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Abderrahmane Youssoufi et Driss Basri - Maroc Hebdo International

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¥ M. Ibrahimi.<br />

¥ M. Rouss<strong>et</strong>.<br />

Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 1998 - N¡ 332 - 7 me annŽe - <strong>Maroc</strong> 6 DH - France 10 FF - Canada 2,95 $ - USA 2,50 $<br />

© Ph. Hadj Hachem © D.R © D.R<br />

© Ph. Hadj Hachem<br />

MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC<br />

hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo<br />

<strong>International</strong><br />

http://www.maroc-hebdo.press.ma<br />

Crise larvée au Crédit agricole<br />

QUI VEUT LA TÊTE DE IBRAHIMI ?<br />

Le directeur gŽnŽral de la CNCA, Sa•d<br />

Ibrahimi, a ŽtŽ un brin dŽstabilisŽ par<br />

la gr ve dŽclenchŽe il y a pr s dÕun<br />

mois par la CDT. Pour les observateurs,<br />

c<strong>et</strong>te cessation de travail brutale<br />

cache certainement des soubassements<br />

politiques. LÕUSFP, par le biais de<br />

Noubir Amaoui, ˆ lÕassaut du CrŽdit<br />

agricole? (P. 7)<br />

Par Abdellah CHANKOU<br />

La politique marocaine vue par le<br />

Pr. Michel Rouss<strong>et</strong><br />

L’ALTERNANCE, MODE D’EMPLOI<br />

Professeur ŽmŽrite, prŽsident honoraire<br />

de lÕUniversitŽ de Grenoble, Michel<br />

Rouss<strong>et</strong>, en fin observateur de la vie<br />

politique marocaine, nous donne son<br />

point de vue sur lÕalternance au <strong>Maroc</strong><br />

<strong>et</strong> ses enjeux. (P. 10)<br />

Par Michel ROUSSET<br />

Aziz El Houssine, ministre de la<br />

Fonction publique<br />

LE CHANTIER IMPOSSIBLE<br />

¥ M. El Houssine.<br />

Aziz El Houssine est appelŽ ˆ relever<br />

un dŽfi colossal, ˆ savoir gŽrer un dŽpartement<br />

rŽputŽ ingŽrable. Entre<br />

lÕabsentŽisme, le sureffectif, lÕinadaptation<br />

<strong>et</strong> lÕarcha•sme, le patron des<br />

fonctionnaires nÕa que le choix de<br />

lÕembarras. (P. 18)<br />

Par Karim BENDAOUD<br />

Liberté de voyage<br />

LES AFFRES<br />

DU VISA<br />

Par Ta•eb CHADI (P. 27)<br />

Revers. Je vais vous faire - si vous le voulez bien - la dŽmonstration<br />

que le dossier Abraham Serfaty nÕest pas le premier<br />

revers politique de <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> depuis son<br />

arrivŽe ˆ la primature en mars1998. CÕest vrai ce nÕest pas<br />

un suj<strong>et</strong> dÕŽtŽ. Il nÕest pas non plus folichon. Il est plutt grave<br />

<strong>et</strong> nÕest pas ici ˆ sa place. Mais essayons quand m me.<br />

Pourquoi pas. Ces derniers temps, le pauvre Abraham mÕinspire,<br />

outre des sentiments plus que mitigŽs, une forme de pitiŽ<br />

qui ne le grandit nullement ˆ mes yeux. Je ne dois pas<br />

tre le seul. Alors commen ons la dŽmo.<br />

Un. <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> sÕest engagŽ sinc rement devant<br />

les dŽputŽs de la Nation ˆ rŽgler tous les dossiers, en suspens,<br />

relatifs aux droits de lÕHomme. Son crŽdit sur ce point<br />

est historiquement indiscutable. On peut supposer que sur ce<br />

point, le Premier ministre sait de quoi il parle <strong>et</strong> a pris, certainement,<br />

sur lui dÕen parler avec les plus hautes autoritŽs<br />

de lÕƒtat. Bien.<br />

Deux. Serfaty conna”t ces donnŽes <strong>et</strong> sÕest, dans nos colonnes,<br />

rŽjoui de la nomination de <strong>Youssoufi</strong>. En outre, Abraham<br />

nous a formellement laissŽ croire que son point de vue sur<br />

lÕaffaire du Sahara a ŽvoluŽ dans le sens dÕune forme bizarre<br />

El Guerrouj pulvŽrise le<br />

record du monde du 1500m<br />

LA RAGE DE<br />

VAINCRE<br />

Par Abdellatif MANSOUR<br />

<strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> <strong>et</strong> <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong><br />

ENCORE ENSEMBLE<br />

MALGRƒ TOUT<br />

BILLET BLEU<br />

de marocanitŽ. Un bon point, m me sÕil a continuŽ ˆ souhaiter,<br />

par obstination puŽrile, une issue rŽfŽrendaire en faveur<br />

des sŽparatistes. DÕaccord, mais cela nÕarrange pas les<br />

affaires de <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong>, ni celles Ðce qui est<br />

plus graveÐ dÕAbraham. On ne peut pas dŽfendre Serfaty<br />

contre la Nation. Une Nation quÕil veut amputer.<br />

Trois. Depuis la nomination de <strong>Youssoufi</strong>, le cas Serfaty sert<br />

ˆ une surench re politique contre le Premier ministre. Une<br />

dŽmarche infantile qui veut se situer ˆ lÕextr me gauche. Or<br />

c<strong>et</strong>te dŽmarche ne peut produire un sens politique que si<br />

Serfaty dŽclare solennellement que le Sahara est marocain.<br />

Un patriote, <strong>Youssoufi</strong> en lÕoccurrence, ne peut pas, par dŽfinition,<br />

dŽfendre un tra”tre ˆ sa patrie. CÕest clair.<br />

Quatre. Serfaty lui-m me ˆ lÕapproche de son r<strong>et</strong>our supposŽ,<br />

ou en tout cas prŽvisible, a haussŽ le ton. Style: "Je rentre ˆ<br />

mes conditions". Or, cela aussi rel ve dÕune attitude de<br />

confrontation incomprŽhensible. Soit Abraham laisse<br />

<strong>Youssoufi</strong> sÕoccuper de son cas en lÕaidant par un silence entendu.<br />

Ou il fait avaler au Premier ministre son chapeau, en<br />

LÕincompatibilitŽ<br />

supposŽe entre lÕaction<br />

du Premier ministre<br />

<strong>et</strong> celle du ministre<br />

dÕƒtat pollue le climat<br />

gouvernemental<br />

actuel. Pourtant la<br />

gestion des affaires<br />

du pays ne peut<br />

souffrir dÕaucune<br />

susceptibilitŽ.<br />

AujourdÕhui, le <strong>Maroc</strong><br />

a besoin de lÕun <strong>et</strong> de<br />

lÕautre. La cohabitation<br />

nŽcessaire est-elle<br />

possible ?<br />

le for ant ˆ se ranger de son ctŽ contre tous les <strong>Maroc</strong>ains.<br />

Cas de figure impossible ˆ imaginer.<br />

Compte tenu de ces quatre points, en quoi lÕarr t de la Cour<br />

supr me du 16 juill<strong>et</strong> 1998 dŽclarant son incompŽtence sur<br />

le dossier Serfaty est un revers politique de <strong>Abderrahmane</strong><br />

<strong>Youssoufi</strong>? En rien.<br />

CÕest plutt un Žchec personnel <strong>et</strong> politique de Serfaty. Une<br />

stratŽgie de rupture appuyŽe sur des lobbies Žtrangers pour<br />

faire plier le <strong>Maroc</strong>. Fatalement cela devait se terminer ainsi.<br />

Ë moins dÕ tre compl tement na•f, il ne sÕagit ni de procŽdures<br />

judiciaires finement ŽlaborŽes, ni de dŽbat juridique<br />

oiseux. Encore moins de droits de lÕHomme. Serfaty, lui, le<br />

sait. Il sait quÕil doit rŽpondre ˆ une seule <strong>et</strong> unique question<br />

ˆ choix unique: "Le Sahara est-il marocain comme le proclame<br />

en une union sacrŽe tous les <strong>Maroc</strong>ains?" Seul un BrŽsilien<br />

peut se tromper de rŽponse.<br />

Que reste-t-il, dŽsormais, comme voie de secours ˆ Serfaty?<br />

La Cour supr me lui en a indiquŽ une. GŽnŽreusement. Celle<br />

dÕun recours Royal. Mais cÕest peut- tre un peu tard pour<br />

Abraham.<br />

Khalil HACHIMI IDRISSI<br />

© Ph. AFP<br />

© Ph. AFP


DOCUMENT<br />

La vie politique vue par le Professeur Michel Rouss<strong>et</strong><br />

LÕALTERNANCE,<br />

MODE DÕEMPLOI<br />

Lors du Colloque organisŽ par l'Association socioculturelle<br />

de la Chaouia, la facultŽ des l<strong>et</strong>tres <strong>et</strong> des sciences<br />

humaines de Ben M'sik, l'ƒcole des hautes Žtudes en<br />

gestion, informatique <strong>et</strong> communication, Michel Rouss<strong>et</strong><br />

a exposŽ son point de vue sur la vie politique au <strong>Maroc</strong><br />

<strong>et</strong> les enjeux de lÕalternance sous le th me: "L'alternance<br />

Ce que je veux dire ici c'est<br />

d'abord un tŽmoignage, nŽcessairement<br />

subjectif, beaucoup<br />

plus que le point de vue d'un<br />

spŽcialiste de science politique. J'y<br />

suis d'autant plus enclin qu'il se trou-<br />

Par Michel ROUSSET<br />

ve parmi les participants des acteurs<br />

chevronnŽs de la vie politique <strong>et</strong> de<br />

nombreux spŽcialistes <strong>et</strong> analystes<br />

de la vie politique du pays.<br />

Pour ma part, je crois que je peux<br />

appara”tre comme tŽmoin car je suis<br />

ˆ la fois extŽrieur au thŽ‰tre politique<br />

par profession <strong>et</strong> nationalitŽ mais aussi<br />

proche du terrain par la connaissance<br />

des hommes <strong>et</strong> des ŽvŽnements,<br />

<strong>et</strong> l'ancienn<strong>et</strong>Ž de l'intŽr t que je leur<br />

porte <strong>et</strong> qui m'attache ˆ votre pays.<br />

J'ai la faiblesse (ou l'audace) de<br />

penser que c'est d'ailleurs pour cela<br />

que les organisateurs de ce colloque<br />

m'ont invitŽ ce dont je les remercie<br />

de tout cÏur.<br />

ConsŽcration<br />

Le titre <strong>et</strong> le contenu de c<strong>et</strong>te intervention<br />

m'ont ŽtŽ inspirŽs par la<br />

lecture d'un article de Monsieur<br />

Abdellatif Mansour qui relatait, il y<br />

a un peu plus d'un mois, l'Žlection de<br />

Monsieur <strong>Abderrahmane</strong> El<br />

<strong>Youssoufi</strong> comme vice-prŽsident de<br />

l'<strong>International</strong> Socialiste (<strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>, n¡ 324, 23-29<br />

mai 1998, p 12). Le journaliste intitulait<br />

son article : "L'alternance consacrŽe",<br />

<strong>et</strong> il estimait que c<strong>et</strong>te Žlection<br />

Žtait doublement heureuse. D'abord,<br />

elle constitue "Une consŽcration internationale<br />

dans l'itinŽraire d'un militant<br />

socialiste", mais aussi parce<br />

qu'elle doit perm<strong>et</strong>tre au <strong>Maroc</strong> de<br />

redresser l'image que l'on a souvent<br />

du Royaume, celle "d'une entitŽ politique<br />

dŽmocratiquement inachevŽe".<br />

Il est en eff<strong>et</strong> certain que pour<br />

beaucoup d'observateurs tant nationaux<br />

qu'Žtrangers, la vie politique<br />

marocaine semblait, une fois pour<br />

toute, rŽglŽe sur un mode binaire:<br />

Noir-Blanc:<br />

-"Les partis de l'administration",<br />

majoritaires au terme d'Žlections entachŽes<br />

de fraudes dues aux manÏuvres<br />

du minist re de l'IntŽrieur<br />

soutenaient un gouvernement sans<br />

lŽgitimitŽ <strong>et</strong> donc incapables de gŽrer<br />

les affaires publiques dans l'intŽr<br />

t de tous les <strong>Maroc</strong>ains.<br />

- "Les partis du bloc dŽmocratique",<br />

la Koutla, injustement ŽcartŽs<br />

du pouvoir par la fraude Žlectorale<br />

bien que majoritaires dans le pays,<br />

sont seuls en mesure de conduire une<br />

politique conforme aux vÏux de la<br />

majoritŽ des <strong>Maroc</strong>ains <strong>et</strong> de nature<br />

ˆ perm<strong>et</strong>tre le dŽveloppement du<br />

pays.<br />

- C'est c<strong>et</strong>te image en noir <strong>et</strong> blanc,<br />

inlassablement reproduite ˆ l'intŽrieur<br />

du pays qui, pendant au moins<br />

trois dŽcennies, a ŽtŽ proj<strong>et</strong>Že ˆ l'extŽrieur<br />

<strong>et</strong> diffusŽe dans les milieux<br />

internationaux qui souvent n'ont pas<br />

de raison particuli re d'apprŽcier <strong>et</strong><br />

surtout de conna”tre le <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> l'ont<br />

donc re ue telle quelle.<br />

Ouverture<br />

Ainsi s'explique "un dramatique<br />

dŽficit d'image ˆ l'extŽrieur"<br />

qu'Žvoque le journaliste A. Mansour,<br />

dŽficit qu'il n'a pas ŽtŽ possible de<br />

surmonter malgrŽ l'Žnergie <strong>et</strong> l'argent<br />

<strong>et</strong> l'image du <strong>Maroc</strong>: Aspects internes <strong>et</strong> internationaux".<br />

Professeur ŽmŽrite, prŽsident honoraire de<br />

l'UniversitŽ des Sciences sociales de Grenoble, Michel<br />

Rouss<strong>et</strong> est aussi un observateur de la vie politique <strong>et</strong><br />

du fonctionnement des institutions politiques marocaines<br />

depuis plus de trente cinq ans.<br />

¥ S.M le Roi Hassan II recevrant le Premier ministre <strong>Abderrahmane</strong> El <strong>Youssoufi</strong>.<br />

dŽpensŽs. Et d'ajouter: "Il fallait que<br />

a change concr tement <strong>et</strong> politiquement,<br />

ˆ l'intŽrieur, c'est fait".<br />

Certes, c<strong>et</strong>te alternance ne s'est<br />

pas produite selon le schŽma que certains<br />

avaient imaginŽ <strong>et</strong> espŽrŽ, mais<br />

elle existe tout de m me <strong>et</strong> elle a dŽjˆ<br />

rŽussi ˆ modifier profondŽment<br />

c<strong>et</strong>te image que leur miroir renvoie<br />

aux <strong>Maroc</strong>ains, ˆ l'intŽrieur du<br />

Royaume.<br />

Aspects internes<br />

C'est le premier point que je veux<br />

aborder <strong>et</strong> qui me conduira ˆ dire<br />

que, logiquement, c<strong>et</strong>te modification<br />

de la reprŽsentation que les<br />

<strong>Maroc</strong>ains se font d'eux m mes, de<br />

leurs acteurs <strong>et</strong> de leur vie politique,<br />

devraient avoir une influence bŽnŽfique<br />

pour l'image du <strong>Maroc</strong> sur la<br />

sc ne internationale .<br />

C<strong>et</strong>te amŽlioration devrait contribuer<br />

ˆ une meilleure comprŽhension<br />

des positions marocaines ˆ l'Žgard<br />

des grands probl mes que le<br />

Royaume doit rŽsoudre <strong>et</strong> pour lesquels<br />

il a besoin d'un accueil favorable<br />

de la part de ses partenaires extŽrieurs,<br />

ƒtats, organisations rŽgionales<br />

ou internationales, voire organisations<br />

non gouvernementales. Tout<br />

le monde sait que l'alternance a ŽtŽ<br />

©DR<br />

10<br />

voulue par Sa MajestŽ Hassan II.<br />

Mais cela ne doit pas masquer le fait<br />

que tous les acteurs de la vie politique<br />

ont acceptŽ d'entrer dans un<br />

processus qui impliquait nŽcessairement<br />

que chacun renonce aux exigences<br />

a priori <strong>et</strong> accepte de m<strong>et</strong>tre<br />

entre parenth se une partie de ses positions<br />

de fa on ˆ aboutir ˆ un accord<br />

sur la mŽthode ˆ suivre pour y<br />

parvenir.<br />

Consensus<br />

Il ne s'agissait pas en eff<strong>et</strong> de se<br />

renier <strong>et</strong> de renoncer ˆ son identitŽ,<br />

il s'agissait simplement <strong>et</strong> logiquement<br />

pour chacun des protagonistes<br />

d'adopter une attitude <strong>et</strong> une r gle de<br />

conduite qui perm<strong>et</strong>tent d'aboutir au<br />

rŽsultat recherchŽ <strong>et</strong> non pas d'en<br />

comprom<strong>et</strong>tre la rŽalisation.<br />

C'est c<strong>et</strong>te dŽmarche consensuelle,<br />

voulue par le Chef de l'ƒtat qui a<br />

ŽtŽ adoptŽe <strong>et</strong> qui a permis ˆ l'alternance<br />

de se rŽaliser. Et ici je dois dire<br />

que j'ai ŽtŽ frappŽ par la co•ncidence<br />

de la conjoncture politique au<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> de la dŽmarche qui a ŽtŽ<br />

suivie avec les conditions de l'alternance<br />

qu'Žnonce un spŽcialiste de<br />

science politique dans un p<strong>et</strong>it ouvrage<br />

qu'il lui a consacrŽ il y a dix ans<br />

sous le titre de "l'alternance au pouvoir"<br />

par J.L Quermonne, (que saisje<br />

?, n¡ 2459, 1988, p 15). Ce sont ces<br />

conditions auxquelles ont souscrit<br />

les partenaires politiques qui ont permis<br />

"c<strong>et</strong>te nouvelle <strong>et</strong> heureuse<br />

conjoncture nationale" pour reprendre<br />

la formule du journaliste de <strong>Maroc</strong><br />

<strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>.<br />

Jean Louis Quermonne, l'auteur<br />

du "Que sais-je?" prŽcitŽ, estimait<br />

que la rŽalisation de l'alternance supposait<br />

que soient satisfaites un certain<br />

nombre de conditions relatives au<br />

consensus politique: Celles-ci sont<br />

au nombre de trois:<br />

La premi re, tout ˆ fait fondamentale,<br />

c'est le respect de la r gle dŽmocratique<br />

qui implique que, battue<br />

aux Žlections, la majoritŽ au pouvoir<br />

se r<strong>et</strong>ire.<br />

La deuxi me est relative ˆ l'accord<br />

sur les institutions <strong>et</strong> la troisi -<br />

me porte sur l'exercice du pouvoir:<br />

Celui ci doit respecter la continuitŽ<br />

de l'ƒtat: l'exercice du pouvoir doit<br />

tre limitŽ de fa on ˆ respecter c<strong>et</strong>te<br />

continuitŽ de l'ƒtat en mati re de politique<br />

Žtrang re mais aussi, bien que<br />

dans une moindre mesure, dans le<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


DOCUMENT<br />

domaine de la politique intŽrieure.<br />

Il semble sans aucun doute que<br />

l'alternance marocaine est tout ˆ fait<br />

conforme ˆ ce schŽma.<br />

La conviction dŽmocratique de<br />

tous les acteurs est aujourd'hui incontestable,<br />

comme leur attachement<br />

indŽfectible aux institutions, encore<br />

fallait-il le faire appara”tre solennellement<br />

<strong>et</strong> c'est ce ˆ quoi se sont employŽs<br />

les responsables politiques<br />

suivant les directives royales <strong>et</strong> sous<br />

la direction du ministre d'ƒtat, ministre<br />

de l'IntŽrieur, <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>.<br />

Personne ne s'Žtonnera que je lui rende<br />

hommage pour des raisons objectives:<br />

rendu responsable de l'Žchec<br />

de la tentative de 1994-1995 (le<br />

Monde titrait sous la plume de J. de<br />

Barrain: <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong> l'homme des<br />

mauvais coups), c'est lui qui a ŽtŽ<br />

prŽsentŽ comme "Le principal artisan<br />

du consensus que Sa MajestŽ le Roi<br />

a toujours appelŽ de ses vÏux" (la Vie<br />

Economique 14 Novembre 1997, F;<br />

Najjar).<br />

Et commentant la photo reprise<br />

par toute la presse, lors de la signature<br />

le 28 fŽvrier 1997 de la charte de<br />

bonne conduite, le journaliste de<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>, A.<br />

Mansour Žcrivait : ÇSur c<strong>et</strong>te photo<br />

inŽdite, de Mahjoubi Ahardane <strong>et</strong> Ali<br />

Yata, ˆ Aissa Ouardighi en passant<br />

par <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong>,<br />

M'Hamed Bouc<strong>et</strong>ta <strong>et</strong> Mohamed<br />

Bensa•d, il y a un prodigieux raccourci<br />

d'un demi si cle de vie politique.<br />

Au centre, un homme a raison<br />

d'avoir la satisfaction plus expansive.<br />

Le ma”tre d'Ïuvre de c<strong>et</strong>te rencontre<br />

du onzi me type: <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>,<br />

ministre d'ƒtat ˆ la grande politique<br />

intŽrieureÈ (n¡ 264, 4-14 mars 1997).<br />

Il faut toutefois insister sur le fait<br />

qu'il ne s'agit pas d'un miracle, l'alternance<br />

a ainsi ŽtŽ prŽparŽe.<br />

En premier lieu, par la rŽvision<br />

constitutionnelle de 1996 qui a donnŽ<br />

un certain nombre de satisfactions<br />

aux revendications de l'opposition,<br />

notamment en ce qui concerne la<br />

composition de la Chambre des<br />

ReprŽsentants.<br />

Eff<strong>et</strong>s positifs<br />

- D'autre part, <strong>et</strong> conformŽment ˆ<br />

la plate-forme Žlectorale, c'est sous<br />

forme consensuelle qu'ont ŽtŽ mises<br />

en place les commissions nationales<br />

<strong>et</strong> provinciales de suivi des Žlections.<br />

- Qu'ont ŽtŽ prŽparŽs les textes relatifs<br />

au code Žlectoral (loi 9-97), au<br />

dŽcoupage des circonscriptions Žlectorales<br />

(dŽcr<strong>et</strong> du 24 septembre<br />

1997).<br />

Qu'ont ŽtŽ ŽlaborŽs les proj<strong>et</strong>s de<br />

textes relatifs aux nouvelles rŽgions:<br />

charte rŽgionale <strong>et</strong> carte rŽgionale<br />

(Loi 47-9 relative ˆ la rŽgion, dŽcr<strong>et</strong><br />

du 17 aožt 1997).<br />

Sans doute, le dŽroulement des<br />

Žlections a ŽtŽ marquŽ par un certain<br />

nombre d'incidents <strong>et</strong> par des rŽcriminations<br />

qui ont pu donner ˆ penser<br />

que le code de bonne conduite<br />

n'Žtait pas toujours <strong>et</strong> partout intŽgralement<br />

respectŽ.<br />

Mais ces incidents ont ŽtŽ dŽmesurŽment<br />

grossis <strong>et</strong> amplifiŽs de tou-<br />

¥ <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong><br />

te part comme si brusquement l'on<br />

avait oubliŽ les bonnes rŽsolutions,<br />

celles d'avant les Žlections.<br />

La r gle du jeu Žtant posŽe, il faut<br />

la respecter, y compris dans les rŽsultats<br />

auxquels elle conduit; cela n'a<br />

pas toujours ŽtŽ le cas, mais aujourd'hui<br />

que "la poussi re Žlectorale"<br />

est r<strong>et</strong>ombŽe, il appara”t clairement<br />

que le rŽsultat recherchŽ a ŽtŽ atteint.<br />

En eff<strong>et</strong>, un nouveau gouvernement<br />

est ˆ l'Ïuvre sous la direction<br />

d'une figure emblŽmatique de l'opposition<br />

<strong>et</strong> ce gouvernement entend<br />

bien mener une politique conforme<br />

au programme que les principaux<br />

partis de la nouvelle majoritŽ ont dŽfendu<br />

devant leurs Žlecteurs mais en<br />

respectant, comme le lui a demandŽ<br />

Sa MajestŽ le Roi, la continuitŽ de<br />

l'ƒtat.<br />

Celle-ci concerne un certain<br />

nombre de points forts de la politique<br />

conduite par les anciens gouvernements<br />

tant dans le domaine de la politique<br />

intŽrieure que dans celui de<br />

la politique internationale: la politique<br />

suivie jusqu'alors sur le probl<br />

me du Sahara, les rŽformes Žconomiques<br />

engagŽes avec l'aide des<br />

institutions financi res internationales<br />

<strong>et</strong> notamment avec l'Europe,<br />

les rŽformes dans le domaine de la<br />

justice ou du syst me ŽducatifÉ<br />

Tout ceci ne doit pas masquer que<br />

viennent d'accŽder aux rŽalitŽs du<br />

pouvoir des responsables politiques<br />

qui en Žtaient ŽcartŽs <strong>et</strong> qui<br />

pratiquaient pour certains "la culture<br />

du refus" (Zakia Daoud <strong>et</strong> Brahim<br />

Ouchelh: le <strong>Maroc</strong> pr t pour l'alter-<br />

nance, Le Monde Diplomatique, juin<br />

1997) tandis que d'autres ont renoncŽ<br />

au dŽnigrement systŽmatique au<br />

profit de jugements plus mesurŽs,<br />

sur la situation du pays; je citerai ˆ<br />

c<strong>et</strong> Žgard les propos tout ˆ fait significatifs<br />

du minist re de l'ƒconomie <strong>et</strong><br />

des Finances dŽclarant rŽcemment<br />

que le <strong>Maroc</strong> "a rŽussi ˆ amŽliorer<br />

son environnement Žconomique" <strong>et</strong><br />

que le nouveau climat <strong>et</strong> les lois promulguŽes<br />

ont eu un eff<strong>et</strong> incitatif sur<br />

les investissements qui, en 1997 ont<br />

connu une rŽelle progression par rapport<br />

ˆ 1996. Il est clair que ceci rŽsulte<br />

d'une politique conduite par<br />

l'ancienne majoritŽ dont dŽsormais,<br />

il n'appara”t plus possible de dire<br />

qu'elle a laissŽ derri re elle un pays<br />

sinistrŽ (29 mai 1998 le Matin du<br />

Sahara).<br />

CohŽsion<br />

Or ceci est fondamental, aucun<br />

pays ne peut en eff<strong>et</strong> fonctionner <strong>et</strong><br />

se dŽvelopper si une fraction significative<br />

de son Žlectorat se trouve<br />

ŽcartŽe des responsabilitŽs politiques.<br />

Le fait que lÕopposition ait aujourdÕhui<br />

accŽdŽ au pouvoir m<strong>et</strong> un<br />

terme ˆ c<strong>et</strong>te anomalie <strong>et</strong> rŽtablit une<br />

cohŽsion socio-politique indispensable.<br />

Et cÕest ainsi, semble-t-il, que les<br />

<strong>Maroc</strong>ains, en tout cas la majoritŽ<br />

dÕentre eux, peuvent se percevoir,<br />

leur miroir est en mesure dŽsormais<br />

de leur renvoyer une image de la sociŽtŽ<br />

politique plus souriante dÕauparavant.<br />

Tout nÕest certes pas rŽsolu,<br />

car il y a de nombreux probl mes<br />

©Ph. Haj Hachem<br />

11<br />

ˆ rŽsoudre <strong>et</strong> aussi parce que lÕon<br />

nÕabandonne pas facilement des comportements<br />

invŽtŽrŽs, surtout si la<br />

rŽalitŽ nÕest pas conforme ˆ lÕidŽe<br />

que lÕon sÕen Žtait fait, cÕest ce qui<br />

peut expliquer c<strong>et</strong> extraordinaire acc<br />

s de mauvaise humeur qui a<br />

conduit certains responsables, <strong>et</strong> cela<br />

en dŽpit du pacte de bonne conduite<br />

Žlectorale, ˆ demander lÕannulation<br />

des Žlections (M. Bouc<strong>et</strong>ta) ou<br />

ˆ affirmer: "on nous a volŽ une<br />

soixantaine de si ges de dŽputŽs"<br />

(Med Guessous) affirmations naturellement<br />

reprises par Le Monde (18<br />

novembre 1997), <strong>et</strong> de nature, cÕest<br />

lÕŽvidence, ˆ j<strong>et</strong>er sur les perspectives<br />

de lÕalternance la suspicion.<br />

Redressement<br />

Mais il reste que lÕalternance est<br />

lˆ, <strong>et</strong> quÕelle peut aussi, sur le plan international,<br />

perm<strong>et</strong>tre le redressement<br />

de lÕimage du <strong>Maroc</strong> dans les<br />

milieux internationaux.<br />

Ayant r<strong>et</strong>rouvŽ le chemin de la<br />

confiance en lui m me, le <strong>Maroc</strong> peut<br />

tre ˆ plus forte raison, assurŽ de donner<br />

confiance ˆ ses partenaires extŽrieurs,<br />

<strong>et</strong> cÕest lˆ le deuxi me aspect<br />

positif de lÕalternance.<br />

QuÕon le veuille ou non, il existe<br />

aujourdÕhui une opinion publique internationale,<br />

aucun gouvernement,<br />

aucun responsable politique ne peut<br />

ni lÕignorer ni sÕen dŽsintŽresser.<br />

Ë c<strong>et</strong> Žgard, il faut bien reconna”tre<br />

que la dŽgradation de lÕimage<br />

du <strong>Maroc</strong> ˆ lÕextŽrieur a atteint ces<br />

derni res annŽes un degrŽ tr s inquiŽtant<br />

dans certains milieux influents,<br />

<strong>et</strong> cÕest ˆ tort que certains<br />

responsables ont feint dÕen ignorer<br />

lÕexistence ou dÕen minimiser lÕimportance.<br />

Il demeure que c<strong>et</strong>te dŽgradation<br />

trouve souvent sa source dans la diffusion<br />

de faits <strong>et</strong> dÕinformations dont<br />

la rŽalitŽ Žtait douteuse <strong>et</strong> dont la<br />

prŽsentation Žtait souvent tendancieuse.<br />

Je dois avouer que jÕai ŽtŽ souvent<br />

choquŽ de constater que la presse<br />

Žtrang re <strong>et</strong> spŽcialement franaise,<br />

sÕalimentait de fa on quasiment<br />

exclusive aux organes de presse<br />

de lÕopposition, ou aupr s de responsables<br />

politiques de lÕopposition,<br />

sans prendre dÕailleurs aucune peine<br />

pour tenter dÕŽquilibrer lÕinformation<br />

recueillie de c<strong>et</strong>te fa on par le recours<br />

ˆ dÕautres sources.<br />

CÕest ainsi que gr‰ce ˆ ce que jÕappellerai<br />

le dŽnigrement systŽmatique,<br />

le travestissement des faits ou lÕoccultation<br />

de ceux-ci d s lors quÕils<br />

pouvaient para”tre favorables au pouvoir,<br />

la relation partielle ou partiale<br />

des Žv nements, sÕest peu ˆ peu accrŽditŽe<br />

lÕimage dÕun <strong>Maroc</strong> que lÕon<br />

pouvait ranger dans la catŽgorie des<br />

pays tyranniques dominŽs par des<br />

partis uniques ne disposant que dÕune<br />

presse officielle, tels Cuba ou les exdŽmocraties<br />

populaires. CÕest Nadir<br />

Yata lui m me qui lÕŽcrivait.<br />

Il suffit pour avoir une idŽe des<br />

consŽquences de c<strong>et</strong>te dŽgradation<br />

de rappeler le vote de dŽfiance de<br />

lÕAssemblŽe de Strasbourg en Janvier<br />

1992 ˆ lÕŽgard du <strong>Maroc</strong> assimilŽ<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


DOCUMENT<br />

aux ƒtats ˆ parti unique <strong>et</strong> ˆ rŽgime<br />

policier, tels la Syrie ou lÕIrak, qui<br />

refusait dÕapprouver les propositions<br />

financi res de la Commission <strong>et</strong> du<br />

conseil des ministres sous la pression<br />

du Lobby anti-marocain animŽ<br />

par les socialistes notamment par le<br />

dŽputŽ J.P. COT.<br />

LÕalternance devrait perm<strong>et</strong>tre<br />

dÕinverser la tendance, mais pour y<br />

parvenir, il est nŽcessaire de prŽsenter<br />

un tableau plus ŽquilibrŽ de ce<br />

qui a ŽtŽ rŽalisŽ.<br />

Cela ne doit naturellement pas<br />

conduire ˆ occulter les aspects nŽgatifs<br />

du passŽ, notamment en ce qui<br />

concerne les droits de lÕHomme, les<br />

inŽgalitŽs ou la corruption.<br />

CÕest dÕailleurs la condition pour<br />

que puissent tre valorisŽs les acquis<br />

de c<strong>et</strong>te pŽriode quÕil nÕest pas acceptable<br />

de prŽsenter, m me ˆ des<br />

fins Žlectorales, comme quarante annŽes<br />

catastrophiques.<br />

Effervescence<br />

CÕest pour ma part ce que jÕavais<br />

essayŽ de faire notamment dans une<br />

libre opinion adressŽe au journal Le<br />

Monde, il y a une dizaine dÕannŽe en<br />

parall le ˆ un papier du m me type<br />

consacrŽ ˆ lÕAlgŽrie, je lÕavais intitulŽ:<br />

"Justice pour le <strong>Maroc</strong>". En r<strong>et</strong>our,<br />

il mÕa ŽtŽ courtoisement indiquŽ<br />

par M. De Barrin, que lÕabondance<br />

de lÕactualitŽ rendait impossible la<br />

publication de mon papier. Pour Le<br />

Monde il ne pouvait tre question de<br />

rendre justice au <strong>Maroc</strong>, parce que ce<br />

papier allait ˆ lÕencontre de la politique<br />

du journal <strong>et</strong> de lÕimage que<br />

celui-ci diffusait du Royaume ˆ par-<br />

¥ Mohamed Guessous.<br />

tir des sources que jÕai indiquŽes.<br />

On peut aujourdÕhui espŽrer que<br />

c<strong>et</strong>te Žpoque est rŽvolue, mais ce<br />

nÕest pas absolument certain, on est<br />

encore dans une pŽriode dÕexpectative.<br />

Sans doute, lÕalternance a-t-elle<br />

ŽtŽ saluŽe unanimement comme un<br />

tournant dŽcisif dans la vie politique<br />

marocaine par les dirigeants politiques<br />

de lÕUnion EuropŽenne, au<br />

moins ceux qui se sont exprimŽs publiquement.<br />

Le PrŽsident Chirac nÕa<br />

pas cachŽ sa satisfaction <strong>et</strong> il lÕa redit<br />

publiquement le 28 mai dernier,<br />

lors de la remise des insignes de<br />

Grand Croix de la LŽgion dÕHonneur<br />

au doyen Vedel ˆ lÕElysŽe devant une<br />

centaine dÕinvitŽs parmi lesquels se<br />

trouvait SE. Mohamed Berrada ambassadeur<br />

reprŽsentant Sa MajestŽ<br />

le Roi <strong>et</strong> le Royaume du <strong>Maroc</strong> ˆ<br />

Paris, mais aussi Pierre Mauroy. Le<br />

Premier ministre, Lionnel Jospin lÕa<br />

dit Žgalement sans ambigu•tŽ lors du<br />

somm<strong>et</strong> franco-marocain de dŽcembre<br />

dernier ˆ Rabat.<br />

Le Premier ministre a insistŽ sur<br />

lÕexemplaritŽ pour la rŽgion du processus<br />

engagŽ <strong>et</strong> fondŽ sur le pluralisme,<br />

<strong>et</strong> ce qui me para”t tout ˆ fait<br />

significatif dÕune autre mani re de<br />

regarder la rŽalitŽ marocaine, cÕest<br />

son affirmation selon laquelle "Il ne<br />

faut pas aborder les probl mes dÕaujourdÕhui<br />

avec des lun<strong>et</strong>tes dÕhier<br />

quand la rŽalitŽ bouge." (Le Monde<br />

19/12/1997).<br />

Le journal le Monde avait confiŽ<br />

le soin de suivre le voyage du Premier<br />

ministre ˆ Olivier Biffaud qui signait<br />

lÕarticle sous le titre: "M. Jospin salue<br />

lÕapprofondissement de la dŽmocratie<br />

au <strong>Maroc</strong>".<br />

Mais la veille, (le Monde du 18<br />

DŽcembre 1997), cÕest le journaliste<br />

J.P. TUQUOI qui semble avoir<br />

chaussŽ les bottes de J. De Barrin,<br />

qui avait ŽtŽ chargŽ de m<strong>et</strong>tre le bŽ-<br />

mol nŽcessaire aux propos du lendemain<br />

en insistant sur le passŽ <strong>et</strong><br />

tous les arguments qui lui paraissaient<br />

de nature ˆ faire douter de la<br />

rŽalitŽ du changement.<br />

Et cÕest la m me attitude quÕadopte<br />

Le Monde diplomatique dans lÕar-<br />

©Ph. Elotmani<br />

¥ MÕhammed Bouc<strong>et</strong>ta.<br />

ticle dŽjˆ citŽ due ˆ la plume de Zakia<br />

Daoud <strong>et</strong> Brahim Ouchelh (juin<br />

1997) Žcrit, il est vrai il y a un an.<br />

CÕest dire quÕil y a ce que lÕon<br />

peut appeler une inertie de lÕopinion<br />

quÕil est difficile de faire Žvoluer lorsquÕelle<br />

a ŽtŽ fixŽe dans un certain<br />

sens comme cÕest le cas pour le<br />

<strong>Maroc</strong>.<br />

Vertus de lÕalternance<br />

LÕentreprise nÕest pas impossible<br />

<strong>et</strong> elle bŽnŽficie, gr‰ce ˆ lÕalternance,<br />

dÕune base de dŽpart favorable<br />

surtout si avec luciditŽ, sans occulter<br />

quoi que ce soit, la communication<br />

des responsables politiques, relayŽe<br />

par les mŽdias, sÕeffectue sur<br />

le plan intŽrieur dÕabord <strong>et</strong> par voie<br />

de consŽquence sur le plan international,<br />

sans complexe mais aussi sans<br />

faiblesse. Il ne sÕagit donc pas dÕemp<br />

cher la diffusion de lÕinformation<br />

ni lÕexpression des opinions quelles<br />

quÕelles soient.<br />

Il sÕagit tout simplement que, tr s<br />

dŽmocratiquement, chacun exerce<br />

ses responsabilitŽs dans le respect<br />

mutuel des acteurs de la vie politique<br />

<strong>et</strong> dans le respect des faits.<br />

LÕalternance peut y aider <strong>et</strong> cela<br />

ne peut quÕ tre bŽnŽfique pour le<br />

Royaume, que ce soit dans la vie<br />

quotidienne des 29 millions de<br />

<strong>Maroc</strong>ains qui conserveront ou r<strong>et</strong>rouveront<br />

le gožt de la chose publique,<br />

mais ce sera Žgalement tr s<br />

favorable pour les relations du <strong>Maroc</strong><br />

avec les autres pays du Maghreb dont<br />

on veut espŽrer quÕils reprendront ou<br />

suivront le m me chemin.<br />

Enfin, dans les relations avec<br />

lÕEurope <strong>et</strong> les autres partenaires du<br />

dialogue euro-mŽditerranŽen, le rle<br />

du <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> sa place gŽopolitique<br />

ne peuvent quÕen tre confortŽes.<br />

12<br />

Et pour conclure, je ne peux<br />

mieux faire que de citer Sa MajestŽ<br />

le Roi, lors dÕune interview ˆ Figaro<br />

Magazine (22/2/1992. p 47-49): le<br />

journaliste lui posait la question de savoir<br />

quelles Žtaient les causes de la<br />

dŽgradation des relations marocofran<br />

aises.<br />

La rŽponse a ŽtŽ la suivante: ÇLa<br />

malveillance, lÕignorance <strong>et</strong> lÕirresponsabilitŽ<br />

de ceux qui ont voulu en<br />

vain caricaturer lÕimage de mon<br />

pays. Mais la rŽalitŽ des faits est lˆ<br />

pour leur administrer la dŽmonstration<br />

dÕune sociŽtŽ marocaine qui<br />

nÕest pas idŽale, mais dont chacun<br />

peut mesurer les acquis. Ë nous simplement<br />

de nous mobiliser pour le<br />

faire savoirÈ.<br />

Lourde t‰che<br />

Avant lÕheure, Jean Lacouture le<br />

reconnaissait qui dŽclarait ˆ Jeune<br />

Afrique (n¡ 1776, 25 janvier 1995,<br />

p.29): ÇAu <strong>Maroc</strong>, monarchie puissante,<br />

le pluralisme est dŽsormais<br />

une rŽalitŽ. On le doit ˆ lÕintelligence<br />

politique du Monarque, mais aussi<br />

ˆ des hommes tels quÕAbderrahim<br />

Bouabid, <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong><br />

<strong>et</strong>cÉÈ. Et il ajoutait quÕil avait ŽtŽ<br />

"ŽpoustouflŽ" par ce quÕil avait vu.<br />

Faire voir <strong>et</strong> faire savoir voilˆ donc<br />

lÕessentiel. Mais la t‰che sera rude<br />

car selon le dicton, les idŽes, m me<br />

fausses, ont la vie dure <strong>et</strong> Çil nÕy a pire<br />

sourd (ou aveugle) que celui qui<br />

ne veut pas entendre (ou voir) la rŽalitŽÈ.<br />

Nul doute en tout cas que lÕalternance<br />

soit un puissant atout pour<br />

ceux qui, de bonne foi, souhaitent<br />

jouer la carte du <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong>, ce faisant,<br />

restaurer son image de fa on ˆ<br />

ce que celle-ci corresponde enfin ˆ<br />

ce quÕil est.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

©Ph. Elotmani


BUDGET<br />

Loi de finances<br />

OUALALOU RASSURE<br />

LE PATRONAT<br />

Alors que le proj<strong>et</strong> de<br />

Loi de finances<br />

1998-1999 est en discussion<br />

au Parlement,<br />

Fathallah Oualalou, le ministre<br />

de l'Economie <strong>et</strong> des<br />

Par Seddik MOUAFFAK<br />

Finances ne cesse de multiplier<br />

les rencontres avec les<br />

opŽrateurs Žconomiques,<br />

ConfŽdŽration gŽnŽrale des<br />

entreprises au <strong>Maroc</strong><br />

(CGEM) en t te.<br />

Objectif: leur expliquer les<br />

grands traits <strong>et</strong> la philosophie<br />

du premier budg<strong>et</strong> du gouvernement<br />

de l'alternance.<br />

Budg<strong>et</strong> qui doit, rappelle-t-il<br />

ˆ chaque occasion, faire face<br />

ˆ des contraintes multiples:<br />

une d<strong>et</strong>te publique de l'ordre<br />

de 107 % du PIB, une d<strong>et</strong>te<br />

extŽrieure qui se chiffre ˆ<br />

146% des exportations. Le<br />

remboursement de la d<strong>et</strong>te<br />

absorbe presque 30 % du<br />

budg<strong>et</strong>. Le budg<strong>et</strong> du fonctionnement,<br />

lui, n'engloutit<br />

pas moins de 50 %. Le budg<strong>et</strong><br />

ne peut supporter un dŽficit<br />

qui dŽpasse 3 % du PIB.<br />

Entre les exigences de la<br />

mondialisation <strong>et</strong> le dŽficit<br />

social, il reste peu de libertŽ<br />

de manÏuvre au premier argentier<br />

du Royaume.<br />

Modernisation<br />

En eff<strong>et</strong>, la mondialisation<br />

signifie, pour un pays comme<br />

le notre, une plus grande ouverture<br />

non seulement aux<br />

flux d'Žchanges extŽrieurs<br />

mais aussi aux flux d'investissements<br />

privŽs Žtrangers.<br />

ConsŽquence: le <strong>Maroc</strong> ne<br />

peut Žchapper au dŽmant lement<br />

douanier. DŽmant lement<br />

qui frappe de plein fou<strong>et</strong><br />

plusieurs pans de l'Žconomie<br />

nationale. Il se traduira surtout<br />

par une baisse drastique des<br />

rec<strong>et</strong>tes du trŽsor.<br />

La mondialisation signifie<br />

aussi la modernisation des<br />

structures <strong>et</strong> de l'organisation<br />

de l'entreprise nationale.<br />

Modernisation que l'ƒtat ne<br />

peut ignorer. Il sera amenŽ ˆ<br />

l'accompagner en crŽant<br />

d'abord un environnement juridique,<br />

administratif <strong>et</strong> fiscal<br />

favorable. Il sera amenŽ ˆ<br />

l'accompagner, ensuite, en rŽduisant<br />

ses arriŽrŽs de paiement<br />

<strong>et</strong> en n'empruntant pas<br />

trop sur le marchŽ de capitaux.<br />

Il sera amenŽ ˆ l'ac-<br />

compagner, enfin, en accordant<br />

quelques cadeaux aux<br />

entreprises. Cadeaux qui ont<br />

pour noms amnistie fiscale <strong>et</strong><br />

mise ˆ niveau comptable des<br />

bilans. L'amnistie fiscale intŽresse<br />

beaucoup le public<br />

des Chambres de commerce,<br />

d'industrie <strong>et</strong> de services<br />

(CCIS), telle que celle de<br />

Casablanca qui recevait, le 6<br />

juill<strong>et</strong> 1998, Fathallah<br />

Oualalou, ministre de l'ƒconomie<br />

<strong>et</strong> des Finances. C'est<br />

la premi re fois qu'un ministre<br />

des Finances vient ˆ la<br />

rencontre d'une CCIS avant<br />

l'adoption de la Loi de finances.<br />

Signe Žminemment<br />

politique en direction des p<strong>et</strong>ites<br />

entreprises.<br />

La mise ˆ niveau comptable<br />

des bilans fait le bonheur<br />

des grandes entreprises<br />

rŽunies au sein de la<br />

ConfŽdŽration gŽnŽrale des<br />

entreprises marocaines<br />

(CGEM). Or, ces entreprises,<br />

auxquelles Fathallah<br />

Oualalou propose de prendre<br />

les devants pour contribuer ˆ<br />

amŽliorer la croissance Žconomique<br />

<strong>et</strong> ˆ crŽer des emplois,<br />

n'ont montrŽ jusqu'ici<br />

aucun enthousiasme ˆ investir.<br />

MalgrŽ les facilitŽs <strong>et</strong> les<br />

avantages, qui leur sont accordŽs<br />

au niveau douanier <strong>et</strong><br />

fiscal, elles semblent plutt<br />

ƒTUDE<br />

¥Fathallah Oualalou.<br />

pencher vers des activitŽs plus<br />

spŽculatives que productives.<br />

Exigences<br />

M. Lucio Guerrato,<br />

l'Ambassadeur, chef de la dŽlŽgation<br />

de la Commission<br />

europŽenne n'a-t-il pas dŽclarŽ<br />

ˆ notre confr re<br />

LibŽration du lundi 13 Juill<strong>et</strong><br />

que ÇBeaucoup d'entrepreneurs<br />

essaient de faire un<br />

coup <strong>et</strong> recevoir des fonds publics.<br />

Fonds publics qui<br />

constituent gŽnŽralement une<br />

grande tentationÈ. Au lieu de<br />

passer ˆ l'action, investir <strong>et</strong>,<br />

par consŽquent, crŽer des emplois,<br />

les entrepreneurs marocains<br />

n'ont trouvŽ d'autre<br />

parade que de proposer, au<br />

cours d'une assemblŽe gŽnŽrale<br />

de la CGEM tenue le 3<br />

juill<strong>et</strong>, une charte d'Žthique.<br />

Or, c<strong>et</strong>te charte d'Žthique qui<br />

contient un certain nombre<br />

d'exigences en mati re de pratiques<br />

managŽriales, du respect<br />

des lois <strong>et</strong> de la concurrence<br />

ne vaut que par l'appli-<br />

Bull<strong>et</strong>in du Centre marocain de conjoncture n¡18 juill<strong>et</strong> 1998<br />

LÕIMPACT DE<br />

LA MISE Ë NIVEAU<br />

LÕobj<strong>et</strong> de ce numŽro<br />

spŽcial est dÕidentifier<br />

les probl mes <strong>et</strong> mesurer<br />

lÕimpact de lÕAccord<br />

dÕAssociation <strong>Maroc</strong>-UE sur<br />

lÕŽconomie marocaine. C<strong>et</strong><br />

impact sera tel que lÕƒtat doit<br />

assumer de nouvelles missions<br />

face au libre-Žchange<br />

annoncŽ ˆ lÕhorizon 2010.<br />

DÕemblŽe, le bull<strong>et</strong>in<br />

commence par Žtablir un<br />

diagnostic prŽcis de la situation<br />

o se trouve lÕindustrie<br />

marocaine aujourdÕhui.<br />

Il dŽgage alors les enjeux<br />

de c<strong>et</strong>te derni re face ˆ lÕaccord<br />

de libre-Žchange avec<br />

lÕEurope. Soit une tentative<br />

dÕŽvaluation de lÕimpact macro-Žconomique<br />

de lÕAccord<br />

dÕAssociation <strong>Maroc</strong>-Union<br />

EuropŽenne <strong>et</strong> du dŽmant -<br />

lement tarifaire dont il est<br />

porteur.<br />

Le bull<strong>et</strong>in termine avec<br />

le probl me de financement<br />

de la mise ˆ niveau en m<strong>et</strong>tant<br />

lÕaccent non seulement<br />

sur la participation financi re<br />

de lÕEurope mais aussi sur<br />

le financement interne de la<br />

mise ˆ niveau.<br />

Le bull<strong>et</strong>in n¡18 du CMC<br />

va essayer de rŽpondre ˆ 10<br />

questions majeures.<br />

1- La dŽmant lement ta-<br />

rifaire va provoquer un changement<br />

dans la structure de<br />

protection ˆ lÕhorizon 2010.<br />

2- LÕŽvaluation macro-<br />

Žconomique de lÕimpact de<br />

lÕAccord dÕAssociation<br />

<strong>Maroc</strong>-Union EuropŽenne.<br />

3- Les eff<strong>et</strong>s de la pŽnŽtration<br />

des produits marocains<br />

sur les marchŽs europŽens.<br />

4- Les eff<strong>et</strong>s sectoriels de<br />

lÕAccord ˆ travers deux<br />

exemples : lÕindustrie pharmaceutique<br />

<strong>et</strong> lÕindustrie automobile.<br />

5- La mani re dont il faut<br />

agir sur la compŽtitivitŽ du<br />

tissu industriel.<br />

© Ph. Haj Hachem<br />

13<br />

cation que ces m mes entrepreneurs<br />

veulent bien en faire.<br />

La transparence n'est pas<br />

pour demain.<br />

Au lieu d'essayer de sŽduire<br />

le patronat en lui accordant<br />

des facilitŽs de toutes<br />

sortes, Fathallah Oualalou devait<br />

lui imposer de revoir sa<br />

copie quand ˆ la modernisation<br />

des relations sociales.<br />

Domaine o nos entreprises<br />

connaissent un dŽficit aussi<br />

important, sinon plus, que le<br />

dŽficit social.<br />

Or, ce n'est pas en pr -<br />

chant l'orthodoxie budgŽtaire<br />

que la politique sociale va<br />

faire des pas en avant. Certes,<br />

il y a le proj<strong>et</strong> de fonds social,<br />

qui doit devenir l'instrument<br />

premier <strong>et</strong> puissant de la<br />

politique sociale que veut mener<br />

le gouvernement de l'alternance.<br />

Mais ce proj<strong>et</strong> n'est<br />

pas rŽalisable dans l'immŽdiat.<br />

En attendant, le proj<strong>et</strong> de<br />

Loi de finances essaie de<br />

prendre en compte tant peu<br />

soit-il les besoins de certaines<br />

couches sociales ˆ faible revenu<br />

<strong>et</strong> des p<strong>et</strong>its producteurs<br />

ˆ travers diverses mesures:<br />

apurement des p<strong>et</strong>its contentieux<br />

fiscaux, abandon d'une<br />

partie des crŽances de la<br />

Caisse nationale de crŽdit<br />

agricole (CNCA)É<strong>et</strong>c.❏<br />

6- La mani re dont les<br />

pouvoirs publics peuvent influencer<br />

la politique industrielle.<br />

7- Quelles restructurations<br />

opŽrer au niveau des<br />

entreprises marocaines.<br />

8- Quels instruments<br />

faut-il m<strong>et</strong>tre en place pour<br />

veiller ˆ lÕaccomplissement<br />

de la mise ˆ niveau.<br />

9- La participation financi<br />

re europŽenne dans la<br />

mise ˆ niveau<br />

10- Quelles sources de financement<br />

interne faut-il<br />

mobiliser pour c<strong>et</strong>te mise ˆ<br />

niveau.❏<br />

S.M.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


EXPLOIT<br />

El Guerrouj pulvŽrise le record du monde du 1500m<br />

LA RAGE<br />

DE VAINCRE<br />

Hicham El Guerrouj, Nezha Bidouane, Hissou Salah,<br />

Nawal El Moutawakil. Ë ces athl tes hors pair, il faut<br />

adjoindre les sur-douŽs du ballon rond, les Bassir,<br />

les Hajji <strong>et</strong> autres Hadda. Tous ces sportifs de grande<br />

facture ont finalisŽ leur don pour briller dans leur<br />

domaine <strong>et</strong> faire Žtinceler l'Žtoile du pays au firmament<br />

du sport mondial. La rec<strong>et</strong>te est simple: le tra-<br />

L'Žquipe nationale de football<br />

s'est globalement bien comportŽe<br />

pendant le mondial.<br />

Hicham El Guerrouj fait mieux. Il a<br />

gagnŽ contre le plus imperturbable, le<br />

plus implacable, mais le plus objectif<br />

des adversaires: le chronom tre.<br />

Par Abdellatif MANSOUR<br />

Sur la piste mythique du colliseum<br />

de Rome, qui a vu les plus grands<br />

dieux du stade tomber des records rŽputŽs<br />

inaccessibles, l'athl te marocain<br />

a plantŽ une nouvelle barri re. 3<br />

minutes 26 secondes,00 centi me sur<br />

1500 m. L'ancienne performance de<br />

Noureddine Morceli, 3 minutes 27<br />

secondes 37centi mes, n'a pas ŽtŽ<br />

seulement battue; elle a ŽtŽ littŽralement<br />

pulvŽrisŽe. 1 seconde 37 centi<br />

mes de mieux sur ce genre de distance,<br />

c'est proprement fabuleux. On<br />

n'arr te pas la tendance irrŽsistible ˆ<br />

aller plus haut, plus fort <strong>et</strong> plus vite,<br />

ni la chasse permanente ˆ la performance.<br />

Les records sont dÕailleurs<br />

faits pour tre battus; mais il y en a<br />

qui le sont plus vite que d'autres. Celui<br />

d'El Guerrouj est bien parti pour durer.<br />

Parmi tous les sports olympiques,<br />

l'athlŽtisme est la discipline reine.<br />

C'est celle qui restitue le mieux les<br />

origines mythologiques de l'effort<br />

physique <strong>et</strong> pŽrennise la solitude de<br />

l'homme face au temps <strong>et</strong> ˆ la distance.<br />

LÕinnŽ <strong>et</strong> lÕacquis<br />

Avec le 100 m tres, le 1500 m tres<br />

est l'une des Žpreuves ved<strong>et</strong>tes, la plus<br />

prisŽe, la plus attendue, l'une des plus<br />

difficiles aussi. Les athl tes du tiersmonde<br />

n'y ont eu acc s que tr s rŽcemment.<br />

Ë l'exception de Filbert<br />

Bayi, une Žtoile filante originaire de<br />

Tanzanie, c'est Sa•d Aouita qui leur<br />

a ouvert la voie, il y a une quinzaine<br />

d'annŽes.<br />

Auparavant, les silhou<strong>et</strong>tes longilignes<br />

<strong>et</strong> inusables des hauts plateaux<br />

kenyans ou de la corne Žthiopienne<br />

de l'Afrique, tout comme les coureurs<br />

de l'Atlas marocain ou des Aur s algŽriens,<br />

naturalisŽs ou pas, Žtaient<br />

parquŽs dans les courses de fonds.<br />

Le 5000, le 10.000 <strong>et</strong> le marathon.<br />

Des distances qui n'exigeaient d'autres<br />

techniques, trop compliquŽes, disaiton,<br />

que des aptitudes physiologiques<br />

innŽes ˆ entr<strong>et</strong>enir, ˆ maintenir, pour<br />

mieux les faire valoir. Sans plus.<br />

D'ailleurs, m me Aouita n'y a pas<br />

ŽchappŽ. Il s'est d'abord distinguŽ au<br />

cross du Figaro, puis s'est "naturellement"<br />

alignŽ sur 5000 <strong>et</strong> 10.000 m,<br />

avant d'oser se prŽsenter sur la ligne<br />

de dŽpart du 1500 m. Une chasse gardŽe<br />

des Anglais, o rŽgnaient sans<br />

partage des athl tes de grande valeur,<br />

comme SŽbastien Coe, Steve Ov<strong>et</strong>t <strong>et</strong><br />

St ve Cram, avec un p<strong>et</strong>it strapontin<br />

pour l'amŽricain Sidney Maree.<br />

Aux ctŽs de ces champions intouchables,<br />

adulŽs par la presse occidentale,<br />

Aouita faisait figure de canard<br />

noir, d'une insolence innommable.<br />

Ses duels avec Cram, ont fait<br />

date dans l'histoire de l'athlŽtisme.<br />

Tous deux crev rent en m me temps<br />

<strong>et</strong> pour la premi re fois, le plafond<br />

des 3 minutes 30 secondes, ˆ Nice en<br />

1985. Avant que Aouita n'efface les<br />

vail, le sŽrieux <strong>et</strong> la rectitude comportementale. C'est<br />

surtout en cela qu'ils sont des symboles <strong>et</strong> des soupapes<br />

pour l'imaginaire de la population juvŽnile.<br />

Ils perm<strong>et</strong>tent de r ver ˆ un ‰ge o le r ve constitue<br />

le principal capital, la principale source d'Žnergie<br />

pour transcender une rŽalitŽ pas spŽcialement<br />

engageante.<br />

¥Hicham El Guerrouj. Un record fait pour durer.<br />

Britanniques <strong>et</strong> autres AmŽricains<br />

des tabl<strong>et</strong>tes. Et de transm<strong>et</strong>tre le tŽmoin,<br />

sur la m me distance, ˆ un autre<br />

maghrŽbin, l'AlgŽrien Noureddine<br />

Morceli.<br />

LÕŽcole des champions<br />

Le 1500 m devient alors une spŽcialitŽ<br />

maghrŽbine. On s'y prŽpare<br />

mŽthodiquement, scientifiquement,<br />

chez-soi, sans devoir s'exiler. C'est le<br />

cas des <strong>Maroc</strong>ains qui disposent ˆ l'ƒcole<br />

nationale d'athlŽtisme, des conditions<br />

<strong>et</strong> des techniques d'entra”nement<br />

les plus sophistiquŽes. On y vient avec<br />

ses prŽ-requis physiologiques, mais<br />

on y apprend ˆ doser son effort, ˆ rŽpartir<br />

son Žnergie, ˆ tirer profit de ses<br />

atouts pour mieux rattraper ses faiblesses.<br />

Bref ˆ courir intelligemment,<br />

en donnant le meilleur de soi-m me,<br />

en allant ˆ la limite de ses moyens.<br />

Et m me un peu plus.<br />

Hicham El Guerrouj, Nezha<br />

Bidouane, Hissou Salah <strong>et</strong> tant<br />

14<br />

d'autres, sont le produit de c<strong>et</strong>te Žcole,<br />

o l'on forme l'Žlite de l'athlŽtisme<br />

marocain, capable de s'engager <strong>et</strong><br />

de tenir son rang dans la compŽtition<br />

internationale de haut niveau.<br />

La caravane de l'athlŽtisme mondiale<br />

qui fait les capitales europŽennes<br />

en ŽtŽ, compte dŽsormais avec les athl<br />

tes marocains. Ë chaque me<strong>et</strong>ing,<br />

pas moins d'une dizaine de nationaux,<br />

gar ons <strong>et</strong> filles, s'aligne sur les distances<br />

allant du 800 m au 10.000 m.<br />

Le <strong>Maroc</strong> n'est plus le pays du<br />

foot-roi, ˆ l'exclusion d'autres pratiques<br />

sportives; il est aussi une nation<br />

d'athl tes en herbe ou parfaitement<br />

accomplis, sinon mondialement<br />

consacrŽs.<br />

En fait, les traditions footbalistiques<br />

<strong>et</strong> athlŽtiques y sont ancrŽes<br />

depuis des dŽcennies. Il s'agissait de<br />

les perpŽtuer en les adaptant aux mŽthodes<br />

modernes de prŽparation. C'est<br />

en train de se faire, mais beaucoup de<br />

choses restent ˆ parfaire. Une plus<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

© Ph. AFP


EXPLOIT<br />

grande professionnalisation du football<br />

<strong>et</strong> une diversification des spŽcialisations<br />

athlŽtiques.<br />

De la m me mani re que nous<br />

avons pu nous extraire du gh<strong>et</strong>o des<br />

longues distances pour aller vers le<br />

demi-fonds, nous devons tre en mesure<br />

d'orienter les jeunes vers les disciplines<br />

dites techniques, telles que la<br />

perche, la hauteur, la longueur, les<br />

lancers du disque, du poids, du javelot,<br />

du marteau, ou encore les courses<br />

de vitesse, 100 m, 110 m haies, 200<br />

<strong>et</strong> 400 m. Des disciplines o les pays<br />

en voie de dŽveloppement sont tr s<br />

peu reprŽsentŽs. Mais pour lesquelles<br />

le <strong>Maroc</strong> dispose <strong>et</strong> de l'infrastructure<br />

appropriŽe <strong>et</strong> de l'encadrement<br />

compŽtent.<br />

Confusion des genres<br />

Presque tous les stades sont ŽquipŽs<br />

d'une piste en tartan, ˆ l'exception<br />

du cas dramatique de "la<br />

Casablancaise", au Parc de la Ligue<br />

Arabe, ˆ Casablanca. C<strong>et</strong>te premi -<br />

re aire d'athlŽtisme du <strong>Maroc</strong>, est dans<br />

un Žtat de dŽlabrement avancŽ. Elle<br />

fait figure de dŽpotoir, en plein centre<br />

de la capitale Žconomique.<br />

Quant ˆ l'encadrement, l'Žcole normale<br />

supŽrieure de Casablanca for-<br />

PƒPINIéRE<br />

¥ Sa•d Aouita le precurseur.<br />

Des athl tes exceptionnels <strong>et</strong> des footballeurs surdouŽs<br />

DES IDOLES, DES SYMBOLES ET DU RæVE<br />

Il y a des pŽriodes o la jeunesse<br />

d'un pays a plus que jamais besoin<br />

de symboles pour Žvacuer les<br />

contraintes <strong>et</strong> les mis res du moment.<br />

Les temps actuels sont ˆ placer sous<br />

ce signe. Le report des espoirs ˆ des<br />

jours meilleurs qui ne pointent pas<br />

encore ˆ l'horizon.<br />

Puisqu'il faut bien se reporter sur<br />

quelque chose, mieux vaut que ce soit<br />

sur des gar ons <strong>et</strong> des filles qui se surpassent,<br />

pour mieux tre les reprŽsentants<br />

exceptionnels d'une gŽnŽration<br />

en difficultŽ d' tre.<br />

Hicham El Guerrouj fait partie de<br />

ces symboles en qui les jeunes, <strong>et</strong> m -<br />

me les moins jeunes, s'identifient. Sa•d<br />

Aouita, son illustre prŽdŽcesseur, lui<br />

m me courant dans la foulŽe <strong>et</strong> sur<br />

les traces, encore vivaces, de<br />

Abdeslam Radi, a fait figure de prŽcurseur.<br />

Nawal El Moutawakil, en<br />

montant sur la plus haute marche du<br />

podium olympique, a donnŽ une autre<br />

image de la femme arabo-musulmane.<br />

Tout en se prŽsentant comme l'exception<br />

qui confirme la r gle, elle a administrŽ<br />

un cinglant dŽmenti aux clichŽs<br />

ŽculŽs dont usent <strong>et</strong> abusent les<br />

monopoles mediatŽsques internationaux.<br />

ClichŽs, faut-il concŽder, confortŽs<br />

par des milieux aussi mŽdiŽvaux<br />

que rŽtrogrades.<br />

Ë ces athl tes hors pair, il faut adjoindre<br />

les sur-douŽs du ballon rond,<br />

les Bassir, les Hajji <strong>et</strong> autres Hadda.<br />

Tous ces sportifs de grande facture<br />

¥ Salaheddine Bassir le surdouŽ du foot.<br />

ont finalisŽ leur don pour briller dans<br />

leur domaine <strong>et</strong> faire Žtinceler l'Žtoile<br />

du pays au firmament du sport mondial.<br />

La rec<strong>et</strong>te est simple: le travail,<br />

le sŽrieux <strong>et</strong> la rectitude comportementale.<br />

C'est surtout en cela qu'ils<br />

sont des symboles <strong>et</strong> des soupapes<br />

pour l'imaginaire de la population juvŽnile.<br />

Ils perm<strong>et</strong>tent de r ver ˆ un<br />

‰ge o le r ve constitue le principal<br />

capital, la principale source d'Žnergie<br />

pour transcender une rŽalitŽ pas spŽ-<br />

© Ph. AFP<br />

© Ph. AFP<br />

15<br />

me, dans le cadre d'un programme<br />

de coopŽration franco-marocain, des<br />

agrŽgŽs en Žducation physique, hyperspŽcialisŽs,<br />

y compris dans les ateliers<br />

athlŽtiques les plus techniques.<br />

Nous avons m me des docteurs en<br />

EPS, formŽs en France <strong>et</strong> au Canada.<br />

Tous ces cadres de haut niveau ne<br />

demandent qu'ˆ tre impliquŽs dans<br />

des proj<strong>et</strong>s de prŽparation de l'Žlite<br />

sportive. Pour ce faire, il faudrait que<br />

les responsables de l'Žcole d'athlŽtisme<br />

soient un peu moins possessifs,<br />

qu'ils s'ouvrent sur toutes les compŽtences<br />

disponibles.<br />

Il faudrait aussi que Aziz Daouda<br />

cesse d' tre juge attitrŽ <strong>et</strong> partie intŽressŽe,<br />

en Žtant ˆ la fois directeur<br />

technique national <strong>et</strong> agent reprŽsentant<br />

des athl tes aupr s des sponsors.<br />

C<strong>et</strong> ostracisme doublŽ d'une<br />

confusion des genres plutt nocive,<br />

emp chent l'Žclosion de vocations<br />

athlŽtiques inŽdites <strong>et</strong> l'apparition de<br />

perchistes, de hurdlers, de sprinters,<br />

de sauteurs <strong>et</strong> de lanceurs de haut niveau.<br />

L'expression de la modernitŽ en<br />

athlŽtisme est ˆ ce prix. Tout en continuant<br />

ˆ former de merveilleux athl<br />

tes de la pointure de Hicham El<br />

Guerrouj.❏<br />

cialement engageante. Mais la cŽlŽbration<br />

des sportifs, aussi justifiŽe<br />

soit-elle, n'est en fait pas bien servie<br />

par le milieu ambiant. Elle trahit m -<br />

me un ctŽ dŽrivatif quelque peu g -<br />

nant. Pour la m<strong>et</strong>tre en phase avec<br />

son environnement, il faut bien que<br />

tous les autres mŽrites soient Žgalement<br />

reconnus. Que le mŽrite de la<br />

vŽritable crŽation artistique soit logŽ<br />

ˆ la m me enseigne honorifique.<br />

Et surtout, surtout que le mŽrite<br />

du savoir soit promptement, urgemment,<br />

salutairement rŽhabilitŽ. Que<br />

les palmes universitaires, dans tous<br />

les domaines de la connaissance, cessent<br />

d' tre dŽprŽciŽes, dŽvalorisŽes,<br />

dŽconsidŽrŽes, au profit dÕautres<br />

formes de rŽussite. Des rŽussites o ,<br />

de toute fa on, il nÕy a pas de place<br />

pour tous. Et qui, en dŽfinitive, ne<br />

sont pas suffisantes pour faire une sociŽtŽ<br />

ŽquilibrŽe. Nos matheux, nos<br />

biologistes, nos po tes, nos plasticiens,<br />

nos hommes de thŽ‰tre <strong>et</strong> pourquoi<br />

pas, nos chansonniers, mŽritent<br />

aussi dÕ tre glorifiŽs. Apr s avoir re-<br />

u le sentiment dÕ tre utiles.<br />

CÕest le sens <strong>et</strong> la portŽe de lÕinia-<br />

tive Royale, annoncŽe dans le discours<br />

de la f te de la jeunesse: 25.000<br />

emplois par an. Un objectif ˆ atteindre<br />

ˆ tout prix. Une nouvelle occasion de<br />

mobilisation nationale. La rŽalisation<br />

du premier r ve des jeunes: lÕintŽgration<br />

socio-professionnelle.❏ A.M.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


MAGHREB<br />

Visite de <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> en Tunisie<br />

LARGUER LES AMARRES<br />

<strong>Abderrahmane</strong><br />

<strong>Youssoufi</strong> nÕest pas<br />

allŽ faire du tourisme<br />

en Tunisie. Au cours de<br />

trois journŽes pleines, du 14<br />

au 16 juill<strong>et</strong> 1998, il a eu ˆ<br />

co-prŽsider avec son homologue<br />

tunisien Hamed<br />

Karoui, les travaux de la<br />

sixi me session de la Haute<br />

commission mixte marocotunisienne,<br />

il sÕest entr<strong>et</strong>enu<br />

avec des hommes dÕaffaires<br />

tunisiens <strong>et</strong> marocains <strong>et</strong> rencontrŽ<br />

plusieurs hauts responsables<br />

tunisiens <strong>et</strong>, ˆ leur<br />

t te, le PrŽsident Ben Ali. La<br />

dŽclaration quÕil a faite<br />

concernant lÕAlgŽrie nÕest<br />

pas, non plus, dŽnuŽe dÕimportance.<br />

DŽplacement studieux.<br />

ÇIl nÕy a aucun probl me<br />

entre le <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> la Tunisie.<br />

Nous Ïuvrons cependant<br />

pour la promotion <strong>et</strong> le dŽveloppement<br />

des relations<br />

fraternelles privilŽgiŽes qui<br />

existent entre nos deux paysÈ.<br />

CÕŽtaient lˆ les premiers mots<br />

de Me <strong>Abderrahmane</strong><br />

<strong>Youssoufi</strong> ˆ son arrivŽe ˆ<br />

Tunis, le mardi 14 juill<strong>et</strong><br />

1998. Et ceci ˆ lÕoccasion<br />

dÕune visite officielle de trois<br />

jours ˆ lÕinvitation de son homologue<br />

Hamed Karoui.<br />

Renforcement<br />

Ce sŽjour a ŽtŽ marquŽ par<br />

la rŽunion de la sixi me session<br />

de la Haute commission<br />

mixte de coopŽration, co-prŽsidŽe<br />

par les deux Premiers<br />

ministres, qui a examinŽ notamment<br />

les moyens de renforcer<br />

les Žchanges commerciaux<br />

entre les deux pays,<br />

dont la valeur reste modeste<br />

avec 100 millions de dollars<br />

en 1996. Les Žchanges maroco-tunisiens<br />

ayant m me<br />

rŽgressŽ en 1997, accusant<br />

une baisse de 10 millions de<br />

dollars. La coopŽration bilatŽrale<br />

est en-de a des ambitions,<br />

des intŽr ts <strong>et</strong> possibilitŽs<br />

des deux pays, ont soulignŽ<br />

MM. <strong>Youssoufi</strong> <strong>et</strong><br />

Karoui. Les travaux de la<br />

commission mixte se sont<br />

achevŽs, jeudi 16 juill<strong>et</strong>, par<br />

la signature dÕune dizaine de<br />

protocoles <strong>et</strong> de programmes<br />

de coopŽration dans les domaines<br />

de la SantŽ, du<br />

Commerce, de lÕƒnergie <strong>et</strong><br />

des Mines, de lÕƒducation <strong>et</strong><br />

de la Formation professionnelle.<br />

Il a ŽtŽ dŽcidŽ aussi de<br />

rŽunir dŽsormais la Haute<br />

commission mixte tous les<br />

ans pour "impulser" davan-<br />

tage la coopŽration bilatŽrale,<br />

alors que c<strong>et</strong>te instance se<br />

rŽunissait tous les deux ans.<br />

C<strong>et</strong>te session a ŽtŽ prŽcŽdŽe<br />

par une sŽrie de rŽunions<br />

dÕexperts des deux pays ˆ<br />

Rabat <strong>et</strong> ˆ Tunis, dont la derni<br />

re est celle du comitŽ de<br />

suivi qui sÕest dŽroulŽe ˆ<br />

Rabat les 5 <strong>et</strong> 6 juill<strong>et</strong> <strong>et</strong> qui<br />

a permis de m<strong>et</strong>tre les derni<br />

res r<strong>et</strong>ouches aux dossiers<br />

devant tre soumis ˆ la Haute<br />

commission mixte ˆ Tunis.<br />

Me <strong>Youssoufi</strong>, qui a ŽtŽ re u<br />

par le PrŽsident Zine El<br />

Abidine Ben Ali auquel il a<br />

remis un message de SM le<br />

Roi Hassan II, Žtait accompagnŽ<br />

de plusieurs membres<br />

du gouvernement. <strong>Abderrahmane</strong><br />

<strong>Youssoufi</strong>, dont cÕest<br />

le premier voyage dans la rŽgion<br />

depuis sa nomination, a<br />

Žgalement affirmŽ que le<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> la Tunisie, tous deux<br />

liŽs par des accords dÕassociation<br />

ˆ lÕEurope, sont Ç appelŽs<br />

plus quÕauparavant ˆ<br />

consolider leurs liens <strong>et</strong> ˆ coordonner<br />

leurs nŽgociations<br />

ˆ venir avec lÕEuropeÈ sur<br />

les dossiers de la coopŽration,<br />

notamment celui de lÕagriculture.<br />

Le chef du gouvernement<br />

sÕest par ailleurs, en<br />

marge des travaux de la Haute<br />

commission, entr<strong>et</strong>enu avec<br />

le prŽsident du parlement tunisien,<br />

Fouad Mebazaa avec<br />

lequel il a discutŽ des<br />

Žchanges dÕexpŽriences lŽgislatives.<br />

De m me, il a pris<br />

part ˆ un dŽjeuner-dŽbat organisŽ<br />

par la Centrale patronale<br />

tunisienne, lÕUnion tunisienne<br />

de lÕindustrie, du<br />

Commerce <strong>et</strong> de lÕartisanat<br />

(UTICA) <strong>et</strong> auquel ont participŽ<br />

des hommes dÕaffaires<br />

marocains Ðconduits par<br />

Abderrahim Lahjouji- <strong>et</strong> tunisiens.<br />

DŽgel<br />

Les deux premiers ministres<br />

ont Žgalement discutŽ<br />

de lÕŽvolution de lÕUnion<br />

du Maghreb Arabe (UMA)<br />

<strong>et</strong> des suj<strong>et</strong>s rŽgionaux <strong>et</strong> internationaux<br />

dÕintŽr t mutuel.<br />

Ë c<strong>et</strong> Žgard, Me <strong>Youssoufi</strong> a<br />

appelŽ lÕAlgŽrie ˆ ouvrir un<br />

dialogue avec le <strong>Maroc</strong> pour<br />

rŽgler les probl mes en suspens<br />

<strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre fin au " gel "<br />

des relations entre les deux<br />

pays. Lors de la confŽrence de<br />

presse qui a prŽcŽdŽ son dŽpart<br />

pour le <strong>Maroc</strong>, le Premier<br />

ministre a soulignŽ que Çle<br />

<strong>Maroc</strong> est pr t ˆ ouvrir tout<br />

dialogue avec lÕAlgŽrie pour<br />

¥ <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> <strong>et</strong> Zine El Abidine Ben Ali.<br />

la recherche de solutions ˆ<br />

nos probl mes. LÕimportant<br />

est que nous (le <strong>Maroc</strong>) voulons<br />

quÕil soit mis fin ˆ la situation<br />

de gel des relations<br />

entre nos deux paysÈ. Ë c<strong>et</strong><br />

Žgard, il a invitŽ Alger ˆ dŽ-<br />

cider "le plus rapidement possible<br />

" la rŽouverture des fronti<br />

res des deux pays <strong>et</strong> la suppression<br />

des visas imposŽs<br />

aux dŽplacements des nationaux<br />

marocains <strong>et</strong> algŽriens.<br />

De m me, il a dŽplorŽ le<br />

gel des activitŽs de lÕUMA,<br />

soulignant que le <strong>Maroc</strong> sÕefforce,<br />

avec les autres partenaires<br />

maghrŽbins, de sortir<br />

c<strong>et</strong>te instance de sa situation<br />

actuelle.❏ Karim BENDAOUD<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

16<br />

© Ph. AFP


MAGHREB<br />

Visite de <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> en Tunisie<br />

LE MAGHREB DES CHIMéRES<br />

Une atmosph re incantatoire a dž rŽgner sur les<br />

entr<strong>et</strong>iens quÕa eus c<strong>et</strong>te semaine le Premier ministre<br />

marocain, <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong>, avec les<br />

responsables tunisiens. Nous voilˆ, en eff<strong>et</strong>, en face<br />

dÕun Premier ministre marocain dont lÕaspiration<br />

ˆ Ždifier le Maghreb Arabe fait incontestablement<br />

Un chercheur zŽlŽ en<br />

sciences politiques<br />

peut facilement nous<br />

surprendre en comptabilisant<br />

le nombre de fois o la rŽfŽrence<br />

<strong>et</strong> lÕaspiration ˆ<br />

Par Mustapha TOSSA<br />

construire un espace maghrŽbin<br />

politique <strong>et</strong> Žconomique<br />

figurent dans chaque dŽclaration<br />

de politique des pays<br />

du Maghreb, un observateur<br />

lucide constatera hŽlas quÕˆ<br />

force dÕappeler de ses vÏux<br />

une envie, celle-ci se transforme<br />

aisŽment en incantation<br />

qui dispose de la m me<br />

efficacitŽ psychologique que<br />

des vers<strong>et</strong>s de Coran marmonnŽs<br />

ˆ la h‰te par un analphab<br />

te, qui sÕappr te ˆ effectuer<br />

le cŽrŽmonial de la<br />

pri re: la musicalitŽ des<br />

phrases Žtant plus importante<br />

que le contenu du texte.<br />

Choix stratŽgique<br />

Sans aucun doute, c<strong>et</strong>te atmosph<br />

re incantatoire a dž<br />

rŽgner sur les entr<strong>et</strong>iens quÕa<br />

eus c<strong>et</strong>te semaine le Premier<br />

ministre marocain <strong>Abderrahmane</strong><br />

<strong>Youssoufi</strong> avec les responsables<br />

tunisiens. Nous<br />

voilˆ, en eff<strong>et</strong>, en face dÕun<br />

Premier ministre marocain<br />

dont lÕaspiration ˆ Ždifier le<br />

Maghreb arabe fait incontestablement<br />

partie des matrices<br />

constitutives du parcours <strong>et</strong><br />

de la personnalitŽ politique<br />

<strong>et</strong> dÕun rŽgime tunisien qui a<br />

trahi toutes les aspirations<br />

dŽmocratiques en rŽussissant<br />

lÕexploit de sauvegarder, en<br />

thŽorie en tout cas, la seule<br />

belle idŽe ˆ laquelle il lui soit<br />

donnŽ dÕopposer sa signature.<br />

Ainsi, ˆ lÕoccasion du<br />

9 me anniversaire de la crŽation<br />

de lÕUMA, le PrŽsident<br />

Ben Ali ne sÕest-il pas fondu<br />

dÕune missive en direction de<br />

ses paires maghrŽbins dans<br />

laquelle il confirmait que<br />

lÕUMA restait "un choix stra-<br />

tŽgique irreversible malgrŽ<br />

ses difficultŽs conjoncturelles".<br />

Pour le Premier ministre<br />

marocain, m me si ce dŽplacement<br />

est officiellement placŽ<br />

sous le signe du dŽveloppement<br />

des relations Žconomiques<br />

bilatŽrales, th me rŽcurent<br />

ˆ tous les voyages inter-maghrŽbins,<br />

le choix de<br />

Tunis pour effectuer sa premi<br />

re grande sortie vers un<br />

pays arabe se veut dotŽe dÕun<br />

signal politique clair.<br />

Tunis est en eff<strong>et</strong> coincŽe<br />

entre une AlgŽrie malade de<br />

sa guerre civile <strong>et</strong> de ses hantises<br />

dÕhŽgŽmonie <strong>et</strong> une<br />

Jamahiria Lybienne frappŽe<br />

dÕembargo international depuis<br />

1992. Les deux plaies<br />

du Maghreb. Car si lÕUMA<br />

est restŽe une coquille vide,<br />

on trouve deux raisons essentielles:<br />

La premi re<br />

concerne lÕent tement de lÕƒtat<br />

algŽrien, contre toute logique<br />

unitaire, ˆ vouloir morceler<br />

une rŽgion en apportant<br />

un soutien aveugle ˆ des sŽparatistes<br />

marocains, la seconde<br />

est celle du colonel<br />

Kaddafi qui reproche ˆ ses<br />

homologues maghrŽbins un<br />

manque de solidaritŽ dans le<br />

bras de fer qui lÕoppose ˆ la<br />

communautŽ internationale.<br />

Kaddafi estime que lÕesprit<br />

de lÕUMA devrait pousser<br />

les capitales du Maghreb<br />

ˆ violer lÕembargo.<br />

Au menu de ses entr<strong>et</strong>iens<br />

ˆ huis clos avec les responsables<br />

tunisiens, <strong>Abderrahmane</strong><br />

<strong>Youssoufi</strong> ne peut<br />

contourner ces deux dossiers<br />

sensibles. Ë lÕŽgard de la tension<br />

algŽro-marocaine que<br />

cristallise le dossier du<br />

Sahara, la Tunisie est restŽe<br />

souvent sur une position de<br />

neutralitŽ nŽgative, moins par<br />

conviction que par intŽr t sŽcuritaire.<br />

Violence<br />

On se rappelle que dix ans<br />

plutt, Zine El Abbidine Ben<br />

Ali, ancien responsable de la<br />

sŽcuritŽ tunisienne est arrivŽ<br />

au pouvoir apr s avoir commis<br />

un "putsch de velours"<br />

en dŽposant le vieux<br />

Bourguiba.<br />

partie des matrices constitutives du parcours <strong>et</strong> de<br />

la personnalitŽ politique <strong>et</strong> dÕun rŽgime tunisien qui<br />

a trahi toutes les aspirations dŽmocratiques en rŽussissant<br />

lÕexploit de sauvegarder, en thŽorie en tout<br />

cas, la seule belle idŽe ˆ laquelle il lui soit donnŽ<br />

dÕopposer sa signature.<br />

Le fringant<br />

Ben Ali nÕa eu<br />

ni le temps ni<br />

lÕenvie de rŽaliser<br />

les promesses<br />

de c<strong>et</strong>te<br />

rŽvolution de<br />

novembre.<br />

Et plus, la<br />

maison algŽrienne<br />

plongeait<br />

dans un effroyable<br />

cycle<br />

de violence plus,<br />

le rŽgime tunisien<br />

se raidissait<br />

<strong>et</strong> faisait dispara”tre<br />

les libertŽs<br />

les plus fondamentales<br />

au<br />

point de transformer<br />

la Tunisie en un immense<br />

commissariat de police.<br />

Dans sa mani re de diriger<br />

le pays, Ben Ali se r<strong>et</strong>rouve<br />

sur la m me longueur<br />

dÕondes que les gŽnŽraux<br />

dÕAlger. Une sorte de connivence<br />

sŽcuritaire sÕest installŽe<br />

entre les deux capitales<br />

qui a trouvŽ sa traduction au<br />

niveau des enjeux rŽgionaux.<br />

Cynisme<br />

NeutralitŽ nŽgative, car si<br />

on ne peut pas compter le prŽsident<br />

Ben Ali parmi les fervents<br />

supporters du polisario,<br />

on ne le compte pas non<br />

plus parmi les militants passionnŽs<br />

de lÕUMA qui auraient<br />

assiŽgŽ Alger pour lui<br />

faire entendre raison. Mais,<br />

sÕinterrogent les observateurs<br />

cyniques: Que vaut la p<strong>et</strong>ite<br />

<strong>et</strong> fragile Tunisie devant<br />

lÕogre algŽrien? Que peut faire<br />

la diplomatie tunisienne,<br />

coincŽe quÕelle est, entre le<br />

chaudron algŽrien <strong>et</strong> lÕimprŽvisible<br />

Colonel libyen?<br />

C<strong>et</strong> Žtat de fait a donnŽ<br />

lieu ˆ une thŽorie politique,<br />

quelque peu dŽpassŽe aujourdÕhui,<br />

mais qui traduisait<br />

bien le niveau de coma dans<br />

lequel g”t depuis quelques annŽes<br />

dŽjˆ lÕUMA, cÕest la<br />

thŽorie des 3+2 (AlgŽrie,<br />

Tunisie, Mauritanie + <strong>Maroc</strong>,<br />

Libye).<br />

LÕalliance des 3 est basŽe<br />

sur la peur <strong>et</strong> le chantage, celle<br />

des 2 sur un opportunisme<br />

conjoncturel. Le Premier mi-<br />

¥ <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> <strong>et</strong> Hamed El Karoui.<br />

nistre marocain sait que le<br />

destin de l'UMA passe par<br />

Alger avant de s'en voler vers<br />

Tunis o le palais de Carthage<br />

lui servira de thŽ‰tre pour exprimer<br />

son attachement <strong>et</strong> sa<br />

fidŽlitŽ ˆ l'idŽal maghrŽbin.<br />

Me <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong><br />

avait adressŽ des messages<br />

publics, par voie de presse<br />

aux autoritŽs algŽriennes leur<br />

disant sa disponibilitŽ <strong>et</strong> son<br />

dŽsir de rencontrer son homologue,<br />

Ahmed Ouyahia.<br />

La diplomatie algŽrienne<br />

a rŽpondu par voie de presse<br />

avec la sempiternelle rŽplique<br />

devenue un vieux tube algŽrien:<br />

les <strong>Maroc</strong>ains ont tort<br />

de faire du dossier du Sahara<br />

ÇoccidentalÈ un contentieux<br />

algero-marocain.<br />

Lors de sa visite ˆ Tunis,<br />

Me <strong>Youssoufi</strong> a une fois encore<br />

appelŽ au dialogue avec<br />

le gouvernement algŽrien.<br />

D'ailleurs, depuis quelque<br />

temps dŽjˆ, une rumeur grossie<br />

ˆ Paris pour expliquer la<br />

rŽcente campagne de presse<br />

algŽrienne ˆ l'Žgard du<br />

<strong>Maroc</strong>, quand elle dŽcrivait<br />

avec force dŽtails une ville<br />

comme Oujda ˆ feu <strong>et</strong> ˆ sang,<br />

<strong>et</strong> les autoritŽs marocaines<br />

aux prises avec un pseudo<br />

mouvement islamiste marocain<br />

armŽ. La rumeur dit que<br />

c<strong>et</strong>te campagne de presse a<br />

ŽtŽ ordonnŽe par les cercles<br />

de pouvoir algŽrien hostile<br />

au <strong>Maroc</strong> pour torpiller une<br />

mŽdiation sud-africaine<br />

conduite par Nelson Mandela<br />

17<br />

entre le <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> le PrŽsident<br />

algŽrien Liamine ZŽroual.<br />

C<strong>et</strong>te mŽdiation aurait abouti<br />

ˆ une rencontre au somm<strong>et</strong><br />

entre le <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> l'AlgŽrie<br />

sous parrainage de Nelson<br />

Mandela discr tement soutenu<br />

par le PrŽsident Jacques<br />

Chirac.<br />

DiscrŽtion<br />

La campagne mŽdiatique<br />

AlgŽrienne Žtait destinŽe principalement<br />

ˆ allumer des<br />

contre-feux ˆ un processus<br />

de normalisation <strong>et</strong> ˆ tuer<br />

dans l'Ïuf une tentative similaire<br />

ˆ celle menŽe par le<br />

Roi Fahd d'Arabie Saoudite,<br />

qui avait dŽbouchŽ sur le fameux<br />

somm<strong>et</strong> entre S.M le<br />

Roi <strong>et</strong> Chadli Ben Jeddid.<br />

Dans l'Žtat de tension politique<br />

qui r gne au Maghreb,<br />

la visite de <strong>Abderrahmane</strong><br />

<strong>Youssoufi</strong> acquiert une symbolique<br />

particuli re.<br />

La question est: dans quel<br />

Žtat d'esprit, le vice-prŽsident<br />

de l'<strong>International</strong> socialiste at-il<br />

trouvŽ le ma”tre du palais<br />

de Carthage? A-t-il ma”trisŽ<br />

sa peur obsessionnelle de voir<br />

clner chez lui le mod le de<br />

chaos anarcho-islamisant algŽrien,<br />

pour enfin libŽrer les<br />

initiatives <strong>et</strong> s'investir rŽellement<br />

dans la construction du<br />

Maghreb Arabe Uni qui est<br />

devenue, au fil des nŽgociations<br />

difficiles, douloureuses<br />

<strong>et</strong> solitaires avec l'Europe<br />

unie <strong>et</strong> dominatrice, le vÏu<br />

de tous <strong>et</strong> le r ve de chacun.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

© Ph. AFP


PORTRAIT<br />

Aziz El Houssine, ministre de la Fonction publique <strong>et</strong> de la RŽforme administrative<br />

LE CHANTIER<br />

IMPOSSIBLE<br />

La fonction publique est<br />

habituellement Ð<strong>et</strong><br />

souvent ˆ raisontaxŽe<br />

dÕ tre un secteur, par<br />

dŽfinition, difficile. Les obs-<br />

Par Karim BENDAOUD<br />

tacles y sont lŽgion. Les difficultŽs<br />

Žnormes. Et on ne sait<br />

pas par quel bout commencer.<br />

Aziz El Houssine est<br />

donc appelŽ ˆ relever un dŽfi<br />

colossal, ˆ savoir gŽrer un<br />

dŽpartement rŽputŽ ingŽrable.<br />

Entre lÕabsentŽisme, le sureffectif,<br />

lÕinadaptation <strong>et</strong> lÕarcha•sme,<br />

le patron des fonctionnaires<br />

nÕa que le choix de<br />

lÕembarras.<br />

La Fonction publique est<br />

souvent assimilŽe ˆ un secteur<br />

budgŽtivore <strong>et</strong> terriblement<br />

lourd. Et o le premier<br />

souci est de faire le moins de<br />

vagues possible, donc de passer<br />

inaper u.<br />

Obstacles<br />

CÕest donc au niveau du<br />

changement des mentalitŽs<br />

que doit, en premier lieu,<br />

sÕorienter lÕaction de Aziz El<br />

Houssine, connu pour sa rigueur<br />

<strong>et</strong> son honn t<strong>et</strong>Ž intellectuelle.<br />

Ce natif dÕOujda,<br />

en 1943, est titulaire d'un doctorat<br />

d'ƒtat des L<strong>et</strong>tres <strong>et</strong><br />

Sciences humaines de la<br />

FacultŽ de l<strong>et</strong>tres d'Aix-en-<br />

Provence, en 1988. Auparavant,<br />

il avait obtenu, en 1978,<br />

un doctorat de troisi me cycle<br />

des l<strong>et</strong>tres arabes de la m -<br />

me facultŽ. Ces diplmes supŽrieurs<br />

avaient ŽtŽ prŽcŽdŽs<br />

d'une licence en l<strong>et</strong>tres arabes<br />

de la facultŽ de l<strong>et</strong>tres de<br />

Rabat (1978) <strong>et</strong> d'un diplme<br />

d'arabe classique de la<br />

m me facultŽ (1962). Figure<br />

connue du Rassemblement<br />

National des indŽpendants<br />

(RNI), Aziz El Houssine est,<br />

depuis 1993, membre du<br />

Bureau ŽxŽcutif de ce parti. Il<br />

conna”t bien la gestion locale<br />

pour avoir occupŽ les<br />

postes de prŽsident de la commune<br />

d'Oujda, Sidi Ziane<br />

(1992-1997), de premier vice<br />

prŽsident de la communautŽ<br />

urbaine d'Oujda (1992-<br />

1997). La vie associative Žgalement<br />

nÕa pas beaucoup de<br />

secr<strong>et</strong>s pour lui, vu quÕil a ŽtŽ,<br />

entre 1988 <strong>et</strong> 1994, secrŽtaire<br />

gŽnŽral de l'Association<br />

Angad. LÕenseignement a oc-<br />

cupŽ une place prŽpondŽrante<br />

dans la formation <strong>et</strong> la carri<br />

re de c<strong>et</strong> homme quÕon<br />

avait qualifiŽ ˆ une certaine<br />

Žpoque de "rŽvŽlation de la<br />

classe politique marocaine".<br />

"Flamboyant", Žtait Žgalement<br />

un terme rŽcurrent utilisŽ<br />

ˆ son propos. Professeur<br />

de l'enseignement supŽrieur ˆ<br />

l'ƒcole normale supŽrieure de<br />

Rabat, Aziz El Houssine est<br />

prŽsident, depuis 1994, du jury<br />

du concours de l'agrŽgation<br />

de traduction.<br />

Avant cela, il avait Žgalement<br />

occupŽ les postes de directeur<br />

de l'enseignement fondamental<br />

(1989-1993), de dŽlŽguŽ<br />

du minist re de l'ƒducation<br />

nationale ˆ Rabat<br />

(1988-1989), de membre du<br />

cabin<strong>et</strong> au m me dŽpartement,<br />

de directeur de l'ƒcole<br />

nationale supŽrieure ˆ Oujda<br />

(1987-1988) <strong>et</strong> de directeur<br />

de lycŽe (1965-1983). De ces<br />

diffŽrents postes, il a appris<br />

ˆ conna”tre les gens, leurs profils<br />

<strong>et</strong> caract res <strong>et</strong> Ðsurtoutla<br />

mani re dÕaborder les questions<br />

Žpineuses.<br />

Et des questions Žpineuses,<br />

il en aura un certain<br />

nombre ˆ rŽsoudre <strong>et</strong>, en premier<br />

lieu, lÕabsentŽisme, vŽritable<br />

plaie qui m<strong>et</strong> ˆ mal la<br />

productivitŽ de ce secteur.<br />

Il faudra sÕattaquer "ˆ ceux<br />

qui ne viennent jamais" <strong>et</strong> aux<br />

habituŽs de la veste accrochŽe<br />

<strong>et</strong> ˆ la chaise <strong>et</strong> du sac ˆ<br />

main qui tra”ne sur un bureau.<br />

Imprimer une nouvelle mani<br />

re de voir les choses <strong>et</strong> de<br />

concevoir son travail, nÕest<br />

pas chose facile, car les mauvais<br />

plis ont la peau dureÉ<br />

Casse-t te<br />

Il ne sÕagit pas de vouloir<br />

jouer aux moralisateurs, mais<br />

plutt dÕune question dÕimage<br />

<strong>et</strong> de biensŽance ˆ lÕŽgard<br />

des contribuables. Le sureffectif<br />

est, par contre, un phŽnom<br />

ne contre lequel, reconnaissons-le,<br />

Aziz el<br />

Houssine ne pourra pas grand<br />

chose. CÕest lˆ une des caractŽristiques<br />

des pays faiblement<br />

industrialisŽs, qui,<br />

selon que la conjoncture le<br />

perm<strong>et</strong>te, recrutent ˆ tour de<br />

bras dans lÕAdministration<br />

pour absorber le chmage.<br />

Probl me structurel ou<br />

conjoncturel, le sureffectif<br />

gr ve de mani re pesante le<br />

¥ Aziz El Houssine.<br />

18<br />

budg<strong>et</strong> gŽnŽral de lÕƒtat.<br />

LÕinadaptation <strong>et</strong> lÕarcha•sme<br />

que vit douloureusement ce<br />

secteur ne sont un secr<strong>et</strong> pour<br />

personne. En eff<strong>et</strong>, on ne<br />

compte plus les cas dÕinadŽquation<br />

de profits inadaptŽs<br />

aux postes.<br />

De m me, les pratiques<br />

antŽdiluviennes perdurent <strong>et</strong><br />

bouchent lÕhorizon de jours<br />

meilleurs.<br />

Alors, par quel bout commencer?<br />

La t‰che sÕannonce<br />

dure, on nÕose dire impossible,<br />

pour c<strong>et</strong> homme ˆ qui<br />

tout le monde reconna”t des<br />

qualitŽs de bosseur impŽnitent.<br />

Car, ˆ part discuter de<br />

lÕhoraire continu ou discontinu,<br />

toutes les autres questions<br />

intŽressant la fonction<br />

publique rel vent du vŽritable<br />

casse-t te chinois.❏<br />

ROYAUME DU MAROC<br />

LE PREMIER MINISTRE<br />

AGENCE POUR LA PROMOTION ET LE DƒVELOPPEMENT ƒCONOMIQUE<br />

ET SOCIAL DES PREFECTURES ET PROVINCES DU NORD DU ROYAUME<br />

MINISTERE DE LÕAGRICULTURE, DU DƒVELOPPEMENT RURAL ET DES<br />

PæCHES MARITIMES<br />

DIRECTION PROVINCIALE DE LÕAGRICULTURE DE TANGER<br />

WILAYA DE TANGER<br />

AVIS DÕAPPEL DÕOFFRES OUVERT<br />

SUR OFFRES DES PRIX EN SƒANCE<br />

NON PUBLIQUE<br />

Dans le cadre du partenariat entre lÕAgence pour la Promotion <strong>et</strong> le DŽveloppement<br />

ƒconomique <strong>et</strong> Social des PrŽfectures <strong>et</strong> Provinces du Nord du Royaume (ma”tre<br />

dÕouvrage) <strong>et</strong> le Minist re de lÕAgriculture, du DŽveloppement rural <strong>et</strong> des P ches<br />

maritimes (ma”tre dÕouvrage dŽlŽguŽ), il est lancŽ le prŽsent appel dÕoffres<br />

concernant lÕexŽcution des travaux de rŽhabilitation des pŽrim tres suivants en un<br />

seul lot.<br />

PŽrim tre KHANDAK SNAN C.R. DAR CHAOUI<br />

PŽrim tre AYOUN KSAR C.R. DAR CHAOUI<br />

PŽrim tre KSIAR C.R. ZINAT.<br />

Le cautionnement provisoire est fixŽ ˆ : 20.000,00 Dh.<br />

Les pi ces justificatives ˆ produire sont celles prescrites par le dŽcr<strong>et</strong> N¡2.76.479<br />

du 19 Choual 1396 (14.10.76) notamment lÕarticle 11.<br />

Les plis seront envoyŽs par la poste au nom de Monsieur le Directeur Provincial de<br />

lÕAgriculture, ou dŽposŽs contre un rŽcŽpissŽ au bureau dÕodre de la Direction<br />

Provinciale de lÕAgriculture de Tanger. La date limite de rŽception Žtant fixŽe au 22<br />

juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 10 heures.<br />

Le cahier de charge <strong>et</strong> le mod le de soumission sont ˆ r<strong>et</strong>irer du bureau des<br />

marchŽs de la m me Direction.<br />

La visite des sites des travaux est obligatoire, les dates sont fixŽes comme suit:<br />

Le 15 juill<strong>et</strong> 1998 pour le pŽrim tre de KHANDAK SNAN.<br />

Le 16 juill<strong>et</strong> 1998 pour les pŽrim tres de AYOUN KSAR <strong>et</strong> KSIAR<br />

Le dŽpart est prŽvu ˆ 9 h du si ge de la DPA.<br />

©DR<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


JUSTICE<br />

Les Tribunaux administratifs emprisonnŽs par lÕomnipotence des pouvoirs publics<br />

POUR UNE VIE<br />

JUDICIAIRE MORALISƒE<br />

Le 20 juin dernier, lÕAssociation<br />

des barreaux du <strong>Maroc</strong><br />

tenait son conseil national.<br />

Une semaine apr s, le vendredi<br />

26 juin, les membres du barreau rencontraient<br />

le Premier ministre, ˆ<br />

Par Abdellatif EL AZIZI<br />

Rabat, pour dŽbattre des probl mes<br />

de la profession <strong>et</strong> faire part ˆ Me<br />

<strong>Youssoufi</strong> de leur "enti re disposition"<br />

ˆ participer ˆ la rŽforme de la<br />

justice annoncŽe par le gouvernement.<br />

Au cÏur des probl mes, la question<br />

des jugements rendus par la justice<br />

en faveur de citoyens lŽsŽs par<br />

lÕadministration. Les avocats rem<strong>et</strong>tent<br />

sur la table c<strong>et</strong>te question<br />

Žpineuse. Des milliers de dossiers,<br />

des millions dÕarr ts rendus contre<br />

les pouvoirs publics, organismes,<br />

administrations ou collectivitŽs locales.<br />

Quand la justice donne droit au<br />

contribuable, les dŽcisions prises<br />

comptent pour du beurre : lÕadministration<br />

a le bras long <strong>et</strong> de toute<br />

mani re, les juges nÕont aucun<br />

moyen de faire passer les autoritŽs<br />

publiques ˆ la caisse quelle que soit<br />

lÕampleur du prŽjudice subi par le citoyen.<br />

Les dossiers en instance dÕapplication<br />

sont divers, cela va du r<strong>et</strong>raitŽ<br />

qui nÕa pas touchŽ un rond depuis<br />

des annŽes <strong>et</strong> qui sÕadresse ˆ la<br />

justice pour faire valoir ses droits, au<br />

propriŽtaire terrien lŽsŽ par la conservation<br />

fonci re, en passant par des<br />

citoyens qui attaquent en justice une<br />

commune pour une question de<br />

voirie.<br />

Dossiers Žpineux<br />

Les recours aux tribunaux administratifs<br />

sont devenus tr s frŽquents,<br />

ˆ mesure que le "makhzen" nÕest<br />

plus intouchable.<br />

Les gens ont de plus en plus recours<br />

ˆ la justice pour rem<strong>et</strong>tre en<br />

cause lÕomnipotence des pouvoirs<br />

publics.<br />

Mais entre le recours, le jugement<br />

<strong>et</strong> lÕexŽcution, le fossŽ demeure<br />

Žnorme, voire infranchissable. LÕƒtat<br />

de droit est flouŽ par la pratique.<br />

Magistrats dŽbordŽs, justice politisŽe<br />

dŽpendante, droits de la dŽfense<br />

malmenŽs, les griefs ne manquent<br />

pas. Et si les avocats ont tenu<br />

ˆ faire de la question une de leurs<br />

principales prŽoccupations, cÕest<br />

quÕil y va de la survie de leur profession.<br />

Un arr t rendu en faveur du<br />

citoyen, cÕest autant de gagnŽ pour<br />

la dŽfense, mais un jugement ren-<br />

du, <strong>et</strong> non appliquŽ, cÕest la crŽdibilitŽ<br />

de toute une profession qui est<br />

en jeu.<br />

Pour qui sait lire entre les lignes,<br />

la simple Žvocation de la commission<br />

Truche en France suffit pour<br />

montrer que pour les avocats, lÕin-<br />

dŽpendance de la justice passe par<br />

un plus grand respect des droits de<br />

la dŽfense.<br />

En eff<strong>et</strong>, la commission de rŽflexion<br />

sur la Justice dŽcidŽe par<br />

Jacques Chirac, il y a plus dÕun an,<br />

Žtait sortie avec de nombreuses pro-<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

20<br />

positions. Parmi les principales rŽsolutions<br />

de la commission Truche,<br />

Çla protection de la prŽsomption<br />

dÕinnocenceÈ Il sÕagit, entre autres,<br />

de Ç lÕintervention de lÕavocat d s la<br />

premi re heure de garde ˆ vue, mise<br />

en dŽtention provisoire dŽcidŽe


JUSTICE<br />

par un coll ge <strong>et</strong> non plus par le seul<br />

juge <strong>et</strong> durŽe des informations judiciaires<br />

limitŽes È.<br />

Dans les affaires o les citoyens<br />

essaient de recouvrir un droit usurpŽ<br />

par un organisme Žtatique, la marge<br />

de manÏuvre de la dŽfense <strong>et</strong><br />

lÕindŽpendance de la justice sont encore<br />

plus malmenŽes.<br />

PartialitŽ<br />

La justice a mauvaise presse,<br />

mais lˆ, les citoyens sont convaincus<br />

de sÕattaquer ˆ une vŽritable citadelle.<br />

Le proverbe britannique qui<br />

disait "il ne suffit pas que la justice<br />

soit rendue, elle doit tre per ue<br />

comme bien rendu" est dŽmenti par<br />

la rŽalitŽ des faits.<br />

La justice, m me si ses arr ts sont<br />

parfois rendus en faveur des<br />

citoyens, est accusŽe de partialitŽ<br />

envers lÕadministration.<br />

Connivence entre le pouvoir<br />

judiciaire <strong>et</strong> le pouvoir<br />

politique ou simple bienveillance,<br />

en tout cas, lÕintervention<br />

du politique dans<br />

le judiciaire est une rŽalitŽ.<br />

On lÕa clairement constatŽ<br />

au cours de la fameuse campagne<br />

dÕassainissement o<br />

les magistrats appelaient les<br />

prŽvenus ˆ la barre sur ordre<br />

des autoritŽs publiques. Le<br />

barreau, en interpellant le<br />

gouvernement sur ce dossier<br />

sensible, ne fait en rŽalitŽ<br />

que se joindre ˆ dÕautres<br />

¥ Omar Azzimane.<br />

©DR<br />

voix, qui se sont dŽjˆ ŽlevŽes<br />

pour rŽclamer plus<br />

dÕindŽpendance <strong>et</strong> plus<br />

dÕefficacitŽ de la justice<br />

marocaine.<br />

LÕAssociation ÒAlternativesÕÕ<br />

qui avait tenu un<br />

sŽminaire sur la rŽforme<br />

de la justice, il y a un<br />

mois, a adoptŽ une dŽclaration<br />

publique qui a<br />

ŽtŽ adressŽe sous forme<br />

de l<strong>et</strong>tre ouverte au gouvernement.<br />

LÕAssociation interpelle<br />

"le gouvernement dans le<br />

but dÕagir Žnergiquement,<br />

en respect des droits de<br />

lÕHomme <strong>et</strong> de la lŽgali-<br />

tŽ en faveur de la rŽforme<br />

de la justice comme<br />

Žtant la rŽforme des rŽformes".<br />

Une rŽforme tributaire dÕune revalorisation<br />

matŽrielle <strong>et</strong> morale indispensable<br />

des magistrats, car nos<br />

juges ne disposent ni dÕun statut moral<br />

valorisant, ni dÕune digne situation<br />

matŽrielle, ce qui est de nature,<br />

malgrŽ lÕhonn t<strong>et</strong>Ž de bon nombre<br />

dÕhommes de loi, ˆ dŽvelopper des<br />

pratiques malsaines tendant ˆ gangrener<br />

tout lÕappareil.<br />

Il semble que sur ce plan-lˆ, le<br />

gouvernement <strong>Youssoufi</strong> ait consenti<br />

quelques concessions.<br />

Dans la Loi de finances, Oualalou<br />

a annoncŽ de nombreuses mesures<br />

qui ont ŽtŽ prises dans ce sens. Parmi<br />

ces mesures, il y a lieu de citer la<br />

proposition de faire bŽnŽficier le minist<br />

re de la Justice, dirigŽ par Omar<br />

Azziman, de la dŽrogation aux dispositions<br />

concernant la suppression<br />

des postes vacants, par suite de mise<br />

ˆ la r<strong>et</strong>raite. Ceci pour faire face<br />

aux besoins pressants en personnel<br />

dÕencadrement des juridictions nouvellement<br />

crŽŽes <strong>et</strong> des unitŽs relevant<br />

de lÕadministration pŽnitentiaire.<br />

DŽlabrement<br />

Et cÕest vrai quÕon ne peut avoir<br />

que la justice dont on consent ˆ payer<br />

le prix. Pendant trop longtemps, on<br />

a dŽlibŽrŽment maintenu la machine<br />

judiciaire dans un Žtat de dŽlabrement<br />

avancŽ.<br />

Le pouvoir politique a bien profitŽ<br />

de c<strong>et</strong>te sous-capitalisation de<br />

la justice.<br />

Les manquements ˆ la r gle sont<br />

devenus, malheureusement, trop frŽquents<br />

<strong>et</strong> on a entendu parler de<br />

quelques magistrats en Žtat dÕexamen.<br />

Lˆ encore, ƒtat de droit <strong>et</strong> respect<br />

de la libertŽ individuelle ont un<br />

prix que le citoyen doit payer pour<br />

en tre bŽnŽficiaire.<br />

LÕindŽpendance du pouvoir judiciaire<br />

ˆ lÕŽgard du pouvoir est une<br />

revendication de plus en plus pressante,<br />

ˆ cor <strong>et</strong> ˆ cri, par lÕopinion<br />

publique, plus discr tement mais<br />

tout aussi fermement par les avocats.<br />

La naissance dÕun vŽritable pouvoir<br />

judiciaire est le prix ˆ payer<br />

pour la moralisation de la vie publique<br />

tant rŽclamŽe par les socialistes.<br />

❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

21


SOCIƒTƒ<br />

ƒlaboration dÕun plan pour lÕintŽgration de la femme dans le dŽveloppement<br />

LES BONNES<br />

INTENTIONS<br />

Le dŽveloppement passe<br />

par lÕamŽlioration<br />

de la situation de la<br />

femme. Cela est devenu telle<br />

une ritournelle. Ë force de<br />

la ressasser, on en croit de<br />

Par Noureddine JOUHARI<br />

plus en plus sans en tre vraiment<br />

convaincu. Du moins<br />

de la seconde partie, <strong>et</strong> des<br />

moyens mis pour la rŽaliser.<br />

Mohamed Said Sa‰di, secrŽtaire<br />

dÕƒtat aupr s du ministre<br />

du DŽveloppement social,<br />

de la SolidaritŽ, de<br />

lÕEmploi <strong>et</strong> de la Formation<br />

professionnelle, chargŽ de la<br />

Protection sociale, de la<br />

Famille <strong>et</strong> de lÕenfance, accompagnŽ<br />

du ministre dŽlŽguŽ<br />

chargŽ des droits de<br />

lÕHomme, Mohamed Aujjar,<br />

de Aicha Belarbi, secrŽtaire<br />

dÕƒtat chargŽ de la CoopŽration,<br />

a prŽsidŽ rŽcemment ˆ<br />

Rabat, une rencontre dans le<br />

cadre de la prŽparation du<br />

plan dÕaction pour lÕintŽgration<br />

de la femme dans le dŽveloppement.<br />

Au cours de c<strong>et</strong>te rencontre,<br />

Said Sa‰di a prŽsentŽ<br />

le contexte dans lequel se<br />

situe le proj<strong>et</strong> du plan dÕaction<br />

pour lÕintŽgration de la femme<br />

dans le dŽveloppement.<br />

Un plan qui tout en tenant<br />

compte des spŽcificitŽs marocaines,<br />

nÕen rŽpond pas<br />

moins ˆ lÕesprit des conventions<br />

internationales relatives<br />

ˆ la situation de la femme.<br />

Selon Said Sa‰di, ce plan,<br />

qui se veut tre opŽrationnel<br />

<strong>et</strong> pragmatique, nŽcessite la<br />

mobilisation de toutes les potentialitŽs<br />

nationales aussi<br />

bien de la part du gouvernement<br />

que de la sociŽtŽ civile.<br />

Et pour sociŽtŽ civile, la femme<br />

a eu la part belle ces derniers<br />

temps : associations, forums<br />

<strong>et</strong> autres rencontres ont<br />

mis en avant les revendications<br />

fŽminines <strong>et</strong> instaurŽ un<br />

nouveau climat sur c<strong>et</strong>te<br />

question. Pour Aicha Belarbi,<br />

qui nÕest pas Žtrang re ˆ ce<br />

genre de dŽbats, elle a mis<br />

lÕaccent sur lÕimportance de<br />

c<strong>et</strong>te rencontre <strong>et</strong> sur lÕoriginalitŽ<br />

de la dŽmarche prŽconisŽe<br />

pour lÕŽlaboration de ce<br />

proj<strong>et</strong>.<br />

Quant ˆ M. Aujjar, il a exprimŽ<br />

la disposition de son<br />

dŽpartement ˆ collaborer <strong>et</strong><br />

apporter le soutien nŽcessaire<br />

pour la rŽussite de ce plan<br />

dÕaction. LÕintŽr t de c<strong>et</strong>te<br />

rencontre rŽside dans le fait<br />

quÕelle vŽhicule un consensus<br />

concernant la question de<br />

la femme <strong>et</strong> du dŽveloppement<br />

en gŽnŽral, selon M.<br />

Aujjar. Sauf que lˆ, dire quÕil<br />

y a consensus cÕest aller trop<br />

vite en besogne... On ne peut<br />

faire lÕimpasse sur les rŽticences<br />

des uns <strong>et</strong> des autres<br />

sur un suj<strong>et</strong> aussi sensible...<br />

Pour la rŽussite dÕun tel<br />

proj<strong>et</strong>, on ne peut ignorer le<br />

minist re de la Justice. Aussi,<br />

ce dŽpartement nŽvralgique<br />

a-t-il ŽtŽ reprŽsentŽ par son<br />

secrŽtaire gŽnŽral, Ahmed<br />

Ghazali. Ce dernier a saluŽ<br />

c<strong>et</strong>te initiative <strong>et</strong> exprimŽ<br />

lÕadhŽsion de son minist re<br />

ˆ la dŽmarche initiŽe <strong>et</strong> en-<br />

gagŽe par lÕŽquipe chargŽe<br />

de lÕŽlaboration de ce plan<br />

dÕaction. Tous les participants<br />

ont saluŽ lÕinitiative <strong>et</strong> lÕapproche<br />

adoptŽe par le secrŽtariat<br />

dÕƒtat chargŽ de la<br />

Protection sociale, de la<br />

Famille <strong>et</strong> de lÕEnfance.<br />

Il est ˆ noter que ce dŽpartement<br />

ˆ vocation sociale,<br />

sÕest distinguŽ par un dy-<br />

22<br />

namisme remarquable. Avec<br />

Said Sa‰di, ce dŽpartement<br />

est parti pour une belle aventure.<br />

La coopŽration avec la<br />

sociŽtŽ civile a atteint sa vitesse<br />

supŽrieure. Et on est en<br />

droit dÕattendre que les rŽsultats<br />

soient tangibles. Audelˆ<br />

des discours <strong>et</strong> de lÕexpression<br />

des bonnes intentions.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


ASSURANCES<br />

Assistance au <strong>Maroc</strong><br />

PRƒVOIR<br />

L'IMPRƒVU<br />

Dans un pays comme le <strong>Maroc</strong> o la sŽcuritŽ sociale<br />

fait ses premiers pas sur la voie de la restructuration,<br />

les organismes privŽs d'assistance rev tent<br />

une importance cruciale. Pourtant, m me apr s 22<br />

annŽes d'existence, c<strong>et</strong>te assurance ˆ vocation d'as-<br />

Sous le soleil bržlant de<br />

juill<strong>et</strong>, sur une route du<br />

sud du <strong>Maroc</strong>, la voiture<br />

dŽvore les kilom tres ˆ<br />

vive allure. La fatigue accumulŽe<br />

pendant des heures de<br />

Par Kamal BENBRAHIM<br />

conduite p se d'un poids<br />

Žnorme. L'attention baisse.<br />

Soudain, tout se prŽcipite.<br />

Une voiture venant en sens<br />

contraire double un interminable<br />

camion. Klaxon. Freins.<br />

Crissement des pneus <strong>et</strong> c'est<br />

le choc. Le vŽhicule fait plusieurs<br />

tonneaux <strong>et</strong> se r<strong>et</strong>rouve<br />

pneus en l'air dans le fossŽ.<br />

Des voitures s'arr tent.<br />

Quelqu'un appelle la<br />

Gendarmerie. On donne les<br />

premiers soins en attendant<br />

l'ambulance. Les passagers<br />

des deux vŽhicules sont ŽvacuŽs<br />

sur l'hpital le plus<br />

proche. Certains sont gravement<br />

atteints. Leur vie est en<br />

danger.<br />

Il faut les transporter d'urgence<br />

dans une structure sanitaire<br />

mieux ŽquipŽe.<br />

Chaque minute compte, c'est<br />

le dŽsarroi.<br />

DŽmarches vitales<br />

Les tracas ne font que<br />

commencer. C<strong>et</strong>te paisible famille<br />

qui partait en vacances<br />

ou rentrait au pays, se trouve<br />

prise dans un engrenage infernal.<br />

Il faut transporter les<br />

membres les plus atteints vers<br />

les Žtablissements qui leur<br />

sont prescrits, parfois ˆ l'Žtranger.<br />

Engager des frais de<br />

voyage <strong>et</strong> de sŽjour pour celui<br />

qui va les accompagner.<br />

Avancer les frais d'admission<br />

dans l'Žtablissement hospitalier<br />

en question, assurer les<br />

frais mŽdicaux <strong>et</strong>c...<br />

Personne n'est ˆ l'abri d'un<br />

tel scŽnario. Si pour la plu-<br />

part des <strong>Maroc</strong>ains, c'est l'imprŽvu<br />

total, certains, plus prŽvoyants,<br />

avaient dŽjˆ souscrit<br />

ˆ une assurance d'assistance.<br />

Dans des cas pareils,<br />

une telle dŽmarche se rŽv le<br />

prŽcieuse. Voire vitale.<br />

En eff<strong>et</strong>, c'est ˆ ce moment<br />

que l'organisme d'assistance<br />

entre en jeu. Sa mission, assurer<br />

le transport sanitaire des<br />

blessŽs au <strong>Maroc</strong> ou ˆ l'Žtranger,<br />

prendre en charge les<br />

frais de dŽplacement <strong>et</strong> de sŽjour<br />

d'un parent accompagnant<br />

le ou les assurŽs, avancer<br />

les frais d'admission dans<br />

l'Žtablissement hospitalier<br />

choisi, couvrir les frais mŽdicaux<br />

<strong>et</strong>c. En un mot, faire<br />

face ˆ la situation.<br />

Pourtant, rares sont ceux<br />

qui ont pensŽ ˆ une telle ŽventualitŽ.<br />

L'assistance est encore<br />

per ue par le <strong>Maroc</strong>ain<br />

comme un produit de<br />

"luxe".<br />

Le mode de vie, le<br />

faible revenu, les conditions<br />

sociales prŽcaires<br />

sont ˆ l'origine de la quasi-absence<br />

d'une culture<br />

d'assurance au <strong>Maroc</strong>.<br />

Progr s<br />

Paradoxe. Cela fait 22<br />

ans que l'assistance existe<br />

au <strong>Maroc</strong>. Le marchŽ<br />

compte quelque 2 millions<br />

d'assurŽs que se partagent<br />

deux sociŽtŽs. Le mastodonte<br />

<strong>Maroc</strong> Assistance<br />

<strong>International</strong>e (MAI) <strong>et</strong> Issaf<br />

Mondial Assistance.<br />

MAI, prŽcurseur du produit<br />

au <strong>Maroc</strong>, est une sociŽtŽ<br />

enti rement marocaine.<br />

CrŽŽe en 1976 par Abdelhai<br />

Benkirane, en tant que sociŽtŽ<br />

de service, elle a connu depuis<br />

un dŽveloppement soutenu<br />

gr‰ce ˆ un important portefeuille<br />

constituŽ de<br />

<strong>Maroc</strong>ains RŽsidents ˆ l'ƒtranger<br />

(MRE).<br />

PortŽe par son succ s,<br />

MAI a concoctŽ un nouveau<br />

produit qui faisait totalement<br />

dŽfaut ˆ l'Žpoque : l'assistance<br />

locale, innovant ainsi par<br />

rapport ˆ ce service qui Žtait<br />

destinŽ ˆ l'origine ˆ rapatrier<br />

les gens chez eux, lorsqu'ils<br />

sistance demeure mŽconnue, sinon considŽrŽe<br />

comme un produit de luxe. Les deux seules sociŽtŽs<br />

sur le marchŽ national se partagent quelque<br />

deux millions de clients. Bien peu, quand l'imprŽvu<br />

gu<strong>et</strong>te.<br />

avaient un probl me ˆ l'Žtranger.Les<br />

banques ont suivi.<br />

L'assise financi re de MAI a<br />

ŽtŽ consolidŽe par l'actionnariat<br />

de la Banque Populaire<br />

<strong>et</strong> de la BMCE Bank. Le<br />

chiffre d'affaire a ŽvoluŽ en<br />

consŽquence atteignant<br />

123,989 millions de Dh en<br />

1996, avec 1,2 million d'assurŽs.<br />

Le groupe a aujourd'hui<br />

ses propres filiales au <strong>Maroc</strong><br />

<strong>et</strong> ˆ l'Žtranger. Multi-assitance<br />

internationale/France, basŽe<br />

ˆ Paris, est une sorte de t -<br />

te de pont en Europe qui apporte<br />

une assistance pluridisciplinaire<br />

aux assurŽs ˆ travers<br />

un rŽseau de plus de<br />

1000 correspondants dans le<br />

monde.<br />

MAI Tourisme/ <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong><br />

MAI Tourisme /France sont<br />

Si pour la plupart des<br />

<strong>Maroc</strong>ains, c'est l'imprévu<br />

total, certains, plus prévoyants,<br />

avaient déjà souscrit<br />

à une assurance d'assistance.<br />

Pourtant, rares<br />

sont ceux qui ont pensé à<br />

une telle éventualité.<br />

L'assistance est encore perçue<br />

par le <strong>Maroc</strong>ain comme<br />

un produit de "luxe".<br />

des filiales spŽcialement<br />

con ues pour rŽpondre aux<br />

besoins d'assistance au cours<br />

des voyages. Elles proposent<br />

Žgalement d'autres prestations<br />

comme, la bill<strong>et</strong>terie, les rŽservations<br />

d'htel, le chartering<br />

<strong>et</strong>c.<br />

Face ˆ MAI, la seule <strong>et</strong><br />

unique concurrente, Issaf<br />

Mondial Assistance, comble<br />

les parts restantes du marchŽ.<br />

C'est une corporation de compagnies<br />

d'assurances ˆ fort<br />

capitaux Žtrangers, crŽŽe par<br />

Al Wataniya.<br />

Isa‰f Mondial Assistance<br />

offre un contrat rŽservŽ exclusivement<br />

aux MRE, garantissant<br />

un large Žventail<br />

de prestations en cas de dŽc s,<br />

d'assistance mŽdicale, d'assistance<br />

technique <strong>et</strong> d'assis-<br />

tance juridique, 24h/24, au<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> ˆ l'Žtranger. Les<br />

deux concurrents sont en butte<br />

au m me probl me. La nature<br />

des prestations qu'elles<br />

offrent ne sont pas encore<br />

bien comprises par le public.<br />

En fait, leur rle n'est pas d'intervenir<br />

sur la voie publique,<br />

mais de maintenir une logistique<br />

d'assistance 24h/24 <strong>et</strong><br />

sept jours sur sept ˆ l'Žchelon<br />

national <strong>et</strong> international.<br />

L'objectif est de venir en aide<br />

ˆ un assurŽ, quelque soit<br />

son besoin.<br />

Factures salŽes<br />

Concr tement, une Žquipe<br />

mŽdicale interne permanente<br />

joue la fonction de rŽgulateur.<br />

Quand elle re oit des appels,<br />

elle se m<strong>et</strong> en relation<br />

avec le mŽdecin, l'infirmier,<br />

un parent de l'assurŽ ou<br />

avec l'assurŽ lui m me.<br />

Le mŽdecin de l'organisme<br />

d'assistance dŽtermine,<br />

alors, la nature du besoin,<br />

le moyen de transport<br />

qu'il nŽcessite, voire<br />

le type d'avion qu'il faut<br />

affrŽter <strong>et</strong> agit en consŽquence.<br />

Des Žquipes de chauffeurs<br />

de vŽhicules ŽquipŽs<br />

pour les diffŽrents besoins<br />

sanitaires se relayent<br />

24h/24. D s qu'un<br />

appel est re u par la centrale,<br />

la machine se m<strong>et</strong> en<br />

marche. Mission : faire vite<br />

<strong>et</strong> bien. La moyenne des interventions<br />

est de 20.000 par<br />

an ! Parfois, un seul appel donne<br />

lieu au dŽploiement de toute<br />

une logistique <strong>et</strong> la facture<br />

peut tre faramineuse. Par<br />

exemple, le transfert d'un patient<br />

ˆ l'Žtranger par avion sanitaire,<br />

son transport par ambulance<br />

ou bloc mobile de rŽanimation,<br />

les frais d'hospitalisation,<br />

le transfert <strong>et</strong> l'hŽbergement<br />

d'un proche parent<br />

<strong>et</strong> le r<strong>et</strong>our vers le pays,<br />

peuvent donner lieu ˆ des dŽpenses<br />

consŽquentes pour<br />

l'organisme d'assistance. Les<br />

responsables de MAI avancent<br />

la somme de 280.000 Dh<br />

pour un seul sinistre.<br />

23<br />

A c<strong>et</strong>te somme, il faudrait<br />

ajouter les garanties complŽmentaires<br />

qui peuvent Žgalement<br />

tre dŽboursŽes pour le<br />

m me sinistre, comme le rapatriement<br />

du corps en cas<br />

de dŽc s, le rapatriement du<br />

vŽhicule <strong>et</strong> des membres de<br />

la famille en cas d'accident ˆ<br />

l'Žtranger <strong>et</strong> autres prestations<br />

techniques <strong>et</strong> juridiques. En<br />

face, la souscription de 180<br />

Dh par an <strong>et</strong> par famille, parait<br />

bien modique.<br />

Les organismes d'assistance<br />

interviennent aussi en<br />

cas de panne, accident ou de<br />

vol d'un vŽhicule assurŽ. Les<br />

prestations vont alors de la<br />

proposition d'un chauffeur si<br />

le conducteur est indisponible,<br />

ˆ l'envoi des pi ces dŽtachŽes<br />

nŽcessaires, en passant<br />

par les titres de transport,<br />

le remorquage du vŽhicule,<br />

la couverture des frais d'abandon<br />

lŽgal du vŽhicule ˆ<br />

l'Žtranger <strong>et</strong> des frais de gardiennage.<br />

Cependant, un reproche<br />

est fait ˆ ces organismes.<br />

Celui d'axer leurs prestations<br />

surtout sur les MRE. Il est<br />

vrai que c'est c<strong>et</strong>te tranche<br />

qui fait le plus souvent appel<br />

ˆ leurs services.<br />

Ce sont ces clients aussi<br />

qui sont ˆ l'origine du dŽveloppement<br />

du marchŽ de l'assistance<br />

au <strong>Maroc</strong>. Cependant,<br />

si le service destinŽ aux<br />

MRE est impeccable, les<br />

prestations en direction du<br />

marchŽ interne demeurent assez<br />

frileuses. Ce qui dŽnote<br />

avec le caract re de service<br />

d'abord de proximitŽ que les<br />

organismes d'assistance entendent<br />

avoir.<br />

Certes, ces derni res annŽes,<br />

des services d'assistance<br />

sont proposŽs ˆ la client<br />

le d'Žtablissements bancaires<br />

comme la Banque populaire,<br />

la BMCE Bank, le<br />

CrŽdit du <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> le CrŽdit<br />

Immobilier <strong>et</strong> Htelier, mais<br />

on demeure loin du compte.<br />

Particuli rement dans un pays<br />

comme le <strong>Maroc</strong>, o la sŽcuritŽ<br />

sociale fait ˆ peine ses<br />

premiers pas sur la voie de la<br />

restructuration.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


TRADITIONS<br />

Le moussem de Moulay Abdesalam Ben Mchiche ou le rendez-vous de la piŽtŽ<br />

ODEURS<br />

DE SAINTETƒ<br />

Le moussem de Moulay Abdessalam Ben Mchiche<br />

est frŽquentŽ aussi bien par les p<strong>et</strong>ites gens soucieuses<br />

dÕeffectuer un p lerinage ˆ bon prix que par<br />

une j<strong>et</strong> soci<strong>et</strong>y qui nÕa pas compl tement coupŽ les<br />

ponts avec la tradition. Si le vŽhicule tout terrain a extr<br />

mement raccourci les distances, le voyage demeure<br />

La route sÕarr te brusquement<br />

laissant place<br />

ˆ une piste rocailleuse.<br />

Une dizaine de kilom<br />

tres ˆ traverser dans la<br />

poussi re <strong>et</strong> le bourdonne-<br />

Par Abdelatif EL AZIZI<br />

ment incessant des grillons.<br />

Le mince fil<strong>et</strong> de goudron reprend<br />

ses droits <strong>et</strong> la route<br />

monte ˆ nÕen plus finir.<br />

LÕimminence du moussem<br />

augmente le trafic rendant la<br />

circulation extr mement difficile.<br />

Ë certains endroits, la<br />

route a ŽtŽ carrŽment emportŽe<br />

par des crues inattendues.<br />

Voitures, camions, autocars,<br />

mul<strong>et</strong>s, la procession ˆ<br />

quelque chose dÕirrŽel. Si les<br />

populations locales sont les<br />

plus nombreuses, venant de<br />

TŽtouan, Tanger ou Chaouen,<br />

on rencontre Žgalement de<br />

nombreux visiteurs du centre<br />

du pays.<br />

P lerinage ˆ bon prix<br />

Des Žtrangers comme c<strong>et</strong><br />

ƒgyptien qui fait spŽcialement<br />

le dŽplacement. Des<br />

4x4 qui cotoient les mul<strong>et</strong>s,<br />

de vieux bus bringuebalants<br />

doublŽs fi rement par des autocars<br />

louŽs pour lÕoccasion,<br />

le moussem de Moulay<br />

Abdessalam Ben Mchiche est<br />

frŽquentŽ aussi bien par les<br />

p<strong>et</strong>ites gens soucieuses dÕeffectuer<br />

un p lerinage ˆ bon<br />

prix (la tradition populaire<br />

veut que la visite au tombeau<br />

du saint Žquivaut ˆ une sorte<br />

de p lerinage du pauvre) que<br />

par une j<strong>et</strong> soci<strong>et</strong>y qui nÕa pas<br />

compl tement coupŽ les<br />

ponts avec la tradition. Si le<br />

vŽhicule tout terrain a extr -<br />

mement raccourci les distances,<br />

le voyage demeure<br />

nŽanmoins Žprouvant, lÕacc<br />

s au Jbal La‰lam nÕŽtant<br />

pas particuli rement aisŽ.<br />

Mais lˆ encore, pour le visiteur,<br />

les affres du voyage sont<br />

proportionnelles aux plaisirs<br />

du p lerinage. Et pour ceux<br />

qui nÕy croient pas trop, reste<br />

un paysage de montagne<br />

dÕune exceptionnelle beautŽ.<br />

Surplombant une vallŽe<br />

qui sÕŽtend ˆ perte de souffle,<br />

le sanctuaire est baignŽ par<br />

des vents qui affluent de tous<br />

les ples.<br />

Pour accŽder au mausolŽe,<br />

il faut traverser de larges<br />

escaliers qui m nent ˆ une<br />

expalanade recouverte de<br />

plaques de li ge sŽculaires.<br />

CÕest lˆ lÕespace sacrŽ ˆ proprement<br />

dit, un espace quÕil<br />

ne convient pas de fouler les<br />

pieds chaussŽs.<br />

Autour du mausolŽe,<br />

quelques bancs en bois rustique<br />

accueillent les p lerins<br />

dans un recueillement difficile<br />

tant la foule est compacte.<br />

Asc tes<br />

Authentiques descendants<br />

ou simples fqihs ˆ la recherche<br />

dÕun revenu commode,<br />

ils sont nombreux ˆ<br />

psalmodier le Coran <strong>et</strong> ˆ Žvoquer<br />

la bŽnŽdiction du Saint<br />

contre quelques pi ces.<br />

Ë lÕimage du dŽpouillement<br />

du Saint <strong>et</strong> de sa r<strong>et</strong>raite<br />

loin des inanitŽs de ce bas<br />

monde, le mausolŽe est tr s<br />

modeste. Une tombe entourŽe<br />

par un mur blanchi ˆ la<br />

chaux, surplombŽe par un<br />

ch ne sŽculaire. LÕaustŽritŽ<br />

du lieu est accentuŽe par lÕabsence<br />

de coupole, le tombeau<br />

est ˆ lÕair libre, ce qui traduit<br />

la volontŽ du Saint dÕŽviter<br />

le clinquant de ce monde.<br />

Une r<strong>et</strong>raite qui traduit<br />

lÕasc se <strong>et</strong> qui rappelle le dŽpouillement<br />

<strong>et</strong> le recueillement<br />

si chers aux Soufis.<br />

Se distinguant des autres<br />

p lerins par leurs aspects vestimentaires<br />

<strong>et</strong> par une dŽvotion<br />

ˆ la limite de la transe,<br />

des personnages issus du fin<br />

fond de lÕhistoire ajoutent encore<br />

ˆ lÕaspect irrŽel de la cŽrŽmonie.<br />

Ce sont les Haddawas<br />

adeptes de Sidi Heddi, un<br />

Saint dont le sanctuaire se<br />

trouve ˆ quelques kilom tres<br />

plus bas du mausolŽe de My<br />

Abdessalam Ben Mchiche.<br />

Apr s avoir fait vÏu de<br />

pauvr<strong>et</strong>Ž absolue, Sidi Heddi<br />

nŽanmoins Žprouvant, lÕacc s au Jbal La‰lam nÕŽtant<br />

pas particuli rement aisŽ. Mais lˆ encore, pour le visiteur,<br />

les affres du voyage sont proportionnelles aux<br />

plaisirs du p lerinage. Et pour ceux qui nÕy croient<br />

pas trop, reste un paysage de montagne dÕune exceptionnelle<br />

beautŽ.<br />

¥ Les JÕbala ont consacrŽ la tradition du moussem de My. Abdessalam Ben Mchich<br />

a laissŽ ˆ ses disciples un enseignement<br />

soufi dÕune extr<br />

me rigueur. Plus quÕune<br />

nŽcessitŽ, la pauvr<strong>et</strong>Ž est cultivŽe<br />

ˆ lÕextr me, traduite par<br />

un dŽpouillement vestimentaire<br />

<strong>et</strong> matŽriel absolu.<br />

Les haillons <strong>et</strong> le chapel<strong>et</strong><br />

suspendus au cou sont les<br />

aspects extŽrieurs du vÏu<br />

Haddaoui tandis que le renoncement<br />

absolu traduit la<br />

nuditŽ <strong>et</strong> lÕesclave vis-ˆ-vis<br />

de son ma”tre qui nÕest tout<br />

autre que Dieu.<br />

Vie aust re<br />

Les Haddawas suivant<br />

ainsi les pratiques de leur<br />

ma”tre, ne ratent aucune occasion<br />

pour se rendre au Jbal<br />

La‰lem perpŽtuant le lien<br />

mystique qui attachait leur<br />

ma”tre au Saint du Jbal<br />

La‰lam.<br />

Le spectacle de ces<br />

Haddawis en guenilles ctoyant<br />

ces femmes de la haute<br />

en djellaba de soi <strong>et</strong> foulard<br />

signŽ, a quelque chose<br />

dÕextraordinaire. Dans c<strong>et</strong> espace<br />

sacrŽ, le monde semble<br />

tourner ˆ lÕenvers. Les signes<br />

de la richesse extŽrieure, lÕapparat<br />

ont une odeur plus que<br />

suspecte.<br />

Pour tous ceux qui viennent<br />

ici, la logique du mon-<br />

de <strong>et</strong> ses r gles sont laissŽes<br />

au vestiaire. Seule la foi, un<br />

minimum de bonne volontŽ<br />

sont admises, tout le reste<br />

nÕŽtant que vaines supputations.<br />

QuÕimportent les<br />

croyances, pourvu que a<br />

marche. Pour tous ceux qui<br />

ont fait le dŽplacement, lÕintercession<br />

du Saint aupr s de<br />

Dieu est une rŽalitŽ.<br />

Dans son excellent "Ibn<br />

Mashish, ma”tre dÕAl<br />

Sh‰dhili", Zakia Zouanat<br />

nous livre quelques-uns des<br />

secr<strong>et</strong>s de celui quÕon a surnommŽ<br />

le ple du Maghreb<br />

ÇOn dit que sept visites ˆ<br />

Moulay Abdesssalam Žquivalent<br />

au p lerinage ˆ la<br />

Mecque. Son rang chez le<br />

Seigneur supr me est tel quÕil<br />

lui a octroyŽ ce quÕil nÕa pas<br />

accordŽ ˆ ses autres saints ˆ<br />

savoir la continuitŽ de ses miracles<br />

apr s sa mortÈ.<br />

SpiritualitŽ<br />

Ce qui distingue le p lerinage<br />

au Mont La‰lam des<br />

pratiques maraboutistes qui<br />

ont cours ailleurs au <strong>Maroc</strong>,<br />

cÕest quÕil sÕagit lˆ Žgalement<br />

de lÕoccasion pour de nombreux<br />

Žrudits de faire des rencontres<br />

intŽressantes.<br />

Pour c<strong>et</strong> Žgyptien fŽru de<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

24<br />

soufisme, My Abdessalam<br />

nÕest pas uniquement un<br />

Saint, cÕest aussi un grand<br />

ma”tre de la cha”ne soufie. Il<br />

cite un Cheikh de lÕuniversitŽ<br />

Al Azhar, Abdelhadi<br />

Mahmoud qui, de r<strong>et</strong>our du<br />

Jbel La‰lem, avait Žcrit un<br />

ouvrage sur le Saint dans lequel<br />

il le qualifie de ÇGrand<br />

Žrudit <strong>et</strong> de grand soufi, qui<br />

en choisissant la voie de<br />

Dieu, sÕŽtait hissŽ par sa foi,<br />

sa pi<strong>et</strong>Ž, son savoir <strong>et</strong> son<br />

amour de Dieu ˆ une position<br />

au <strong>Maroc</strong> camparable ˆ<br />

celle de lÕimam Chafii en<br />

EgypteÈ. Le soleil se fait plus<br />

clŽment, pour ceux qui doivent<br />

repartir, le moment est<br />

venu de redescendre, lÕespace<br />

Žpouse la configuration<br />

ŽsotŽrique des soufis, lÕascension<br />

traduisant la montŽe<br />

vers la lumi re divine <strong>et</strong> la<br />

descente symbolisant le r<strong>et</strong>our<br />

ˆ lÕillusion du monde<br />

matŽriel. La tentation est forte<br />

pour le visiteur de se laisser<br />

aller ˆ ses pŽrŽgrinations<br />

spirituelles autrement plus<br />

rassurantes que nos certitudes<br />

modernes. Un repas offert<br />

spontanŽment par des p lerins<br />

en pleine for t ach vera<br />

de nous plonger dŽfinitivement<br />

dans un monde dŽsormais<br />

inaccessible. ❏<br />

©DR


TOURISME<br />

Les clubs des Ïuvres sociales ravissent la ved<strong>et</strong>te aux Žtablissements hteliers<br />

HOTELLERIE<br />

CLANDESTINE<br />

vous prie d'annuler<br />

la rŽservation de "Je<br />

10 singles <strong>et</strong> 20<br />

doubles". Pour le directeur de<br />

l'htel Ibn Batouta, le fax est<br />

tombŽ comme une douche<br />

Par Abdellatif EL AZIZI<br />

froide. Pour un htelier, dŽjˆ<br />

dŽniche des clients c'est une<br />

gal re, quand en plus on perd<br />

ceux qu'on a, c'est le comble.<br />

Quand le directeur apprend<br />

que l'annulation s'est faite au<br />

profit du club des Ïuvres sociales<br />

de l'ONE, il fait part de<br />

son indignation au directeur<br />

de l'Association de l'industrie<br />

hteli re de Marrakech lui<br />

demandant d'intervenir pour<br />

que le club des oeuvres sociales<br />

de l'ONE Çqui est destinŽ<br />

en premier lieu aux<br />

cadres <strong>et</strong> employŽs de l'office,<br />

cesse de s'approprier la<br />

client le des htelsÈ.<br />

C'est ainsi que c<strong>et</strong>te question<br />

a eu la part du lion dans<br />

l'ordre du jour de l'assemblŽe<br />

gŽnŽrale de l'AIH qui s'est tenue<br />

ˆ Marrakech le 4 juin<br />

1998. La premi re rŽsolution<br />

adoptŽe ˆ l'unanimitŽ soul -<br />

ve clairement la question:<br />

ÒdŽnonciation de la concurrence<br />

dŽloyale <strong>et</strong> illŽgale des<br />

Žtablissements de type<br />

ComitŽ des Îuvres Sociales<br />

(tels que le COS de l'ONE)<br />

tant aupr s des autoritŽs locales<br />

que nationalesÓ.<br />

Concurrence dŽloyale<br />

Le prŽsident de l'AIH ne<br />

m‰che pas ses mots pour dŽnoncer<br />

Žnergiquement les<br />

pratiques parall les de ces<br />

clubs de vacances dont la<br />

fonction initiale a ŽtŽ dŽvoyŽe<br />

pour des raisons que tout le<br />

monde conna”t. Pour<br />

Belabb s Ta‰rji ÇLe cas de<br />

l'htel Ibn Batouta n'est pas<br />

isolŽ, d'une mani re ou d'une<br />

autre, chacun de nous a eu ˆ<br />

p‰tir de c<strong>et</strong>te concurrence dŽloyale.<br />

Ces clubs de vacances<br />

ˆ caract re social, qui ont un<br />

statut particulier, s'arrangent<br />

pour rŽcupŽrer la client le<br />

classique des htels. C'est une<br />

guerre inŽgale, on nous enl<br />

ve le pain de la boucheÈ.<br />

Pourtant, si ce n'est pas la<br />

premi re fois que les COS<br />

font dans le privŽ, ce n'est<br />

Žgalement pas la premi re<br />

fois que les hteliers protestent<br />

aupr s du minist re de<br />

tutelle. Avec Benhima, la promesse<br />

d'une enqu te s'est rŽvŽlŽe<br />

tre du vent. Pire, le ministre<br />

du Tourisme qui Žtait en<br />

m me temps directeur de<br />

l'ONE, ne s'est pas g nŽ pour<br />

accueillir dans le COS de<br />

L'ONE de Marrakech les participants<br />

de la seconde universitŽ<br />

de la communication<br />

organisŽe conjointement par<br />

le CrŽpac <strong>et</strong> 2M. Une mani re<br />

de dire "Je vous ai compris".<br />

Or, pour des villes comme<br />

Marrakech, F s ou m -<br />

me Rabat, la situation est dŽjˆ<br />

assez difficile. Plus que toute<br />

autre, la saison estivale s'annonce<br />

tr s dure.<br />

Saison morte<br />

Pendant longtemps, pour<br />

la profession, l'ŽtŽ est synonyme<br />

de torpeur. Pour les htels<br />

situŽs dans les villes<br />

chaudes de l'intŽrieur, la saison<br />

estivale est souvent vŽcue<br />

comme une fatalitŽ.<br />

Saison morte, l'ŽtŽ qui est<br />

ailleurs l'occasion r vŽe de<br />

faire un bon chiffre d'affaires<br />

ne rapporte ici que des clopin<strong>et</strong>tes.<br />

Mais, il semble que<br />

certains hteliers qui se sont<br />

rebiffŽs contre c<strong>et</strong> Žtat de fait<br />

aient pris des initiatives<br />

concr tes pour redresser la<br />

barre. Une campagne de promotion<br />

qui vise les pays, dont<br />

les touristes n'ont pas peur de<br />

la chaleur, a ŽtŽ dŽclenchŽe.<br />

Le Palmeraie Golf Palace de<br />

Marrakech a carrŽment optŽ<br />

pour un festival de la danse <strong>et</strong><br />

de la musique qui couvre les<br />

deux mois les plus chauds de<br />

l'ŽtŽ. Cheb Mami, Kassav,<br />

Boney M, sont au menu de<br />

soirŽes particuli rement<br />

chaudes au New Feeling, la<br />

discoth que du PGP. Lˆ, on<br />

n'a pas lŽsinŽ sur les moyens<br />

pour faire de ce festival l'occasion<br />

de rompre une fois<br />

pour toute la malŽdiction<br />

commerciale qui frappe<br />

Marrakech durant l'ŽtŽ. Pour<br />

attirer du monde <strong>et</strong> surtout<br />

pour faire revenir les gens, la<br />

plupart des grands htels ont<br />

jouŽ sur la baisse des tarifs. Le<br />

package forfaitaire du<br />

Palmeraie Golf Palace proposŽ<br />

durant toute la durŽe du<br />

festival demeure relativement<br />

abordable. Les tarifs promotionnels<br />

proposŽs ici <strong>et</strong> lˆ<br />

semblent traduire un changement<br />

dans l'apprŽhension<br />

du tourisme au <strong>Maroc</strong>.<br />

Les hteliers semblent<br />

avoir pris conscience que les<br />

touristes nationaux constituent<br />

une client le ˆ part enti<br />

re <strong>et</strong> que des tarifs adaptŽs<br />

peuvent constituer un facteur<br />

attractif important.<br />

Cas flagrants<br />

Une client le difficile tr s<br />

pointilleuse mais qui accepte<br />

de plus en plus de payer le<br />

prix pour un sŽjour qui vaut<br />

le coup.<br />

Les hteliers qui tentent<br />

de maintenir une rotation minimum,<br />

dŽplorent pourtant le<br />

manque d'organisation d'une<br />

client le qui rŽpugne toujours<br />

ˆ passer par les agences de<br />

voyages pour les rŽservations.<br />

Un reproche un peu court<br />

quand on sait que de l'autre<br />

ctŽ, dans la nŽbuleuse des<br />

agences de voyage, on a du<br />

mal ˆ dŽnicher de vŽritables<br />

professionnels qu'on peut<br />

vraiment qualifier de Tours<br />

OpŽrateurs.<br />

Le cas de Casablanca ou<br />

Rabat est encore plus flagrant.<br />

Pour les deux villes, dont la<br />

client le principale oscille<br />

entre les hommes politiques<br />

<strong>et</strong> les hommes d'affaires, l'ŽtŽ<br />

est vraiment une basse saison<br />

touristique. Avec le<br />

Ramadan, la saison estivale<br />

constitue un manque ˆ gagner<br />

certain. Ë client le particuli<br />

re, mÏurs particuli res, le<br />

profil du touriste qui se rend<br />

ˆ Rabat est bien particulier,<br />

l'attachŽ case <strong>et</strong> le portable<br />

remplacent le bermuda <strong>et</strong> l'appareil-photo.<br />

Pour le directeur<br />

de l'htel Soundouss ˆ<br />

Rabat, la gestion d'un Žtablissement<br />

htelier dans la<br />

capitale rŽpond ˆ des crit res<br />

sensiblement diffŽrents. On<br />

n'accueille pas un homme<br />

d'affaires comme on accueillerait<br />

un touriste quel-<br />

25<br />

conque: ÇLe tourisme d'affaires<br />

a ses propres r gles.<br />

L'homme d'affaires ne dŽpasse<br />

en gŽnŽral pas deux ou<br />

trois nuits. Extr mement pressŽ,<br />

il est surtout sensible ˆ un<br />

cadre de travail agrŽable o<br />

il disposera d'une logistique<br />

de communication performante.<br />

Par contre il n'est gu -<br />

re attirŽ par les classiques attraits<br />

de l'htellerie tels que<br />

la piscine ou les autres loisirs.<br />

Paradoxalement, c'est<br />

ce m me personnage qui troquera<br />

son costume contre une<br />

tenue plus lŽg re pour aller<br />

faire le touriste le week-end<br />

en dehors de RabatÈ.<br />

Mais lˆ encore plus<br />

qu'ailleurs ,la ville impŽriale<br />

n'a peut tre pas pu proposer<br />

ˆ ces touristes d'un autre type<br />

un autre visage du tourisme<br />

d'affaires, une animation<br />

adaptŽe, un centre d'intŽr t<br />

qui valent le dŽtour...❏<br />

OFFICE NATIONAL DE LÕEAU POTABLE<br />

(ONEP)<br />

DIRECTION COMMERCIALE<br />

DIVISION APPROVISIONNEMENTS<br />

DCM/A<br />

AVIS DÕAPPEL DÕOFFRES<br />

N¡1/98 DCM/A<br />

Le prŽsent appel dÕoffres concerne lÕacquisition de 30.000 compteurs<br />

dÕeau de calibre 15 mm <strong>et</strong> leurs pi ces de rechange, dont le dŽlai<br />

dÕexŽcution est de 4 mois.<br />

Le dossier de Consultation est ˆ r<strong>et</strong>irer contre paiement de la somme de<br />

1000,00 dh (Mille Dirhams) ˆ lÕune des adresses suivantes:<br />

- Bureau dÕordre de la Direction GŽnŽrale de lÕONEP, 6 bis, rue<br />

Patrice Lumumba - Rabat.<br />

TŽlŽphone : (07) 72.12.81/73.03.13<br />

TŽlŽfax : (07) 72.65.33.<br />

- Ateliers Centraux de lÕONEP, rue de lŽcrivain, A•n Borja -<br />

Casablanca<br />

TŽlŽphone : (02) 61.94.06<br />

TŽlŽfax : (02) 61.94.09<br />

Le montant du cautionnement provisoire est fixŽ ˆ 150.000,00 dh (Cent<br />

Cinquante Mille Dirhams).<br />

Les offres Žtablies <strong>et</strong> prŽsentŽes conformŽment aux prescriptions du<br />

r glement de la consultation, doivent parvenir ˆ Monsieur le Directeur<br />

GŽnŽral de lÕONEP, 6 bis, rue Patrice Lumumba ˆ Rabat, au plus tard<br />

le Mercredi 16 Septembre 1998 ˆ 11 heures.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


VOYAGE<br />

Un candidat ˆ lÕŽmigration clandestine raconte sa tentative malheureuse de fuir le pays<br />

LÕAPPEL DU LARGE<br />

C'est l'histoire poignante d'un jeune marocain, candidat ˆ<br />

l'immigration clandestine. Il nous relate avec dŽtail, son<br />

acheminement pour pouvoir s'infiltrer dans le conteneur<br />

d'un paquebot. OpŽration qui n'est pas sans risque pour<br />

ce jeune aventurier <strong>et</strong> ses acolytes qui sont de plus en<br />

Cap nord. Le 16 fŽvrier<br />

dernier, Said, 19 ans ˆ<br />

peine, quitta son domicile,<br />

les yeux aux larmes<br />

<strong>et</strong> le cÏur gros. P<strong>et</strong>it sac dans<br />

la main gauche <strong>et</strong> un bidon<br />

Par Taïeb CHADI<br />

d'eau dans la main droite.<br />

Direction la porte numŽro 4<br />

du port de Casablanca o il<br />

doit s'embarquer clandestinement<br />

dans un navire partant<br />

vers Liverpool. Un voyage<br />

qu'il prŽpare depuis un<br />

mois.<br />

Chaque jour, Said comme<br />

d'ailleurs des centaines de<br />

candidats ˆ l'immigration illŽgale,<br />

frŽquente le port de<br />

Casablanca pour se renseigner<br />

sur les destinations des<br />

navires <strong>et</strong> s'arranger avec un<br />

docker pour qu'il lui assure<br />

une place dans un conteneur.<br />

Quatre laborieuses semaines<br />

de contacts <strong>et</strong> d'attente d'un<br />

bateau anglais en provenance<br />

de Liverpool. ÇJ'aurais pu<br />

embarquer dans n'importe<br />

quel navire ˆ destination<br />

d'Europe, mais comme mon<br />

fr re vit depuis quatre ans en<br />

Angl<strong>et</strong>erre, j'ai tenu ˆ le rejoindre<br />

lˆ basÈ, explique d'un<br />

ton tr s ˆ l'aise Said. Le bateau<br />

anglais allait accuser<br />

deux jours de r<strong>et</strong>ard. Said<br />

commence ˆ perdre sa patience.<br />

Le doute s'empare de lui<br />

avant que son bateau accoste<br />

ce vendredi apr s midi. ÇLe<br />

jour m me de son accostage,<br />

j'ai demandŽ au docker qui<br />

doit m'aider ˆ s'infiltrer au<br />

bord du bateau de se renseigner<br />

sur l'heure de la levŽe<br />

de l'ancre.Il m'a promis de<br />

me l'avoir le lendemainÈ. Le<br />

jour suivant ˆ 6h du matin,<br />

Said Žtait devant le port o il<br />

devait apprendre que le paquebot<br />

quittera Casablanca<br />

vers Liverpool lundi 16 fŽvrier<br />

ˆ 16 heures. Mais Said<br />

doit assurer sa place au bord<br />

du navire, au moins une demie<br />

journŽe avant l'heure "H".<br />

ÇJ'ai arr tŽ avec le docker le<br />

scŽnario de notre opŽration<br />

qui consistait ˆ me trouver<br />

une place dans un conteneurÈ,<br />

explique Said. Chose<br />

faite. BŽnŽficiant de la complicitŽ<br />

d'un membre philippin<br />

du personnel navigant,<br />

Said trouva place dans une<br />

caisse mŽtallique vide.<br />

ÇC'Žtait un conteneur spacieux,<br />

de deux m tres de hauteur<br />

<strong>et</strong> trois m tres de largeur.<br />

Au dŽbut, j'avais peur de me<br />

trouver enfermŽ comme un<br />

rat dans une caisse o il fait<br />

totalement noir, muni juste de<br />

mon sac de pois chiche <strong>et</strong> de<br />

mon bidon ˆ eau. J'avais l'impression<br />

que j'Žtais dans un<br />

puitsÈ, raconte avec lŽg r<strong>et</strong>Ž<br />

Said.<br />

Comme prŽvu, le bateau<br />

anglais a levŽ l'ancre ˆ 6<br />

heures. Destination d'abord<br />

le Havre, o il va faire escale<br />

d'une journŽe avant de r<strong>et</strong>rouver<br />

le brouillard de<br />

Liverpool.<br />

S'infilrer en douce<br />

A bord, l'Žquipage composŽ<br />

d'une trentaine de marins<br />

de diffŽrentes nationalitŽs assurait<br />

chacun dans sa t‰che<br />

la navigation du paquebot<br />

sous l'Ïil vigilant de leur capitaine<br />

russe. Ce dernier ne<br />

savait pas que lors de l'accostage<br />

de son bateau ˆ<br />

Casablanca, un jeune marocain<br />

candidat pour l'immigration<br />

clandestine s'y est infiltrŽ<br />

pour trouver refuge dans<br />

l'un des conteneurs vides.<br />

ÇJ'ai carrŽment perdu la notion<br />

du temps. Je ne pouvais<br />

m me pas penser ˆ mon devenir<br />

dans c<strong>et</strong>te caisse. Je<br />

n'avais ni soif, ni faim. Je me<br />

sentais dŽconnectŽ du monde<br />

extŽrieur <strong>et</strong> je paniquais d s<br />

que j'entends un bruit qui<br />

s'approchaient de la caisseÈ,<br />

se souvient Said. Certes, Said<br />

ne savait pas quoi faire ˆ l'intŽrieur<br />

du conteneur. Il ne savait<br />

m me pas quand est-ce<br />

que le bateau arrivera ˆ terre.<br />

La chose qui lui restait ˆ faire,<br />

c'est de se souvenir.<br />

Se souvenir de son fr re<br />

a”nŽ Aziz qui, quatre ans auparavant,<br />

a rŽussi ˆ accoster<br />

en Angl<strong>et</strong>erre ˆ bord d'un navire<br />

danois. ÇDans ses l<strong>et</strong>tres,<br />

mon fr re me parlait de sa<br />

vie ˆ Londres o il a facilement<br />

trouvŽ un travail dans<br />

un restaurant. Il s'est mariŽ<br />

avec une Irlandaise <strong>et</strong> il va<br />

bientt avoir ses papiers de<br />

rŽsidenceÈ, raconte-t-il.<br />

Le dŽpart d'Aziz a beaucoup<br />

marquŽ Said qui apr s<br />

une annŽe ˆ la fac, n'arrive<br />

plus ˆ supporter sa vie au<br />

<strong>Maroc</strong>. Issu d'une famille<br />

plus nombreux. Pas d'alternative pour ce jeune qui prŽf re<br />

risquer sa peau au lieu d'attendre les lendemains meilleurs<br />

qui ne viennent pas. Les horizons semblent bouchŽs.<br />

Mieux vaut prendre le large au lieu <strong>et</strong> de noyer, dans les<br />

pires des cas, son p<strong>et</strong>it r ve, celui de vivre dignement.<br />

pauvre de neuf membres,<br />

trois fr res <strong>et</strong> six sÏurs, Said<br />

a pensŽ d'abord partir en<br />

Espagne ˆ partir de Tanger,<br />

ˆ bord des patteras. Mais le<br />

nombre en recreduscence des<br />

naufragŽs l'a dŽcouragŽ. " la<br />

mort du fils cad<strong>et</strong> de nos voisins<br />

qui a voulu tentŽ sa chance<br />

via le DŽtroit de Gibraltar<br />

m'a beaucoup marquŽ. Il<br />

avait ˆ peine 12 ans, la p<strong>et</strong>ite<br />

embarcation qui le transportait,<br />

lui <strong>et</strong> trente autres candidats,<br />

a chavirŽ au large de<br />

l'Espagne", conte avec amertume<br />

Said.<br />

Mais un jour, un ami lui a<br />

soufflŽ l'idŽe d'essayer par le<br />

port de Casablanca. ÇAu bord<br />

d'un grand bateau, je ne<br />

risque pas de mourir noyŽ. Il<br />

y a de fortes chances que ma<br />

tentation rŽussisse. Et dans<br />

les pires des cas, je serais<br />

simplement arr tŽ <strong>et</strong> refoulŽ<br />

LE PREMIER MINISTRE<br />

AGENCE POUR LA PROMOTION ET LE<br />

DƒVELOPPEMENT ƒCONOMIQUE ET<br />

SOCIAL DES PRƒFƒCTURES ET<br />

PROVINCES DU NORD DU ROYAUME<br />

au <strong>Maroc</strong>È, ajoute-t-il. Le<br />

pire est arrivŽ. Puisque lors<br />

de son escale au Havre, un<br />

personnel navigant a surpris<br />

Said blotti dans sa caisse. Il a<br />

vite alertŽ son capitaine qui<br />

n'a pas tardŽ ˆ le rem<strong>et</strong>tre ˆ la<br />

police fran aise. ÇJ'ai tout<br />

avouŽ ˆ l'officier fran ais qui<br />

s'est chargŽ de mon dossier,<br />

mon identitŽ <strong>et</strong> ma tentation<br />

ŽchouŽe. Ils m'ont gardŽ pendant<br />

trois jours avant qu'ils<br />

me transf rent ˆ Paris d'o<br />

j'ai ŽtŽ refoulŽ avec une dizaine<br />

d'immigrŽs clandestins<br />

marocains par avion au<br />

<strong>Maroc</strong>È.<br />

Le chant des sir nes<br />

Said ne semble pas affectŽ<br />

par l'Žchec de sa tentation.<br />

Il est plus que jamais dŽcidŽ<br />

ˆ ressayer une autre fois.<br />

Comme des milliers de<br />

jeunes, il est sŽduit par le<br />

ROYAUME DU MAROC<br />

WILAYA DE TANGER<br />

26<br />

chant des sir nes. Prendre le<br />

large au bord de n'importe<br />

quelle embarcation, est le r -<br />

ve qui hante jusqu'ˆ l'obsession<br />

ces jeunes. Ainsi, Said<br />

a repris le chemin du port de<br />

Casablanca. ÇJe n'ai rien ˆ<br />

perdre. Au lieu de chercher<br />

un emploi que je ne vais avoir,<br />

je prŽf re mieux essayer ma<br />

chance dans un bateau. Qui<br />

sait, la prochaine fois, a sera<br />

la meilleureÈ, ajoute-il.<br />

Chassez le mal, il revient<br />

au galop. C'est le cas de le dire<br />

pour ces jeunes, qui ont<br />

perdu tout espoir de vivre dignement<br />

dans leur pays. Ils<br />

prŽf rent s'engouffrer comme<br />

des rats dans les conteneurs<br />

des paquebots. Tout<br />

ceci, n'est pas pour dŽcourager<br />

Sa•d <strong>et</strong> ses semblables,<br />

victimes d'une crise socio-<br />

Žconomique qui visiblement<br />

n'affecte pas tout le monde.❏<br />

MINISTéRE DE LÕAGRICULTURE,<br />

DU DƒVELOPPEMENT RURAL ET DES<br />

PæCHES MARITIMES DIRECTION<br />

PROVINCIALE DE LÕAGRICULTURE<br />

DE TANGER<br />

AVIS VIS DÕAPPEL DÕOFFRES OUVERT<br />

SUR OFFRES DES PRIX EN SƒANCE<br />

NON PUBLIQUE<br />

Dans le cadre du partenariat entre lÕAgence pour la Promotion <strong>et</strong> le<br />

DŽveloppement Žconomique <strong>et</strong> social des PrŽfectures <strong>et</strong> Provinces du Nord<br />

du Royaume (ma”tre dÕouvrage) <strong>et</strong> le minist re de lÕAgriculture, du<br />

DŽveloppement rural <strong>et</strong> des P ches maritimes (ma”tre dÕouvrage dŽlŽguŽ),<br />

il est lancŽ le prŽsent appel dÕoffres portant sur lÕŽtude dÕexŽcution du<br />

proj<strong>et</strong> de remembrement du prŽim tre Hachef dÕune superficie (2.620Ha).<br />

- Le cautionnement provisoire est fixŽ ˆ: 23.000,00Dh<br />

- Les pi ces justificatives ˆ produire sont celles prescrites par le dŽcr<strong>et</strong><br />

n¡2.76.479 du 19 Chaoul 1396 (14.10.76) notamment lÕarticle 11.<br />

- Les plis seront envoyŽs par la poste au nom de Monsieur le<br />

Directeur Provincial de lÕAgriculture, ou dŽposŽs contre un rŽcŽpissŽ<br />

au bureau dÕordre de la Direction provinciale de lÕAgriculture de<br />

Tanger. La date limite de rŽception Žtant fixŽe au 22juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 10<br />

heures.<br />

- Le cahier de charge <strong>et</strong> le mod le de soumission sont ˆ r<strong>et</strong>irer du<br />

bureau des marchŽs de la m me Direction.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


IMMIGRATION<br />

LibertŽ de voyage<br />

LES AFFRES<br />

DU VISA<br />

Un ensemble de textes <strong>et</strong> de nouvelles mesures,<br />

toujours plus restrictives, dessine les contours d'une<br />

politique qui exprime une mŽfiance systŽmatique<br />

ˆ l'Žgard des Žtrangers. En Europe, une dynamique<br />

de tous les dangers pour les libertŽs fondamentales<br />

Ce dŽsir fou de gagner<br />

l'Europe ? Ce sont des<br />

jeunes <strong>et</strong> moins<br />

jeunes. Des citadins comme<br />

des ruraux. Des hommes<br />

comme des femmes. Avec ou<br />

Par Taïeb CHADI<br />

sans boulot. Tous se ruent<br />

chaque ŽtŽ vers les diffŽrents<br />

consulats europŽens au<br />

<strong>Maroc</strong>. Tous animŽs par lÕespoir<br />

de dŽcrocher un visa<br />

pour partirÉ dÕici. Ces jeunes<br />

<strong>et</strong> moins jeunes restent toujours<br />

persuadŽs qu'il pleut de<br />

l'argent lˆ bas!<br />

Ici dÕabord, ils doivent dŽposer<br />

des demandes <strong>et</strong><br />

"convaincre" les services<br />

concernŽs des consulats europŽens<br />

pour pouvoir obtenir<br />

le fameux visa. Le feu<br />

vert! Des demandes dont les<br />

rŽponses ne sont pas toujours<br />

favorables. Des refus.<br />

Le refus "d'accepter toute<br />

la mis re du monde", selon<br />

le mot malheureux, outre qu'il<br />

occulte la dŽgradation des<br />

termes de l'Žchange <strong>et</strong> de la<br />

responsabilitŽ, certes complexe<br />

<strong>et</strong> plurielle, de lÕEurope,<br />

se traduit de mani re Žquivoque<br />

par la mise en oeuvre<br />

de mŽcanismes juridiques <strong>et</strong><br />

policiers visant ˆ limiter au<br />

maximum l'arrivŽe de nouveaux<br />

immigrants sans aucun<br />

Žgard pour les tendances<br />

historiques passŽes <strong>et</strong> ˆ venir,<br />

qui rŽv lent une rŽalitŽ <strong>et</strong><br />

des perspectives bien diffŽrentes.<br />

Faux mythes<br />

Ces politiques, crispŽes<br />

sur le mythe de l'impermŽabilitŽ<br />

absolue des fronti res<br />

<strong>et</strong> sur la confusion permanente<br />

entre immigration lŽgale<br />

<strong>et</strong> clandestine, se fondent<br />

ˆ la fois sur de lŽgitimes,<br />

mais conjoncturels motifs<br />

Žconomiques <strong>et</strong> sociaux,<br />

apr s des dŽcennies de crise,<br />

<strong>et</strong> sur une stratŽgie qui a pour<br />

objectif de limiter les succ s<br />

Žlectoraux des partis d'extr -<br />

me droite.<br />

Ainsi, un ensemble de<br />

textes <strong>et</strong> de nouvelles mesures,<br />

toujours plus restrictives,<br />

dessine les contours<br />

d'une politique qui exprime<br />

une mŽfiance systŽmatique ˆ<br />

l'Žgard des Žtrangers. En<br />

Europe, une dynamique de<br />

tous les dangers pour les libertŽs<br />

fondamentales est actuellement<br />

ˆ l'oeuvre; la faon<br />

dont on traite les Žtrangers<br />

depuis les accords de<br />

Schengen contribue ˆ porter<br />

le discrŽdit sur les populations<br />

d'origine Žtrang re, <strong>et</strong><br />

les assimile a priori ˆ une<br />

source d'insŽcuritŽ.<br />

Le discours dominant, en<br />

Europe, concernant la politique<br />

de gestion des flux migratoires,<br />

consacre, depuis<br />

quelques annŽes, l'exaltation<br />

protectionniste, la suspicion<br />

gŽnŽralisŽe <strong>et</strong> l'absence totale<br />

d'analyses ˆ moyen <strong>et</strong> long<br />

termes pour agir structurellement<br />

sur les migrations.<br />

Voici que par l'utilisation<br />

abusive des visas, on restreint<br />

fortement leur libre circulation<br />

ainsi que leur droit de<br />

vivre en famille. Celui-ci est<br />

stipulŽ par toutes les dŽclarations<br />

<strong>et</strong> conventions internationales.<br />

Blocage<br />

Ce sont d'abord les fonctionnaires<br />

des services communaux<br />

en contact avec les<br />

administrŽs qui sont incitŽs ˆ<br />

r<strong>et</strong>arder la dŽlivrance des documents<br />

(prise en charge), en<br />

particulier dans l'attente d'une<br />

rŽglementation nouvelle, plus<br />

restrictive, dont ils anticipent<br />

parfois l'application.<br />

C'est ensuite l'office des<br />

Žtrangers qui est tenu de donner<br />

un avis motivŽ sur les<br />

conditions de ressources <strong>et</strong><br />

de logement de la personne<br />

d'origine Žtrang re rŽsidant<br />

dans la commune, prŽalablement<br />

ˆ un visa d'autorisation<br />

de visite ou ˆ un regroupement<br />

familial.<br />

On parle rŽguli rement<br />

des cas de blocage arbitraire<br />

est actuellement ˆ l'oeuvre; la fa on dont on traite<br />

les Žtrangers depuis les accords de Schengen contribue<br />

ˆ porter le discrŽdit sur les populations d'origine<br />

Žtrang re, <strong>et</strong> les assimile a priori ˆ une source<br />

d'insŽcuritŽ.<br />

¥ LÕattente du visa, lÕultime Žpreuve.<br />

de demandes de documents<br />

aux administrations communales,<br />

ainsi que des demandes<br />

de visas par les consulats europŽens,<br />

alors que les revenus<br />

des preneurs en charge<br />

ainsi que les garanties sont<br />

largement suffisants <strong>et</strong> que<br />

les demandeurs n'ont, de toute<br />

Žvidence, pas l'intention de<br />

s'installer dŽfinitivement dans<br />

le vieux continent, notamment<br />

des personnes ‰gŽes <strong>et</strong><br />

des personnes ayant une situation<br />

stable dans leur pays.<br />

"Faux", rŽpondent les<br />

fonctionnaires des services<br />

de visas qui rej<strong>et</strong>tent catŽgoriquement<br />

ces accusations.<br />

Ils affirment quÕils appliquent<br />

les lois en cours sans aucune<br />

tendance abusive ˆ recourir<br />

ˆ des refus non justifiŽs ou<br />

systŽmatiques.<br />

Il faut tout de m me reconna”tre<br />

quÕˆ chaque saison<br />

dÕŽtŽ, le volume des demandes<br />

de visas conna”t une<br />

augmentation phŽnomŽnale.<br />

Ë tel point que le personnel<br />

des services visas des diffŽrents<br />

consulats europŽens au<br />

<strong>Maroc</strong>, particuli rement la<br />

France, la Belgique,<br />

lÕEspagne <strong>et</strong> lÕItalie, se voient<br />

chaque jour submergŽs par<br />

des marŽes humaines venant<br />

postuler pour des visas, de<br />

diffŽrentes catŽgories !<br />

Toutefois, selon les<br />

m mes services, ce flux ne<br />

semble en aucun cas influencer<br />

les dŽcisions de lÕoctroi<br />

ou non dÕun visa.<br />

Pour eux, cÕest noir sur<br />

blanc, chaque candidat justifiant<br />

les conditions nŽcessaires<br />

a automatiquement<br />

droit ˆ son visa. Pour certains<br />

candidats qui se dŽclarent lŽsŽs,<br />

ces services agissent sans<br />

quasi contrle dŽmocratique:<br />

ÇUne grande latitude est laissŽe<br />

ˆ ces consulats qui se perm<strong>et</strong>tent<br />

le luxe de prendre des<br />

mesures quÕils estiment opportunes,<br />

en fonction de crit<br />

res dont , eux seuls, apprŽcient<br />

le bien-fondŽÈ, explique,<br />

Rachid, 32 ans, instituteur de<br />

mŽtier <strong>et</strong> qui sÕest vu sa demande<br />

de visa rej<strong>et</strong>Že. Rachid<br />

comptait en fait partir en<br />

Europe pour sÕy installer!<br />

Tentation<br />

Fouad dirait non. Ë 38<br />

ans, il a vu suffisamment de<br />

fac<strong>et</strong>tes de l'Europe pour s'en<br />

mŽfier.<br />

ÇAutre vie, autre culture,<br />

autre mentalitŽ. J'ai une soeur<br />

ˆ Londres, qui travaille dans<br />

un grand htel. Une autre ˆ<br />

Copenhague, dans un restaurant.<br />

Heureuses. Tant<br />

mieux. J'ai aussi un fr re,<br />

quelque part en Espagne, saisonnier<br />

clandestin. Malheureux<br />

comme les pierres. Il n'a<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

27<br />

pas pu rentrer pour les funŽrailles<br />

d'une autre de mes<br />

soeurs. Pas d'argent, pas de<br />

papiers... Moi, j'ai voyagŽ.<br />

J'ai vu. J'ai ŽtŽ contrlŽ.<br />

SuspectŽ. RegardŽ comme on<br />

regarde des b tes dont on se<br />

mŽfie. J'aime encore mieux<br />

rester iciÈ.<br />

Avec sa femme <strong>et</strong> ses enfants,<br />

Marwan, 2 ans, Maha,<br />

quatre ans, <strong>et</strong> le cožt de la vie<br />

qui augmente. Alors, il fait<br />

"faux guide"...<br />

Et ce dŽsir fou de gagner<br />

l'Europe? Une Europe aux<br />

portes dŽsormais fermŽes sur<br />

plus de 347 millions d'‰mes,<br />

dont plus de 4 millions d'immigrŽs<br />

mŽditerranŽens<br />

(<strong>Maroc</strong>, AlgŽrie, Tunisie,<br />

Libye, Egypte, Liban, Syrie,<br />

Albanie, Turquie). Mais qu'on<br />

atteint encore. L'Europe restera<br />

donc terre de toutes les<br />

convoitises. De plus en plus<br />

inaccessible par voies lŽgales.<br />

Donc, de plus en plus tentante<br />

par chemins de traverses.<br />

C'est surtout l'ŽtŽ que l'immigration<br />

clandestine dŽferle.<br />

C'est le moment o les<br />

<strong>Maroc</strong>ains d'Europe reviennent<br />

chez eux. ƒtalant avec<br />

une certaine ostentation leurs<br />

"richesses".<br />

Alors, les jeunes, toujours<br />

les jeunes, ˆ dŽfaut dÕun visa,<br />

tentent le grand saut. Dans<br />

le vide.❏<br />

©Ph. Haj Hachem


TRANSIT 98 BAT<br />

SON PLEIN<br />

Quelque 218.000 <strong>Maroc</strong>ains<br />

rŽsidents ˆ l'Žtranger<br />

(MRE) ont embarquŽ depuis<br />

le 15 juin dernier ˆ<br />

AlgŽsiras, indique le Centre<br />

de coordination de l'opŽration<br />

Transit-98 du ctŽ<br />

espagnol.<br />

Plus de 45.400 vŽhicules<br />

de MRE ont traversŽ<br />

le DŽtroit de Gibraltar vers<br />

le <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> les ferry-boats<br />

des compagnies de transport<br />

maritime desservant<br />

les lignes AlgŽsiras-Tanger<br />

<strong>et</strong> Algesiras-Sebta ont effectuŽ<br />

1.194 nav<strong>et</strong>tes.<br />

Selon le centre, la durŽe<br />

moyenne d'attente dans<br />

les zones de prŽ-embarquement<br />

au port d'AlgŽsiras<br />

a ŽtŽ au maximum de<br />

quatre heures, alors que la<br />

durŽe d'attente dans les<br />

zones de prŽ-embarquement<br />

vers Sebta est nulle.<br />

AGRICOLAIR<br />

EN PLEIN ƒLAN<br />

Agricolair Maghreb, spŽcialiste<br />

des traitements phytosanitaires<br />

par voie aŽrienne<br />

est en plein essor.<br />

BasŽ ˆ l'aŽroport Casa-<br />

Anfa, la compagnie est une<br />

sociŽtŽ anonyme au capital<br />

de 1.000.000 Dh, crŽŽe<br />

en 1958.<br />

Ses activitŽs principales<br />

sont la rŽalisation de toutes<br />

les Žtudes de traitement,<br />

Žpandage <strong>et</strong> pulvŽrisation<br />

sur cultures aussi bien des<br />

produits sanitaires que des<br />

engrais <strong>et</strong> des semences.<br />

En 35 annŽes d'existence,<br />

Agricolair Maghreb a<br />

acquis une expŽrience sžre<br />

ˆ l'Žchelon national dans la<br />

protection des cultures <strong>et</strong><br />

la lutte contre les flŽaux,<br />

comme les moineaux, criqu<strong>et</strong>s,<br />

moustiques,<br />

mouches <strong>et</strong>c...<br />

PARTENARIAT<br />

UNITEX-ZANNIER<br />

La cha”ne de magasins<br />

d'habillement UNITEX<br />

vient de m<strong>et</strong>tre en place un<br />

partenariat avec le groupe<br />

ZANNIER, numŽro un<br />

mondial du pr t-ˆ-porter<br />

pour enfants. Le nouveau<br />

partenaire d'UNITEX brasse<br />

un chiffre d'affaires de<br />

2,07 milliards de FF.<br />

Le partenariat consiste<br />

en une licence de fabrication<br />

<strong>et</strong> de distribution de la<br />

marque CONFETTI, dont<br />

les produits seront distribuŽs<br />

ˆ partir du mois d'octobre<br />

dans l'ensemble du<br />

rŽseau UNITEX au <strong>Maroc</strong>.<br />

AGRICULTURE<br />

Habib El Malki plaide en faveur des Chambres d'agriculture<br />

GARE AU REPLI!<br />

Habib El Malki, ministre<br />

de l'Agriculture, du<br />

DŽveloppement rural <strong>et</strong> des<br />

P ches maritimes, a annoncŽ<br />

qu'un proj<strong>et</strong> de dŽcr<strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant<br />

un meilleur financement<br />

des activitŽs des<br />

Chambres d'agriculture <strong>et</strong> des<br />

organisations professionnelles<br />

du secteur de l'agriculture est<br />

en cours de finalisation <strong>et</strong> sera<br />

adoptŽ incessamment par<br />

le gouvernement.<br />

ÇIl est temps de rendre justice<br />

aux Chambres d'agriculture<br />

<strong>et</strong> aux organismes professionnels<br />

du secteurÈ, a affirmŽ<br />

Habib El Malki qui prenait<br />

part ˆ une rencontre sur<br />

le rle des Chambres d'agriculture,<br />

reconnaissant que les<br />

moyens financiers <strong>et</strong> humains<br />

mis ˆ la disposition de ces organismes<br />

sont insuffisants.<br />

Selon le ministre, le nouveau<br />

proj<strong>et</strong> de dŽcr<strong>et</strong> prŽvoit<br />

un soutien financier aux<br />

Chambres d'agriculture ˆ partir<br />

d'une taxe parafiscale sur<br />

la commercialisation des produits<br />

agricoles au niveau notamment<br />

des marchŽs de gros<br />

<strong>et</strong> des exportations. Sur c<strong>et</strong>te<br />

taxe, un prŽl vement de<br />

30% ira aux chambres d'agriculture<br />

<strong>et</strong> aux organisations<br />

professionnelles du secteur.<br />

BANQUE<br />

Le nouveau dŽcr<strong>et</strong> dŽfinit<br />

Žgalement la nature des bŽnŽficiaires<br />

ainsi que les conditions<br />

qu'ils doivent remplir.<br />

Habib El Malki s'est voulu<br />

rassurant ˆ l'Žgard des agriculteurs,<br />

soulignant la dŽtermination<br />

du gouvernement ˆ<br />

continuer ˆ dŽfendre le produit<br />

marocain, car il faut prŽvenir<br />

tout dŽsordre pouvant<br />

prŽvaloir au nom de la globalisation.<br />

Dans ce cadre, il a<br />

rappelŽ que les cŽrŽales bŽnŽficient<br />

d'une protection<br />

douani re dans les limites de<br />

ce que perm<strong>et</strong>tent les accords<br />

internationaux. Cependant,<br />

Habib El Malki a tenu ˆ<br />

m<strong>et</strong>tre en garde contre toute<br />

tendance au repli sur soi-m -<br />

me, l'ouverture Žtant une nŽcessitŽ<br />

dont le <strong>Maroc</strong> doit accepter<br />

les r gles du jeu.<br />

Sur le plan interne, le ministre<br />

a plaidŽ pour un dialogue<br />

organisŽ, ˆ m me de<br />

dŽboucher sur une stratŽgie<br />

globale pouvant favoriser le<br />

dŽveloppement du monde rural<br />

<strong>et</strong> promouvoir une compŽtitivitŽ<br />

saine. Pour Habib<br />

28<br />

El Malki, le chemin de la<br />

rŽussite passe par la formation<br />

<strong>et</strong> la formation continue<br />

au niveau des Chambres<br />

d'agriculture <strong>et</strong> des organisations<br />

agricoles, qui doivent<br />

Žgalement s'atteler au dŽveloppement<br />

de partenariat. La<br />

rencontre a par ailleurs permis<br />

ˆ plusieurs personnalitŽs d'intervenir<br />

sur le rle des<br />

Chambres d'agriculture <strong>et</strong> des<br />

responsables du secteur.<br />

Sa•d Chb‰atou, ministre<br />

dŽlŽguŽ, chargŽ des Eaux <strong>et</strong><br />

For ts, a insistŽ sur le rle<br />

''national'' qui doit tre celui<br />

de l'Žlu agricole. Hassan<br />

Abbadi, prŽsident de la commission<br />

de l'agriculture au<br />

sein de la Chambre des<br />

Conseillers, a assurŽ que la<br />

commission Ïuvrera ˆ une<br />

bonne application du gentlemen<br />

agreement passŽ entre<br />

les pouvoirs publics <strong>et</strong> le<br />

monde agricole. Enfin,<br />

Mbarek Zamrag, prŽsident de<br />

la FŽdŽration des Chambres<br />

d'agriculture n'a pas manquŽ<br />

d'Žvoquer la modicitŽ des<br />

moyens dont disposent ces<br />

Chambres, rejoint dans ce<br />

constat par Mohamed<br />

Rouighi, reprŽsentant de la<br />

FAO.❏<br />

K.B.B.<br />

Le Groupe des banques populaires lance la premi re branche micro-crŽdit<br />

VOCATION SOCIALE<br />

Le Groupe des banques<br />

populaires vient d'inaugurer<br />

la premi re branche micro-crŽdit<br />

de la Fondation<br />

banque populaire pour la<br />

crŽation d'entreprise (FBP-<br />

CE). La premi re branche est<br />

situŽe ˆ Al Korea ˆ Casablanca<br />

<strong>et</strong> devra servir d'opŽration<br />

pilote, avant l'extension<br />

du programme ˆ d'autres<br />

rŽgions du Royaume.<br />

C<strong>et</strong>te activitŽ vient consolider<br />

la vocation sociale du<br />

groupe qui a toujours contribuŽ<br />

ˆ la promotion de la p<strong>et</strong>ite<br />

<strong>et</strong> moyenne entreprise, de<br />

l'artisanat <strong>et</strong> des diffŽrents<br />

mŽtiers.<br />

La FBPCE s'inscrit ainsi<br />

dans une tendance internationale,<br />

puisque le micro-crŽdit<br />

s'est dŽveloppŽ de par le<br />

monde ˆ travers des formules<br />

variŽes, <strong>et</strong> a fait ses preuves<br />

comme le moyen qui rŽussit<br />

le mieux ˆ combattre la pauvr<strong>et</strong>Ž<br />

<strong>et</strong> ˆ promouvoir l'emploi.<br />

Le syst me micro-crŽdit,<br />

¥ Habib El Malki, ministre de lÕAgriculture.<br />

mis en place par la Fondation,<br />

intŽresse une population Žconomiquement<br />

dŽfavorisŽe qui<br />

ne peut accŽder au circuit<br />

bancaire classique. La cible<br />

de ce service est une population<br />

ˆ la recherche de p<strong>et</strong>its<br />

pr ts pour crŽer ou dŽvelopper<br />

une activitŽ lucrative.<br />

Le programme de la FBP-<br />

CE intervient prioritairement<br />

en zone urbaine ou pŽri-urbaine,<br />

dans un crŽneau lŽg -<br />

rement supŽrieur au domaine<br />

d'intervention des ONG de<br />

micro-finance.<br />

Le plancher des crŽdits est<br />

fixŽ ˆ 3 000 Dh <strong>et</strong> la Fondation<br />

interviendra dans le palier<br />

moyen <strong>et</strong> supŽrieur des<br />

p<strong>et</strong>its mŽtiers formant gŽnŽralement<br />

le secteur dit informel,<br />

en vue de contribuer ˆ<br />

leur passage vers le secteur<br />

formel.<br />

Le service sera dŽployŽ ˆ<br />

partir des branches FBPCE<br />

micro-crŽdits, des structures<br />

lŽg res bŽnŽficiant d'une cer-<br />

taine autonomie. Au niveau<br />

central, un syst me d'information<br />

<strong>et</strong> de reporting perm<strong>et</strong><br />

de suivre, au jour le jour,<br />

l'Žvolution de l'activitŽ <strong>et</strong><br />

d'Žvaluer pour l'ensemble les<br />

flux financiers, l'activitŽ de<br />

survie, l'impact du micro-crŽdit<br />

sur les bŽnŽficiaires <strong>et</strong> la<br />

performance pour chaque<br />

branche.<br />

Un postulant ˆ un tel crŽdit<br />

doit tre ‰gŽ d'au moins<br />

18 ans. Apr s Žtude rapide<br />

de son proj<strong>et</strong> par la branche,<br />

le candidat doit impŽrativement<br />

s'inscrire aux sŽances<br />

de formation de base <strong>et</strong> s'engager<br />

dans un groupe de solidaritŽ<br />

de quatre personnes<br />

n'ayant aucun lien de parentŽ<br />

<strong>et</strong> n'exer ant pas la m me<br />

activitŽ.<br />

Le micro-crŽdit est basŽ<br />

sur une relation de confiance<br />

durable, avec des objectifs de<br />

dŽveloppement dŽterminŽs<br />

en commun.<br />

Au dŽbut, le client com-<br />

©DR<br />

mence par obtenir un premier<br />

financement rŽpondant aux<br />

besoins les plus ŽlŽmentaires,<br />

puis, au fur <strong>et</strong> ˆ mesure que<br />

la qualitŽ des relations s'affermit,<br />

le client se voit offrir<br />

progressivement des pr ts de<br />

plus en plus importants avec<br />

des conditions plus avantageuses<br />

pour accompagner le<br />

dŽveloppement de son activitŽ.<br />

La pŽriodicitŽ des remboursements<br />

est fonction des<br />

flux financiers gŽnŽrŽs par<br />

l'activitŽ <strong>et</strong> du volume du pr t.<br />

Elle est, soit hebdomadaire,<br />

bi-hebdomadaire ou mensuelle.<br />

Enfin, au niveau des ressources<br />

nŽcessaires au dŽveloppement<br />

de c<strong>et</strong>te activitŽ,<br />

la FBPCE s'appuiera sur le<br />

soutien du Groupe des<br />

banques populaires, <strong>et</strong> sur le<br />

concours dÕOrganisations<br />

internationales intŽressŽes par<br />

la promotion du micro-crŽdit.❏<br />

K.B.B.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


ENVIRONNEMENT<br />

Mise en place dÕun Fonds de dŽpollution industrielle<br />

ARMƒS CONTRE<br />

LA POLLUTION<br />

Les modalitŽs d'utilisation du Fonds de dŽpollution<br />

industrielle (FODEP) se prŽcisent.<br />

La Caisse centrale de garantie (CCG) <strong>et</strong> le<br />

Groupement professionnel des banques<br />

C'est un don de 100<br />

millions de Dh de la<br />

Banque de dŽveloppement<br />

allemande (KFW)<br />

qui avait permis de m<strong>et</strong>tre en<br />

place le Fonds de dŽpollu-<br />

Par Kamal BENBRAHIM<br />

tion industrielle (FODEP)<br />

destinŽ ˆ aider les entreprises<br />

industrielles marocaines ˆ investir<br />

dans les Žquipements<br />

de dŽpollution <strong>et</strong> dans les<br />

technologies propres.<br />

Une cellule FODEP avait<br />

ŽtŽ mise en place au niveau<br />

du dŽpartement de l'Environnement<br />

pour assurer la<br />

gestion technique du fonds,<br />

Žvaluer techniquement l'ŽligibilitŽ<br />

des proj<strong>et</strong>s ˆ ce financement<br />

<strong>et</strong> assurer le<br />

contrle de la rŽalisation <strong>et</strong><br />

de la fiabilitŽ des programmes<br />

de dŽpollution.<br />

La Caisse centrale de garantie<br />

assure, pour sa part, la<br />

gestion financi re du FODEP<br />

en procŽdant aux dŽcaissements<br />

sur appels de fonds des<br />

banques commerciales, en<br />

suivant les remboursements<br />

des pr ts <strong>et</strong> en rŽalimentant le<br />

fonds.<br />

Avantages en sŽrie<br />

Aujourd'hui, la convention<br />

entre la CCG <strong>et</strong> le<br />

GPBM m<strong>et</strong>tra ˆ la disposition<br />

des banques les fonds<br />

destinŽs ˆ aider les entreprises<br />

industrielles marocaines ˆ doter<br />

leurs unitŽs de production<br />

de syst mes antipolluants ˆ<br />

travers un financement avantageux.<br />

Ces programmes, dont le<br />

cožt peut atteindre 30 millions<br />

de Dh, seront financŽs<br />

ˆ concurrence de 80 % par<br />

le FODEP sous forme de<br />

subvention de 20% ou 40%,<br />

en plus d'un crŽdit bancaire.<br />

Plusieurs membres du<br />

gouvernement ont assistŽ ˆ<br />

la signature de c<strong>et</strong>te convention,<br />

paraphŽe par Larbi<br />

Bellaha, directeur gŽnŽral de<br />

la CCG <strong>et</strong> Othman Benjelloun,<br />

prŽsident du GPBM.<br />

Fathallah Oualalou, ministre<br />

de l'ƒconomie <strong>et</strong> des<br />

Finances a soulignŽ que la<br />

dimension environnementa-<br />

le n'est pas seulement un facteur<br />

essentiel du niveau <strong>et</strong> de<br />

la qualitŽ de la vie, mais Žgalement<br />

un ŽlŽment de la compŽtitivitŽ<br />

internationale. Et<br />

d'ajouter que l'acc s aux marchŽs<br />

extŽrieurs ne dŽpend<br />

plus uniquement de la qualitŽ<br />

<strong>et</strong> du prix, mais aussi du<br />

respect des normes en mati<br />

re de protection de l'environnement.<br />

Pour le ministre de l'ƒconomie<br />

<strong>et</strong> des Finances, le partenariat<br />

entre la CCG <strong>et</strong> le<br />

GPBM traduit la volontŽ de<br />

l'ƒtat <strong>et</strong> du secteur bancaire<br />

de conjuguer leurs efforts<br />

pour la mobilisation des ressources<br />

de financement au<br />

profit d'un dŽveloppement<br />

Žconomique <strong>et</strong> social durable.<br />

Mohamed El Yazghi, ministre<br />

de l'AmŽnagement du<br />

territoire, de l'Environnement,<br />

de l'Urbanisme <strong>et</strong> de<br />

l'Habitat a, de son ctŽ, rappelŽ<br />

que le <strong>Maroc</strong> avait omis<br />

le vol<strong>et</strong> environnement dans<br />

ses efforts d'industrialisation,<br />

ce qui le m<strong>et</strong> actuellement<br />

dans l'impŽrieuse nŽcessitŽ<br />

de rattraper le r<strong>et</strong>ard accumulŽ<br />

dans ce domaine.<br />

du <strong>Maroc</strong> (GPBM) viennent de signer une<br />

convention ˆ ce suj<strong>et</strong>. Objectif: aider les<br />

entreprises industrielles dans le financement<br />

de leurs proj<strong>et</strong>s de dŽpollution.<br />

¥ Othman Benjelloun, prŽsident du GPBM.<br />

Pour Ahmed Iraqui,<br />

SecrŽtaire d'ƒtat chargŽ de<br />

l'Environnement, il est plus<br />

que jamais nŽcessaire de<br />

concilier dŽveloppement Žconomique<br />

<strong>et</strong> protection de<br />

l'Environnement ˆ travers<br />

une gestion rationnelle <strong>et</strong><br />

ŽquilibrŽe ˆ m me de parer<br />

aux eff<strong>et</strong>s pervers de l'industrialisation.<br />

Au centre de c<strong>et</strong>te<br />

dŽmarche, Ahmed Iraqui<br />

prŽconise une approche<br />

concertŽe entre les diffŽrentes<br />

parties concernŽes.<br />

CoopŽration fructueuse<br />

Larbi Bellaha, s'est fŽlicitŽ<br />

de l'Žlargissement <strong>et</strong> de la<br />

diversification de la coopŽration<br />

de la Caisse avec les<br />

banques en mati re de financement<br />

des investissements.<br />

Alors que le prŽsident<br />

du GPBM a estimŽ que les<br />

banques ne peuvent se cantonner<br />

dans leurs activitŽs<br />

traditionnelles, mais qu'elles<br />

doivent s'impliquer davantage<br />

dans diffŽrents aspects<br />

concernant le mode de vie<br />

des citoyens, notamment la<br />

qualitŽ de l'environnement.<br />

Sur le plan pratique, un<br />

©DR<br />

financement du FODEP fait<br />

suite ˆ la prŽsentation par le<br />

promoteur d'une Žtude technique<br />

d'un proj<strong>et</strong> de dŽpollution<br />

industrielle.<br />

La cellule FODEP du dŽpartement<br />

de l'environnement<br />

Žvalue l'ŽligibilitŽ du<br />

proj<strong>et</strong> du point de vue environnemental<br />

<strong>et</strong> fixe le montant<br />

Žligible.<br />

Apr s accord de principe<br />

du dŽpartement chargŽ de<br />

l'Environnement, notifiŽ au<br />

promoteur <strong>et</strong> ˆ la CCG, ce<br />

dernier prŽsente son proj<strong>et</strong> ˆ<br />

sa banque commerciale pour<br />

la mise en place du financement.<br />

Une Žtude financi re<br />

est alors entreprise <strong>et</strong> si ses rŽsultats<br />

sont positifs, l'accord<br />

dŽfinitif du dŽpartement chargŽ<br />

de l'Environnement est octroyŽ<br />

ˆ l'industriel.<br />

Sur la base de c<strong>et</strong> accord,<br />

la banque lance un appel de<br />

fonds (pr t <strong>et</strong> don) ˆ la Caisse<br />

centrale de garantie, qui rŽtroc<br />

de les fonds aux<br />

banques commerciales.<br />

Ce n'est qu'ˆ c<strong>et</strong>te Žtape<br />

que la banque pourra m<strong>et</strong>tre<br />

les fonds, qui comprennent<br />

le pr t <strong>et</strong> le don, ˆ la disposition<br />

du promoteur.<br />

De tels va <strong>et</strong> vient entra”nent<br />

nŽcessairement des lenteurs<br />

administratives. Pour<br />

assurer une certaine souplesse<br />

de la procŽdure d'octroi<br />

du financement, un fonds<br />

de disposition est Žtabli aupr<br />

s de la CCG. Ce fonds est<br />

continuellement rŽalimentŽ<br />

par la Banque de dŽveloppement<br />

allemande.<br />

C<strong>et</strong>te contribution de la<br />

KFW au FODEP, vient renforcer<br />

le partenariat que le<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> la RŽpublique fŽdŽrale<br />

d'Allemagne entr<strong>et</strong>iennent<br />

depuis plusieurs annŽes<br />

dans le domaine de la<br />

protection de l'environnement.<br />

La coopŽration allemande<br />

(GTZ) est en eff<strong>et</strong> l'organe<br />

de coopŽration europŽen<br />

le plus actif sur le sol marocain<br />

en mati re de contribution<br />

<strong>et</strong> de financement de proj<strong>et</strong>s<br />

de prŽservation de l'environnement<br />

<strong>et</strong> d'activitŽ de<br />

sensibilisation de la population<br />

aux nuisances ˆ leur milieu<br />

ambiant.❏<br />

DAEWOO Ë<br />

NOUACEUR<br />

29<br />

Le <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> le groupe sudcorŽen<br />

Daewoo viennent de<br />

signer un protocole d'accord<br />

pour la rŽalisation de deux<br />

unitŽs de production dans le<br />

parc industriel de Nouaceur<br />

ˆ Casablanca. Le protocole<br />

d'accord porte notamment<br />

sur les dates de lancement<br />

par Daewoo de deux unitŽs<br />

de production de tŽlŽviseurs,<br />

de tubes cathodiques <strong>et</strong> d'automobiles<br />

<strong>et</strong> sur l'adoption<br />

des plannings concernant les<br />

Žtudes, le transfert des capitaux<br />

<strong>et</strong> les financements<br />

<strong>et</strong> crŽation d'emplois. En octobre<br />

1997, le groupe<br />

Daewoo s'Žtait engagŽ ˆ investir<br />

500 millions de dollars<br />

au <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> ˆ crŽer 6000<br />

emplois.<br />

NOUVEAU PORT<br />

Ë AL HOCEIMA<br />

Le port de p che de Cala<br />

Iris ˆ Al Hoceima a ŽtŽ officiellement<br />

inaugurŽ, samedi<br />

11 juill<strong>et</strong>, par Thami<br />

Khyari, ministre dŽlŽguŽ<br />

chargŽ de la P che <strong>et</strong> Hassan<br />

Amrani, directeur gŽnŽral<br />

de l'Agence pour le<br />

DŽveloppement Žconomique<br />

<strong>et</strong> social des Provinces<br />

du Nord. Le site de<br />

dŽbarquement de Cala-Iris a<br />

ŽtŽ con u dans une optique<br />

intŽgrŽe, en vue d'amŽliorer<br />

le volume des captures <strong>et</strong><br />

dŽvelopper les activitŽs professionnelles<br />

liŽes ˆ la p che<br />

ˆ travers une fabrique de glace,<br />

une chambre froide, un<br />

groupe Žlectrog ne <strong>et</strong> des<br />

ateliers mŽcaniques. Le port<br />

de Cala Iris a ŽtŽ rŽalisŽ gr‰ce<br />

ˆ un don de 70 millions<br />

de dirhams du gouvernement<br />

japonais.<br />

RAY BAN<br />

AU MAROC<br />

La marque amŽricaine Ray<br />

Ban est dŽsormais prŽsente<br />

au <strong>Maroc</strong> o elle est reprŽsentŽe<br />

par la sociŽtŽ Diff Us,<br />

une sociŽtŽ crŽŽe, il ya<br />

quelques mois, <strong>et</strong> spŽcialisŽe<br />

dans l'importation <strong>et</strong> la distribution<br />

de marques Žtrang<br />

res. MalgrŽ son jeune ‰ge,<br />

la sociŽtŽ a dŽjˆ eu des expŽriences<br />

avec des marques<br />

prestigieuses. Elle a notamment<br />

eu la reprŽsentation<br />

exclusive de la montre suisse<br />

Lanco, filiale du groupe<br />

Swatch. Aujourd'hui, la sociŽtŽ<br />

cible les catŽgories socio-professionnelles<br />

A, B <strong>et</strong><br />

C, avec une fourch<strong>et</strong>te de<br />

prix assez ŽlevŽs variant<br />

entre 700 <strong>et</strong> 900 Dh <strong>et</strong><br />

quelques mod les dŽpassant<br />

la barre des 1000 Dh.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


MAROC<br />

hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo<br />

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Impression<br />

Ç AL AMAL È (<strong>Maroc</strong>)<br />

FIL DIRECT<br />

PƒCULE<br />

Les chefs de groupes parlementaires <strong>et</strong><br />

les membres du bureau de la Chambre des<br />

ReprŽsentants sont contents. Ils viennent de<br />

toucher chacun la somme de 50 000 dirhams,<br />

ˆ titre de rappel pour les sept mois<br />

dÕexercice depuis lÕouverture officielle du<br />

Parlement. Ce p<strong>et</strong>it pŽcule, qui reprŽsente<br />

les indemnisations dues pendant c<strong>et</strong>te pŽriode,<br />

en sus du traitement mensuel de<br />

30000 Dh, ne pouvait tomber ˆ point nommŽ.<br />

CÕest la pŽriode des vacances <strong>et</strong> les dŽputŽs<br />

des deux Chambres nÕont maintenant<br />

quÕun seul suj<strong>et</strong> de conversation : ˆ quand<br />

la fin de la session parlementaire dans lÕespoir<br />

de faire partie des heureux aožtiensÉ<br />

SYNDICAT<br />

Un nouveau syndicat de la presse risque<br />

de na”tre incessamment. Il sÕappelle le syndicat<br />

des journalistes marocains (SJM). La<br />

date de lÕassemblŽe gŽnŽrale constitutive<br />

est prŽvue pour le vendredi 24 juill<strong>et</strong>, dans<br />

un htel ˆ Casablanca. Seul point ˆ lÕordre<br />

du jour, lÕŽlection des membres dÕun secrŽtariat<br />

gŽnŽral provisoireÉ Les vŽritables<br />

promoteurs de c<strong>et</strong>te initiative ne sont pas<br />

encore connus. Encore moins le proj<strong>et</strong><br />

quÕils comptent dŽfendre. Ce qui est sžr,<br />

cÕest que le SJM ambitionne de casser le<br />

monopole du syndicat national de la presse<br />

marocaine.<br />

DëNER<br />

LÕambassadeur du <strong>Maroc</strong> en France<br />

Mohamed Berrada a d”nŽ le 14 juill<strong>et</strong> avec<br />

le nouvel ambassadeur dÕIsra‘l, ˆ Paris. La<br />

nouvelle a fait le tour des milieux diplomatiques<br />

<strong>et</strong> politiques de lÕHexagone, qui se<br />

sont rŽpandus en conjectures sur la signification<br />

de ce geste pour le moins inattendu<br />

Žtant donnŽ lÕarrogance du Premier ministre<br />

Benyamin N<strong>et</strong>anyahou . Certains observateurs,<br />

eux, voient justement dans le d”ner en<br />

question une volontŽ marocaine de relancer<br />

les accords du processus de paix au Proche-<br />

Orient, actuellement en panne.<br />

ANNƒE DU MAROC<br />

Changement dans les manifestations de<br />

lÕannŽe du <strong>Maroc</strong> en France. De source<br />

bien informŽe, lÕambassadeur du <strong>Maroc</strong><br />

aux Nations Unies, Ahmed Snoussi, c derait<br />

la prŽsidence de c<strong>et</strong> ŽvŽnement ˆ<br />

Abdellatif Berbich, membre de<br />

lÕAcadŽmie Royale. Ainsi M. Snoussi peut<br />

se consacrer pleinement au dossier du<br />

Sahara, arrivŽ ˆ un tournant dŽcisif.<br />

La Chambre administrative pr s<br />

la Cour supr me prŽsidŽe par<br />

Mohamed Mountassir Daoudi, a<br />

dŽboutŽ, jeudi 16 juill<strong>et</strong> 1998, la demande<br />

prŽsentŽe par Abraham<br />

Serfaty pour l'annulation de l'arr tŽ<br />

du ministre de l'IntŽrieur concernant<br />

son expulsion du <strong>Maroc</strong>.<br />

Par ailleurs, la Cour supr me<br />

s'est dŽclarŽe incompŽtente pour<br />

statuer sur la nationalitŽ<br />

d'Abraham Serfaty.<br />

Ainsi la Cour supr me ne pouvant<br />

statuer valablement <strong>et</strong> avec<br />

la compŽtence requise sur la nationalitŽ<br />

de lÕintŽressŽ, nÕavait<br />

dÕautre choix que de rej<strong>et</strong>er sa de-<br />

©DR<br />

¥ Mohamed<br />

Berrada<br />

© Ph. Hadj Hachem<br />

¥Abdelkbir<br />

Alaoui<br />

MÕDaghri<br />

© Ph. Hadj Hachem<br />

¥Brahim<br />

Rachidi<br />

SERFATY DƒBOUTƒ<br />

¥ Abraham Serfaty.<br />

TAXE DE LA DISCORDE<br />

La taxe sur la Omra proposŽe par le ministre<br />

de lÕƒconomie <strong>et</strong> des Finances<br />

Fathallah Oualalou dans la Loi de finances<br />

pour dŽgager des salaires pour les Imams <strong>et</strong><br />

les Muezzins risque fort bien de ne pas recueillir<br />

lÕapprobation des dŽputŽs. Y compris<br />

ceux issus de la majoritŽ gouvernementale.<br />

Certains invoquent le caract re<br />

ÒdiscriminatoireÒ de c<strong>et</strong> impt dans la mesure<br />

o , disent-ils, pourquoi taxer les fid<br />

les qui vont en p lerinage <strong>et</strong> non pas les<br />

passagers fortunŽs qui prennent des bill<strong>et</strong>s<br />

dÕavion pour des destinations de r ve.<br />

DÕautres, par contre, soulignent que c<strong>et</strong>te<br />

histoire de taxe est lÕaffaire du minist re<br />

des Habous -dirigŽ par Abdelkbir Alaoui<br />

MÕdaghri-, qui poss de suffisamment de<br />

biens <strong>et</strong> de ressources pour mieux payer ses<br />

fonctionnaires.<br />

INFO OU INTOX<br />

Il y a pr s dÕun mois, lÕŽmission ˆ succ s<br />

Capital diffusŽe par la cha”ne fran aise M6<br />

a ŽtŽ consacrŽe aux villes de Marrakech <strong>et</strong><br />

Essaouira. CÕŽtait impeccable, sauf que<br />

lÕŽmission a donnŽ certaines informations<br />

qui p chent par leur imprŽcision en ce qui<br />

concerne le prix de vente des riyads <strong>et</strong> maisons<br />

traditionnelles dans les deux citŽs.<br />

RŽsultat : la communautŽ urbaine de<br />

Marrakech <strong>et</strong> les autoritŽs locales<br />

dÕEssaouira ont ployŽ immŽdiatement sous<br />

de nombreux coups de fils Žmanant dÕŽtrangers<br />

intŽressŽs par ces belles affaires.<br />

Branle-bas de combat. Certains ont m me<br />

fait le dŽplacement sur place pour visiter les<br />

maisons supposŽes ˆ vendre. En fait, il ne<br />

sÕagissait que dÕinformations non fondŽes.<br />

ALTERCATION<br />

Rassemblés par Abdellah CHANKOU<br />

En prŽsence de lÕargentier du Royaume,<br />

une violente altercation verbale a opposŽ le<br />

dŽputŽ USFP Brahim Rachidi <strong>et</strong> le dŽputŽ<br />

UC Mohamed Labsir, ˆ lÕoccasion de la rŽunion<br />

de la commission des finances du<br />

mercredi 15 juill<strong>et</strong>. Ë lÕorigine de c<strong>et</strong>te prise<br />

de bec, lÕintervention de M. Rachidi sur<br />

la tentative dÕassainissement des communes<br />

quÕil a qualifiŽe dÕun grand ratage,<br />

critiquant vertement au passage la gestion<br />

des prŽsidents des municipalitŽs. M. Labsir<br />

a pris ensuite la parole pour demander au<br />

parlementaire de Casablanca de ne pas gŽnŽraliser<br />

<strong>et</strong> de nuancer ses propos. LÕaffaire<br />

a failli tourner ˆ la bagarre lorsque M.<br />

Rachidi a lancŽ ˆ lÕintention de son adversaire<br />

quÕil ne doit sa dŽputation quÕau p<strong>et</strong>it<br />

coup de pouce de lÕadministration.<br />

mande dÕannulation de lÕarr tŽ<br />

dÕexpulsion. En bonne logique juridique<br />

formelle, lÕabrogation de<br />

lÕarr tŽ dÕexpulsion ne peut tre<br />

dŽcidŽe par les juges que si<br />

Abraham Serfaty Žtablit devant<br />

les juridictions compŽtentes sa nationalitŽ<br />

marocaine. Abraham<br />

Serfaty avait prŽsentŽ, le 12 novembre<br />

1991, une demande d'annulation<br />

de l'arr tŽ pris par le ministre<br />

de l'IntŽrieur le 13 septembre<br />

1991 concernant son expulsion du<br />

<strong>Maroc</strong>.<br />

La dŽfense d'Abraham Serfaty<br />

Žtait assurŽe par Me. Abderrahim<br />

Berrada. ❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

3


DëNER-DƒBAT<br />

TRéS PRISƒ<br />

Les d”ners-dŽbats de l'ƒconomiste<br />

sont particuli -<br />

rement prisŽs par les dŽcideurs<br />

politiques <strong>et</strong> les opŽrateurs<br />

Žconomiques. Ainsi,<br />

la rencontre organisŽe par<br />

l'hebdomadaire Žconomique<br />

ˆ Casablanca, le 13 juill<strong>et</strong><br />

1998, a ŽtŽ particuli rement<br />

animŽe. En marge de l'actualitŽ<br />

marquŽe par la Loi<br />

de finances 1998, le ministre<br />

de l'ƒconomie <strong>et</strong> des<br />

Finances devait s'expliquer<br />

sur le budg<strong>et</strong>, la politique<br />

sociale, l'amnistie fiscale, la<br />

mise ˆ niveau des bilans,<br />

l'apurement des contentieux<br />

fiscaux <strong>et</strong> le dŽmant lement<br />

douanier. Autant de questions<br />

qui intŽressent tout autant<br />

les opŽrateurs Žconomiques<br />

que le citoyen,<br />

avides de saisir les contours<br />

de c<strong>et</strong>te loi.<br />

FEMMES ET<br />

COMMUNES<br />

LÕAssociation dŽmocratique<br />

des femmes du <strong>Maroc</strong><br />

organise une confŽrencedŽbat<br />

sur le th me: "ParitŽ<br />

<strong>et</strong> ou quota : mŽcanismes<br />

pour promouvoir la reprŽsentativitŽ<br />

des femmes", le<br />

vendredi 17 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ<br />

Casablanca. Le dŽbat sera<br />

animŽ par des personnalitŽs<br />

de la sociŽtŽ civile, comme<br />

Abdelaziz Bennani, le<br />

prŽsident de lÕOMDH, ou<br />

Abdelali Benamor, dÕÇAl<br />

ternativesÈ <strong>et</strong> des politiques<br />

comme Badia Skalli, parlementaire<br />

<strong>et</strong> Sa•d Sa‰di,<br />

le secrŽtaire dÕƒtat ˆ la<br />

Protection sociale, la Famille<br />

<strong>et</strong> lÕEnfance.<br />

ACTIONS DE<br />

BIENFAISANCE<br />

Le prŽsident de l'Association<br />

ÒAngad <strong>Maroc</strong>Ó,<br />

Ahmed Osman, a prŽsidŽ la<br />

cŽrŽmonie de remise d'un<br />

lot d'Žquipements mŽdicaux<br />

aux hpitaux de la rŽgion<br />

de l'Oriental, le lundi 13<br />

juill<strong>et</strong> ˆ Oujda. L'opŽration<br />

rentre dans le cadre d'un accord<br />

conclu entre l'Association<br />

<strong>et</strong> l'ONG Emmaus.<br />

ƒtalŽ sur trois ans, l'accord<br />

prŽvoit de doter les centres<br />

de santŽ d'Žquipements mŽdicaux.<br />

Les interventions de<br />

l'Association Angad dans le<br />

domaine de la santŽ restent<br />

diverses <strong>et</strong> plurielles. Cela<br />

va des campagnes de traitement<br />

des maladies des<br />

yeux ˆ la circoncision des<br />

enfants issus de familles nŽcessiteuses<br />

en passant par<br />

la distribution de chaises<br />

roulantes aux personnes<br />

handicapŽes.<br />

IMMIGRATION<br />

Promouvoir les droits des immigrŽs, suj<strong>et</strong> dÕun colloque qui se tiendra en<br />

octobre prochain ˆ Tanger<br />

Ë BAS<br />

LES PRƒJUGƒS!<br />

La capitale du Nord,<br />

Tanger, aura son colloque<br />

sur les droits de<br />

l'Homme. Du 15 au 18 octobre<br />

1998, le minist re chargŽ<br />

des droits de l'Homme organisera<br />

un colloque international<br />

sous le th me "Droits<br />

de l'Homme <strong>et</strong> communautŽ<br />

marocaine ˆ l'Žtranger".<br />

Le th me est d'une actualitŽ<br />

bržlante dans la mesure<br />

o les immigrŽs sont ˆ l'heure<br />

actuelle les boucs Žmissaires<br />

r vŽs d'une crise Žconomique<br />

qui n'Žpargne ni les<br />

pays europŽens ni ceux<br />

d'Afrique du Nord. Mal aimŽs<br />

par les pays d'accueil,<br />

les immigrŽs n'ont pas la<br />

chance d' tre mieux traitŽs ˆ<br />

leur r<strong>et</strong>our dans leur pays<br />

d'origine.<br />

Rej<strong>et</strong><br />

Le racisme <strong>et</strong> l'intolŽrance<br />

en Europe sont devenus<br />

tels que les mouvements d'extr<br />

me droite ont fait de la<br />

chasse du faci s leur principal<br />

fonds de commerce.<br />

Tenus responsables de la crise<br />

<strong>et</strong> du chmage qui sŽvissent<br />

en Europe, les immigrŽs<br />

sont frappŽs de plein fou<strong>et</strong><br />

par un phŽnom ne de rej<strong>et</strong><br />

qui se traduit le plus souvent<br />

par une violence dont les cas<br />

extr mes conduisent au<br />

meurtre.<br />

Le colloque, qui rŽunira<br />

TƒLƒVISION<br />

Canal + Horizons,un record durant la Coupe du monde 98<br />

DU PUNCH<br />

ET DE LA COULEUR<br />

Le rideau est tombŽ sur la<br />

coupe du monde. On aura<br />

eu du bon <strong>et</strong> du moins bon.<br />

Toutes les cha”nes de tŽlŽvision<br />

ont eu leur part du g‰teau.<br />

Dans ce foisonnement<br />

d'images, Canal+ Horizons<br />

aura peut- tre ŽtŽ la meilleure<br />

cha”ne ˆ exploiter de la<br />

meilleure mani re possible la<br />

f te du foot-ball. Un traitement<br />

privilŽgiŽ a ŽtŽ rŽservŽ<br />

aux cinq Žquipes africaines<br />

qualifiŽes. La cha”ne, qui n'a<br />

pas attendu la coupe du monde<br />

pour offrir aux passionnŽs<br />

du ballon l'occasion de suivre<br />

¥Mohamed Aujjar, ministre chargŽ des droits de lÕHomme.<br />

autant de chercheurs,<br />

d'hommes politiques <strong>et</strong> de reprŽsentants<br />

du pourtour mŽditerranŽen,<br />

sera lÕoccasion<br />

dÕexaminer la question de<br />

l'Žmigration ˆ la lumi re des<br />

textes de loi, mais Žgalement<br />

celle de valeurs philosophiques<br />

<strong>et</strong> humanistes, ceci<br />

avec l'objectif avouŽ de faire<br />

de toute politique d'Žmigration<br />

int gre, la notion de<br />

droits humains des popula-<br />

en direct les prestations de<br />

leurs Žquipes favorites, a ainsi<br />

diffusŽ pr s de 140 matches<br />

en 1997. Des grands matches<br />

de la Liga italienne aux<br />

meilleures rencontres des<br />

championnats allemands, espagnols<br />

ou anglais. Apr s le<br />

match de la finale de la Coupe<br />

du monde qui a donnŽ la<br />

consŽcration ˆ l'Žquipe de<br />

France, les footballeurs franais<br />

sont conviŽs d s le 8 aožt<br />

au championnat de France.<br />

Canal + Horizon diffusera<br />

les matches d s le coup<br />

d'envoi suivi de rendez-vous<br />

tions migrantes en leur prŽparant<br />

le cadre institutionnel<br />

adŽquat. Et aussi pour que les<br />

immigrŽs aient leur place<br />

dans toute politique de dŽveloppement<br />

que ce soit au niveau<br />

du pays d'accueil ou celui<br />

d'origine.<br />

Lois ˆ respecter<br />

La circulation des<br />

hommes est rŽgie par une juridiction<br />

riche, mais de nom-<br />

privilŽgiŽs qui sont les Žmissions:<br />

ÒJour de footÓ <strong>et</strong><br />

ÒL'Žquipe du dimancheÓ.<br />

Pour ceux qui prŽf rent le<br />

rugby ou le tennis au foot, les<br />

meilleurs moments du tournoi<br />

de Wimbledon ont ŽtŽ servis<br />

aux tŽlŽspectateurs le 5 juill<strong>et</strong>.<br />

Ë partir du 11 juill<strong>et</strong>, la<br />

rencontre Australie-Nouvelle<br />

ZŽlande ouvre le bal de la f -<br />

te du rugby. Pour arriver ˆ la<br />

Bledisloe Cup, ce traditionnel<br />

challenge qui oppose les<br />

ma”tres du rugby, les All<br />

Blacks <strong>et</strong> les Wallabies.<br />

L'athlŽtisme aura Žgalement<br />

© Ph. Haj Hachem<br />

30<br />

breux pays continuent ˆ faire<br />

fi des recommandations de<br />

la Convention internationale<br />

des Nations Unies de 1990<br />

sur la protection des droits<br />

des travailleurs migrants <strong>et</strong><br />

des membres de leurs familles.<br />

Comme le colloque vise<br />

plus particuli rement la communautŽ<br />

marocaine ˆ l'Žtranger,<br />

les discussions seront<br />

axŽes autour de trois suj<strong>et</strong>s<br />

essentiels: les immigrŽs marocains<br />

<strong>et</strong> les instruments <strong>et</strong><br />

mŽcanismes internationaux<br />

pour la promotion des droits<br />

des immigrants, l'apprŽciation<br />

globale des politiques<br />

d'immigration des pays d'accueil<br />

<strong>et</strong> le phŽnom ne ˆ travers<br />

les valeurs de dignitŽ <strong>et</strong><br />

d'Žmancipation de l'ŽmigrŽ<br />

dans l'environnement international.<br />

Avec Mohamed Aujjar, le<br />

minist re chargŽ des droits<br />

de l'Homme inaugure ainsi<br />

une sŽrie de dŽbats sur les<br />

droits de l'Homme au <strong>Maroc</strong>.<br />

Les ŽmigrŽs auront ainsi avec<br />

ce colloque leur part.<br />

L'espoir d'aborder ce troisi<br />

me millŽnaire "dans la sŽrŽnitŽ,<br />

<strong>et</strong> de favoriser la crŽation<br />

de nouveaux rapports<br />

nord-sud renfor ant la coexistence,<br />

le dialogue, la coopŽration<br />

<strong>et</strong> la paix dans le<br />

monde".❏<br />

A.E.A.<br />

une place de choix dans la<br />

programmation estivale. Il y<br />

a le me<strong>et</strong>ing de Paris le 29<br />

juill<strong>et</strong> au stade Charl<strong>et</strong>y, ainsi<br />

que la rŽunion de Zurich le<br />

12 aožt <strong>et</strong> celle de Bruxelles<br />

le 28 aožt. Mais le sport ne<br />

constitue qu'une infime partie<br />

des Žmissions diffusŽes<br />

sur Canal + Horizon, la cha”ne<br />

qui ne cache pas son ambition<br />

d' tre "une cha”ne de<br />

tŽlŽvision multiculturelle qui<br />

propose le meilleur tant en<br />

films, en documentaires qu'en<br />

exclusivitŽs sportives".❏<br />

A.E.A.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


PæCHE<br />

Le minist re des P ches maritimes affiche un bilan positif pour<br />

lÕannŽe 1997<br />

LA QUALITƒ<br />

DÕABORD<br />

Le minist re des<br />

P ches maritimes,<br />

sous la tutelle de Thami<br />

Khyari, vient de rendre<br />

public son rapport d'activitŽ<br />

pour l'annŽe 96 <strong>et</strong> les<br />

donnŽes chiffrŽes pour<br />

l'exercice 1997. L'analyse<br />

de ces donnŽes confirme<br />

la tendance du secteur ˆ<br />

privilŽgier le marchŽ de<br />

l'exportation. Des exportations<br />

de produits de la<br />

mer qui reprŽsentent 50%<br />

des produits alimentaires<br />

<strong>et</strong> 16% de la valeur des<br />

exportations totales. Dans<br />

ces exportations, les<br />

algues <strong>et</strong> les poissons frais<br />

ont progressŽ respectivement<br />

de 128,8% <strong>et</strong> de<br />

129,8%.<br />

Avec pr s de 60% de<br />

la valeur des exportations<br />

des produits de la mer <strong>et</strong><br />

48% de leur volume, les<br />

exportations des crustacŽs,<br />

mollusques <strong>et</strong> coquillages,<br />

ont atteint pr s<br />

de 100.000 tonnes. Avec<br />

une valeur totale de quatre<br />

milliards de Dh.<br />

Pour ce qui est des<br />

conserves de poisson, les<br />

sardines qui se sont toujours<br />

taillŽes la part de<br />

lion dans les exportations,<br />

ont reprŽsentŽ 65% du total<br />

suivies par les anchois<br />

ƒNERGIE NUCLƒAIRE<br />

avec 27%. C'est l'Europe<br />

qui continue ˆ absorber le<br />

gros de ces exportations<br />

avec 55% du total des exportations<br />

marocaines<br />

malgrŽ un souci constant<br />

des opŽrateurs du secteur<br />

<strong>et</strong> du minist re des P ches<br />

de diversifier les destinations.<br />

Pour conforter la place<br />

du <strong>Maroc</strong> dans les marchŽs<br />

qu'ils soient traditionnels<br />

ou nouveaux, le<br />

minist re des P ches a<br />

d'ailleurs dŽclenchŽ une<br />

stratŽgie globale de la<br />

qualitŽ du produit couvrant<br />

tous les niveaux de<br />

la fili re. Si on dŽcortique<br />

les chiffres, on s'aper oit<br />

que le Japon demeure le<br />

principal client du <strong>Maroc</strong><br />

avec pr s de 27% du volume<br />

total exportŽ, ce qui<br />

Žquivaut ˆ 40% des rec<strong>et</strong>tes<br />

des exportations de<br />

ces produits. Sur le plan<br />

de la formation, le minist<br />

re proc de ˆ un vaste<br />

programme de mise ˆ niveau<br />

des Žtablissements<br />

de formation maritime<br />

avec un Žquipement en<br />

outils pŽdagogiques intŽgrant<br />

les nouvelles technologies.<br />

Dans le cadre de c<strong>et</strong>te<br />

stratŽgie, le ministre dŽlŽguŽ<br />

chargŽ de la p che<br />

maritime a d'ailleurs procŽdŽ,<br />

le 02 juill<strong>et</strong> 1998 au<br />

lancement des travaux de<br />

construction d'un nouveau<br />

centre de qualification<br />

des p ches maritimes<br />

ˆ Larache.<br />

L'Žtablissement qui sera<br />

dotŽ d'Žquipements di-<br />

dactiques modernes, d'un<br />

navire-Žcole de P che ac-<br />

cueillera Žgalement des<br />

marins-p cheurs en activitŽ<br />

qui auront droit ˆ une<br />

formation continue.<br />

Le proj<strong>et</strong> nŽcessitera<br />

une enveloppe financi -<br />

re de 76 millions de Dh<br />

prise en charge dans le<br />

cadre de la coopŽration<br />

financi re non remboursable<br />

japonaise. Le Japon<br />

est d'ailleurs derri re de<br />

nombreux proj<strong>et</strong>s lancŽs<br />

en coopŽration avec le<br />

minist re des P ches.❏<br />

A.E.A.<br />

Le <strong>Maroc</strong> se dote dÕun ensemble de laboratoires dÕŽtudes <strong>et</strong> de<br />

recherches nuclŽaires<br />

Ë LA CONQUæTE<br />

DE NOUVEAUX ESPACES<br />

Les Laboratoires<br />

dÕŽtudes <strong>et</strong> de recherche<br />

(CER) affiliŽs au<br />

Centre national de lÕŽnergie<br />

<strong>et</strong> des techniques nuclŽaires<br />

(CNESTEN) ont<br />

ŽtŽ inaugurŽs le lundi 13<br />

juill<strong>et</strong> 1998 ˆ Rabat.<br />

LÕinauguration sÕest<br />

dŽroulŽe en prŽsence de<br />

nombreuses personnalitŽs<br />

politiques <strong>et</strong> scientifiques.<br />

Espaces privilŽgiŽs de<br />

la recherche scientifique,<br />

les Laboratoires dÕŽtudes<br />

<strong>et</strong> de recherche sont di-<br />

¥ Thami Khyari, ministre dŽlŽguŽ, chargŽ des P ches maritimes.<br />

visŽs en plusieurs dŽpartements:<br />

le laboratoire<br />

central de radiopharmacie,<br />

le laboratoire dÕŽlectronique<br />

<strong>et</strong> dÕinstrumentation<br />

nuclŽaire, le laboratoire<br />

dÕanalyses ŽlŽmentaires,<br />

isotopiques <strong>et</strong><br />

radiomŽtriques, le laboratoire<br />

de sŽcuritŽ <strong>et</strong> de<br />

sžr<strong>et</strong>Ž radiologique <strong>et</strong> le<br />

laboratoire dÕapplications<br />

industrielles des rayonnements<br />

ionisants.<br />

Selon leur domaine<br />

dÕintervention, les chercheurs<br />

pourront ainsi<br />

sÕadresser au laboratoire<br />

de leur choix.<br />

En crŽant ces laboratoires,<br />

le CNESTEN se<br />

dote dÕune infrastructure<br />

scientifique qui utilise<br />

les toutes derni res technologies.<br />

Ces laboratoires sont<br />

destinŽs ˆ offrir des prestations<br />

de services de<br />

qualitŽ en ce qui concerne<br />

les Žtudes, lÕanalyse<br />

<strong>et</strong> le conseil aux utilisateurs<br />

nationaux des techniques<br />

nuclŽaires. Or les<br />

techniques nuclŽaires ne<br />

© Ph Haj Hachem<br />

sont plus confinŽes au<br />

secteur militaire ou encore<br />

ˆ celui de lÕŽnergie,<br />

mais elles ont investi, p<strong>et</strong>it<br />

ˆ p<strong>et</strong>it, des champs<br />

dÕapplication divers.<br />

Avec plus ou moins de<br />

bonheur.<br />

CÕest pour cela que<br />

les installations de ces laboratoires<br />

devront constituer<br />

pour les pouvoirs publics<br />

un relais indispensable<br />

pour des missions<br />

dÕexpertise en mati re de<br />

sŽcuritŽ radiologique.❏<br />

A.E.A.<br />

MAIS ENCORE<br />

31<br />

LES DISPENSAIRES<br />

DE LA MORT<br />

Par Abdellatif EL AZIZI<br />

Lieu privilŽgiŽ dÕinterminables<br />

privations morales <strong>et</strong> physiques,<br />

lÕhpital, en vŽritable<br />

multinationale de la souffrance<br />

a dŽpassŽ dŽsormais<br />

sa rŽputation.<br />

Montaigne qui disait que "philosopher,<br />

c'est apprendre ˆ mourir" ne connaissait<br />

pas les hpitaux marocains.<br />

Une histoire peu orthodoxe dont le thŽ‰tre<br />

fut, il y a une semaine, le centre de santŽ de<br />

Zawyat Echeikh rappelle ˆ ceux qui ont l'air<br />

de l'oublier que notre santŽ a atteint rŽellement<br />

le stade de la mŽtastase. L'histoire est<br />

banale: une femme enceinte, ˆ terme, qui se<br />

prŽsente un samedi soir au centre de santŽ<br />

du p<strong>et</strong>it patelin. L'infirmier de service refuse<br />

l'admission ˆ la maternitŽ pour des raisons<br />

sonnantes <strong>et</strong> trŽbuchantes. La patiente<br />

qui n'a plus la force de se tra”ner ailleurs se<br />

fait allonger ˆ m me le sol. L'accouchement<br />

se fera sur le carreau, avec l'aide des membres<br />

de la famille <strong>et</strong> quelques badauds.<br />

Le mŽdecin, intriguŽ par l'attroupement,<br />

j<strong>et</strong>tera un regard dŽdaigneux avant de passer<br />

son chemin.<br />

Il n'y avait pas de quoi se culpabiliser.<br />

D'autant plus qu'ˆ la santŽ publique, il a dž<br />

en voir d'autres. Des malades parquŽs dans<br />

les couloirs sinistres de services surchargŽs,<br />

des patients acculŽs ˆ mendier pour couvrir<br />

les dŽfaillances d'une malnutrition imposŽe<br />

par des intendants reconvertis en mafiosi de<br />

la patate, des moribonds plumŽs ˆ coup de<br />

scanners <strong>et</strong> de radios par des praticiens ˆ<br />

cheval entre le public <strong>et</strong> le privŽ ou encore<br />

des malades charcutŽs, ˆ l'hpital <strong>et</strong> "orientŽs"<br />

vers la clinique du mŽdecin chef de service.<br />

Le vaste corpus des victimes a quand<br />

m me le choix, le choix entre l'hpital de la<br />

mort, ces mouroirs o on "apprend justement<br />

ˆ mourir" <strong>et</strong> la clinique, ces belles<br />

chambres roses au papier toil<strong>et</strong>te de luxe<br />

avec Sidi Ali en prime. Toute la diffŽrence<br />

entre l'asile <strong>et</strong> le business. La mŽdecine est<br />

devenue une arme de destruction massive.<br />

Lieu privilŽgiŽ dÕinterminables privations<br />

morales <strong>et</strong> physiques, lÕhpital, en vŽritable<br />

multinationale de la souffrance a dŽpassŽ<br />

dŽsormais sa rŽputation. En privatisant le<br />

serment dÕHypocrate, les praticiens sont devenus<br />

les acteurs les plus endurcis de c<strong>et</strong>te<br />

grossi re farce.<br />

TransformŽe en vŽritable chantage de<br />

mauvais aloi, la pratique mŽdicale laisse sur<br />

le carreau non seulement la cohorte des noncouverts<br />

socialement mais Žgalement <strong>et</strong> de<br />

plus en plus ceux qui y m<strong>et</strong>tent le prix. Entre<br />

le macchabŽe qui se fait dŽtrousser dans la<br />

morgue municipale <strong>et</strong> celui ˆ qui on donne<br />

lÕillusion nÕest pas tr s grande dÕ tre Òen<br />

vieÓ dans le service rŽanimation dÕune clinique<br />

haut de gamme, la diffŽrence nÕest pas<br />

tr s grande. Autre Žpoque, autres pratiques.<br />

En tout cas, je propose qu'on prenne des mesures<br />

envers ce mŽdecin de ce p<strong>et</strong>it dispensaire<br />

de la rŽgion dÕEssaouira. Face ˆ un cas<br />

dÕempoisonnement grave, il sÕest permis de<br />

payer de sa poche le voyage ˆ la m re <strong>et</strong> ˆ<br />

son fils pour rejoindre en urgence lÕhpital<br />

dÕEssaouira. Il pourrait donner le mauvais<br />

exemple. Quel monde! De quoi perdre le<br />

nord. Et dire que pour 300 balles, le professeur<br />

Moussaoui, chrono ˆ la main, peut finir,<br />

avec une prŽcision chirurgicale, par vous<br />

dŽgožter ˆ jamais de la mŽdecine.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


TOILES<br />

DE FEU<br />

D u 13 au 31 juill<strong>et</strong>, le<br />

peintre marocain Youness<br />

Bensmail expose ses huiles<br />

sur toiles au ÇCarrefour des<br />

livresÈ. IntitulŽe "liens du<br />

feu", c<strong>et</strong>te exposition se distingue<br />

par la fertilitŽ de son<br />

inspiration, lÕharmonie des<br />

couleurs <strong>et</strong> lÕaudace de sa<br />

crŽation. Ë travers la ferronerie,<br />

Youness donne libre<br />

cours ˆ son pinceau pour fŽconder<br />

des formes <strong>et</strong> des<br />

couleurs qui tissent leur sens<br />

dans une correspondance autant<br />

esthŽtique quÕalchimique.<br />

Il interpelle des<br />

formes que lÕhomme a<br />

con u ˆ travers une technique<br />

de fer forgŽ <strong>et</strong> en empruntant<br />

une dŽmarche qui<br />

se ressource dans son patrimoine<br />

culturel .<br />

FILMS<br />

DE FICTION<br />

Un nombre important de<br />

films de fiction <strong>et</strong> de documentaires,<br />

fruits de lÕeffort<br />

des rŽalisateurs marocains,<br />

seront, ainsi, diffusŽs dans<br />

le cadre de la 4 me biennale<br />

des cinŽmas arabes qui<br />

prŽsentera, du 17 au 26<br />

juill<strong>et</strong> ˆ l'Institut du Monde<br />

Arabe (IMA) ˆ Paris, une<br />

centaine de productions<br />

arabes. Parmi les films de<br />

fiction en compŽtition, le<br />

<strong>Maroc</strong> se taille la part de<br />

lion avec les longs mŽtrages<br />

''Adieu forain'' de Daoud<br />

Aoulad Syad (1998), ''Les<br />

amis d'hier'' de Hassan<br />

Benjelloun (1998), ''Les casablancais''<br />

d'Abdelkader<br />

Lagtaa (1998), ''Mektoub''<br />

de Nabil Ayouch (1997) <strong>et</strong><br />

les courts mŽtrages ''La falaise''<br />

de Faouzi Bensaidi<br />

(1997), ''NŽ sans skis aux<br />

pieds'' de Noureddine<br />

Lakhmari (1998) <strong>et</strong> ''Samia''<br />

de Myriam Bakir (1998).<br />

HOMMAGE<br />

Ë LOUNéS<br />

Plusieurs artistes algŽriens<br />

chanteront en hommage<br />

au chanteur kabyle<br />

Matoub Loun s, assassinŽ<br />

le 27 juin, lors d'un concert<br />

organisŽ par sa famille <strong>et</strong><br />

ses amis artistes samedi 18<br />

juill<strong>et</strong> au ZŽnith ˆ Paris. Le<br />

spectacle doit rŽunir Idir, A•t<br />

Menguell<strong>et</strong>, Takfarinas <strong>et</strong><br />

aussi Malika Domrane,<br />

Brahim Izri, Baazi, Rachid<br />

Lamari, Allaoua, Khalfa.<br />

Des chanteurs francophones<br />

devraient Žgalement participer<br />

ˆ ce spectacle, prŽcisent<br />

les organisateurs, qui ont<br />

contactŽ notamment Renaud<br />

<strong>et</strong> Maxime Le Forestier ainsi<br />

que le fantaisiste Sma•n.<br />

MUSIQUE<br />

Premi res rencontres musicales de Tanger du 21 au 30 juill<strong>et</strong><br />

LA FæTE DES MƒLOMANES<br />

Tanger! La ville du dŽtroit<br />

a dŽcidŽ c<strong>et</strong>te annŽe de<br />

se faire belle. Plus belle que<br />

dÕhabitude! Et elle a choisi<br />

lÕŽtŽ pour ce faire. Tant<br />

mieux!<br />

Tanger a donc dŽcidŽ dÕorganiser<br />

ses premi res rencontres<br />

musicales, du 21 au<br />

30 juill<strong>et</strong>. De la musique<br />

donc! En fait, pour lÕŽtŽ il nÔy<br />

a pas mieux que la musique<br />

pour animer <strong>et</strong> rafra”chir ses<br />

ti des soirŽes <strong>et</strong> les rendre autant<br />

gaies que charmantes.<br />

CÕest ainsi <strong>et</strong> gr‰ce ˆ lÕinitiative<br />

de l'Agence pour la<br />

promotion <strong>et</strong> le dŽveloppement<br />

Žconomique <strong>et</strong> social<br />

des prŽfectures <strong>et</strong> provinces<br />

du nord du Royaume, le<br />

concours du minist re des<br />

Affaires culturelles, la fondation<br />

portugaise de<br />

Gulbenkian, la ville <strong>et</strong> la wilaya<br />

de Tanger, que ces rencontres<br />

auront lieu.<br />

Spectacle de qualitŽ<br />

Fruit d'un partenariat<br />

concertŽ avec l'ensemble des<br />

parties concernŽes, au plan<br />

local, national <strong>et</strong> international,<br />

ces rencontres musicales<br />

s'articulent autour de concerts<br />

de musique classique <strong>et</strong> de<br />

spectacles lyriques des deux<br />

rives de la MŽditerranŽe.<br />

L'objectif visŽ ˆ travers<br />

c<strong>et</strong>te manifestation est, dans<br />

l'immŽdiat, un spectacle de<br />

qualitŽ pouvant apporter un<br />

support apprŽciable ˆ diverses<br />

activitŽs Žconomiques no-<br />

FESTIVAL<br />

tamment, <strong>et</strong>, ˆ long terme, un<br />

ancrage certain pour les activitŽs<br />

culturelles pouvant<br />

aboutir ˆ la crŽation d'une acadŽmie<br />

des arts qui viendra<br />

consolider le rayonnement<br />

culturel des rŽgions du nord<br />

du royaume <strong>et</strong> les intŽgrer<br />

progressivement dans le circuit<br />

des grandes manifestations<br />

culturelles internationales.<br />

La programmation de<br />

c<strong>et</strong>te rencontre a ŽtŽ con ue<br />

de telle sorte qu'elle enchantera<br />

le mŽlomane exigeant<br />

tout en offrant au non initiŽ<br />

l'occasion de dŽcouvrir <strong>et</strong> de<br />

savourer des pages musicales<br />

de bonne facture.<br />

Et pour ce faire, la direction<br />

artistique de c<strong>et</strong>te manifestation<br />

a ŽtŽ confiŽe ˆ Max<br />

Rabinovitsj, violoniste cŽl<br />

bre dans le monde de la musique,<br />

<strong>et</strong> qui nous vient tout<br />

droit de Lisbonne o il Ïuvre<br />

au sein de la fondation<br />

Gulbekian, une institution<br />

mondialement rŽputŽe pour<br />

ses actions mŽcŽnales. Le<br />

plateau est donc autant riche<br />

que variŽ. DÕabord, de la musique<br />

classique, avec ses<br />

grandes Ïuvres, qui s'installera<br />

dans les splendeurs du<br />

palais Moulay Hafid mis ˆ la<br />

Les premi res journŽes culturelles de la Commune Ben Msik<br />

COULEURS PROPRES<br />

DŽsormais, la municipalitŽ<br />

de Ben Msik ˆ<br />

Casablanca aura ses journŽes<br />

culturelles. DÕailleurs, les premi<br />

res journŽes ont dŽjˆ ouvert<br />

le bal le soir de lundi 13<br />

juill<strong>et</strong> sous le th me de<br />

ÒPropr<strong>et</strong>Ž <strong>et</strong> couleurs ". Un<br />

th me qui a impliquŽ la<br />

conception dÕun menu autant<br />

riche que variŽ.<br />

Riche par sa programmation<br />

qui a prŽvu une exposition<br />

collective, concours de<br />

dessins, confŽrence, exposition<br />

artisanale <strong>et</strong> de livres,<br />

ball<strong>et</strong>s, folklore, sports, jeux<br />

divers, <strong>et</strong>c.<br />

VariŽ par sa vocation qui<br />

a essayŽ de m<strong>et</strong>tre les cou-<br />

¥ La ville de Tanger entre torpeur <strong>et</strong> crŽativitŽ.<br />

leurs de lÕart au service de la<br />

propr<strong>et</strong>Ž <strong>et</strong> de lÕenvironnement.<br />

Le moment fort de c<strong>et</strong>te<br />

manifestation a ŽtŽ une exposition<br />

de grands peintres<br />

nommŽs Chaibia, Harriri,<br />

Laaraj, Zine, Mellakh, Nabili,<br />

Hanine, Jarid <strong>et</strong> Alaoui. Neuf<br />

artistes donc qui participent ˆ<br />

ces journŽes par leurs Ïuvres<br />

ˆ tendances diffŽrentes. Neuf<br />

artistes qui ont mis leur art<br />

pictural au service de lÕenvironnement.<br />

PuisquÕils ont participŽ<br />

mardi 14 juill<strong>et</strong> ˆ la transformation<br />

de nombreux espaces<br />

de la commune urbaine de<br />

Ben Msik en belles fresques<br />

murales. ÇË travers ces actions<br />

nous visons ˆ sensibiliser<br />

les habitants de la commune<br />

ˆ la beautŽ des rues <strong>et</strong><br />

des quartiers propres <strong>et</strong> colorŽs.<br />

Nous avons donc estimŽ<br />

efficace de m<strong>et</strong>tre lÕart au<br />

service de lÕenvironnementÈ,<br />

explique El Mostafa Sabik,<br />

prŽsident de la municipalitŽ<br />

de Ben Msik.<br />

C<strong>et</strong>te action citoyenne a<br />

impliquŽ 1000 jeunes dans<br />

une opŽration de ramassage<br />

des ordures sur tout le territoire<br />

de la commune. La journŽe<br />

de mardi a aussi rendu un<br />

vibrant hommage ˆ Mohammed<br />

Khaireddine <strong>et</strong> ˆ Kamal<br />

Zebdi au centre culturel de<br />

©DR<br />

32<br />

disposition du public, tandis<br />

qu'une musique plus rŽcrŽative<br />

sera jouŽe en plein air<br />

dans la tiŽdeur des soirs d'ŽtŽ.<br />

Divertissement<br />

De la symphonie concertante<br />

de Mozart au trio de<br />

Schubert en passant par les<br />

sonates de Lizst, la pal<strong>et</strong>te des<br />

Ïuvres qui seront interprŽtŽes<br />

confesse un sens de<br />

l'Žquilibre qui comblera les<br />

dŽsirs du public dans toutes<br />

ses composantes.<br />

Certes, la musique savante<br />

se taille la part du lion, mais<br />

la chanson populaire n'est pas<br />

en reste, il y aura place pour<br />

le fado, ainsi que pour le flamenco,<br />

des musiques ˆ Žcouter<br />

autant qu'ˆ voir. Ë tout seigneur,<br />

tout honneur. Ces premi<br />

res rencontres musicales<br />

s'ach veront en apothŽose<br />

avec le grand orchestre du<br />

nord qui rassemblera des pupitres<br />

d'une qualitŽ exceptionnelle<br />

pour nous servir la<br />

musique andalouse de<br />

Tanger, TŽtouan Larache <strong>et</strong><br />

Fes, suivi, le dernier jour, par<br />

la fine fleur de la musique<br />

soufie que jouera la formation<br />

Ibn Arabi dont beaucoup<br />

ont pu apprŽcier les talents<br />

en diverses occasions.<br />

De la tr s belle musique<br />

en perspective, un alliage sonore<br />

o la rigueur caresse <strong>et</strong><br />

sÕentrem le avec le divertissement.<br />

Tanger mŽritait bien<br />

cela. ❏<br />

T. C.<br />

Ben Msik qui porte dŽsormais<br />

le nom du po te.<br />

Abdellah Rajii, nÕa pas ŽtŽ<br />

oubliŽ.<br />

La musique, elle, nÕa pas<br />

manquŽ au menu de ces journŽes.<br />

Le centre culturel<br />

Kamal Zebdi a accueilli une<br />

soirŽe musicale animŽe par<br />

le grand luthiste Haj Younes.<br />

Le parc des jeux a connu des<br />

apr s midi rythmŽes par des<br />

troupes folkloriques de<br />

Gnaouas. DÕautres soirŽes<br />

sont au programme, avec,<br />

samedi, des chants de<br />

Malhoune <strong>et</strong>, dimanche, le<br />

groupe Siham pour clore ces<br />

journŽes.❏<br />

T. C.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


PUBLICATION<br />

"Regards sur la dŽlinquance juvŽnile au <strong>Maroc</strong>" de Rachid Ringa , un<br />

ouvrage hautement didactique<br />

SAUVEZ<br />

LA JEUNESSE!<br />

Enfin, voici un ouvrage qui ose lever le voile<br />

sur un probl me Žpineux qui intrigue <strong>et</strong><br />

les parents <strong>et</strong> les Žducateurs, celui de la dŽlinquance<br />

juvŽnile <strong>et</strong> ses r<strong>et</strong>ombŽes nŽfastes<br />

sur la sociŽtŽ. Un regard lucide sur un probl<br />

me social dont les responsables inavouŽs<br />

sur la dŽlinquancejuvŽni-<br />

"Regards<br />

le au <strong>Maroc</strong>" est<br />

le titre du livre que vient de<br />

publier Rachid Ringa, ˆ<br />

compte d'auteur, ˆ l'impri-<br />

Par Taïeb CHADI<br />

merie Fedala ˆ MohammŽdia.<br />

Ë l'origine, une th se de<br />

doctorat en sciences de l'Žducation<br />

soutenue par lÕauteur<br />

ˆ l'universitŽ Louis Pasteur ˆ<br />

Strasbourg en 1993, forte<br />

dÕun discours scientifique argumentatif<br />

<strong>et</strong> riche dÕun sŽrieux<br />

travail de recherche <strong>et</strong><br />

dÕinvestigation sur le terrain.<br />

LÕanalyse ne fait pas non plus<br />

dŽfaut.<br />

Convaincu de la valeur de<br />

sa recherche universitaire <strong>et</strong><br />

conscient du vide dont souffre<br />

la documentation au niveau<br />

de la dŽlinquance juvŽnile au<br />

<strong>Maroc</strong>, Rachid Ringa a pris<br />

la courageuse initiative de le<br />

publier sous forme de livre<br />

de 327 pages qui passe en revue<br />

tous les aspects relatifs ˆ<br />

ce flŽau. Depuis l'institutionnalisation<br />

de la protection de<br />

l'enfance au <strong>Maroc</strong>, dates ˆ<br />

lÕappui, en passant par lÕorganisation<br />

du travail technique<br />

dans les centres d'observation,<br />

jusquÕaux causes<br />

<strong>et</strong> mobiles de la dŽlinquance<br />

juvŽnile.<br />

Vide juridique<br />

Bref un tour dÕhorizon<br />

compl<strong>et</strong> autour de la question<br />

avec un puisement dans<br />

les textes philosophiques m -<br />

me de Platon <strong>et</strong> autres grands<br />

thŽoriciens de la pensŽe humaine.<br />

Tout cela pour examiner<br />

le phŽnom ne de la dŽlinquance<br />

juvŽnile <strong>et</strong> vŽrifier sa<br />

th se sous diffŽrents angles<br />

empiriques.<br />

DÕailleurs, dans nombreux<br />

<strong>et</strong> diffŽrents cas de figures,<br />

on parle beaucoup du p re <strong>et</strong><br />

de la m re qui sont souvent<br />

jugŽs responsables du dommage<br />

causŽ par leurs enfants<br />

mineurs.<br />

Les lois, elles, sont claires,<br />

du moins en ce qui concerne<br />

la responsabilitŽ de parents<br />

amenŽs ˆ rŽpondre des actes<br />

dŽlictueux de leurs enfants.<br />

Quant ˆ la responsabilitŽ<br />

des pouvoirs publics, la situation<br />

est moins limpide.<br />

Certes, le discours Žthique <strong>et</strong><br />

le non moindre sociologique<br />

consid re la sociŽtŽ, dans l'absolu,<br />

comme responsable de<br />

l'Žvolution de tous les suj<strong>et</strong>s<br />

qui y vivent. Se pose alors la<br />

question de sa marge de manÏuvre,<br />

souvent difficile ˆ<br />

cerner.<br />

Ë ce suj<strong>et</strong>, Rachid Ringa<br />

va au-delˆ de la compassion<br />

pour atteindre l'explication.<br />

Car c'est aussi tout le mŽrite<br />

d'Žclairer les mŽandres juridiques<br />

de la protection de la<br />

jeunesse, en posant lÕŽpineuse<br />

question sur les politiques<br />

du <strong>Maroc</strong> ˆ ce suj<strong>et</strong> depuis<br />

son indŽpendance en mati -<br />

re dÕintervention sociale <strong>et</strong><br />

judiciaire.<br />

La question est posŽe,<br />

"Regards sur la dŽlinquance<br />

juvŽnile au <strong>Maroc</strong>" nous apprend<br />

que notre pays nÕa pas<br />

fait grand chose. Beaucoup<br />

reste ˆ faire!<br />

sont les parents, mais aussi les pouvoirs<br />

publics qui, souvent, nŽgligent c<strong>et</strong>te frange<br />

tr s vulnŽrable de la sociŽtŽ. Un ouvrage<br />

qui sugg re, en plus, une rŽglementation<br />

juridique ˆ m me dÕendiguer ce flŽau dŽvastateur<br />

quÕest la dŽlinquance juvŽnile.<br />

¥ Rachid Ringa, professeur ˆ lÕInstitut Royal de la formation des cadres.<br />

Gr‰ce ˆ la richesse des informations<br />

qui y sont contenues<br />

<strong>et</strong> la mŽthodologie suivie<br />

par l'auteur, ce livre, prŽfacŽ<br />

par Michel Tardy, professeur<br />

ˆ l'universitŽ Louis<br />

Pasteur, doit constituer une<br />

rŽfŽrence en mati re de dŽlinquance<br />

juvŽnile.<br />

Questions dŽlicates<br />

ÇLe livre de Rachid Ringa<br />

a le mŽrite de greffer une<br />

question sociologique: comment<br />

devient-on dŽlinquant?<br />

(ou plutt: dans quelles<br />

conditions un tre humain<br />

est-il amenŽ ˆ comm<strong>et</strong>tre des<br />

dŽlits ?) Et une interrogation<br />

Žthique: comment traiter les<br />

dŽlinquants?È, Žcrit, en substance,<br />

le prŽfacier. Rachid<br />

Ringa nÕa pas aussi manquŽ<br />

de rŽpondre ˆ c<strong>et</strong>te dŽlicate<br />

question.<br />

Dans une note introductive,<br />

l'auteur souligne que le<br />

but escomptŽ par c<strong>et</strong>te Žtude,<br />

est de Çconcevoir la dŽlinquance<br />

<strong>et</strong> d'envisager sa<br />

prŽventionÈ, prŽcisant, toutefois,<br />

que c<strong>et</strong> effort vise Çsurtout<br />

les parents, pour les aider<br />

ˆ comprendre un phŽnom<br />

ne qui les dŽpasse <strong>et</strong> les<br />

©DR<br />

dŽrouteÈ. Car, il sÕav re quÕil<br />

est un grand probl me que<br />

celui de la non-communication<br />

qui sÕinstalle subitement<br />

entre les parents <strong>et</strong> leurs<br />

jeunes progŽnitures ˆ c<strong>et</strong>te<br />

pŽriode de leur jeunesse.<br />

Les parents Žprouvent<br />

beaucoup du mal ˆ Žtablir<br />

avec eux la moindre forme<br />

du dialogue <strong>et</strong> se trouvent<br />

souvent dans lÕincapacitŽ de<br />

faire quoi que se soit pour<br />

leur venir en aide.<br />

PrŽvention<br />

C<strong>et</strong> Žtat de choses rend dŽlicat,<br />

sinon impossible, toute<br />

solution ˆ leurs probl mes,<br />

futiles ou sŽrieux soient-ils!<br />

L'Žtude, poursuit-il, tente<br />

Žgalement d'interpeller Çla<br />

responsabilitŽ des membres<br />

de la sociŽtŽ, afin qu'ils participent<br />

le plus possible ˆ la<br />

croisade contre la dŽlinquanceÈ.<br />

ÇLes rŽsultats de c<strong>et</strong>te<br />

recherche devraient perm<strong>et</strong>tre<br />

aux Žquipes en activitŽ<br />

sur un terrain de prendre<br />

du recul, <strong>et</strong> de faire l'analyse<br />

des situations, des besoins<br />

<strong>et</strong> des rŽponses ˆ apporterÈ,<br />

note-t-il par ailleurs.<br />

Les annexes du livre sont<br />

riches par des entr<strong>et</strong>iens avec<br />

des responsables europŽens<br />

dans le domaine de l'enfance<br />

ainsi que des documents <strong>et</strong><br />

indications sur la rŽglementation<br />

rŽgissant c<strong>et</strong>te question<br />

au <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> en France en particulier.<br />

Ce qui lui conf re<br />

une forte dimension documentaliste.<br />

Le livre rassemble,<br />

Žgalement, des textes<br />

de lois, des chiffres <strong>et</strong> des<br />

donnŽes jusque-lˆ dispersŽes<br />

ou inaccessibles.<br />

ÇRegards sur la dŽlinquance<br />

juvŽnile au <strong>Maroc</strong>È<br />

a non seulement rŽussi ˆ<br />

concevoir la dŽlinquance,<br />

mais il a envisagŽ aussi sa<br />

prŽvention. Il faut lui reconna”tre<br />

ce mŽrite. ❏<br />

''Regards sur la dŽlinquance<br />

juvŽnile au <strong>Maroc</strong>'', Rachid<br />

Ringa, Imprimerie Fedala,<br />

Mohammedia, 1998<br />

33<br />

FESTIVAL<br />

DE LA RADIO<br />

L e <strong>Maroc</strong> participe ˆ la<br />

4 me Ždition du Festival de<br />

la radio <strong>et</strong> de la tŽlŽvision<br />

dont le coup dÕenvoi a ŽtŽ<br />

donnŽ mardi 14 juill<strong>et</strong> au<br />

Caire.<br />

La participation marocaine<br />

ˆ c<strong>et</strong>te manifestation,<br />

organisŽe par l'Union de la<br />

Radio TŽlŽvision ƒgyptienne,<br />

est composŽe de 19 Žmissions<br />

de la radio nationale<br />

<strong>et</strong> de 14 autres productions.<br />

Durant six jours, ce festival<br />

doit m<strong>et</strong>tre en concurrence la<br />

plupart des pays arabes. Le<br />

<strong>Maroc</strong> y est pour la premi<br />

re fois reprŽsentŽ au sein<br />

des commissions de jury.<br />

Le festival sera Žgalement<br />

marquŽ par l'organisation<br />

de confŽrences qui s'articuleront<br />

sur trois axes, en<br />

l'occurrence, "L'avenir des<br />

mŽdias", "La tŽlŽvision cryptŽe:<br />

rŽalitŽs <strong>et</strong> perspectives"<br />

<strong>et</strong> "Les cha”nes satellitaires<br />

<strong>et</strong> le dŽfi de prŽserver la culture<br />

arabe".<br />

PROMOTION<br />

DU PATRIMOINE<br />

Un festival est organisŽ, du<br />

17 au 19 juill<strong>et</strong>, ˆ Rabat par<br />

l'Association Tafilal<strong>et</strong> en collaboration<br />

avec le minist re<br />

des Affaires Culturelles, le<br />

thŽ‰tre Mohammed V <strong>et</strong> la<br />

RTM.<br />

Au cours de ce festival,<br />

sont exposŽs des documents<br />

<strong>et</strong> manuscrits historiques,<br />

des photos sur les visites<br />

royales dans la rŽgion de<br />

Tafilal<strong>et</strong>, des peintures d'artistes<br />

de c<strong>et</strong>te rŽgion ainsi<br />

que des articles produits par<br />

l'artisanat local.<br />

Le festival se propose<br />

comme une manifestation<br />

pour la prŽsentation <strong>et</strong> la promotion<br />

du patrimoine du<br />

Tafilal<strong>et</strong>.<br />

ACTION<br />

SOCIALE<br />

La solidaritŽ avec les populations<br />

affectŽes par le rŽcent<br />

tremblement de terres<br />

aux ”les des A ores a marquŽ<br />

le discours prononcŽ par<br />

le Prince Aga khan, ˆ l'occasion<br />

de l'inauguration, samedi<br />

12 juill<strong>et</strong>, du centre culturel<br />

de la communautŽ<br />

Ismailie ˆ Lisbonne. Le chef<br />

spirituel de c<strong>et</strong>te communautŽ<br />

a ŽvoquŽ, devant le<br />

prŽsident de la RŽpublique<br />

du Portugal, Jorge Sampaio,<br />

la tragique situation qui est<br />

vŽcue, particuli rement aux<br />

”les du Faial <strong>et</strong> du Pico, ˆ la<br />

suite du sŽisme qui a secouŽ<br />

les ”les des A ores, faisant<br />

plusieurs morts, de nombreux<br />

blessŽs <strong>et</strong> des sans abri.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


ƒCOLOGIE<br />

Le <strong>Maroc</strong> face ˆ la prŽservation de l'environnement<br />

TERRE<br />

FRAGILISƒE!<br />

Ë lÕoccasion du colloque scientifique international qui<br />

sÕest tenu sous le th me Òla mer dans le patrimoine islamique<br />

<strong>et</strong> chrŽtienÓ, ˆ lÕInstitut dÕŽtudes supŽrieures ma-<br />

Civilisation de la confusion,<br />

notre re<br />

montre, en c<strong>et</strong>te fin<br />

de XX me si cle, un essoufflement<br />

profond qui se profile<br />

dans la pollution progressive<br />

Par Abdelkader TIMOULE<br />

de lÕenvironnement marin <strong>et</strong><br />

terrestre, la destruction massive<br />

des Žco-syst mes <strong>et</strong> l'altŽration<br />

de l'atmosph re.<br />

Les limites s'expriment<br />

aussi dans la faillite de notre<br />

syst me Žconomique <strong>et</strong> notre<br />

mode de vie qui privilŽgient<br />

la production ˆ outrance, sa<br />

mauvaise rŽparation sociale <strong>et</strong><br />

la concentration humaine<br />

dans d'Žtroites bandes urbaines.<br />

L'industrialisation est ˆ<br />

l'avant-garde du maintien de<br />

notre aliŽnation par les progr<br />

s enregistrŽs dans les<br />

armes de destruction massive<br />

qu'elles soient conventionnelles,<br />

nuclŽaires, chimiques<br />

ou bien bactŽriologiques<br />

<strong>et</strong> la prŽdominance de<br />

la puissance militaire <strong>et</strong> Žconomique<br />

dans le nouvel ordre<br />

mondial.<br />

Le dŽviationnisme d'une<br />

agriculture intensive <strong>et</strong> fortement<br />

mŽcanisŽe apporte sa<br />

contribution par la perte progressive<br />

des terres arables <strong>et</strong><br />

des for ts Žquatoriales, par<br />

l'usage abusif des produits<br />

chimiques qui polluent insidieusement<br />

les nappes phrŽatiques<br />

<strong>et</strong> les ressources en eau<br />

potable, par la transformation<br />

hasardeuse de nos produits<br />

alimentaires <strong>et</strong> pourquoi pas<br />

demain, par une catastrophe<br />

en cha”ne liŽe ˆ des manipulations<br />

mercantiles de notre<br />

patrimoine gŽnŽtique.<br />

La p che n'est pas non<br />

plus en reste puisque l'exploitation<br />

qu'elle assure,<br />

contribue ˆ vider progressivement<br />

mers <strong>et</strong> ocŽans de<br />

toute vie marine, faisant dispara”tre<br />

les esp ces les plus<br />

commerciales <strong>et</strong> dŽtruisant<br />

au passage l'Žquilibre fragile<br />

des Žco-syst mes de la flore<br />

ˆ la faune.<br />

PartagŽes entre un besoin<br />

d'aisance <strong>et</strong> de progr s matŽriel<br />

<strong>et</strong> une conscience nouvelle<br />

alarmiste quant ˆ l'avenir<br />

de l'esp ce humaine, les<br />

nations, se trouvent confrontŽes<br />

ˆ l'aube du XXI me<br />

si cle au lourd hŽritage de la<br />

civilisation industrielle <strong>et</strong>,<br />

dans le souci renouvelŽ de recherche<br />

d'une certaine qualitŽ<br />

de la vie, posent en terme<br />

de prioritŽs leurs prŽoccupations<br />

Žcologiques de prŽservation<br />

de l'environnement <strong>et</strong><br />

de sauvegarde de son Žquilibre<br />

naturel.<br />

Destruction<br />

L'importance progressive<br />

que prend l'environnement ˆ<br />

mesure que les probl mes<br />

qu'il pose, en mati re de sauvegarde<br />

du cadre naturel <strong>et</strong><br />

de survie de l'esp ce, sont ressentis<br />

avec plus d'accuitŽ par<br />

la CommunautŽ <strong>International</strong>e,<br />

a finalement permis la<br />

tenue du somm<strong>et</strong> de RIO en<br />

1992.<br />

MalgrŽ la conscience<br />

communautaire du pŽril Žcologique,<br />

le somm<strong>et</strong> s'est heurtŽ<br />

aux intŽr ts Žconomiques<br />

en prŽsence <strong>et</strong> ˆ la divergence<br />

des points de vue<br />

Nord/Sud pour prŽtendre<br />

prendre des mesures stratŽgiques<br />

rŽelles de lutte contre<br />

les maux de la terre.<br />

Alors que le tiers-monde<br />

incriminait les pays dŽveloppŽs<br />

d' tre ˆ l'origine des<br />

dŽforestations massives pour<br />

les besoins de l'agriculture,<br />

de l'industrie pap<strong>et</strong>i re <strong>et</strong> du<br />

secteur b‰timent <strong>et</strong> d'aggraver<br />

les risques de pollution<br />

terrestre, marine <strong>et</strong> atmosphŽrique<br />

par le maintien des<br />

industries inadaptŽes, le dŽveloppement<br />

de l'Žnergie pŽtroli<br />

re <strong>et</strong> l'exploitation abusive<br />

des richesses mini res<br />

<strong>et</strong> marines, les nations occidentales<br />

s'attelaient ˆ limiter<br />

les consŽquences d'un tel<br />

constat pour leurs activitŽs<br />

incriminŽes <strong>et</strong> ˆ dŽplacer le<br />

probl me en dŽlocalisant<br />

gŽographiquement les in-<br />

ritimes de Casablanca les 26 <strong>et</strong> 27 juin dernier, notre<br />

conseiller en questions maritimes, M. Timoule, nous fait<br />

le point ˆ travers sa communication lors de ce colloque.<br />

dustries les plus polluantes<br />

<strong>et</strong> en crŽant des sites de stockage<br />

des dŽcharges les plus<br />

dangereuses dans les pays du<br />

tiers monde. Dans c<strong>et</strong>te nouvelle<br />

qu te, le Royaume du<br />

<strong>Maroc</strong> fait bonne figure par<br />

une adhŽsion exemplaire aux<br />

diffŽrentes conventions internationales<br />

<strong>et</strong> une participation<br />

sinc re <strong>et</strong> dŽvouŽe ˆ<br />

la cause de l'environnement<br />

dans le monde <strong>et</strong> notamment<br />

maritime. C'est ainsi que le<br />

<strong>Maroc</strong> est partie prenante<br />

mais sans moyens d'application<br />

dans pratiquement toutes<br />

les conventions sur la dŽpollution<br />

marine.<br />

Soucieux de la crŽdibilitŽ<br />

de son engagement en faveur<br />

de l'Žcologie <strong>et</strong> de l'environnement,<br />

le <strong>Maroc</strong><br />

souffre dans leur mise en application<br />

pratique ˆ l'Žchelle<br />

nationale.<br />

C<strong>et</strong>te foi, le <strong>Maroc</strong> la tire<br />

de sa tradition religieuse de<br />

terre d'Islam <strong>et</strong> des courants<br />

de pensŽe philosophiques<br />

dont il s'inspire <strong>et</strong> qui privilŽgient<br />

les dons de notre m -<br />

re nature comme crŽation divine<br />

<strong>et</strong> nourrici re des<br />

hommes.<br />

D'abord du fait de choix<br />

opŽrŽs en mati re Žconomique;<br />

le manque de moyens<br />

<strong>et</strong> les besoins en dŽveloppement<br />

s'avŽrant autant de<br />

contraintes qui s'opposent ˆ<br />

l'engagement des ressources<br />

budgŽtaires dans les programmes<br />

dont la rentabilitŽ<br />

n'est pas justifiŽe matŽriellement.<br />

DŽgradation<br />

Le cas de l'agriculture est<br />

Ždifiant ˆ plus d'un titre<br />

puisque le <strong>Maroc</strong> a renoncŽ<br />

au dŽveloppement des cultures<br />

traditionnelles que l'ƒtat<br />

importe dŽsormais habituellement<br />

en tonnage massif<br />

de l'Žtranger pour s'orienter<br />

vers une agriculture d'exportation<br />

moderne <strong>et</strong> intensive,<br />

mieux rŽmunŽratrice en devises<br />

mais Žgalement polluante<br />

par les produits chimiques<br />

utilisŽs ˆ grande<br />

Žchelle <strong>et</strong> rŽclamant plus<br />

d'eau, alors m me que les ressources<br />

se trouvent limitŽes<br />

dans un pays caractŽrisŽ par<br />

un climat semi-desertique.<br />

Vu le cožt des traitements<br />

des rej<strong>et</strong>s <strong>et</strong> le prix ˆ payer<br />

pour une reconversion Žcologique<br />

des techniques de fabrication,<br />

l'industrie n'a Žgalement<br />

d'autres choix que le<br />

dŽversement sauvage des rŽsidus<br />

<strong>et</strong> l'acheminement des<br />

ordures vers des dŽcharges<br />

non fonctionnelles, aggravant<br />

progressivement la pollution<br />

des nappes phrŽatiques, des<br />

terres agricoles <strong>et</strong> du littoral<br />

marin ˆ l'exemple des rej<strong>et</strong>s<br />

des complexes chimiques<br />

ŽdifiŽs par l'OCP ˆ Safi <strong>et</strong> Jorf<br />

Lasfar <strong>et</strong> ceux du complexe<br />

industriel.<br />

Soucieuse d'amŽliorer la<br />

qualitŽ du cadre naturel de<br />

vie marocain, les autoritŽs<br />

gouvernementales n'ont pu<br />

prendre du recul dans ses dŽcisions<br />

d'encourager des proj<strong>et</strong>s<br />

d'investissement jugŽs<br />

pourtant comme excessivement<br />

polluants ˆ l'exemple<br />

des mati res plastiques, ni<br />

non plus orienter la lŽgislation<br />

dans le sens d'une normalisation<br />

plus rigoureuse<br />

des productions <strong>et</strong> des procŽdŽs<br />

de fabrication.<br />

Efforts insuffisants<br />

L'adoption de la rŽglementation<br />

des Žmanations de<br />

gaz des vŽhicules automobiles<br />

a ŽtŽ ainsi l'occasion<br />

d'une rŽflexion pertinente<br />

d'un ancien ministre technocrate<br />

du Transport <strong>et</strong> de la<br />

Marine marchande sur la<br />

qualitŽ du raffinage de pŽtrole<br />

au <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s<br />

toxiques des produits commercialisŽs<br />

en regard des<br />

standards admis internationalement<br />

en mati re de prŽsence<br />

de mŽtaux lourds <strong>et</strong> de<br />

rŽsidus toxiques.<br />

Ë moindre Žchelle, le probl<br />

me est Žgalement vŽcu par<br />

les communes incapables<br />

d'assurer la collecte <strong>et</strong> le traitement<br />

des ordures mŽnag<br />

res <strong>et</strong> autrement inefficaces<br />

dans la lutte contre la spŽculation<br />

fonci re <strong>et</strong> la gestion du<br />

patrimoine urbanistique, ˆ<br />

telle enseigne que les villes<br />

deviennent un conglomŽrat<br />

de bŽton, voire des bidon-<br />

34<br />

villes immondes rongŽs par<br />

la sal<strong>et</strong>Ž <strong>et</strong> privŽs d'espaces<br />

verts susceptibles d'allŽger<br />

les taux de pollution.<br />

La foi dans l'espace vital<br />

est aujourd'hui un facteur dŽterminant<br />

pour aider les pays<br />

en dŽveloppement ˆ surmonter<br />

l'attrait qu'offrent les<br />

nations riches pour le transfert<br />

de toutes leurs activitŽs<br />

polluantes.<br />

Exemple Ždifiant, la ville<br />

de Casablanca, vŽritable mŽgapole,<br />

o la cote d'alerte en<br />

mati re de pollution de l'air<br />

est fort alarmante. Effectivement<br />

la communautŽ urbaine<br />

du Grand Casablanca observe<br />

une paralysie inquiŽtante<br />

dans ses proj<strong>et</strong>s de dŽplacer<br />

ou d'Žquiper la dŽcharge<br />

publique communautaire<br />

<strong>et</strong> certaines entreprises<br />

polluantes comme le<br />

terminal portuaire de l'OCP,<br />

la gare routi re ou les abattoirs<br />

<strong>et</strong> les tanneries ŽrigŽes<br />

ˆ proximitŽ. C<strong>et</strong>te inertie est<br />

sans nul doute liŽe ˆ un<br />

manque de rationalisation de<br />

gestion <strong>et</strong> de dŽcisions, aggravŽe<br />

malheureusement par<br />

l'incompŽtence manifeste des<br />

dŽcideurs.<br />

Ë l'Žchelle de l'individu, le<br />

m me rŽflexe d'Žgo•sme se<br />

r<strong>et</strong>rouve chez le citadin qui,<br />

par manque de civisme <strong>et</strong><br />

d'Žducation mais aussi par<br />

ignorance, n'accorde aucune<br />

importance ˆ la propr<strong>et</strong>Ž de la<br />

ville <strong>et</strong> consid re que la dŽcharge<br />

municipale dŽbute au<br />

coin de la premi re rue jouxtant<br />

son domicile.<br />

En conclusion: ainsi, <strong>et</strong><br />

malgrŽ le sŽrieux, la compŽtence<br />

<strong>et</strong> la bonne volontŽ de<br />

la nouvelle Žquipe gouvernementale<br />

pour assainir toute<br />

chose dans le pays, la question<br />

de l'environnement interpelle<br />

en dŽfinitive chaque<br />

citoyen autant que l'autoritŽ<br />

administrative ou communale<br />

<strong>et</strong> la ma”trise de ses implications<br />

se rŽv le en fin de<br />

compte dans le degrŽ de maturitŽ<br />

de notre sociŽtŽ, dans<br />

notre ancrage ˆ une civilisation<br />

sŽculaire <strong>et</strong> dans notre<br />

forte croyance religieuse <strong>et</strong><br />

notre attachement aux enseignements<br />

de l'Islam.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


CONTRIBUTION<br />

Alerte ˆ la pollution !<br />

REDOUTABLE OZONE!<br />

Suite ˆ lÕarticle de Na•ma Bou‰chrine, paru dans MHI n¡<br />

330 de MHI, M. Fouladi nous fait parvenir la rŽaction<br />

LÕozone est un gaz dont<br />

les molŽcules sont<br />

formŽes par lÕamalgame<br />

allotropique de trois<br />

atomes dÕoxyg ne. La configuration<br />

de ces derniers, dans<br />

les molŽcules, conf re ˆ ce<br />

gaz un pouvoir tr s oxydant<br />

dÕo son utilitŽ comme antiseptique<br />

mais aussi son grand<br />

danger pour les tissus humains.<br />

Ce gaz existe dans lÕatmosph<br />

re ˆ deux niveaux :<br />

1) Dans la stratosph re<br />

(entre 11 <strong>et</strong> 47 km de la surface<br />

de la terre). CÕest c<strong>et</strong>te<br />

couche dÕozone qui nous prot<br />

ge contre les rayons ultraviol<strong>et</strong>s,<br />

faut-il rappeler que<br />

cÕest c<strong>et</strong>te couche qui a souvent<br />

dŽfrayŽ la chronique.<br />

2) Dans la troposph re<br />

(jusquÕˆ 11 km de la surface<br />

de la terre). Une infime partie<br />

de c<strong>et</strong> ozone est formŽe<br />

naturellement par lÕaction de<br />

la foudre sur lÕoxyg ne atmosphŽrique.<br />

3) Comment se forme<br />

Formation - insertion destinŽe ˆ<br />

prŽparer ˆ la vie active, les<br />

diplmŽs de l'enseignement<br />

supŽrieur ayant rŽussi au moins<br />

quatre annŽes d'Žtudes.<br />

Il s'agit de sensibiliser les<br />

participants aux techniques <strong>et</strong><br />

mŽthodes de gestion tout en<br />

amŽliorant leurs capacitŽs<br />

communicatives, de culture<br />

gŽnŽrale <strong>et</strong> d'Žpanouissement de<br />

la personnalitŽ.<br />

Novembre 1998 - Novembre 1999<br />

¥ Environnement socio -<br />

Žconomique de l'entreprise<br />

¥ Techniques <strong>et</strong> mŽthodes de base<br />

de gestion<br />

¥ Politique gŽnŽrale <strong>et</strong> fonctions du<br />

Management<br />

¥ Communication<br />

La formation dure une annŽe<br />

civile ˆ plein temps.<br />

Date limite de dŽpt du dossier<br />

Entr<strong>et</strong>ien avec le Jury<br />

(culture gŽnŽrale, Žconomique <strong>et</strong><br />

managŽriale, expression fran aise)<br />

Proclamation des rŽsultats<br />

Date limite pour l'inscription<br />

des laurŽats<br />

DŽmarrage du cycle<br />

lÕozone dans la basse troposph<br />

re?<br />

LÕozone se forme par une<br />

rŽaction photochimique complexe,<br />

catalysŽe par les<br />

oxydes dÕazote (Nox). Il est<br />

ˆ noter que, dÕapr s une Žtude<br />

fran aise (1995), les transports<br />

sont responsables de<br />

65% de la production des<br />

Nox. Quant aux COV, lÕindustrie<br />

en rej<strong>et</strong>te 21%, les<br />

transports 41% <strong>et</strong> lÕagriculture<br />

15%.<br />

Ce qui rendrait la situation<br />

dÕune mŽtropole comme<br />

Casablanca dŽlicate, cÕest<br />

lÕ‰ge <strong>et</strong> lÕimportance de son<br />

parc automobile, la prolifŽration<br />

des moteurs ˆ deux<br />

temps (mobyl<strong>et</strong>tes), la<br />

concentration des industries<br />

presque au niveau de la mer,<br />

le long de la ceinture du littoral<br />

<strong>et</strong> lÕexistence dÕune barri<br />

re topographique qui<br />

sÕŽtend de Oued Nfifikh vers<br />

Oued Oum Er-rabia. Tous<br />

ces facteurs contribueraient<br />

ˆ emprisonner les polluants<br />

Le Cycle SupŽrieur de<br />

Management (C . S . M) est ouvert<br />

aux candidats titulaires d'un<br />

diplme d'enseignement<br />

supŽrieur (BAC + 4) toutes<br />

fili res.<br />

ÒCertificat SupŽrieur de<br />

Management <strong>et</strong> de Promotion des<br />

EntreprisesÓ de HEM.<br />

Casablanca: HEM, 52 avenue de<br />

Nador / Polo<br />

Rabat: HEM, 8 rue Hamza / Haut<br />

- Agdal<br />

Une demande manuscrite<br />

Un extrait d'acte de naissance<br />

Un relevŽ de notes des 2 derni res<br />

annŽes de l'enseignement<br />

supŽrieur<br />

Une photocopie certifiŽe conforme<br />

de la C . I . ¥<br />

¥<br />

¥<br />

¥<br />

N<br />

¥ 2 photocopies certifiŽes conformes<br />

du diplme universitaire<br />

¥ 5 enveloppes timbrŽes<br />

¥ 5 photos d'identitŽ<br />

¥ Frais de participation au concours.<br />

Les Žtudes sont payantes avec<br />

possibilitŽ de financement partiel<br />

par un syst me de crŽdit bancaire.<br />

SESSION DE JUILLET<br />

Lundi 20 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 18h00<br />

Vendredi 24 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 08h00<br />

Samedi 25 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 12h00<br />

Vendredi 31 juill<strong>et</strong> 1998 avant 18h00<br />

Jeudi 26 novembre 1998 ˆ 08h00<br />

suivante o il nous explique le danger que reprŽsente<br />

la pollution par lÕozone.<br />

sur la mŽtropole <strong>et</strong> ˆ favoriser<br />

la formation du "Smog"<br />

dont la principale composante<br />

est lÕozone.<br />

Ceci Žtant dit, ce qui serait<br />

urgent pour nos concitoyens,<br />

cÕest le droit ˆ une<br />

Žducation environnementale<br />

pour assurer leur pleine<br />

participation ˆ la protection<br />

de lÕenvironnementÉ comme<br />

le stipule la dŽclaration<br />

de Rio sur lÕEnvironnement<br />

<strong>et</strong> le DŽveloppement (1992).<br />

C<strong>et</strong>te Žducation ne pourrait<br />

se faire sans une information<br />

transparente sur les dangers<br />

que leur fait courir leur train<br />

de vie Žnergivore, ni ˆ travers<br />

ce mutisme <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te mŽfiance<br />

vis-ˆ-vis des mŽdias,<br />

dŽnoncŽs, ˆ juste titre, par<br />

Na•ma Bou‰chrine dans son<br />

article Casablanca Žtouffe,<br />

paru au numŽro 330 de MHI.<br />

En outre, le minist re de<br />

lÕEnvironnement, conjointement<br />

avec celui de la santŽ,<br />

devrait tirer avantage des<br />

Žtudes dŽjˆ ˆ travers le mon-<br />

Le MBA Finance est organisŽ par HEM avec le concours du<br />

corps professoral de l'UniversitŽ Paris-Dauphine, de l'Institut<br />

d'Etudes Politiques de Paris -FRANCE- <strong>et</strong> de l'UniversitŽ<br />

d'Ottawa -CANADA-<br />

Formation de cadres spŽcialisŽs<br />

dans la gestion financi re <strong>et</strong><br />

bancaire pouvant tre rapidement<br />

opŽrationnels dans le monde<br />

Žconomique <strong>et</strong> Žventuellement<br />

universitaire.<br />

Dix huit mois ˆ plein temps.<br />

¥ Environnement Žconomique <strong>et</strong><br />

financier de l'entreprise<br />

¥ Techniques de gestion, analyse <strong>et</strong><br />

contrle financiers<br />

¥ Gestion des investissements <strong>et</strong> de<br />

la dynamique des groupes<br />

¥ Outils <strong>et</strong> syst mes d'information<br />

¥ Gestion bancaire<br />

¥ Communication - mŽthodes<br />

12 mois de cours ˆ plein temps<br />

amŽnagŽ <strong>et</strong> 6 mois de stage <strong>et</strong> de<br />

prŽparation du mŽmoire.<br />

MBA Finance de HEM<br />

Date limite de dŽpt du dossier<br />

Epreuve Žcrite (4 heures)<br />

Entr<strong>et</strong>ien avec le Jury<br />

(culture gŽnŽrale, Žconomique <strong>et</strong><br />

managŽriale, expression fran aise)<br />

Proclamation des rŽsultats<br />

Date limite pour<br />

l'inscription des laurŽats<br />

DŽmarrage du cycle<br />

¥ DiplmŽs du Cycle Normal de HEM;<br />

DiplmŽs de l'enseignement supŽrieur<br />

¥ (BAC+4) en Gestion ou en<br />

Economie ÒOption GestionÓ;<br />

Titulaires du certificat du Cycle<br />

¥ SupŽrieur de Management (C.S.M) de<br />

HEM.<br />

¥ Une demande manuscrite<br />

¥ Un extrait d'acte de naissance<br />

¥ Un relevŽ de notes des 2 derni res<br />

annŽes de l'enseignement<br />

supŽrieur<br />

¥ Une photocopie certifiŽe conforme<br />

de la C.I.N<br />

¥ 2 photocopies certifiŽes conformes<br />

du diplme universitaire<br />

¥ 5 enveloppes timbrŽes<br />

¥ 5 photos d'identitŽ<br />

¥ Frais de participation au concours.<br />

Les Žtudes sont payantes avec<br />

possibilitŽ de financement partiel<br />

par un syst me de crŽdit<br />

bancaire.<br />

SESSION DE JUILLET<br />

Mardi 21 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 18h00<br />

Jeudi 23 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 08h00<br />

Samedi 25 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 08h00<br />

Lundi 27 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 18h00<br />

Vendredi 31 juill<strong>et</strong> 1998 avant 18h00<br />

Samedi 24 octobre 1998 ˆ 08h00<br />

de, en vue dÕŽconomiser<br />

temps <strong>et</strong> argent pour le contribuable,<br />

couper le mal ˆ la racine<br />

<strong>et</strong> envisager des solutions<br />

intŽgrŽes. ˆ savoir: lÕutilisation<br />

parcimonieuse du<br />

transport automobile, lÕutilisation<br />

de la bicycl<strong>et</strong>te pour<br />

des courts dŽplacements en<br />

ville, le covoiturage, lÕadoption<br />

des convertisseurs catalytiques<br />

qui diminuent du<br />

m me coup les Žmissions de<br />

monoxyde de carbone, les<br />

COV <strong>et</strong> les oxydes dÕazote.<br />

Cependant, ces convertisseurs<br />

ne peuvent fonctionner<br />

quÕavec lÕessence sans plomb<br />

car celui-ci neutralise les mati<br />

res catalytiques. Donc, qui<br />

peut le plus peut le moins <strong>et</strong><br />

la gŽnŽralisation de lÕessence<br />

sans plomb Žliminera du<br />

m me coup les consŽquences<br />

nocives de ce mŽtal sur lÕenvironnement<br />

tout en perm<strong>et</strong>tant<br />

le fonctionnement des<br />

convertisseurs catalytiques.<br />

Pour lÕindustrie (pharmaceutique,<br />

papier asphaltŽe,<br />

Formation d'experts mercaticiens<br />

de haut niveau dans les domaines<br />

tertiaire <strong>et</strong> industriel rŽpondant<br />

aux attentes du milieu<br />

professionnel national <strong>et</strong><br />

international.<br />

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12 mois de cours ˆ plein temps<br />

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prŽparation du mŽmoire.<br />

MBA Mark<strong>et</strong>ing de HEM.<br />

52, A VENUE DE NADOR / POLO - CASABLANCA -TŽl. (212.2) 52-52-52 / 21.34.34 / 21-14-01 / 52-61-15 - Fax: 21-55-30 - E-mail: INFORHEM@MBOX.AZURE.NET<br />

8, RUE HAMZA - HAUT AGDAL - RABAT - TŽl. (212.7) 67.37.46 / 67.01.22 - Fax: 67.42.56 - E.mail: HEM@MAGHREBNET.NET.MA<br />

35<br />

peinture, imprimerieÉ) il<br />

faudrait adopter des procŽdŽs<br />

comme lÕOxydation thermique<br />

rŽgŽnŽratrice. Ce dernier<br />

procŽdŽ Žlimine les<br />

composŽs organiques volatils<br />

(COV), ceux organiques<br />

condensables (COC) <strong>et</strong> ce, ˆ<br />

plus de 90%.<br />

C<strong>et</strong>te liste des actions ˆ<br />

entreprendre nÕest pas exhaustive<br />

<strong>et</strong> seules les plus importantes<br />

sources de pollution<br />

ont ŽtŽ mises en cause.<br />

Les autoritŽs environnementales<br />

peuvent innover <strong>et</strong><br />

opter pour des politiques bien<br />

spŽcifiques au cas marocain.<br />

Cependant, quelles que<br />

soient les politiques ˆ adopter,<br />

il ne faudrait pas perdre<br />

de vue que "nous nÕhŽritons<br />

pas de la terre de nos anc<br />

tres, mais (que) nous lÕempruntons<br />

ˆ nos enfants", comme<br />

lÕa si bien dit Antoine de<br />

Saint-ExupŽry, il y a plus de<br />

cinquante ans dŽjˆ !❏<br />

Abderrahman El fouladi.<br />

Canada<br />

Le MBA Mark<strong>et</strong>ing est organisŽ par HEM avec le concours<br />

de l'UniversitŽ Jean Moulin Lyon 3. C<strong>et</strong>te collaboration<br />

concerne la conception des programmes, la correction des<br />

Žpreuves d'acc s, l'enseignement...<br />

¥ DiplmŽs du Cycle Normal de<br />

HEM<br />

¥ DiplmŽs de l'enseignement<br />

supŽrieur (BAC+4) en Gestion<br />

ou en Economie ÒOption<br />

GestionÓ<br />

¥<br />

Titulaires du certificat du Cycle<br />

SupŽrieur de Management<br />

(C.S.M) de HEM.<br />

¥ Environnement Žconomique <strong>et</strong> ¥ Une demande manuscrite<br />

juridique de l'entreprise ¥ Un extrait d'acte de naissance<br />

¥ Mark<strong>et</strong>ing <strong>et</strong> comportements ¥ Un relevŽ de notes des deux derni res<br />

¥ StratŽgies mark<strong>et</strong>ing<br />

annŽes de l'enseignement supŽrieur<br />

¥ Mark<strong>et</strong>ing international <strong>et</strong> ¥ Une photocopie certifiŽe conforme de<br />

qualitŽ<br />

la C.I.N<br />

¥ Mark<strong>et</strong>ing <strong>et</strong> gestion<br />

¥ 2 photocopies certifiŽes conformes du<br />

¥ Communication - mŽthodes. diplme universitaire<br />

¥ 5 enveloppes timbrŽes<br />

¥ 5 photos d'identitŽ<br />

¥ Frais de participation au concours.<br />

Les Žtudes sont payantes avec<br />

possibilitŽ de financement partiel<br />

par un syst me de crŽdit<br />

bancaire.<br />

Date limite de dŽpt du dossier<br />

SESSION DE JUILLET<br />

Mardi 21 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 18h00<br />

Epreuve Žcrite (4 heures) Jeudi 23 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 08h00<br />

Entr<strong>et</strong>ien avec le Jury<br />

(culture gŽnŽrale, Žconomique <strong>et</strong><br />

managŽriale, expression fran aise)<br />

Samedi 25 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 08h00<br />

Proclamation des rŽsultats Lundi 27 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 18h00<br />

Date limite pour l'inscription<br />

des laurŽats<br />

Vendredi 31 juill<strong>et</strong> 1998 avant 18h00<br />

DŽmarrage du cycle<br />

Samedi 17 octobre 1998 ˆ 08h00<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


DROIT DE RƒPONSE<br />

La chambre notariale sÕŽmeut<br />

DES NOTAIRES EN COLéRE<br />

Suite ˆ lÕarticle intitulŽ "Une profession au dessus de<br />

la loi" de Abdellatif El Azizi, publiŽ dans MHI n¡331,<br />

Mohamed Zemrani, prŽsident de la Chambre nationale<br />

En rŽponse ˆ lÕarticle<br />

sur le Notariat publiŽ<br />

dans votre journal numŽro<br />

331 page 17 <strong>et</strong> en<br />

conformitŽ avec les dispositions<br />

de lÕarticle 26 du dahir<br />

numŽro 1-58-378 formant code<br />

de la presse au <strong>Maroc</strong>, je<br />

vous prie de publier le prŽsent<br />

droit de rŽponse aux<br />

contre vŽritŽs avancŽes par<br />

lÕauteur de ce m me article.<br />

Au niveau du titre lui-m -<br />

me "Recrudescence des abus<br />

des notaires Ð Une profession<br />

au-dessus de la loi", lÕintitulŽ<br />

a ŽtonnŽ les notaires euxm<br />

mes pour avoir appris avec<br />

stupŽfaction quÕils comm<strong>et</strong>tent<br />

des abus <strong>et</strong> que leur profession<br />

est au-dessus de la loi,<br />

alors que rien de tel ne leur est<br />

imputable, faute par lÕauteur<br />

de lÕarticle dÕavoir nommŽment<br />

dŽsignŽ les notaires mis<br />

en cause, les clients grugŽs<br />

<strong>et</strong> lˆ o les villes o ces<br />

m mes notaires exercent.<br />

MŽpris<br />

Quant au contenu du m -<br />

me article, outre quÕil renferme<br />

des allŽgations portant<br />

atteinte ˆ lÕhonneur <strong>et</strong> ˆ la<br />

considŽration du corps notarial<br />

<strong>et</strong> constitue indŽniablement<br />

des diffamations outranci<br />

res <strong>et</strong> infamantes, il<br />

renferme des mensonges dŽlibŽrŽs<br />

<strong>et</strong> des injures graves<br />

qui mÕimposent, en ma qualitŽ<br />

de PrŽsident de la<br />

Chambre nationale du notariat<br />

moderne, de confondre<br />

lÕauteur de lÕarticle dŽlictuel<br />

dont-il sÕagit.<br />

LÕusage dÕun style impersonnel<br />

<strong>et</strong> gŽnŽral dŽnote une<br />

intention manifeste de toucher<br />

tous les notaires du<br />

royaume <strong>et</strong> non seulement ce<br />

quÕil exprime dans les termes<br />

"les brebis galeuses sont devenues<br />

tellement nombreusesÉ"<br />

LÕhonn t<strong>et</strong>Ž intellectuelle<br />

exige comme dit ci-dessus<br />

que lÕidentitŽ des notaires<br />

"plus vŽreux que les arracheurs<br />

de dents", leurs victimes<br />

<strong>et</strong> la ou les villes o ils<br />

exercent soient connues du<br />

lectorat de votre journal.<br />

LÕintroduction attire lÕattention<br />

par le mŽpris que ressent<br />

lÕauteur de lÕarticle ˆ<br />

lÕadresse des notaires <strong>et</strong> des<br />

adouls auxquels il a trouvŽ<br />

un dŽnominateur commun <strong>et</strong><br />

qui rŽside dans la mŽfiance<br />

dont ils doivent tre lÕobj<strong>et</strong>.<br />

A-t-il oubliŽ que cÕest tout<br />

le contraire de la mŽfiance<br />

qui caractŽrise les deux institutions<br />

connues pour avoir<br />

ŽtŽ <strong>et</strong> elles le sont ˆ ce jour<br />

deux piliers de la sŽcuritŽ juridique,<br />

de lÕŽthique dans les<br />

affaires <strong>et</strong> de la moralisation<br />

des rapports juridiques.<br />

Ce ne sont pas les<br />

quelques sinistres survenus<br />

a <strong>et</strong> lˆ qui entameront lÕaura<br />

de ces deux institutions. Ë<br />

ce propos dÕailleurs, les statistiques<br />

sont Žloquentes qui<br />

dŽmontrent les mŽfaits de la<br />

forme sous signatures privŽes<br />

dŽcriŽes ˆ tous les niveaux.<br />

Que signifie lÕexpression<br />

de lÕauteur quand il Žcrit "lÕaffaire<br />

El Aoufir nÕest que<br />

lÕarbre qui cache la for t", y<br />

a-t-il dÕautres sinistres que<br />

lÕauteur de lÕarticle nÕa pas<br />

envie dÕŽtaler au grand jour?<br />

LÕAssociation des notaires<br />

modernes le m<strong>et</strong> au dŽfi de<br />

les rapporter, car il nÕy en a<br />

pas.<br />

LÕexpression ci-dessus est<br />

un attrape-nigaud pour ceux<br />

des lecteurs qui croiront dans<br />

leur for intŽrieur que la profession<br />

de notaire est un terrain<br />

propice aux sinistres <strong>et</strong><br />

lÕarnaque.<br />

LÕincohŽrence de lÕarticle<br />

rŽsulte de ce passage avec<br />

une facilitŽ dŽconcertante <strong>et</strong><br />

insidieuse du particulier au<br />

gŽnŽral, du seul sinistre survenu<br />

apr s 75 ans dÕexistence<br />

de la profession Žtendue<br />

avec malice ˆ lÕensemble du<br />

corps notarial.<br />

SÕagissant de lÕintitulŽ<br />

"Abus de pouvoirs", il me<br />

semble quÕil ne correspond<br />

pas au dŽveloppement qui le<br />

suit, lequel comporte des<br />

contre-vŽritŽs.<br />

Incriminations<br />

La premi re de celles-ci<br />

se traduit par lÕassertion selon<br />

laquelle les notaires per oivent<br />

de la trŽsorerie gŽnŽrale<br />

un prŽtendu intŽr t provenant<br />

des comptes particuliers<br />

qui leur sont ouverts aupr s<br />

de c<strong>et</strong>te m me trŽsorerie. Les<br />

notaires sont outragŽs par une<br />

telle allŽgation fallacieuse <strong>et</strong><br />

trompeuse de lÕopinion publique.<br />

En aucun cas, c<strong>et</strong>te institution<br />

financi re publique ne<br />

sert le moindre intŽr t sur les<br />

dŽpts effectuŽs aupr s dÕel-<br />

du notariat moderne du <strong>Maroc</strong>, nous a envoyŽ lamise<br />

au point suivante que nous publions dans son intŽgralitŽ.<br />

Sans comentaire.<br />

le par les notaires. Si lÕauteur<br />

de lÕarticle avait pris la peine<br />

dÕaller lui-m me sÕenquŽrir<br />

de la question, il nÕaurait pas<br />

avancŽ une telle ŽnormitŽ.<br />

Au suj<strong>et</strong> du fonds dÕassurance<br />

prŽvu par lÕarticle 39<br />

du dahir du 15 juill<strong>et</strong> 1946<br />

invoquŽ, il est vrai que c<strong>et</strong> article<br />

prŽvoit son intervention<br />

au cas o le notaire a causŽ<br />

par ses fautes professionnelles<br />

des dommages ˆ ses<br />

clients. Toutefois, lÕinterprŽtation<br />

de ce texte rel ve du<br />

pouvoir souverain des juges.<br />

Les notaires nÕont aucun pouvoir<br />

sur ce fonds d s lors quÕil<br />

Žchappe enti rement ˆ leur<br />

emprise. La seconde allŽgation<br />

mensong re se traduit<br />

par lÕexpression de lÕauteur<br />

qui Žcrit "m me quand les bavures<br />

sont flagrantes, les notaires<br />

restent intouchables".<br />

De quelles bavures sÕagitil?<br />

lÕauteur de lÕarticle se devait<br />

de les citer si elles existent<br />

rŽellement.<br />

Ce m me auteur avance<br />

ainsi des accusations graves<br />

mais sans le moindre fondement<br />

<strong>et</strong> sans la moindre preuve.<br />

ƒcrire que les notaires<br />

"restent intouchables", cÕest<br />

encore un mensonge pur <strong>et</strong><br />

simple, lÕauteur de lÕarticle<br />

ne doit pas ignorer que les<br />

parqu<strong>et</strong>s exercent une tutelle<br />

sur la personne du notaire <strong>et</strong><br />

sur les actes quÕil dresse.<br />

C<strong>et</strong>te tutelle se traduit en<br />

pratique par des contrles rŽguliers<br />

<strong>et</strong> inopinŽs des Žtudes<br />

notariales par ces m mes parqu<strong>et</strong>s,<br />

ces m mes contrles<br />

sont doublŽs par ceux qui les<br />

suivent ou les prŽcŽdents effectuŽs<br />

par lÕinspection de<br />

lÕenregistrement.<br />

Lorsque lÕauteur Žcrit que<br />

les notaires se sont accaparŽs<br />

des prŽrogatives qui sont<br />

devenues admises dans les<br />

faits, il nÕexplique pas la nature<br />

ni le nombre de ces prŽrogatives<br />

parce que celles-ci<br />

nÕexistent que dans son imagination.<br />

Les attributions du<br />

notaire moderne sont ŽnoncŽes<br />

de mani re restrictive<br />

par lÕarticle premier du dahir<br />

du 4 mai 1925, qui rŽgit la<br />

profession.<br />

De m me, lorsquÕil Žcrit<br />

que lÕimmobilier demeure<br />

leur "chasse gardŽe", le mensonge<br />

atteint son paroxysme<br />

lorsquÕon sait que les notaires<br />

marocains nÕapprŽhendent<br />

que 0,05% des transactions<br />

translatives des immeubles<br />

<strong>et</strong> des droits rŽels immobiliers.<br />

Ce sont dÕautres acteurs<br />

qui monopolisent ˆ tort lÕimmobilier,<br />

le recours au notaire<br />

est en fait exceptionnel en<br />

raison, justement de ce que<br />

celui-ci ne verse pas dans les<br />

"magouilles" - lÕexpression<br />

provient de lÕauteur de lÕarticle.<br />

LÕimmobilier ne constitue<br />

point une "vache ˆ lait" pour<br />

les notaires en raison de la<br />

multitude des intervenants<br />

dans ce secteur.<br />

Cas isolŽs<br />

Si le Òmoindre p<strong>et</strong>it acteÓ<br />

devait tre dressŽ par les notaires,<br />

ceux-ci nÕauraient pas<br />

revendiquŽ avec les adouls,<br />

le rŽtablissement de lÕauthenticitŽ<br />

des actes.<br />

Les cas rapportŽs par l'auteur<br />

de l'article, ˆ supposer<br />

qu'ils se soient rŽellement<br />

produits, devaient tre portŽs<br />

ˆ la connaissance du parqu<strong>et</strong><br />

afin que celui-ci intervienne<br />

aupr s des notaires concernŽs<br />

<strong>et</strong> les obliger au respect<br />

de leurs obligations professionnelles.<br />

Ce sont donc des cas (ˆ<br />

supposer qu'ils existent) isolŽs<br />

qui n'ont pas un impact<br />

collectif qui militeraient pour<br />

un dŽnigrement systŽmatique<br />

Nom, prŽnom :<br />

Adresse :<br />

Ville :<br />

Pays :<br />

TŽl. : Fax :<br />

Abonnement régulier<br />

1 an : 250 Dh<br />

6 mois : 150 Dh<br />

Etudiant<br />

1 an : 175 Dh<br />

6 mois : 100 Dh<br />

36<br />

de toute une profession dont<br />

la noblesse n'a jamais dŽfaillie.<br />

Sous les titres "OPPACI-<br />

TE", l'auteur de l'article<br />

s'acharne sur la profession en<br />

avan ant des ŽnormitŽs que<br />

son imagination a sŽcrŽtŽ sans<br />

rapport avec la rŽalitŽ vŽcue<br />

par le notariat marocain.<br />

Les notaires marocains ne<br />

sont pas "insaisissables" <strong>et</strong> ne<br />

forment point une "puissance<br />

ayant des liens Žtroits tissŽs<br />

avec la justice," certes, ils<br />

entr<strong>et</strong>iennent des relations<br />

respectueuses ˆ l'Žgard de leur<br />

minist re de tutelle mais pas<br />

dans le sens envisagŽ par l'auteur<br />

de l'article.<br />

Sous le titre "Monopole"<br />

l'auteur fait Žtat de crimes <strong>et</strong><br />

dŽlits commis par les notaires<br />

passibles de la rŽclusion perpŽtuelle<br />

comme le prŽvoit le<br />

code pŽnal.<br />

Or, il ne donne pas le<br />

moindre exemple d'un notaire<br />

dŽlinquant ou criminel.<br />

C'est encore son imagination<br />

qui secr te le mensonge pour<br />

appuyer son article <strong>et</strong> lui donner<br />

une dimension dŽmesurŽe.<br />

En consŽquence, l'auteur<br />

de l'article accuse tous les notaires<br />

de crimes <strong>et</strong> dŽlits <strong>et</strong><br />

ceux-ci se rŽservent le droit<br />

de l'assigner en justice pour<br />

produire les preuves de ses<br />

allŽgations.❏<br />

Maïtre Mohamed ZEMRANI<br />

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BMCE : Agence principale Hassan II (compte n° 6120326)<br />

4, rue des Flamants, Rivi ra, Casablanca, <strong>Maroc</strong><br />

TŽl. : 23 81 76/77/78 - Fax : 23 81 79<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98


SERVICE COMPRIS<br />

La chronique gastronomique<br />

ET VOGUE<br />

LA PƒNICHE!<br />

SalŽ. Sur la rive droite du Bouregreg est amarrŽe,<br />

majestueuse <strong>et</strong> illuminŽe une pŽniche.<br />

Il ne sÕagit pas de nÕimporte quelle pŽniche,<br />

mais de La PŽniche, bateau-restaurant, qui conna”t<br />

un franc succ s depuis son inauguration en dŽcembre<br />

1996. On y vient dÕabord par curiositŽ,<br />

mais ensuite on y r<strong>et</strong>ourne parce que lÕon est charmŽ.<br />

CharmŽ par la qualitŽ du cadre, celle de lÕaccueil,<br />

mais Žgalement celle des m<strong>et</strong>s proposŽs par<br />

la carte. Signalons que la mise sur pied de La<br />

PŽniche a ŽtŽ le fruit de longues annŽes de gal re<br />

au cours desquelles Azzedine <strong>et</strong> Karima Amara ont<br />

caressŽ doucement leur proj<strong>et</strong>, avant de pouvoir lui<br />

donner forme.<br />

DÕune longueur de 38 m tres, sur 5 m tres de<br />

large, le b‰timent fluvial, ach<strong>et</strong>Ž par le jeune couple<br />

dans la rŽgion de Strasbourg, a ŽtŽ grutŽ puis<br />

convoyŽ jusquÕau port de Casablanca. Avant de finir<br />

son long pŽriple en face du majestueux mausolŽe<br />

Mohammed V dont lÕŽclairage illumine la<br />

rive droite dÕun Žclat tout particulier. On acc de ˆ<br />

la pŽniche par une passerelle en bois qui est en soi<br />

une invitation au voyage. Ensuite, cÕest le "pont<br />

supŽrieur" dont une partie, pavoisŽe, est en plein<br />

air. La cale, amŽnagŽe en grande salle, est une<br />

rŽussite esthŽtique. Le dŽcor est placŽ sous le th -<br />

me de la boiserie, avec des tables <strong>et</strong> un Žclairage<br />

tout en raffinement.<br />

Les nappes <strong>et</strong> couverts sont artistiquement disposŽs<br />

<strong>et</strong> lÕambiance pr te ˆ la dŽtenteÉ ŽlŽgante.<br />

D s que vous tes installŽ, un des deux membres<br />

du couple Amara vous prend en charge <strong>et</strong> per-<br />

RESTAURANT<br />

RYAD ZITOUN<br />

SPECIALITES<br />

MAROCAINES<br />

Ç Cadre merveilleux. Accueil chaleureux. M<strong>et</strong>s savoureux.<br />

Service attentionnŽ. Quatre qualitŽs rares pour une<br />

renaissance vigoureuse de la belle tradition culinaire<br />

marocaine. Sba• a gagnŽ son pari. È<br />

Ouvert tous les jours<br />

sauf dimanche<br />

31, Bd Rachidi, Casablanca Ñ TŽl. : 22 39 27/22 48 18 Ñ Fax : 36 50 21<br />

La Dorada, l’art du poisson<br />

Apr s Madrid, Barcelone, SŽville <strong>et</strong> Marbella, Casablanca, ˆ son tour,<br />

devient une Žtape prestigieuse pour les amateurs des vraies saveurs de la mer.<br />

DŽjeuners dÕaffaires. D”ners de gala.<br />

Restaurant La Dorada, av. de la Cte dÕEmeraudes, A•n Diab, Casablanca 20 050<br />

TŽl. : (02) 94 43 77/78/79 Ñ Fax : 39 54 43<br />

Par Karim BENDAOUD<br />

sonnalise lÕaccueil. Tr s chaleureux, ils ont vite<br />

fait de vous raconter, avec maints dŽtails, toutes les<br />

pŽripŽties quÕils ont connues avant de pouvoir ouvrir<br />

leur Žtablissement.<br />

Vous tes ensuite pris en charge par le personnel<br />

ŽlŽgamment v tu dÕuniformes de la marine. Il<br />

nÕy a quÕun seul mot pour dŽcrire ces jeunes<br />

hommes <strong>et</strong> femmes: impeccables. La pŽniche propose<br />

une carte riche en m<strong>et</strong>s succulents de la cuisine<br />

fran aise. Pour les entrŽes froides, on peut<br />

opter soit pour la salade de crev<strong>et</strong>tes aux fruits<br />

frais, soit pour la timbale dÕavocat aux crev<strong>et</strong>tes.<br />

Un dŽlice. Avec le saumon fumŽ au feu de bois <strong>et</strong><br />

la douzaine dÕhu”tres sur lit de glace, on monte<br />

dŽjˆ un cran au-dessus. Et le "top" est le parfait de<br />

foie gras "fa on du chef". Il faut y gožter pour en<br />

parler.<br />

En entrŽes chaudes, la terrine de poisson, les escargot<br />

bourguignons ou les moules marini res feront<br />

hŽsiter plus dÕun fin gourm<strong>et</strong> qui penchera<br />

tantt pour lÕun, tantt pour lÕautre de ces m<strong>et</strong>s. En<br />

Restaurant<br />

L’ATELIER<br />

¥ Tous les Midis ÒFormuleÓ ˆ 138 DH T.T.C.<br />

¥ Piano Bar de jeudi ˆ samedi soir.<br />

Restaurant LÕATELIER - (Galerie Bassamat) - 2 rue Pierre Curie Casablanca<br />

TŽl. : 22.20.37/22.21.65<br />

RESTAURANT<br />

Cuisine fran aise raffinŽe<br />

¥ Grillades<br />

¥ Poissons du jour<br />

¥ Plats traditionnels<br />

3 Fourch<strong>et</strong>tes<br />

RŽservations : TŽl. : 26.35.10/26.37.00 - Fax : 26.11.17<br />

Stationnement facile<br />

63, Bd dÕAnfa - Casablanca<br />

37<br />

ce qui concerne les p‰tes, la carte propose des tagliatelles<br />

au saumon <strong>et</strong> des lasagnes aux fruits de<br />

mer, dont la dŽgustation laisse un souvenir impŽrissable.<br />

Les amateurs de poisson seront g‰tŽs.<br />

Entre la truite amandine, les broch<strong>et</strong>tes de poisson<br />

<strong>et</strong> les diffŽrents turbot <strong>et</strong> autre loup grillŽs, ils nÕauront<br />

que lÕembarras du choix.<br />

Les viandes <strong>et</strong> volailles ne sont pas en reste <strong>et</strong><br />

lÕentrecte, cuite selon votre bon plaisir, est tendre<br />

<strong>et</strong> savoureuse. Ë leur seule vue, les aiguill<strong>et</strong>tes de<br />

volailles aux herbes de lÕAtlas vous feront venir<br />

lÕeau ˆ la bouche. Le classique carrŽ dÕagneau (en<br />

portions pour deux personnes) est tout simplement<br />

magnifique. ƒgalement disponibles sur la carte,<br />

des plats cuisinŽs comme le coq au vin, le bÏuf<br />

bourguignon, le cassoul<strong>et</strong> <strong>et</strong> la choucroute (nÕoublions<br />

pas quÕavant de devenir slaouie, la pŽniche<br />

est strasbourgeoise dÕorigine).<br />

Les desserts, enfin, sont constituŽs de glaces<br />

<strong>et</strong> autres sorb<strong>et</strong>s, de tartes, de mousse au chocolat.<br />

LÕomel<strong>et</strong>te norvŽgienne, si vous avez gardŽ<br />

une p<strong>et</strong>ite place, mŽrite Žgalement quÕon sÕy attarde.<br />

Pendant que vous savourez votre repas, un<br />

p<strong>et</strong>it orchestre joue une musique dÕambiance<br />

qui ach vera, avec ses airs connus, de vous m<strong>et</strong>tre<br />

ˆ lÕaise. Comptez, pour un bon repas, <strong>et</strong> dans un<br />

cadre exceptionnel, quelque 250 Dh par personne.<br />

❏<br />

Restaurant La Péniche<br />

Avenue Prince Héritier Sidi Mohammed<br />

Rive Droite du Bouregreg, Salé<br />

Tel (07) 78 56 59/61<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 14 au 28 juill<strong>et</strong> 98


POST-SCRIPTUM<br />

Succ s outre-Manche des docu-soaps, ces sitcoms du<br />

rŽel qui dŽbarquent sur Canal +<br />

UN SUCCéS<br />

TRéS SOFT<br />

CÕest lÕŽnigme audimatique<br />

des derni res annŽes<br />

en Grande-Br<strong>et</strong>agne.<br />

Les docu-soaps, nouveau<br />

genre tŽlŽvisuel qui m le documentaire<br />

(les personnages<br />

sont rŽels) <strong>et</strong> construction en<br />

feuill<strong>et</strong>on (comme les soaps<br />

amŽricains des annŽes 50) explosent<br />

tous les plafonds<br />

dÕaudience sur les cha”nes anglaises:<br />

entre 8 <strong>et</strong> 12 millions<br />

de tŽlŽspectateurs tous les<br />

jours (soit plus de 40% de<br />

parts de marchŽ) regardent<br />

The Cruise, Pleasure Beach<br />

ou Driving School sur BBC1,<br />

BBC2, Channel 4 <strong>et</strong> ITV. Ce<br />

sont des chroniques quotidiennes<br />

filmŽes dans des<br />

lieux aussi variŽs quÕun bateau<br />

de croisi re, un parc de<br />

loisirs (celui de Black-pool)<br />

ou un aŽroport.<br />

Les hŽros de ces sitcoms<br />

du rŽel sont des quidams dont<br />

la vie de tous les jours sert de<br />

matŽriaux fictionnels, de ressort<br />

dramatique. Canal + sÕest<br />

mis en t te de nous faire dŽcouvrir<br />

ce nouveau genre en<br />

diffusant, ˆ partir dÕaujourdÕhui<br />

<strong>et</strong> durant tout lÕŽtŽ,<br />

quelques exemples de ces docu-soaps,<br />

chaque soir ˆ<br />

18h30. Caricature. Pour lÕinstant,<br />

la France est ŽpargnŽe<br />

©DR<br />

par ces feuill<strong>et</strong>ons documentaires<br />

tr s cheap <strong>et</strong> tr s caricaturaux.<br />

Ë c<strong>et</strong>te diffŽrence<br />

pr s que Canal + a coproduit<br />

le Zoo de Melbourne avec<br />

une cha”ne australienne <strong>et</strong><br />

quÕArte a mis en chantier, selon<br />

le Monde, la production<br />

de dix docu-soaps de quatre<br />

Žpisodes chacun pour 1999.<br />

En Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> aux ƒtats<br />

Unis, en revanche, le genre<br />

rel ve dŽjˆ du patrimoine tŽlŽvisuel.<br />

LÕhistoire commence,<br />

comme souvent, par une polŽmique<br />

sur la paternitŽ. Paul<br />

Watson, rŽalisateur pour la<br />

BBC, sÕestime le premier dŽbroussailleur<br />

en la mati re.<br />

En 1974, en eff<strong>et</strong>, il inaugure<br />

ˆ la tŽlŽvision, avec The<br />

Family, c<strong>et</strong>te technique appelŽe<br />

"fly on the wal" <strong>et</strong> qui<br />

consiste littŽralement ˆ filmer<br />

la rŽalitŽ comme une<br />

mouche sur un mur.<br />

En droite ligne du cinŽma<br />

direct. "Je voulais faire passer<br />

ˆ la tŽlŽvision une famille<br />

de la working class, explique-t-il<br />

dans une tribune<br />

au Daily Mail publiŽe en fŽvrier<br />

dernier, parce que cela<br />

nÕavait jamais ŽtŽ fait avant <strong>et</strong><br />

que ces gens avaient ŽnormŽment<br />

de choses ˆ dire".<br />

Se soulager, la belle<br />

affaire. Soulager sa<br />

conscience, en toute<br />

bonne foi, sans<br />

confondre les vessies<br />

<strong>et</strong> les lanternes.<br />

Dans le flot<br />

tranquille des p<strong>et</strong>ites<br />

compromissions, il<br />

est difficile de ne pas<br />

succomber au doux<br />

travers de<br />

lÕŽnurŽsie. Ë moins<br />

dÕavoir les reins<br />

solides.<br />

Ceci dit, on peut<br />

toujours pisser de la<br />

copie pour justifier<br />

lÕinjustifiable. La<br />

rŽalitŽ restera<br />

intangible jusquÕˆ la<br />

derni re goutte.<br />

Celle de la vŽritŽ.<br />

AujourdÕhui, Paul Watson est<br />

tr s ŽnervŽ. Il trouve que les<br />

docu-soaps dÕaujourdÕhui "ne<br />

disent rien dÕoriginal, se<br />

contentant de m<strong>et</strong>tre bout ˆ<br />

bout des dŽtails insignifiants",<br />

"nous traitent comme des<br />

idiots" <strong>et</strong> constituent des<br />

shows "uniquement destinŽs<br />

ˆ nous transformer en<br />

voyeursÓ. Audiences<br />

monstres. Ces shows que<br />

Watson ex cre ont vraiment<br />

dŽmarrŽ dans les annŽes 90,<br />

ˆ lÕiniative de la BBC, le plus<br />

cŽl bre dÕentre eux sÕappelle<br />

Driving School. Ou les<br />

aventures de Maureen,<br />

Anglaise gouailleuse qui tente<br />

dŽsespŽrŽment de passer<br />

son permis de conduire. On a<br />

pu en voir quelques extraits<br />

lors de la derni re journŽe<br />

spŽciale Grande Br<strong>et</strong>agne sur<br />

Canal +.<br />

LÕavantage pour les programmateurs<br />

british est tr s<br />

simple: des audiences<br />

monstres pour le tiers du cožt<br />

dÕune fiction. Les Žquipes de<br />

tournage sont lŽg res, les "acteurs<br />

peu exigeants <strong>et</strong> les scŽnaristes<br />

inexistants. Les vrais<br />

gens, cÕest pas cher <strong>et</strong> a peut<br />

rapporter gros".❏<br />

Emmanuel Ponc<strong>et</strong><br />

LIBÉRATION FRANCE<br />

13 juill<strong>et</strong> 1998<br />

3 7¡2 Ë LÕOMBRE<br />

CENSEUR,<br />

SANS REPROCHE!<br />

Par Sami El Jai<br />

Khalil Hachimi Idrissi, notre rŽd-chef, a<br />

censurŽ ma prŽcŽdente chronique.<br />

Selon mon secr<strong>et</strong> espoir. Jusqu'o ne<br />

pas aller trop loin quand on jouit d'une<br />

totale libertŽ de parole? MHI s'est posŽ<br />

la question. En toute souverain<strong>et</strong>Ž.<br />

La libertŽ d'expression ne s'use que si l'on ne s'en sert<br />

pas. Ironie de ma situation, je suis probablement l'un<br />

des journalistes les plus libres du Royaume. DispensŽ de<br />

confŽrence de rŽdaction, pas de consignes du rŽdacteur en<br />

chef, pas de froncement de sourcil du directeur de la rŽdaction,<br />

ni de coup de tŽlŽphone intempestif ˆ des heures<br />

indues. Bref, la vie de ch‰teau. Le statut de chroniqueur embastillŽ<br />

est particuli rement confortable, vu par le p<strong>et</strong>it bout<br />

de la lorgn<strong>et</strong>te. Encore faut-il trouver un journal qui vous<br />

donne l'envie de vous exprimer.<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> a ressuscitŽ en moi ce besoin<br />

irrŽpressible de m<strong>et</strong>tre mon grain de sel ici <strong>et</strong> lˆ. Le<br />

journalisme, davantage qu'un mŽtier, est un Žtat d'esprit, une<br />

mani re de vivre une incontrlable fŽbrilitŽ. Un chromosome<br />

propre ˆ la tribu des BŽni Non Non. Mohamed<br />

Selhami, vieux routier de la presse nationale puis internationale,<br />

directeur-fondateur de MHI, a su dŽcouvrir puis a<br />

donnŽ de formidables coups de pied dans la fourmili re<br />

du journalisme alimentaire <strong>et</strong>/ou partisan. C<strong>et</strong>te Žquipe a<br />

redonnŽ ses l<strong>et</strong>tres de noblesse ˆ un beau <strong>et</strong> passionnant mŽtier.<br />

IrrŽvŽrencieuse parfois. PolŽmiste ˆ l'occasion, la polŽmique<br />

s'avŽrant en dŽsespoir de cause, l'ultime subterfuge<br />

susceptible de j<strong>et</strong>er quelque lumi re sur des zones d'ombre<br />

hermŽtiquement compartimentŽes <strong>et</strong> aux abords tra”treusement<br />

minŽs. Ce qui me fit aimer ce journal, avant d'en<br />

devenir un inconditionnel, c'est justement la place de choix<br />

qu'il faisait ˆÉ ses dŽtracteurs. TŽmoignage d'un souci<br />

viscŽral de crŽdibilitŽ, les droits de rŽponse <strong>et</strong> autres mises<br />

au point sont traitŽs pour ce qu'ils sont, des complŽments<br />

d'informations qui mŽritent de figurer ˆ la ÒUneÓ. Souci de<br />

crŽdibilitŽ, donc souci de vŽritŽs souvent multiples.<br />

CÕest ce journal que jÕaime car il a pour souci de remplir<br />

honn tement sa fonction. Et cÕest ce journal (probablement<br />

son/mon rŽdacteur en chef Khalil Hachimi Idrissi)<br />

qui mÕa censurŽ la semaine derni re. Comme jÕen caressais<br />

le secr<strong>et</strong> espoir. Aveux spontanŽs : Je ne pouvais pas<br />

ne pas rŽdiger c<strong>et</strong>te maudite chronique. CÕŽtait celle-lˆ ou<br />

rien. LÕimpulsion Žtait trop impŽrieuse. Et dans le m me<br />

temps, paradoxe <strong>et</strong> pŽnible dilemme, jÕen regr<strong>et</strong>tais chacun<br />

des mots au fur <strong>et</strong> ˆ mesure quÕils sÕalignaient sur le papier.<br />

Des mots durs. Des mots vrais. Et faux ˆ la fois. Des vŽritŽs<br />

qui Žtaient autant de contre-vŽritŽs. Car rien nÕest simple<br />

au <strong>Maroc</strong>. JÕŽcrivais en Žvacuant l‰chement le dilemme. Ë<br />

Hachimi dÕassumer ses responsabilitŽs de rŽdacteur en chef<br />

<strong>et</strong> dÕuser de son droit dÕenvoyer mon fax ˆ la corbeille. Ce<br />

quÕil fit. Ce geste a dž lui en cožter car je connais bien<br />

lÕhomme. Sans lÕavoir jamais vu. (Salut lÕami).<br />

Le titre du texte incriminŽ ? Lune de fiel. Disons quÕil<br />

traitait de certaines incompatibilitŽs manifestes entre certains<br />

membres du gouvernement. Le dilemme ? Une question<br />

essentielle, fondamentale, car cÕest dÕŽthique quÕil<br />

sÕagissait, donc de la gestion de notre libertŽ : jusquÕo un<br />

journaliste peut-il sÕautoriser ˆ aller trop loin, quand il jouit<br />

dÕune totale libertŽ de parole? Hachimi a rŽpondu ˆ la question<br />

ainsi que je lÕaurais fait ˆ sa place : jusquÕˆ la corbeille<br />

ˆ papier. Le quatri me pouvoir est tenu de rŽfrŽner parfois<br />

ses pulsions, tenu de sÕimposer ses propres normes, dÕautant<br />

quÕil ne sÕagit pas dÕun pouvoir issu des urnes au<br />

contraire du lŽgislatif <strong>et</strong> de lÕexŽcutif quÕil se plait ˆ pourfendre.<br />

La mesure de censure maison dont jÕai ŽtŽ lÕobj<strong>et</strong><br />

(le gouvernement lui m me peut- tre soumis ˆ une motion<br />

de censure du Parlement) est pour vous, ami lecteur,<br />

la garantie que MHI sait gŽrer sa libertŽ <strong>et</strong> son indŽpendance.<br />

Et que sa gestion de lÕinformation <strong>et</strong> du commentaire est<br />

souveraine. CÕest cela qui vous importe <strong>et</strong> cÕest cela, nous<br />

le savons, qui fonde <strong>et</strong> renforce votre fidŽlitŽ semaine apr s<br />

semaine. Une poussŽe de fi vre Žditoriale. Je suis timide,<br />

mais je me soigne. JÕai dž forcer la dose.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

38


D ƒ S O R M A I S<br />

SANS<br />

VERGOGNE<br />

Par Abellatif MANSOUR<br />

Que peut-on discuter avec l'AlgŽrie en<br />

dehors du probl me du Sahara? D'un<br />

Žventuel sŽminaire international ˆ<br />

La‰youne, sur l'autodŽtermination des<br />

peuples Kabyle <strong>et</strong> Touareg?<br />

On savait que l'art de la diplomatie Žtait de dire la<br />

chose <strong>et</strong> son contraire sans en avoir l'air, mais Ahmed<br />

Attaf a poussŽ les fronti res du paradoxe bien au-de lˆ<br />

des limites connues. Du coup, la subtilitŽ qui fait le charme<br />

<strong>et</strong> la force du parler diplomatique dispara”t. Le jeu de<br />

la rŽpartie o tout est dans l'implicite, devient grossier <strong>et</strong><br />

futile.<br />

Le ministre algŽrien invite, par voie de presse, les responsables<br />

marocains ˆ Çs'asseoir autour d'une table pour<br />

discuterÈ <strong>et</strong> rŽgler Çle contentieuxÈ (le singulier est de lui)<br />

entre les deux pays. De quel contentieux s'agit-il? Il ne<br />

le dit pas. Par contre, il prŽcise ce qui, selon lui, ne fait<br />

pas l'obj<strong>et</strong> d'un quelconque contentieux, ˆ savoir le conflit<br />

factice autour du Sahara marocain. Premier paradoxe.<br />

RŽagissant ˆ la proposition de <strong>Abderrahmane</strong><br />

<strong>Youssoufi</strong> de supprimer les visas <strong>et</strong> rouvrir les fronti res,<br />

Attaf a estimŽ que l'approche marocaine est ÇparcellaireÈ.<br />

ÇL'approche globaleÈ n'est autre que la sienne, Žvidemment.<br />

Et qu'est-ce qu'il m<strong>et</strong> dans ce global exhaustif,<br />

rŽcapitulatif de la somme des relations maroco-algŽriennes?<br />

Tout, absolument tout. Sauf la question du Sahara<br />

marocain. Deuxi me paradoxe.<br />

Le troisi me paradoxe surpasse les deux premiers.<br />

Pour Attaf, ÇLe <strong>Maroc</strong> accuse ˆ tort l'AlgŽrie de soutenir<br />

le PolisarioÈ. Sans vergogne.<br />

Si au terme de ce slalom paradoxal, vous continuez ˆ<br />

prendre ce labyrinthe ˆ rats pour des propos diplomatiques,<br />

c'est que vous avez ratŽ votre vocation.<br />

Faisons comme si. Que peut-on discuter avec l'AlgŽrie<br />

en dehors du probl me du Sahara? De la balance commerciale<br />

entre les deux pays, ˆ travers la contrebande ˆ<br />

partir de Mellilia, qui, soit dit en passant, n'est pas le fait<br />

que de fourmis en qu te de gagne-pain, mais d'une pieuvre<br />

politico-Žconomique directement connectŽe aux officiels<br />

algŽriens? Ou, pourquoi pas, d'un Žventuel sŽminaire international<br />

ˆ La‰youne, sur l'autodŽtermination des peuples<br />

Kabyle <strong>et</strong> Touareg?<br />

Soyons consŽquents, aussi bien avec Attaf qu'avec<br />

notre propre Premier ministre. Nous avons tournŽ autour<br />

du pot pendant vingt ans, depuis la volte-face de<br />

Houari Boumediane, jusqu'ˆ l'assassinat annoncŽ de<br />

Mohamed Boudiaf, en passant par le somm<strong>et</strong> constitutif<br />

de l'UMA ˆ Marrakech. Deux dŽcennies de fausses r<strong>et</strong>rouvailles,<br />

de discutallerie gratuite, de salamalecs protocolaires<br />

sans lendemains, d'accolades viciŽes <strong>et</strong> de<br />

prises de langues vŽnŽneuses.<br />

Toutes les tentatives de normalisation se sont avŽrŽes<br />

vaines, parce que trop anormales. Il n'y a pas de raison<br />

pour qu'il n'en soit pas de m me pour la proposition de<br />

Me <strong>Youssoufi</strong>. La derni re rŽouverture des fronti res a<br />

conduit au coup de main commanditŽ par la SŽcuritŽ militaire<br />

algŽrienne contre l'htel Atlas-Asni de Marrakech<br />

<strong>et</strong> les touristes Žtrangers qui s'y trouvaient. Et m me avec<br />

des fronti res closes, les colonels d'Alger ont continuŽ ˆ<br />

fantasmer sur une opŽration de dŽstabilisation au <strong>Maroc</strong>.<br />

Allant jusqu'ˆ dŽclarer Oujda, ville ˆ feu <strong>et</strong> ˆ sang, encerclŽe<br />

par des intŽgristes fantomatiques. Ce n'est pas en<br />

AlgŽrie que le ridicule risque de tuer. La tuerie y est trop<br />

effective.<br />

Bref, Me <strong>Youssoufi</strong> devrait dire tout haut ˆ ZŽroual,<br />

Attaf <strong>et</strong> consorts, que si nous devons nous rŽunir, il y aura<br />

un point <strong>et</strong> un seul ˆ l'ordre du jour: le Sahara marocain,<br />

ˆ propos duquel nous invitons nos voisins ˆ changer<br />

d'attitude. Le reste suivra. On pourra non seulement<br />

supprimer les visas, mais m me bannir les fronti res.❏<br />

INAUGURATION<br />

SAR le Prince HŽritier Sidi Mohammed proc de ˆ la pose<br />

de la premi re pierre du complexe industriel Daewoo<br />

UN PROJET<br />

DE TAILLE<br />

La zone industrielle de Nouacer, ˆ une trentaine de kilom<br />

tres au sud de Casablanca. SAR le Prince HŽritier<br />

Sidi Mohammed a procŽdŽ, jeudi en fin dÕapr s-midi,<br />

ˆ la pose de la premi re pierre du complexe industriel<br />

''Daewoo Maghreb''<br />

Sur le site du proj<strong>et</strong>,<br />

Mustapha Mansouri, ministre<br />

des Transports, a affirmŽ<br />

que la rŽalisation de ce<br />

proj<strong>et</strong> tŽmoigne de la crŽdibilitŽ<br />

dont jouit le Royaume<br />

Par Taïeb CHADI<br />

gr‰ce ˆ l'action <strong>et</strong> aux efforts<br />

consentis pour crŽer les<br />

conditions favorisant les investissements<br />

marocains <strong>et</strong><br />

Žtrangers.<br />

M. Mansouri a Žgalement<br />

assurŽ les partenaires sud corŽens<br />

du soutien du gouvernement<br />

marocain pour la<br />

concrŽtisation de ce proj<strong>et</strong><br />

qui doit tre opŽrationnel d s<br />

dŽcembre 1999.<br />

Le groupe Daewoo a injectŽ<br />

400 millions de dollars<br />

(la valeur de 392 millions de<br />

dirhams) dans ce proj<strong>et</strong> qui<br />

doit perm<strong>et</strong>tre la crŽation de<br />

5.900 emplois stables, notamment<br />

pour les jeunes diplmŽs,<br />

<strong>et</strong> le dŽveloppement<br />

des exportations marocaines.<br />

La rŽalisation de ce complexe<br />

contribuerait ˆ l'intŽgration<br />

du secteur de l'automobile<br />

<strong>et</strong> des industries Žlectroniques<br />

au <strong>Maroc</strong>.<br />

DiversitŽ<br />

L'ambassadeur de CorŽe<br />

du Sud ˆ Rabat, Kim Syng<br />

Ho a exprimŽ sa gratitude <strong>et</strong><br />

ses remerciements ˆ SAR le<br />

Prince HŽritier Sidi<br />

Mohammed pour avoir bien<br />

voulu procŽder ˆ la pose de<br />

la premi re pierre de ce proj<strong>et</strong>.<br />

Rappelant le contenu du<br />

discours prononcŽ par S.M<br />

le Roi ˆ l'occasion de la F te<br />

de la Jeunesse, M. Syng Ho<br />

a soulignŽ que la rŽalisation<br />

de ce proj<strong>et</strong> contribuerait ˆ<br />

l'insertion des jeunes dans la<br />

vie active.<br />

S'Žtendant sur 80 hectares,<br />

le complexe industriel de<br />

Daewoo, abritera une unitŽ<br />

de fabrication des articles<br />

Žlectroniques <strong>et</strong> une autre de<br />

construction automobile. Ces<br />

deux unitŽs auront un dŽbit<br />

annuel de 100.000 automobiles<br />

<strong>et</strong> vŽhicules utilitaires,<br />

un million de postes tŽlŽviseurs<br />

couleurs, 2 millions de<br />

¥ SAR le Prince HŽritier Sidi Mohammed.<br />

tubes images (kinescopes),<br />

2 millions d'unitŽs de colliers<br />

de dŽviation <strong>et</strong> 2,4 millions<br />

d'appareils de transformateurs<br />

de r<strong>et</strong>our de spot.<br />

Le groupe Daewoo implantera<br />

des unitŽs de fabrication<br />

de composantes <strong>et</strong><br />

pi ces essentielles destinŽes<br />

aux unitŽs de fabrication automobiles<br />

<strong>et</strong> d'articles Žlectroniques<br />

afin d'y produire<br />

autant que possible de pi ces<br />

bŽnŽficiant ainsi d'une compŽtitivitŽ<br />

accrue au niveau<br />

des prix.<br />

PrioritŽ<br />

Au terme de ce proj<strong>et</strong>, un<br />

important transfert de technologie<br />

sera, de facto, entrepris<br />

dans ces domaines.<br />

Notamment au niveau des<br />

Žquipements de production<br />

qui seront installŽs <strong>et</strong> de l'effort<br />

de formation du personnel<br />

de la sociŽtŽ.<br />

Dans une confŽrence de<br />

presse ˆ Rabat, le prŽsident<br />

directeur gŽnŽral de ''Daewoo<br />

Maghreb S.A'', Song Kyo<br />

Park a affirmŽ, de son ctŽ<br />

que ÇLe <strong>Maroc</strong> reste prioritaire<br />

dans la stratŽgie d'investissement<br />

du groupe<br />

Daewoo dans la rŽgion<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

4<br />

MŽditerranŽe <strong>et</strong> en Afrique<br />

du nordÈ. M. Park a expliquŽ<br />

que Çle choix du <strong>Maroc</strong><br />

pour l'implantation du complexe<br />

industriel ''Daewoo<br />

Maghreb'', repose sur des<br />

considŽrations objectives,<br />

notamment sa situation stratŽgique<br />

ˆ proximitŽ des marchŽs<br />

d'Europe, d'Afrique <strong>et</strong><br />

du Moyen Orient, la stabilitŽ<br />

dont il jouit ainsi que l'efficacitŽ<br />

<strong>et</strong> la performance de<br />

son gouvernementÈ.<br />

Il nÕa pas manquŽ de souligner<br />

qu'en dŽpit de la crise<br />

financi re qui a ŽbranlŽ les<br />

Žconomies asiatiques <strong>et</strong><br />

conduit ˆ l'annulation d'une<br />

partie des investissements, le<br />

groupe Daewoo a dŽcidŽ de<br />

maintenir l'intŽgralitŽ de ses<br />

proj<strong>et</strong>s au <strong>Maroc</strong>.<br />

Le PDG de ÔÕDaewoo<br />

MaghrebÕÕ a indiquŽ, ˆ ce<br />

propos, que c<strong>et</strong>te filiale agira<br />

en sociŽtŽ holding pour<br />

toute la rŽgion du Maghreb<br />

<strong>et</strong> Žtendra son spectre d'activitŽ,<br />

moyennement un investissement<br />

global de l'ordre<br />

de 500 millions de dollars,<br />

aux secteurs de l'automobile,<br />

de l'industrie Žlectronique,<br />

du nŽgoce international <strong>et</strong><br />

de l'htellerie. ❏<br />

© Ph. Beddir


SOCIAL<br />

SAR la Princesse Lalla Meryem accentue son soutien ˆ lÕenfance<br />

HAUTE SOLLICITUDE<br />

Rabat, Palais Tazi.<br />

SAR la Princesse<br />

Lalla Meryem, prŽsidente<br />

de l'AMS-UNICEF <strong>et</strong><br />

de l'Observatoire national des<br />

droits de lEnfant a prŽsidŽ,<br />

Par Taïeb CHADI<br />

mardi, une soirŽe de gala <strong>et</strong><br />

un dŽfilŽ de haute couture de<br />

la maison Chanel, en faveur<br />

de l'enfant malade au <strong>Maroc</strong>.<br />

PlacŽe sous le haut patronage<br />

de SM le Roi, c<strong>et</strong>te manifestation<br />

s'est dŽroulŽe dans<br />

¥ SAR la Princesse Lalla Meryem.<br />

©DR<br />

une ambiance de f te en prŽsence<br />

de plusieurs ministres,<br />

notamment <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>, ministre<br />

de l'intŽrieur, Ahmed<br />

Lahlimi, ministre chargŽ des<br />

Affaires gŽnŽrales du gouvernement,<br />

Omar Azziman ,<br />

ministre de la Justice, Housni<br />

Benslimane, GŽnŽral de division,<br />

ainsi que nombreuses<br />

autres personnalitŽs.<br />

Les rec<strong>et</strong>tes de c<strong>et</strong>te soirŽe<br />

qui ont atteint 4 millions de<br />

dirhams seront destinŽes ˆ<br />

l'achat du matŽriel <strong>et</strong> de mŽdicaments<br />

en faveur des enfants<br />

malades.<br />

C<strong>et</strong>te manifestation est le<br />

fruit du souci permanent de<br />

couvrir les insuffisances au<br />

niveau de diverses rŽgions du<br />

pays en structures mŽdicales<br />

spŽcialisŽes <strong>et</strong> outillŽes pour<br />

prendre en charge les enfants<br />

malades.<br />

Ce qui peut donner lieu ˆ<br />

des afflux importants au niveau<br />

des deux centres hospitalo-universitaires<br />

au <strong>Maroc</strong>,<br />

en particulier de l'hpital d'enfants<br />

de Rabat qui enregistre<br />

une moyenne de 23.000 hospitalisations<br />

par an.<br />

Prenant la parole, S.A.R<br />

la Princesse Lalla Meryem a<br />

vivement encouragŽ l'action<br />

de ces intervenants qui per-<br />

oivent rŽellement la condition<br />

des enfants malades, <strong>et</strong><br />

sont quotidiennement<br />

confrontŽs ˆ ce probl me.<br />

Par ailleurs, la Princesse Lalla<br />

Meryem nÕa pas manquŽ<br />

dÕexhorter l'ensemble de ce<br />

rŽseau ˆ mieux systŽmatiser<br />

la prise en charge mŽdicale<br />

de l'enfant, <strong>et</strong> surtout ˆ mieux<br />

garantir la qualitŽ de la prestation<br />

dispensŽe ˆ c<strong>et</strong>te population.<br />

Dans son intervention,<br />

Na•ma Bouazzaoui Lemdaouer,<br />

de l'Observatoire national<br />

des droits de l'enfant, a<br />

exprimŽ sa profonde gratitude<br />

ˆ S.M. Le Roi Hassan II<br />

pour la haute sollicitude dont<br />

le Souverain entoure l'enfance,<br />

<strong>et</strong> ˆ SAR la Princesse<br />

Lalla Meryem pour l'intŽr t<br />

qu'elle accorde ˆ la condition<br />

de l'enfant au <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> ses<br />

actions pour la promotion des<br />

oeuvres sociales <strong>et</strong> des personnes<br />

dŽmunies.<br />

Elle a exprimŽ Žgalement<br />

ses remerciements ˆ la prestigieuse<br />

maison de couture<br />

''Chanel'' qui jouit d'une rŽputation<br />

internationale, <strong>et</strong> qui<br />

a bien voulu se joindre ˆ l'action<br />

de l'Observatoire national<br />

en faveur de l'enfant malade.<br />

Dans un discours Žmouvant,<br />

Mme. Carole Bouqu<strong>et</strong><br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

5<br />

a indiquŽ que la maison<br />

Chanel, dont elle est la reprŽsentante,<br />

veille particuli -<br />

rement ˆ prendre part ˆ ce<br />

genre de manifestations dans<br />

le cadre de son action en faveur<br />

de l'enfance, <strong>et</strong> a signifiŽ<br />

ses vifs remerciements ˆ<br />

la Princesse Lalla Meryem<br />

pour l'intŽr t qu'elle porte ˆ<br />

c<strong>et</strong>te cause <strong>et</strong> sÕest engagŽe<br />

ˆ la soutenir dans ses nobles<br />

Ïuvres.❏


VIE SYNDICALE<br />

DŽclaration de la commission administrative de l'UMT<br />

LE GOUVERNEMENT<br />

PILONNƒ<br />

semainesseule-<br />

ÇQuelques<br />

ment apr s sa<br />

prise de fonction,<br />

le gouvernement de l'alternance<br />

programmŽ, a tombŽ<br />

le masque se rŽvŽlant tel un<br />

pouvoir rŽtrograde au service<br />

du patronat <strong>et</strong> privilŽgiŽs,<br />

agissant en adversaire des intŽr<br />

ts de la classe ouvri re <strong>et</strong><br />

des masses populaires <strong>et</strong> en<br />

agresseur du mouvement syndicalÈ.<br />

C'est en ces termes<br />

d'une violence inaccoutumŽe<br />

que la commission administrative<br />

de l'Union marocaine<br />

du travail (UMT) entame la<br />

dŽclaration qu'elle a rendue<br />

publique ˆ l'issue d'une rŽunion<br />

tenue le 15 juill<strong>et</strong> ˆ<br />

Casablanca.<br />

Il y a quelques semaines,<br />

l'UMT de Mahjoub Benseddik<br />

s'Žtait ŽlevŽe contre la dŽsignation<br />

du leader de la<br />

CDT, Noubir Amaoui comme<br />

chef de la dŽlŽgation marocaine<br />

pour la session annuelle<br />

de l'Organisation<br />

<strong>International</strong>e du Travail<br />

RUGBY<br />

(OIT) tenue ˆ Gen ve.<br />

<strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong>,<br />

Premier ministre, avait ŽtŽ<br />

conspuŽ en termes plus que<br />

haineux par la centrale syndicale.<br />

ÇIl n'y a de Dieu<br />

qu'Allah <strong>et</strong> <strong>Youssoufi</strong> est son<br />

ennemiÈ, disait un tract d'origine<br />

UMT qui avait circulŽ<br />

le samedi 6 juin. Le 23 juin,<br />

Mahjoub Benseddik adressait<br />

une l<strong>et</strong>tre ˆ <strong>Abderrahmane</strong><br />

<strong>Youssoufi</strong> dans laquelle<br />

il l'interpellait sur la gestion<br />

de la CNSS au cours des<br />

20 derni res annŽes.<br />

Diatribes<br />

Aujourd'hui, la rupture est<br />

presque consommŽe. L'UMT<br />

revient ˆ la charge <strong>et</strong> hausse<br />

le ton. La dŽclaration de la<br />

commission administrative<br />

de l'UMT est une longue diatribe<br />

contre la politique du<br />

gouvernement, dont les premi<br />

res dŽcisions ont consistŽ<br />

ˆ Çservir, sans contre partie,<br />

des cadeaux au patronat<br />

sous forme d'amnisties fiscale<br />

<strong>et</strong> douani re <strong>et</strong> sur les sa-<br />

laires dus ˆ la sŽcuritŽ sociale,<br />

lŽgalisant ainsi la<br />

contrebande antisociale <strong>et</strong> la<br />

concurrence dŽloyale sous la<br />

pression d'un lobby de faux<br />

entrepreneurs hŽritiers du colonialismeÈ.<br />

La centrale accuse le gouvernement<br />

de faire preuve de<br />

"silence <strong>et</strong> d'inertie ŽhontŽs"<br />

face au "regain des violations<br />

de la libertŽ syndicale dans<br />

les entreprises <strong>et</strong> des persŽcutions<br />

qui frappent dans diffŽrents<br />

secteurs <strong>et</strong> rŽgions les<br />

militants de l'UMT"".<br />

L'UMT va plus loin, Žvoquant<br />

l'utilisation des moyens<br />

de l'appareil gouvernemental<br />

pour Çconfectionner dans<br />

plusieurs administrations de<br />

soi-disant sections ouvri res<br />

visant ˆ soum<strong>et</strong>tre les fonctionnaires<br />

au patronage d'un<br />

syndicalisme makhzenienÈ.<br />

Si l'allusion est ˆ peine<br />

voilŽe, la dŽclaration de la<br />

commission administrative<br />

l ve toute Žquivoque <strong>et</strong> pointe<br />

un doigt accusateur "le rle<br />

de vulgaire <strong>et</strong> ridicule<br />

agent" qui s'est illustrŽ ˆ travers<br />

Çla propagande mensong<br />

re dont il a ŽtŽ chargŽ<br />

lors de la 86 me confŽrence<br />

de l'OIT, o ˆ la stupŽfaction<br />

de toutes les consciences dŽmocratiques,<br />

il a pu soutenir<br />

qu'il n'y avait plus de rŽvoquŽs<br />

pour activitŽ syndicale<br />

au <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> que la parodie de<br />

dialogue social signŽe le 1 er<br />

Aožt 1996 est conforme aux<br />

normes universelles du travailÈ.<br />

Il s'agit, vous l'avez devinŽ,<br />

des reprŽsentants de la<br />

CDT.<br />

Pessimisme<br />

Sitt ces comptes rŽglŽs,<br />

l'UMT livre, dans une motion<br />

de la commission administrative,<br />

sa propre lecture<br />

de la donne Žconomique <strong>et</strong><br />

sociale du pays. Le constat<br />

est sans appel. Les solutions<br />

ˆ la crise Žconomique <strong>et</strong> sociale<br />

du pays doivent tre<br />

structurelles <strong>et</strong> durables. Le<br />

proj<strong>et</strong> de Loi de finances<br />

1998-1999 ne fait, quant ˆ<br />

lui, que confirmer la politique<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

6<br />

poursuivie depuis des annŽes.<br />

En attendant, le diagnostic<br />

de l'UMT est des plus pessimistes.<br />

L'Žconomie nationale<br />

demeure dominŽe par<br />

une logique de rente, vouŽe<br />

aux privil ges des nantis <strong>et</strong> ˆ<br />

l'argent facile des spŽculateurs,<br />

caractŽrisŽe par la faiblesse<br />

de l'investissement, le<br />

poids accablant d'une d<strong>et</strong>te<br />

contractŽe <strong>et</strong> dilapidŽe sans<br />

discernement, la stagnation<br />

de la production industrielle<br />

avec une productivitŽ nŽgative<br />

<strong>et</strong> une totale absence d'intŽgration.<br />

Pendant ce temps, "le<br />

gouvernement est en train de<br />

tenter de faire accrŽditer une<br />

solution en trompe l'Ïil au<br />

drame du chmage des<br />

jeunes", puisque la loi proj<strong>et</strong>Že<br />

"vise ˆ offrir au patronat<br />

le travail des diplmŽs sans<br />

aucun engagement de sa part,<br />

sur un mode de charitŽ dŽpourvu<br />

de toute garantie de<br />

droit <strong>et</strong> en compl te dŽtaxe".❏<br />

K.B.B.<br />

Le tour final des Žliminatoires (zone Afrique) de la Coupe du monde de rugby se dŽroulera au<br />

<strong>Maroc</strong><br />

CONFIANCE RENOUVELƒE<br />

Le <strong>Maroc</strong> abritera, du 12<br />

au 19 septembre 1998,<br />

le tour final des Žliminatoires<br />

(zone Afrique) de la Coupe<br />

du monde de rugby dont la<br />

finale aura lieu au Pays de<br />

Galles en 1999. Ë c<strong>et</strong>te occasion<br />

, la FŽdŽration Royale<br />

<strong>Maroc</strong>aine de Rugby<br />

(FRMR) a tenu une confŽrence<br />

de presse, au cours de<br />

laquelle, Abdelaziz Bougja,<br />

prŽsident de la FRMR, a levŽ<br />

le voile sur lÕorganisation<br />

de c<strong>et</strong>te manifestation que le<br />

<strong>Maroc</strong> accueillera pour la seconde<br />

fois, preuve, sÕil en est,<br />

de la confiance dont jouit le<br />

<strong>Maroc</strong> aupr s des hautes instances<br />

rugbystiques internationales.<br />

Les quatre Žquipes qui seront<br />

en lice en septembre pour<br />

lÕunique place attribuŽe au<br />

continent africain sont la<br />

Namibie, le Zimbabwe, la<br />

Cte dÕIvoire <strong>et</strong> le <strong>Maroc</strong>.<br />

Lors de la prŽcŽdente Ždition,<br />

les nationaux<br />

nÕavaient pu se qualifier<br />

pour la Coupe<br />

du monde, ratant de<br />

peu le coche au profit<br />

de la Cte<br />

dÕIvoire. Mais, c<strong>et</strong>te<br />

fois-ci, ils semblent<br />

dŽterminŽs ˆ<br />

ne pas laisser passer<br />

c<strong>et</strong>te occasion de se<br />

frotter aux meilleurs<br />

mondiaux de la balle<br />

ovale, quoique les<br />

responsables marocains,<br />

prudents, parlent<br />

de "chances<br />

Žgales" pour le quatuor<br />

africain.<br />

Abdelaziz<br />

Bougja, qui est Žgalementvice-prŽsident<br />

de la<br />

FŽdŽration internationale de<br />

rugby Amateur (FIRA), a<br />

ajoutŽ que le <strong>Maroc</strong>, qui se<br />

prŽpare, depuis le dŽbut de<br />

lÕannŽe, ˆ c<strong>et</strong>te ŽchŽance im-<br />

¥ Abdelaziz Bougja<br />

portante, a effectuŽ une bonne<br />

prŽparation <strong>et</strong> disputŽ,<br />

dans ce cadre, plusieurs<br />

matches tests contre la<br />

France, le Portugal <strong>et</strong> une sŽ-<br />

lection du<br />

Languedoc. De ces<br />

trois rencontres, la<br />

Direction technique<br />

nationale a pu dŽgager<br />

la liste des<br />

joueurs qui formeront<br />

lÕŽquipe nationale.<br />

Dans le cadre<br />

de sa prŽparation, la<br />

sŽlection nationale<br />

effectuera, du 04 au<br />

20 aožt 1998, une<br />

tournŽe en Irlande o<br />

elle se frottera aux<br />

Žquipes de Connacht,<br />

dÕUlster, de Leinster<br />

<strong>et</strong> de Munster.<br />

Elle effectuera ensuite,<br />

du 20 au 30<br />

©DR<br />

aožt, un sŽjour en<br />

France o elle rencontrera<br />

le "quinze"<br />

de Franche-ComtŽ.<br />

Ë signaler que la majoritŽ<br />

des joueurs constituant le<br />

"quinze" marocain Žvoluent<br />

en France.<br />

CÕest dire quÕils connaissent<br />

le haut niveau.<br />

Rappelons Žgalement que<br />

120 joueurs marocains pratiquent<br />

le rugby dans<br />

lÕHexagone <strong>et</strong> nous avons<br />

m me (hŽ oui!) un reprŽsentant<br />

en Nouvelle-ZŽlande.<br />

Plusieurs manifestations ˆ caract<br />

re culturel, Žconomique,<br />

gastronomiqueÉ sont prŽvues<br />

en marge de ce grand<br />

rendez-vous de septembre.<br />

Voici, par ailleurs, le programme<br />

des rencontres, qui<br />

se dŽrouleront aux stades du<br />

COC, du RUC <strong>et</strong> Tessema ˆ<br />

Casablanca :<br />

Le12/09/1998:<br />

<strong>Maroc</strong>/Zimbabwe <strong>et</strong> Cte<br />

dÕIvoire/Namibie<br />

Le 16/09/1998 : Cte<br />

dÕIvoire/Zimbabwe <strong>et</strong><br />

<strong>Maroc</strong>/Namibie<br />

Le 19/09/1998 :<br />

Namibie/Zimbabwe <strong>et</strong> Cte<br />

dÕIvoire/<strong>Maroc</strong> .❏<br />

T.C.


AFFAIRE<br />

Crise larvŽe au CrŽdit agricole<br />

QUI VEUT LA TæTE DE IBRAHIMI?<br />

Le directeur gŽnŽral de la CNCA, Sa•d Ibrahimi, a ŽtŽ un<br />

brin dŽstabilisŽ par la gr ve dŽclenchŽe il y a pr s dÕun<br />

mois par la CDT. Pour les observateurs, c<strong>et</strong>te cessa-<br />

Les manÏuvres ontelles<br />

commencŽ ˆ la<br />

Caisse nationale du<br />

crŽdit agricole? Les signaux<br />

renvoyŽs ces derniers temps<br />

le laissent penser. DÕabord<br />

Par Abdellah CHANKOU<br />

parce que la CNCA a eu droit<br />

ˆ sa rentrŽe sociale avant<br />

lÕheure ˆ travers la gr ve de<br />

deux jours dŽclenchŽe, il y a<br />

quelques semaines, par la<br />

SNB-CDT au sein de c<strong>et</strong>te<br />

banque. Ë lÕorigine, il y a<br />

comme dÕhabitude, un cahier<br />

revendicatif. Dans ce cas<br />

dÕesp ce, les revendications<br />

sont comme les jupes. Elles<br />

cachent lÕessentiel. Et les<br />

bonnes intentions masquent<br />

souvent des arri res-pensŽes.<br />

Car pourquoi la CNCA<br />

spŽcialement <strong>et</strong> pas une autre<br />

institution? A priori rien ne<br />

justifie une telle cessation de<br />

travail. Face ˆ c<strong>et</strong>te situation<br />

pour le moins surprenante, le<br />

directeur gŽnŽral, Sa•d<br />

Ibrahimi, reste songeur, refusant<br />

tout commentaire. Du<br />

moins pour lÕinstant. Mais les<br />

observateurs ne sÕy sont pas<br />

trompŽs qui ont cru voir dans<br />

ce coup de tonnerre autre chose<br />

quÕun mouvement de revendication<br />

sociale. Tant il<br />

est vrai que le dossier CNCA,<br />

dans la conjoncture politique<br />

actuelle notamment, est plus<br />

liŽ au dŽpartement de<br />

lÕAgriculture quÕau monde<br />

rural. Moins une question<br />

dÕarriŽrŽs des p<strong>et</strong>its agriculteurs<br />

<strong>et</strong> de donnŽes comptables<br />

que de rapport de force<br />

politique <strong>et</strong> de calculs politiciens.<br />

Le tout sur fond dÕalternance.<br />

Cheval de Troie<br />

Les usfpŽistes ont justement<br />

hŽritŽ du dŽpartement<br />

de lÕAgriculture confiŽ ˆ<br />

Habib El Malki, un homme<br />

du terroir ˆ la vision moderniste.<br />

La centrale par qui la<br />

gr ve est arrivŽe est toujours<br />

dirigŽe par Noubir Amaoui.<br />

Certains avancent sans sourciller<br />

que sous couvert de syndicalisme,<br />

on chercherait ˆ<br />

destabiliser Sa•d Ibrahimi<br />

quÕon ne sÕy serait pas pris<br />

autrement. Pour m<strong>et</strong>tre ˆ sa<br />

place un des nombreux<br />

cadres de lÕUSFP en mal<br />

postes de responsabilitŽ. Rien<br />

que a. QuÕen pense M. El<br />

Malki ? Officiellement, il ne<br />

veut pas que les choses sÕenveniment.<br />

Une auberge espagnole.<br />

Or, c<strong>et</strong>te offensive<br />

syndicale a lÕallure dÕune esp<br />

ce de sonde visant ˆ Žtudier<br />

le terrain <strong>et</strong> ˆ tester le degrŽ<br />

de rŽsistance de la direction.<br />

Confrontation ˆ forte<br />

charge tactico-politique. Que<br />

compte faire Sa•d Ibrahimi?<br />

Pour le moment, quelque peu<br />

dŽsemparŽ, il privilŽgie le<br />

Wait and see. En sÕattachant<br />

en m me temps aux arguments<br />

syndicaux brandis par<br />

ses interlocuteurs.<br />

Officiellement, la gr ve a<br />

ŽtŽ dŽclenchŽe ˆ cause dÕun<br />

plan de restructuration<br />

concoctŽ par la direction de la<br />

Caisse qui prŽvoit le licenciement<br />

dÕune partie du personnel.<br />

Voilˆ qui justifierait<br />

lÕaction syndicale de la CDT<br />

pour ÒprotŽger les droits <strong>et</strong><br />

les acquis des travailleursÒ.<br />

QuÕen est-il rŽellement ? Du<br />

ctŽ de la CNCA, on rŽpond<br />

que les plans de restructuration<br />

sont appliquŽs un peu<br />

partout pour sauvegarder la<br />

santŽ financi re des entreprises.<br />

Et puis, ajoute-t-on<br />

avec ferm<strong>et</strong>Ž, que si plan de<br />

redressement il y a , il va se<br />

faire en concertation avec les<br />

concernŽs : ceux qui veulent<br />

partir bŽnŽficieront le cas<br />

ŽchŽant, comme cÕest le cas<br />

dans ce genre de situation, de<br />

primes de dŽpart <strong>et</strong> autres indemnitŽs<br />

M. Ibrahimi a affirmŽ<br />

quÕil nÕy aura pas de licenciement.<br />

Et pourtant, celui-ci a ŽtŽ<br />

nommŽ en octobre 1997, ˆ la<br />

t te de la CNCA pour redresser<br />

la situation de c<strong>et</strong>te<br />

institution stratŽgique, qui a<br />

connu plusieurs dŽcennies de<br />

gestion dŽsastreuse. La quarantaine<br />

Žpanouie, dÕun naturel<br />

discr<strong>et</strong>, fort dÕune expŽrience<br />

bancaire non nŽgligeable,<br />

M. Ibrahimi a le profil<br />

idoine pour sÕacquitter de<br />

sa nouvelle mission. C<strong>et</strong>te nomination,<br />

il lÕa per ue non<br />

seulement comme la consŽcration<br />

de son brillant parcours,<br />

mais comme une charge<br />

lourde quÕil doit assumer<br />

pleinement, avec le moins de<br />

dŽg‰ts possible. En eff<strong>et</strong>, en<br />

collaboration avec le bureau<br />

syndical SNB-CDT, il sÕest<br />

employŽ ˆ satisfaire les revendications<br />

du personnel<br />

restŽes en suspens : titularisation<br />

de 89 stagiaires, octroi<br />

de congŽ, gratification de fin<br />

tion de travail brutale cache certainement des soubassements<br />

politiques. LÕUSFP par le biais de Noubir<br />

Amaoui, ˆ lÕassaut du CrŽdit agricole ?<br />

dÕannŽe, crŽdits-logement,<br />

octroi dÕindemnitŽs,É<br />

Revendications<br />

MalgrŽ la satisfaction<br />

de ces revendications, les<br />

reprŽsentants du syndicat<br />

ont refusŽ de conclure<br />

avec la direction des<br />

ressources humaines de<br />

la CNCA un protocole<br />

dÕaccord au suj<strong>et</strong> dÕun<br />

certain nombre de mesures<br />

ˆ m me de garantir<br />

une productivitŽ significative<br />

<strong>et</strong> une plus<br />

grande mobilisation de la part<br />

du personnel. Exemple: application<br />

de lÕhoraire bancaire,<br />

clarification de la fonction<br />

de reprŽsentation syndicale <strong>et</strong><br />

dŽfinition de crit res objectifs<br />

en mati re de mobilitŽ du<br />

personnel. Or, M. Ibrahimi, a<br />

raison de dire que les efforts<br />

pour la rŽussite des vol<strong>et</strong>s sociaux<br />

de la restructuration ne<br />

¥ SAìD Ibrahimi.<br />

devraient pas faire lÕobj<strong>et</strong><br />

dÕune quelconque revendication.<br />

Il sÕagit plutt dÕun devoir<br />

qui va dans le sens de la<br />

valorisation des potentialitŽs<br />

de toute lÕinstitution. Le bureau<br />

syndical SNB-CDT a arr<br />

tŽ de mani re unilatŽrale les<br />

nŽgociations initiŽes par le<br />

protocole dÕaccord signŽ le<br />

13 avril 1998, alors que la di-<br />

©DR<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

7<br />

rection de la CNCA ne demande<br />

que lÕimplication<br />

accrue du personnel dans<br />

son travail dans lÕintŽr t<br />

de tous. En dŽpit de tout,<br />

Sa•d Ibrahimi nÕest pas<br />

homme ˆ couper le fil du<br />

dialogue. Il ne voit aucun<br />

inconvŽnient ˆ ce que<br />

syndicat <strong>et</strong> reprŽsentants<br />

du personnel participent<br />

ˆ lÕŽlaboration dÕun proj<strong>et</strong><br />

de convention collec-<br />

tive. Qui peut douter de<br />

la bonne foi du patron de<br />

la CNCA? Alors qui en<br />

veut ˆ Sa•d Ibrahimi?<br />

Sachant que les vŽritables casseroles<br />

que tra”ne la CNCA<br />

sont largement antŽrieures ˆ<br />

lÕarrivŽe de Ibrahimi. Sur ce<br />

chapitre douloureux, Ahmed<br />

Lahlimi, ministre des Affaires<br />

gŽnŽrales est mieux placŽ que<br />

quiconque pour renseigner<br />

utilement le gouvernement.<br />

NÕa-t-il pas fait lÕessentiel de<br />

sa carri re ˆ la CNCA ? ❏


VISITE<br />

Le PrŽsident syrien en visite ˆ Paris<br />

LE COMPROMIS<br />

DES BRAVES<br />

Apriori, rien ne justifie<br />

tout c<strong>et</strong> intŽr t accordŽ<br />

ˆ la visite de Hafez<br />

El Assad en France. Une information<br />

qui a fait le tour<br />

des rŽdactions du monde.<br />

Par Nourredine JOUHARI<br />

Mais quand on sait que le<br />

PrŽsident syrien ne quitte que<br />

rarement le pays, <strong>et</strong> souvent<br />

pour raison de santŽ, on se<br />

rend ˆ lÕŽvidence que la rencontre<br />

entre El Assad <strong>et</strong> le<br />

PrŽsident fran ais, Jacques<br />

Chirac, a tout dÕun ŽvŽnement.<br />

Il a ŽtŽ re u avec tous<br />

les honneurs jeudi 16 juill<strong>et</strong>,<br />

par son homologue fran ais.<br />

CÕest dÕailleurs la premi<br />

re visite du PrŽsident syrien<br />

dans un pays occidental<br />

depuis voilˆ vingt deux ans.<br />

En 1996, le PrŽsident franais<br />

avait effectuŽ une visite<br />

officielle ˆ DamasÉ<br />

Le dŽplacement ˆ Paris du<br />

Chef dÕƒtat syrien, du 16 au<br />

18 juill<strong>et</strong>, marque tout de m -<br />

me un tournant non pas uniquement<br />

dans les relations bilatŽrales,<br />

mais aussi dans les<br />

relations entre la Syrie <strong>et</strong> lÕensemble<br />

des grandes puissances<br />

mondiales. CÕest que<br />

malgrŽ les accusations portŽes<br />

contre El Assad, tel " le<br />

soutien au terrorisme ", il a<br />

pu sÕimposer en tant que dirigeant<br />

incontournable dans le<br />

processus de paix au Proche<br />

Orient.<br />

Incontournable, la Syrie a<br />

surtout fait ses preuves au<br />

Liban. Par une prŽsence militaire,<br />

mais surtout une influence<br />

politique notable aupr<br />

s des principaux acteurs<br />

libanais. La Syrie a permis<br />

au Liban de revenir ˆ la vie en<br />

paixÉ Apr s plus de deux<br />

dŽcennies de guerre civile.<br />

NÕen dŽplaise au gŽnŽral libanais<br />

Michel Aoun, vivant<br />

en exil en France <strong>et</strong> qui, accompagnŽ<br />

dÕun groupe de ses<br />

acolytes, m ne une campagne<br />

dŽsespŽrŽe pour le r<strong>et</strong>rait syrien<br />

du Liban, au moment de<br />

la visite dÕEl Assad ˆ Paris.<br />

ArrivŽ au pouvoir par un<br />

coup dÕƒtat, le 13 novembre<br />

1970, le gŽnŽral Hafez El<br />

Assad a dÕabord pris part au<br />

putsch qui a renversŽ en 1966<br />

le prŽsident Amine El Hafez.<br />

CÕŽtait trois ans apr s lÕarrivŽe<br />

du parti du Ba‰th au pouvoir.<br />

PrŽsident de lÕƒtat, il a<br />

emprisonnŽ lÕancien prŽsident<br />

Noureddine El Attassi.<br />

LibŽrŽ il y a quelques mois,<br />

ce dernier est mort juste apr s.<br />

RŽputŽ par le passŽ pour<br />

avoir mis derri re les barreaux<br />

ses anciens compagnons<br />

de route, des gŽnŽraux<br />

<strong>et</strong> autres cadres militaires, tout<br />

comme des centaines de militants<br />

toutes tendances politiques<br />

confondues, communistes<br />

<strong>et</strong> islamistes surtout,<br />

M. El Assad a pu tout de m -<br />

me briser lÕŽtau qui aurait pu<br />

se resserrer contre son rŽgime.<br />

Tant ˆ lÕintŽrieur quÕˆ<br />

lÕŽtranger. On le crŽdite<br />

dÕailleurs dÕune forte capacitŽ<br />

de nŽgociation. Un tacticien<br />

habile, dit-on.<br />

Sa visite en France sÕinscrit<br />

dans une dynamique<br />

dÕouverture enclenchŽe par<br />

la Syrie.<br />

Une ouverture qui nÕa<br />

certes pas encore atteint sa<br />

vitesse de croisi re, mais elle<br />

nÕen demeure pas moins<br />

significative dÕune nouvelle<br />

tendance au sein de la direction<br />

syrienne. Pragmatique,<br />

le prŽsident syrien en a fait<br />

ses preuves.<br />

Apr s une sŽrie de coups<br />

dÕƒtat durant les annŽes<br />

soixante, une caractŽristique<br />

dÕailleurs du Ba‰th, la Syrie<br />

est devenu un pays stable de-<br />

GRéVE<br />

puis lÕarrivŽe dÕEl Assad.<br />

M me le bain de sang de<br />

Hama, en fŽvrier 1982, o<br />

des dizaines de personnes ont<br />

trouvŽ la mort, dans ce qui<br />

sÕapparentait ˆ une rŽvolte islamiste,<br />

nÕy fut rienÉ<br />

AujourdÕhui, <strong>et</strong> alors que<br />

La presse algŽrienne en gr ve<br />

LA SƒCURITƒ,<br />

AVANT LA PLUME<br />

La presse algŽrienne non<br />

gouvernementale est en<br />

gr ve. Jeudi 16 juill<strong>et</strong>, les lecteurs<br />

algŽriens nÕont pas trouvŽ<br />

leurs journaux dans les<br />

kiosques. Raison de ce dŽbrayage<br />

peu commun: les<br />

journalistes rŽsidant ˆ lÕhtel<br />

Mazafran, situŽ dans la<br />

zone sŽcuritaire de Zeralda,<br />

doivent Žvacuer les lieux. Ils<br />

seront transfŽrŽs ˆ lÕhtel<br />

Matares, situŽ ˆ quatre vingt<br />

kilom tres dÕAlger. Les<br />

conditions de sŽcuritŽ ne sont<br />

pas rassurantes.<br />

Le pourquoi dÕun tel<br />

transfert est aussi saugrenu<br />

que lÕest le vŽcu algŽrien ac-<br />

¥ Jacques Chirac <strong>et</strong> Hafez El Assad.<br />

tuel. Des drames en sŽrie.<br />

Des tueries <strong>et</strong> des massacres<br />

ˆ longueur de journŽes. Et le<br />

rŽgime nÕa rien trouvŽ de<br />

mieux que dÕabriter le prochain<br />

somm<strong>et</strong> de lÕOrganisation<br />

de lÕunitŽ africaine,<br />

prŽvu pour le mois de juin<br />

prochain. LÕhtel Mazafran<br />

devait accueillir les participants.<br />

Et pour ce faire, il doit<br />

tre rŽnovŽ. Un dŽlai a ŽtŽ<br />

accordŽ aux locataires jusquÕau<br />

25 juin dernier.<br />

LÕexŽcution est entrŽe donc<br />

en vigueur. Et la presse a dŽcidŽ<br />

de recourir ˆ la gr ve<br />

pour protester contre c<strong>et</strong>te<br />

dŽcision.<br />

© Ph. AFP<br />

le processus de paix au<br />

Proche Orient est dans lÕimpasse<br />

par la faute de<br />

Benjamin N<strong>et</strong>anyahou,<br />

Premier ministre israŽlien, la<br />

Syrie appara”t comme le sauveur.<br />

LÕespoir dÕune relance.<br />

Un espoir qui co•ncide avec<br />

Dans un communiquŽ, le<br />

syndicat national des journalistes<br />

rel ve quÕil y a volontŽ<br />

dÕinstrumentaliser lÕaffaire<br />

Mazafran. Le but est de<br />

nuire ˆ la profession. Ë un<br />

moment o c<strong>et</strong>te derni re<br />

sÕorganise, les autoritŽs tentent<br />

de mener la zizanie. Les<br />

journalistes demandent ˆ tre<br />

relogŽs dans des chambres<br />

"sŽcuritaires "É<br />

Que la presse dŽcide de<br />

faire gr ve pour une journŽe,<br />

cela peut para”tre justifiŽe.<br />

Mais la revendication de bŽnŽficier<br />

de conditions de logement<br />

sŽcuritaire tombe<br />

sous le sens. CÕest que com-<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

8<br />

la relance de la polŽmique sur<br />

la succession. LÕŽtat de santŽ<br />

du PrŽsident ravive ces rumeurs.<br />

Et apr s la mise ˆ<br />

lÕŽcart de Rif‰at, le fr re du<br />

prŽsident, <strong>et</strong> la disparition tragique<br />

dans un accident de la<br />

circulation du Bechar El<br />

Assad, le fils du PrŽsident<br />

pressenti des annŽes durant<br />

comme le successeur, Hafez<br />

El Assad a mis au devant de<br />

la sc ne son deuxi me enfant<br />

Bassel. Mais tout le monde<br />

sÕaccorde ˆ dire que le vide<br />

nÕa pas ŽtŽ comblŽ.<br />

Ce qui est sžr, cÕest<br />

quÕavec une Žquipe de vieux<br />

routiers, tels Abdelhalim<br />

Khaddam, vice prŽsident <strong>et</strong><br />

Farouk Al Chareh, ministre<br />

des Affaires Žtrang res ou le<br />

gŽnŽral Mustapha Tlass, ministre<br />

de la DŽfense, la direction<br />

syrienne est bien partie<br />

pour la continuitŽ.<br />

Une continuitŽ avec des<br />

ouvertures savamment dosŽes<br />

pour Žviter les rupturesÉ<br />

Aussi, le Chef de lÕƒtat<br />

fran ais re oit-il un PrŽsident<br />

syrien rŽsolument attachŽ ˆ<br />

ses principes. Intransigeant,<br />

certes, mais pr t au compromis.<br />

Un compromis de braves,<br />

aurait dit le gŽnŽral De<br />

GaulleÉ❏<br />

ment peut-on garantir la sŽcuritŽ<br />

des groupes quand le<br />

pays est soumis ˆ la loi de la<br />

jungle.<br />

Et puis de qui les journalistes<br />

algŽriens ont-ils peur?<br />

Des intŽgristes ou des militaires?<br />

Ou est-ce une menace<br />

Žtrang re?<br />

Quoi quÕil en soit, les<br />

journalistes algŽriens ont le<br />

droit de se sentir en sŽcuritŽ<br />

dans leur propre pays. Tout<br />

comme lÕensemble des citoyens<br />

algŽriens. Encore fautil<br />

quÕils agissent pour que<br />

soit mis fin ˆ une guerre qui<br />

risque de les anŽantirÉ❏ N. J.


COUVERTURE<br />

<strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> <strong>et</strong> <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong><br />

ENCORE ENSEMBLE,<br />

MALGRƒ TOUT<br />

Le microcosme mŽdiatico-politique<br />

bruit de rumeurs<br />

inspirŽes <strong>et</strong> de<br />

spŽculations savantes sur<br />

une Žventuelle dŽchirure<br />

Par Khalil HACHIMI IDRISSI<br />

entre le ministre dÕEtat ˆ lÕIntŽrieur<br />

<strong>et</strong> le Premier ministre. <strong>Abderrahmane</strong><br />

<strong>Youssoufi</strong> <strong>et</strong> <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong> seraient au<br />

bord du divorce. Mais encore. Plus<br />

rien. Sauf deux anecdotes, trois coups<br />

de menton, <strong>et</strong> un froncement de sourcils.<br />

Tout cela ne fait pas encore une<br />

affaire tellement les enjeux sont considŽrables.<br />

Il sÕagit en fait de rŽussir<br />

une alternance, qui vaut ce quÕelle<br />

vaut, mais qui constitue aujourdÕhui<br />

la seule option possible pour Žlargir<br />

le champ politique marocain, ancrer<br />

la r gle du jeu dŽmocratique <strong>et</strong> j<strong>et</strong>er<br />

les bases dÕun changement plŽbiscitŽ<br />

par les citoyens.<br />

Ë partir de lˆ, la question qui sÕimpose<br />

est de savoir si le programme<br />

du gouvernement tel quÕil est consignŽ<br />

dans la Loi de finances, ou les<br />

actions les plus achevŽes de ministres<br />

en poste se sont trouvŽs contrariŽs<br />

par une hŽgŽmonie quelconque Žmanant<br />

du minist re dÕƒtat ˆ lÕIntŽrieur.<br />

DÕun fait avŽrŽ de c<strong>et</strong>te nature peut<br />

effectivement jaillir une crise gouvernementale<br />

grave. Celle-ci ne pourra<br />

pas tre classŽe au titre dÕun recadrage<br />

gouvernemental ou tre considŽrŽe<br />

comme le rŽglage dÕune coalition<br />

disparate. Elle touchera lÕarchitecture<br />

m me de lÕalternance actuelle<br />

construite sur un socle de ministres<br />

"indŽpendants", comme dit Mohamed<br />

El Yazghi, <strong>et</strong> une majoritŽ de centre<br />

gauche conduite par les socialistes.<br />

Nous r<strong>et</strong>omberons alors dans des<br />

considŽrations principielles qui sont<br />

forcŽment incompatibles avec la mise<br />

en Ïuvre dÕun programme de rŽforme<br />

ou dÕune politique de changement.<br />

CÕest le r<strong>et</strong>our ˆ la case dŽpart.<br />

Ampleur<br />

Or, le Souverain en crŽant les<br />

conditions de lÕalternance, cÕest-ˆdire<br />

en nommant <strong>Abderrahmane</strong><br />

<strong>Youssoufi</strong> Premier ministre, a voulu<br />

insuffler un souffle nouveau ˆ lÕaction<br />

publique <strong>et</strong> donner sa chance ˆ une<br />

nouvelle politique longtemps restŽe<br />

ˆ lÕŽtat de proj<strong>et</strong>. Ceci Žtant, S.M. Le<br />

Roi, dans la composition du nouveau<br />

gouvernement, a veillŽ ˆ ce que des<br />

dŽpartements dits de souverain<strong>et</strong>Ž ne<br />

rentrent, immŽdiatement, dans le<br />

champ de lÕexpŽrimentation m me<br />

si celle-ci est dŽmocratique. Il nÕy a<br />

quÕˆ voir les difficultŽs quÕont actuellement<br />

de nombreux ministres ˆ<br />

sÕacquitter de leurs t‰ches.<br />

Mais le plus remarquable, est que<br />

dans la foulŽe de ce changement,<br />

lÕimage dÕun Premier ministre respectŽ,<br />

dŽcidŽ, parfois craint par ses<br />

ministres <strong>et</strong> bŽnŽficiant dÕune autoritŽ<br />

certaine est apparue. Fait inŽdit<br />

dans son ampleur <strong>et</strong> dans sa nature<br />

provenant de lÕŽcoute rŽguli re <strong>et</strong> de<br />

la bienveillance permanente dont jouit<br />

Aberrahmane <strong>Youssoufi</strong> de la part<br />

du Souverain. Cela conf re naturellement<br />

un poids important <strong>et</strong> indiscutable<br />

aux actes <strong>et</strong> aux gestes du<br />

Premier ministre dans sa fonction rŽnovŽe.<br />

Dans un tel cadre clairement dŽterminŽ,<br />

comment peut-on insŽrer un<br />

supposŽ conflit entre <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong> <strong>et</strong><br />

<strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong>? De quelle<br />

logique politique peut-on se prŽvaloir<br />

pour opposer les deux hommes<br />

ou les deux fonctions? Quel type de<br />

patriotisme peut-on invoquer pour<br />

crŽer en ces temps de dŽfis majeurs<br />

un antagonisme entre le Premier ministre<br />

<strong>et</strong> le ministre dÕEtat ˆ lÕIntŽrieur<br />

sachant quÕils Ïuvrent ensemble dans<br />

le m me gouvernement, dans lÕintŽr<br />

t dÕun m me pays <strong>et</strong> au service du<br />

m me Roi? Ces questions dans leur<br />

simple formulation annulent les calculs<br />

politiciens les plus ŽlaborŽs <strong>et</strong><br />

rendent futiles les supputations les<br />

plus inspirŽes.<br />

Gouvernance<br />

<strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>, pendant des annŽes,<br />

devant le manque dÕefficience gouvernementale<br />

<strong>et</strong> conformŽment aux<br />

directives royales a ŽtŽ invitŽ ˆ gŽrer<br />

des dossiers multiples <strong>et</strong> a eu, en<br />

consŽquence, le pouvoir qui dŽcoulait<br />

de ses actions, par ailleurs souvent<br />

couronnŽes de succ s. De fait, c<strong>et</strong>te<br />

prŽŽminence de <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong> faisait<br />

de lui un super ministre aux attributions<br />

multiples. LÕav nement de lÕalternance<br />

-un long processus auquel il<br />

a dÕailleurs largement participŽÐ allait<br />

naturellement reprofiler son action<br />

dans le cadre dÕune nouvelle action<br />

gouvernementale. Personne ne<br />

devrait en disconvenir. Y compris<br />

<strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>.<br />

<strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> est, lui,<br />

dans une autre situation. Soutenu vigoureusement<br />

par S.M. Le Roi, il<br />

monte en puissance au fur <strong>et</strong> ˆ mesure<br />

quÕil dŽcouvre lÕŽtendue de son pouvoir<br />

constitutionnel. DÕune logique<br />

dÕopposition constructive Ð puisquÕelle<br />

a conduit ˆ lÕalternance- il<br />

est en train de basculer lentement<br />

mais sžrement dans une logique de<br />

¥ <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong> <strong>et</strong> <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong>.<br />

bonne gouvernance malgrŽ le caract<br />

re impŽrieux des impatiences <strong>et</strong> des<br />

attentes. Dans ce contexte, un ministre<br />

de lÕIntŽrieur connaissant ses<br />

dossiers <strong>et</strong> ma”trisant son appareil,<br />

ne peut reprŽsenter, en bonne intelligence,<br />

quÕun gage de rŽussite de lÕexpŽrience<br />

nouvelle en cours. Chacun<br />

connaissant son domaine de compŽtence<br />

<strong>et</strong> ses attributions, son devoir <strong>et</strong><br />

ses responsabilitŽs, il ne peut y avoir<br />

de place aux susceptibilitŽs ni aux<br />

conflits stŽriles.<br />

" Ë lÕheure quÕil est, il nÕy a aucun<br />

probl me avec <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>.<br />

Parfois, il y a des questions de susceptibilitŽ,<br />

mais, en fait il nÕy a rien<br />

de rŽdhibitoire. Tout cela est dŽpassable.<br />

" Est-ce lˆ, la courtoisie, tr s politique,<br />

dÕun ministre socialiste en<br />

vue ou une nouvelle langue de bois<br />

finement ciselŽe. Ni lÕun, ni lÕautre.<br />

Il sÕagit dÕune apprŽciation partagŽe<br />

par la plupart des ministres du gouvernement<br />

actuel.<br />

Sensibilisation<br />

LÕaffaire Yazghi-<strong>Basri</strong> nÕa pas eu<br />

lieu. En ministres responsables, leur<br />

diffŽrend formel sur la tutelle des<br />

Agences urbaines du royaume, notamment<br />

celle de Casablanca, sera<br />

rŽglŽ par la loi. Ce nÕest pas une affaire<br />

interpersonnelle, il sÕagit de la<br />

normalisation dÕune situation administrative<br />

rŽelle <strong>et</strong> complexe par de<br />

nouvelles dispositions rŽglementaires<br />

ou lŽgislatives.<br />

M me dŽmarche pour le changement<br />

des directeurs des mŽdias publics.<br />

Le dossier est sur le bureau du<br />

Premier ministre. Il rel ve de sa responsabilitŽ<br />

<strong>et</strong> devrait tre soumis ˆ<br />

9<br />

un arbitrage royal pour valider les<br />

choix <strong>et</strong> la nouvelle stratŽgie ˆ adopter.<br />

CÕest effectivement une question<br />

qui nŽcessite une concertation substantielle.<br />

LÕalternance ne peut Žchouer sur<br />

le sort qui peut tre rŽservŽ ˆ un commis<br />

de lÕƒtat comme Mohamed<br />

Tricha, ou ˆ la limite <strong>et</strong> dans une tr s<br />

moindre mesure, comme Mohamed<br />

Issari. Ils sÕexŽcuteront car personne<br />

nÕest disposŽ ˆ entreprendre une<br />

guerre pour dŽfendre leur personne Ð<br />

il ne sÕagit pas de cela - ou encore<br />

moins leur bilan qui est plus que discutable.<br />

Que le Premier ministre dŽcide de<br />

rencontrer en sŽminaire, probablement<br />

le 29 juill<strong>et</strong> 1998, les Walis <strong>et</strong><br />

les gouverneurs du Royaume cela rel<br />

ve dÕune dŽmarche ordinaire prise<br />

de concert avec le ministre dÕƒtat<br />

pour donner un prolongement territorial<br />

ˆ la politique du gouvernement.<br />

Une forme de sensibilisation aux principes<br />

<strong>et</strong> ˆ lÕaction du nouvel exŽcutif<br />

dont les agents dÕautoritŽ sont chargŽs<br />

dÕappliquer les dŽcisions. En quoi<br />

ce geste symbolique peut-il tre attentatoire<br />

-comme dÕaucuns le prŽsente-<br />

ˆ lÕautoritŽ de <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>.<br />

Le probl me Žtant cernŽ, que reste-il<br />

de c<strong>et</strong>te supposŽe dŽchirure au<br />

somm<strong>et</strong> du gouvernement? Rien de<br />

palpable <strong>et</strong> dÕimmŽdiatement exploitable<br />

politiquement. Les probl<br />

mes sont ailleurs, notamment dans<br />

la cohŽsion de la majoritŽ gouvernementale,<br />

sa lourdeur, sa motivation<br />

inŽgale <strong>et</strong> son absence de proj<strong>et</strong> vŽritablement<br />

collectif. Ce sont-lˆ, pour<br />

lÕheure, des questions autrement plus<br />

sŽrieuses.❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />

© Ph. AFP

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