Untitled - Bibliothèque Calvet

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xxvi INTRODUCTION. Bibliothèque d'Avignon; plusieurs ont été écrits dans le couvent par ceux qui l'habitaient ou bien ont fait partie des archives mêmes des Célestins ; tels sont les n 08 223, 229, 271, 315, 348, 351, 352, 015, 627, 697, 957, 1321, 1323, 1363, 1438, 1753, 1754, 1755, 1870, 2782, 2885. Enfin, quelques autres ont pris place dans leur librairie, après avoir appartenu à des monastères du même Ordre : ils y ont sans doute été apportés par des religieux, ou encore ils y sont arrivés après la dispersion des moines qui les peu- plaient : c'est ainsi que les Célestins de Marcoussis ont pos- sédé les mss. 11 et 1439; ceux de Villeneuve près Soissons, le ms. 16; ceux des Ternes, les mss. 90 et 238; ceux de Sens, le ms. 131 ; ceux de Gentilli, les mss. 233, 1098 et 1358; ceux d'Ambert, les mss. 237, 348 et 611; ceux de Rouen, le ms. 331; ceux de Vichy, le ms. 712; et ceux de Saint-Pierre « de Castris » , en la forêt de Cuise, le ms. 714. On sera peut-être étonné de ne pas trouver prononcé dans cette nomenclature le nom de Jean Gerson, qui passe pour avoir légué toute sa bibliothèque aux Célestins d'Avi- gnon. Selon certains auteurs, elle aurait été le fonds prin- cipal de leur librairie. A l'appui de cette affirmation, on cite une lettre écrite de Lyon par Gerson lui-même, au mois de novembre 1428, et publiée dans toutes les éditions de ses œuvres*. « J'ai eu le dessein, dit-il dans cette lettre, de réunir pendant ma vieillesse un trésor de livres salutaires, autant que me le permettait ma pauvreté. Il m'a paru con- venable d'en faire le dépôt chez des Célestins (ici Gerson fait un jeu de mots bien digne de son temps : « In Coeles- « tinis, velut in quibusdam coelis aut coelestibus habita- « culis » ), principalement parce que j'ai deux frères qui ont fait profession dans cet Ordre. Accueillez donc favorable- 1 Voir notamment l'édition de Paris, 1521, 2 e partie, fol. 209, 2 e col.

INTRODUCTION. xxvn mont mon projet, Pères et Frères très chers, et lorsque ce petit trésor vous arrivera, gardez-le dans voire couvent d'Avignon, non pas pour l'aliéner, ni pour le cacher, mais pour le communiquer selon le gré de votre supérieur. » Il ajoute qu'il s'est disposé à dresser le catalogue de tous les ouvrages ainsi donnés, non seulement de ceux qu'il a écrits lui-même, mais encore de ceux qui ont été composés par d'autres auteurs. Cette lettre est donc bien explicite; d'autre part, je me garderai bien d'en contester l'authenticité, faute de moyens de critique. Cependant il est à peu près certain que jamais les Célestins d'Avignon n'ont recueilli la bibliothèque de Gerson. Aucun texte, sinon le document ci-dessus analysé qui annonce seulement une intention, ne l'indique : le martyrologe n'en parle en aucun endroit, il ne nomme même pas Gerson ; pas un acte des XV et XVI e siècles n'y fait allusion. Voici encore une autre raison : à supposer que les Célestins aient réellement hérité du chancelier de Paris, que seraient devenus ces manuscrits? Xous connais- sons la provenance de près de la moitié de ceux que ces religieux nous ont conservés : aucun ne peut être attribué à cet héritage. Bien plus, de tous les traités théologiques, philosophiques, etc., possédés en manuscrits par les Céles- tins au siècle dernier, il n'y en a pas un seul de Gerson, quand il y en a plusieurs, et de très rares, de son contem- porain Pierre d'Ailly. Les intentions de Gerson n'ont donc pas été exécutées; il a suffi pourtant qu'elles aient été mani- festées pour que, dès le XVI e siècle, la tradition s'accréditât que les Célestins d'Avignon tenaient la plupart de leurs manuscrits de la libéralité de ce personnage et pour qu'eux- mêmes, les premiers intéressés, en fussent persuadés. Il n'existe pas actuellement d'ancien inventaire des livres de ces religieux; le seul que nous ayons a été dressé en 1765, alors que depuis un siècle leur bibliothèque ne rece-

xxvi INTRODUCTION.<br />

<strong>Bibliothèque</strong> d'Avignon; plusieurs ont été écrits dans le<br />

couvent par ceux qui l'habitaient ou bien ont fait partie des<br />

archives mêmes des Célestins ; tels sont les n 08<br />

223, 229,<br />

271, 315, 348, 351, 352, 015, 627, 697, 957, 1321, 1323,<br />

1363, 1438, 1753, 1754, 1755, 1870, 2782, 2885. Enfin,<br />

quelques autres ont pris place dans leur librairie, après<br />

avoir appartenu à des monastères du même Ordre : ils y<br />

ont sans doute été apportés par des religieux, ou encore ils y<br />

sont arrivés après la dispersion des moines qui les peu-<br />

plaient : c'est ainsi que les Célestins de Marcoussis ont pos-<br />

sédé les mss. 11 et 1439; ceux de Villeneuve près Soissons,<br />

le ms. 16; ceux des Ternes, les mss. 90 et 238; ceux de<br />

Sens, le ms. 131 ; ceux de Gentilli, les mss. 233, 1098<br />

et 1358; ceux d'Ambert, les mss. 237, 348 et 611; ceux de<br />

Rouen, le ms. 331; ceux de Vichy, le ms. 712; et ceux de<br />

Saint-Pierre « de Castris » ,<br />

en la forêt de Cuise, le ms. 714.<br />

On sera peut-être étonné de ne pas trouver prononcé<br />

dans cette nomenclature le nom de Jean Gerson, qui passe<br />

pour avoir légué toute sa bibliothèque aux Célestins d'Avi-<br />

gnon. Selon certains auteurs, elle aurait été le fonds prin-<br />

cipal de leur librairie. A l'appui de cette affirmation, on cite<br />

une lettre écrite de Lyon par Gerson lui-même, au mois de<br />

novembre 1428, et publiée dans toutes les éditions de ses<br />

œuvres*. « J'ai eu le dessein, dit-il dans cette lettre, de<br />

réunir pendant ma vieillesse un trésor de livres salutaires,<br />

autant que me le permettait ma pauvreté. Il m'a paru con-<br />

venable d'en faire le dépôt chez des Célestins (ici Gerson<br />

fait un jeu de mots bien digne de son temps : « In Coeles-<br />

« tinis, velut in quibusdam coelis aut coelestibus habita-<br />

« culis » ), principalement parce que j'ai deux frères qui ont<br />

fait profession dans cet Ordre. Accueillez donc favorable-<br />

1 Voir notamment l'édition de Paris, 1521, 2 e partie, fol. 209, 2 e col.

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