Untitled - Bibliothèque Calvet

Untitled - Bibliothèque Calvet Untitled - Bibliothèque Calvet

bibliotheques.calvet.org
from bibliotheques.calvet.org More from this publisher
14.07.2013 Views

lxxvi IXTRODUCTION. nue depuis l'extinction des Thésan et des Ancezune, pour la plus ancienne du païs : le souverain venoit d'en décorer l'aîné du titre de prince; en fal- loit-il d'avantage pour qu'elle se ressentit plus que toute autre de la fureur d'une populace effrénée et sans doute sourdement excitée. L'hôtel de Caumont fut pillé' en 1793, les anciens titres furent brûlés, les meubles vendus, les tableaux enlevés, les livres dispersés, tout disparut, et ce n'est pas sans peine qu'on a recouvré, avec quelques autres effets, une partie des lettres manuscrites; mais la plupart de celles qui n'éloient pas reliées sont vraysemblablement perdues sans ressource, et même quelques recueils reliés au moins aussi précieux que les premiers; c'est dans ces volumes que se trouvoient malheureusement les lettres de M. le prince Ragotzi, l'abbé Bignon, Reaumur, Voltaire, le chevalier Vettori , florentin, l'évèque d'EIei- theropolis et de quelques autres; mes craintes sur la perte de ces derniers recueils sont d'autant plus fondées, qu'ils ont échappé à toutes mes re- cherches, ainsi qu'à celles de M. le chevalier Victor de Caumont, qui s'est généreusement empressé de me donner communication des lettres que j'ai transcrites. [Bibliothèque d'Avignon, ms. 2374, fol. 3 v .] Malgré Je rapport de Bondon et les résolutions prises en l'an III, les différentes collections qui composaient la Biblio- thèque d'Avignon restaient séparées et enfermées dans trois dépôts différents : à l'archevêché, dans le couvent des Célestins et dans la maison de Seytres-Caumont. Pourtant, depuis le 5 messidor an IV, les bâtiments de l'archevêché étaient vendus au sieur Duroure, qui devait entrer en pos- session après évacuation de l'immeuble. Mais les choses restèrent en cet état jusqu'en l'an XII : c'était en vain que le « conservateur du Muséum et du dépôt littéraire » d'Avi- gnon, tel était le titre officiel que portait le citoyen Meynet, demandait que tous les objets fussent réunis dans un même local, où ils seraient visités par le public, à des jours déter- minés; l'argent manquait pour réaliser ces desiderata et surtout pour remettre en état convenable les bâtiments de Saint-Martial. L'État résolut donc de donner à la ville d'Avignon la jouissance des Bibliothèque et Musée natio- naux, en même temps que de l'ancien couvent des Bénédic- tins. Cette jouissance, spécifiée dans la dépêche ministé-

IXTRODl'CTIOX. lxxvii rielle du 13 thermidor an XI, fut définitivement concédée par un arrêté du ministre Chaptal du 4 pluviôse an XII et par un arrêté du premier consul, en date du 7 du même mois. Le 20 ventôse suivant, le conseil municipal d'Avignon l'accepta et s'engagea à acquitter tous les frais d'installation et d'entretien du nouvel établissement. Dès lors, la réunion s'opéra très rapidement : le 28 prai- rial an XIII la Bibliothèque et le Alusée étaient transférés à Saint-Martial, et, le 22 thermidor suivant, Calvet, biblio- thécaire de la ville, pouvait écrire au préfet de Vaucluse que tous les livres de l'archevêché, jusqu'à la plus petite feuille, avaient été apportés dans le nouveau local. Plusieurs années furent consacrées au rangement des volumes et au cata- logue. Enfin, le 11 janvier 1810, le Ministre de l'intérieur donna l'accusé de réception des trois volumes du catalogue de la Bibliothèque; ce sont très probablement ceux qui forment aujourd'hui les n 03 5285-5288 des nouvelles acqui- sitions du fonds français des manuscrits de la Bibliothèque nationale. Quand tout fut en ordre, une salle de lecture fut ouverte au public; dans une lettre du 24 décembre 1812, le bibliothécaire Calvet annonce qu'elle était fréquentée par une dizaine de personnes en moyenne chaque jour. La Bibliothèque d'Avignon, on le sait maintenant par tout ce qui précède, avait été formée principalement par les anciennes collections des établissements religieux. Un arrêté du représentant du peuple Goupilleau, en date du 18 brumaire an IV, avait bien ordonné que tous les livres existant dans les maisons nationales d'Apt, de l'Isle et du Thor fussent sans aucun délai transportés à la Bibliothèque de Vaucluse et chargé le citoyen Meynet d'y veiller; mais si quelques volumes de l'Isle et du Thor arrivèrent à la desti- nation voulue, il ne semble pas qu'il en soit venu un seul de la ville d'Apt.

lxxvi IXTRODUCTION.<br />

nue depuis l'extinction des Thésan et des Ancezune, pour la plus ancienne<br />

du païs : le souverain venoit d'en décorer l'aîné du titre de prince; en fal-<br />

loit-il d'avantage pour qu'elle se ressentit plus que toute autre de la fureur<br />

d'une populace effrénée et sans doute sourdement excitée. L'hôtel de Caumont<br />

fut pillé' en 1793, les anciens titres furent brûlés, les meubles vendus,<br />

les tableaux enlevés, les livres dispersés, tout disparut, et ce n'est pas sans<br />

peine qu'on a recouvré, avec quelques autres effets, une partie des lettres<br />

manuscrites; mais la plupart de celles qui n'éloient pas reliées sont vraysemblablement<br />

perdues sans ressource, et même quelques recueils reliés<br />

au moins aussi précieux que les premiers; c'est dans ces volumes que se<br />

trouvoient malheureusement les lettres de M. le prince Ragotzi, l'abbé<br />

Bignon, Reaumur, Voltaire, le chevalier Vettori , florentin, l'évèque d'EIei-<br />

theropolis et de quelques autres; mes craintes sur la perte de ces derniers<br />

recueils sont d'autant plus fondées, qu'ils ont échappé à toutes mes re-<br />

cherches, ainsi qu'à celles de M. le chevalier Victor de Caumont, qui s'est<br />

généreusement empressé de me donner communication des lettres que j'ai<br />

transcrites.<br />

[<strong>Bibliothèque</strong> d'Avignon, ms. 2374, fol. 3 v .]<br />

Malgré Je rapport de Bondon et les résolutions prises en<br />

l'an III, les différentes collections qui composaient la Biblio-<br />

thèque d'Avignon restaient séparées et enfermées dans<br />

trois dépôts différents : à l'archevêché, dans le couvent des<br />

Célestins et dans la maison de Seytres-Caumont. Pourtant,<br />

depuis le 5 messidor an IV, les bâtiments de l'archevêché<br />

étaient vendus au sieur Duroure, qui devait entrer en pos-<br />

session après évacuation de l'immeuble. Mais les choses<br />

restèrent en cet état jusqu'en l'an XII : c'était en vain que<br />

le « conservateur du Muséum et du dépôt littéraire » d'Avi-<br />

gnon, tel était le titre officiel que portait le citoyen Meynet,<br />

demandait que tous les objets fussent réunis dans un même<br />

local, où ils seraient visités par le public, à des jours déter-<br />

minés; l'argent manquait pour réaliser ces desiderata et<br />

surtout pour remettre en état convenable les bâtiments de<br />

Saint-Martial. L'État résolut donc de donner à la ville<br />

d'Avignon la jouissance des <strong>Bibliothèque</strong> et Musée natio-<br />

naux, en même temps que de l'ancien couvent des Bénédic-<br />

tins. Cette jouissance, spécifiée dans la dépêche ministé-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!