvues par<br />

la rŽglementation internationale<br />

en vigueur peut tre ˆ<br />

lÕorigine de lÕimmobilisation<br />

du navire dans lÕun des ports<br />

Žtrangers. A lÕŽvidence, cet<br />

arsenal normatif contribue ˆ<br />

amŽliorer les conditions de<br />

sauvegarde de la vie humaine<br />

en mer dÕune part, ˆ assurer<br />

la sŽcuritŽ de la navigation,<br />

dÕautre part, et enfin ˆ<br />

renforcer la prŽvention de la<br />

population des mers et des<br />

ocŽans.<br />

Ces dispositifs juridiques<br />

exigent des compagnies maritimes,<br />

la mise ˆ niveau et la<br />

rŽactualisation des connaissances<br />

de leur personnel dans<br />

le but dÕatteindre les qualifications<br />

et les compŽtences requises.<br />

CÕest dans ce cadre que<br />

lÕInstitut supŽrieur dÕŽtudes<br />

maritimes - ISEM - dirigŽe<br />

par le Professeur Miloud<br />

Loukili, sÕest attelŽ, en tant<br />

quÕŽtablissement de formation<br />

maritime, branche rŽgionale<br />

de lÕuniversitŽ mari-<br />

16<br />

time mondiale de lÕOMI, ˆ<br />

organiser au profit de personnel<br />

des compagnies de navigation<br />

des cycles du perfectionnement<br />

et des stages<br />

de mise ˆ niveau de leurs<br />

connaissances pratiques.<br />

Ceci afin de faire Žviter<br />

autant que possible ˆ lÕhomme<br />

et ˆ son environnement<br />

les calamitŽs dÕaccidents dramatiques<br />

dues tant aux insuffisances<br />

de fonctions pratiques<br />

que de prŽvention.❏<br />

Hicham TIMOU<strong>LE</strong><br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


RENCONTRE<br />

Colloque international sur Çles applications Žconomiques islamiques contemporainesÈ<br />

SÕADAPTER OU PƒRIR<br />

Casablanca a abritŽ du<br />

5 au 8 mai 1998, le<br />

colloque international<br />

sur les applications Žconomiques<br />

islamiques contemporaines.<br />

Un forum qui a dŽbattu<br />

entre autres de la<br />

conception ismalique des<br />

banques.<br />

DÕŽminents intellectuels,<br />

Žconomistes et thŽologiens<br />

ont pris part ˆ cette rencontre.<br />

La prŽsence du cheikh<br />

Youssef El Karadaoui a<br />

ŽtŽ bien remarquŽe, tellement<br />

les Žmissions tŽlŽ auxquelles<br />

il est lÕinvitŽ lÕont<br />

rendu cŽl bre.<br />

Sa conception de la religion<br />

tranche avec tout ce qui<br />

est intŽgrisme ou orthodoxie.<br />

Plusieurs recommandations<br />

ont sanctionnŽ les travaux<br />

de cette rencontre scientifique.<br />

Il a ŽtŽ recommandŽ<br />

dÕadapter les lois bancaires<br />

et le contrle des Banques<br />

Centrales de mani re ˆ le-<br />

ver les obstacles entravant<br />

le dŽveloppement des activitŽs<br />

bancaires islamiques et<br />

inciter les banques conventionnelles<br />

ˆ ouvrir des guichets<br />

et succursales islamiques,<br />

en rŽponse ˆ la demande<br />

populaire dans nos<br />

pays.<br />

Une dŽmarche de nature<br />

ˆ mettre un terme au conflit<br />

qui oppose dans certains<br />

pays, dont lÕƒgypte, les tenants<br />

des fonds au nom de la<br />

Chari‰a et les banques rŽgies<br />

par la rŽglementation<br />

bancaire en vigueur.<br />

Mais pour que ce mode<br />

de financement soit au diapason<br />

des r gles du marchŽ,<br />

il est question de Çpromouvoir<br />

lÕŽlaboration des<br />

normes comptables islamiques<br />

pour ma”triser lÕactivitŽ<br />

des banques et des<br />

autres institutions financi<br />

res islamiques, et mettre<br />

en application les normes<br />

dŽjˆ existantesÈ.<br />

Mettre fin ˆ<br />

lÕinformel dans<br />

ce domaine crucial<br />

pour le dŽveloppement<br />

du<br />

monde islamiquenŽcessite<br />

de mener<br />

Çdes Žtudes rigoureuses<br />

pour<br />

la mise en place<br />

de programmes<br />

nationaux de<br />

collecte de la<br />

Zakat ˆ travers<br />

des institutions<br />

autonomes...È<br />

Tout comme<br />

la rŽactualisation<br />

des textes<br />

rŽgissant le Waqf. Le colloque<br />

appelle ˆ trouver des<br />

formules conformes ˆ la<br />

ChariÕa dans le projet de loi<br />

sur le Çmicro-crŽditÈ. Tout<br />

comme pour lÕadoption de<br />

nouveaux produits pour le financement<br />

des logements<br />

Žconomiques Les marchŽs fi-<br />

¥ Cheikh Youssef El Karadaoui. Un exemple de tolŽrance.<br />

nanciers ne sont pas en reste.<br />

Le colloque recommande<br />

dÕŽlargir Çle champ dÕapplication<br />

des instruments financiers<br />

islamiques, ˆ travers le<br />

dŽveloppement de SICAV et<br />

FCP appropriŽs, et encourager<br />

lÕŽpargne productive par<br />

ce biais.È ; Au delˆ des tra-<br />

18<br />

vaux de ce colloque, il est<br />

clair que le financement islamique<br />

a pris de lÕampleur.<br />

Au point que les pouvoirs publics<br />

seront acculŽs de sÕy<br />

adapter. Ou de trouver les<br />

normes rŽglementaires adŽquates.❏<br />

N. J.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98<br />

©DR


RENCONTRE<br />

ProlifŽration des banques islamiques<br />

FINANCEMENT <strong>SANS</strong> INTƒRæTS<br />

Barbes et djellabas de<br />

rigueur. Les palabres<br />

se font ˆ voix basse.<br />

Discussions feutrŽes et gestes<br />

mesurŽs, de quoi donner la<br />

chair de poule au flic le plus<br />

Par Abdellatif EL AZIZI<br />

blasŽ. Difficile de croire quÕil<br />

sÕagit tout simplement dÕune<br />

banale transaction financi -<br />

re. LÕentretien a portŽ seulement<br />

sur lÕintŽgritŽ du postulant<br />

au crŽdit sans intŽr t que<br />

dispense une banque informelle.<br />

Si tant est quÕon peut<br />

qualifier dÕorganisme financier<br />

un groupe de nantis mettant<br />

leurs finances en commun<br />

pour venir en aide gr‰ce<br />

ˆ des crŽdits sans intŽr ts<br />

aux nŽcessiteux.<br />

Timidement, mais sžrement,<br />

le <strong>Maroc</strong> se rŽveille ˆ<br />

ces modes de financement<br />

qui ont fait fureur en ƒgypte<br />

au courant des annŽes 80.<br />

Ceci dit, ces pratiques bancaires<br />

islamiques embryonnaires<br />

ne doivent pas occulter<br />

une situation o les financements<br />

basŽs sur lÕapplication<br />

de la Chari‰a deviennent, de<br />

plus en plus, une rŽalitŽ incontournable.<br />

Un colloque organisŽ par<br />

lÕAssociation marocaine<br />

dÕŽtudes et de recherches en<br />

Žconomie islamique, ˆ<br />

Casablanca le 8 mai 1998, a<br />

constituŽ une tentative intŽressante<br />

de faire le point sur<br />

Çles applications Žconomiques<br />

islamiques contemporainesÈ.<br />

Alors que les<br />

modes de financement islamique<br />

deviennent de plus en<br />

plus prŽpondŽrants, non seulement<br />

dans les pays arabes<br />

mais Žgalement en Europe et<br />

aux ƒtats-Unis, notamment<br />

par la prolifŽration de banques<br />

islamiques, de sociŽtŽs dÕinvestissements<br />

et de fonds<br />

communs de placements, les<br />

invitŽs ˆ la rencontre espŽraient<br />

beaucoup plus quÕun<br />

recensement des pratiques et<br />

des institutions.<br />

La rencontre qui portait<br />

sur les Çapplications Žconomiques<br />

islamiques contemporainesÈ<br />

aura laissŽ sur leur<br />

faim les nombreux opŽrateurs<br />

Žconomiques marocains, qui<br />

avaient fait le dŽplacement<br />

pour notamment savoir de<br />

quelle mani re tirer profit<br />

dÕun financement bancaire islamique<br />

de plus en plus en<br />

vogue. La perspective de financer,<br />

le dŽveloppement au<br />

sein et en dehors de lÕentreprise<br />

Žtant particuli rement<br />

allŽchante, les chefs dÕentreprise<br />

qui Žtaient nombreux,<br />

voulaient en savoir plus, et<br />

sÕinterrogeaient beaucoup<br />

plus sur les possibilitŽs de financement<br />

de ce type au<br />

<strong>Maroc</strong>. Il semble que seules<br />

quelques banques acceptent<br />

de recourir au mode de financement<br />

islamique, notamment<br />

pour couvrir des<br />

opŽrations dÕimport. Pourtant,<br />

lÕefficacitŽ du financement islamique<br />

dans les pays arabes<br />

est en passe dÕatteindre sa vitesse<br />

de croisi re. Les sept<br />

banques islamiques qui se<br />

partageaient le marchŽ en<br />

1979, ont vu leur nombre<br />

grimper rapidement et, ˆ<br />

lÕheure actuelle, plus de cent<br />

cinquante institutions ont investi<br />

le crŽneau un peu partout<br />

dans le monde. Se partageant<br />

un magot considŽrable avec<br />

une capacitŽ dÕinvestissement<br />

de plus de 60 milliards de dollars,<br />

auxquels sÕajoutent les<br />

dŽpts qui avoisinent les<br />

quelque 450 milliards de dollars.<br />

Un marchŽ juteux qui nÕa<br />

pas ŽchappŽ ˆ la perspicacitŽ<br />

des multinationales de la finance<br />

qui se sont rŽveillŽes<br />

avec une fibre financi re islamique<br />

suspecte. Cet engouement<br />

sÕest traduit par une<br />

coopŽration accrue entre les<br />

banques islamiques et les gros<br />

19<br />

ponts de la finance aux ƒtats-<br />

Unis et en Europe.<br />

SÕil est vrai que la notion<br />

de participation aux risques<br />

comme aux bŽnŽficies, qui<br />

compense le manque ˆ gagner<br />

gŽnŽrŽ par lÕabsence<br />

dÕintŽr ts est parfaitement<br />

adaptŽe aux investissements<br />

ˆ court et moyen terme, le syst<br />

me p che par son incapacitŽ<br />

ˆ financer des opŽrations ˆ<br />

long terme o le risque est<br />

moins facile ˆ cerner.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


FRANCEÕ98<br />

OpŽration de charme marocaine en France<br />

UN AVANT GOóT DU MONDIAL<br />

Les Parisiens ont pu<br />

avoir cette semaine un<br />

avant-gožt pour lÕinstant<br />

culturel, de lÕambiance<br />

qui accompagnera les<br />

matches que disputeront les<br />

Lions de lÕAtlas, lors de la<br />

coupe du monde de football<br />

prŽvue en France (10 juin/12<br />

juillet). Depuis lundi et particuli<br />

rement sur la ligne 2<br />

du mŽtro parisien (Nation-<br />

Dauphine), qui traverse la capitale<br />

dÕest en ouest, desservant<br />

aussi bien les quartiers<br />

huppŽs que les arrondissements<br />

populaires, ˆ forte<br />

concentration marocaine, les<br />

usagers du mŽtro et les<br />

Parisiens des quartiers desservis<br />

peuvent ainsi dŽguster<br />

le couscous, lire la presse marocaine<br />

un verre de thŽ ˆ la<br />

menthe ˆ la main, tendre<br />

lÕautre main pour une<br />

ÔÕsculptureÕÕ au hennŽ ou<br />

exercer leurs doigts ˆ la dŽlicate<br />

calligraphie arabe au qalam.<br />

Plusieurs stations ont eu<br />

leur lot de dŽpaysement et<br />

leur kiosque ˆ journaux marocains<br />

habillŽs avec une note<br />

marocaine par lÕOffice national<br />

marocain du tourisme<br />

ˆ Paris, mais cÕest ˆ ÒLa<br />

Rotonde LedouxÕÕ, une place<br />

situŽe entre les stations<br />

ÔÕStalingradÕÕ et ÔÕJaur sÕÕ,<br />

dans le XIX arrondissement,<br />

que la semaine dÕanimation<br />

a connu, mercredi, son apothŽose.<br />

Couscous gŽant,<br />

concert de musique avec la<br />

star dÕorigine marocaine,<br />

Sapho, distribution gratuite<br />

des titres de la presse marocaine<br />

par ÔÕSapressÕÕ, bousculade<br />

autour de la ÔÕnekkachaÕÕ<br />

de hennŽ, file assagie de<br />

curieux impatients de partir<br />

avec leur nom calligraphiŽ<br />

en arabe. Les responsables de<br />

la mosquŽe ÔÕAddaÕwaÕÕ, de<br />

la rue de Tanger sont venus<br />

en voisins pour offrir le couscous<br />

et donner une image<br />

dÕouverture et dÕintŽgration<br />

ˆ la sociŽtŽ dÕaccueil. Au<br />

bord du bassin de la Villette,<br />

la f te prenait lÕair dÕune<br />

joyeuse kermesse o se m -<br />

laient de simples gens, les<br />

jeunes du quartier et les officiels<br />

et dignitaires, tels que<br />

lÕambassadeur du <strong>Maroc</strong> en<br />

France, Mohamed Berrada,<br />

les responsables de la police<br />

et les reprŽsentants de la mairie...<br />

Il convient de signaler<br />

que plus dÕun agent du mŽtro<br />

Žtait ŽmerveillŽ, les 20.000<br />

verres de thŽ ˆ la menthe offerts<br />

sur les quais de dix stations<br />

tt le matin et en fin de<br />

journŽe ˆ des voyageurs mŽdusŽs.<br />

LÕŽvŽnement comprenait<br />

aussi diffŽrentes expositions<br />

sur le Maghreb en<br />

gŽnŽral et le <strong>Maroc</strong> en particulier,<br />

une exposition de photos<br />

noir et blanc de femmes<br />

et costumes traditionnels, un<br />

dŽfilŽ de mode marocaine,<br />

une initiation ˆ la musique<br />

traditionnelle marocaine...<br />

La sociŽtŽ ÔÕSapressÕÕ a<br />

mobilisŽ quelques uns de ses<br />

cadres pour assurer dans plu-<br />

sieurs stations de la ligne<br />

Nation-Dauphine, et au sein<br />

de kiosques amŽnagŽs ˆ la<br />

marocaine, la diffusion permanente<br />

des titres quÕelle<br />

distribue. Initiative louable<br />

pour rapprocher davantage<br />

les <strong>Maroc</strong>ains de France ˆ<br />

leur pays ˆ travers la presse.<br />

La campagne dÕanimation<br />

montŽe ˆ Paris en collaboration<br />

entre la RATP, le<br />

minist re de la Jeunesse et<br />

des Sports, le minist re de la<br />

Communication, lÕOffice national<br />

marocain du tourisme<br />

et la sociŽtŽ ÔÕSapressÕÕ a<br />

rŽussi incontestablement ˆ<br />

donner le ÔÕlaÕÕ annonciateur<br />

dÕun accompagnement riche<br />

et colorŽ des prestations de<br />

la sŽlection nationale prŽvues<br />

ˆ Montpellier, Nantes, et<br />

Saint-ƒtienne. Les partenaires<br />

marocains et leurs interlocuteurs<br />

fran ais dans chacune<br />

des villes peaufinent dÕautres<br />

manifestations m lant le cul-<br />

2<br />

turel et le festif aux tables<br />

rondes Žconomiques et financi<br />

res. LÕŽvŽnement parisien<br />

et les manifestations<br />

prŽvues dans les autres villes<br />

de province devraient faire<br />

du Mondial 98, lÕoccasion<br />

de combler cette lacune et<br />

dÕajouter plus dÕune pierre au<br />

socle de lÕamitiŽ et du rapprochementfranco-marocain.❏<br />

Mansour MADANI<br />

MAP -Paris<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


MOYEN ORIENT<br />

Mort du processus de paix<br />

PARO<strong>LE</strong> DE NETANYAHOU<br />

ÇJe proclamerai lÕƒtat de la Palestine en mai 1999. Soit<br />

cinq ans apr s lÕinstauration de la pŽriode intŽrimaire. Les<br />

accords conclus entre nous et les IsraŽliens sont clairs<br />

ˆ ce sujet.È Yasser Arafat est catŽgorique. Sauf quÕau vu<br />

des ŽvŽnements qui secouent le Moyen Orient, lÕƒtat qui<br />

Yasser Arafat est amer. Il ne le<br />

cache plus. Le sourire qui<br />

illuminait son visage, sa barbe<br />

caractŽristique de trois jours, nÕont<br />

plus droit dÕ tre. M me dans les pŽriode<br />

cruciales de la lutte palesti-<br />

Par Noureddine JOUHARI<br />

nienne, le chef de lÕOrganisation de<br />

libŽration de la Palestine a toujours pu<br />

garder ses marques distinctives. Par<br />

ces temps-ci, ce nÕest plus le cas. CÕest<br />

au moment o Abou Ammar et ses<br />

compagnons pr chaient lÕapproche<br />

du r glement du conflit israŽlo-palestinien,<br />

que lÕarrivŽe de Netanyahou<br />

ˆ la t te du gouvernement de Tel Aviv<br />

a tout dŽtruit. EnclenchŽ ˆ Oslo, il y<br />

a cinq ans, le processus de paix est<br />

bien mort. Netanyahou en a voulu<br />

ainsi. Les tentatives de le relancer<br />

sÕav rent vaines.<br />

On aura beau dire. Beau chercher<br />

les qualificatifs pour Benyamin<br />

Netanyahou. On restera, certainement,<br />

sur notre faim. Pyromane, il<br />

lÕest, et sa menace de mettre<br />

Washington ˆ feu le confirme.<br />

QuoiquÕil puisse sÕagir en lÕŽtat dÕune<br />

illusion optique. Ou dÕune mŽtaphore,<br />

grossi re certes. ƒgal ˆ lui m me,<br />

il a tout fait pour Žtouffer le processus<br />

de rŽconciliation entre Palestiniens<br />

et IsraŽliens. Et il a maccabrement<br />

rŽussi.<br />

Scepticisme<br />

M me les plus enthousiastes pour<br />

le processus de paix sont devenus<br />

sceptiques. Les dŽpassements de<br />

Netanyahou et ses sbires plongent le<br />

monde dans un profond Žmoi.<br />

Benjamin Netanyahou a menacŽ de<br />

Çmettre le feu ˆ WashingtonÈ si lÕadministration<br />

amŽricaine tentait de le<br />

rendre responsable du blocage du processus<br />

de paix.<br />

Drle de menace. Elle renseigne<br />

plus sur la personnalitŽ du Premier<br />

ministre israŽlien que sur sa capacitŽ<br />

ˆ mettre sa menace ˆ exŽcution.<br />

Mais en sanguinaire quÕil est, il nÕhŽsite<br />

pas ˆ mettre le monde entier<br />

contre lui. Rien que pour assouvir<br />

son besoin de sang et de cadavres,<br />

tout comme celui de son carrŽ dÕirrŽductibles<br />

orthodoxes, sans foi, ni<br />

loi.<br />

La menace a fait le tour du monde.<br />

Les rŽdactions nÕont pas manquŽ<br />

de la soulever. Plus, elle a ŽtŽ brandie<br />

lors dÕune rencontre du Premier<br />

ministre israŽlien avec ses alliŽs du<br />

parti rŽpublicain ˆ Washington.<br />

Le chef du gouvernement de droite<br />

a expliquŽ quÕil inciterait ses amis<br />

rŽpublicains et des membres de la<br />

puissante communautŽ juive amŽricaine<br />

ˆ attaquer le prŽsident Bill<br />

Clinton, si ce dernier dŽcidait de montrer<br />

publiquement Netanyahou du<br />

doigt. Quel crime les ƒtats Unis ontils<br />

commis pour mŽriter un tel ch‰timent?<br />

En parrain du processus de<br />

sera proclamŽ lÕan prochain sÕapparente ˆ celui adoptŽ<br />

par le Conseil national palestinien, tenu en AlgŽrie, en<br />

1988. Un ƒtat sans territoire sous son contrle. Par la<br />

volontŽ sanguinaire dÕun Benyamin Netanyahou qui menace<br />

m me de mettre le feu ˆ Washington...<br />

paix, ils ont prŽsentŽ un projet de<br />

compromis pour le dŽbloquer, passant<br />

par un retrait israŽlien de 13% de<br />

la Cisjordanie.<br />

Le niet israŽlien ne sÕest pas fait<br />

attendre. Quoique le tracŽ des 13% ne<br />

correspond en rien aux propositions<br />

palestiniennes. Encore moins aux ac-<br />

20<br />

cords conclus sous la houlette de<br />

Washington. Arafat, dans une ultime<br />

tentative de sauver les meubles, a annoncŽ<br />

son acceptation m me si<br />

lÕAutoritŽ palestinienne prŽf re une<br />

continuitŽ gŽographique dans les territoires<br />

autonomes...<br />

Une condition est tout de m me<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


MOYEN ORIENT<br />

avancŽe. Les Palestiniens, qui ont acceptŽ<br />

lÕidŽe dÕun retrait de 13%, bien<br />

infŽrieur ˆ leurs exigences, ont rappelŽ<br />

quÕils rŽclamaient toujours un<br />

redŽploiement israŽlien ultŽrieur. M.<br />

Netanyahou pourrait Žventuellement<br />

accepter un retrait de 13% - quÕil a<br />

trouvŽ trop important jusquÕici -, mais<br />

ˆ condition que ce soit le dernier pendant<br />

la pŽriode intŽrimaire dÕautonomie.<br />

DŽsespoir<br />

Pour dŽpasser cette situation de<br />

blocage total, le secrŽtaire dÕƒtat amŽricain,<br />

Madeleine Albright, a rencontrŽ<br />

le prŽsident palestinien Yasser<br />

Arafat. Une rencontre qui a eu lieu<br />

dans un climat pour le moins cordial.<br />

Signe des temps, ce nÕest pas avec<br />

les Palestiniens que le DŽpartement<br />

dÕƒtat a des probl mes, mais cÕest<br />

plutt avec les IsraŽliens. Comme<br />

quoi le processus enclenchŽ ˆ Oslo a<br />

rŽvŽlŽ au monde une nouvelle image<br />

du Palestinien.<br />

Loin de celle dÕun terroriste qui<br />

veut tout mettre ˆ feu et ˆ sang, longtemps<br />

vŽhiculŽe par les IsraŽliens et<br />

les AmŽricains.<br />

Les tentatives de revivifier le processus<br />

de paix nÕont pas cessŽ, malgrŽ<br />

tout. Ainsi, le prŽsident fran ais<br />

Jaques Chirac, a-t-il appelŽ, avec son<br />

homologue Žgyptien Hosni<br />

Moubarak, ˆ faire pression sur Isra‘l<br />

pour remettre le processus sur les<br />

rails. Un appel qui confirme la position<br />

traditionnelle de lÕHexagone appelant<br />

ˆ une paix juste et Žquitable.<br />

M me la femme du prŽsident Clinton<br />

a appelŽ ˆ la crŽation dÕun ƒtat palestinien.<br />

Seule condition ˆ m me de<br />

permettre la paix et la stabilitŽ dans<br />

¥ La violence israŽlienne condamnŽe par tout le monde sans que personne nÕy mette un terme.<br />

la rŽgion. Le roi Fahd dÕArabie<br />

Saoudite a, pour sa part, appelŽ les<br />

ƒtats Unis ˆ intervenir pour ÔÕremettre<br />

sur les railsÕÕ le processus de paix au<br />

Proche-Orient et contenir la ÔÕsituation<br />

dangereuseÕÕ dans les territoires<br />

occupŽs. ÔÕLa communautŽ internationale<br />

est invitŽe ˆ inciter Isra‘l ˆ<br />

honorer ses engagements pour permettre<br />

au peuple palestinien de recouvrer<br />

ses droits et dÕŽtablir un Žtat<br />

indŽpendant sur son territoire, avec<br />

JŽrusalem pour capitaleÕÕ, a dit le roi<br />

Fahd.<br />

ExaspŽration<br />

LÕinternationale socialiste, en rŽunion<br />

ˆ Oslo a condamnŽ la politique<br />

dÕIsra‘l. Amnesty international a<br />

condamnŽ la violation par les autoritŽs<br />

israŽliennes de la convention<br />

contre la torture et le traitement dŽgradant,<br />

cruel et inhumain.<br />

Dans un communiquŽ publiŽ ˆ<br />

Londres, lÕorganisation de dŽfense<br />

des droits de lÕhomme a demandŽ ˆ<br />

Isra‘l de cesser dans lÕimmŽdiat lÕutilisation<br />

de la torture et le mauvais<br />

traitement durant les sŽances dÕinterrogatoires.<br />

Le probl me est simple.<br />

Ce nÕest ni la premi re, ni la derni -<br />

re condamnation dÕIsra‘l par la communautŽ<br />

internationale. Mais qui ose<br />

dŽpasser ce stade-lˆ ? Peut-on espŽrer<br />

des sanctions internationales<br />

contre Isra‘l comme il est cas contre<br />

la Lybie ou lÕIrak?<br />

Sur le terrain, tout laisse croire que<br />

de processus de paix, il ne reste plus<br />

que le vÏu. Des martyrs, il y en a de<br />

plus en plus. Les blessŽs aussi. Les<br />

vagues de dŽtention prennent une ampleur<br />

inŽgalŽe. LÕAutoritŽ palestinienne<br />

nÕarrive plus ˆ contrler la situation.<br />

LÕexaspŽration de la population<br />

a dŽpassŽ des limites. Les pertes<br />

engendrŽes par le bouclage des territoires<br />

atteint des millions de dollars<br />

par jour. M. Arafat dit quÕon est au<br />

bord dÕune catastrophe.<br />

LÕIntifada a repris. Les mouvements<br />

intŽgristes prennent du poids.<br />

Hamas a boycottŽ les festivitŽs marquant<br />

le cinquantenaire de lÕoccupation.<br />

Tous les ingrŽdients dÕune explosion<br />

de la situation sont rŽunis...<br />

Et le monde continue ˆ jouer au<br />

spectateur...❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98<br />

21<br />

©DR


MAGHREB<br />

Les gŽnŽraux et les journaux algŽriens se discrŽditent<br />

CANULARS Ë LÕALGƒRIENNE<br />

LÕarmŽe algŽrienne a dŽclenchŽ des opŽrations de recherches<br />

et de ratissage sur tout le territoire. Offensives<br />

terroristes, contre-offensives, banditisme, bombes, dŽraillements<br />

de trains, survols des maquis par hŽlicopt<br />

res, napalm et rŽpression aveugle ont prŽcipitŽ<br />

Il y a des fondamentalistes<br />

au <strong>Maroc</strong>. On peut m -<br />

me dire que la piŽtŽ et le<br />

fondamentalisme sont loin<br />

dÕ tre antinomiques chez<br />

nous. Il y a aussi des<br />

Par Amale SAMIE<br />

Islamistes. La plupart dÕentre<br />

eux est reprŽsentŽe au<br />

Parlement. Le Che•kh<br />

Abdesslam Yassine vit en rŽsidence<br />

semi-surveillŽe mais<br />

il est libre de faire la pri re<br />

du Vendredi ˆ la mosquŽe et<br />

le Premier ministre<br />

Abderrahmane Youssoufi a<br />

promis ˆ diverses reprises<br />

quÕil comptait mettre fin ˆ<br />

quelques situations douloureuses,<br />

celle du Che•kh<br />

Abdesslam Yassine, notamment.<br />

Il y a au <strong>Maroc</strong> une Loi<br />

fondamentale. Nul ne peut<br />

tre inquiŽtŽ sÕil la respecte.<br />

La stabilitŽ de notre pays est<br />

unanimement louŽe.<br />

Pourquoi alors Nacer<br />

Belhadjoudja, envoyŽ spŽcial<br />

du journal LibertŽ, qui a travaillŽ<br />

librement ˆ Rabat,<br />

peut-il titrer dans un article<br />

en cinq colonnes ˆ la Une<br />

ÇPŽril sur le RoyaumeÈ dans<br />

son numŽro du 19 mai 1998?<br />

Pourquoi se plaint-il que<br />

ÇLes Islamistes sÕengouffrent<br />

dans lÕouverture dŽmocratique<br />

dŽcrŽtŽe par le Roi<br />

Hassan IIÈ? SÕils sÕengouffrent<br />

dans une ouverture dŽmocratique,<br />

cÕest quÕil y a<br />

bien une ouverture et quÕelle<br />

est dŽmocratique. Peut-il<br />

y avoir une ouverture dans<br />

un pays o le dŽsordre r -<br />

gnerait comme le prŽtend la<br />

presse algŽrienne qui sÕest dŽfinitivement<br />

couchŽe?<br />

DŽsordre<br />

Une ÇouvertureÈ dans un<br />

tel pays pourrait avoir plusieurs<br />

noms: dans le meilleur<br />

des cas, la dŽsobŽissance civile,<br />

dans le pire, une guerre<br />

sans merci o lÕon ne saurait<br />

plus qui, des militaires ou des<br />

civils, orchestre des tueries<br />

collectives.<br />

La meilleure illustration<br />

de cette anarchie dramatiquement<br />

ÇouverteÈ est la situation<br />

actuelle en AlgŽrie.<br />

Une offensive virulente des<br />

dirigeants algŽriens contre le<br />

<strong>Maroc</strong> rŽv le aux observateurs<br />

une stratŽgie planifiŽe<br />

et murie par les dirigeants algŽriens<br />

qui crient hypocritement<br />

au loup. Malheureusement,<br />

cette campagne dÕintoxication<br />

ˆ usage interne et<br />

externe sÕaccompagne dÕune<br />

regrettable exhibition de<br />

muscles.<br />

Les hŽlicopt res et les<br />

chars op rent dŽsormais ˆ<br />

quelques centaines de m tres<br />

de la fronti re marocaine. Les<br />

gŽnŽraux au pouvoir, mais<br />

aux abois, sont-ils en train<br />

dÕavertir fraternellement le<br />

<strong>Maroc</strong> de la prŽsence du loup<br />

terroriste dans les maquis de<br />

lÕoriental? Non.<br />

Le pouvoir dÕAlger ne se<br />

borne plus ˆ accuser le <strong>Maroc</strong><br />

dÕoffrir au GIA, g”te, couvert<br />

et armement. DŽsormais, il<br />

tente de faire accroire ˆ lÕopinion<br />

publique internationale<br />

que le <strong>Maroc</strong> serait ˆ feu et ˆ<br />

sang, quÕil existe un GIA ou<br />

m me un GID (Groupe islamique<br />

du Djihad) opŽrant<br />

dans Çdes maquis de lÕest du<br />

<strong>Maroc</strong> et m me dans<br />

lÕAtlasÈ.<br />

Personne ne se risquerait<br />

ˆ dire que cette soudaine sollicitude<br />

pour le <strong>Maroc</strong> est une<br />

preuve de bon voisinage et<br />

encore moins de fraternitŽ.<br />

Liamine Zeroual, gravement<br />

malade, quoi quÕen disent la<br />

presse et les mŽdecins algŽriens,<br />

est un otage en proie<br />

au flux et au reflux des divers<br />

clans militaires qui tentent<br />

dÕ tre ses seuls inspirateurs,<br />

ses manipulateurs, ceux ˆ qui<br />

il doit dŽjˆ certains comptes.<br />

LÕAlgŽrie baigne dans le<br />

sang, les mortiers et les<br />

bombes scandent les nuits du<br />

pays.<br />

La guerre civile a dŽfinitivement<br />

tŽ aux AlgŽriens<br />

tout espoir de conna”tre bientt<br />

la paix et la sŽcuritŽ. On<br />

Žgorge et on dŽcapite ˆ la<br />

hache des villages entiers. La<br />

rŽpression est implacable.<br />

Des jeunes et des moins<br />

jeunes disparaissent par centaines<br />

pour prŽsomption de<br />

complicitŽ avec les terroristes.<br />

Le FIS puis le GIA avaient<br />

rŽpondu de mani re sanglante<br />

lÕAlgŽrie dans un chaos que la censure et lÕintoxication<br />

militaires voilent de plus en plus mal. Les accusations<br />

contre le <strong>Maroc</strong> font partie dÕun plan prŽcis dÕescalade<br />

de la tension. La junte dÕAlger est-elle encore capable<br />

dÕentendre le langage de la raison?<br />

¥ LÕhŽcatombe cessera-t-elle un jour?<br />

ˆ lÕannulation des lŽgislatives<br />

de Janvier 1992.<br />

Les forces de sŽcuritŽ, lÕarmŽe<br />

et la gendarmerie ont<br />

alors engagŽ des actions militaires<br />

aussi fŽroces que<br />

celles des terroristes. Les milices<br />

civiles, les Groupes<br />

libres de dŽfense, ont fignolŽ<br />

la basse besogne en liquidant<br />

aveuglŽment dÕautres civils<br />

pour des mobiles extr -<br />

ment suspects et qui nÕont de<br />

toute mani re rien ˆ voir avec<br />

la protection de leurs foyers.<br />

Voilˆ maintenant 7 annŽes<br />

que le peuple algŽrien a perdu<br />

ses illusions sur la capacitŽ<br />

de lÕarmŽe ˆ juguler le terrorisme.<br />

Plus aucun corps constituŽ<br />

nÕest capable dÕŽvaluer<br />

les chances rŽelles dÕun quelconque<br />

retour ˆ la normale.<br />

INTOX<br />

Le nombre des victimes civiles<br />

oscille entre 70.000 et<br />

80.000. Une armŽe podagre<br />

ne pouvant hŽlas assurer la<br />

paix et la sŽcuritŽ aux citoyens,<br />

sÕaggripe au pouvoir<br />

et tente de faire diversion en<br />

dŽcrivant le <strong>Maroc</strong> comme<br />

un pays au bord du cataclysme.<br />

Un noyŽ cherche toujours<br />

ˆ enfoncer celui qui pourrait<br />

le sauver.<br />

Le <strong>Maroc</strong> ne sombrera pas<br />

comme lÕAlgŽrie des militaires<br />

faillis. Dans notre pays,<br />

un gouvernement de progr s<br />

est aux affaires, le calme<br />

r gne sur tout le Territoire,<br />

dÕEst en Ouest et du Nord au<br />

Sud. CÕest une cause de dŽpit<br />

pour les gŽnŽraux Lamari,<br />

Mediene, Guena•zya,<br />

Betchine, Nezzar et tutti<br />

quanti. Et pour Nacer<br />

ƒtude Ždifiante dÕun dŽlire intentionnel<br />

La Tribune, quotidien algŽrien<br />

ne fait pas dans<br />

la dentelle. Ë la Une de son<br />

numŽro 883 du 18 mai 1998,<br />

un journaliste, Maamar<br />

Brahim, sÕessaie ˆ lÕhŽro•sme<br />

en dŽclarant ˆ propos dÕun<br />

groupe Çde terroristes anŽantisÈ<br />

dans la localitŽ de Mizeb,<br />

ˆ lÕest de la Wilaya de<br />

Tlemcen:<br />

ÇSelon des informations<br />

recueillies sur place et confirmŽes<br />

par des terroristes re-<br />

pentis ou arr tŽs, notamment<br />

ceux qui ont permis la localisation<br />

des groupes terroristes<br />

pourchassŽs, les Monts<br />

des Beni-Snous constituent<br />

une aubaine pour les terroristes<br />

puisquÕils y ont dŽcouvert,<br />

et ce depuis longtemps,<br />

un grand nombre de<br />

casemates naturelles et de<br />

grottes longues de plusieurs<br />

kilom tres pouvant aller, selon<br />

certains tŽmoignages, audelˆ<br />

des fronti res maro-<br />

22<br />

Belhadjoudja. Ce Monsieur<br />

peut-il ignorer quÕil est pratiquement<br />

impossible ˆ un<br />

journaliste marocain de travailler<br />

en AlgŽrie?<br />

DÕabord parce que les autorisations<br />

sont attribuŽes au<br />

compte-gouttes, ensuite parce<br />

quÕil serait lÕobjet constant<br />

de la tr s haute bienveillance<br />

des services algŽriens. Qui<br />

peut m me lui garantir quÕil<br />

ne recevrait pas une balle perdue<br />

ÇislamisteÈ? LÕAlgŽrie<br />

et sa presse se trompent dÕennemi.<br />

Les ennemis de lÕAlgŽrie<br />

sont les gŽnŽraux et les terroristes.<br />

La junte au pouvoir<br />

sÕemploie accessoirement ˆ<br />

faire capoter le plan de paix<br />

de lÕONU pour le Sahara.<br />

Elle a engagŽ un combat perdu<br />

dÕavance.❏<br />

JUSQUÕ Oô SÕENFONCERA-T-IL?<br />

caines. LÕoffensive des forces<br />

de sŽcuritŽ a rŽussi ˆ neutraliser<br />

depuis le dŽbut de<br />

cette opŽration dans cette rŽgion,<br />

plus de 80 terroristesÈ.<br />

Pour le lecteur marocain, la<br />

question ˆ laquelle il est urgent<br />

de rŽpondre est la suivante:<br />

Ces grottes sÕarr tentelles<br />

ˆ Fqih Ben Salah ou estce<br />

quÕelles vont jusquÕˆ<br />

KhŽnifra?❏<br />

A.S.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98<br />

©DR


RACISME<br />

Condamnation des meurtriers de Brahim Bouarram<br />

<strong>LE</strong> VERDICT<br />

DE LA HONTE<br />

Il y a trois ans, le premier<br />

mai 1995, la f te du travail<br />

en France a tournŽ<br />

au drame pour une famille<br />

marocaine. Celui du jeune<br />

Brahim Bouarram, ‰gŽ alors<br />

de trente ans, et qui a ŽtŽ jetŽ<br />

par des extrŽmistes du<br />

Front national dans la Seine.<br />

Le proc s des accusŽs a eu<br />

lieu devant la Cour dÕAssises<br />

parisienne. Le verdict est pour<br />

le moins rŽvoltant. Huit ans<br />

de prison pour Micka‘l<br />

Freminet. Ironie du sort, ce<br />

dernier avait affirmŽ devant la<br />

Cour que son geste Žtait involontaire<br />

et sans motifs politiques.<br />

ÇJe nÕai jamais eu<br />

lÕintention de donner la mort<br />

ˆ qui que ce soit.<br />

Ce qui sÕest passŽ, cÕest<br />

involontaire. DÕailleurs, je regrette<br />

beaucoup ce qui sÕest<br />

passŽÈ, a-t-il dit. Un regret<br />

qui a finalement payŽ. Ce<br />

nÕŽtait tout de m me pas le<br />

cas dÕOmar Raddad, qui avait<br />

ŽcopŽ de dix huit ans de rŽclusion<br />

criminelle pour un<br />

crime quÕil a toujours niŽ.<br />

Dire que cÕest les deux<br />

poids, deux mesures qui r -<br />

gnent revient ˆ un euphŽmisme<br />

dans ce cas dÕesp ce.<br />

Mais, il est clair que la justice<br />

fran aise a toujours su tre<br />

injuste quand cela est nŽcessaire.<br />

Micka‘l Freminet, 22<br />

ans, a expliquŽ ˆ la Cour quÕil<br />

Žtait venu ˆ la manifestation<br />

Çpour sÕamuser, parce que a<br />

changeait de la campagneÈ. Il<br />

Žtait, toutefois, sympathisant<br />

du parti lepŽniste et arborait<br />

blouson ÔbombersÕ, cheveux<br />

ras et chaussures militaires.<br />

ÇJe suis restŽ, a mÕa choquŽ,<br />

mais je ne sais pas nager.<br />

JÕai aper u les pompiers, jÕai<br />

vu le jeune homme faire des<br />

gestes dans lÕeau, a mÕa rassurŽÈ,<br />

a expliquŽ lÕaccusŽ.<br />

Tellement pathŽtique que lÕon<br />

a du mal ˆ concevoir cette<br />

froideur avec laquelle il se<br />

prononce. De nombreux tŽmoins<br />

ont contredit la th se<br />

de lÕaccident. Concordants,<br />

les tŽmoins ont indiquŽ que<br />

lÕaccusŽ a poussŽ le <strong>Maroc</strong>ain<br />

ˆ lÕeau avec les deux mains.<br />

Les trois co-accusŽs de<br />

Micka‘l Freminet, trois skinheads<br />

qui comparaissent<br />

libres pour Çnon-assistance ˆ<br />

personne en dangerÈ, Žtaient<br />

ˆ proximitŽ mais disent<br />

nÕavoir rien vu du geste mortel<br />

de leur camarade. Rien<br />

dÕanormal... ætre skinhead se<br />

conjugue dans tous les temps.<br />

M me devant une cour dÕassises.<br />

Un autre tŽmoin a expliquŽ<br />

quÕil avait vu Micka‘l<br />

Freminet pousser des deux<br />

mains et dans le dos Brahim<br />

Bouarram, contredisant ainsi<br />

la version de ÇlÕaccidentÈ<br />

fournie par lÕaccusŽ, qui dit<br />

nÕavoir donnŽ quÕune Çclaque<br />

appuyŽeÈ ˆ la victime. Il a<br />

prŽcisŽ quÕil nÕy avait eu aucune<br />

altercation entre les deux<br />

hommes. Or, Micka‘l<br />

Freminet justifie sa ÇclaqueÈ<br />

ˆ Brahim Bouarram par le fait<br />

que ce dernier lui avait lancŽ:<br />

Çfils de pute de skinheadÈ.<br />

Plusieurs autres tŽmoins qui<br />

ont participŽ au dŽfilŽ du 1er<br />

mai 1995 avec les accusŽs<br />

sont venus Žgalement dŽposer<br />

ˆ la barre mais aucun nÕa<br />

livrŽ le moindre ŽlŽment sur<br />

les faits.<br />

Mais les faits sont connus.<br />

Pourquoi alors chercher des<br />

tŽmoins du moment que lÕaccusŽ<br />

avoue avoir commis son<br />

23<br />

crime. PrŽmŽditŽ ou non, raciste<br />

ou nom, le rŽsultat est<br />

bien lˆ. Et la Seine est devenue<br />

un lieu de recueillement<br />

de sympathisants de la tolŽrance.<br />

Un lieu de protestation<br />

antifasciste. Mais cela peutil<br />

pour autant rendre vie aux<br />

victimes de lÕextr misme?❏<br />

N. J.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


JUSTICE<br />

Nouvelles pistes dans lÕaffaire Omar Raddad<br />

LA VƒRITƒ REMONTE<br />

Ë LA SURFACE<br />

De nombreuses insuffisances de lÕenqu te menŽe par<br />

la gendarmerie plaident pour une rŽvision du proc s.<br />

La largeur des doigts de la victime et celle des lettres<br />

de la fameuse inscription sur la porte, nÕont pas ŽtŽ<br />

comparŽes. Les analyses chimiques et gŽnŽtiques qui<br />

mÕa tuerÈ,<br />

une phrase tris-<br />

ÇOmar<br />

tement cŽl bre,<br />

qui rŽsume le calvaire de<br />

Omar Raddad depuis huit annŽes.<br />

AccusŽ du meurtre de<br />

Par Kamal BENBRAHIM<br />

sa patronne, Ghyslaine<br />

Marchal, le 24 juin 1991,<br />

condamnŽ ˆ dix huit ans de<br />

prison par la cour dÕassises<br />

de Nice, Omar Raddad a<br />

Žmu lÕopinion publique franaise<br />

et marocaine.<br />

Depuis le 27 dŽcembre<br />

dernier, Omar Raddad a effectuŽ<br />

la moitiŽ de sa peine.<br />

Il peut donc prŽtendre ˆ une<br />

libŽration conditionnelle, ce<br />

qui ne pose pas de probl me.<br />

La demande quÕil a formulŽe<br />

en ce sens a ŽtŽ acceptŽe<br />

par le comitŽ dÕapplication<br />

des peines le 17 septembre<br />

1997. Son dossier a<br />

ŽtŽ transmis ˆ la chancellerie<br />

et a fait lÕobjet le 26 fŽvrier<br />

dernier dÕun avis favorable<br />

de la part du comitŽ consultatif<br />

ministŽriel. Il ne manque<br />

que la signature dÕƒlisabeth<br />

Guigou, le garde des Sceaux,<br />

ce qui ne saurait tarder<br />

puisque Me Jacques Verges<br />

aurait entrepris une dŽmarche<br />

aupr s du Cabinet de Chirac<br />

afin de suggŽrer au ministre<br />

dÕaccŽlŽrer la libŽration de<br />

Omar Raddad.<br />

Innocence<br />

La libŽration dÕOmar<br />

Raddad est donc ÇimminenteÈ.<br />

LÕaffaire est cependant<br />

loin dÕ tre terminŽe. Le<br />

<strong>Maroc</strong>ain est rŽsolu ˆ lutter<br />

jusquÕˆ ce que son innocence<br />

soit reconnue. Son avocat,<br />

dŽposera une requ te en rŽvision.<br />

Une procŽdure tr s<br />

complexe qui a rarement<br />

abouti. Mais dans le cas de<br />

Omar Reddad, de nombreux<br />

ŽlŽments nouveaux permettent<br />

lÕespoir.<br />

DÕune part, la justice dispose<br />

de deux contre expertises,<br />

lÕune mŽdicale et lÕautre<br />

graphologique, qui contredisent<br />

celles prŽsentŽes lors du<br />

proc s. DÕautre part, un dŽtective<br />

privŽ, Roger-Marc<br />

Moreau, m ne depuis trois<br />

annŽes une enqu te ˆ titre bŽnŽvole<br />

qui a jetŽ la lumi re<br />

sur des pistes nŽgligŽes lors<br />

des premi res investigations.<br />

Moreau a pu mettre en<br />

Žvidence de nombreuses<br />

contradictions dans les dŽclarations<br />

de Liliane R., la<br />

femme de mŽnage de la victime.<br />

Elle avait dŽclarŽ le 9<br />

juillet 1991 que Ghyzlaine<br />

Marchal lui avait donnŽ<br />

congŽ jusquÕau mardi 25 juin<br />

1991.<br />

Or, le tŽmoignage des<br />

amies de la victime, Colette<br />

Koster, quÕelle devait rencontrer<br />

et Erica Serin quÕelle<br />

avait invitŽe ˆ dŽjeuner<br />

chez elle le jour du meurtre,<br />

Žcartent cette possibilitŽ.<br />

Nouveaux tŽmoins<br />

Le concubin de lÕex-femme<br />

de mŽnage affirme Žgalement<br />

que cette derni re<br />

sÕŽtait rendue comme dÕhabitude<br />

ˆ son travail les dimanche<br />

et lundi 23 et 24 juin.<br />

Explication de Liliane R. : elle<br />

serait partie au lac de Sainte<br />

Croix avec sa fille et son<br />

gendre, o elle devait ren-<br />

contrer un certain Pierrot.<br />

Seulement, sa fille affirme ne<br />

pas conna”tre cet homme.<br />

En fait, Pierrot, concubin<br />

de liliane R. jusquÕen janvier<br />

1998, a la rŽputation dÕun<br />

homme violent. Il avait ŽtŽ<br />

condamnŽ ˆ cinq annŽes de<br />

prison en avril 1983 pour<br />

avoir ŽtranglŽ un homme en<br />

mai 1981 ˆ Paris. Pierrot a<br />

Žgalement effectuŽ des cambriolages<br />

pas loin de la<br />

Chamade, la villa de<br />

Ghyzlaine Marchal.<br />

DÕautres contradictions<br />

existent. Liliane jure que<br />

Pierrot nÕest jamais venu ˆ la<br />

villa de son ex-patronne, au<br />

moment o ce dernier reconna”t<br />

sÕy tre rendu le 1er mai<br />

1991 pour Çaider ˆ porter des<br />

affairesÈ.<br />

Un autre ŽlŽment de taille.<br />

Un manÏuvre dÕorigine tunisienne,<br />

qui travaillait sur un<br />

chantier juste ˆ ctŽ du portail<br />

de la villa de Ghyzlaine<br />

Marchal, affirme avoir entendu<br />

sonner dans la villa vers<br />

15H30 le jour du meurtre.<br />

Une femme aurait criŽ ÇQui<br />

est lˆ ?È et le visiteur, un<br />

homme blond ‰gŽ de 35 ans<br />

MINISTERE CHARGE DE LÕAMENAGEMENT<br />

DU TERRITOIRE, LÕURBANISME<br />

LÕENVIRONNEMENT ET DE LÕHABITAT<br />

SECRETARIAT DÕETAT A LÕHABITAT<br />

nÕont pas rŽvŽlŽ la moindre trace de sang de la victime<br />

sur Omar Raddad nÕont pas ŽtŽ prises en compte. La<br />

somme dÕargent qui manquait dans le sac ˆ main de<br />

Mme Marchal, 4000 francs, ne suffit pas ˆ faire du vol<br />

un mobile du crime.<br />

environ, Žtait parti sans rŽpondre<br />

dans une voiture rouge<br />

qui ressemblait ˆ une Land<br />

Rover.<br />

Le dŽtective Moreau a<br />

trouvŽ que ce signalement<br />

correspond ˆ Frederic H., un<br />

comparse de Pierrot , qui<br />

avait ˆ lÕŽpoque une Nissan<br />

rouge. Ensemble, les deux<br />

hommes se sont rendus coupables<br />

de nombreux mŽfaits.<br />

FrŽderic a m me ŽtŽ licenciŽ<br />

de son entreprise pour vols.<br />

Insuffisances<br />

Autre remarque de Roger-<br />

Marc Moreau, le niveau de<br />

vie de Liliane R. sÕest considŽrablement<br />

ŽlevŽ, m me si<br />

elle a perdu son emploi. Elle<br />

assure avoir ŽtŽ augmentŽe,<br />

mais il sÕest avŽrŽ que, souponnŽe<br />

de vols, elle allait tre<br />

licenciŽe par Ghyzlaine<br />

Marchal pour tre remplacŽe<br />

par lÕŽpouse de Raddad.<br />

De nombreuses autres insuffisances<br />

de lÕenqu te menŽe<br />

par la gendarmerie plaident<br />

pour une rŽvision du proc<br />

s.<br />

La largeur des doigts de<br />

la victime et celle des lettres<br />

24<br />

de la fameuse inscription sur<br />

la porte, nÕont pas ŽtŽ comparŽes.<br />

Les analyses chimiques et<br />

gŽnŽtiques qui nÕont pas rŽvŽlŽ<br />

la moindre trace de sang<br />

de la victime sur Omar<br />

Raddad nÕont pas ŽtŽ prises<br />

en compte. La somme dÕargent<br />

qui manquait dans le sac<br />

ˆ main de Mme Marchal,<br />

4000 francs, ne suffit pas ˆ<br />

faire du vol un mobile du crime.<br />

Omar Raddad, entre ses<br />

deux emplois de jardinier, totalisait<br />

quelque 8000 francs<br />

par mois. Chez Ghyzlaine<br />

Marchal, il Žtait payŽ 80<br />

francs de lÕheure, comment<br />

aurait-il pu mettre un terme ˆ<br />

cette source de revenu pour<br />

une somme si insignifiante ?<br />

Autant dÕŽlŽments ne peuvent<br />

objectivement que souligner<br />

la nŽcessitŽ de rŽviser<br />

un proc s par trop controversŽ.<br />

Paradoxalement, la libŽration<br />

de Omar Raddad passe<br />

au second plan, car au delˆ<br />

de son emprisonnement, cÕest<br />

de son honneur bafouŽ que<br />

lÕhomme souffre le plus.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


JUSTICE<br />

Mise en place des tribunaux de commerce<br />

GƒRER <strong>LE</strong> MONDE<br />

DES AFFAIRES<br />

La nouvelle physionomie<br />

de lÕorganisation<br />

judiciaire du Royaume<br />

sÕest renforcŽe depuis le<br />

lundi 4 mai avec lÕentrŽe en<br />

fonction des tribunaux et des<br />

Par Kamal BENBRAHIM<br />

cours dÕappel de commerce.<br />

Des juridictions ˆ la fois attendues<br />

et redoutŽes par les<br />

milieux dÕaffaires. AppelŽes<br />

ˆ favoriser des jugements plus<br />

rapides en mati re de litiges<br />

commerciaux, ces instances<br />

suscitent des craintes quant ˆ<br />

leur capacitŽ ˆ gŽrer un secteur<br />

aux rouages complexes.<br />

CÕest en janvier 1997 que<br />

la Chambre des ReprŽsentants<br />

avait adoptŽ la loi instituant<br />

les tribunaux de commerce.<br />

Le dŽcret dÕapplication<br />

de la loi, qui avait ŽtŽ publiŽ<br />

au Bulletin Officiel en<br />

novembre 1997, conf re aux<br />

tribunaux de commerce crŽŽs<br />

ˆ Casablanca, Rabat, F s,<br />

Tanger, Agadir et Marrakech<br />

et aux cours dÕappel de<br />

Casablanca, F s et Marrakech<br />

le pouvoir de juger de lÕensemble<br />

des litiges commerciaux.<br />

Les compŽtences de ces<br />

juridictions sont fixŽes par les<br />

articles 5 et 6 du Dahir du 12<br />

fŽvrier 1997. Elles se rŽsument<br />

aux actions entre commer<br />

ants dans leurs activitŽs<br />

commerciales, aux actions relatives<br />

aux effets de commerce<br />

et aux litiges entre associŽs<br />

dÕune sociŽtŽ commerciale<br />

et enfin aux diffŽrends<br />

au sujet des fonds de<br />

commerce. Ces larges prŽrogatives<br />

ont ŽtŽ ˆ lÕorigine<br />

de nombreuses rencontres de<br />

juristes. La derni re en date a<br />

ŽtŽ organisŽe du 16 au 18 avril<br />

par lÕOrdre des avocats du<br />

Barreau de Casablanca. Une<br />

occasion pour les spŽcialistes<br />

de se pencher sur les 25 articles<br />

du texte instituant les<br />

tribunaux de commerce, mais<br />

Žgalement de lever le doute<br />

qui existe dans les milieux<br />

dÕaffaires sur la crŽation de<br />

ces juridictions spŽcialisŽes.<br />

A lÕorigine de cette apprŽhension,<br />

des interrogations<br />

tout ˆ fait lŽgitimes. Les juges<br />

qui siŽgeront dans ces tribunaux<br />

sont-ils suffisamment<br />

au fait des rouages du mon-<br />

de des affaires ? Ma”trisentils<br />

lÕenvironnement Žconomique<br />

?<br />

Disposent-ils des outils,<br />

notamment linguistiques, nŽcessaires<br />

ˆ lÕexercice de leurs<br />

fonctions ?<br />

Ceci a remis sur le tapis<br />

le dŽbat autour de la formation<br />

des magistrats, que certains<br />

appellent ˆ reconsidŽrer<br />

dans le sens dÕune<br />

meilleure adŽquation avec<br />

lÕenvironnement de lÕappareil<br />

judiciaire. Une autre critique<br />

concerne la carte judi-<br />

ciaire que les milieux professionnels<br />

trouvent rŽduite,<br />

avec 6 tribunaux de commerce<br />

et 3 cours dÕappel.<br />

Cette distribution, estime-ton,<br />

ne favorise pas le principe<br />

du rapprochement de la<br />

justice du justiciable. Quoi<br />

25<br />

quÕil en soit, ces nouvelles juridictions<br />

permettront certainement<br />

un prŽcieux gain de<br />

temps. CÕest dÕune importance<br />

capitale, car dans le milieu<br />

des affaires, plus<br />

quÕailleurs, Çle temps cÕest<br />

de lÕargentÈ.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


SALON<br />

Auto Expo Casablanca<br />

UN SUCCéS<br />

Du 5 au 22 mai1998,<br />

sÕest tenue dans la<br />

capitale Žconomique,<br />

Auto Expo Casablanca, regroupant<br />

86 exposants de six<br />

pays, dont 71ˆ titre individuel<br />

et 27 collectifs. InitiŽe<br />

par la FŽdŽration de<br />

lÕAutomobile, cette manifestation<br />

avait pour objectif premier<br />

de mieux faire conna”tre<br />

le secteur automobile au<br />

grand public. On y dŽcouvre<br />

lÕautomobile ˆ travers ses diffŽrents<br />

mod les, le poids<br />

lourd, les bus et camions, les<br />

vŽhicules utilitaires, la moto...<br />

Un succ s populaire inespŽrŽ<br />

a couronnŽ ce salon<br />

de lÕautomobile. Outre les<br />

amateurs de belles voitures<br />

et les simples curieux, on a<br />

pu noter que des clients potentiels,<br />

certains ont m me<br />

passŽ commande, ont affluŽ<br />

en masse de toutes les villes<br />

du <strong>Maroc</strong>. Du reste, les diffŽrentes<br />

maisons de financement<br />

auto Žtaient prŽsentes<br />

et disponibles pour ceux qui<br />

voulaient prendre une option<br />

dÕachat, encouragŽs par les<br />

ristournes (jusquÕˆ 10.000 dh)<br />

consenties par certaines<br />

marques durant lÕexpo.<br />

Cette manifestation a Žgalement<br />

eu lieu ˆ un moment<br />

o le secteur automobile,<br />

avec toutes ses composantes,<br />

entre dans une phase de dynamique<br />

importante qui sÕexplique<br />

par la mise en place<br />

des projets de voitures Žconomiques<br />

et de libŽralisation<br />

des importations.<br />

Une multitude de marques<br />

se sont en effet implantŽes<br />

au <strong>Maroc</strong> offrant, durant lÕannŽe<br />

1997, une large gamme<br />

de 285 mod les de voitures.<br />

Cet essor du marchŽ a dŽbutŽ<br />

en 1995, annŽe du lancement<br />

et de lÕentrŽe en vigueur<br />

dÕune sŽrie de mesures douani<br />

res et fiscales dŽcidŽes par<br />

les pouvoirs publics.<br />

LÕassainissement du marchŽ<br />

automobile Žtait le principal<br />

objectif de ces mesures.<br />

Celles-ci ont portŽ sur la rŽduction<br />

des droits de douane<br />

sur les voitures importŽes<br />

neuves, lÕaugmentation de<br />

ces droits sur les voitures<br />

dÕoccasion et la concrŽtisation<br />

du projet des voitures<br />

Žconomiques particuli res et<br />

utilitaires.<br />

Ë la fin de lÕannŽe1996, le<br />

marchŽ automobile a enregistrŽ<br />

une croissance jamais<br />

encore atteinte dans son histoire<br />

rŽcente. De 9.287 unitŽs<br />

commercialisŽes lÕannŽe prŽcŽdente<br />

(1995), on arrive ˆ<br />

20.179 unitŽs, soit un accroissement<br />

des ventes de<br />

117%. Le projet des voitures<br />

Žconomiques a largement<br />

participŽ ˆ ce rŽsultat, mais<br />

il y a lieu de signaler que les<br />

ventes des voitures importŽes<br />

neuves nÕont pas ŽtŽ en reste,<br />

passant de 3.782 unitŽs<br />

en1995, ˆ 7151 en 1996, soit<br />

un accroissement de lÕordre<br />

de 89 %. En1997, le marchŽ<br />

a confirmŽ sa tendance ˆ la<br />

hausse.<br />

Il a atteint 21.275 unitŽs<br />

vendues, ce qui correspond,<br />

ˆ un taux de croissance de<br />

5,43 %. Quant au marchŽ au-<br />

tomobile de lÕimportŽ neuf,<br />

il a bouclŽ lÕannŽe1997 avec<br />

un volume de vente Žgale ˆ<br />

11.419 unitŽs, enregistrant un<br />

accroissement de 60 %.<br />

Cependant, temp re Mohamed<br />

Ali Ghannam, prŽsident<br />

de la FŽdŽration de<br />

lÕAutomobile, cette dynamique<br />

a toujours une assise<br />

fragile. Et dÕŽmettre le vÏu<br />

26<br />

que lÕŽvolution des conditions<br />

Žconomiques et sociales<br />

et le renforcement mis en place<br />

permettront ˆ ce secteur<br />

de se dŽvelopper afin que le<br />

<strong>Maroc</strong> connaisse un taux de<br />

motorisation honorable et que<br />

les consommateurs marocains<br />

aient plus acc s ˆ la voiture.<br />

❏<br />

K.B.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


RéG<strong>LE</strong>MENTATION<br />

Cession du parc auto de lÕƒtat<br />

<strong>LE</strong> ÒMÓ ROUGE<br />

SE FAIT RARE<br />

Le parc de lÕAdministration<br />

est immobilisŽ<br />

depuis le 5 mai. Cette<br />

situation nÕest pas du gožt de<br />

nombreux fonctionnaires qui<br />

se retrouvent sans moyen de<br />

locomotion en attendant<br />

lÕapurement des opŽrations<br />

de cession des vŽhicules.<br />

De cette masse, il faut,<br />

bien sžr, exclure les ministres<br />

et les secrŽtaires gŽnŽraux qui<br />

continuent de disposer de leur<br />

voiture de fonction.<br />

Sur le plan pratique, le vŽhicule<br />

reste immobilisŽ chez<br />

le fonctionnaire, quand ce<br />

dernier a exercŽ une option<br />

dÕachat, ou dans le parking<br />

de lÕadministration tant quÕil<br />

nÕa pas trouvŽ dÕacquŽreur.<br />

Ceux qui avaient flairŽ la<br />

bonne affaire en ont ŽtŽ pour<br />

leurs frais. La circulaire n¡<br />

11.98 relative ˆ la procŽdure<br />

de cession des voitures de service<br />

des administrations publiques,<br />

signŽe par le Premier<br />

ministre, le 7 avril dernier,<br />

prŽcise quÕun vŽhicule, un<br />

seul, sera cŽdŽ par personne.<br />

De plus, les vŽhicules les plus<br />

rŽcents et ceux qui sont en<br />

bon Žtat de marche, seront<br />

rŽservŽs ˆ la constitution du<br />

parc de mission correspondant<br />

aux besoins de lÕadministration<br />

concernŽe.<br />

Ces mesures se sont, cependant,<br />

rŽvŽlŽes insuffisantes.<br />

Certains fonctionnaires<br />

ont mis cette pŽriode<br />

de transition ˆ profit pour procŽder<br />

ˆ des rŽparations sur<br />

les vŽhicules quÕils allaient<br />

acquŽrir, le tout aux frais de<br />

lÕƒtat.<br />

Dans lÕensembe, pr s de<br />

13.600 sur un total de<br />

quelque 28.000 voitures de<br />

lÕƒtat vont tre cŽdŽes ˆ leurs<br />

utilisateurs. Il faut noter, cependant,<br />

que lÕopŽration de<br />

cession exclut notamment les<br />

voitures de mission ou les utilitaires,<br />

ainsi que les voitures<br />

appartenant aux offices et aux<br />

collectivitŽs locales.<br />

Le prix de cession tient<br />

compte de lÕ‰ge de chaque<br />

vŽhicule. Il est le rŽsultat de<br />

la multiplication du dernier<br />

prix dÕacquisition dÕun vŽhicule<br />

similaire par lÕadministration<br />

publique figurant dans<br />

la base de donnŽes de lÕOffice<br />

national des transports, par le<br />

coefficient dÕactualisation<br />

dÕun bar me correspondant<br />

au nombre dÕannŽes civiles<br />

comptŽes depuis la date de<br />

mise en circulation du vŽhicule.<br />

Le coefficient dÕactualisation<br />

est par exemple de<br />

0,9 pour la 1 re annŽe, 0,70<br />

pour la deuxi me annŽe, 0,50<br />

pour la troisi me annŽe 0,05<br />

pour la 9 me annŽe et plus.<br />

Cela, m me si les trois premi<br />

res catŽgories sont, en<br />

principe, exclues de lÕopŽration<br />

de cession.<br />

Les bŽnŽficiaires peuvent<br />

payer le prix de leur vŽhicule,<br />

soit au comptant aupr s<br />

de lÕONT, soit ˆ tempŽrament<br />

(ˆ partir de 5.000 DH), dans<br />

lequel cas une avance dÕau<br />

moins 20% du prix doit tre<br />

versŽe ˆ lÕoffice.<br />

Le reliquat est ŽchelonnŽ<br />

sur une pŽriode de 12, 18 ou<br />

24 mois, au choix, ˆ condition<br />

que lÕintŽressŽ soit en position<br />

dÕactivitŽ durant la pŽriode<br />

considŽrŽe.<br />

Une opŽration intŽressante<br />

pour les deux parties. Le<br />

fonctionnaire pourra acquŽrir<br />

un vŽhicule en bon Žtat ˆ un<br />

prix confortable. Seulement,<br />

il lui faudra faire preuve de<br />

patience, puisquÕil ne peut<br />

faire usage de la voiture<br />

quÕapr s dŽlivrance par<br />

lÕONT dÕune attestation provisoire<br />

nŽcessaire pour accomplir<br />

les formalitŽs de rŽception<br />

aupr s du centre<br />

dÕimmatriculation.<br />

Il faudra Žgalement attendre<br />

que les listes des vŽhicules<br />

soient arr tŽes par le<br />

ComitŽ InterministŽriel et<br />

soumises ˆ lÕapprobation du<br />

Premier ministre, avant dÕ tre<br />

dispatchŽes sur les diffŽrents<br />

minist res.<br />

De son ctŽ, lÕadministration<br />

qui se trouve dŽbarrassŽe<br />

dÕune grande partie de<br />

27<br />

son parc automobile, pourra<br />

rŽaliser des Žconomies notamment<br />

au niveau du budget<br />

de fonctionnement. Une fois<br />

cette opŽration finie, le nouveau<br />

syst me dÕindemnisation<br />

pourra tre appliquŽ. Il<br />

prŽvoit, soit une indemnitŽ<br />

forfaitaire selon le niveau de<br />

responsabilitŽ, soit une indemnitŽ<br />

au kilom tre qui varie<br />

selon la puissance du vŽhicule<br />

utilisŽ.<br />

LÕavenir dira jusquÕˆ quel<br />

point lÕadministration a fait<br />

une bonne affaire.❏ K.B.B.<br />

AL AKHAWAYN UNIVERSITY<br />

IN IFRANE<br />

INSCRIPTIONS POUR <strong>LE</strong> COMPTE DE LÕANNƒE<br />

ACADƒMIQUE 1998-1999<br />

LÕuniversitŽ Al Akhawayn invite tout Žtudiant intŽressŽ ˆ dŽposer une demande dÕinscription pour<br />

lÕannŽe acadŽmique 1998-99 ˆ lÕune des trois FacultŽs suivantes : FacultŽ de Gestion, FacultŽ des<br />

Sciences et dÕIngŽnierie, FacultŽ des Sciences Humaines et Sociales. Deux niveaux de formations<br />

sont offerts :<br />

Niveau “Bachelor’s” Niveau “Master’s”<br />

Bachelor of Science in Social Science<br />

Bachelor of Science in General Engineering<br />

Bachelor of Business Administration<br />

Trois formations sont offertes aux Žl ves Bacheliers ou<br />

candidats-bacheliers. Ces derniers sont invitŽs ˆ retirer leur<br />

dossier le plutt possible et ˆ le soumettre sans attendre le<br />

rŽsultat du BaccalaurŽat<br />

Master of Arts In Applied Humanities<br />

Master of Science in Communication and MŽdia Technologies<br />

Master of Science in Computer Science<br />

Master of Business Administration<br />

LÕacc s au Master est rŽservŽ aux candidats titulaires dÕune<br />

licence, dÕun diplme dÕingŽnieur ou lÕŽquivalent. En outre,<br />

une expŽrience professionnelle dÕune annŽe au moins peut<br />

tre exigŽe pour le MBA.<br />

Toutes les candidatures (au BachelorÕs ou au MasterÕs) sont soumises ˆ une sŽlection rigoureuse.<br />

LÕenseignement Žtant en Anglais, des scores minimums au TOEFL sont requis : 530 pour le<br />

BachelorÕs et 550 pour le MasterÕs. Une formation intensive en anglais est possible, sous certaines<br />

conditions, au Centre de Langue. Des pr ts-Žtudiants, des bourses de soutien, et des emplois ˆ temps<br />

partiel dans le campus pourront tre accordŽs aux Žtudiants mŽritants. Pour obtenir de plus amples<br />

informations sur les conditions dÕadmission et recevoir un dossier dÕinscription, il faut soit Žcrire, soit<br />

tŽlŽphoner, soit se prŽsenter au :<br />

Service des Admissions<br />

Al Akhawayn University in Ifrane,<br />

Avenue Hassan II, B.P. 104, Ifrane, 53000, <strong>Maroc</strong>.<br />

TŽl : (05) 86 20 76, 86 31 20, 86 31 64, 86 28 76, 86 21 75 ;<br />

Fax: (05) 56 71 50 ;<br />

E-mail : info@AlAkhawayn.ma<br />

Site web : http://www.alakhawayn.ma<br />

DERNIER DƒLAI POUR DƒPOSER UN DOSSIER DÕINSCRIPTION<br />

AU TITRE DU SEMESTRE DE SEPTEMBRE 1998 : 20 JUIN 1998<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


PORTRAIT<br />

Mohamed Aujjar, ministre chargŽ des Droits de lÕHomme<br />

UN FIN COMMUNICATEUR<br />

Mohamed Aujjar, ce nom connu dans le monde des<br />

mŽdias, cÕest dÕabord le journaliste quÕil a ŽtŽ et<br />

quÕil restera toujours. Ensuite, on pense au directeur<br />

du quotidien Al Mithaq Al Watani qui a essayŽ<br />

dÕinsuffler une nouvelle dynamique ˆ lÕorgane ara-<br />

Mohamed Aujjar est<br />

un homme affable<br />

et courtois. Chacun<br />

sÕaccorde ˆ lui reconna”tre<br />

ces qualitŽs. De plus, ce lecteur<br />

impŽnitent est dotŽ dÕun<br />

Par Karim BENDAOUD<br />

grand sens de lÕŽcoute et de<br />

lÕanalyse. Ces caractŽristiques,<br />

ajoutŽes ˆ la valeur intrins<br />

que du ministre chargŽ<br />

des Droits de lÕHomme, font<br />

que celui-ci part, ˆ priori, bien<br />

armŽ pour accomplir sa t‰che<br />

de la meilleure mani re.<br />

Lorsque lÕon Žvoque le<br />

nom de Mohamed Aujjar, on<br />

pense dÕabord au journaliste<br />

quÕil a ŽtŽ et quÕil restera toujours.<br />

Ensuite au directeur du<br />

quotidien Al Mithaq Al<br />

Watani qui a essayŽ dÕinsuffler<br />

une nouvelle dynamique<br />

ˆ lÕorgane arabophone du<br />

Rassemblement national des<br />

indŽpendants (RNI). Ce<br />

presque quadra, (39 ans), a<br />

plus dÕune idŽe concernant la<br />

mission dont il est en charge<br />

depuis la nomination du cabinet<br />

Youssoufi.<br />

DÕautant plus, que le nouveau<br />

ministre des Droits de<br />

lÕHomme est membre fondateur<br />

de lÕOMDH.<br />

Les Droits de lÕhomme<br />

sont un secteur auquel le<br />

<strong>Maroc</strong> accorde une importance<br />

particuli re depuis<br />

quelques temps. ƒrigŽ en minist<br />

re, il a ŽtŽ confiŽ ˆ un<br />

homme qui en conna”t un<br />

rayon sur la question.<br />

Mohamed Aujjar, auquel son<br />

visage souriant et ses verres<br />

de contact donnent un air<br />

dÕŽternel Žtudiant poss de<br />

une expŽrience du monde des<br />

mŽdias qui sera certainement<br />

un atout de taille pour lui. Et<br />

ce, du fait du nombre impressionnant<br />

de potentialitŽs<br />

quÕil a pu rencontrer. Fort de<br />

ce riche carnet dÕadresses, il<br />

ne devrait pas perdre trop de<br />

temps avant de sÕattaquer ˆ<br />

la lourde t‰che, qui est la sienne.<br />

CÕest un homme qui a un<br />

grand sens de lÕŽcoute. Tr s<br />

pondŽrŽ, il laisse toujours son<br />

interlocuteur aller jusquÕau<br />

bout de son argumentaire.<br />

Ensuite seulement, il fait part<br />

de son apprŽciation de la<br />

question. Vieux rŽflexe de<br />

journaliste. Mohamed Aujjar<br />

est un sŽducteur, en ce sens<br />

que sous lÕapparence dÕune<br />

certaine timiditŽ, il parvient<br />

toujours ˆ faire passer son<br />

message., Chez lui, le calme<br />

est une seconde nature. Cet<br />

ancien militant de lÕUnion<br />

nationale des Žtudiants du<br />

<strong>Maroc</strong> (UNEM) a rejoint les<br />

rangs du RNI dans les annŽes<br />

quatre-vingt. On dit de lui<br />

quÕil est tr s proche du prŽsident<br />

Ahmed Osman, lequel<br />

accorderait une oreille attentive<br />

ˆ toutes les remarques et<br />

suggestions du jeune ministre.<br />

PondŽration<br />

Natif de Targuist, dans la<br />

province dÕAl Hoceima,<br />

Mohamed Aujjar a grandi ˆ<br />

Oujda o il a effectuŽ ses<br />

Žtudes. Tr s tt, il a montrŽ<br />

une attirance particuli re pour<br />

le journalisme. DiplmŽ en<br />

Droit, cet homme ˆ lÕair perpŽtuellement<br />

serein, est venu<br />

au RNI en commen ant<br />

par intŽgrer le quotidien Al-<br />

Mithaq Al Watani et ensuite<br />

travailler aux ctŽs dÕAhmed<br />

Osman ˆ la Chambre des<br />

ReprŽsentants. Ses qualitŽs<br />

humaines et professionnelles<br />

lÕam nent tout naturellement<br />

ˆ prendre, en 1992, la direction<br />

du journal. Depuis cette<br />

date, il est devenu le Çmonsieur<br />

communicationÈ du<br />

parti dÕAhmed Osman.<br />

Il avait alors contribuŽ ˆ<br />

ouvrir les colonnes du journal<br />

aux leaders de lÕancienne<br />

opposition, et, dans ce cadre,<br />

il avait toujours plaidŽ pour<br />

un rapprochement de son parti<br />

avec ceux de la Koutla.<br />

CooptŽ, au cours de la m -<br />

me annŽe au sein du Bureau<br />

exŽcutif du parti, il deviendra<br />

le plus jeune membre de<br />

cette instance. Et cÕest principalement<br />

lui qui rŽdigeait<br />

toutes les prises de position<br />

du RNI. Il a Žgalement ŽtŽ<br />

tr s actif au Bureau national<br />

du syndicat national de la<br />

presse marocaine (SNPM),<br />

dont il a ŽtŽ secrŽtaire gŽnŽral<br />

adjoint, et du Club de la<br />

Presse.<br />

Mohamed Aujjar a Žgalement<br />

collaborŽ ˆ Maghrib Al<br />

Yaoum, publication qui a cessŽ<br />

de para”tre, en tant que<br />

conseiller et avait fait plusieurs<br />

passages remarquŽs et<br />

bophone du Rassemblement national des indŽpendants<br />

(RNI). Ce presque quadra, (39 ans), a mille<br />

tours dans son sac concernant la mission dont<br />

il est en charge depuis la nomination du Cabinet<br />

Youssoufi.<br />

remarquables lors<br />

des dŽbats tŽlŽvisŽs<br />

auxquels il a pris<br />

part, principalement<br />

sur la deuxi me<br />

cha”ne de tŽlŽvision.<br />

Gr‰ce ˆ laquelle le<br />

large public a pu dŽcouvrir,<br />

ˆ diffŽrentes<br />

occasions, ses talents<br />

dÕanalyste politique<br />

ainsi que sa tempŽrance<br />

et sa pondŽration,<br />

qui sont devenus<br />

ses atouts<br />

ma”tres. Ces qualitŽs,<br />

m me ses adversaires<br />

politiques,<br />

sÕaccordent ˆ les lui<br />

reconna”tre.<br />

Maintenant, on ne<br />

doit plus voir en M.<br />

Aujjar uniquement<br />

le jeune quadra charmeur aux<br />

dents longues. Mais plutt<br />

¥ Mohamed Aujjar.<br />

comme quelquÕun qui est en<br />

charge dÕun dŽpartement sen-<br />

28<br />

sible, auquel le<br />

Souverain accorde<br />

une attention toute<br />

particuli re et sur lequel<br />

tous les projecteurs<br />

sont braquŽs.<br />

Investi de cette lourde<br />

responsabilitŽ, il<br />

devra rŽgler et solutionner<br />

pas mal dÕaffaires<br />

en instance.<br />

Avec la dŽtermination<br />

et aussi la sŽrŽnitŽ<br />

quÕon lui reconna”t.<br />

CÕest au prix<br />

dÕun travail de tous<br />

les jours, sŽrieux et<br />

inlassable quÕil pourra<br />

contribuer ˆ faire<br />

progresser davantage<br />

les choses dans ce<br />

secteur vital et vecteur<br />

essentiel du niveau<br />

de dŽveloppement dÕun<br />

pays.❏<br />

OFFICE NATIONAL DE LÕEAU POTAB<strong>LE</strong> (ONEP)<br />

DIRECTION DE LÕƒQUIPEMENT<br />

APPEL DÕOFFRES N¡10DEQ/98<br />

Dans le cadre de lÕalimentation en eau potable du centre de Rislane (Province de<br />

Berkane), lÕOffice National de lÕEau Potable (ONEP) lance le prŽsent appel<br />

dÕoffres pour la rŽalisation des travaux ci-apr s:<br />

- Construction dÕun rŽservoir semi-entŽrrŽ de 150 m3<br />

- Construction dÕun local de station de pompage<br />

- ƒquipement du forage IRE 554/11 pour un dŽbit de 51/s, HMT 65m<br />

Le financement du projet sÕinscrit dans le cadre de la convention de pr t entre<br />

lÕONEP et la Caisse Fran aise de DŽveloppement (CFD).<br />

Les biens et services, objets du prŽsent appel dÕoffres doivent tre dÕorigine<br />

<strong>Maroc</strong>aine ou Fran aise.<br />

Le dŽlai dÕexŽcution des travaux ne doit pas dŽpasser Six (06) mois.<br />

Le dossier de consultation est ˆ retirer contre paiement de la somme de Trois cent<br />

dirhams (300,00 dh) aux adresses suivantes:<br />

- Direction de lÕƒquipement de lÕONEP<br />

Quartier Administratif Rabat (<strong>Maroc</strong>)<br />

- Bureau dÕOrdre de la Direction GŽnŽrale de lÕONEP<br />

6, Bis, Rue Patrice Lumumba, Rabat (<strong>Maroc</strong>)<br />

- Direction RŽgionale de lÕOriental<br />

Place de lÕUnitŽ Africaine Oujda.<br />

Le montant du cautionnement provisoire est fixŽ ˆ Trente Mille dirhams<br />

(30.000,00 dh).<br />

Les offres Žtablies et prŽsentŽes conformŽment aux dispositions du dossier de<br />

consultation doivent parvenir ˆ Monsieur le Directeur GŽnŽral de lÕONEP, 6 bis,<br />

Rue Patrice Lumumba - Rabat, au plus tard le Mercredi 01 juillet 1998 avant 11<br />

heures (heure locale).<br />

LÕattention des concurrents est attirŽe sur le fait que les clauses du r glement de la<br />

consultation doivent tre respectŽes, toute offre ne respectent pas lÕune de ces<br />

clauses sera rejetŽe.<br />

©DR<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


PARCOURS<br />

La journaliste radio, Sayeda Le•la<br />

<strong>LE</strong> SOCIAL DERRIéRE<br />

<strong>LE</strong> MICRO<br />

Durant 40 ans, Malika Meliani, connue sous le<br />

nom de Sayeda Le•la depuis le dŽbut de sa carri<br />

re ˆ la RTM en 1958, a brillŽ par un travail sŽrieux.<br />

Les principaux th mes auxquels elle sÕest<br />

Famili re des femmes<br />

marocaines, la voix<br />

ber ante mais nŽanmoins<br />

ferme de ÇSayeda<br />

Le•laÈ a su conquŽrir en beautŽ<br />

les foyers marocains. Une<br />

Par Naïma BOUÂCHRINE<br />

voix qui dŽgage une personnalitŽ<br />

forte, une sžretŽ en soi<br />

et surtout une passion rare<br />

pour le travail quÕelle fait.<br />

ÇSayeda Le•laÈ, de son vrai<br />

nom Malika Meliani, est<br />

connue de tous les auditeurs<br />

marocains surtout des<br />

femmes, quÕelles soient au<br />

foyer ou au travail.<br />

Depuis1982, chaque matin,<br />

de 8h15mn ˆ 9h, les auditrices<br />

fidŽlisŽes sont branchŽes<br />

sur les ondes de la radio<br />

ˆ lÕŽcoute de son Žmission.<br />

Ë lÕ‰ge de 20 ans, cette<br />

native de Mekn s a fait son<br />

entrŽe dans le monde des mŽdias.<br />

CÕŽtait en 1958. Cette<br />

femme fait partie de la premi<br />

re gŽnŽration des journalistes<br />

femmes au <strong>Maroc</strong>.<br />

Avant de se lancer dans le<br />

monde des mŽdias, Malika<br />

Meliani a longtemps militŽ<br />

dans les rangs de la rŽsistance<br />

marocaine. On raconte m -<br />

me quÕun jour, elle sÕest sauvŽ<br />

sur le dos dÕun cheval pour<br />

fuir les colons fran ais! Digne<br />

dÕun conte de fŽes !<br />

Depuis son jeune ‰ge, le<br />

caract re fort et distinguŽ de<br />

Malika Meliani la predestinait<br />

pour faire front quotidiennement<br />

aux prŽoccupations<br />

des familles marocaines.<br />

LÕŽmission ÇAvec la familleÈ,<br />

a pu rŽaliser un audimat<br />

des plus intŽressants durant<br />

deux dŽcennies. Une<br />

Žmission, qui est en soi, un<br />

grand dŽfi. Comment, en fait,<br />

intŽresser les femmes marocaines,<br />

surtout au foyer ˆ des<br />

probl mes qui semblent les<br />

miner ? Pour quel langage<br />

opter et comment vulgariser<br />

des textes entiers de la<br />

Moudawana pour des<br />

femmes dŽsarmŽes qui ne<br />

connaissent pas une lettre de<br />

lÕabŽcŽdaire du droit. Dure<br />

¥ Sayeda Le•la de son vrai nom Malika Meliani.<br />

mission. Des femmes majoritairement<br />

analphab tes, enfermŽes<br />

dans les carcans du<br />

conservatisme et quelques<br />

fois de lÕignorance. Ces catŽgories<br />

de femmes subjuguŽes<br />

ont trouvŽ dans lÕŽmission<br />

de Sayeda Le•la une fen<br />

tre dŽsormais ouverte sur le<br />

civisme. Une lanterne qui les<br />

Žclaire et essaie de leur trouver<br />

une issue de secours. Au<br />

delˆ de son rle de journaliste,<br />

Malika Meliani sÕest enti<br />

rement consacrŽe ˆ la dŽfense<br />

des femmes victimes<br />

des injustices sociales.<br />

Courage<br />

Elle va ˆ la rencontre des<br />

gens, re oit des femmes lŽsŽes<br />

dans leurs droits les plus<br />

ŽlŽmentaires, gŽnŽralement<br />

des divorcŽes laissŽes pour<br />

compte, et use de son pouvoir,<br />

celui des mŽdias, pour<br />

redresser des torts. Malika<br />

Meliani est une journaliste<br />

dans le sens large du terme.<br />

Une vraie.<br />

Elle a vite compris que la<br />

radio, un mŽdia tr s populaire<br />

peut lÕaider pour rŽussir sa<br />

mission qui nÕest pas des plus<br />

faciles.<br />

Sayeda Le•la avait<br />

dÕautres atouts en main. Son<br />

intelligence, son expŽrience,<br />

son courage et le fait quÕelle<br />

soit femme. Mais aussi beau-<br />

attaquŽe ont trait ˆ la famille. un choix intelligent<br />

de la part dÕune journaliste qui, de lÕavis de tous,<br />

consitue ˆ elle seule une Žcole dans le monde<br />

des mŽdias.<br />

coup de professionnalisme.<br />

Sayeda Le•la est la bonne fŽe<br />

des auditrices de la radio marocaine.<br />

Comme lÕŽcoulement harmonieux<br />

dÕun flot, sa voix<br />

chaude venait chaque matin<br />

Žgayer plusieurs foyers.<br />

Donner une lueur dÕespoir ˆ<br />

des familles desŽspŽrŽes.<br />

Dans chaque Ždition de son<br />

Žmission, Malika Meliani<br />

prŽsente un invitŽ de marque,<br />

des juges, des avocats, connus<br />

sur la place, pas du tout avares<br />

de leur savoir et expertise. Et<br />

avec la dextŽritŽ toute professionnelle,<br />

elle soutirait le<br />

maximum dÕinformations et<br />

dÕŽclairages. LÕŽmission est<br />

animŽe en arabe dialectal.<br />

Intelligent de la part dÕune<br />

femme qui, loin de vouloir<br />

para”tre pŽdante, a choisi la<br />

proximitŽ sous toutes ses<br />

formes.<br />

ÇMa‰ Al OusraÈ est certes<br />

lÕŽmission qui a fait le succ<br />

s de Sayeda Le•la, mais cette<br />

grande dame qui a ŽcoulŽ<br />

40 ans dans la Radio marocaine<br />

a animŽ dÕautres Žmissions,<br />

toujours centrŽes sur<br />

les probl mes de la famille.<br />

Dans les annŽes soixante,<br />

Malika Meliani a dŽjˆ ˆ son<br />

actif une Žmission ˆ lÕŽpoque<br />

tr s connue ÇJÕai un probl -<br />

meÈ. Plusieurs femmes et<br />

m me des hommes quelques<br />

©DR<br />

fois touchŽs par lÕintransigeance<br />

de leurs femmes se<br />

sont adressŽs dans lÕanonymat<br />

ˆ lÕŽmission. Des probl<br />

mes-tabous sont ŽtalŽs au<br />

grand jour.<br />

Malika Meliani, en vŽritable<br />

ange-gardien, a su traiter<br />

ces questions, ou du<br />

moins, sensibiliser les gens ˆ<br />

des probl mes prŽoccupants.<br />

Avec audace, Malika<br />

Meliani a exaucŽ le voeu de<br />

son p re qui lui demandait<br />

dÕÇ tre comme un hommeÈ.<br />

Et cÕest vrai, tout au long de<br />

son parcours journalistique,<br />

qui nÕest pas pr t de prendre<br />

PROGRAMME<br />

29<br />

fin, elle sÕest investie dans ce<br />

domaine avec acharnement<br />

et efficacitŽ.<br />

Comme tout journalisteradio<br />

ˆ ses dŽbuts, Malika se<br />

souvient encore avec grande<br />

Žmotion de son premier passage<br />

sur les ondes. Un moment<br />

qui aura dŽcidŽ de sa<br />

riche carri re. En dehors de sa<br />

vie professionnelle quÕelle pilote<br />

avec un rŽel plaisir,<br />

Malika Meliani m ne une vie<br />

ŽquilibrŽe avec ses deux enfants.<br />

De lÕavis de tous, Sayeda<br />

Le•la est une Žcole ˆ part dans<br />

le monde du journalisme.❏<br />

¥ Dimanche 24 mai: 10h: Spectacle pour enfants.<br />

¥ Mardi 26 mai: 21h: ÇNEQCHAÈ avec Med Zouha•r.<br />

¥ Mercrdi 27 mai: 15h: Spectacle pour enfants.<br />

¥ Jeudi 28 mai: 21h: ÇNEQCHAÈ avec Med Zouha•r.<br />

¥ Vendredi 29 mai: 21h: ÇNEQCHAÈ avec Med Zouha•r.<br />

515, Bd Ghandi - Casablanca<br />

TŽl.: 23 60 89<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


<strong>MAROC</strong><br />

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SOCHEPRESS<br />

Impression<br />

Ç AL AMAL È (<strong>Maroc</strong>)<br />

FIL DIRECT<br />

NORMALISATION<br />

Amnesty <strong>International</strong> a totalement normalisŽ<br />

ses relations avec le <strong>Maroc</strong>. Ainsi,<br />

dans le cadre de la commŽmoration de son<br />

50 me anniversaire, le secrŽtaire gŽnŽral<br />

de cette ONG, le SŽnŽgalais Pierre SanŽ,<br />

va effectuer, du 31 mai au 6 juin prochain,<br />

un sŽjour au <strong>Maroc</strong>. La visite de M. SanŽ<br />

sera riche en activitŽs. Il procŽdera notamment,<br />

le premier juin, ˆ lÕinauguration<br />

dÕun bureau dÕAmnesty, ˆ Rabat.<br />

M. SanŽ a prŽvu Žgalement une sŽrie de<br />

rencontres avec des personnalitŽs politiques<br />

marocaines dont le Premier ministre<br />

Abderrahmane Youssoufi, les ministres de<br />

la SantŽ et des Droits de lÕHomme et probablement<br />

le ministre dÕƒtat ˆ lÕIntŽrieur<br />

Driss Basri. Ainsi que des reprŽsentants de<br />

la sociŽtŽ civile, des centrales syndicales et<br />

des milieux dÕaffaires.<br />

PrŽparŽe par un de ses collaborateurs, le<br />

Libanais Marc Saghie, la visite du responsable<br />

dÕAmnesty <strong>International</strong> sera marquŽe<br />

par lÕorganisation dÕun festival sur le<br />

ÇCinŽma et les Droits de lÕHommeÈ, animŽ<br />

par Noureddine Sa•l de Canal<br />

Horizons, avec la participation de grands<br />

cinŽastes arabes dont lÕƒgyptien Youssef<br />

Chahine.<br />

Pierre SanŽ, qui a exaltŽ les efforts du<br />

<strong>Maroc</strong> en mati re des Droits de lÕHomme,<br />

pourrait envisager la tenue, ˆ Rabat, de la<br />

rŽunion de toutes les sections de Amnesty<br />

<strong>International</strong> ˆ travers le monde au cours de<br />

lÕŽtŽ 1999. La derni re rŽunion a eu lieu ˆ<br />

Cap Town en Afrique du Sud.<br />

PROVINCES DU NORD<br />

Le cabinet Youssoufi veut profiter de la<br />

dynamique crŽŽe par lÕalternance pour relancer<br />

la coopŽration maroco-europŽenne.<br />

Un des axes essentiels de cette coopŽration<br />

se manifeste dans la situation des provinces<br />

du nord.<br />

Aussi le gouvernement a-t-il dŽcidŽ de lancer<br />

dans les prochains mois une sŽrie de<br />

projets socio-Žconomiques dÕenvergure<br />

dans cette partie du <strong>Maroc</strong> en proie encore<br />

ˆ des flŽaux tels la culture du cannabis et<br />

lÕŽmigration clandestine.<br />

En outre, Abderrahmane Youssoufi<br />

vient de demander aux membres du gouvernement<br />

de lui prŽsenter les projets ˆ caract<br />

re urgent quÕils comptent rŽaliser dans<br />

le cadre du programme gouvernemental.<br />

Apr s une pŽriode dÕattente, le Premier ministre<br />

donne ainsi le coup dÕenvoi de lÕaction<br />

du nouveau exŽcutif.<br />

SƒMINAIRE<br />

Le sŽminaire organisŽ rŽcemment par le<br />

RNI ˆ Marrakech a fait Žcole. Le Parti national<br />

dŽmocrate (PND) envisage, lui aussi,<br />

de rŽunir ses dŽputŽs des deux Chambres,<br />

ˆ Agadir les 30 et 31 mai.<br />

La situation du PND est quelque peu<br />

similaire ˆ celle du Rassemblement de<br />

Ahmed Osman.<br />

En ce sens que la base du parti des ruraux<br />

presse de plus en plus le secrŽtaire<br />

gŽnŽral-adjoint Abdallah Kadiri de convoquer<br />

un congr s afin de renouveler les<br />

instances dÕun parti en mal dÕorganisation.<br />

Seulement voilˆ, Arsalane El Jadidi,<br />

le leader du PND, bien que alitŽ, ne veut<br />

pas renoncer ˆ son poste de chef.<br />

¥ Pierre<br />

SanŽ<br />

¥Mustapha<br />

Mansouri<br />

¥ Abdallah<br />

Kadiri<br />

¥Abdelaziz<br />

Messioui<br />

©DR<br />

©DR<br />

©DR<br />

©DR<br />

CYCLOMOTEURS<br />

DŽcidŽment, les marques Žtrang res installŽes<br />

au <strong>Maroc</strong> changent de reprŽsentant<br />

local comme on change de chemises.<br />

Apr s lÕaffaire spectaculaire ayant opposŽ<br />

Mohamed Laraki et Karim Lamrani sur<br />

le dossier BMW, voilˆ quÕun autre litige<br />

presque similaire vient de se produire. Il<br />

sÕagit de la sociŽtŽ Mobylette <strong>Maroc</strong>, filiale<br />

de Stokvis, qui sÕest vue, sans aucune autre<br />

forme de proc s, retirer par MBK France<br />

la reprŽsentation commerciale de ses cyclomoteurs<br />

au <strong>Maroc</strong>.<br />

La carte a ŽtŽ donnŽe ˆ un autre concurrent,<br />

la sociŽtŽ marocaine industrielle, financi<br />

re et agricole (MIFA) de Moulay<br />

Abdallah Alaoui, spŽcialisŽe jusquÕici dans<br />

la vente des cyclomoteurs et scooters de<br />

marque Yamaha.<br />

Or, rien ne justifie cette rupture de<br />

contrat, de surcro”t brutale, apr s 35 ans de<br />

travail soutenu et exemplaire. Une longue<br />

pŽriode pendant laquelle Mobylette <strong>Maroc</strong>,<br />

qui a rŽalisŽ en 1997 un chiffre dÕaffaires<br />

de 80 millions de Dhs, a fait Žvoluer la<br />

marque et conquit le marchŽ marocain.<br />

La derni re offensive marketing en date<br />

pour consolider ce leadership, nÕest autre<br />

que le fameux ÇguidouneÈ lancŽ par Coca-<br />

Cola. Ce fut un succ s immense, qui a battu<br />

tous les records.<br />

Estimant tre lŽsŽe par la dŽcision de<br />

MBK France, Mobylette <strong>Maroc</strong> a portŽ<br />

lÕaffaire devant le tribunal de premi re instance<br />

de Casablanca.<br />

MARINE MARCHANDE<br />

On ne badine pas avec les normes de sŽcuritŽ<br />

imposŽes par lÕOrganisation maritime<br />

internationale aux navires et au personnel<br />

naviguant.<br />

RŽguli rement, des bateaux marocains<br />

sont arraisonnŽs dans les eaux internationales<br />

pour non conformitŽ aux r gles en vigueur,<br />

comme ce fut le cas pour deux navires,<br />

fin 1997, lÕun en Hollande et lÕautre<br />

en Allemagne. Le ministre du Transport et<br />

de la Marine marchande, Mustapha<br />

Mansouri, a donnŽ rŽcemment au dŽpartement<br />

concernŽ des instructions fermes pour<br />

que ce genre de probl mes ne se reproduisent<br />

plus ˆ lÕavenir.<br />

ZƒRO<br />

Rassemblés par Abdellah CHANKOU<br />

LÕUC Abdelaziz Messioui vient de dŽposer<br />

une question orale au bureau du parlement.<br />

Une question adressŽe au Premier<br />

ministre Abderrahamane Youssoufi.<br />

De quoi sÕagit-il? Un article paru rŽcemment<br />

dans le journal Ittihad Chtiraki a accusŽ<br />

M. Messioui dÕavoir consacrŽ un budget<br />

de 130 millions de dirhams, allouŽ ˆ la<br />

rŽgion Marrakech Tensift dont il est prŽsident,<br />

pour lÕachat de voitures, lÕameublement<br />

de sa maison, etc...<br />

Juste apr s la publication de cette information<br />

erronŽe, le journal sort un erratum<br />

o il rectifie le tir en rŽvisant ˆ la baisse le<br />

montant citŽ : 130 mille dirhams au lieu de<br />

130 millions de dirhams.<br />

M. Messioui exige que le chef de lÕexŽcutif<br />

sÕexplique sur cette affaire en sa qualitŽ<br />

non pas de Premier ministre, mais de directeur<br />

de la publication en question.<br />

ÇSinon, je suis dŽcidŽ ˆ faire un sit-in ˆ<br />

lÕintŽrieur de lÕhŽmicycleÈ, insiste-t-il.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡324 - Du 23 au 29 mai 98<br />

3


INTERCONNEXION<br />

ƒ<strong>LE</strong>CTRIQUE<br />

Abderrahmane Youssoufi,<br />

Premier ministre, inaugurera<br />

le 25 mai ˆ Tanger, lÕinterconnexion<br />

Žlectrique entre le<br />

<strong>Maroc</strong> et lÕEspagne. Le projet<br />

Žtait pr t depuis septembre<br />

1997, malgrŽ les nombreuses<br />

difficultŽs quÕil a rencontrŽes.<br />

Depuis, des essais techniques<br />

ont ŽtŽ menŽs pour vŽrifier<br />

les ultimes dŽtails. LÕOffice<br />

national dÕŽlectricitŽ a mis ˆ<br />

profit cette pŽriode pour renŽgocier,<br />

ˆ la lumi re du<br />

contexte actuel, ce contrat signŽ<br />

en 1993, en pleine pŽriode<br />

de pŽnurie.<br />

CONSEIL<br />

DÕAFFAIRES<br />

Un conseil dÕaffaires <strong>Maroc</strong>-<br />

Roumanie vient dÕ tre constituŽ<br />

par la Chambre des<br />

Commerce, dÕIndustrie et de<br />

Services de Casablanca<br />

(CCISC). Un accord de coopŽration<br />

avait ŽtŽ signŽ dans<br />

ce sens entre les chambres<br />

de commerce et dÕindustrie<br />

de Casablanca et de<br />

Bucarest-Roumanie le 30<br />

septembre 1997. Le conseil<br />

est parrainŽ par le ChargŽ<br />

dÕaffaires de la Roumanie au<br />

<strong>Maroc</strong>, et son conseil dÕadministration<br />

a ŽtŽ placŽ sous<br />

la prŽsidence du prŽsident de<br />

la CCISC. Un r glement intŽrieur<br />

a ŽtŽ Žtabli et un plan<br />

dÕaction pour lÕannŽe en<br />

cours est au stade de lÕŽlaboration.<br />

Par ailleurs, une<br />

mission commerciale marocaine<br />

vers la Roumanie a ŽtŽ<br />

retenue au programme pour<br />

la pŽriode du 11 au 19 juin.<br />

PORTES<br />

OUVERTES<br />

LÕInstitut supŽrieur de commerce<br />

et dÕadministration des<br />

entreprises (ISCAE) a articulŽ<br />

la XIII me Ždition de<br />

ses journŽes portes ouvertes,<br />

organisŽes les 19, 20 et 21<br />

mai, autour du th me Çentreprise<br />

et mondialisationÈ.<br />

Une manifestation qui a permis<br />

de dŽfinir lÕimpact rŽel<br />

des termes mondialisation et<br />

globalisation sur les entreprises,<br />

les nouvelles opportunitŽs<br />

qui sÕoffrent ˆ lÕentreprise<br />

marocaine et les nouveaux<br />

dŽfis auxquels elle se<br />

trouve confrontŽe.Les tables<br />

rondes organisŽes ˆ cette occasion<br />

ont jetŽ la lumi re notamment<br />

sur la nouvelle donne<br />

de la mondialisation, les<br />

enjeux de la compŽtitivitŽ, la<br />

globalisation financi re, les<br />

enjeux sociaux dans lÕentreprise,<br />

lÕintelligence Žconomique<br />

et sur les alliances stratŽgiques<br />

et intŽgrations rŽgionales.<br />

ASSURANCE<br />

Le code des assurances, bientt dans les tourbillons du parlement<br />

DES RéG<strong>LE</strong>S DE JEU<br />

Ë DƒFINIR<br />

Le secteur des assurances est passŽ par<br />

un long processus dÕassainissement qui<br />

a abouti, malgrŽ quelques embžches de<br />

parcours, ˆ une certaine restructuration.<br />

La plupart des entreprises dÕassurances<br />

Le projet de code des assurances<br />

vogue ˆ bonne<br />

allure. Apr s son approbation,<br />

mardi 12 mai par le<br />

conseil de gouvernement, il<br />

ne lui reste quÕˆ tre entŽrinŽ<br />

Par Kamal BENBRAHIM<br />

en conseil des ministres avant<br />

dÕaffronter les tourbillons du<br />

parlement.<br />

Les rŽformes du cadre institutionnel<br />

du secteur des assurances,<br />

auxquelles sÕest<br />

souvent engagŽ Abderrahmane<br />

Youssoufi, se prŽcisent.<br />

Le Premier ministre avait en<br />

effet affirmŽ, le 11 mai ˆ<br />

Marrakech, ˆ lÕoccasion du<br />

10- me congr s de<br />

lÕAssociation internationale<br />

du Droit des Assurances, la<br />

dŽtermination du gouvernement<br />

ˆ ÔÕdoter le <strong>Maroc</strong> dÕune<br />

lŽgislation moderne de lÕassurance,<br />

rŽpondant aux besoins<br />

des usagers et aux attentes<br />

des professionnels du<br />

secteur, tout en sÕinscrivant<br />

dans la dynamique de lÕouverture<br />

croissante des ŽconomiesÕÕ.<br />

Des pas importants<br />

ont ŽtŽ franchis. Le secteur<br />

des assurances est passŽ par<br />

un long processus dÕassainissement<br />

qui a abouti, malgrŽ<br />

quelques embžches de<br />

parcours, ˆ une certaine restructuration.<br />

La plupart des<br />

entreprises dÕassurances ont<br />

ŽtŽ remises ˆ niveau et celles<br />

qui ne pouvaient tre redressŽes<br />

ont ŽtŽ liquidŽes. Des efforts<br />

ont ŽtŽ Žgalement dŽployŽs<br />

dans le sens dÕune<br />

meilleure transparence des<br />

transactions.<br />

Il faut dire que le secteur<br />

des assurances Žtait jusquÕˆ<br />

aujourdÕhui rŽgi par des textes<br />

anciens, les arr tŽs viziriels<br />

de novembre 1934 relatif au<br />

contrat et de septembre1941<br />

relatif au contrle de lÕƒtat<br />

sur les entreprises dÕassurances,<br />

de rŽassurances et de<br />

capitalisation. Il Žtait donc<br />

temps de remodeler des textes<br />

qui ne sont plus en adŽquation<br />

avec les mutations de lÕenvironnement<br />

Žconomique national.<br />

Mais surtout de dŽfinir<br />

les r gles de jeu dÕun secteur<br />

appelŽ ˆ jouer un rle<br />

important dans le dŽvelop-<br />

pement du pays. Le nouveau<br />

projet de code comprend<br />

donc cinq livres relatifs au<br />

contrat dÕassurances, aux assurances<br />

obligatoires, aux entreprises<br />

dÕassurances et de<br />

rŽassurances, ˆ la prŽsentation<br />

des opŽrations dÕassurances<br />

et aux dispositions diverses<br />

et transitoires. Sur le<br />

plan juridique, le projet propose<br />

des dispositions relatives<br />

ˆ la constitution et ˆ lÕadministration<br />

des compagnies<br />

dÕassurances. Il limite les<br />

formes juridiques et dŽfinit<br />

la nature des opŽrations pouvant<br />

tre effectuŽes par les<br />

sociŽtŽs dÕassurances . Le<br />

projet introduit Žgalement des<br />

r gles de contrle des<br />

comptes, un audit annuel et<br />

un audit commandŽ par lÕadministration.<br />

De nombreux mŽrites sont<br />

reconnus au nouveau texte,<br />

notamment lÕinstitution de<br />

dispositions introduisant la<br />

transparence des comptes des<br />

compagnies et la certification<br />

de leurs Žtats financiers, ainsi<br />

que lÕinstitution de la marge<br />

de solvabilitŽ.<br />

Cependant, malgrŽ une<br />

large concertation aupr s des<br />

opŽrateurs et de diverses institutions<br />

internationales, certains<br />

articles du code des assurances<br />

sont loin de faire<br />

lÕunanimitŽ parmi les professionnels<br />

du secteur. Ces<br />

ont ŽtŽ remises ˆ niveau et celles qui ne<br />

pouvaient tre redressŽes ont ŽtŽ liquidŽes.<br />

Des efforts ont ŽtŽ Žgalement dŽployŽs<br />

dans le sens dÕune meilleure transparence<br />

des transactions.<br />

¥ Fathallah Oualalou, ministre de tutelle du secteur des assurances.<br />

divergences prŽsagent de dŽbats<br />

houleux dans la<br />

Chambre des ReprŽsentants.<br />

Ils sont nombreux au sein de<br />

la profession ˆ protester<br />

contre lÕarticle 201 du projet,<br />

relatif au capital des sociŽtŽs<br />

dÕassurances. Cet article limite<br />

la part des actionnaires<br />

Žtrangers dans le capital des<br />

sociŽtŽs dÕassurances ˆ 50%<br />

ce qui, selon les professionnels,<br />

ne sÕinscrit pas dans le<br />

cadre de la libŽralisation Žconomique.<br />

De plus, il prŽvoit<br />

que tout changement de majoritŽ<br />

ou toute cession de plus<br />

de 10 % des actions et toute<br />

prise de contrle direct ou indirect<br />

supŽrieure ˆ 30% du<br />

capital social, doivent recueillir<br />

lÕaccord prŽalable de<br />

lÕAdministration. Ces dispositions<br />

semblent g ner certains<br />

professionnels qui ne<br />

voudraient pas passer par<br />

lÕadministration.<br />

Pour dÕautres, il nÕy a pas<br />

dÕinconvŽnient ˆ cette mesure,<br />

du moment que le contrle<br />

se fait ˆ posteriori. DÕautant<br />

plus que les compagnies dÕassurances<br />

pourraient un jour<br />

tre cotŽes en bourse, ce qui<br />

les soumettraient ˆ une procŽdure<br />

similaire vis-ˆ-vis du<br />

Conseil dŽontologique des<br />

valeurs mobili res.<br />

La bancassurance se retrouve<br />

Žgalement au centre<br />

des dŽbats. Le projet de code<br />

© Ph. Haj Hachem<br />

30<br />

officialise la commercialisation<br />

des produits dÕassurance<br />

par les banques, m me sÕil limite<br />

leur marge de manÏuvre<br />

aux assurances de personnes.<br />

Dans ce cadre, des remaniements<br />

devront tre apportŽs,<br />

si le code venait ˆ passer au<br />

parlement. En effet, de nombreuses<br />

banques commercialisent<br />

dŽjˆ des produits<br />

dÕassurance-dommage, multi-risques,<br />

habitation et autres,<br />

ce qui risquerait de soulever<br />

un tollŽ, particuli rement au<br />

niveau des intermŽdiaires,<br />

dans le cas o ces produits<br />

devraient tre retirŽs aux Žtablissements<br />

bancaires au profit<br />

exclusif des sociŽtŽs dÕassurances.<br />

Dans ce cadre le gouvernement<br />

est clair. Il entend<br />

ÔÕdŽterminer les opŽrateurs<br />

en dŽfinissant lÕentreprise<br />

dÕassurance et de rŽassurance<br />

par rŽfŽrence aux opŽrations<br />

quÕelle exploiteÈ.<br />

Les professionnels formulent<br />

Žgalement dÕautres<br />

remarques, notamment au sujet<br />

de lÕharmonisation du projet<br />

de code par rapport aux<br />

autres textes et de lÕabsence<br />

dÕune sŽparation des pouvoirs,<br />

qui fait de lÕadministration<br />

ˆ la fois juge et partie.<br />

QuoiquÕil en soit, le projet<br />

de code des assurances est<br />

globalement accueilli avec<br />

satisfaction, puisquÕil permet<br />

dÕinstaurer davantage de cohŽrence<br />

au niveau de lÕŽdifice<br />

juridique rŽgissant lÕassurance<br />

et dÕassurer une plus<br />

grande protection aux assurŽs<br />

et aux tiers en clarifiant leurs<br />

droits et leurs obligations.<br />

Les ambitions sont<br />

grandes. DÕune part, assurer<br />

au secteur un encadrement<br />

juridique et technique adaptŽ<br />

et dÕautre part lÕhabiliter ˆ<br />

mieux accomplir sa mission<br />

en mati re de protection des<br />

patrimoines et de collecte de<br />

lÕŽpargne nationale.<br />

Ë terme, ce sont des objectifs<br />

qui cadrent avec la politique<br />

de rŽduction des in-<br />

ŽgalitŽs sociales, de redistribution<br />

Žquitable des fruits de<br />

la croissance et de rŽsorption<br />

des disparitŽs, que le nouveau<br />

gouvernement se promet<br />

de mener.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


TRANSPORTS<br />

La CTM fait peau neuve<br />

POUR <strong>LE</strong> CONFORT<br />

DES USAGERS<br />

La CTM (Compagnie de<br />

Transport au <strong>Maroc</strong>) fait<br />

peau neuve en procŽdant au<br />

rŽamŽnagement de son identitŽ<br />

visuelle. Une nouvelle<br />

identitŽ qui permettra de dŽvelopper<br />

et de communiquer<br />

une nouvelle image de<br />

marque, plus conforme ˆ la<br />

personnalitŽ actuelle de la<br />

compagnie, sous-tendue par<br />

un esprit dÕefficacitŽ, de qualitŽ<br />

et de sŽcuritŽ, affirme<br />

Abdallah Lahlou, prŽsident<br />

directeur gŽnŽral de la compagnie.<br />

Dans cet esprit, la compagnie<br />

sÕest dotŽe dÕun nouveau<br />

logo et a renouvelŽ ses<br />

papeteries, le look de ses autocars<br />

et uniformes, ainsi que<br />

le design de ses agences.<br />

Pour soutenir cette nouvelle<br />

orientation et informer<br />

des actions concr tes qui ont<br />

ŽtŽ menŽes, la CTM va lancer,<br />

ˆ partir du 25 mai, une<br />

campagne de communication<br />

de grande envergure. Un spot<br />

de 25 secondes en versions<br />

arabe et fran aise sera diffusŽ<br />

sur les deux cha”nes de tŽlŽvision<br />

nationale et une campagne<br />

axŽe sur le service<br />

messagerie, axe de dŽvelop-<br />

ƒCHANGES<br />

pement stratŽgique et prioritaire<br />

pour la compagnie, sera<br />

menŽe au niveau de la<br />

presse Žcrite.<br />

Au cours de trois quarts<br />

de si cle dÕexistence, la<br />

CTM, qui a fusionnŽ en 1969<br />

avec Çles lignes nationalesÈ,<br />

a cumulŽ un savoir-faire sžr<br />

Rapprochement BMCE-ESPIRITO SANTO<br />

LIAISONS CROISƒES<br />

La visite dÕƒtat effectuŽe<br />

au <strong>Maroc</strong> par le<br />

PrŽsident de la RŽpublique<br />

du Portugal, JosŽ Sampaio a<br />

permis dÕapprofondir le partenariat<br />

entre les secteurs privŽs<br />

marocains et portugais.<br />

Vendredi 15 mai, le groupe<br />

financier Espirito Santo et le<br />

groupe BMCE, ont convenu<br />

de procŽder, dÕici la fin de<br />

lÕannŽe en cours, ˆ une prise<br />

de participations croisŽes<br />

dans leurs capitaux respectifs,<br />

pour un montant ÇsignificatifÈ<br />

qui nÕa pas encore ŽtŽ<br />

rendu public.<br />

Les deux groupes sont<br />

liŽs depuis 1997 par un accord<br />

de partenariat .<br />

Par ailleurs, les compagnies<br />

aŽriennes privŽes rŽgionales<br />

Portugalia, membre<br />

du groupe Espirito Santo et<br />

RŽgional Air lines, dont lÕadministrateur<br />

est Othman<br />

¥ Abdallah Lahlou, PrŽsident directeur gŽnŽral de la CTM.<br />

Benjelloun, prŽsident directeur<br />

gŽnŽral de la BMCE<br />

Bank, ont signŽ un accord<br />

commercial dÕinterline agreement.<br />

Ainsi, sont jetŽes les<br />

bases de la rŽalisation dÕun<br />

code share, cÕest ˆ dire une<br />

mise en exploitation conjointe<br />

des lignes aŽriennes entre<br />

les deux pays.<br />

Pour RŽgional Air lines,<br />

cet accord sÕins re dans la<br />

stratŽgie de dŽveloppement<br />

dÕalliances internationales et<br />

de partenariat commerciaux<br />

avec les principales compagnies<br />

aŽriennes europŽennes.<br />

Un premier accord avait<br />

ŽtŽ signŽ en 1997 avec la<br />

compagnie allemande<br />

Lufthansa. Depuis, la majoritŽ<br />

des compagnies aŽriennes<br />

opŽrant au <strong>Maroc</strong> ont signŽ ce<br />

type dÕagreement avec la<br />

compagnie rŽgionale marocaine.<br />

en mati re de transport des<br />

voyageurs toutes catŽgories<br />

et de messagerie. PrivatisŽe<br />

en 1993, la CTM a connu un<br />

nouvel essor. Son actif immobilisŽ<br />

a plus que doublŽ,<br />

passant de 128.144 ˆ 296.463<br />

millions de Dh, en 1997.<br />

Avec un effectif de 1048<br />

Portugalia, le nouveau<br />

partenaire de RŽgional Air<br />

Lines, est la premi re compagnie<br />

aŽrienne privŽe du<br />

Portugal.<br />

Disposant dÕune flotte<br />

neuve de 12 avions, elle dessert<br />

le rŽseau domestique portugais<br />

et les principales capitales<br />

europŽennes ˆ partir de<br />

Lisbonne et Porto.<br />

Ë la veille de lÕouverture<br />

de la ligne Casablanca-<br />

Lisbonne, le rapprochement<br />

commercial des deux compagnies<br />

permettra de dŽvelopper<br />

un code-share sur les<br />

lignes de RŽgional Air lines<br />

et de Portugalia, ce qui est de<br />

nature ˆ favoriser lÕaugmentation<br />

des frŽquences entre<br />

les deux villes.<br />

Ces accords ont ŽtŽ paraphŽs<br />

du ctŽ portugais par<br />

Mosqueira Do Amaral, administrateur<br />

du groupe<br />

© Ph. Haj Hachem<br />

personnes pour un rŽseau de<br />

100 agences et un parc de 174<br />

autocars, la compagnie a pu<br />

totaliser plus de 27 millions<br />

de kilom tres parcourus, pour<br />

un chiffre dÕaffaires global<br />

hors taxes de 273.797 millions<br />

de Dh en 1997.<br />

Dans lÕactivitŽ de la compagnie,<br />

la messagerie constitue<br />

un axe de dŽveloppement<br />

important. Longtemps considŽrŽe<br />

comme une activitŽ secondaire,<br />

la messagerie occupe<br />

aujourdÕhui la deuxi me<br />

place avec 14 % du chiffre<br />

dÕaffaires global. En plus de<br />

174 autocars, la CTM utilise<br />

plus de 40 autres vŽhicules<br />

rapides pour assurer les<br />

meilleurs dŽlais et conditions<br />

de sŽcuritŽ dans lÕacheminement<br />

des colis ˆ travers le<br />

royaume. Pour le dŽvelop-<br />

pement de cette branche, la<br />

compagnie mise sur lÕoutil<br />

informatique. LÕexploitation<br />

dÕun nouveau logiciel a dŽmarrŽ<br />

dans certaines agences<br />

de la compagnie et sera Žtendu<br />

ˆ lÕensemble du rŽseau<br />

pour assurer lÕautonomie du<br />

travail et faciliter le suivi rigoureux<br />

des colis.❏ K.B.B<br />

Espirito Santo et Franscisco<br />

Bordalo, directeur gŽnŽral<br />

commercial de Portugalia, et<br />

du ctŽ marocain par Othman<br />

Benjelloun, prŽsident directeur<br />

gŽnŽral de BMCE Bank<br />

et Mehdi Alaoui, prŽsident<br />

dŽlŽguŽ de RŽgional Air<br />

Lines.<br />

La visite du prŽsident portugais<br />

au <strong>Maroc</strong> a donc donnŽ<br />

une occasion aux hommes<br />

dÕaffaires des deux pays de<br />

renforcer leur partenariat et<br />

de prospecter de nouveaux<br />

domaines de coopŽration.<br />

Une occasion Žgalement<br />

pour les reprŽsentants du<br />

monde des affaires et de la<br />

finance, comme lÕa soulignŽ<br />

Othman Benjelloun, dÕapporter<br />

leur contribution au<br />

resserrement des liens multidimensionnels<br />

entre le<br />

<strong>Maroc</strong> et le Portugal.❏ K.B.B<br />

MISSION<br />

COMMERCIA<strong>LE</strong><br />

31<br />

La Chambre de Commerce,<br />

dÕIndustrie et de Commerce<br />

de Casablanca conduira, du<br />

11 au 19 juin, une mission<br />

dÕhommes dÕaffaires en rŽpublique<br />

Tch que, en<br />

Pologne et en Roumanie.<br />

Cette mission commerciale<br />

offrira aux entrepreneurs<br />

marocains lÕoccasion<br />

de prospecter les marchŽs de<br />

ces pays et de rŽaliser des<br />

contacts dÕaffaires individualisŽs<br />

avec des homologues<br />

intŽressŽs par lÕŽchange<br />

et le partenariat avec le<br />

<strong>Maroc</strong>.<br />

SONY<br />

INNOVE<br />

Sony Gulf Morroco a annoncŽ<br />

le lancement dÕun tŽlŽviseur<br />

ˆ Žcran super plat,<br />

qui delivre une image sans<br />

distorsion, grace ˆ un boitier<br />

de deflection de haute prŽcision,<br />

avec un Žcran sans<br />

reflection.<br />

Le FD Trinitron Wega sera<br />

present sur la marchŽ dÕici<br />

la fin de lÕannŽe. LÕŽcran de<br />

ce mod le est assistŽ par ordinateur.<br />

Sony a utilisŽ des<br />

matŽriaux tr s avancŽs pour<br />

produire une vitre qui puisse<br />

resister ˆ une tr s grande<br />

pression.<br />

Ce nouvel Žcran se distingue<br />

aussi par sa clartŽ qui<br />

dŽpend largement de la<br />

concentration du canon ˆ<br />

Žlectrons.<br />

La capacitŽ de concentration<br />

du canon ˆ electrons<br />

a ŽtŽ Žgalement ŽlevŽe de 20<br />

PC, ce qui contribue ˆ donner<br />

une claretŽ maximale de<br />

lÕimage.<br />

CROISSANCE<br />

DES CAPITAUX<br />

Le volume des capitaux<br />

Žtrangers investis au <strong>Maroc</strong><br />

en 1997 a atteint 1,2 milliard<br />

de dollars, soit trois fois plus<br />

quÕen 1996.<br />

Selon un rapport de lÕinstitution<br />

arabe de garantie des<br />

investissements, 50 % de ces<br />

investissements ont ŽtŽ rŽalisŽs<br />

dans le domaine des industries<br />

chimiques. Le reste<br />

est reparti entre les secteurs<br />

du tissage et du cuir (19 PC),<br />

les industries mŽcaniques et<br />

Žlectriques (16 %) et lÕalimentation<br />

(15 %).<br />

Les investisseurs proviennent<br />

surtout de la France<br />

(33 % de lÕensemble des capitaux<br />

investis), de la Suisse<br />

(18 %) et de lÕEspagne (9<br />

%). LÕArabie Saoudite, en 6<br />

me position, le plus grand<br />

investisseur arabe au <strong>Maroc</strong>.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


GƒNIE<br />

ƒ<strong>LE</strong>CTRIQUE<br />

ÇGŽnie Žlectrique et formation<br />

: dynamique public+privŽÈ,<br />

tel est le th me<br />

de la confŽrence-dŽbat organisŽe<br />

par lÕƒcole des<br />

hautes Žtudes en gestion, informatique<br />

et communication<br />

(EDHEC) ˆ Casablanca<br />

le 19 mai 1998. PrŽsidŽe par<br />

le ministre dŽlŽguŽ chargŽ<br />

de lÕEnseignement secondaire<br />

et le ministre chargŽ<br />

de la Recherche scientifique,<br />

la rencontre a vu lÕintervention<br />

dÕopŽrateurs Žconomiques<br />

privŽs. Le dŽlŽguŽ<br />

gŽnŽral dÕEDHEC ˆ<br />

Casablanca devait notamment<br />

faire une intervention<br />

sur le gŽnie Žlectrique en tant<br />

quÕŽlŽment incontournable<br />

de lÕindustrie. Au cÏur de<br />

la dynamique public-privŽ,<br />

lÕŽvolution technologique et<br />

la formation continue en mati<br />

re de gŽnie Žlectrique<br />

LÕENTREPRISE<br />

MODERNISƒE<br />

La ConfŽdŽration gŽnŽrale<br />

des entreprises du <strong>Maroc</strong><br />

inaugure un cycle de confŽrences<br />

sur les nouveaux<br />

modes de management de<br />

lÕentreprise. La premi re<br />

confŽrence a eu bien lieu le<br />

21 mai 1998 ˆ Casablanca<br />

sur le th me : ÇLes nouveaux<br />

visages de lÕentreprise : dynamique<br />

de lÕemploi et modernisationÈ.<br />

Le choix du<br />

th me est notamment motivŽ<br />

par la mondialisation de<br />

lÕŽconomie qui frappe du<br />

plein fouet les entreprises locales<br />

quelle que soit leur<br />

taille. Ce qui impose forcŽment<br />

une nouvelle forme de<br />

gestion qui soit adaptŽe aux<br />

nouveaux impŽratifs..<br />

DƒBAT SUR LA<br />

JUSTICE<br />

L ÕAssociation<br />

ÒAlternativesÓ rŽunira ses<br />

membres pour un sŽminaire<br />

rŽsidentiel ˆ Ifrane les 29 et<br />

30 mai 1998. Ë lÕordre du<br />

jour, le th me suivant:<br />

ÇRŽforme de la justice et dŽveloppement<br />

ŽconomiqueÈ.<br />

LÕAssociation continue ainsi<br />

sur sa lancŽe, ouvrant ses<br />

interventions sur des questions<br />

dÕactualitŽ.<br />

Il y a une semaine, le 4<br />

mai 1998, le dŽbat avait portŽ<br />

sur lÕŽtat des lieux du<br />

<strong>Maroc</strong> sur les plans Žconomique<br />

et social. Une mani -<br />

re pour Abdelali Benamor<br />

et les membres<br />

dÕÒAlternativesÓ de participer<br />

activement au changement<br />

dans un <strong>Maroc</strong> marquŽ<br />

par une Žvolution politique<br />

notable.<br />

COMMERCE<br />

Le <strong>Maroc</strong> ˆ la conqu te des marchŽs europŽens<br />

DRAINER<br />

<strong>LE</strong>S INVESTISSEMENTS<br />

Dans le cadre de la stratŽgie,<br />

ŽlaborŽe par le minist<br />

re du Commerce, de<br />

lÕIndustrie et de lÕArtisanat,<br />

pour prospecter les marchŽs<br />

europŽens, Alami Tazi, ministre<br />

de ce dŽpartement, a<br />

re u, le 8 mai, lÕambassadeur<br />

de France et le chef de<br />

la mission Žconomique et financi<br />

re fran aise au <strong>Maroc</strong>.<br />

MalgrŽ un volume<br />

dÕŽchanges extr mement important,<br />

(La France est le premier<br />

fournisseur mais Žgalement<br />

le premier client du<br />

<strong>Maroc</strong>), il est toujours possible<br />

de faire mieux. Ainsi,<br />

les deux parties ont mis lÕaccent<br />

sur les possibilitŽs offertes<br />

par les secteurs agricoles<br />

et halieutiques.<br />

Par ailleurs, le ministre a<br />

ENERGIE<br />

tenu une sŽance de travail<br />

avec une dŽlŽgation<br />

dÕhommes dÕaffaires italiens<br />

conduite par lÕambassadeur<br />

dÕItalie au <strong>Maroc</strong>.<br />

Lˆ aussi, si les Žchanges<br />

sont satisfaisants, il nÕen reste<br />

pas moins que les relations<br />

Žconomiques ont besoin<br />

dÕ tre dynamisŽes et diversifiŽes<br />

dans les domaines de<br />

lÕinvestissement industriel et<br />

des Žchanges commerciaux.<br />

Ë ce dŽficit, une mŽconnaissance<br />

patente des potentialitŽs<br />

et des opportunitŽs qui<br />

sÕoffrent de part et dÕautre.<br />

CÕest pour cela que le minist<br />

re, accŽdant ˆ la demande<br />

des Italiens, a donnŽ des<br />

Žclaircissements importants<br />

sur la charte des investissements,<br />

les parcs industriels,<br />

les zones franches, la rŽglementation<br />

du commerce extŽrieur.<br />

Les Italiens ont Žgalement<br />

demandŽ ˆ tre informŽs<br />

sur le rle de lÕODI,<br />

du CMPE, de la CGEM et<br />

des chambres professionnelles<br />

dans la dynamisation<br />

de lÕactivitŽ Žconomique et<br />

la coopŽration avec les secteurs<br />

privŽs Žtrangers.<br />

Mr Alfredo Carulli,le prŽsident<br />

du Fotum Permanent<br />

dÕamitiŽ des petites et<br />

moyennes entreprises<br />

Italiennes a tenu ˆ prŽciser<br />

lÕimportance dÕune visite qui<br />

montre lÕintŽr t croissant que<br />

les hommes dÕaffaires italiens<br />

portent au <strong>Maroc</strong>.<br />

La proximitŽ avec<br />

lÕEurope et les relations politiques<br />

et Žconomiques pri-<br />

32<br />

vilŽgiŽes demeurent le<br />

meilleur atout pour le dŽveloppement<br />

dÕun partenariat<br />

fructueux.Pour cela,le prŽsident<br />

de la dŽlŽgation italienne<br />

a insistŽ sur la nŽcessitŽ<br />

de dŽpasser un dŽficit de<br />

communication patent. Avec<br />

lÕobjectif dÕidentifier de la<br />

meilleure mani re possible<br />

les potentialitŽs et les opportunitŽs<br />

qui sÕoffrent de part<br />

et dÕautre. Le ministre marocain,<br />

lui devait rassurer les<br />

opŽrateurs Žconomiques italiens<br />

sur lÕoption libŽrale du<br />

nouveau gouvernement Çune<br />

Žconomie libŽrale en pleine<br />

Žvolution qui offre de larges<br />

opportunitŽs aux partenaires<br />

Žtrangers en particulier ceux<br />

de lÕUnion EuroppŽenneÈ.❏<br />

A.E.A.<br />

Participation du <strong>Maroc</strong> au Forum euro-mŽditerranŽen de lÕƒnergie ˆ Bruxelles<br />

LÕƒQUILIBRE<br />

PRƒCAIRE<br />

Le ministre de lÕƒnergie<br />

et des Mines, Youssef<br />

Tahiri, a participŽ ˆ la t te<br />

dÕune importante dŽlŽgation<br />

aux travaux de la seconde<br />

confŽrence des ministres de<br />

lÕƒnergie des pays euro-mŽditerranŽens,<br />

qui sÕest tenue<br />

ˆ Bruxelles le 11 mai 1998.<br />

Les travaux ont portŽ sur<br />

le Forum euro-mŽditerranŽen<br />

de lÕƒnergie, qui a ŽtŽ mis en<br />

place en mai 1997, lors de la<br />

premi re confŽrence des ministres<br />

tenue ˆ Trieste les 7<br />

et 8 juin 1996.<br />

Il sÕagissait notamment<br />

dÕactions de coopŽration sur<br />

le plan politique et Žconomique,<br />

des actions axŽes sur<br />

les industries ŽnergŽtiques.<br />

Le Forum a notamment<br />

pour objectifs essentiels de<br />

favoriser les concertations, le<br />

rapprochement des diffŽrentes<br />

stratŽgies adoptŽes par<br />

chaque pays. Ë la base, des<br />

nŽgociations rŽgionales mais<br />

Žgalement bilatŽrales de coopŽration<br />

et de partenariat.<br />

Sur ce plan, le <strong>Maroc</strong>,<br />

comme les autres pays afri-<br />

¥ Youssef Tahiri.<br />

cains, souffrent dÕune mauvaise<br />

gestion des ressources<br />

mini res, hŽritŽe de la colonisation.<br />

Si le <strong>Maroc</strong> nÕa pas<br />

une vŽritable tradition mini<br />

re (mise ˆ part les phos-<br />

phates) ce nÕest pas tant par<br />

dŽfaut en la mati re mais tout<br />

simplement parce que jusquÕˆ<br />

prŽsent, le secteur des<br />

mines nÕa pas ŽtŽ valorisŽ de<br />

la meilleure mani re possible.<br />

© Ph. Haj Hachem<br />

La nouvelle Žquipe, ˆ la<br />

t te du minist re de lÕƒnergie<br />

et des Mines, tente dÕinstaurer<br />

une sŽrie de mesures<br />

destinŽes justement ˆ promouvoir<br />

les investissements<br />

par la mise en Ïuvre de projets<br />

dÕintŽr t rŽgional.<br />

Les interconnexions gazi<br />

res et Žlectriques entre le<br />

<strong>Maroc</strong> et lÕEurope sont, ˆ cet<br />

Žgard, un bon exemple dÕune<br />

coopŽration dont les bŽnŽfices<br />

sont partagŽs par les<br />

deux parties. LÕinauguration<br />

officielle de la premi re interconnexion<br />

avec lÕEspagne<br />

est dÕailleurs prŽvue pour<br />

bientt. Dans son intervention,<br />

au cours de la confŽrence<br />

de Bruxelles, le ministre<br />

a insistŽ sur la nŽcessitŽ<br />

de la prise en considŽration<br />

des prŽoccupations des<br />

pays Žmergents du sud de la<br />

MŽditerranŽe, dans la foulŽe<br />

des accords de la dŽclaration<br />

de Barcelone dont lÕobjectif<br />

est la rŽduction des Žcarts de<br />

dŽveloppement entre les deux<br />

rives.❏<br />

A.E.A.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


INFORMATIQUE<br />

Adobe Acrobat fait des Žmules dans le marchŽ des logiciels<br />

MIEUX OUTILLƒS<br />

POUR COMMUNIQUER<br />

Quand un grand Žditeur<br />

mondial de logiciels<br />

de publication et<br />

dÕŽdition Žlectronique dŽcide<br />

de communiquer, cela<br />

donne deux jours dÕinterventions<br />

non-stop.<br />

Du 13 au 14 mai ˆ<br />

Casablanca, lÕŽditeur informatique<br />

Adobe a pu<br />

rŽussir la prouesse de rŽunir<br />

un nombre impressionnant<br />

de chefs dÕentreprise,<br />

des professionnels<br />

de la communication<br />

ou de simples usagers qui<br />

ont dž resquiller pour assister<br />

au sŽminaire. CÕest<br />

dire le succ s de produits<br />

particuli rement Žlectroniques.<br />

Page Maker, Illustrator,<br />

Photoshop mais Žgalement<br />

le logiciel<br />

Acrobat.<br />

Pour le patron de<br />

GŽnŽral Adobe Syst ms<br />

France, Afrique et Moyen<br />

Orient, Didier Cocherel,<br />

ÇLe <strong>Maroc</strong> constitue un<br />

marchŽ stratŽgique pour<br />

notre dŽveloppement en<br />

Afrique. En effet, nos produits<br />

qui fonctionnent<br />

aussi bien sur Macintosh<br />

que sur PC compatibles<br />

couvrent tous les besoins<br />

en mati re de crŽation et<br />

de diffusion de documents<br />

tant en fran ais quÕen<br />

arabeÈ.<br />

Avec une presse qui<br />

nÕa pas encore atteint sa<br />

MƒDECINE<br />

vitesse de croisi re et des<br />

entreprises qui dŽcouvrent<br />

petit ˆ petit les vertus de<br />

la communication, le<br />

marchŽ est effectivement<br />

attrayant. LÕun des objectifs<br />

du sŽminaire fut<br />

donc la prŽsentation des<br />

produits dŽjˆ bien installŽs<br />

mais Žgalement la version<br />

6.5. du best seller<br />

Adobe Page Maker<br />

MŽditerranŽe qui rŽussit ˆ<br />

faire de lÕŽdition bureautique<br />

et de lÕŽdition pro-<br />

fessionnelle en fran ais<br />

mais aussi en arabe, tout<br />

en utilisant des commandes<br />

au choix dans<br />

lÕune ou lÕautre des deux<br />

langues.<br />

Un atout extr mement<br />

important quand il sÕagit<br />

de recevoir des commandes<br />

en arabe ou en<br />

anglais. Il sÕagit dÕailleurs<br />

lˆ dÕune des originalitŽs<br />

des produits Adobe.<br />

LÕAdobe Acrobat demeure<br />

lÕun des meilleurs<br />

Tenue du Congr s national de la douleur ˆ Casablanca<br />

VAINCRE <strong>LE</strong> MAL<br />

Deux Organisations<br />

non-gouvenementales,<br />

la premi re marocaine<br />

et la seconde franaise,<br />

sÕattaquent ˆ la<br />

douleur. Le samedi 16<br />

mai ˆ Casablanca, la<br />

SociŽtŽ marocaine dÕŽtude<br />

de la douleur et<br />

Douleurs sans fronti res,<br />

organisent le second<br />

Congr s national de la<br />

Douleur ˆ Casablanca.<br />

Le th me principal choisi<br />

tourne autour des techniques<br />

antalgiques. Il<br />

semble aujourdÕhui que<br />

les thŽrapeutiques qui<br />

¥ Abdou Moukite.<br />

permettent de soulager la<br />

douleur aient ŽvoluŽ de<br />

fa on remarquable.<br />

Au <strong>Maroc</strong>, si le grand<br />

public est totalement<br />

ignorant de cette Žvolution,<br />

de nombreux praticiens<br />

restent tr s ˆ lÕŽcart<br />

de lÕinformation dans ce<br />

domaine.<br />

CÕest donc avec lÕobjectif<br />

dÕinitier les professionnels<br />

de la santŽ ˆ ces<br />

nouvelles techniques de<br />

combat contre la douleur<br />

que ce sŽminaire a ŽtŽ<br />

projetŽ. De nombreux<br />

spŽcialistes nationaux et<br />

fran ais vont ainsi faire<br />

le dŽplacement pour prŽsenter<br />

les nouvelles techniques<br />

qui permettent de<br />

plus en plus de soulager<br />

la douleur quel que soit<br />

son contexte mŽdico-chirurgical.<br />

Ainsi, lÕorganisation<br />

et la mise en place des<br />

centres anti-douleur au<br />

<strong>Maroc</strong> utilisant les derni<br />

res innovations en mati<br />

re de lutte contre la<br />

douleur sont ˆ m me de<br />

permettre un traitement<br />

efficace de la douleur<br />

dans nÕimporte quelle cir-<br />

©DR<br />

outils de communication<br />

aussi bien en Intranet que<br />

sur Internet. Il permet par<br />

exemple ˆ tous les<br />

membres dÕune entreprise<br />

de crŽer et de partager<br />

des documents dont la<br />

forme originale a ŽtŽ sauvegardŽe.<br />

Il comprend un<br />

jeu complet dÕoutils permettant<br />

de convertir les<br />

documents papiers ou<br />

Žlectroniques en format<br />

Adobe pour enfin les diffuser<br />

en ligne. Il sÕagit lˆ<br />

dÕun atout considŽrable<br />

puisquÕAcrobat ne dŽpend<br />

pas des platesformes,<br />

amplications, polices<br />

de caract res et supports<br />

utilisŽs, il constitue<br />

une base idŽale pour une<br />

stratŽgie ˆ long terme de<br />

diffusion, dÕarchivage et<br />

dÕexploitation de lÕinformation.<br />

A <strong>Maroc</strong>-<strong>Hebdo</strong>, nous<br />

fonctionnons un peu ˆ la<br />

mani re de M. Jourdain<br />

qui faisait de la prose sans<br />

le savoir. ƒquipŽs depuis<br />

bien longtemps par<br />

Redagraph avec les tous<br />

derniers produits Adobe,<br />

nous avons bŽnŽficiŽ des<br />

vertus de lÕintŽractivitŽ<br />

sans trop le savoir.<br />

Pour M. Moukite, le<br />

patron de Redagraph, le<br />

journal a su sÕŽquiper en<br />

bon moment et avec le<br />

meilleur du marchŽ.❏<br />

A.E.A.<br />

constance chimique et<br />

demeure ˆ la portŽe de<br />

tous les acteurs de la santŽ.<br />

Le congr s vise particuli<br />

rement les praticiens<br />

qui ont ˆ traiter en prioritŽ<br />

des probl mes mŽdicaux<br />

liŽs ˆ la douleur. Il<br />

sÕagit en particulier des<br />

cancŽrologues, chirurgiens,<br />

rhumatologues<br />

anesthŽsistes-rŽanimateurs.<br />

Mais en fait, la plupart<br />

des mŽdecins et des<br />

infirmiers sont tt ou tard<br />

confrontŽs au traitement<br />

de la douleur.❏ A.E.A.<br />

33<br />

MAIS ENCORE<br />

<strong>LE</strong> POISSON<br />

NÕA PAS LA PæCHE<br />

Par Abdellatif EL AZIZI<br />

Les Žtals affreusement<br />

vides de nos marchŽs<br />

sont un vŽritable scandale<br />

dans un pays dotŽ de<br />

deux fa ades maritimes<br />

des plus poissonneuses<br />

du monde.<br />

Il dŽballe soigneusement son attirail.<br />

MŽticuleusement, il choisit un gros app‰t,<br />

la ligne est dŽroulŽe avec des gestes presque<br />

religieux. Il rŽpond ˆ peine au salut dÕun<br />

p cheur installŽ ˆ quelques m tres plus bas.<br />

Ils sont lˆ en inconditionnels de la p che ˆ<br />

venir narguer le poisson depuis des dŽcennies.<br />

Le rituel nÕa pas dÕautre motivation<br />

que les gifles du vent salŽ et les palpitations<br />

des vagues sur les rochers. Quant au poisson,<br />

sÕil nÕa pas carrŽment dŽsertŽ les lieux,<br />

il se fait de plus en plus rare. La falaise,<br />

mais aussi le port de MohammŽdia ont triste<br />

mine. La halle au poisson fait peine ˆ<br />

voir. Les bateaux qui rentrent au port dŽbarquent<br />

leur ridicule fournŽe sans grand<br />

enthousiasme. On raconte m me que des<br />

p cheurs, sans scrupule, embarquent avec<br />

eux, la nuit, des cageots de poissons congelŽs<br />

qui seront fourguŽs, au retour, dans la<br />

clartŽ du petit matin aux amateurs qui ont<br />

les yeux dans les poches.<br />

En tout cas, du poisson, il nÕy a plus, ou<br />

du moins rarement cycliquement. Du nord<br />

au sud du pays, les marchŽs au poisson sont<br />

dŽsespŽrŽment en manque, les accros du<br />

rouget sont souvent obligŽs de se rabattre sur<br />

la sardine et encore seulement quand les camions<br />

frigo europŽens nÕen veulent pas ou<br />

que les armateurs espagnols sont en congŽ.<br />

On a tellement glosŽ sur cette histoire<br />

de pŽnurie de poisson quÕon croit avoir tout<br />

dit. Pourtant, les Žtals affreusement vides<br />

de nos marchŽs sont un vŽritable scandale<br />

dans un pays dotŽ de deux fa ades maritimes<br />

rŽputŽes pour tre les plus poissonneuses<br />

du monde. Quand lÕopportunisme<br />

politique prime sur les intŽr ts les plus immŽdiats<br />

de MM tout le monde, cela donne<br />

des accords de p che bradŽs o le <strong>Maroc</strong> ne<br />

gagne pas grand chose. Une situation o ,<br />

sous prŽtexte de libŽralisme Žconomique,<br />

on a ouvert la porte au massacre du thon et<br />

de la sardine par des gros b‰timents de p che<br />

industriels Žtrangers. Ë lÕŽpoque, Emma<br />

Bonino, le commissaire europŽen ˆ la p che,<br />

qui avait eu le privil ge de flouer les<br />

<strong>Maroc</strong>ains, notait pince sans rire que Çle<br />

probl me, cÕest quÕil y a trop peu de poisson<br />

pour trop de bateaux et trop de p -<br />

cheursÈ. Ë la m me Žpoque, les mŽdias europŽens<br />

ne sÕŽtaient pas privŽs de tirer ˆ<br />

boulets rouges sur Çdes <strong>Maroc</strong>ains censŽs<br />

affamer les pauvres p cheurs espagnolsÈ.<br />

Pendant ce temps lˆ, notre minist re de<br />

la P che vaquait dans la sŽrŽnitŽ la plus accomplie<br />

ˆ ses colloques, sŽminaires et rencontres<br />

sur Çla prŽservation de nos ressources<br />

halieutiquesÈ. Pourtant, pas besoin<br />

dÕ tre un gŽnie pour comprendre que, primo,<br />

le dossier de la p che est un dossier<br />

hautement politique, secondo, le poisson<br />

est un des enjeux les plus dŽterminants de<br />

la bataille rationnelle qui se prŽpare, et tertio,<br />

un p cheur mal ŽquipŽ, mal instruit et<br />

mal orientŽ, est forcŽment une tare dans un<br />

secteur o la mondialisation est dŽjˆ une<br />

rŽalitŽ. Mostapha Sahel a flinguŽ le homard,<br />

espŽrons que Thami Khyari ne noie pas la<br />

sardine.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


ART<br />

PHOTOGRAPHIQUE<br />

Du 15 au 24 au mai, ˆ la galerie<br />

La DŽcouverte ˆ Rabat,<br />

lÕAssociation marocaine dÕart<br />

photographique organise une<br />

exposition de lÕartiste photographe<br />

Jaafar Akil. IntitulŽe<br />

ÇLignes et couleurs sur surfacesÈ,<br />

cette exposition prŽsente<br />

un ensemble de photographies<br />

rapprochŽes dont la<br />

majoritŽ ont ŽtŽ prises dans le<br />

lac Tislit ˆ Imilchil dans le<br />

Haut-Atlas. Les travaux de<br />

Jaafar Akil se situent entre la<br />

photographie et la peinture<br />

dans une dŽlicate relation<br />

dÕimitation, dÕopposition, de<br />

rŽcupŽration et de collaboration.<br />

CULTURE<br />

GNAOUA<br />

Les 5, 6 et 7 juin prochain,<br />

la ville dÕEssaouira organisera<br />

le 1er festival de la<br />

Culture Gnaoua. Ce festival<br />

se propose de rendre compte,<br />

ˆ travers diffŽrentes manifestations,<br />

de la diversitŽ<br />

de la culture des Gnaoua.<br />

Ainsi, sont programmŽs six<br />

concerts gratuits qui se dŽrouleront<br />

sur la place principale<br />

de la ville. Chaque<br />

concert sera animŽ par un<br />

ma”tre musicien et son groupe,<br />

suivi dÕune expŽrience<br />

sonore avec des musiciens<br />

de World Music. Au menu<br />

aussi, un colloque international<br />

sur la confrŽrie des<br />

Gnaoua avec les interventions<br />

dÕhistoriens, dÕethnologues,<br />

des musicologues et<br />

dÕŽcrivains marocains et<br />

Žtrangers. La ConfrŽrie<br />

Essaouira est lÕune des plus<br />

active au <strong>Maroc</strong> o elle dispose<br />

dÕun sanctuaire, lieu de<br />

rassemblement de ses<br />

membres et de ses adeptes.<br />

PREMIéRE<br />

Ë RABAT<br />

Ç7 ans au TibetÈ, le dernier<br />

succ s du rŽalisateur fran ais<br />

Jean Jacques Annaud, avec<br />

Brad Pitt en vedette, sera projetŽ<br />

pour une premi re lundi<br />

25 mai ˆ 19 heures au cinŽma<br />

Royal ˆ Rabat. Les recettes<br />

de cette projection, organisŽe<br />

par LÕAssociation<br />

marocaine dÕAide aux<br />

Enfants en Situation PrŽcaire<br />

(AMESIP), seront consacrŽes<br />

au financement dÕactivitŽs<br />

au profit des enfants dŽmunis.<br />

Le film raconte ˆ travers<br />

le pŽriple dÕun alpiniste, fait<br />

prisonnier par lÕInde qui sÕenfuit<br />

au Tibet o il reste 7 ans,<br />

lÕhistoire dÕun Tibet envahi<br />

par la Chine, ŽcrasŽ par le<br />

Mao•sme et massacrŽ par les<br />

communistes.<br />

MUSIQUE<br />

Quatri me Ždition du Festival de F s des musiques SacrŽes<br />

SACRƒES MƒLODIES<br />

F s retrouve la quatri me<br />

Ždition de son festival des<br />

musiques sacrŽes du monde.<br />

Pendant une semaine - du 23<br />

au 30 mai-, une dizaine de<br />

concerts spirituels animeront<br />

divers espaces de F s. Bab<br />

Makina, Volubilis, musŽe<br />

Batha accueilleront des musiciens<br />

venus du monde entier<br />

chanter le sacrŽ dans toute<br />

son universalitŽ.<br />

D s samedi, lÕouzbek<br />

Monajat Ylcheva ouvre le bal<br />

avec ses fameux chants soufis.<br />

Apr s avoir conquis le<br />

public lÕannŽe derni re,<br />

Yltcheva va lui faire redŽcouvrir<br />

encore une fois la tradition<br />

de Boukhara, de Khiva<br />

et celle de Ferghana. Elle se<br />

produit avant la tr s attendue<br />

Barbara Hendricks. FormŽe<br />

dÕabord ˆ la fameuse Juliard<br />

School de New York avec la<br />

mezzo-soprano Jennie Towel,<br />

Barbara Hendricks a fait ses<br />

preuves, d s 1974, dans les<br />

grandes sc nes lyriques du<br />

monde. Ë F s, elle doit dŽmontrer<br />

avec sa belle voix<br />

toute sa classe dÕartiste hors<br />

pair. Moment fort de cette<br />

Ždition, Barbara Hendricks a<br />

travaillŽ avec les grands chefs<br />

SPECTAC<strong>LE</strong><br />

Trois stars de la chanson arabe au <strong>Maroc</strong><br />

SOIRƒES TRéS RYTHMƒES<br />

Les <strong>Maroc</strong>ains ont vibrŽ<br />

au rythme de la musique<br />

de trois jeunes stars de la<br />

chanson arabe, new look, qui<br />

Žtaient en tournŽe la semaine<br />

derni re au <strong>Maroc</strong>. Il sÕagit<br />

bien de Georges Wassouf,<br />

Wael El Kafouri et Diana<br />

Haddad. Des noms, dont les<br />

albums ont conquis depuis<br />

des annŽes le hit parade de la<br />

chanson arabe.<br />

Georges Wassouf, apr s<br />

une tournŽe europŽenne, a<br />

choisi le <strong>Maroc</strong> pour y donner<br />

deux spectacles ˆ<br />

Casablanca et ˆ Marrakech.<br />

Tr s connu sur la sc ne du<br />

chant , Georges Wassouf est<br />

une sorte de pont entre le passŽ<br />

et le prŽsent de la chanson<br />

arabe. CÕest pour la deuxi -<br />

me fois que Georges Wassouf<br />

est en tournŽe au <strong>Maroc</strong>. Ce<br />

pŽtri du folklore libanais et<br />

syrien, dotŽ dÕune voix des<br />

plus mŽlodieuses, brille par<br />

lÕintŽrprŽtation de chansons<br />

¥ Barbara Hendricks.<br />

dÕorchestre comme Karajan<br />

et Berstein. Samedi, elle sera<br />

accompagnŽe au piano par<br />

Staffan Cheva.<br />

Dimanche apr s midi, le<br />

musŽe de Batha accueillera<br />

le groupe irlandais Anuna,<br />

qui interprŽtera les mŽlodies<br />

celto-chrŽtiennes qui sentent<br />

particuli rement rythmŽes.<br />

Parmis ses albums les plus<br />

cŽl bres qui se sont envolŽs<br />

ˆ la conqu te du monde arabe<br />

et Žtranger, on peut citer<br />

ÇLissa Adounia BÕkhirÈ,<br />

ÇKalam InnassÈ, entre autres.<br />

Les deux autres stars ne<br />

sont autres que les Libanais<br />

Wael El Kafouri et Diana<br />

Hadad. Le premier, qui a accrochŽ<br />

derri re lui les coeurs<br />

des adolescentes dŽcha”nŽes,<br />

est une rŽvŽlation de Çstudio<br />

al faneÈ. Wael Al Kafouri interpr<br />

te, avec grand art, des<br />

chansons qui ont eu un succ<br />

s immŽdiat. LÕautre chanteuse,<br />

Diana Hadad, accompagne<br />

Wael El Kafouri. Belle<br />

et talentueuse, cette libanaise<br />

est aussi une dŽcouverte de<br />

ÇStudio Al FaneÈ. Depuis la<br />

sortie de son album ÇSakineÈ<br />

et ÇAmanehÈ, Diana Hadad<br />

est devenue lÕidole des jeunes<br />

et moins jeunes.<br />

Le chansons de Wael El<br />

le style mŽdiŽval. OrchestrŽ<br />

par Micheal Mc Glynnn, ce<br />

groupe est lÕun des plus<br />

grands ensembles de chants<br />

traditionnels dÕIrlande. Il se<br />

produit dans les Žglises, abbayes<br />

et monast res, sources<br />

de son inspiration. Le soir, ˆ<br />

Bab Makina, lÕorchestre phil-<br />

¥ Diana Hadad.<br />

Kafouri et de Diana Hadad<br />

se distinguent par la lŽgŽretŽ<br />

de leur rythme tr s dansant.<br />

CÕest le style variŽtŽ qui,<br />

certes ne sÕŽternisera pas et<br />

ne sÕalignera pas avec les<br />

©DR<br />

34<br />

harmonique du <strong>Maroc</strong> et la<br />

ma”trise de Monaco promettent<br />

un spectacle de grande<br />

facture.<br />

Les jours suivants verront<br />

dŽfiler de nombreux artistes<br />

et ensembles musicaux : le<br />

Choeur byzantin de Gr ce interprŽtera<br />

ses chants sacrŽs<br />

de la liturgie byzantine;<br />

Albert Bouhadanna avec lÕorchestre<br />

Arabo-andalou de<br />

Mohamed Briouel; lÕensemble<br />

Sidi Thami Mdaghri<br />

de F s perpŽtuera les grands<br />

Qassidas de Malhoun ; lÕensemble<br />

suŽdois Laude<br />

Novella prŽsentera les<br />

louanges sacrŽes du Moyen<br />

Age chrŽtien et de la renaissance<br />

; lÕensemble Kindi, lui,<br />

chantera les po mes mystiques<br />

de lÕIrak ; Begum<br />

Pavreen Sultana et Ustad<br />

Dilshad Khan de lÕInde accompliront<br />

leurs rŽcitals musulmans<br />

dans la tradition du<br />

chant classique hindoustani.<br />

Les musiques, chants et<br />

danses soufis des Derviches,<br />

Tourneurs de Konya de la<br />

Turquie cltureront, dans une<br />

ambiance mystique, cette Ždition.❏<br />

Taïeb CHADI<br />

chefs dÕoeuvre de la chanson<br />

arabe, mais qui a lÕavantage<br />

de mettre en ambiance les<br />

jeunes. Le spectacle a donc<br />

ŽtŽ garanti sans plus.❏ N.B.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98<br />

©DR


PEINTURE<br />

Ruggero Giangiacomi, peintre italien<br />

UNE FENæTRE SUR <strong>LE</strong> <strong>MAROC</strong><br />

ÇU<br />

ne fen tre sur le<br />

<strong>Maroc</strong>È, tel est le<br />

th me de lÕexposition du<br />

peintre italien Ruggero<br />

Giangiacomi que le Palais<br />

Moulay Hafid ˆ Tanger accueille<br />

entre le 20 mai et le 5<br />

juin.<br />

Apr s Casablanca, Tanger<br />

est la deuxi me escale de cette<br />

exposition itinŽrante qui<br />

doit toucher les plus grandes<br />

villes du royaume avant dÕatterrir<br />

lÕannŽe prochaine ˆ<br />

Paris dans le cadre de lÕannŽe<br />

du <strong>Maroc</strong> en France.<br />

ÇUne fen tre sur le<br />

<strong>Maroc</strong>È est un tŽmoignage<br />

pictural dÕun italien qui vit<br />

au <strong>Maroc</strong>. Un tŽmoignage<br />

fort de couleurs et de formes<br />

qui illustrent toute lÕŽmotion<br />

de cet artiste pour les paysages<br />

colorŽs et variŽs du<br />

royaume. Avec son gožt vraisemblablement<br />

innŽ pour le<br />

dessin et la couleur, Ruggero<br />

a choisi de faire une peinture<br />

qui se veut spontanŽe !<br />

Coup de foudre<br />

Sa peinture appara”t comme<br />

le reflet de la rŽalitŽ des<br />

choses qui lÕentourent, traduit<br />

par le prisme dÕune grande<br />

sensibilitŽ poŽtique dŽgagŽe<br />

de tout artifice, de tout<br />

ƒDITION<br />

message peudo-philosophique.<br />

Il nÕy a quÕˆ regarder,<br />

tout simplement.<br />

Reconnu sans rŽserve par<br />

les galeries, les salons, les<br />

collectionneurs comme artiste-peintre<br />

authentique, ses<br />

Ïuvres apparaissent de plus<br />

en plus dans les meilleures<br />

La violation de la propriŽtŽ intellectuelle au Liban<br />

<strong>LE</strong> PIRATAGE EN RECUL<br />

Le volume des pertes subies<br />

du fait de la violation<br />

des droits de la propriŽtŽ<br />

intellectuelle au Liban a<br />

diminuŽ au cours des trois<br />

derni res, passant de 46,1<br />

millions de dollars en 1995<br />

ˆ 11,9 millions de dollars en<br />

1997, rapporte lÕhebdomadaire<br />

libanais Magazine.<br />

Selon la revue, ce recul<br />

ne serait cependant pas dž ˆ<br />

des mesures prises par le<br />

gouvernement, mais plutt ˆ<br />

la baisse du volume dÕaffaires<br />

correspondant sur le<br />

marchŽ local.<br />

Le piratage des films vidŽo,<br />

au Liban, couvre 80 %<br />

du marchŽ, alors que le piratage<br />

des cassettes audio reprŽsente<br />

40 % du marchŽ.<br />

Quant au piratage des logiciels<br />

professionnels, il couvre<br />

70 % du marchŽ, sans compter<br />

le piratage des livres, des<br />

logiciels de loisirs, de la mu-<br />

¥ Ruggero Giangiacomi.<br />

sique et des chansons populaires<br />

qui sont utilisŽes sans<br />

verser des droits dÕauteur.<br />

De lÕavis des experts, si<br />

des mesures ne sont pas<br />

prises pour assurer le respect<br />

des droits dÕauteur et de la<br />

propriŽtŽ intellectuelle, dÕimportants<br />

investissements dans<br />

les domaines de lÕinformatique<br />

et de la production artistique<br />

ou intellectuelle seront<br />

remis en cause. Ces<br />

m mes experts estiment que<br />

le Liban devrait tre la plaque<br />

tournante de tels investissements<br />

en raison de la prŽsence<br />

de nombreux cadres<br />

qualifiŽs dans ce domaine.<br />

Intervenant lors dÕune<br />

confŽrence internationale sur<br />

la protection de la propriŽtŽ<br />

intellectuelle dans le monde<br />

arabe, lÕambassadeur des<br />

Etats-Unis ˆ Beyrouth,<br />

Richard Jones, a soulignŽ que<br />

ÇlÕabsence de mesures adŽ-<br />

salles de vente au <strong>Maroc</strong>.<br />

Mais cet Italien, qui sÕest<br />

bien imprŽgnŽ, il y a 40 ans<br />

de Rome avec tous les mouvements<br />

artistiques qui y rŽgnaient,<br />

sÕest toujours rŽfŽrŽ<br />

ˆ la cŽl bre Ç neuvi me triennal<br />

de MilanÈ. Au travers lÕalchimie<br />

et lÕindustrialisation<br />

quates et efficaces de la propriŽtŽ<br />

intellectuelle a des rŽpercussions<br />

nŽgatives sur le<br />

pays et quÕelle rŽduit le dŽveloppement<br />

de lÕŽconomie<br />

et la crŽation dÕemplois en<br />

dŽcourageant les entreprises<br />

ˆ investir au Liban.È Au<br />

Liban, certains estiment que<br />

de telles mesures de protection<br />

doivent tre liŽes ˆ un<br />

engagement des sociŽtŽs de<br />

production de logiciels ˆ<br />

vendre leurs produits dans le<br />

pays. Si le piratage est interdit,<br />

disent-ils, cela aura pour<br />

effet dÕaugmenter considŽrablement<br />

les prix des logiciels<br />

et du matŽriel informatique<br />

dans le pays, ce qui ne<br />

manquera pas dÕavoir un impact<br />

nŽgatif sur lÕextension<br />

de lÕusage de lÕordinateur et<br />

lÕacc s des Libanais aux nouvelles<br />

technologies informatiques.<br />

LÕambassadeur amŽricain<br />

affirme, ˆ cet Žgard,<br />

©DR<br />

de plusieurs mati res, de natures<br />

et vocations diffŽrentes,<br />

Ruggero a su ressortir des design<br />

qui concrŽtisent, en<br />

formes et substances, ses rŽcits<br />

picturaux.<br />

Au CŽramique, Ruggero a<br />

aussi craquŽ. Il a cultivŽ pour<br />

ce matŽriau antique une passion<br />

promŽthŽen. Cette m -<br />

me passion lui a ouvert les<br />

yeux sur lÕargile, les Žmaux<br />

et les fours.... JusquÕau jour<br />

o il a rencontrŽ le <strong>Maroc</strong>.<br />

Coup de foudre! Sa lumi re,<br />

ses couleurs, ses paysages lui<br />

ont davantage donnŽ lÕenvie<br />

de peindre.<br />

SpontanŽment, Ruggero<br />

sÕinscrit dans une tradition de<br />

recherche de lÕintensitŽ dans<br />

la reprŽsentation du monde<br />

rŽel, comme reflet du monde<br />

de ses sentiments et de ses<br />

passions.<br />

EsthŽtique du paroxysme,<br />

son expressionnisme se manifeste<br />

par le besoin dÕŽpanchement<br />

dÕune subjectivitŽ<br />

marquŽe par le sentiment de<br />

la quiŽtude et du magique.<br />

Ses moyens plastiques sont<br />

basŽs sur des dŽformations<br />

et des stylisations qui recherchent<br />

un maximum dÕintensitŽ<br />

expressive!.❏ T.C.<br />

que lÕexpŽrience dans plusieurs<br />

rŽgions du monde a<br />

prouvŽ que cette affirmation<br />

Žtait erronŽe. ÇUne protection<br />

efficace, a-t-il dit, permet<br />

au contraire la compŽtition<br />

entre les diffŽrentes entreprises<br />

et, par consŽquent,<br />

une baisse des prix des produitsÈ.<br />

Elle permet Žgalement<br />

le transfert des technologies<br />

aux marchŽs en dŽveloppement<br />

en rŽduisant la<br />

peur des fabricants, a encore<br />

indiquŽ le diplomate amŽricain.<br />

ÇQuand cette protection<br />

est absente a, de m me,<br />

relevŽ M. Jones, les pirates<br />

sÕassurent que le pays<br />

concernŽ nÕaura jamais acc<br />

s au savoir-faire et aux<br />

moyens de production.È Des<br />

projets de loi sur la protection<br />

de la propriŽtŽ intellectuelle<br />

sont toujours bloquŽs<br />

au parlement libanais depuis<br />

1995.❏ T.C.<br />

35<br />

ARTS<br />

PLASTIQUES<br />

Du 20 mai au 6 juin,<br />

Dixversions accueille une<br />

exposition du peintre marocain<br />

Larbi Belcadi. Larbi<br />

Belcadi est dÕabord le premier<br />

caricaturiste qui a, durant<br />

les annŽes soixante,<br />

illustrŽ des grands quotidiens<br />

et hebdomadaires avant de<br />

dŽcouvrir sa passion pour les<br />

arts plastiques.<br />

Depuis, il nÕa cessŽ de<br />

cultiver son don de manier<br />

les couleurs et ressortir de<br />

simples gestuels des traits et<br />

des formes artistiques admirables.<br />

Larbi Belcadi aime faonner<br />

et modeler pendant<br />

une quarantaine dÕannŽes<br />

plusieurs mati res. Il a forgŽ<br />

le cuivre, taillŽ la pierre,<br />

collŽ et teintŽ diverses substances.<br />

Ses oeuvres traduisent<br />

une force de caract re et<br />

une intensitŽ Žmotive hors<br />

pair.<br />

ÎUVRE<br />

DE CHARITƒ<br />

Afin de collecter des fonds<br />

pour les enfants dŽmunis, la<br />

Tanjah Flandria Gallery accueille<br />

une exposition dÕartistes<br />

marocains et europŽens.<br />

OrganisŽes sous le haut<br />

patronage de la Princesse<br />

Lalla Fatima Zohra, les<br />

ventes de cette exposition<br />

sont destinŽes au Rotary<br />

Club international, Tanger<br />

Detroit et lÕassociation<br />

Darna, rŽcemment crŽŽe, qui<br />

apporte son aide aux enfants<br />

dŽmunis.<br />

La Tanjah Flandria<br />

Gallery esp re que des personnes<br />

des quatre coins du<br />

<strong>Maroc</strong> viendront assister ˆ<br />

cette exposition et apporter<br />

leur soutien ˆ une oeuvre de<br />

charitŽ.<br />

SOIRƒE<br />

LITTƒRAIRE<br />

Le jeudi 28 mai, ˆ lÕespace<br />

dÕart Actua, lÕŽcole ArtÕCom<br />

organise une soirŽe sur le<br />

th me de Çla jeune<br />

LittŽrature <strong>Maroc</strong>aine dÕexpression<br />

fran aiseÈ.<br />

Cette soirŽe, qui doit rŽunir<br />

des auteurs, des Žditeurs<br />

et des critiques, sera lÕoccasion<br />

pour mieux faire<br />

conna”tre la nouvelle gŽnŽration<br />

des Žcrivains marocains<br />

dÕexpression fran aise,<br />

ses prŽoccupations et ses<br />

tendances. Seront prŽsents<br />

ˆ cette soirŽe Amale Samie,<br />

Youssef Amine El Alami,<br />

Mourad Khireddine,<br />

Abdelghafour ElAraki, Baha<br />

Trabelsi, Nouzha Fassi Fihri<br />

et Nadia Chafik.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


TOURNOI<br />

Coupe Hassan II de football<br />

UN PLATEAU<br />

DE RæVE<br />

Les responsables techniques des Žquipes des autres<br />

groupes regarderont ces rencontres ˆ la loupe, car ils<br />

ne perdent pas de vue quÕil y a un second tour. Bien<br />

des pages de bloc-notes seront noircies au cours des<br />

quatres matches qui auront un avant-gožt de Coupe du<br />

Les mercredi 27 et vendredi<br />

29 mai, les<br />

Casablancais qui<br />

pourront trouver une place au<br />

Complexe Mohammed V et<br />

les tŽlŽspectateurs marocains<br />

Par Karim BENDAOUD<br />

en gŽnŽral, auront lÕoccasion<br />

de voir du beau spectacle. La<br />

Coupe Hassan II de football<br />

constitue, en effet, un plateau<br />

de r ve comme ne peuvent<br />

en... r ver que peu de fŽdŽrations.<br />

Pensez donc ! RŽunir<br />

lÕAngleterre, la France, la<br />

Belgique et le <strong>Maroc</strong> dans un<br />

m me tournoi ˆ quelques<br />

jours du Mondial fran ais. Il<br />

fallait le faire ! LÕimpact mŽdiatique<br />

est assurŽ. Plus de<br />

mille journalistes sont attendus<br />

ˆ cette importante manifestation<br />

footballistique. Et<br />

le nombre des tŽlŽvisions est<br />

Žgalement important. Pour<br />

peu que lÕorganisation soit ˆ<br />

la hauteur, ce sera tout bŽnŽfice<br />

pour le <strong>Maroc</strong> et son image<br />

ˆ lÕŽtranger.<br />

Le 27 mai, lÕAngleterre et<br />

la Belgique en ouvriront le<br />

bal. Cette rencontre, qui sÕannonce<br />

passionnante, sera suivie<br />

dÕun <strong>Maroc</strong>-France qui<br />

promet dÕ tre somptueux.<br />

Deux jours plus tard, la<br />

¥ LÕŽquipe nationale de France.<br />

Belgique rencontrera la<br />

France, alors que le <strong>Maroc</strong><br />

affrontera lÕAngleterre. Les<br />

spectateurs marocains, amateurs<br />

friands de beau jeu,<br />

prendront certainement du<br />

plaisir ˆ suivre les pŽripŽties<br />

de ce tournoi des quatre nations,<br />

reprŽsentant autant<br />

dÕŽcoles de football. De belles<br />

empoignades en perspective.<br />

Signalons tout de m me un<br />

fait curieux: cÕest que la sŽlection<br />

anglaise rŽsidera ˆ<br />

Malaga durant toute la durŽe<br />

de la compŽtition. QuÕest-ce<br />

ˆ dire ?<br />

Les uns avancent quÕau<br />

moment de la Coupe Hassan<br />

II, les Anglais seront en<br />

concentration en Espagne.<br />

Mais, cela justifie-t-il vraiment<br />

quÕils fassent deux allerretours<br />

en avion spŽcial pour<br />

traverser le DŽtroit apr s<br />

chaque rencontre disputŽe au<br />

<strong>Maroc</strong> ? Passons... Les entra”neurs<br />

de ces diffŽrentes<br />

sŽlections qualifiŽes pour la<br />

phase finale de la Coupe du<br />

monde tireront certainement<br />

plus dÕun enseignement de<br />

cette compŽtition, qui sÕannonce<br />

comme un test ultime<br />

avant la grand-messe du football<br />

qui aura lieu dans<br />

lÕHexagone. Les derniers rŽglages<br />

seront effectuŽs, les<br />

formations-type se dŽgageront<br />

de ce tournoi quadrangulaire.<br />

CÕest dire si les places sont<br />

ch res. Autre ŽlŽment ˆ signaler:<br />

le Complexe sportif<br />

Mohammed V sera tr s cer-<br />

monde. Pour le <strong>Maroc</strong>, comme pour les autres Žquipes,<br />

il sÕagira dÕun test sŽrieux, Çgrandeur natureÈ et en<br />

conditions rŽelles, avant le grand show fran ais. Henri<br />

Michel devra jouer serrŽ. Il devra dŽvoiler ses cartes.<br />

Car, en principe, le temps ne joue plus pour lui.<br />

tainementtruffŽ dÕ ÇespionsÈ<br />

venus Žpier les<br />

prestations des<br />

Žquipes en lice.<br />

Ces ÇespionsÈ,<br />

faut-il le prŽciser,<br />

seront envoyŽs<br />

par les<br />

autres sŽlections<br />

faisant<br />

partie des<br />

groupes de<br />

chacune des<br />

Žquipes de la<br />

bande des<br />

quatre. En effet,<br />

le BrŽsil,<br />

lÕƒcosse et la<br />

Norv ge (groupe<br />

A) seront<br />

fort intŽressŽes par lÕŽvolution<br />

du <strong>Maroc</strong>. LÕAfrique du<br />

Sud, lÕArabie Saoudite et le<br />

Danemark (groupe C), ne le<br />

seront pas moins en ce qui<br />

concerne la France. Les guetteurs<br />

des Pays-Bas, de la<br />

CorŽe du Sud et du Mexique<br />

(groupe E) seront Žgalement<br />

tr s attentifs ˆ lÕexhibition de<br />

la Belgique. Ceux de la<br />

Roumanie, de la Colombie et<br />

de la Tunisie (groupe G) en<br />

feront certainement de m -<br />

me ˆ lÕŽgard de lÕAngleterre.<br />

M me les responsables<br />

techniques des Žquipes des<br />

autres groupes regarderont<br />

ces rencontres ˆ la loupe, car<br />

ils ne perdent pas de vue quÕil<br />

y a un second tour. Bien des<br />

pages de bloc-notes seront<br />

noircies au cours des quatres<br />

matches qui auront un avantgožt<br />

de Coupe du<br />

monde.<br />

Pour le <strong>Maroc</strong>, comme<br />

pour les autres<br />

Žquipes, il sÕagira<br />

dÕun test sŽrieux,<br />

Çgrandeur natureÈ et<br />

en conditions rŽelles,<br />

avant le grand show<br />

fran ais. Henri<br />

Michel devra jouer<br />

serrŽ. Il devra dŽvoiler<br />

ses cartes. Car, en<br />

principe, le temps ne<br />

joue plus pour lui.<br />

DÕautant plus que ses<br />

protŽgŽs devront faire<br />

oublier ˆ leurs mil-<br />

©DR<br />

¥ LÕŽquipe nationale du <strong>Maroc</strong>.<br />

lions de fans la pi tre exhibition<br />

au Burkina Faso. Les<br />

choses sŽrieuses sont dŽsormais<br />

enclenchŽes et la formation<br />

que le coach national<br />

alignera le 27 mai ne devrait,<br />

en principe, pas tre tr s diffŽrente<br />

de celle qui foulera le<br />

gazon du stade de La<br />

Mosson, ˆ Montpellier, le10<br />

juin prochain, pour affronter<br />

la Norv ge en Coupe du<br />

monde. DÕailleurs, il est prŽvu<br />

que les Lions de lÕAtlas<br />

rencontrent lÕŽquipe de<br />

Montpellier, actuellement en<br />

stage au <strong>Maroc</strong>, en guise de<br />

derni re prŽparation avant la<br />

Coupe internationale Hassan<br />

II. Les internationaux marocains<br />

Žvoluant ˆ lÕŽtranger<br />

nous ont paru plus affžtŽs lors<br />

des derni res journŽes des<br />

36<br />

championnats europŽens.<br />

Ë cet Žgard, les derni res<br />

prestations de Bassir et<br />

consorts en Espagne et au<br />

Portugal sont de nature ˆ rassurer<br />

les supporters marocains<br />

et ˆ leur mettre un peu<br />

de baume au cÏur, apr s, rŽpŽtons-le,<br />

la terrible dŽception<br />

suite ˆ lÕŽlimination prŽmaturŽe<br />

des Lions en Coupe<br />

dÕAfrique des Nations.<br />

Ë moins de deux semaines<br />

du Mondial fran ais,<br />

un bon parcours des Rouge<br />

et Vert lors du tournoi de<br />

Casablanca serait un bon stimulateur<br />

pour le moral des<br />

joueurs et de leurs inconditionnels.<br />

Ces derniers, nÕen<br />

doutons pas, sauront, comme<br />

ˆ leur habitude, tre fid les<br />

au rendez-vous.❏<br />

AZIZ MAHMOUD<br />

NOUS A QUITTƒS<br />

La mort dÕun homme est toujours ressentie comme<br />

quelque chose de douloureux. Mais, lorsquÕil sÕagit<br />

dÕun tre cher, la disparation a un ctŽ quelque peu cruel.<br />

On ne peut cependant que sÕincliner devant la volontŽ de<br />

Dieu, qui a rappelŽ ˆ Lui, mercredi 20 mai, notre confr re<br />

et ami Aziz Mahmoud, du quotidien LÕOpinion. Ce Òpreux<br />

chevalier de la plumeÓ comme je me plaisais ˆ lÕappeler,<br />

sÕen est allŽ, ˆ la fleur de lÕ‰ge (44 ans), laissant derri re<br />

lui, une veuve et trois orphelins, mais aussi une foule dÕamis<br />

ŽplorŽs. Le mal qui le rongeait ne lui a pas permis dÕachever<br />

lÕimmense t‰che ˆ laquelle il sÕŽtait attelŽ. Repose en<br />

paix, Aziz. Nous sommes ˆ Dieu et ˆ lui nous retournons.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98<br />

©DR


SERVICE COMPRIS<br />

La chronique gastronomique de Amale Samie<br />

CHARME DISCRET<br />

ET BONNE CHéRE<br />

Casablanca. Sur le boulevard<br />

dÕAnfa. Une<br />

devanture qui rŽussit<br />

le paradoxe dÕ tre attrayante<br />

sans tre tape ˆ lÕÏil. Une fois<br />

le seuil franchi, vous tes accueillis<br />

par le ma”tre de cŽans.<br />

Azelarab Hasnaoui, patron<br />

du NŽroli, est un hte qui sait<br />

ce que recevoir veut dire. On<br />

a vraiment lÕimpression, tant<br />

lÕaccueil est chaleureux, dÕentrer<br />

dans la demeure dÕun<br />

vieil ami. Il tient en effet ˆ<br />

placer lui-m me ses clients<br />

quÕil a plutt tendance ˆ<br />

considŽrer comme des<br />

convives. Vous tes ensuite<br />

pris en charge par un ma”tre<br />

dÕhtel des plus ŽlŽgants qui<br />

se fait un plaisir de vous prŽsenter<br />

une carte variŽe et fournie.<br />

Convivial et distinguŽ,<br />

sans pompe ni artifices, le<br />

NŽroli est un restaurant o<br />

lÕon mange bien. O lÕon aime<br />

prendre son temps.<br />

Service impeccable, discret<br />

et petits soins. Il nÕy a pas dix<br />

restaurants dont on pourrait<br />

dire autant ˆ Casablanca.<br />

Azelarab Hasnaoui a la<br />

parole facile et naturelle: un<br />

bon d”ner sÕaccomode de<br />

lÕagrŽment dÕune conversation<br />

dŽtendue. La client le<br />

sait donc pourquoi elle vient,<br />

grande cuisine dans la dŽtente<br />

et m me le soir ˆ partir de<br />

22 h 30, une animation de<br />

qualitŽ: un virtuose du luth,<br />

venu tout droit de Tunis et<br />

qui offre aux convives un vŽritable<br />

rŽcital des plus classiques,<br />

la musique arabe dans<br />

ce quÕelle a de pur et dÕintelligent.<br />

Mais M. Hasnaoui tient ˆ<br />

prŽciser quÕil veut que son<br />

restaurant reste un restaurant<br />

familial, ouvert aux peronnes<br />

qui se respectent en respectant<br />

les autres. Aucun Žcart nÕest<br />

tolŽrŽ. Ambiance feutrŽe mais<br />

deux heures dÕallŽgresse, de<br />

nostalgie et dÕinsouciance.<br />

Au NŽroli, on mange franais<br />

et italien.<br />

RESTAURANT<br />

RYAD ZITOUN<br />

SPECIALITES<br />

<strong>MAROC</strong>AINES<br />

Ç Cadre merveilleux. Accueil chaleureux. Mets savoureux.<br />

Service attentionnŽ. Quatre qualitŽs rares pour une<br />

renaissance vigoureuse de la belle tradition culinaire<br />

marocaine. Sba• a gagnŽ son pari. È<br />

Ouvert tous les jours<br />

sauf dimanche<br />

31, Bd Rachidi, Casablanca Ñ TŽl. : 22 39 27/22 48 18 Ñ Fax : 36 50 21<br />

La Dorada, l’art du poisson<br />

Apr s Madrid, Barcelone, SŽville et Marbella, Casablanca, ˆ son tour,<br />

devient une Žtape prestigieuse pour les amateurs des vraies saveurs de la mer.<br />

DŽjeuners dÕaffaires. Diners de gala.<br />

Restaurant La Dorada, av. de la Cte dÕEmeraudes, A•n Diab, Casablanca 20 050<br />

TŽl. : (02) 94 43 77/78/79 Ñ Fax : 39 54 43<br />

¥ Un intŽrieur agrŽable et des mets succulents.<br />

On peut signaler trois plats<br />

quÕil sÕagit de ne pas expŽdier<br />

mais de dŽguster.<br />

LÕOsso Bucco, plat classique<br />

italien; de Milan plus prŽcisŽment.<br />

Fond de sauce tomate<br />

pour la cuisson du jarret de<br />

veau. La sauce est liŽe d s la<br />

premi re Žbullition jusquÕˆ<br />

la cuisson ˆ point du jarret.<br />

Autre dŽlice, lÕEscalope<br />

Marco Polo, milanaise aussi.<br />

Escalope de veau panŽe ˆ<br />

la farine, po lŽe jusquÕˆ mi-<br />

©DR<br />

37<br />

cuisson, surmontŽe dÕune<br />

sauce Mornay et dÕune<br />

tranche de jambon de Paris<br />

gr‰tinŽe et saupoudrŽe de salmigondis.<br />

Mais on peut tr s<br />

bien revenir pour le Ris de<br />

veau. Le Ris de veau tient une<br />

place de choix dans la cuisine<br />

fran aise. Monder les tomates,<br />

ŽpŽpiner et couper la<br />

chair en petits cubes. Faire<br />

blanchir les ris de veau ˆ lÕeau<br />

bouillante. Faire cuire dans<br />

un bouillon avec oignons et<br />

carottes et un bouquet garni<br />

(cŽleri, laurier et thym), dŽglacer<br />

et dŽcanter. La sauce<br />

est reconstituŽe ˆ la cr me<br />

fra”che. Le plat est servi<br />

chaud. Le NŽroli prŽsente<br />

lÕapprŽciable avantage dÕafficher<br />

des prix raisonnables.<br />

EntrŽe, plat principal, dessert<br />

et cafŽ, ˆ partir de 350 Dh,<br />

boisson comprise. Ë dŽcouvrir<br />

absolument.❏<br />

Le Néroli, 63 Bd D’Anfa,<br />

Casablanca, Tél: (O2)26 35 10<br />

(O2)26 37 00.<br />

Restaurant traiteur.<br />

Restaurant<br />

L’ATELIER<br />

Vous propose de dŽcouvrir ses<br />

2 Nouvelles Formules pour vos dŽjeuners<br />

¥ Menu ÒAFFAIRESÓ ˆ 192 dhs TTC : (EntrŽe, Plat, Dessert, Eau et CafŽ).<br />

¥ Formule ÒLÕATELIERÓ ˆ 138 Dhs TTC : (EntrŽe et Plat ou Plat et Dessert avec CafŽ).<br />

Restaurant LÕATELIER - (Galerie Bassamat) - 2 rue Pierre Curie Casablanca<br />

TŽl. : 22.20.37/22.21.65<br />

RESTAURANT<br />

Cuisine fran aise raffinŽe<br />

¥ Grillades<br />

¥ Poissons du jour<br />

¥ Plats traditionnels<br />

3 Fourchettes<br />

RŽservations: TŽl.: 26.35.10 / 26.37.00 - Fax: 26.11.17<br />

Stationnement facile<br />

63, Bd dÕAnfa - Casablanca<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


POST-SCRIPTUM<br />

CYBERCONFRéRES<br />

La vie en bleu ou le r ve amŽricain....<br />

UN PEU MOINS DUR POUR<br />

<strong>LE</strong>S MOUS<br />

Toute la ville en parle, et<br />

les campagnes en r vent:<br />

la nouvelle dÕun rŽcent rem<br />

de contre le cancer est totalement<br />

occultŽe par la success<br />

story de la petite pilule<br />

...Viagra, comme Vigueur et<br />

Niagara, commercialisŽe aux<br />

Etats-Unis par les labos<br />

Pfizer, dont lÕaction, il y a<br />

une semaine ˆ Wall Street,<br />

bondissait de 30 ˆ 113 dollars!<br />

Une ordonnance de<br />

votre mŽdecin et hop ! On<br />

court ˆ la pharmacie. Ce qui<br />

Žtait ˆ lÕorigine un mŽdiocre<br />

vasodilatateur pour le coeur<br />

avait des effets secondaires<br />

tellement gonflŽs que les cobayes<br />

humains ne rendaient<br />

plus les pilules non utilisŽes,<br />

pour cause de superbes Žrections,<br />

si Viagra est ingŽrŽe<br />

une heure avant lÕacte sacrŽ<br />

et Žvidemment sans oublier<br />

les prŽliminaires dÕusage.<br />

La molŽcule qui monte<br />

nÕest pas un aphrodisiaque<br />

du genre cantharide ŽcrasŽe,<br />

elle amŽliore ce qui existe dŽjˆ,<br />

mais que la routine des<br />

jours rend ˆ sa flacciditŽ.<br />

Ce nÕest donc pas un libidouillage<br />

et les m‰les amŽricains<br />

en sont fous, encouragŽs<br />

par le pornocrate Bob<br />

Guccione, patron du maga-<br />

zine ÇPenthouseÈ : chaque<br />

drugstore a sa queue gigantesque<br />

dÕHomo erectus qui<br />

crient leur espoir en agitant<br />

leur petite ordonnance. Les<br />

femmes sont inqui tes : cette<br />

ardeur retrouvŽe, surfant<br />

sur lÕeffet Clinton, ne va-t-elle<br />

pas transformer leurs chŽris<br />

en boucs ?<br />

Ë 10 dollars lÕunitŽ, le<br />

Viagra risque aussi de ruiner<br />

les mŽnages et les assurances<br />

privŽes rechignent ˆ rembourser<br />

ou alors pas plus de<br />

douze par mois.<br />

ÇCombien dÕŽrections<br />

doivent tre payŽes par votre<br />

assureur ?È, demande sŽrieusement<br />

une assureuse<br />

dans le ÇWall Street JournalÈ.<br />

Si aimer son prochain ou<br />

sa prochaine est ˆ la fois un<br />

devoir et un droit de lÕhomme,<br />

alors tout ce qui peut<br />

lÕamŽliorer devrait tre gratuit.<br />

DŽbordŽ, le labo Pfizer fait<br />

savoir ˆ la tŽlŽvision que le<br />

Viagra nÕest pas un bois bandŽ<br />

des Antilles, mais que sa<br />

molŽcule, le sildenafil, amplifie<br />

lÕeffet du neuromŽdiateur<br />

humain, le monoxyde<br />

dÕazote, qui rel‰che un<br />

muscle pŽnien - contrairement<br />

ˆ ce que lÕon croirait -,<br />

©DR<br />

Le retour de Terminator.<br />

Alexandre Lebed, la b te<br />

noire de Boris Vodka<br />

Eltsine vient de faire une<br />

rentrŽe fracassante avec sa<br />

victoire ˆ plates coutures<br />

sur Valeri Zoubov, candidat<br />

ÇdŽmocrateÈ, pour le poste<br />

de Gouverneur de<br />

Krasno•arsk, la rŽgion la<br />

plus riche de SibŽrie.<br />

Boris Smirnov Eltsine,<br />

qui ne dormait dŽjˆ pas<br />

trop bien, en a des cauchemars.<br />

Lebed qui porte le<br />

nom Žvocateur de<br />

Terminator est estomaquŽ :<br />

le prŽsident russe a annoncŽ<br />

quÕil se porterait candidat<br />

aux prochaines prŽsidentielles.<br />

Un semi prŽsident<br />

qui fait le circuit<br />

Hpital-Datcha-Kremlin, 8<br />

mois sur 12, a peu de<br />

chances de mettre un terme<br />

ˆ lÕinexorable avancŽe de<br />

Terminator vers la magistrature<br />

supr me.<br />

laissant les corps caverneux<br />

se gonfler de sang. Par surcro”t,<br />

prŽcise le labo, il peut<br />

y avoir des effets secondaires,<br />

comme un lŽger priapisme<br />

ou une altŽration de la perception<br />

des couleurs.<br />

Cela vaut le coup de voir<br />

la vie en rose, et le coup est<br />

si juteux, si lÕon ose dire, que<br />

Pfizer a craquŽ, et annonce<br />

quÕil prŽpare dŽjˆ un Viagra<br />

ˆ effet rapide, ˆ consommer<br />

avec modŽration quelques<br />

minutes avant seulement.<br />

Embarquement immŽdiat<br />

pour Cyth re, ThŽl me,<br />

Capoue ! En France, les candidats<br />

Priape sauront ˆ lÕautomne<br />

sÕils peuvent acheter<br />

leur drogue dure en officine.<br />

Mais, m me si lÕAgence<br />

europŽenne du mŽdicament<br />

indique que les mŽdecins ne<br />

devront prescrire le Viagra<br />

quÕaux hommes vraiment<br />

frappŽs dÕimpuissance, psychologique<br />

ou fonctionnelle,<br />

comment sauront-ils si le patient,<br />

lˆ, en face dÕeux, ne leur<br />

raconte pas des bobards et ne<br />

veut quÕamŽliorer son ordinaire<br />

et ses performances ?<br />

Sur ce terrain, lÕEurope se<br />

montrerait-elle plus pudibonde<br />

que les Etats-Unis?❏<br />

http://www.mygale.org/10/lecanard/<br />

FAUT-IL VOUS LÕENVELOPPER ?<br />

DOUB<strong>LE</strong>-TæTE<br />

EN LÕAIR<br />

Par Amale SAMIE<br />

38<br />

Les progressistes qui viennent au<br />

gouvernement finissent toujours par<br />

mettre de lÕeau dans leur cafŽ,<br />

apr s quelques annŽes.<br />

Avant, avec la droite on gobait nÕimporte quelle cochonnerie,<br />

depuis lÕarrivŽe de Abderrahmane<br />

Youssoufi au gouvernement, on gobe des bobards et on avale<br />

des couleuvres. Le ministre des Affaires sociales et des<br />

Finances, M. Alioualalou a dŽcidŽ de nous reprendre dÕune<br />

main ce quÕil a fait semblant de nous donner de lÕautre.<br />

Les socialistes marocains mÕen veulent-ils pour une<br />

faute que jÕaurais commise par inadvertance?<br />

M. Alioualalou ne veut pas inquiŽter les capitalistes<br />

avec des plans sociaux et des augmentations de salaire ni<br />

effaroucher les boursicoteurs et les affairistes. Qui cÕest<br />

qui lÕa dans le dos? Les couches dŽfavorisŽes. Elles ont tellement<br />

coutume de vivre dans la prŽcaritŽ que plus rien ne<br />

les effarouche. Heureusement, en un sens, parce que si<br />

elles sÕeffarouchaient facilement elles iraient planquer leur<br />

bidonvilles dans des banques suisses.<br />

Alioualalou est porte-parole du gouvernement de centredroit-gauche-mou<br />

et ministre de la Caisse vide et de la<br />

mouise.<br />

Le <strong>Maroc</strong> va donc enfin sortir de la mis re pour vivre<br />

dans le dŽnuement. ‚a cÕest du changement, mon pote.<br />

Merci M. le porte-parole des Finances et de lÕIndigence.<br />

Y en a un qui revend le parc automobile de lÕƒtat et lÕautre<br />

qui empoigne son porte-voix pour clamer: ÇOn va respecter<br />

les grands ŽquilibresÈ! Y a-t-il encore des responsables<br />

ŽquilibrŽs dans ce gouvernement de bric et de broc?<br />

On va lutter contre le chmage dit lÕun; on ne va pas<br />

augmenter le dŽficit dit lÕautre. Y a-t-il encore un responsable<br />

pas dŽficitaire du bulbe dans ce conglomŽrat hŽtŽrog<br />

ne?<br />

Le premier qui mÕexpliquera et ˆ qui je rŽpondrai: ÇJÕai<br />

comprisÈ sera ministre. Remarquez, moi je me fous, des<br />

dŽfavorisŽs, je vis bien, alors si je fait semblant de mÕindigner<br />

des mŽfaits de Alioualalou, le ministre bicŽphale,<br />

cÕest juste pour quÕon dise du bien de moi, parce que franchement,<br />

entre nous, le peuple il peut bien crever la gueule<br />

ouverte, tant que Alioualalou est en forme et quÕil fait<br />

sa gym mentale chaque matin pour fignoler les plus invraisemblables<br />

bobards quÕil nous dŽbite dÕun air pŽnŽtrŽ.<br />

Et puis vous comprenez, moi si je votais et sÕil y avait<br />

une extr me-droite dans ce pays jÕaurais votŽ pour elle<br />

parce que je garde une vieille tendresse pour le communisme<br />

centriste.<br />

Alors je ne vois pas pourquoi jÕŽpargnerais un socialiste<br />

qui sÕinqui te des Žtats dÕ‰me des banquiers, des courtiers,<br />

des usuriers et des spŽculateurs.<br />

Ce que je dis, en tant que consultant Žconomique de<br />

TVM, cÕest quÕil faudrait travailler une journŽe par semaine<br />

pour Žliminer le chmage. M me si des journŽes de<br />

4 heures de boulot cÕest surhumain.<br />

Alioualalou ou Oualalioua cÕest du pareil au m me. De<br />

toute fa on, moi je ne fais pas de politique. Mais si un jour<br />

jÕen avais fait, je me serais tr s vite aper u quÕil y avait un<br />

os: les progressistes qui viennent au gouvernement finissent<br />

toujours par mettre de lÕeau dans leur cafŽ, apr s<br />

quelques annŽes. Mais lˆ, franchement, entre nous, le gouvernement<br />

actuel a ˆ peine mis une goutte de cafŽ dans son<br />

eau d s le premier jour.<br />

Churchill, en 1940, avait promis du sang, de la sueur<br />

et des larmes aux Anglais, ce gouvernement nous promets<br />

des tourments, de la boue et du jus de courant dÕair.<br />

Ce qui a lÕavantage de nous Žviter des dŽceptions. Mais<br />

dÕores et dŽjˆ, comme on dit dans la presse coincŽe, je<br />

mÕinscris en faux contre la thŽorie selon laquelle Alioualalou<br />

rŽserve au peuple quelques bonnes surprises telles que<br />

lÕaugmentation du SMIG et autres fariboles. Au gouvernement<br />

cÕest des gens sŽrieux pas des irresponsables qui<br />

forcent sur la gŽnŽrositŽ. On gouverne pas avec de la gŽnŽrositŽ<br />

mais avec des zŽros apr s la virgule. Bon sang de<br />

bonsoir.<br />

Allez Alioualalou Allelu•a!!!!!!❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 avril 98


4, RUE DES FLAMANTS<br />

Tenue ˆ huis-clos de la session dÕavril ˆ la municipalitŽ dÕEl Ksiba<br />

POURQUOI TANT<br />

DE CACHOTTERIES?<br />

Quelles sont les raisons<br />

de la tenue ˆ huis clos<br />

de la session ordinaire<br />

dÕAvril 1998 ˆ la<br />

municipalitŽ dÕEl Ksiba?<br />

Avec lÕav nement du gouvernement<br />

de lÕalternance; les<br />

citoyens ont logŽ dans leurs<br />

propres tres lÕultime idŽe<br />

dÕespŽrance pour une nouvelle<br />

re de dŽmocratie dans<br />

la gestion des biens et de lÕintŽr<br />

t communs.<br />

Cependant, lÕopinion publique<br />

a constatŽ que cette espŽrance<br />

fut intimidŽe par une<br />

tenue de la session ordinaire<br />

dÕAvril 98 ˆ huis clos; une<br />

subtile mani re produite par le<br />

bureau du conseil municipal<br />

pour mystifier la rŽalitŽ tangible<br />

dÕune gestion faible et<br />

malhonn te de la municipalitŽ,<br />

cÕest ce qui explique<br />

dÕailleurs sa constitution arrangŽe<br />

de mani re occulte<br />

apr s les Žlections communales<br />

de juin 1997. La rŽunion<br />

en question fut lÕobjet<br />

dÕŽnormes interrogations que<br />

ne cessaient de se poser les<br />

citoyens dÕEl Ksiba:<br />

primo, sur la violation:<br />

- Du Dahir (du 30 septembre<br />

1976) portant loi relative<br />

ˆ lÕorganisation communale,<br />

article : 21.<br />

- Du R glement intŽrieur<br />

du conseil, article: 14, 15, 16,<br />

qui corroborent la lŽgitimitŽ<br />

de la tenue de session ordinaire<br />

en sŽance publique.<br />

Secondo, sur lÕattitude des<br />

huis-clos prise par le bureau<br />

du conseil visant ˆ ce que le<br />

projet du budget 98/99 soit<br />

votŽ secr tement loin de toute<br />

clartŽ et de toute transparence,<br />

cela Žvidemment en<br />

une sŽance de dix minutes<br />

dÕo lÕaspect Žtrange et absurde<br />

de cette session ordi-<br />

naire. Le groupe de conseillers<br />

de lÕUnion socialiste des<br />

forces populaires USFP formŽ<br />

de 9 membres a manifestŽ publiquement<br />

son refus de participer<br />

ˆ la connivence et ˆ la<br />

conspiration du bureau du<br />

conseil prŽsidŽ par le premier<br />

vice-prŽsident dÕun prŽsident<br />

faisant preuve dÕabsence permanente<br />

sans aucune motivation<br />

et prenant le sens de la<br />

responsabilitŽ ˆ la lŽg re.<br />

Les citoyens qui ont affluŽ<br />

au si ge de la municipalitŽ<br />

dÕEl Ksiba furent refoulŽs par<br />

les autoritŽs locales, voire<br />

Ca•d et force de lÕordre (FA),<br />

celui-ci, bien entendu, apr s<br />

avoir pris partie de la connivence<br />

du bureau du conseil<br />

pour condamner la session ordinaire<br />

ˆ huit clos, a fait preuve<br />

dÕinfraction du Dahir et du<br />

R glement citŽs supra; son affolement<br />

allait jusquÕˆ recou-<br />

vrir, les nobles citoyens prŽsents<br />

ˆ lÕoccasion, dÕinjures,<br />

dÕopprobres et de menaces.<br />

Devant cette attitude du<br />

bureau du conseil en la personne<br />

du premier vice-prŽsident<br />

incapable de mener un<br />

dŽbat constructif et transparent<br />

sur le th me majeur de la<br />

session ordinaire, ˆ savoir le<br />

projet budgŽtaire 98/99, dans<br />

une sŽance publique et ouverte,<br />

les conseillers de<br />

lÕUSFP dŽnoncent ˆ lÕopinion<br />

publique:<br />

- Absence de toute maturitŽ<br />

politique chez M. le premier<br />

vice-prŽsident.<br />

- Connivence et conspiration<br />

du bureau du conseil municipal<br />

sur les biens de la municipalitŽ<br />

dÕEl Ksiba.<br />

- Avortement total des dŽlibŽrations<br />

prises et votŽes ˆ<br />

lÕunanimitŽ dans les sessions<br />

prŽcŽdentes.<br />

39<br />

- Une gestion taxŽe de<br />

spontanŽitŽ, de subjectivisme<br />

et dÕintŽr t personnel effectivement<br />

de M. le premier-vice<br />

prŽsident.<br />

Un budget creux dans son<br />

contenu, nŽgligeant et omettant<br />

les Žquipements fondamentaux<br />

de la municipalitŽ.<br />

Somme toute, telles sont les<br />

raisons fonci res qui ont<br />

condamnŽ la tenue de la session<br />

ordinaire dÕAvril 98 ˆ<br />

huis clos. Cet incident a suscitŽ<br />

dans le milieu social dÕEl<br />

Ksiba une forte prise de<br />

conscience sur les mauvaises<br />

et sordides intentions du bureau<br />

du conseil municipal forgŽ<br />

dÕun ensemble de<br />

conseillers dŽpendant politiquement<br />

et malheureusement<br />

dÕun parti progressiste.❏<br />

Khalid ABDEDINE<br />

El Ksiba<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


DƒSORMAIS<br />

SERFATYADES<br />

Par Abdellatif MANSOUR<br />

La volte-face est flagrante. Elle est<br />

surtout affligeante pour lui-m me. Au<br />

soir de sa vie, il Žtait temps pour<br />

Serfaty de chercher ˆ avoir des<br />

rep res. Dans sa t te, d'abord, ou<br />

dans ce qui lui en reste.<br />

Mais quelle mouche a re-piquŽ Abraham Serfaty pour qu'il<br />

op re un re-revirement aussi merdiquement spectaculaire?<br />

‚a ne peut tre que la mouche idŽologiquement inconnue<br />

au catalogue des thŽories connues, dont Serfaty raffole, qui l'a<br />

fait rechuter dans des positions explicitement anti-nationales.<br />

Positions qui lui avaient occasionnŽes bien des dŽboires. Quelque<br />

dix-sept annŽes lunaires d'incarcŽration prŽventive pour sa propre<br />

sŽcuritŽ.<br />

Il Žtait sur le point de regagner le <strong>Maroc</strong>, selon son propre<br />

dŽsir, qu'il n'a cessŽ de clamer.<br />

Depuis le 19 mai 1998, ce n'est pas demain la veille que son<br />

vÏu, assurŽment sournois, sera exhaussŽ.<br />

Les faits. Dans une lettre parvenue ˆ l'Orient le jour, Annahar<br />

(Libanais) et Nacion arabe (Espagnol), Serfaty s'est fondu d'une<br />

longue diatribe, une de ces ÒanalysesÓ pipŽes et insidieuses dont<br />

il a le secret, pour aboutir ˆ ceci : Çune structure confŽdŽrŽe<br />

entre deux ƒtats, marocain et sahraouiÈ, dit-il (voir lÕarticle de<br />

Mustapha Tossa, page 14).<br />

De trois choses l'une: ou Serfaty est congŽnitalement fou,<br />

auquel cas, c'est dans un asile psychiatrique qu'il fallait l'interner.<br />

Ou il souffre d'une schizophrŽnie aggravŽe d'un masochisme<br />

irrŽmŽdiable; ce qui nous ram ne au m me diagnostic et ˆ<br />

la m me thŽrapie. Ou, encore, sa pathologie patente est systŽmatiquement<br />

exploitŽe par des taupes de gros calibres, au service<br />

des services algŽriens; ce qui est, non plus cliniquement, mais<br />

politiquement plus grave. Avec la folie d'ƒtat qui sŽvit en AlgŽrie,<br />

il est normal que les services de ce pays soient passŽs ma”tres<br />

dans le recyclage politique des psychopathes et des recrues involontaires<br />

(le fŽminin est voulue, Madame Christine Daure<br />

Serfaty, son ŽgŽrie, et Madame Daniele Mitterand n'y sont pas<br />

Žtrang res) chargŽes de la sous-traitance rapprochŽe.<br />

Serfaty a bel et bien rechutŽ. Pourquoi rechutŽ? Pour la simple<br />

raison qu'il soutenait exactement l'inverse, depuis sa libŽration<br />

en septembre 1991 et son Žvacuation immŽdiate, sans camisole<br />

de force, vers "France-libertŽ".<br />

Dans une interview accordŽe ˆ <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong>, Serfaty disait<br />

ceci: ÇLes bouleversements de la sc ne internationale et la volontŽ<br />

des ƒtats-Unis ˆ rŽgenter le monde font que seule une solution<br />

"ni vainqueur, ni vaincu" dans l'esprit de la dŽclaration<br />

de S.M. le Roi, (...) pourra convaincre l'Žlectorat sahraoui, džment<br />

identifiŽ par les commissions ad hoc sur la base des Accords<br />

de Houston, de demeurer librement dans la mouvance marocaine;<br />

par lˆ m me, cet Žlectorat pourra Žchapper au danger d'hŽgŽmonie<br />

des pŽtroliers amŽricains sur la rŽgionÈ (MHI, N¡ 309).<br />

Depuis, Serfaty a rŽitŽrŽ les m mes affirmations, dans une<br />

sŽrie de dŽclarations, y compris sur les colonnes de notre journal.<br />

Ce qui nous a naturellement amenŽ ˆ plaider son souhait annoncŽ<br />

de renouer avec le <strong>Maroc</strong>, qu'il dŽclare tre son pays d'origine.<br />

Son cas, qui allait tre favorablement examinŽ, devait permettre<br />

son retour imminent au <strong>Maroc</strong>. ContactŽ par tŽlŽphone,<br />

il y a ˆ peine une quinzaine de jours, il disait n'attendre que la<br />

restitution de son passeport par l'ambassade du <strong>Maroc</strong> ˆ Paris,<br />

pour prendre l'avion du retour.<br />

La volte-face est donc flagrante. Elle est surtout affligeante<br />

pour lui-m me. Au soir de sa vie, il Žtait temps pour Serfaty de<br />

chercher ˆ avoir des rep res. Dans sa t te, d'abord, ou dans ce<br />

qui lui en reste.<br />

Les psychiatres, les psychanalystes, les psychologues et tous<br />

les psy conseillent, pour communiquer avec les psychopathes,<br />

d'entrer dans leur jeu. Je n'aime pas les psy, pas plus que je n'en<br />

suis un. Je n'entrerais donc pas dans son jeu. Non par peur de<br />

ne pouvoir en sortir, mais par mŽpris pour ceux qui profitent de<br />

la sŽnilitŽ d'un vieux malade. Tr s malade.<br />

Ce qui ne m'emp che pas de dire ˆ Serfaty ceci: Il y aura un<br />

"ƒtat sahraouiÓ, lorsque les poules auront des dents. Ou, lorsque<br />

le dernier des <strong>Maroc</strong>ains, pas encore rŽduit ˆ l'Žtat vŽgŽtatif, se<br />

serait transformŽ en poule mouillŽe.<br />

Quant au cas Serfaty, stricto-psycho, autant en emporte<br />

lÕAmazonie.❏<br />

ACTUALITƒ<br />

Le GŽnŽral Suharto acculŽ ˆ la dŽmission<br />

LA CHUTE<br />

DÕUN POTENTAT<br />

Des Žtudiants en liesse dŽambulant dans les rues de<br />

Djakarta, une armŽe qui fraternise avec le peuple, des<br />

femmes en pleurs, des portraits de Suharto lacŽrŽs.<br />

Ce sont lˆ, quelques unes des sc nes dÕeuphorie qui<br />

ont suivi le dŽpart de lÕancien prŽsident indonŽsien,<br />

acculŽ par la rue ˆ la dŽmission. Un pays de 200 millions<br />

dÕhabitants qui exulte.<br />

Le visage livide,<br />

Suharto a lu sa dŽmission,<br />

devant les camŽras de<br />

tŽlŽvision, jeudi 21 mai,<br />

apr s 32 ans de pouvoir et<br />

au 21 me jour de la crise<br />

politique et sociale qui a<br />

secouŽ son pays. La magistrature<br />

supr me est assurŽe<br />

par le vice-prŽsident<br />

Bacharuddin Yusuf<br />

Habibie.<br />

Les Žtudiants qui occupaient<br />

le parlement depuis<br />

quatre jours, ont laissŽ Žclater<br />

leur joie, mais exigent<br />

le dŽpart de Habibie, considŽrŽ<br />

comme le fils spirituel<br />

de Suharto. Et, dŽjˆ<br />

Amien Rais, le dirigeant<br />

musulman du mouvement<br />

Muhammadiyah, qui a affirmŽ<br />

que Suharto devait<br />

tre jugŽ et sa fortune<br />

confisquŽe et reversŽe ˆ<br />

lÕƒtat, a annoncŽ quÕil voulait<br />

se porter candidat aux<br />

Žlections prŽsidentielles<br />

qui, estime-t-il, auront lieu<br />

dÕici un an.<br />

LÕarmŽe, pour sa part,<br />

sÕest engagŽe ˆ garantir la<br />

sŽcuritŽ de Suharto et de<br />

sa famille.<br />

Forte de quelque<br />

500.000 hommes, elle joue<br />

un rle-clŽ dans la vie politique<br />

indonŽsienne. Mai<br />

98 a vu le dŽbut dÕune sŽrie<br />

de manifestations anti-<br />

Suharto, et contre les<br />

hausses de prix accompagnŽes<br />

de sc nes de pillages.<br />

En fŽvrier/mars, des<br />

Žmeutes pour les m mes<br />

motifs avaient dŽjˆ agitŽ le<br />

pays. Tout va aller tr s vite.<br />

Le 1er mai, Suharto<br />

Žcarte toute nouvelle rŽforme<br />

politique avant la<br />

fin de son mandat, prŽvue<br />

en 2003.<br />

Il venait dÕ tre rŽŽlu, en<br />

mars, pour un mandat de<br />

cinq ans. Le lendemain,<br />

des manifestations qui dŽgŽn<br />

rent en affrontements,<br />

se dŽroulent ˆ travers le<br />

pays.<br />

Des Žtudiants, rŽclamant<br />

la dŽmission de suharto,<br />

sortent de leurs campus<br />

ˆ Djakarta et Medan<br />

(nord). Le 6 mai, six per-<br />

¥ Le gŽnŽral Suharto, chassŽ du pouvoir par le peuple.<br />

sonnes sont tuŽes et au<br />

moins 80 autres blessŽes ˆ<br />

Medan, secouŽe depuis<br />

trois jours par des Žmeutes.<br />

Le 19, Suharto annonce la<br />

tenue de nouvelles Žlections<br />

Çaussi vite que possibleÈ,<br />

et indique quÕil<br />

nÕacceptera pas un nouveau<br />

mandat.<br />

Ces propositions sont<br />

rejetŽes par Amien Rais,<br />

qui appelle la population ˆ<br />

descendre dans la rue.<br />

Devant lÕampleur du dŽploiement<br />

militaire ˆ<br />

Djakarta, Rais demande, le<br />

20 mai, aux manifestants<br />

de rester chez eux par<br />

crainte de nouvelles violences.<br />

LÕIndonŽsie, pays le<br />

plus touchŽ par la crise<br />

asiatique, bŽnŽficie, depuis<br />

le 31 octobre 1997,<br />

dÕun plan de sauvetage coordonnŽ<br />

par le Fonds<br />

MonŽtaire <strong>International</strong><br />

(FMI) et qui est de lÕordre<br />

de 40 milliards de dollars.<br />

CÕest le montant de la fortune<br />

attribuŽe ˆ la dynastie<br />

au pouvoir.<br />

La famille de lÕex-prŽsident<br />

est, en effet, considŽrŽe<br />

comme lÕune des<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98<br />

4<br />

plus riches du monde et p -<br />

serait, au total, presque 40<br />

milliards de dollars.<br />

Suharto avait dŽmenti<br />

pour la premi re fois, la semaine<br />

derni re, les informations<br />

remontant ˆ plusieurs<br />

mois du magazine<br />

amŽricain Forbes lui attribuant<br />

16 milliards de dollars,<br />

et le faisant figurer en<br />

bonne place dans la catŽgorie<br />

Çrois, reines et dictateursÈ.<br />

Ironie du sort,<br />

lÕŽconomie qui aurait dž<br />

tre la plus grande rŽalisation<br />

portŽe ˆ lÕactif du bilan<br />

de Suharto apr s deux<br />

dŽcennies de forte croissance,<br />

est devenue la cause<br />

essentielle de sa chute.<br />

Les bourses asiatiques, qui<br />

demeurent prudentes, sont,<br />

quant ˆ elles, restŽes<br />

stables.<br />

Ë lÕŽtranger, les rŽactions<br />

sont presque toutes<br />

unanimes ˆ saluer le dŽpart<br />

du Nabab. Un premier pas<br />

vers la dŽmocratie, cÕest ce<br />

qui ressort de lÕessentiel<br />

des rŽactions, dont certaines<br />

ont saluŽ Òun dŽpart<br />

qui a ŽvitŽ un bain de<br />

sangÓ. ❏<br />

K.B.<br />

©DR


3 7¡2 Ë LÕ O M B R E<br />

KåMA<br />

SóTRATOMIQUE<br />

Par Sami El Jai<br />

La sauterie nuclŽaire indienne a<br />

ŽtŽ dŽlibŽrŽment organisŽe au<br />

moment o Netanyahou faisait un<br />

enfant dans le dos au gendarme<br />

du monde. Rien avoir avec le<br />

Viagra, disent-ils.<br />

Le K‰ma Sžtra est un ouvrage indien de technique philosophicoŽrotique<br />

qui a largement inspirŽ le nouvel ordre<br />

international, dŽviation du droit de cuissage revue et corrigŽe<br />

par les AmŽrindiens mŽtissŽs dÕIrlandais. LÕacoutumance<br />

ˆ la peur du gendarme peut cependant conduire ˆ des perversions<br />

graves, des rŽactions en cha”ne de type sadomasochiste.<br />

Ainsi lÕhistorique Çfais-moi mal si tu en es capableÈ<br />

lancŽ par Benjamin Netanyahou ˆ Bill Clinton qui, le lendemain<br />

de ce bras dÕhonneur (cÕest dans le dictionnaire) diplomatique,<br />

devait affronter un dŽfi indien tout aussi irrŽvŽrencieux<br />

avec cinq essais nuclŽaires. EffectuŽs de surcro”t ˆ<br />

quelques kilom tres seulement de la fronti re avec le Pakistan,<br />

alliŽ inconditionnel et stratŽgique de Washington.<br />

La bravade du nouveau pouvoir ultranationaliste indien<br />

ne pouvait survenir ˆ un pire moment pour le gendarme du<br />

monde dont Isra‘l se gausse franchement, publiquement et<br />

sans la moindre vergogne. Le timing dŽlibŽrŽ de ces essais<br />

vient tr s opportunŽment rappeler ˆ lÕadministration amŽricaine<br />

que ses prŽtentions ˆ rŽgenter les affaires du monde requi<br />

rent une force militaire et morale autrement plus dissuasive<br />

que lÕarmada dŽployŽe Žpisodiquement, et selon le<br />

bon vouloir de Saddam Hussein, vŽritable Chief Admiral, au<br />

large des ctes irakiennes. Quel camouflet que ces cinq explosions<br />

nuclŽaires consŽcutives qui ont pris au dŽpourvu<br />

CIA, Pentagone et satellites dÕobservation militaire.<br />

LÕInde, avec son milliard dÕhabitants et son extraordinaire<br />

bond en avant technologique et industriel, a dŽcidŽ de<br />

remettre les pendules ˆ lÕheure de la guerre froide. Car lÕInde<br />

est en retard de deux guerres avec ses voisins chinois et pakistanais.<br />

Vainqueur par trois fois du Pakistan, dont la technologie<br />

nuclŽaire et balistique est en grande partie fournie par PŽkin,<br />

lÕInde est convaincue quÕelle est exposŽe ˆ des vellŽitŽs de<br />

revanche. LÕInde a, par contre, essuyŽ une dŽfaite face ˆ la<br />

Chine, le big brother dŽmographique et totalitaire, et sa soif<br />

de rŽparation serait toujours vivace. Ce coup de pied dans la<br />

fourmili re ˆ neutrons va gŽnŽrer une onde expansive aux<br />

consŽquences insoup onnŽes en Asie mais Žgalement... en<br />

Europe.<br />

Deux autres gŽants au moins, le Japon et lÕAllemagne,<br />

contestent la rŽgence du ÇClub des cinqÈ sur les affaires de<br />

la plan te.<br />

Les deux grands vaincus de la seconde guerre mondiale<br />

sont interdits dÕarmes nuclŽaires (dont ils ne veulent pas du<br />

reste) mais sont parmi les trois premiers du Hit parade de la<br />

puissance Žconomique et technologique. Et ils rŽclament,<br />

tout comme lÕInde, un si ge permanent au Conseil de sŽcuritŽ<br />

de lÕONU qui leur donnerait un droit de vŽto, apanage<br />

rŽservŽ aux USA, ˆ la France, ˆ la Chine, ˆ la Grande Bretagne<br />

et ˆ la Russie. Auxquels il faut ajouter le droit de vŽto de<br />

facto que sÕest arrogŽ Isra‘l, dŽtenteur lui aussi et comme par<br />

hasard du feu nuclŽaire.<br />

On voulut nous faire accroire que la derni re guerre du<br />

Golfe reprŽsenterait le big bang du nouvel ordre international.<br />

On peut lŽgitimement douter que cet ordre supposŽ nouveau<br />

puisse franchir le cap de lÕan 2000. LÕInde, en tout cas,<br />

porte bien son nom de pays des intouchables. Intouchable comme<br />

la Chine ou Isra‘l qui ne tarderont pas ˆ faire des Žmules.<br />

CÕest inŽluctable.<br />

Au fait, avec toutes ces histoires de bombes et dÕintouchables,<br />

jÕai failli oublier lÕessentiel. Le <strong>Maroc</strong> aura lui aussi<br />

la bombe, d s cet ŽtŽ. La bombe anatomique, la bombe tonique,<br />

vous savez, Viagra. La pilule miracle pour les m‰les<br />

qui ont mal lˆ o a fait le plus mal. Comme je nous connais,<br />

chiche que la pilule bleue remplacera lors des prochaines<br />

Žlections les billets bleus distribuŽs aux indŽcis qui se t‰tent<br />

ˆ lÕentrŽe des isoloirs. Quand on vous disait que lÕIstiqlal est<br />

un parti de progr s.❏<br />

SANTƒ<br />

27 me Congr s mŽdical maghrŽbin de la planification<br />

familiale<br />

<strong>LE</strong> BONHEUR PLANIFIƒ<br />

Les mŽdecins maghrŽbins<br />

se sont retrouvŽs du 8 au<br />

20 mai ˆ Casablanca pour la<br />

27 me Ždition du Congr s<br />

mŽdical maghrŽbin, axŽe cette<br />

annŽe sur la santŽ reproductive<br />

et la planification familiale.<br />

Un th me qui vient rŽpondre<br />

ˆ un besoin rŽel en<br />

mati re de lutte contre la<br />

mortalitŽ maternelle et infantile<br />

et de promotion de la<br />

planification familiale.<br />

MalgrŽ les efforts dŽployŽs<br />

par les pays maghrŽbins,<br />

notamment en mati re<br />

de sensibilisation sanitaire,<br />

de prestations en santŽ reproductive<br />

et de protection<br />

contre les probl mes posŽs<br />

par la maternitŽ et lÕaccouchement,<br />

beaucoup de<br />

choses restent ˆ faire.<br />

Le verdict des chiffres est<br />

sans appel. Au <strong>Maroc</strong> par<br />

exemple, 228 dŽc s maternels<br />

sont enregistrŽs pour<br />

100.000 naissances. Un taux<br />

considŽrŽ comme Žtant Žnorme<br />

sous dÕautres cieux.<br />

Dans les autres pays de la<br />

rŽgion, la situation nÕest pas<br />

meilleure.<br />

Une telle rencontre, intervient<br />

donc ˆ point nommŽ<br />

pour Žchanger des informations<br />

sur les progr s techniques<br />

rŽalisŽs dans le domaine<br />

de la santŽ productive<br />

et chercher les moyens dÕassurer<br />

une meilleure protection<br />

ˆ la femme et lÕenfant.<br />

Une certitude. LÕamŽlioration<br />

de la couverture sani-<br />

AƒROPORTS<br />

LÕONDA g re les situations de crise<br />

<strong>LE</strong> SAVOIR FAIRE<br />

Un sŽminaire international<br />

de gestion des situations<br />

de crise dans le domaine<br />

aŽroportuaire a ŽtŽ organisŽ<br />

du 18 au 22 mai ˆ<br />

lÕInstitut de formation de<br />

LÕOffice national des aŽroports<br />

(ONDA).<br />

Cette manifestation a ŽtŽ<br />

initiŽe en collaboration avec<br />

le fonds ACI pour le dŽveloppement<br />

des aŽroports, une<br />

Žmanation du conseil international<br />

des aŽroports crŽŽe<br />

en 1993 pour rŽpondre aux<br />

besoins de dŽveloppement<br />

des ressources humaines aŽ-<br />

taire, passe bien sžr par<br />

lÕŽquipement des hpitaux,<br />

des centres de santŽ et des<br />

dispensaires, notamment en<br />

milieu rural, mais Žgalement<br />

par un meilleur accueil aux<br />

niveau de ces structures, une<br />

meilleure sensibilisation des<br />

populations et par des programmes<br />

de formation continue<br />

au profit des personnels.<br />

Les aides internationales<br />

dans ce cadre ne se sont jamais<br />

taries.<br />

Reste ˆ en faire le<br />

meilleur usage possible. Au<br />

niveau de la planification familiale,<br />

les rŽsultats sont encourageants.<br />

Ils ne doivent<br />

pas, pour autant, dŽvier vers<br />

le triomphalisme. De nombreuses<br />

Žtapes restent ˆ franchir<br />

avant dÕatteindre lÕŽquilibre<br />

recherchŽ, au moment<br />

o personne ne met plus en<br />

doute lÕŽtroite relation qui<br />

existe entre le dŽveloppement<br />

socio-Žconomique et<br />

dŽmographique et lÕŽpanouissement<br />

de la population.<br />

Au <strong>Maroc</strong>, le programme<br />

de la planification familiale<br />

a fait de grandes avancŽes.<br />

Des Žtudes rŽalisŽes par le<br />

minist re de la santŽ, ont<br />

montrŽ que 49 % des<br />

femmes ne veulent plus avoir<br />

dÕenfants et 24 % veulent en<br />

avoir, mais dans un dŽlai supŽrieur<br />

ˆ deux annŽes.<br />

Chez les hommes, les<br />

chiffres sont comparables,<br />

puisque 43 % ne veulent plus<br />

avoir dÕenfants et 40,4 % en<br />

roportuaires. Le sŽminaire<br />

de formation, animŽ par des<br />

confŽrenciers internationaux<br />

du monde aŽronautique, a<br />

portŽ sur les aspects opŽrationnels<br />

de la sžretŽ dans les<br />

aŽroports et sur lÕorganisation<br />

des opŽrations de riposte<br />

et de sauvetage en cas de<br />

crise aŽroportuaire. cette rencontre<br />

a ŽtŽ marquŽe par une<br />

participation massive de responsables<br />

aŽroportuaires reprŽsentants<br />

19 pays.<br />

LÕinstitut de formation de<br />

lÕONDA a ŽtŽ dŽsignŽ officiellement<br />

comme centre de<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98<br />

6<br />

veulent un, mais plus tardivement.<br />

En AlgŽrie, le taux brut<br />

de la natalitŽ a diminuŽ de<br />

plus de 50 PC au cours des<br />

vingt cinq derni res annŽes.<br />

Le taux brut de mortalitŽ a<br />

quant ˆ lui diminuŽ de 60 %,<br />

passant de 32 pour 1000 dans<br />

les annŽes 1940 ˆ un peu plus<br />

de 6 pour 1000 en 1995. Les<br />

rŽsultats Ždifiants rŽalisŽs en<br />

Tunisie en font un pays mod<br />

le en mati re de planification<br />

familiale.<br />

Ces avancŽes ne peuvent<br />

tre consacrŽes quÕˆ travers<br />

de telles rencontres. Il sÕagit<br />

de mettre ˆ profit lÕexpŽrience<br />

des autres et de renforcer<br />

les campagnes de sensibilisation,<br />

dÕouvrir les politiques<br />

nationales sur leur<br />

environnement rŽgional et<br />

international et de promouvoir<br />

la place de la femme au<br />

sein de la sociŽtŽ.<br />

Des actions dŽjˆ initiŽes ˆ<br />

des degrŽs divers dans les<br />

pays maghrŽbins, auxquelles<br />

ce congr s donnera un sŽrieux<br />

coup de pouce.<br />

Au delˆ de ce th me principal,<br />

cette rencontre a permis<br />

de traiter, ˆ travers des<br />

sŽances thŽmatiques, des<br />

questions relatives ˆ lÕhygi<br />

ne alimentaire, au syndrome<br />

inflammatoire, aux tumeurs<br />

osseuses malignes primitives,<br />

au reflux gastro-<br />

Ïsophagien et aux applications<br />

cliniques de la vitamine<br />

D. ❏<br />

K.B.B.<br />

formation du Fonds ACI, en<br />

raison du potentiel pŽdagogique<br />

important de lÕoffice<br />

et de la renommŽe que<br />

lÕONDA a acquise aupr s de<br />

la communautŽ aŽroportuaire<br />

internationale. LÕoffice se<br />

retrouve donc en position<br />

dÕinterface pour le renforcement<br />

du partenariat inter-aeroports<br />

et de la coopŽration<br />

nord-sud en mati re aŽroportuaire.<br />

Cette rencontre<br />

vient conforter la position de<br />

lÕoffice en tant que vecteur<br />

de dŽveloppement du secteur<br />

aŽronautique.❏ I.N.


COOPƒRATION<br />

Le <strong>Maroc</strong> et le Portugal actualisent des liens sŽculaires<br />

COOPƒRATION EXEMPLAIRE<br />

En recevant le PrŽsident du Portugal, Jorge Sampa•o,<br />

S.M. le Roi a appelŽ ˆ une coopŽration qui rŽpond<br />

non seulement aux intŽr ts Žconomiques bien compris<br />

des pays des deux rives de la MŽditerranŽe,<br />

mais traduit Çleur prŽoccupation communeÈ en mati<br />

re de sŽcuritŽ. Une coopŽration qui ne saurait<br />

sÕaccommoder, a ajoutŽ le Souverain, ÇdÕune Europe<br />

Vu sur une carte, le Portugal<br />

ne renvoie pas ˆ sa prodigieuse<br />

histoire. On imagine<br />

ˆ peine quÕun pays de cette taille, par<br />

la superficie et la population, ait pu<br />

jouer un rle aussi dŽterminant dans<br />

Par Abdellatif MANSOUR<br />

lÕhistoire universelle. En rejoignant<br />

lÕautre rive de lÕAtlantique, en<br />

contournant le Cap de Bonne<br />

EspŽrance, ses explorateurs-navigateurs<br />

du XV et XVI me si cle, ont<br />

Žlargi les espaces connus. Une originalitŽ<br />

que S.M. le Roi nÕa pas manquŽ<br />

de relever, lors du d”ner offert en<br />

lÕhonneur de son hte, le PrŽsident<br />

Jorge Sampa•o. Citant le po te<br />

Fernando Pesoa, le Souverain a parlŽ<br />

du myst re des peuples portugais<br />

et marocain, de leur gŽnie crŽateur<br />

et de la richesse de leur civilisation.<br />

Epaisseur historique<br />

CÕest dans cette Žpaisseur historique<br />

que le Portugal a trouvŽ du rŽpondant<br />

et de lÕŽnergie pour relever<br />

le dŽfi de la mise ˆ niveau avec le<br />

reste de lÕEurope. En deux dŽcennies,<br />

le Portugal a en effet rŽussi sa<br />

transition dŽmocratique et amorcŽ,<br />

avec succ s, son dŽcolage Žconomique<br />

et social.<br />

Une rŽussite que le Souverain a<br />

saluŽ comme une performance, un<br />

mod le, une rŽfŽrence exemplaire,<br />

permettant ˆ ce pays ibŽrique de Çretrouver,<br />

ˆ lÕhorizon du millŽnaire<br />

naissant, sa place dÕacteur majeur<br />

et incontournable de lÕEurope du<br />

SudÈ.<br />

Juste apprŽciation dÕune expŽrience<br />

qui, ˆ la diffŽrence de celle des<br />

dragons dÕAsie du sud-est, en perpŽtuelle<br />

Žquilibre instable, sÕest donnŽe<br />

les moyens de se perfectionner<br />

dans la quiŽtude et la stabilitŽ.<br />

Ce sont tous ces atouts qui ont<br />

permis au Portugal de rŽussir deux<br />

examens de passage dŽcisifs : lÕadhŽsion<br />

ˆ la communautŽ Žconomique<br />

europŽenne, en 1986, et la rŽcente<br />

qualification, parmi un lot de onze<br />

pays, ˆ lÕEuro.<br />

En embo”tant le pas aux pays de<br />

lÕUE, le Portugal nÕa pas seulement<br />

rattrapŽ son retard, il a m me pu rŽussir<br />

les conditions dÕŽligibilitŽ ˆ la<br />

monnaie unique europŽenne. Citant<br />

des indices de croissance souvent supŽrieurs<br />

ˆ ceux des pays les plus industrialisŽs<br />

de lÕUE, le Souverain a<br />

rendu hommage ˆ cette volontŽ commune<br />

des dirigeants et du peuple portugais,<br />

de se hisser au niveau des<br />

autres nations europŽennes. Une volontŽ<br />

affirmŽe et des rŽsultats concrets<br />

rŽcompensŽs par le choix de Lisbonne<br />

pour abriter lÕexposition universelle-1998.<br />

Un signe de reconnaissance.<br />

La proximitŽ gŽographique, les<br />

liens sŽculaires Çque les vicissitudes<br />

de lÕhistoire nÕont ni altŽrŽ, ni affaibliÈ,<br />

la position ÇgŽopolitique dÕune<br />

importance majeure pour la sŽcuritŽ<br />

en MŽditerranŽeÈ, tout concourt ˆ<br />

faire du <strong>Maroc</strong> et du Portugal, deux<br />

partenaires privilŽgiŽs, a encore rappelŽ<br />

S.M. le Roi.<br />

CoopŽration exemplaire<br />

Depuis la visite royale au Portugal,<br />

en 1993, et le traitŽ dÕamitiŽ signŽ en<br />

1994, ce partenariat a acquis une vitesse<br />

de croisi re satisfaisante pour<br />

les deux pays. RŽunions ponctuelles<br />

des commissions spŽcialisŽes, visites<br />

rŽguli res des ministres portugais et<br />

marocains, une coopŽration Žconomique<br />

et commerciale qui est allŽ<br />

sÕamplifiant et se diversifiant, aboutissant<br />

ˆ un accroissement de 100%<br />

des Žchanges bilatŽraux, durant les<br />

cinq derni res annŽes. Satisfaisant<br />

mais pas optimal, a remarquŽ le<br />

Souverain, car le potentiel des deux<br />

partenaires permet dÕ tre encore plus<br />

ambitieux.<br />

Il nÕen reste pas moins que<br />

lÕEurope devrait trouver mati re ˆ<br />

enseignement dans la coopŽration<br />

fermŽe sur elle-m me, une Europe qui ne serait pas<br />

un espace de solidaritŽ et dÕouverture sur ses voisins<br />

immŽdiats, une Europe qui tarderait ˆ traduire<br />

en actes concrets, la dŽclaration dÕintention adoptŽe<br />

ˆ Barcelone en 1995 et dont les bases et les principes<br />

avaient ŽtŽ posŽs par le sommet EuropŽen<br />

de Lisbonne, quelques mois pluttÈ.<br />

¥ SM le Roi Hassan II accueillant le PrŽsident Jorge Sampa•o.<br />

Luso-marocaine. Une coopŽration<br />

telle quÕelle devrait tre. Une coopŽration<br />

qui donne ˆ lÕEurope des opportunitŽs<br />

aussi rŽelles que salutaires,<br />

dÕouverture sur sa profondeur mŽridionale.<br />

Une coopŽration qui rŽpond non<br />

seulement aux intŽ-<br />

r ts Žconomiques<br />

bien compris des<br />

pays des deux rives<br />

de la MŽditerranŽe,<br />

mais traduit Çleur<br />

prŽoccupation communeÈ<br />

en mati re<br />

de sŽcuritŽ.<br />

Bref, une coopŽration<br />

qui ne saurait<br />

sÕaccommoder, a<br />

ajoutŽ le Souverain,<br />

ÇdÕune Europe fermŽe<br />

sur elle-m me,<br />

une Europe qui ne<br />

serait pas un espace<br />

de solidaritŽ et dÕouverture<br />

sur ses voisins<br />

immŽdiats, une<br />

Europe qui tarderait<br />

ˆ traduire en actes<br />

concrets, la dŽclaration<br />

dÕintention<br />

adoptŽe ˆ Barcelone<br />

en 1995 et dont les<br />

bases et les principes<br />

avaient ŽtŽ posŽs par<br />

le sommet EuropŽen<br />

©DR<br />

Nom, prŽnom :<br />

Adresse :<br />

7<br />

de Lisbonne, quelques mois pluttÈ.<br />

Si les nouveaux outils de communication<br />

ont rŽduit les distances,<br />

la technologie militaire, captŽe par<br />

les politiques bellicistes, a, elle, Žlargi<br />

lÕonde de choc des folies hegemonistes<br />

et guerri res.<br />

La menace israŽlienne<br />

La MŽditerranŽe, dans sa partie<br />

orientale, en est lÕillustration dramatique.<br />

Au Moyen-Orient, Isra‘l, sous<br />

la conduite dŽraisonnable, irrationnelle<br />

et dangereusement aventureuse<br />

de Benjamin Netanyahou, continue<br />

ˆ faire peser de sŽrieuses menaces<br />

sur la paix et la stabilitŽ dans<br />

cette rŽgion. Un sujet qui a constituŽ<br />

une constante et un domaine dÕimplication<br />

active et permanente du<br />

<strong>Maroc</strong>, gr‰ce ˆ lÕengagement personnel<br />

de S.M. le Roi<br />

Aussi, le Souverain a-t-il profitŽ de<br />

la visite du PrŽsident portugais, pour<br />

appeler le gouvernement israŽlien ˆ<br />

respecter la lettre et lÕesprit des accords<br />

de Madrid, dÕOslo et<br />

deWashington, ainsi que les rŽsolutions<br />

242 et 338 du Conseil de<br />

SŽcuritŽ qui consacrent le principe<br />

de la terre contre la paix.<br />

ÇIl y a des reniements qui sont inacceptables<br />

et il appartient ˆ la communautŽ<br />

internationale de tout mettre<br />

en Ïuvre pour sauver la paixÈ, a<br />

conclu S.M. le Roi sur cette question.❏<br />

Je m'abonne à<br />

<strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong> <strong>MAROC</strong><br />

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<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


COUVERTURE<br />

50 me anniversaire du Syst me commercial multilatŽral<br />

<strong>LE</strong> CLUB<br />

SE RENFORCE<br />

Alors que le 21 me si cle sÕapproche ˆ grands pas,<br />

les membres de lÕOrganisation mondiale du commerce<br />

qui a tenu sa seconde session ministŽrielle<br />

les 18 et 20 mai dernier ˆ Gen ve, restent divisŽs sur<br />

lÕopportunitŽ de lancer ou non un Çcycle du millŽ-<br />

Cinquante ans de libŽralisation<br />

du commerce<br />

mondial ont<br />

montrŽ les avantages du syst<br />

me commercial multilatŽral<br />

et surtout permis ˆ lÕOMC<br />

de forger sa crŽdibilitŽ.<br />

Par Seddik MOUAFFAK<br />

Depuis la mise en place<br />

de lÕOMC, suite aux accords<br />

de Marrakech dÕavril 1994,<br />

de nouveaux pays ont fait acte<br />

de candidature et se sont<br />

ajoutŽs ˆ ceux qui souhaitaient<br />

dŽjˆ rejoindre le GATT.<br />

Pour les pays en dŽveloppement,<br />

lÕappartenance ˆ lÕorganisation<br />

constitue ˆ la fois<br />

un engagement fort dans le<br />

processus de libŽralisation et<br />

offre certaines garanties<br />

contre les mesures protectionnistes.<br />

Pour les pays dŽjˆ<br />

membres de lÕOMC, lÕŽlargissement<br />

du club est un facteur<br />

de stabilisation et de<br />

croissance des Žchanges internationaux.<br />

LÕOMC a commencŽ ses<br />

activitŽs le premier janvier<br />

1995. Cette institution est<br />

chargŽe non seulement de<br />

lÕapplication des accords acquis<br />

ˆ lÕissue du cycle<br />

dÕUruguay, mais aussi de la<br />

poursuite des nŽgociations<br />

dans certains secteurs, notamment,<br />

celui des services.<br />

DÕautres th mes tels que lÕenvironnement,lÕinvestissement,<br />

les normes de travail,<br />

la concurrence font lÕobjet<br />

dÕune rŽflexion approfondie<br />

dans le cadre de comitŽs de<br />

travail. Les statuts de lÕOMC<br />

prŽvoient une confŽrence ministŽrielle<br />

composŽe de reprŽsentants<br />

de tous les<br />

membres qui se rŽunissent au<br />

moins une fois tous les deux<br />

ans. Cette confŽrence est habilitŽe<br />

ˆ prendre des dŽcisions<br />

sur toutes les questions relevant<br />

de tout accord commercial<br />

multilatŽral, si un<br />

membre en fait la demande.<br />

La premi re confŽrence<br />

sÕest tenue ˆ Singapour du 9<br />

au 13 dŽcembre 1996.<br />

Le seul accord significatif<br />

obtenu ˆ Singapour<br />

concerne la dŽclaration sur le<br />

commerce des produits des<br />

technologies de lÕinformation<br />

(A.T.I.). Encore celui-ci a-til<br />

ŽtŽ convenu sous la condition<br />

que les pays participants,<br />

et liŽs ˆ la clause de la nation<br />

la plus favorisŽe, reprŽsentent<br />

90% du commerce mondial.<br />

LÕOMC peut sÕenorgueillir<br />

dÕun bilan positif avec<br />

deux autres accords: lÕaccord<br />

sur les tŽlŽcommunications<br />

de base obtenu en fŽvrier<br />

1997, et en dŽcembre,<br />

quelque 70 membres de cette<br />

nouvelle institution ont acceptŽ<br />

dÕouvrir leur secteur<br />

des services financiers.<br />

Alors que le 21 me si cle<br />

sÕapproche ˆ grands pas, les<br />

membres de lÕOrganisation<br />

mondiale du commerce qui<br />

a tenu sa seconde session ministŽrielle<br />

les 18 et 20 mai<br />

dernier ˆ Gen ve, restent divisŽs<br />

sur lÕopportunitŽ de lancer<br />

ou non un Çcycle du millŽnaireÈ<br />

de nŽgociations commerciales<br />

mondiales.<br />

Le cycle de lÕUruguay<br />

contenait dŽjˆ des engagements<br />

pour que de nouvelles<br />

discussions sÕengagent en<br />

1999 sur lÕagriculture, un terrain<br />

vierge pour les 132 pays<br />

membres. Le Çprogramme<br />

incorporŽÈ, dŽcoulant de ce<br />

cycle, prŽvoyait aussi que des<br />

nŽgociations sÕengagent au<br />

plus tard en lÕan 2000 sur un<br />

large Žventail de services, et<br />

quÕelles incluent des domaines<br />

tels que les subventions<br />

et les sauvegardes.<br />

Mais une controverse<br />

amŽricano-europŽenne mžrit<br />

sur le point de savoir si<br />

tout cela doit tre combinŽ<br />

en un seul paquet global, incorporant<br />

de surcro”t de nouvelles<br />

questions, ou sÕil faut<br />

procŽder par secteurs. Le<br />

PrŽsident Clinton sÕest prononcŽ,<br />

dans son discours du<br />

lundi dernier, en faveur dÕune<br />

nouvelle sŽrie de nŽgociations<br />

par secteur, contraire-<br />

naireÈ de nŽgociations commerciales mondiales.<br />

Le cycle de lÕUruguay contenait dŽjˆ des engagements<br />

pour que de nouvelles discussions sÕengagent<br />

en 1999 sur lÕagriculture, un terrain vierge pour<br />

les 132 pays membres.<br />

ment ˆ lÕUnion EuropŽenne<br />

qui souhaiterait les regrouper,<br />

comme dans le cycle de<br />

lÕUruguay. Pour une fois, les<br />

ƒtats-Unis et la plupart des<br />

pays en dŽveloppement sont<br />

sur la m me longueur<br />

dÕondes. Ni les uns, ni les<br />

autres ne veulent dÕun cycle<br />

gŽnŽral de nŽgociations et ce,<br />

pour des raisons diffŽrentes.<br />

Washington craint quÕune<br />

approche du style Çrien nÕest<br />

convenu tant que tout nÕest<br />

pas convenuÈ ne tra”ne durant<br />

des annŽes et ne soit prise<br />

de vitesse par la rapide progression<br />

de technologies ˆ<br />

fort impact. Quant aux pays<br />

en dŽveloppement, Çils ne<br />

sont pas ˆ lÕaise avec un nou-<br />

veau mets sur leur assiette,<br />

alors quÕil y a encore tant de<br />

choses ˆ digŽrerÈ. Ils ont dŽjˆ<br />

fort ˆ faire pour appliquer<br />

les accords signŽs.<br />

La deuxi me confŽrence<br />

ministŽrielle nÕa pas tranchŽ<br />

dŽfinitivement cette controverse.<br />

Le communiquŽ final,<br />

diffusŽ ˆ lÕissue de trois jours<br />

de rencontres ˆ Gen ve, reste<br />

flou sur lÕŽtendue et le calendrier<br />

des futures nŽgociations.<br />

Il parle, cependant, de<br />

Çpoursuite de la libŽralisation<br />

sur une base suffisamment<br />

large pour rŽpondre ˆ<br />

lÕŽventail des intŽr ts et prŽoccupations<br />

de tous les<br />

membresÈ de lÕOMC. La dŽclaration<br />

ministŽrielle rap-<br />

8<br />

pelle seulement quÕÇun processus<br />

sera lancŽ par le<br />

conseil gŽnŽral de lÕOMC<br />

afin de prŽparer des recommandations<br />

sur le programme<br />

futur de lÕOMCÈ.<br />

Lesquelles recommandations<br />

devront permettre Çde<br />

prendre des dŽcisions ˆ la<br />

troisi me session de la confŽrence<br />

ministŽrielleÈ, qui se<br />

tiendra aux Etats-Unis ˆ une<br />

date encore ˆ prŽciser.<br />

Probablement au 4 me trimestre<br />

de 1999.<br />

ConfŽrence qui sera appelŽe<br />

ˆ lancer les derni res<br />

nŽgociations du si cle. Selon<br />

le directeur gŽnŽral de<br />

lÕOMC, Renato Ruggiero,<br />

Çtout reste ouvertÈ.❏<br />

OFFICE NATIONAL DE LÕEAU POTAB<strong>LE</strong> (ONEP)<br />

DIRECTION DE LÕƒQUIPEMENT<br />

APPEL DÕOFFRES N¡9DEQ/98<br />

Dans le cadre de lÕalimentation en eau potable du centre de Rislane (Province de<br />

Berkane), lÕOffice National de lÕEau Potable (ONEP) lance le prŽsent appel<br />

dÕoffres pour lÕextention du rŽseau de distribution sur une longueur de 3.600<br />

ml de diam tre variant entre 50 et 90 mm, la rŽalisation dÕune conduite<br />

dÕadduction sur une longueur de 300 ml de diam tre 110 mm et le<br />

renouvellement de 100 branchements.<br />

Le financement du projet sÕinscrit dans le cadre de la convention de pr t entre<br />

lÕONEP et la Caisse Fran aise de DŽveloppement (CFD).<br />

Les biens et services, objets du prŽsent appel dÕoffres doivent tre dÕorigine<br />

<strong>Maroc</strong>aine ou Fran aise.<br />

Le dŽlai dÕexŽcution des travaux ne doit pas dŽpasser Six (06) mois.<br />

Le dossier de consultation est ˆ retirer contre paiement, de la somme de cent<br />

dirhams (100,00 dh) aux adresses suivantes:<br />

- Direction de lÕƒquipement de lÕONEP<br />

Quartier Administratif Rabat (<strong>Maroc</strong>)<br />

- Bureau dÕOrdre de la Direction GŽnŽrale de lÕONEP<br />

6, Bis, Rue Patrice Lumumba, Rabat (<strong>Maroc</strong>)<br />

- Direction RŽgionale de lÕOriental<br />

Place de lÕUnitŽ Africaine Oujda.<br />

Le montant du cautionnement provisoire est fixŽ ˆ quinze Mille dirhams<br />

(15.000,00 dh).<br />

Les offres Žtablies et prŽsentŽes conformŽment aux dispositions du dossier de<br />

consultation doivent parvenir ˆ Monsieur le Directeur GŽnŽral de lÕONEP 6 bis,<br />

Rue Patrice Lumumba - Rabat, au plus tard le Mercredi 01 juillet 1998 avant 11<br />

heures (heure locale).<br />

LÕattention des concurrents est attirŽe sur le fait que les clauses du r glement de la<br />

consultation doivent tre respectŽes, toute offre ne respectent pas lÕune de ces<br />

clauses sera rejetŽe.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98


COUVERTURE<br />

S.A.R le Prince HŽritier Sidi Mohammed au 50 me anniversaire de lÕOMC<br />

<strong>LE</strong> <strong>MAROC</strong><br />

<strong>SANS</strong> COMP<strong>LE</strong>XE<br />

Les Accords de lÕOMC sont le fondement du syst me<br />

commercial multilatŽral: non-discrimination, libŽralisation<br />

du commerce, prŽvisibilitŽ des politiques, encouragement<br />

de la concurrence, et dispositions spŽciales<br />

en faveur des pays les moins avancŽs. Catalogue<br />

Gen ve 1998. Apr s<br />

La Havane en 1947,<br />

Punta Del Este en<br />

1986, en passant par<br />

Marrakech en 1994. Quatre<br />

Žtapes dans lÕeffort dÕhar-<br />

Par Amale SAMIE<br />

monisation du commerce international,<br />

de son humanisation,<br />

et de la gŽnŽralisation<br />

des valeurs des Žquilibres et<br />

de lÕŽquitŽ.<br />

Gen ve: ÇUne Žtape dŽcisive<br />

dans la construction<br />

encore inachevŽe, dÕune<br />

CommunautŽ des Nations,<br />

dŽsireuse de faire prŽvaloir<br />

le Droit sur les attributs de la<br />

patienceÈ. Ce 19 mai 1998, ˆ<br />

Gen ve ˆ lÕoccasion du<br />

50 me anniversaire de<br />

lÕOMC et de la II me<br />

Commission interministŽrielle<br />

des ƒtats membres,<br />

S.A.R le Prince HŽritier Sidi<br />

Mohammed a abordŽ dÕemblŽe<br />

les enjeux rŽels pour un<br />

organisme planŽtaire de cette<br />

importance.<br />

LÕOrganisation mondiale<br />

du commerce (OMC) est le<br />

seul organisme international<br />

qui sÕoccupe des r gles rŽgissant<br />

le commerce entre les<br />

pays, et les Accords de<br />

lÕOMC, nŽgociŽs et signŽs<br />

par 132 pays ou membres,<br />

constituent bien plus que des<br />

r gles juridiques de base du<br />

commerce international.<br />

Ouverture obligŽe<br />

La mutation ˆ laquelle le<br />

<strong>Maroc</strong> est associŽ aura ˆ faire<br />

prŽvaloir les valeurs de solidaritŽ<br />

et les obligations de<br />

lÕouverture, sur les tentations<br />

de lÕunilatŽralisme et de la<br />

raison du plus fort. Telle est<br />

la position du <strong>Maroc</strong>, telle<br />

quÕelle a ŽtŽ exprimŽe dans le<br />

discours du Prince HŽritier<br />

Sidi Mohammed, cÕest la position<br />

de la fermetŽ, bien sžr,<br />

mais cÕest surtout la voix du<br />

bon sens dans un monde o<br />

les dŽsŽquilibres entre nations<br />

sÕaccentuent et o lÕon serait<br />

plus fondŽ de parler<br />

dÕŽchanges inŽgaux que de<br />

partenariat.<br />

Le leadership Žconomique<br />

mondial nÕest pas une vue de<br />

lÕesprit. Le G7, et sur un autre<br />

registre le G8, ne sont pas des<br />

instances formelles destinŽes<br />

ˆ moudre des idŽes gŽnŽreuses.<br />

Ë la force Žconomique<br />

et financi re correspond<br />

une puissance politique<br />

aux mobiles tr s concrets qui<br />

laissent peu de place ˆ lÕuniversalisme.<br />

Les pays les plus<br />

avancŽs ont soudain dŽcouvert,<br />

notamment avec la crise<br />

mexicaine de 1995, puis<br />

lÕavalanche de catastrophes<br />

financi res chez les Çdragons<br />

asiatiquesÈ, quÕil y a des impondŽrables<br />

et des mŽcanismes<br />

que m me leur puissance<br />

ne parvient pas encore<br />

ˆ ma”triser; ils peuvent Žbranler<br />

les fondements m me de<br />

la finance et du commerce<br />

internationaux.<br />

La crŽation de lÕOMC, en<br />

1995, a marquŽ la plus grande<br />

rŽforme du commerce international<br />

depuis 1948, puisquÕil<br />

prenait le relais de<br />

lÕUruguay Round et du<br />

GATT. Car, d s le dŽbut des<br />

annŽes 80, une rŽvision du<br />

syst me commercial international<br />

Žtait devenue nŽcessaire.<br />

Dans les domaines prioritaires<br />

qui rel vent de la<br />

compŽtence de lÕOMC, la<br />

participation accrue des pays<br />

en dŽveloppement au syst -<br />

me commercial et lÕamŽlioration<br />

de leur situation passe<br />

nŽcessairement par la coopŽration<br />

technique. ÇUn univers...<br />

o lÕaccŽlŽration de<br />

lÕinnovation dans les technologies<br />

de lÕinformation va<br />

donner au village planŽtaire,<br />

celui des hommes, des<br />

Žchanges et du savoir, une<br />

rŽalitŽ irrŽpressibleÈ. CÕest<br />

lˆ une exigence dÕŽquitŽ vŽritable<br />

qui ne se satisfera pas<br />

de bonnes intentions ou de<br />

dŽclarations lŽnifiantes, selon<br />

S.A.R le Prince HŽritier<br />

Sidi Mohammed. Car pour<br />

le <strong>Maroc</strong>, dans un monde o<br />

lÕextr me richesse et lÕextr -<br />

me pauvretŽ se ctoient et se<br />

regardent encore tous les<br />

jours par Žcrans de tŽlŽvision<br />

interposŽs, ÇIl nous faut donc<br />

prendre la juste mesure de<br />

de vÏux pieux ou volontŽ sinc re de rŽŽquilibrer les rapports<br />

commerciaux entre les nations? Le <strong>Maroc</strong>, par la<br />

voix de S.A.R le Prince HŽritier Sidi Mohammed, a marquŽ<br />

ˆ la fois sa circonspection mais aussi sa confiance<br />

en son propre potentiel.<br />

¥ S.A.R le Prince HŽritier Sidi Mohammed.<br />

cette rŽalitŽ et des dŽsŽquilibres<br />

qui demeurent car .... il<br />

nÕen demeure pas moins<br />

quÕune frange importante de<br />

la population mondiale est<br />

encore exclue des bŽnŽfices<br />

de la prospŽritŽ retrouvŽe et<br />

des progr s accomplisÈ, disait<br />

encore le Prince HŽritier<br />

dans son discours.<br />

En effet, de quelle justice<br />

Žconomique peut-on rŽellement<br />

parler lorsque lÕon sait<br />

que le Produit intŽrieur brut<br />

par personne dans les pays<br />

du G8, est 40 fois plus important<br />

que celui de la<br />

moyenne des habitants des<br />

pays les plus pauvres de la<br />

Plan te?<br />

Il nÕest pas permis, d s<br />

lors de lever toute la suspicion<br />

sur les mobiles qui animent<br />

les grandes puissances.<br />

Peut- tre avons-nous affaire<br />

au plus solide pragmatisme<br />

qui puisse tre imaginŽ.<br />

La descente aux enfers des<br />

pays qui ont pratiquement ratŽ<br />

le train du dŽveloppement<br />

sÕaccompagne dÕune thŽsaurisation<br />

effrŽnŽe dans les pays<br />

les plus riches et de mouvements<br />

aussi massifs que virtuels<br />

dÕargent fictif. Car, en<br />

dŽfinitive, o se trouvent ces<br />

10 000 milliards dont le sort<br />

se dŽcidait ˆ Gen ve?<br />

IntŽgration<br />

La paupŽrisation vertigineuse<br />

de la ÇpŽriphŽrieÈ menace<br />

la paix du ÇcentreÈ.<br />

Quatre milliard dÕ tres humains<br />

nÕont que lÕaviditŽ de<br />

leurs yeux pour apprŽcier Çle<br />

progr s gŽnŽral dans le bientre<br />

de lÕhumanitŽÈ.<br />

ÇConvenons-en, le projet<br />

global...de notre syst me<br />

continue dÕ tre fragilisŽ par<br />

le sort de ces centaines de<br />

millions de personnes [qui]<br />

nÕaccepteront pas indŽfiniment<br />

de rester ˆ lÕŽcart du<br />

grand mouvement de prospŽritŽ<br />

et de progr s qui entra”ne<br />

la partie dŽveloppŽe<br />

de notre MondeÈ.<br />

S.A.R le Prince HŽritier<br />

Sidi Mohammed rappelle ici<br />

ce que Sa MajestŽ le Roi<br />

Hassan II avait soulignŽ dans<br />

son discours de clture devant<br />

la Premi re confŽrence<br />

interministŽrielle de<br />

Marrakech en avril 1994. Le<br />

souci du Souverain Žtait que<br />

le travail dÕintŽgration plus<br />

Žquitable des pays du Sud soit<br />

enfin engagŽ concr tement.<br />

Chez les pays qui gou-<br />

©DR<br />

9<br />

vernent directement ou indirectement<br />

le monde, qui en<br />

g rent les richesses ou les font<br />

gŽrer par des ÇacteursÈ peu<br />

regardants sur lÕautonomie<br />

Žconomique de leur pays,<br />

lÕenfer est pavŽ de bonnes intentions.<br />

Celles qui naissent<br />

de la puissance et de lÕhŽgŽmonie<br />

sont vouŽes aux avortements.<br />

Selon lÕOMC, du point de<br />

vue Žconomique, la justification<br />

dÕun syst me commercial<br />

ouvert fondŽ sur des<br />

r gles convenues au niveau<br />

multilatŽral est fort simple et<br />

rel ve essentiellement du bon<br />

sens commercial. Cela a le<br />

mŽrite dÕ tre clair : et le bon<br />

sens commercial est opŽrationnel.<br />

Mais Çle protectionnisme<br />

est ˆ lÕorigine dÕentreprises<br />

hypertrophiŽes et<br />

inefficaces et il peut, en dŽfinitive,<br />

provoquer fermetures<br />

dÕusines et pertes dÕemplois.<br />

LÕun des objectifs de<br />

lÕOMC est de rŽduire le protectionnismeÈ.<br />

CÕest donc<br />

que le libre-Žchange doit prŽvaloir<br />

dans les choix Žconomiques<br />

de tous.<br />

Mais peut-on raisonnablement<br />

le ressentir ainsi<br />

lorsque les nŽgociations avec<br />

nos partenaires naturels ou<br />

immŽdiats patinent et voient<br />

ressortir la m me ancienne:<br />

ÇNous devons aussi tenir<br />

compte de nos producteurs,<br />

de nos exportateurs, de nos<br />

normes de qualitŽs et de notre<br />

calendrierÈ.<br />

Voilˆ o le <strong>Maroc</strong>, par la<br />

voix de S.A.R le Prince<br />

HŽritier, a tenu ˆ clarifier son<br />

point de vue: ÇEn renon ant<br />

au confort douillet, mais prŽcaire<br />

et limitŽ, des prŽfŽrences<br />

unilatŽrales et en optant<br />

pour des prŽfŽrences rŽciproques,<br />

pour b‰tir un nouveau<br />

partenariat avec<br />

lÕEurope, le <strong>Maroc</strong> nÕa pas<br />

choisi la facilitŽ. Mais les rŽsultats<br />

que nous escomptons<br />

nÕen seront que plus substantiels<br />

et plus pŽrennesÈ.<br />

Abolition du protectionnisme,<br />

prise en compte des<br />

attentes des pays dŽfavorisŽs,<br />

libre-Žchange; reste ˆ savoir<br />

quand.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 324 - Du 23 au 29 mai 98

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