Untitled - Bibliothèque Calvet

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L X X X V I I I INTRODUCTION. III Le 25juillet 1810, mourait à Avignon le D r François Calvet 1 . Esprit-Claude- Son dernier testament olographe, en date du 10 janvier précédent, contenait les dispositions suivantes : Appelé par goût à l'étude et au célibat, je m'étois proposé, dès l'âqe" de qumze ans, d'établir à perpétuité une bibliothèque publique dans ma Patrie, qui en manquoit; je le fis même lorsque mon âge m'eut permis de tester. Le gouvernement, ami des lettres, sentoit depuis longtemps l'utilité de cette institution; aussi, sans se douter de mon idée, il s'en est enfin occupe pour les principales villes de l'État. Celle d'Avignon étoit une des mieux pourvues de livres, à cause des nombreuses bibliothèques de religieux et de séminaires supprimés; on en a iorme une immense et monstrueuse collection. Mais celle Bibliothèque ne pouvant être de long-temps en exercice par divers obstacles, je lèque laisse et donne à cette dite ville d'Avignon ma bibliothèque, pour la rendre publique avec ses manuscrits, auxquels j'ose associer mes propres manuscrits autographes en s,x volumes in-folio, à demi reliés, et j'y joins tous les manu- scrits m-i» ou in-8» brochés ou prêts à l'être, au nombre d'une trentaine de volumes de lettres que j'ai conservées, de savants et de personnages con- sidérables, défendant néanmoins que les lectures nuisent aux études et tra- vaux militaires, sous la condition expresse que les livres et manuscrits de ma collection ne seront que pour ma bibliothèque et jamais confondus et mêles avec ceux de la bibliothèque établie par le Gouvernement, de laquelle .1 seroil bon de retrancher une grande partie des livres. Ma bibliothèque sera organisée en détail par huit citoyens, gens de lettres... -Mes cabinets de médailles en or, en argent et en bronze", soit antique* soit modernes... appartiendront à ma bibliothèque... Les monuinens antiques et modernes, de différentes matières, formes et grandeurs, nui sont dans mes cabinets, au nombre à ce que je crois d'environ quatre mille (les médailles non comprises de douze mille à peu près), et en général tous les morceaux antiques, dont le catalogue est fait, à peu d'omissions près je me pla.s à les loger dans ma bibliothèque... Ces monumens n'entreront jamais, m dans l'ancienne Bibliothèque ni dans le cabinet d'ornithologie qui se forme actuellement. Ma nombreuse collection d'histoire naturelle appartiendra aussi à ma bibliothèque et y sera logée. Je lègue de même et laisse de même à ma bibliothèque : 1» mon buste de marbre... 2° un portrait en petit sur toile dans le costume actuel.. Consequemment à ces préliminaires, je répète ici clairement et forte- 'Sur ce personnage, cf. L.-H. Labande, Esprit Calvet et le Xl'IlI* siècle à Avignon, clans les Mémoires de l'Académie de Vaucluse, t. X, 1891, p. 249.

IXTRODUCTIOX. lxxxix ment que je laisse, lègue et donne à perpétuité à cette ville d'Avignon ma bibliothèque pour la tendre publique, ainsi que mes cabinets d'histoire naturelle et d'antiquités, sous la direction de huit hommes de lettres dont j'ai parlé. Et comme il est indispensable d'alimenter et d'enrichir surtout ma bibliothèque, je lègue, laisse et donne ù ladite ville pour celte destina- tion à perpétuité, ainsi que pour l'augmentation des cabinets, tous les biens qui seront détaillés après ces présentes 1 ... Ainsi donc Esprit Calvet voulait la fondation d'une biblio- thèque publique, distincte à jamais de la Bibliothèque déjà existante, qui recevrait comme ornements les différentes pièces de ses « cabinets » et qui s'enrichirait chaque année par les acquisitions faites au moyen des revenus laisses par lui. Bien que, par modestie, il ait défendu de prononcer jamais son nom « dans des inscriptions, affiches, journaux, gazettes, imprimés ou annonces quelconques avec indica- tion de ces dons », on s'empressa d'appliquer la dénomi- nation de Muséum ou de Musée Calvet à sa bibliothèque 2 . L'acceptation de ses dispositions testamentaires par la ville d'Avignon fut autorisée par décret impérial du 9 avril 1811 3 ; le 20 juillet suivant, eut lieu la première réunion des huit administrateurs voulus par lui; enfin, le 14 janvier 1814, Pierre-Bertrand Dejean fut choisi comme conserva- teur de ses collections. Cette seconde bibliothèque était loin d'avoir l'importance de celle dont jouissait déjà la ville; le catalogue en avait été dressé par Esprit Calvet lui-même; il accuse 1,382 ouvrages imprimés, sans compter quelques volumes acquis depuis sa confection, et n'indique que trois manuscrits : le Lactance (n° 233? actuel), le « Liber solilo- quiorum sancti Isidori et expositio regulae beati Augustini » 1 Le testament de Calvet a été publié pour la première fois, en brochure sépa- rée, à Avignon, chez Laurent Aubanel, en 1817, et pour la dernière fois dans les Documents divers sur le Musée-Calvet d'Avignon, p. 1. 8 II est à remarquer que Calvet n'a pas prononcé une seule fois dans son testa- ment le nom de Musée ou de Muséum. C'est une bibliothèque et pas autre chose qu'il voulait établir. 3 Documents divers sur le Musée-Calvet d'Avignon, p. 29.

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ment que je laisse, lègue et donne à perpétuité à cette ville d'Avignon ma<br />

bibliothèque pour la tendre publique, ainsi que mes cabinets d'histoire<br />

naturelle et d'antiquités, sous la direction de huit hommes de lettres dont<br />

j'ai parlé. Et comme il est indispensable d'alimenter et d'enrichir surtout<br />

ma bibliothèque, je lègue, laisse et donne ù ladite ville pour celte destina-<br />

tion à perpétuité, ainsi que pour l'augmentation des cabinets, tous les biens<br />

qui seront détaillés après ces présentes 1 ...<br />

Ainsi donc Esprit <strong>Calvet</strong> voulait la fondation d'une biblio-<br />

thèque publique, distincte à jamais de la <strong>Bibliothèque</strong> déjà<br />

existante, qui recevrait comme ornements les différentes<br />

pièces de ses « cabinets » et qui s'enrichirait chaque année<br />

par les acquisitions faites au moyen des revenus laisses<br />

par lui. Bien que, par modestie, il ait défendu de prononcer<br />

jamais son nom « dans des inscriptions, affiches, journaux,<br />

gazettes, imprimés ou annonces quelconques avec indica-<br />

tion de ces dons », on s'empressa d'appliquer la dénomi-<br />

nation de Muséum ou de Musée <strong>Calvet</strong> à sa bibliothèque 2 .<br />

L'acceptation de ses dispositions testamentaires par la<br />

ville d'Avignon fut autorisée par décret impérial du 9 avril<br />

1811 3<br />

; le 20 juillet suivant, eut lieu la première réunion<br />

des huit administrateurs voulus par lui; enfin, le 14 janvier<br />

1814, Pierre-Bertrand Dejean fut choisi comme conserva-<br />

teur de ses collections. Cette seconde bibliothèque était loin<br />

d'avoir l'importance de celle dont jouissait déjà la ville; le<br />

catalogue en avait été dressé par Esprit <strong>Calvet</strong> lui-même; il<br />

accuse 1,382 ouvrages imprimés, sans compter quelques<br />

volumes acquis depuis sa confection, et n'indique que trois<br />

manuscrits : le Lactance (n° 233? actuel), le « Liber solilo-<br />

quiorum sancti Isidori et expositio regulae beati Augustini »<br />

1 Le testament de <strong>Calvet</strong> a été publié pour la première fois, en brochure sépa-<br />

rée, à Avignon, chez Laurent Aubanel, en 1817, et pour la dernière fois dans les<br />

Documents divers sur le Musée-<strong>Calvet</strong> d'Avignon, p. 1.<br />

8 II est à remarquer que <strong>Calvet</strong> n'a pas prononcé une seule fois dans son testa-<br />

ment le nom de Musée ou de Muséum. C'est une bibliothèque et pas autre chose<br />

qu'il voulait établir.<br />

3 Documents divers sur le Musée-<strong>Calvet</strong> d'Avignon, p. 29.

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