Abderrahmane Youssoufi et Driss Basri - Maroc Hebdo International
Abderrahmane Youssoufi et Driss Basri - Maroc Hebdo International
Abderrahmane Youssoufi et Driss Basri - Maroc Hebdo International
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¥ M. Ibrahimi.<br />
¥ M. Rouss<strong>et</strong>.<br />
Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 1998 - N¡ 332 - 7 me annŽe - <strong>Maroc</strong> 6 DH - France 10 FF - Canada 2,95 $ - USA 2,50 $<br />
© Ph. Hadj Hachem © D.R © D.R<br />
© Ph. Hadj Hachem<br />
MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC MAROC<br />
hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo<br />
<strong>International</strong><br />
http://www.maroc-hebdo.press.ma<br />
Crise larvée au Crédit agricole<br />
QUI VEUT LA TÊTE DE IBRAHIMI ?<br />
Le directeur gŽnŽral de la CNCA, Sa•d<br />
Ibrahimi, a ŽtŽ un brin dŽstabilisŽ par<br />
la gr ve dŽclenchŽe il y a pr s dÕun<br />
mois par la CDT. Pour les observateurs,<br />
c<strong>et</strong>te cessation de travail brutale<br />
cache certainement des soubassements<br />
politiques. LÕUSFP, par le biais de<br />
Noubir Amaoui, ˆ lÕassaut du CrŽdit<br />
agricole? (P. 7)<br />
Par Abdellah CHANKOU<br />
La politique marocaine vue par le<br />
Pr. Michel Rouss<strong>et</strong><br />
L’ALTERNANCE, MODE D’EMPLOI<br />
Professeur ŽmŽrite, prŽsident honoraire<br />
de lÕUniversitŽ de Grenoble, Michel<br />
Rouss<strong>et</strong>, en fin observateur de la vie<br />
politique marocaine, nous donne son<br />
point de vue sur lÕalternance au <strong>Maroc</strong><br />
<strong>et</strong> ses enjeux. (P. 10)<br />
Par Michel ROUSSET<br />
Aziz El Houssine, ministre de la<br />
Fonction publique<br />
LE CHANTIER IMPOSSIBLE<br />
¥ M. El Houssine.<br />
Aziz El Houssine est appelŽ ˆ relever<br />
un dŽfi colossal, ˆ savoir gŽrer un dŽpartement<br />
rŽputŽ ingŽrable. Entre<br />
lÕabsentŽisme, le sureffectif, lÕinadaptation<br />
<strong>et</strong> lÕarcha•sme, le patron des<br />
fonctionnaires nÕa que le choix de<br />
lÕembarras. (P. 18)<br />
Par Karim BENDAOUD<br />
Liberté de voyage<br />
LES AFFRES<br />
DU VISA<br />
Par Ta•eb CHADI (P. 27)<br />
Revers. Je vais vous faire - si vous le voulez bien - la dŽmonstration<br />
que le dossier Abraham Serfaty nÕest pas le premier<br />
revers politique de <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> depuis son<br />
arrivŽe ˆ la primature en mars1998. CÕest vrai ce nÕest pas<br />
un suj<strong>et</strong> dÕŽtŽ. Il nÕest pas non plus folichon. Il est plutt grave<br />
<strong>et</strong> nÕest pas ici ˆ sa place. Mais essayons quand m me.<br />
Pourquoi pas. Ces derniers temps, le pauvre Abraham mÕinspire,<br />
outre des sentiments plus que mitigŽs, une forme de pitiŽ<br />
qui ne le grandit nullement ˆ mes yeux. Je ne dois pas<br />
tre le seul. Alors commen ons la dŽmo.<br />
Un. <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> sÕest engagŽ sinc rement devant<br />
les dŽputŽs de la Nation ˆ rŽgler tous les dossiers, en suspens,<br />
relatifs aux droits de lÕHomme. Son crŽdit sur ce point<br />
est historiquement indiscutable. On peut supposer que sur ce<br />
point, le Premier ministre sait de quoi il parle <strong>et</strong> a pris, certainement,<br />
sur lui dÕen parler avec les plus hautes autoritŽs<br />
de lÕƒtat. Bien.<br />
Deux. Serfaty conna”t ces donnŽes <strong>et</strong> sÕest, dans nos colonnes,<br />
rŽjoui de la nomination de <strong>Youssoufi</strong>. En outre, Abraham<br />
nous a formellement laissŽ croire que son point de vue sur<br />
lÕaffaire du Sahara a ŽvoluŽ dans le sens dÕune forme bizarre<br />
El Guerrouj pulvŽrise le<br />
record du monde du 1500m<br />
LA RAGE DE<br />
VAINCRE<br />
Par Abdellatif MANSOUR<br />
<strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> <strong>et</strong> <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong><br />
ENCORE ENSEMBLE<br />
MALGRƒ TOUT<br />
BILLET BLEU<br />
de marocanitŽ. Un bon point, m me sÕil a continuŽ ˆ souhaiter,<br />
par obstination puŽrile, une issue rŽfŽrendaire en faveur<br />
des sŽparatistes. DÕaccord, mais cela nÕarrange pas les<br />
affaires de <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong>, ni celles Ðce qui est<br />
plus graveÐ dÕAbraham. On ne peut pas dŽfendre Serfaty<br />
contre la Nation. Une Nation quÕil veut amputer.<br />
Trois. Depuis la nomination de <strong>Youssoufi</strong>, le cas Serfaty sert<br />
ˆ une surench re politique contre le Premier ministre. Une<br />
dŽmarche infantile qui veut se situer ˆ lÕextr me gauche. Or<br />
c<strong>et</strong>te dŽmarche ne peut produire un sens politique que si<br />
Serfaty dŽclare solennellement que le Sahara est marocain.<br />
Un patriote, <strong>Youssoufi</strong> en lÕoccurrence, ne peut pas, par dŽfinition,<br />
dŽfendre un tra”tre ˆ sa patrie. CÕest clair.<br />
Quatre. Serfaty lui-m me ˆ lÕapproche de son r<strong>et</strong>our supposŽ,<br />
ou en tout cas prŽvisible, a haussŽ le ton. Style: "Je rentre ˆ<br />
mes conditions". Or, cela aussi rel ve dÕune attitude de<br />
confrontation incomprŽhensible. Soit Abraham laisse<br />
<strong>Youssoufi</strong> sÕoccuper de son cas en lÕaidant par un silence entendu.<br />
Ou il fait avaler au Premier ministre son chapeau, en<br />
LÕincompatibilitŽ<br />
supposŽe entre lÕaction<br />
du Premier ministre<br />
<strong>et</strong> celle du ministre<br />
dÕƒtat pollue le climat<br />
gouvernemental<br />
actuel. Pourtant la<br />
gestion des affaires<br />
du pays ne peut<br />
souffrir dÕaucune<br />
susceptibilitŽ.<br />
AujourdÕhui, le <strong>Maroc</strong><br />
a besoin de lÕun <strong>et</strong> de<br />
lÕautre. La cohabitation<br />
nŽcessaire est-elle<br />
possible ?<br />
le for ant ˆ se ranger de son ctŽ contre tous les <strong>Maroc</strong>ains.<br />
Cas de figure impossible ˆ imaginer.<br />
Compte tenu de ces quatre points, en quoi lÕarr t de la Cour<br />
supr me du 16 juill<strong>et</strong> 1998 dŽclarant son incompŽtence sur<br />
le dossier Serfaty est un revers politique de <strong>Abderrahmane</strong><br />
<strong>Youssoufi</strong>? En rien.<br />
CÕest plutt un Žchec personnel <strong>et</strong> politique de Serfaty. Une<br />
stratŽgie de rupture appuyŽe sur des lobbies Žtrangers pour<br />
faire plier le <strong>Maroc</strong>. Fatalement cela devait se terminer ainsi.<br />
Ë moins dÕ tre compl tement na•f, il ne sÕagit ni de procŽdures<br />
judiciaires finement ŽlaborŽes, ni de dŽbat juridique<br />
oiseux. Encore moins de droits de lÕHomme. Serfaty, lui, le<br />
sait. Il sait quÕil doit rŽpondre ˆ une seule <strong>et</strong> unique question<br />
ˆ choix unique: "Le Sahara est-il marocain comme le proclame<br />
en une union sacrŽe tous les <strong>Maroc</strong>ains?" Seul un BrŽsilien<br />
peut se tromper de rŽponse.<br />
Que reste-t-il, dŽsormais, comme voie de secours ˆ Serfaty?<br />
La Cour supr me lui en a indiquŽ une. GŽnŽreusement. Celle<br />
dÕun recours Royal. Mais cÕest peut- tre un peu tard pour<br />
Abraham.<br />
Khalil HACHIMI IDRISSI<br />
© Ph. AFP<br />
© Ph. AFP
DOCUMENT<br />
La vie politique vue par le Professeur Michel Rouss<strong>et</strong><br />
LÕALTERNANCE,<br />
MODE DÕEMPLOI<br />
Lors du Colloque organisŽ par l'Association socioculturelle<br />
de la Chaouia, la facultŽ des l<strong>et</strong>tres <strong>et</strong> des sciences<br />
humaines de Ben M'sik, l'ƒcole des hautes Žtudes en<br />
gestion, informatique <strong>et</strong> communication, Michel Rouss<strong>et</strong><br />
a exposŽ son point de vue sur la vie politique au <strong>Maroc</strong><br />
<strong>et</strong> les enjeux de lÕalternance sous le th me: "L'alternance<br />
Ce que je veux dire ici c'est<br />
d'abord un tŽmoignage, nŽcessairement<br />
subjectif, beaucoup<br />
plus que le point de vue d'un<br />
spŽcialiste de science politique. J'y<br />
suis d'autant plus enclin qu'il se trou-<br />
Par Michel ROUSSET<br />
ve parmi les participants des acteurs<br />
chevronnŽs de la vie politique <strong>et</strong> de<br />
nombreux spŽcialistes <strong>et</strong> analystes<br />
de la vie politique du pays.<br />
Pour ma part, je crois que je peux<br />
appara”tre comme tŽmoin car je suis<br />
ˆ la fois extŽrieur au thŽ‰tre politique<br />
par profession <strong>et</strong> nationalitŽ mais aussi<br />
proche du terrain par la connaissance<br />
des hommes <strong>et</strong> des ŽvŽnements,<br />
<strong>et</strong> l'ancienn<strong>et</strong>Ž de l'intŽr t que je leur<br />
porte <strong>et</strong> qui m'attache ˆ votre pays.<br />
J'ai la faiblesse (ou l'audace) de<br />
penser que c'est d'ailleurs pour cela<br />
que les organisateurs de ce colloque<br />
m'ont invitŽ ce dont je les remercie<br />
de tout cÏur.<br />
ConsŽcration<br />
Le titre <strong>et</strong> le contenu de c<strong>et</strong>te intervention<br />
m'ont ŽtŽ inspirŽs par la<br />
lecture d'un article de Monsieur<br />
Abdellatif Mansour qui relatait, il y<br />
a un peu plus d'un mois, l'Žlection de<br />
Monsieur <strong>Abderrahmane</strong> El<br />
<strong>Youssoufi</strong> comme vice-prŽsident de<br />
l'<strong>International</strong> Socialiste (<strong>Maroc</strong><br />
<strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>, n¡ 324, 23-29<br />
mai 1998, p 12). Le journaliste intitulait<br />
son article : "L'alternance consacrŽe",<br />
<strong>et</strong> il estimait que c<strong>et</strong>te Žlection<br />
Žtait doublement heureuse. D'abord,<br />
elle constitue "Une consŽcration internationale<br />
dans l'itinŽraire d'un militant<br />
socialiste", mais aussi parce<br />
qu'elle doit perm<strong>et</strong>tre au <strong>Maroc</strong> de<br />
redresser l'image que l'on a souvent<br />
du Royaume, celle "d'une entitŽ politique<br />
dŽmocratiquement inachevŽe".<br />
Il est en eff<strong>et</strong> certain que pour<br />
beaucoup d'observateurs tant nationaux<br />
qu'Žtrangers, la vie politique<br />
marocaine semblait, une fois pour<br />
toute, rŽglŽe sur un mode binaire:<br />
Noir-Blanc:<br />
-"Les partis de l'administration",<br />
majoritaires au terme d'Žlections entachŽes<br />
de fraudes dues aux manÏuvres<br />
du minist re de l'IntŽrieur<br />
soutenaient un gouvernement sans<br />
lŽgitimitŽ <strong>et</strong> donc incapables de gŽrer<br />
les affaires publiques dans l'intŽr<br />
t de tous les <strong>Maroc</strong>ains.<br />
- "Les partis du bloc dŽmocratique",<br />
la Koutla, injustement ŽcartŽs<br />
du pouvoir par la fraude Žlectorale<br />
bien que majoritaires dans le pays,<br />
sont seuls en mesure de conduire une<br />
politique conforme aux vÏux de la<br />
majoritŽ des <strong>Maroc</strong>ains <strong>et</strong> de nature<br />
ˆ perm<strong>et</strong>tre le dŽveloppement du<br />
pays.<br />
- C'est c<strong>et</strong>te image en noir <strong>et</strong> blanc,<br />
inlassablement reproduite ˆ l'intŽrieur<br />
du pays qui, pendant au moins<br />
trois dŽcennies, a ŽtŽ proj<strong>et</strong>Že ˆ l'extŽrieur<br />
<strong>et</strong> diffusŽe dans les milieux<br />
internationaux qui souvent n'ont pas<br />
de raison particuli re d'apprŽcier <strong>et</strong><br />
surtout de conna”tre le <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> l'ont<br />
donc re ue telle quelle.<br />
Ouverture<br />
Ainsi s'explique "un dramatique<br />
dŽficit d'image ˆ l'extŽrieur"<br />
qu'Žvoque le journaliste A. Mansour,<br />
dŽficit qu'il n'a pas ŽtŽ possible de<br />
surmonter malgrŽ l'Žnergie <strong>et</strong> l'argent<br />
<strong>et</strong> l'image du <strong>Maroc</strong>: Aspects internes <strong>et</strong> internationaux".<br />
Professeur ŽmŽrite, prŽsident honoraire de<br />
l'UniversitŽ des Sciences sociales de Grenoble, Michel<br />
Rouss<strong>et</strong> est aussi un observateur de la vie politique <strong>et</strong><br />
du fonctionnement des institutions politiques marocaines<br />
depuis plus de trente cinq ans.<br />
¥ S.M le Roi Hassan II recevrant le Premier ministre <strong>Abderrahmane</strong> El <strong>Youssoufi</strong>.<br />
dŽpensŽs. Et d'ajouter: "Il fallait que<br />
a change concr tement <strong>et</strong> politiquement,<br />
ˆ l'intŽrieur, c'est fait".<br />
Certes, c<strong>et</strong>te alternance ne s'est<br />
pas produite selon le schŽma que certains<br />
avaient imaginŽ <strong>et</strong> espŽrŽ, mais<br />
elle existe tout de m me <strong>et</strong> elle a dŽjˆ<br />
rŽussi ˆ modifier profondŽment<br />
c<strong>et</strong>te image que leur miroir renvoie<br />
aux <strong>Maroc</strong>ains, ˆ l'intŽrieur du<br />
Royaume.<br />
Aspects internes<br />
C'est le premier point que je veux<br />
aborder <strong>et</strong> qui me conduira ˆ dire<br />
que, logiquement, c<strong>et</strong>te modification<br />
de la reprŽsentation que les<br />
<strong>Maroc</strong>ains se font d'eux m mes, de<br />
leurs acteurs <strong>et</strong> de leur vie politique,<br />
devraient avoir une influence bŽnŽfique<br />
pour l'image du <strong>Maroc</strong> sur la<br />
sc ne internationale .<br />
C<strong>et</strong>te amŽlioration devrait contribuer<br />
ˆ une meilleure comprŽhension<br />
des positions marocaines ˆ l'Žgard<br />
des grands probl mes que le<br />
Royaume doit rŽsoudre <strong>et</strong> pour lesquels<br />
il a besoin d'un accueil favorable<br />
de la part de ses partenaires extŽrieurs,<br />
ƒtats, organisations rŽgionales<br />
ou internationales, voire organisations<br />
non gouvernementales. Tout<br />
le monde sait que l'alternance a ŽtŽ<br />
©DR<br />
10<br />
voulue par Sa MajestŽ Hassan II.<br />
Mais cela ne doit pas masquer le fait<br />
que tous les acteurs de la vie politique<br />
ont acceptŽ d'entrer dans un<br />
processus qui impliquait nŽcessairement<br />
que chacun renonce aux exigences<br />
a priori <strong>et</strong> accepte de m<strong>et</strong>tre<br />
entre parenth se une partie de ses positions<br />
de fa on ˆ aboutir ˆ un accord<br />
sur la mŽthode ˆ suivre pour y<br />
parvenir.<br />
Consensus<br />
Il ne s'agissait pas en eff<strong>et</strong> de se<br />
renier <strong>et</strong> de renoncer ˆ son identitŽ,<br />
il s'agissait simplement <strong>et</strong> logiquement<br />
pour chacun des protagonistes<br />
d'adopter une attitude <strong>et</strong> une r gle de<br />
conduite qui perm<strong>et</strong>tent d'aboutir au<br />
rŽsultat recherchŽ <strong>et</strong> non pas d'en<br />
comprom<strong>et</strong>tre la rŽalisation.<br />
C'est c<strong>et</strong>te dŽmarche consensuelle,<br />
voulue par le Chef de l'ƒtat qui a<br />
ŽtŽ adoptŽe <strong>et</strong> qui a permis ˆ l'alternance<br />
de se rŽaliser. Et ici je dois dire<br />
que j'ai ŽtŽ frappŽ par la co•ncidence<br />
de la conjoncture politique au<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> de la dŽmarche qui a ŽtŽ<br />
suivie avec les conditions de l'alternance<br />
qu'Žnonce un spŽcialiste de<br />
science politique dans un p<strong>et</strong>it ouvrage<br />
qu'il lui a consacrŽ il y a dix ans<br />
sous le titre de "l'alternance au pouvoir"<br />
par J.L Quermonne, (que saisje<br />
?, n¡ 2459, 1988, p 15). Ce sont ces<br />
conditions auxquelles ont souscrit<br />
les partenaires politiques qui ont permis<br />
"c<strong>et</strong>te nouvelle <strong>et</strong> heureuse<br />
conjoncture nationale" pour reprendre<br />
la formule du journaliste de <strong>Maroc</strong><br />
<strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>.<br />
Jean Louis Quermonne, l'auteur<br />
du "Que sais-je?" prŽcitŽ, estimait<br />
que la rŽalisation de l'alternance supposait<br />
que soient satisfaites un certain<br />
nombre de conditions relatives au<br />
consensus politique: Celles-ci sont<br />
au nombre de trois:<br />
La premi re, tout ˆ fait fondamentale,<br />
c'est le respect de la r gle dŽmocratique<br />
qui implique que, battue<br />
aux Žlections, la majoritŽ au pouvoir<br />
se r<strong>et</strong>ire.<br />
La deuxi me est relative ˆ l'accord<br />
sur les institutions <strong>et</strong> la troisi -<br />
me porte sur l'exercice du pouvoir:<br />
Celui ci doit respecter la continuitŽ<br />
de l'ƒtat: l'exercice du pouvoir doit<br />
tre limitŽ de fa on ˆ respecter c<strong>et</strong>te<br />
continuitŽ de l'ƒtat en mati re de politique<br />
Žtrang re mais aussi, bien que<br />
dans une moindre mesure, dans le<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
DOCUMENT<br />
domaine de la politique intŽrieure.<br />
Il semble sans aucun doute que<br />
l'alternance marocaine est tout ˆ fait<br />
conforme ˆ ce schŽma.<br />
La conviction dŽmocratique de<br />
tous les acteurs est aujourd'hui incontestable,<br />
comme leur attachement<br />
indŽfectible aux institutions, encore<br />
fallait-il le faire appara”tre solennellement<br />
<strong>et</strong> c'est ce ˆ quoi se sont employŽs<br />
les responsables politiques<br />
suivant les directives royales <strong>et</strong> sous<br />
la direction du ministre d'ƒtat, ministre<br />
de l'IntŽrieur, <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>.<br />
Personne ne s'Žtonnera que je lui rende<br />
hommage pour des raisons objectives:<br />
rendu responsable de l'Žchec<br />
de la tentative de 1994-1995 (le<br />
Monde titrait sous la plume de J. de<br />
Barrain: <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong> l'homme des<br />
mauvais coups), c'est lui qui a ŽtŽ<br />
prŽsentŽ comme "Le principal artisan<br />
du consensus que Sa MajestŽ le Roi<br />
a toujours appelŽ de ses vÏux" (la Vie<br />
Economique 14 Novembre 1997, F;<br />
Najjar).<br />
Et commentant la photo reprise<br />
par toute la presse, lors de la signature<br />
le 28 fŽvrier 1997 de la charte de<br />
bonne conduite, le journaliste de<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong>, A.<br />
Mansour Žcrivait : ÇSur c<strong>et</strong>te photo<br />
inŽdite, de Mahjoubi Ahardane <strong>et</strong> Ali<br />
Yata, ˆ Aissa Ouardighi en passant<br />
par <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong>,<br />
M'Hamed Bouc<strong>et</strong>ta <strong>et</strong> Mohamed<br />
Bensa•d, il y a un prodigieux raccourci<br />
d'un demi si cle de vie politique.<br />
Au centre, un homme a raison<br />
d'avoir la satisfaction plus expansive.<br />
Le ma”tre d'Ïuvre de c<strong>et</strong>te rencontre<br />
du onzi me type: <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>,<br />
ministre d'ƒtat ˆ la grande politique<br />
intŽrieureÈ (n¡ 264, 4-14 mars 1997).<br />
Il faut toutefois insister sur le fait<br />
qu'il ne s'agit pas d'un miracle, l'alternance<br />
a ainsi ŽtŽ prŽparŽe.<br />
En premier lieu, par la rŽvision<br />
constitutionnelle de 1996 qui a donnŽ<br />
un certain nombre de satisfactions<br />
aux revendications de l'opposition,<br />
notamment en ce qui concerne la<br />
composition de la Chambre des<br />
ReprŽsentants.<br />
Eff<strong>et</strong>s positifs<br />
- D'autre part, <strong>et</strong> conformŽment ˆ<br />
la plate-forme Žlectorale, c'est sous<br />
forme consensuelle qu'ont ŽtŽ mises<br />
en place les commissions nationales<br />
<strong>et</strong> provinciales de suivi des Žlections.<br />
- Qu'ont ŽtŽ prŽparŽs les textes relatifs<br />
au code Žlectoral (loi 9-97), au<br />
dŽcoupage des circonscriptions Žlectorales<br />
(dŽcr<strong>et</strong> du 24 septembre<br />
1997).<br />
Qu'ont ŽtŽ ŽlaborŽs les proj<strong>et</strong>s de<br />
textes relatifs aux nouvelles rŽgions:<br />
charte rŽgionale <strong>et</strong> carte rŽgionale<br />
(Loi 47-9 relative ˆ la rŽgion, dŽcr<strong>et</strong><br />
du 17 aožt 1997).<br />
Sans doute, le dŽroulement des<br />
Žlections a ŽtŽ marquŽ par un certain<br />
nombre d'incidents <strong>et</strong> par des rŽcriminations<br />
qui ont pu donner ˆ penser<br />
que le code de bonne conduite<br />
n'Žtait pas toujours <strong>et</strong> partout intŽgralement<br />
respectŽ.<br />
Mais ces incidents ont ŽtŽ dŽmesurŽment<br />
grossis <strong>et</strong> amplifiŽs de tou-<br />
¥ <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong><br />
te part comme si brusquement l'on<br />
avait oubliŽ les bonnes rŽsolutions,<br />
celles d'avant les Žlections.<br />
La r gle du jeu Žtant posŽe, il faut<br />
la respecter, y compris dans les rŽsultats<br />
auxquels elle conduit; cela n'a<br />
pas toujours ŽtŽ le cas, mais aujourd'hui<br />
que "la poussi re Žlectorale"<br />
est r<strong>et</strong>ombŽe, il appara”t clairement<br />
que le rŽsultat recherchŽ a ŽtŽ atteint.<br />
En eff<strong>et</strong>, un nouveau gouvernement<br />
est ˆ l'Ïuvre sous la direction<br />
d'une figure emblŽmatique de l'opposition<br />
<strong>et</strong> ce gouvernement entend<br />
bien mener une politique conforme<br />
au programme que les principaux<br />
partis de la nouvelle majoritŽ ont dŽfendu<br />
devant leurs Žlecteurs mais en<br />
respectant, comme le lui a demandŽ<br />
Sa MajestŽ le Roi, la continuitŽ de<br />
l'ƒtat.<br />
Celle-ci concerne un certain<br />
nombre de points forts de la politique<br />
conduite par les anciens gouvernements<br />
tant dans le domaine de la politique<br />
intŽrieure que dans celui de<br />
la politique internationale: la politique<br />
suivie jusqu'alors sur le probl<br />
me du Sahara, les rŽformes Žconomiques<br />
engagŽes avec l'aide des<br />
institutions financi res internationales<br />
<strong>et</strong> notamment avec l'Europe,<br />
les rŽformes dans le domaine de la<br />
justice ou du syst me ŽducatifÉ<br />
Tout ceci ne doit pas masquer que<br />
viennent d'accŽder aux rŽalitŽs du<br />
pouvoir des responsables politiques<br />
qui en Žtaient ŽcartŽs <strong>et</strong> qui<br />
pratiquaient pour certains "la culture<br />
du refus" (Zakia Daoud <strong>et</strong> Brahim<br />
Ouchelh: le <strong>Maroc</strong> pr t pour l'alter-<br />
nance, Le Monde Diplomatique, juin<br />
1997) tandis que d'autres ont renoncŽ<br />
au dŽnigrement systŽmatique au<br />
profit de jugements plus mesurŽs,<br />
sur la situation du pays; je citerai ˆ<br />
c<strong>et</strong> Žgard les propos tout ˆ fait significatifs<br />
du minist re de l'ƒconomie <strong>et</strong><br />
des Finances dŽclarant rŽcemment<br />
que le <strong>Maroc</strong> "a rŽussi ˆ amŽliorer<br />
son environnement Žconomique" <strong>et</strong><br />
que le nouveau climat <strong>et</strong> les lois promulguŽes<br />
ont eu un eff<strong>et</strong> incitatif sur<br />
les investissements qui, en 1997 ont<br />
connu une rŽelle progression par rapport<br />
ˆ 1996. Il est clair que ceci rŽsulte<br />
d'une politique conduite par<br />
l'ancienne majoritŽ dont dŽsormais,<br />
il n'appara”t plus possible de dire<br />
qu'elle a laissŽ derri re elle un pays<br />
sinistrŽ (29 mai 1998 le Matin du<br />
Sahara).<br />
CohŽsion<br />
Or ceci est fondamental, aucun<br />
pays ne peut en eff<strong>et</strong> fonctionner <strong>et</strong><br />
se dŽvelopper si une fraction significative<br />
de son Žlectorat se trouve<br />
ŽcartŽe des responsabilitŽs politiques.<br />
Le fait que lÕopposition ait aujourdÕhui<br />
accŽdŽ au pouvoir m<strong>et</strong> un<br />
terme ˆ c<strong>et</strong>te anomalie <strong>et</strong> rŽtablit une<br />
cohŽsion socio-politique indispensable.<br />
Et cÕest ainsi, semble-t-il, que les<br />
<strong>Maroc</strong>ains, en tout cas la majoritŽ<br />
dÕentre eux, peuvent se percevoir,<br />
leur miroir est en mesure dŽsormais<br />
de leur renvoyer une image de la sociŽtŽ<br />
politique plus souriante dÕauparavant.<br />
Tout nÕest certes pas rŽsolu,<br />
car il y a de nombreux probl mes<br />
©Ph. Haj Hachem<br />
11<br />
ˆ rŽsoudre <strong>et</strong> aussi parce que lÕon<br />
nÕabandonne pas facilement des comportements<br />
invŽtŽrŽs, surtout si la<br />
rŽalitŽ nÕest pas conforme ˆ lÕidŽe<br />
que lÕon sÕen Žtait fait, cÕest ce qui<br />
peut expliquer c<strong>et</strong> extraordinaire acc<br />
s de mauvaise humeur qui a<br />
conduit certains responsables, <strong>et</strong> cela<br />
en dŽpit du pacte de bonne conduite<br />
Žlectorale, ˆ demander lÕannulation<br />
des Žlections (M. Bouc<strong>et</strong>ta) ou<br />
ˆ affirmer: "on nous a volŽ une<br />
soixantaine de si ges de dŽputŽs"<br />
(Med Guessous) affirmations naturellement<br />
reprises par Le Monde (18<br />
novembre 1997), <strong>et</strong> de nature, cÕest<br />
lÕŽvidence, ˆ j<strong>et</strong>er sur les perspectives<br />
de lÕalternance la suspicion.<br />
Redressement<br />
Mais il reste que lÕalternance est<br />
lˆ, <strong>et</strong> quÕelle peut aussi, sur le plan international,<br />
perm<strong>et</strong>tre le redressement<br />
de lÕimage du <strong>Maroc</strong> dans les<br />
milieux internationaux.<br />
Ayant r<strong>et</strong>rouvŽ le chemin de la<br />
confiance en lui m me, le <strong>Maroc</strong> peut<br />
tre ˆ plus forte raison, assurŽ de donner<br />
confiance ˆ ses partenaires extŽrieurs,<br />
<strong>et</strong> cÕest lˆ le deuxi me aspect<br />
positif de lÕalternance.<br />
QuÕon le veuille ou non, il existe<br />
aujourdÕhui une opinion publique internationale,<br />
aucun gouvernement,<br />
aucun responsable politique ne peut<br />
ni lÕignorer ni sÕen dŽsintŽresser.<br />
Ë c<strong>et</strong> Žgard, il faut bien reconna”tre<br />
que la dŽgradation de lÕimage<br />
du <strong>Maroc</strong> ˆ lÕextŽrieur a atteint ces<br />
derni res annŽes un degrŽ tr s inquiŽtant<br />
dans certains milieux influents,<br />
<strong>et</strong> cÕest ˆ tort que certains<br />
responsables ont feint dÕen ignorer<br />
lÕexistence ou dÕen minimiser lÕimportance.<br />
Il demeure que c<strong>et</strong>te dŽgradation<br />
trouve souvent sa source dans la diffusion<br />
de faits <strong>et</strong> dÕinformations dont<br />
la rŽalitŽ Žtait douteuse <strong>et</strong> dont la<br />
prŽsentation Žtait souvent tendancieuse.<br />
Je dois avouer que jÕai ŽtŽ souvent<br />
choquŽ de constater que la presse<br />
Žtrang re <strong>et</strong> spŽcialement franaise,<br />
sÕalimentait de fa on quasiment<br />
exclusive aux organes de presse<br />
de lÕopposition, ou aupr s de responsables<br />
politiques de lÕopposition,<br />
sans prendre dÕailleurs aucune peine<br />
pour tenter dÕŽquilibrer lÕinformation<br />
recueillie de c<strong>et</strong>te fa on par le recours<br />
ˆ dÕautres sources.<br />
CÕest ainsi que gr‰ce ˆ ce que jÕappellerai<br />
le dŽnigrement systŽmatique,<br />
le travestissement des faits ou lÕoccultation<br />
de ceux-ci d s lors quÕils<br />
pouvaient para”tre favorables au pouvoir,<br />
la relation partielle ou partiale<br />
des Žv nements, sÕest peu ˆ peu accrŽditŽe<br />
lÕimage dÕun <strong>Maroc</strong> que lÕon<br />
pouvait ranger dans la catŽgorie des<br />
pays tyranniques dominŽs par des<br />
partis uniques ne disposant que dÕune<br />
presse officielle, tels Cuba ou les exdŽmocraties<br />
populaires. CÕest Nadir<br />
Yata lui m me qui lÕŽcrivait.<br />
Il suffit pour avoir une idŽe des<br />
consŽquences de c<strong>et</strong>te dŽgradation<br />
de rappeler le vote de dŽfiance de<br />
lÕAssemblŽe de Strasbourg en Janvier<br />
1992 ˆ lÕŽgard du <strong>Maroc</strong> assimilŽ<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
DOCUMENT<br />
aux ƒtats ˆ parti unique <strong>et</strong> ˆ rŽgime<br />
policier, tels la Syrie ou lÕIrak, qui<br />
refusait dÕapprouver les propositions<br />
financi res de la Commission <strong>et</strong> du<br />
conseil des ministres sous la pression<br />
du Lobby anti-marocain animŽ<br />
par les socialistes notamment par le<br />
dŽputŽ J.P. COT.<br />
LÕalternance devrait perm<strong>et</strong>tre<br />
dÕinverser la tendance, mais pour y<br />
parvenir, il est nŽcessaire de prŽsenter<br />
un tableau plus ŽquilibrŽ de ce<br />
qui a ŽtŽ rŽalisŽ.<br />
Cela ne doit naturellement pas<br />
conduire ˆ occulter les aspects nŽgatifs<br />
du passŽ, notamment en ce qui<br />
concerne les droits de lÕHomme, les<br />
inŽgalitŽs ou la corruption.<br />
CÕest dÕailleurs la condition pour<br />
que puissent tre valorisŽs les acquis<br />
de c<strong>et</strong>te pŽriode quÕil nÕest pas acceptable<br />
de prŽsenter, m me ˆ des<br />
fins Žlectorales, comme quarante annŽes<br />
catastrophiques.<br />
Effervescence<br />
CÕest pour ma part ce que jÕavais<br />
essayŽ de faire notamment dans une<br />
libre opinion adressŽe au journal Le<br />
Monde, il y a une dizaine dÕannŽe en<br />
parall le ˆ un papier du m me type<br />
consacrŽ ˆ lÕAlgŽrie, je lÕavais intitulŽ:<br />
"Justice pour le <strong>Maroc</strong>". En r<strong>et</strong>our,<br />
il mÕa ŽtŽ courtoisement indiquŽ<br />
par M. De Barrin, que lÕabondance<br />
de lÕactualitŽ rendait impossible la<br />
publication de mon papier. Pour Le<br />
Monde il ne pouvait tre question de<br />
rendre justice au <strong>Maroc</strong>, parce que ce<br />
papier allait ˆ lÕencontre de la politique<br />
du journal <strong>et</strong> de lÕimage que<br />
celui-ci diffusait du Royaume ˆ par-<br />
¥ Mohamed Guessous.<br />
tir des sources que jÕai indiquŽes.<br />
On peut aujourdÕhui espŽrer que<br />
c<strong>et</strong>te Žpoque est rŽvolue, mais ce<br />
nÕest pas absolument certain, on est<br />
encore dans une pŽriode dÕexpectative.<br />
Sans doute, lÕalternance a-t-elle<br />
ŽtŽ saluŽe unanimement comme un<br />
tournant dŽcisif dans la vie politique<br />
marocaine par les dirigeants politiques<br />
de lÕUnion EuropŽenne, au<br />
moins ceux qui se sont exprimŽs publiquement.<br />
Le PrŽsident Chirac nÕa<br />
pas cachŽ sa satisfaction <strong>et</strong> il lÕa redit<br />
publiquement le 28 mai dernier,<br />
lors de la remise des insignes de<br />
Grand Croix de la LŽgion dÕHonneur<br />
au doyen Vedel ˆ lÕElysŽe devant une<br />
centaine dÕinvitŽs parmi lesquels se<br />
trouvait SE. Mohamed Berrada ambassadeur<br />
reprŽsentant Sa MajestŽ<br />
le Roi <strong>et</strong> le Royaume du <strong>Maroc</strong> ˆ<br />
Paris, mais aussi Pierre Mauroy. Le<br />
Premier ministre, Lionnel Jospin lÕa<br />
dit Žgalement sans ambigu•tŽ lors du<br />
somm<strong>et</strong> franco-marocain de dŽcembre<br />
dernier ˆ Rabat.<br />
Le Premier ministre a insistŽ sur<br />
lÕexemplaritŽ pour la rŽgion du processus<br />
engagŽ <strong>et</strong> fondŽ sur le pluralisme,<br />
<strong>et</strong> ce qui me para”t tout ˆ fait<br />
significatif dÕune autre mani re de<br />
regarder la rŽalitŽ marocaine, cÕest<br />
son affirmation selon laquelle "Il ne<br />
faut pas aborder les probl mes dÕaujourdÕhui<br />
avec des lun<strong>et</strong>tes dÕhier<br />
quand la rŽalitŽ bouge." (Le Monde<br />
19/12/1997).<br />
Le journal le Monde avait confiŽ<br />
le soin de suivre le voyage du Premier<br />
ministre ˆ Olivier Biffaud qui signait<br />
lÕarticle sous le titre: "M. Jospin salue<br />
lÕapprofondissement de la dŽmocratie<br />
au <strong>Maroc</strong>".<br />
Mais la veille, (le Monde du 18<br />
DŽcembre 1997), cÕest le journaliste<br />
J.P. TUQUOI qui semble avoir<br />
chaussŽ les bottes de J. De Barrin,<br />
qui avait ŽtŽ chargŽ de m<strong>et</strong>tre le bŽ-<br />
mol nŽcessaire aux propos du lendemain<br />
en insistant sur le passŽ <strong>et</strong><br />
tous les arguments qui lui paraissaient<br />
de nature ˆ faire douter de la<br />
rŽalitŽ du changement.<br />
Et cÕest la m me attitude quÕadopte<br />
Le Monde diplomatique dans lÕar-<br />
©Ph. Elotmani<br />
¥ MÕhammed Bouc<strong>et</strong>ta.<br />
ticle dŽjˆ citŽ due ˆ la plume de Zakia<br />
Daoud <strong>et</strong> Brahim Ouchelh (juin<br />
1997) Žcrit, il est vrai il y a un an.<br />
CÕest dire quÕil y a ce que lÕon<br />
peut appeler une inertie de lÕopinion<br />
quÕil est difficile de faire Žvoluer lorsquÕelle<br />
a ŽtŽ fixŽe dans un certain<br />
sens comme cÕest le cas pour le<br />
<strong>Maroc</strong>.<br />
Vertus de lÕalternance<br />
LÕentreprise nÕest pas impossible<br />
<strong>et</strong> elle bŽnŽficie, gr‰ce ˆ lÕalternance,<br />
dÕune base de dŽpart favorable<br />
surtout si avec luciditŽ, sans occulter<br />
quoi que ce soit, la communication<br />
des responsables politiques, relayŽe<br />
par les mŽdias, sÕeffectue sur<br />
le plan intŽrieur dÕabord <strong>et</strong> par voie<br />
de consŽquence sur le plan international,<br />
sans complexe mais aussi sans<br />
faiblesse. Il ne sÕagit donc pas dÕemp<br />
cher la diffusion de lÕinformation<br />
ni lÕexpression des opinions quelles<br />
quÕelles soient.<br />
Il sÕagit tout simplement que, tr s<br />
dŽmocratiquement, chacun exerce<br />
ses responsabilitŽs dans le respect<br />
mutuel des acteurs de la vie politique<br />
<strong>et</strong> dans le respect des faits.<br />
LÕalternance peut y aider <strong>et</strong> cela<br />
ne peut quÕ tre bŽnŽfique pour le<br />
Royaume, que ce soit dans la vie<br />
quotidienne des 29 millions de<br />
<strong>Maroc</strong>ains qui conserveront ou r<strong>et</strong>rouveront<br />
le gožt de la chose publique,<br />
mais ce sera Žgalement tr s<br />
favorable pour les relations du <strong>Maroc</strong><br />
avec les autres pays du Maghreb dont<br />
on veut espŽrer quÕils reprendront ou<br />
suivront le m me chemin.<br />
Enfin, dans les relations avec<br />
lÕEurope <strong>et</strong> les autres partenaires du<br />
dialogue euro-mŽditerranŽen, le rle<br />
du <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> sa place gŽopolitique<br />
ne peuvent quÕen tre confortŽes.<br />
12<br />
Et pour conclure, je ne peux<br />
mieux faire que de citer Sa MajestŽ<br />
le Roi, lors dÕune interview ˆ Figaro<br />
Magazine (22/2/1992. p 47-49): le<br />
journaliste lui posait la question de savoir<br />
quelles Žtaient les causes de la<br />
dŽgradation des relations marocofran<br />
aises.<br />
La rŽponse a ŽtŽ la suivante: ÇLa<br />
malveillance, lÕignorance <strong>et</strong> lÕirresponsabilitŽ<br />
de ceux qui ont voulu en<br />
vain caricaturer lÕimage de mon<br />
pays. Mais la rŽalitŽ des faits est lˆ<br />
pour leur administrer la dŽmonstration<br />
dÕune sociŽtŽ marocaine qui<br />
nÕest pas idŽale, mais dont chacun<br />
peut mesurer les acquis. Ë nous simplement<br />
de nous mobiliser pour le<br />
faire savoirÈ.<br />
Lourde t‰che<br />
Avant lÕheure, Jean Lacouture le<br />
reconnaissait qui dŽclarait ˆ Jeune<br />
Afrique (n¡ 1776, 25 janvier 1995,<br />
p.29): ÇAu <strong>Maroc</strong>, monarchie puissante,<br />
le pluralisme est dŽsormais<br />
une rŽalitŽ. On le doit ˆ lÕintelligence<br />
politique du Monarque, mais aussi<br />
ˆ des hommes tels quÕAbderrahim<br />
Bouabid, <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong><br />
<strong>et</strong>cÉÈ. Et il ajoutait quÕil avait ŽtŽ<br />
"ŽpoustouflŽ" par ce quÕil avait vu.<br />
Faire voir <strong>et</strong> faire savoir voilˆ donc<br />
lÕessentiel. Mais la t‰che sera rude<br />
car selon le dicton, les idŽes, m me<br />
fausses, ont la vie dure <strong>et</strong> Çil nÕy a pire<br />
sourd (ou aveugle) que celui qui<br />
ne veut pas entendre (ou voir) la rŽalitŽÈ.<br />
Nul doute en tout cas que lÕalternance<br />
soit un puissant atout pour<br />
ceux qui, de bonne foi, souhaitent<br />
jouer la carte du <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong>, ce faisant,<br />
restaurer son image de fa on ˆ<br />
ce que celle-ci corresponde enfin ˆ<br />
ce quÕil est.❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
©Ph. Elotmani
BUDGET<br />
Loi de finances<br />
OUALALOU RASSURE<br />
LE PATRONAT<br />
Alors que le proj<strong>et</strong> de<br />
Loi de finances<br />
1998-1999 est en discussion<br />
au Parlement,<br />
Fathallah Oualalou, le ministre<br />
de l'Economie <strong>et</strong> des<br />
Par Seddik MOUAFFAK<br />
Finances ne cesse de multiplier<br />
les rencontres avec les<br />
opŽrateurs Žconomiques,<br />
ConfŽdŽration gŽnŽrale des<br />
entreprises au <strong>Maroc</strong><br />
(CGEM) en t te.<br />
Objectif: leur expliquer les<br />
grands traits <strong>et</strong> la philosophie<br />
du premier budg<strong>et</strong> du gouvernement<br />
de l'alternance.<br />
Budg<strong>et</strong> qui doit, rappelle-t-il<br />
ˆ chaque occasion, faire face<br />
ˆ des contraintes multiples:<br />
une d<strong>et</strong>te publique de l'ordre<br />
de 107 % du PIB, une d<strong>et</strong>te<br />
extŽrieure qui se chiffre ˆ<br />
146% des exportations. Le<br />
remboursement de la d<strong>et</strong>te<br />
absorbe presque 30 % du<br />
budg<strong>et</strong>. Le budg<strong>et</strong> du fonctionnement,<br />
lui, n'engloutit<br />
pas moins de 50 %. Le budg<strong>et</strong><br />
ne peut supporter un dŽficit<br />
qui dŽpasse 3 % du PIB.<br />
Entre les exigences de la<br />
mondialisation <strong>et</strong> le dŽficit<br />
social, il reste peu de libertŽ<br />
de manÏuvre au premier argentier<br />
du Royaume.<br />
Modernisation<br />
En eff<strong>et</strong>, la mondialisation<br />
signifie, pour un pays comme<br />
le notre, une plus grande ouverture<br />
non seulement aux<br />
flux d'Žchanges extŽrieurs<br />
mais aussi aux flux d'investissements<br />
privŽs Žtrangers.<br />
ConsŽquence: le <strong>Maroc</strong> ne<br />
peut Žchapper au dŽmant lement<br />
douanier. DŽmant lement<br />
qui frappe de plein fou<strong>et</strong><br />
plusieurs pans de l'Žconomie<br />
nationale. Il se traduira surtout<br />
par une baisse drastique des<br />
rec<strong>et</strong>tes du trŽsor.<br />
La mondialisation signifie<br />
aussi la modernisation des<br />
structures <strong>et</strong> de l'organisation<br />
de l'entreprise nationale.<br />
Modernisation que l'ƒtat ne<br />
peut ignorer. Il sera amenŽ ˆ<br />
l'accompagner en crŽant<br />
d'abord un environnement juridique,<br />
administratif <strong>et</strong> fiscal<br />
favorable. Il sera amenŽ ˆ<br />
l'accompagner, ensuite, en rŽduisant<br />
ses arriŽrŽs de paiement<br />
<strong>et</strong> en n'empruntant pas<br />
trop sur le marchŽ de capitaux.<br />
Il sera amenŽ ˆ l'ac-<br />
compagner, enfin, en accordant<br />
quelques cadeaux aux<br />
entreprises. Cadeaux qui ont<br />
pour noms amnistie fiscale <strong>et</strong><br />
mise ˆ niveau comptable des<br />
bilans. L'amnistie fiscale intŽresse<br />
beaucoup le public<br />
des Chambres de commerce,<br />
d'industrie <strong>et</strong> de services<br />
(CCIS), telle que celle de<br />
Casablanca qui recevait, le 6<br />
juill<strong>et</strong> 1998, Fathallah<br />
Oualalou, ministre de l'ƒconomie<br />
<strong>et</strong> des Finances. C'est<br />
la premi re fois qu'un ministre<br />
des Finances vient ˆ la<br />
rencontre d'une CCIS avant<br />
l'adoption de la Loi de finances.<br />
Signe Žminemment<br />
politique en direction des p<strong>et</strong>ites<br />
entreprises.<br />
La mise ˆ niveau comptable<br />
des bilans fait le bonheur<br />
des grandes entreprises<br />
rŽunies au sein de la<br />
ConfŽdŽration gŽnŽrale des<br />
entreprises marocaines<br />
(CGEM). Or, ces entreprises,<br />
auxquelles Fathallah<br />
Oualalou propose de prendre<br />
les devants pour contribuer ˆ<br />
amŽliorer la croissance Žconomique<br />
<strong>et</strong> ˆ crŽer des emplois,<br />
n'ont montrŽ jusqu'ici<br />
aucun enthousiasme ˆ investir.<br />
MalgrŽ les facilitŽs <strong>et</strong> les<br />
avantages, qui leur sont accordŽs<br />
au niveau douanier <strong>et</strong><br />
fiscal, elles semblent plutt<br />
ƒTUDE<br />
¥Fathallah Oualalou.<br />
pencher vers des activitŽs plus<br />
spŽculatives que productives.<br />
Exigences<br />
M. Lucio Guerrato,<br />
l'Ambassadeur, chef de la dŽlŽgation<br />
de la Commission<br />
europŽenne n'a-t-il pas dŽclarŽ<br />
ˆ notre confr re<br />
LibŽration du lundi 13 Juill<strong>et</strong><br />
que ÇBeaucoup d'entrepreneurs<br />
essaient de faire un<br />
coup <strong>et</strong> recevoir des fonds publics.<br />
Fonds publics qui<br />
constituent gŽnŽralement une<br />
grande tentationÈ. Au lieu de<br />
passer ˆ l'action, investir <strong>et</strong>,<br />
par consŽquent, crŽer des emplois,<br />
les entrepreneurs marocains<br />
n'ont trouvŽ d'autre<br />
parade que de proposer, au<br />
cours d'une assemblŽe gŽnŽrale<br />
de la CGEM tenue le 3<br />
juill<strong>et</strong>, une charte d'Žthique.<br />
Or, c<strong>et</strong>te charte d'Žthique qui<br />
contient un certain nombre<br />
d'exigences en mati re de pratiques<br />
managŽriales, du respect<br />
des lois <strong>et</strong> de la concurrence<br />
ne vaut que par l'appli-<br />
Bull<strong>et</strong>in du Centre marocain de conjoncture n¡18 juill<strong>et</strong> 1998<br />
LÕIMPACT DE<br />
LA MISE Ë NIVEAU<br />
LÕobj<strong>et</strong> de ce numŽro<br />
spŽcial est dÕidentifier<br />
les probl mes <strong>et</strong> mesurer<br />
lÕimpact de lÕAccord<br />
dÕAssociation <strong>Maroc</strong>-UE sur<br />
lÕŽconomie marocaine. C<strong>et</strong><br />
impact sera tel que lÕƒtat doit<br />
assumer de nouvelles missions<br />
face au libre-Žchange<br />
annoncŽ ˆ lÕhorizon 2010.<br />
DÕemblŽe, le bull<strong>et</strong>in<br />
commence par Žtablir un<br />
diagnostic prŽcis de la situation<br />
o se trouve lÕindustrie<br />
marocaine aujourdÕhui.<br />
Il dŽgage alors les enjeux<br />
de c<strong>et</strong>te derni re face ˆ lÕaccord<br />
de libre-Žchange avec<br />
lÕEurope. Soit une tentative<br />
dÕŽvaluation de lÕimpact macro-Žconomique<br />
de lÕAccord<br />
dÕAssociation <strong>Maroc</strong>-Union<br />
EuropŽenne <strong>et</strong> du dŽmant -<br />
lement tarifaire dont il est<br />
porteur.<br />
Le bull<strong>et</strong>in termine avec<br />
le probl me de financement<br />
de la mise ˆ niveau en m<strong>et</strong>tant<br />
lÕaccent non seulement<br />
sur la participation financi re<br />
de lÕEurope mais aussi sur<br />
le financement interne de la<br />
mise ˆ niveau.<br />
Le bull<strong>et</strong>in n¡18 du CMC<br />
va essayer de rŽpondre ˆ 10<br />
questions majeures.<br />
1- La dŽmant lement ta-<br />
rifaire va provoquer un changement<br />
dans la structure de<br />
protection ˆ lÕhorizon 2010.<br />
2- LÕŽvaluation macro-<br />
Žconomique de lÕimpact de<br />
lÕAccord dÕAssociation<br />
<strong>Maroc</strong>-Union EuropŽenne.<br />
3- Les eff<strong>et</strong>s de la pŽnŽtration<br />
des produits marocains<br />
sur les marchŽs europŽens.<br />
4- Les eff<strong>et</strong>s sectoriels de<br />
lÕAccord ˆ travers deux<br />
exemples : lÕindustrie pharmaceutique<br />
<strong>et</strong> lÕindustrie automobile.<br />
5- La mani re dont il faut<br />
agir sur la compŽtitivitŽ du<br />
tissu industriel.<br />
© Ph. Haj Hachem<br />
13<br />
cation que ces m mes entrepreneurs<br />
veulent bien en faire.<br />
La transparence n'est pas<br />
pour demain.<br />
Au lieu d'essayer de sŽduire<br />
le patronat en lui accordant<br />
des facilitŽs de toutes<br />
sortes, Fathallah Oualalou devait<br />
lui imposer de revoir sa<br />
copie quand ˆ la modernisation<br />
des relations sociales.<br />
Domaine o nos entreprises<br />
connaissent un dŽficit aussi<br />
important, sinon plus, que le<br />
dŽficit social.<br />
Or, ce n'est pas en pr -<br />
chant l'orthodoxie budgŽtaire<br />
que la politique sociale va<br />
faire des pas en avant. Certes,<br />
il y a le proj<strong>et</strong> de fonds social,<br />
qui doit devenir l'instrument<br />
premier <strong>et</strong> puissant de la<br />
politique sociale que veut mener<br />
le gouvernement de l'alternance.<br />
Mais ce proj<strong>et</strong> n'est<br />
pas rŽalisable dans l'immŽdiat.<br />
En attendant, le proj<strong>et</strong> de<br />
Loi de finances essaie de<br />
prendre en compte tant peu<br />
soit-il les besoins de certaines<br />
couches sociales ˆ faible revenu<br />
<strong>et</strong> des p<strong>et</strong>its producteurs<br />
ˆ travers diverses mesures:<br />
apurement des p<strong>et</strong>its contentieux<br />
fiscaux, abandon d'une<br />
partie des crŽances de la<br />
Caisse nationale de crŽdit<br />
agricole (CNCA)É<strong>et</strong>c.❏<br />
6- La mani re dont les<br />
pouvoirs publics peuvent influencer<br />
la politique industrielle.<br />
7- Quelles restructurations<br />
opŽrer au niveau des<br />
entreprises marocaines.<br />
8- Quels instruments<br />
faut-il m<strong>et</strong>tre en place pour<br />
veiller ˆ lÕaccomplissement<br />
de la mise ˆ niveau.<br />
9- La participation financi<br />
re europŽenne dans la<br />
mise ˆ niveau<br />
10- Quelles sources de financement<br />
interne faut-il<br />
mobiliser pour c<strong>et</strong>te mise ˆ<br />
niveau.❏<br />
S.M.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
EXPLOIT<br />
El Guerrouj pulvŽrise le record du monde du 1500m<br />
LA RAGE<br />
DE VAINCRE<br />
Hicham El Guerrouj, Nezha Bidouane, Hissou Salah,<br />
Nawal El Moutawakil. Ë ces athl tes hors pair, il faut<br />
adjoindre les sur-douŽs du ballon rond, les Bassir,<br />
les Hajji <strong>et</strong> autres Hadda. Tous ces sportifs de grande<br />
facture ont finalisŽ leur don pour briller dans leur<br />
domaine <strong>et</strong> faire Žtinceler l'Žtoile du pays au firmament<br />
du sport mondial. La rec<strong>et</strong>te est simple: le tra-<br />
L'Žquipe nationale de football<br />
s'est globalement bien comportŽe<br />
pendant le mondial.<br />
Hicham El Guerrouj fait mieux. Il a<br />
gagnŽ contre le plus imperturbable, le<br />
plus implacable, mais le plus objectif<br />
des adversaires: le chronom tre.<br />
Par Abdellatif MANSOUR<br />
Sur la piste mythique du colliseum<br />
de Rome, qui a vu les plus grands<br />
dieux du stade tomber des records rŽputŽs<br />
inaccessibles, l'athl te marocain<br />
a plantŽ une nouvelle barri re. 3<br />
minutes 26 secondes,00 centi me sur<br />
1500 m. L'ancienne performance de<br />
Noureddine Morceli, 3 minutes 27<br />
secondes 37centi mes, n'a pas ŽtŽ<br />
seulement battue; elle a ŽtŽ littŽralement<br />
pulvŽrisŽe. 1 seconde 37 centi<br />
mes de mieux sur ce genre de distance,<br />
c'est proprement fabuleux. On<br />
n'arr te pas la tendance irrŽsistible ˆ<br />
aller plus haut, plus fort <strong>et</strong> plus vite,<br />
ni la chasse permanente ˆ la performance.<br />
Les records sont dÕailleurs<br />
faits pour tre battus; mais il y en a<br />
qui le sont plus vite que d'autres. Celui<br />
d'El Guerrouj est bien parti pour durer.<br />
Parmi tous les sports olympiques,<br />
l'athlŽtisme est la discipline reine.<br />
C'est celle qui restitue le mieux les<br />
origines mythologiques de l'effort<br />
physique <strong>et</strong> pŽrennise la solitude de<br />
l'homme face au temps <strong>et</strong> ˆ la distance.<br />
LÕinnŽ <strong>et</strong> lÕacquis<br />
Avec le 100 m tres, le 1500 m tres<br />
est l'une des Žpreuves ved<strong>et</strong>tes, la plus<br />
prisŽe, la plus attendue, l'une des plus<br />
difficiles aussi. Les athl tes du tiersmonde<br />
n'y ont eu acc s que tr s rŽcemment.<br />
Ë l'exception de Filbert<br />
Bayi, une Žtoile filante originaire de<br />
Tanzanie, c'est Sa•d Aouita qui leur<br />
a ouvert la voie, il y a une quinzaine<br />
d'annŽes.<br />
Auparavant, les silhou<strong>et</strong>tes longilignes<br />
<strong>et</strong> inusables des hauts plateaux<br />
kenyans ou de la corne Žthiopienne<br />
de l'Afrique, tout comme les coureurs<br />
de l'Atlas marocain ou des Aur s algŽriens,<br />
naturalisŽs ou pas, Žtaient<br />
parquŽs dans les courses de fonds.<br />
Le 5000, le 10.000 <strong>et</strong> le marathon.<br />
Des distances qui n'exigeaient d'autres<br />
techniques, trop compliquŽes, disaiton,<br />
que des aptitudes physiologiques<br />
innŽes ˆ entr<strong>et</strong>enir, ˆ maintenir, pour<br />
mieux les faire valoir. Sans plus.<br />
D'ailleurs, m me Aouita n'y a pas<br />
ŽchappŽ. Il s'est d'abord distinguŽ au<br />
cross du Figaro, puis s'est "naturellement"<br />
alignŽ sur 5000 <strong>et</strong> 10.000 m,<br />
avant d'oser se prŽsenter sur la ligne<br />
de dŽpart du 1500 m. Une chasse gardŽe<br />
des Anglais, o rŽgnaient sans<br />
partage des athl tes de grande valeur,<br />
comme SŽbastien Coe, Steve Ov<strong>et</strong>t <strong>et</strong><br />
St ve Cram, avec un p<strong>et</strong>it strapontin<br />
pour l'amŽricain Sidney Maree.<br />
Aux ctŽs de ces champions intouchables,<br />
adulŽs par la presse occidentale,<br />
Aouita faisait figure de canard<br />
noir, d'une insolence innommable.<br />
Ses duels avec Cram, ont fait<br />
date dans l'histoire de l'athlŽtisme.<br />
Tous deux crev rent en m me temps<br />
<strong>et</strong> pour la premi re fois, le plafond<br />
des 3 minutes 30 secondes, ˆ Nice en<br />
1985. Avant que Aouita n'efface les<br />
vail, le sŽrieux <strong>et</strong> la rectitude comportementale. C'est<br />
surtout en cela qu'ils sont des symboles <strong>et</strong> des soupapes<br />
pour l'imaginaire de la population juvŽnile.<br />
Ils perm<strong>et</strong>tent de r ver ˆ un ‰ge o le r ve constitue<br />
le principal capital, la principale source d'Žnergie<br />
pour transcender une rŽalitŽ pas spŽcialement<br />
engageante.<br />
¥Hicham El Guerrouj. Un record fait pour durer.<br />
Britanniques <strong>et</strong> autres AmŽricains<br />
des tabl<strong>et</strong>tes. Et de transm<strong>et</strong>tre le tŽmoin,<br />
sur la m me distance, ˆ un autre<br />
maghrŽbin, l'AlgŽrien Noureddine<br />
Morceli.<br />
LÕŽcole des champions<br />
Le 1500 m devient alors une spŽcialitŽ<br />
maghrŽbine. On s'y prŽpare<br />
mŽthodiquement, scientifiquement,<br />
chez-soi, sans devoir s'exiler. C'est le<br />
cas des <strong>Maroc</strong>ains qui disposent ˆ l'ƒcole<br />
nationale d'athlŽtisme, des conditions<br />
<strong>et</strong> des techniques d'entra”nement<br />
les plus sophistiquŽes. On y vient avec<br />
ses prŽ-requis physiologiques, mais<br />
on y apprend ˆ doser son effort, ˆ rŽpartir<br />
son Žnergie, ˆ tirer profit de ses<br />
atouts pour mieux rattraper ses faiblesses.<br />
Bref ˆ courir intelligemment,<br />
en donnant le meilleur de soi-m me,<br />
en allant ˆ la limite de ses moyens.<br />
Et m me un peu plus.<br />
Hicham El Guerrouj, Nezha<br />
Bidouane, Hissou Salah <strong>et</strong> tant<br />
14<br />
d'autres, sont le produit de c<strong>et</strong>te Žcole,<br />
o l'on forme l'Žlite de l'athlŽtisme<br />
marocain, capable de s'engager <strong>et</strong><br />
de tenir son rang dans la compŽtition<br />
internationale de haut niveau.<br />
La caravane de l'athlŽtisme mondiale<br />
qui fait les capitales europŽennes<br />
en ŽtŽ, compte dŽsormais avec les athl<br />
tes marocains. Ë chaque me<strong>et</strong>ing,<br />
pas moins d'une dizaine de nationaux,<br />
gar ons <strong>et</strong> filles, s'aligne sur les distances<br />
allant du 800 m au 10.000 m.<br />
Le <strong>Maroc</strong> n'est plus le pays du<br />
foot-roi, ˆ l'exclusion d'autres pratiques<br />
sportives; il est aussi une nation<br />
d'athl tes en herbe ou parfaitement<br />
accomplis, sinon mondialement<br />
consacrŽs.<br />
En fait, les traditions footbalistiques<br />
<strong>et</strong> athlŽtiques y sont ancrŽes<br />
depuis des dŽcennies. Il s'agissait de<br />
les perpŽtuer en les adaptant aux mŽthodes<br />
modernes de prŽparation. C'est<br />
en train de se faire, mais beaucoup de<br />
choses restent ˆ parfaire. Une plus<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
© Ph. AFP
EXPLOIT<br />
grande professionnalisation du football<br />
<strong>et</strong> une diversification des spŽcialisations<br />
athlŽtiques.<br />
De la m me mani re que nous<br />
avons pu nous extraire du gh<strong>et</strong>o des<br />
longues distances pour aller vers le<br />
demi-fonds, nous devons tre en mesure<br />
d'orienter les jeunes vers les disciplines<br />
dites techniques, telles que la<br />
perche, la hauteur, la longueur, les<br />
lancers du disque, du poids, du javelot,<br />
du marteau, ou encore les courses<br />
de vitesse, 100 m, 110 m haies, 200<br />
<strong>et</strong> 400 m. Des disciplines o les pays<br />
en voie de dŽveloppement sont tr s<br />
peu reprŽsentŽs. Mais pour lesquelles<br />
le <strong>Maroc</strong> dispose <strong>et</strong> de l'infrastructure<br />
appropriŽe <strong>et</strong> de l'encadrement<br />
compŽtent.<br />
Confusion des genres<br />
Presque tous les stades sont ŽquipŽs<br />
d'une piste en tartan, ˆ l'exception<br />
du cas dramatique de "la<br />
Casablancaise", au Parc de la Ligue<br />
Arabe, ˆ Casablanca. C<strong>et</strong>te premi -<br />
re aire d'athlŽtisme du <strong>Maroc</strong>, est dans<br />
un Žtat de dŽlabrement avancŽ. Elle<br />
fait figure de dŽpotoir, en plein centre<br />
de la capitale Žconomique.<br />
Quant ˆ l'encadrement, l'Žcole normale<br />
supŽrieure de Casablanca for-<br />
PƒPINIéRE<br />
¥ Sa•d Aouita le precurseur.<br />
Des athl tes exceptionnels <strong>et</strong> des footballeurs surdouŽs<br />
DES IDOLES, DES SYMBOLES ET DU RæVE<br />
Il y a des pŽriodes o la jeunesse<br />
d'un pays a plus que jamais besoin<br />
de symboles pour Žvacuer les<br />
contraintes <strong>et</strong> les mis res du moment.<br />
Les temps actuels sont ˆ placer sous<br />
ce signe. Le report des espoirs ˆ des<br />
jours meilleurs qui ne pointent pas<br />
encore ˆ l'horizon.<br />
Puisqu'il faut bien se reporter sur<br />
quelque chose, mieux vaut que ce soit<br />
sur des gar ons <strong>et</strong> des filles qui se surpassent,<br />
pour mieux tre les reprŽsentants<br />
exceptionnels d'une gŽnŽration<br />
en difficultŽ d' tre.<br />
Hicham El Guerrouj fait partie de<br />
ces symboles en qui les jeunes, <strong>et</strong> m -<br />
me les moins jeunes, s'identifient. Sa•d<br />
Aouita, son illustre prŽdŽcesseur, lui<br />
m me courant dans la foulŽe <strong>et</strong> sur<br />
les traces, encore vivaces, de<br />
Abdeslam Radi, a fait figure de prŽcurseur.<br />
Nawal El Moutawakil, en<br />
montant sur la plus haute marche du<br />
podium olympique, a donnŽ une autre<br />
image de la femme arabo-musulmane.<br />
Tout en se prŽsentant comme l'exception<br />
qui confirme la r gle, elle a administrŽ<br />
un cinglant dŽmenti aux clichŽs<br />
ŽculŽs dont usent <strong>et</strong> abusent les<br />
monopoles mediatŽsques internationaux.<br />
ClichŽs, faut-il concŽder, confortŽs<br />
par des milieux aussi mŽdiŽvaux<br />
que rŽtrogrades.<br />
Ë ces athl tes hors pair, il faut adjoindre<br />
les sur-douŽs du ballon rond,<br />
les Bassir, les Hajji <strong>et</strong> autres Hadda.<br />
Tous ces sportifs de grande facture<br />
¥ Salaheddine Bassir le surdouŽ du foot.<br />
ont finalisŽ leur don pour briller dans<br />
leur domaine <strong>et</strong> faire Žtinceler l'Žtoile<br />
du pays au firmament du sport mondial.<br />
La rec<strong>et</strong>te est simple: le travail,<br />
le sŽrieux <strong>et</strong> la rectitude comportementale.<br />
C'est surtout en cela qu'ils<br />
sont des symboles <strong>et</strong> des soupapes<br />
pour l'imaginaire de la population juvŽnile.<br />
Ils perm<strong>et</strong>tent de r ver ˆ un<br />
‰ge o le r ve constitue le principal<br />
capital, la principale source d'Žnergie<br />
pour transcender une rŽalitŽ pas spŽ-<br />
© Ph. AFP<br />
© Ph. AFP<br />
15<br />
me, dans le cadre d'un programme<br />
de coopŽration franco-marocain, des<br />
agrŽgŽs en Žducation physique, hyperspŽcialisŽs,<br />
y compris dans les ateliers<br />
athlŽtiques les plus techniques.<br />
Nous avons m me des docteurs en<br />
EPS, formŽs en France <strong>et</strong> au Canada.<br />
Tous ces cadres de haut niveau ne<br />
demandent qu'ˆ tre impliquŽs dans<br />
des proj<strong>et</strong>s de prŽparation de l'Žlite<br />
sportive. Pour ce faire, il faudrait que<br />
les responsables de l'Žcole d'athlŽtisme<br />
soient un peu moins possessifs,<br />
qu'ils s'ouvrent sur toutes les compŽtences<br />
disponibles.<br />
Il faudrait aussi que Aziz Daouda<br />
cesse d' tre juge attitrŽ <strong>et</strong> partie intŽressŽe,<br />
en Žtant ˆ la fois directeur<br />
technique national <strong>et</strong> agent reprŽsentant<br />
des athl tes aupr s des sponsors.<br />
C<strong>et</strong> ostracisme doublŽ d'une<br />
confusion des genres plutt nocive,<br />
emp chent l'Žclosion de vocations<br />
athlŽtiques inŽdites <strong>et</strong> l'apparition de<br />
perchistes, de hurdlers, de sprinters,<br />
de sauteurs <strong>et</strong> de lanceurs de haut niveau.<br />
L'expression de la modernitŽ en<br />
athlŽtisme est ˆ ce prix. Tout en continuant<br />
ˆ former de merveilleux athl<br />
tes de la pointure de Hicham El<br />
Guerrouj.❏<br />
cialement engageante. Mais la cŽlŽbration<br />
des sportifs, aussi justifiŽe<br />
soit-elle, n'est en fait pas bien servie<br />
par le milieu ambiant. Elle trahit m -<br />
me un ctŽ dŽrivatif quelque peu g -<br />
nant. Pour la m<strong>et</strong>tre en phase avec<br />
son environnement, il faut bien que<br />
tous les autres mŽrites soient Žgalement<br />
reconnus. Que le mŽrite de la<br />
vŽritable crŽation artistique soit logŽ<br />
ˆ la m me enseigne honorifique.<br />
Et surtout, surtout que le mŽrite<br />
du savoir soit promptement, urgemment,<br />
salutairement rŽhabilitŽ. Que<br />
les palmes universitaires, dans tous<br />
les domaines de la connaissance, cessent<br />
d' tre dŽprŽciŽes, dŽvalorisŽes,<br />
dŽconsidŽrŽes, au profit dÕautres<br />
formes de rŽussite. Des rŽussites o ,<br />
de toute fa on, il nÕy a pas de place<br />
pour tous. Et qui, en dŽfinitive, ne<br />
sont pas suffisantes pour faire une sociŽtŽ<br />
ŽquilibrŽe. Nos matheux, nos<br />
biologistes, nos po tes, nos plasticiens,<br />
nos hommes de thŽ‰tre <strong>et</strong> pourquoi<br />
pas, nos chansonniers, mŽritent<br />
aussi dÕ tre glorifiŽs. Apr s avoir re-<br />
u le sentiment dÕ tre utiles.<br />
CÕest le sens <strong>et</strong> la portŽe de lÕinia-<br />
tive Royale, annoncŽe dans le discours<br />
de la f te de la jeunesse: 25.000<br />
emplois par an. Un objectif ˆ atteindre<br />
ˆ tout prix. Une nouvelle occasion de<br />
mobilisation nationale. La rŽalisation<br />
du premier r ve des jeunes: lÕintŽgration<br />
socio-professionnelle.❏ A.M.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
MAGHREB<br />
Visite de <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> en Tunisie<br />
LARGUER LES AMARRES<br />
<strong>Abderrahmane</strong><br />
<strong>Youssoufi</strong> nÕest pas<br />
allŽ faire du tourisme<br />
en Tunisie. Au cours de<br />
trois journŽes pleines, du 14<br />
au 16 juill<strong>et</strong> 1998, il a eu ˆ<br />
co-prŽsider avec son homologue<br />
tunisien Hamed<br />
Karoui, les travaux de la<br />
sixi me session de la Haute<br />
commission mixte marocotunisienne,<br />
il sÕest entr<strong>et</strong>enu<br />
avec des hommes dÕaffaires<br />
tunisiens <strong>et</strong> marocains <strong>et</strong> rencontrŽ<br />
plusieurs hauts responsables<br />
tunisiens <strong>et</strong>, ˆ leur<br />
t te, le PrŽsident Ben Ali. La<br />
dŽclaration quÕil a faite<br />
concernant lÕAlgŽrie nÕest<br />
pas, non plus, dŽnuŽe dÕimportance.<br />
DŽplacement studieux.<br />
ÇIl nÕy a aucun probl me<br />
entre le <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> la Tunisie.<br />
Nous Ïuvrons cependant<br />
pour la promotion <strong>et</strong> le dŽveloppement<br />
des relations<br />
fraternelles privilŽgiŽes qui<br />
existent entre nos deux paysÈ.<br />
CÕŽtaient lˆ les premiers mots<br />
de Me <strong>Abderrahmane</strong><br />
<strong>Youssoufi</strong> ˆ son arrivŽe ˆ<br />
Tunis, le mardi 14 juill<strong>et</strong><br />
1998. Et ceci ˆ lÕoccasion<br />
dÕune visite officielle de trois<br />
jours ˆ lÕinvitation de son homologue<br />
Hamed Karoui.<br />
Renforcement<br />
Ce sŽjour a ŽtŽ marquŽ par<br />
la rŽunion de la sixi me session<br />
de la Haute commission<br />
mixte de coopŽration, co-prŽsidŽe<br />
par les deux Premiers<br />
ministres, qui a examinŽ notamment<br />
les moyens de renforcer<br />
les Žchanges commerciaux<br />
entre les deux pays,<br />
dont la valeur reste modeste<br />
avec 100 millions de dollars<br />
en 1996. Les Žchanges maroco-tunisiens<br />
ayant m me<br />
rŽgressŽ en 1997, accusant<br />
une baisse de 10 millions de<br />
dollars. La coopŽration bilatŽrale<br />
est en-de a des ambitions,<br />
des intŽr ts <strong>et</strong> possibilitŽs<br />
des deux pays, ont soulignŽ<br />
MM. <strong>Youssoufi</strong> <strong>et</strong><br />
Karoui. Les travaux de la<br />
commission mixte se sont<br />
achevŽs, jeudi 16 juill<strong>et</strong>, par<br />
la signature dÕune dizaine de<br />
protocoles <strong>et</strong> de programmes<br />
de coopŽration dans les domaines<br />
de la SantŽ, du<br />
Commerce, de lÕƒnergie <strong>et</strong><br />
des Mines, de lÕƒducation <strong>et</strong><br />
de la Formation professionnelle.<br />
Il a ŽtŽ dŽcidŽ aussi de<br />
rŽunir dŽsormais la Haute<br />
commission mixte tous les<br />
ans pour "impulser" davan-<br />
tage la coopŽration bilatŽrale,<br />
alors que c<strong>et</strong>te instance se<br />
rŽunissait tous les deux ans.<br />
C<strong>et</strong>te session a ŽtŽ prŽcŽdŽe<br />
par une sŽrie de rŽunions<br />
dÕexperts des deux pays ˆ<br />
Rabat <strong>et</strong> ˆ Tunis, dont la derni<br />
re est celle du comitŽ de<br />
suivi qui sÕest dŽroulŽe ˆ<br />
Rabat les 5 <strong>et</strong> 6 juill<strong>et</strong> <strong>et</strong> qui<br />
a permis de m<strong>et</strong>tre les derni<br />
res r<strong>et</strong>ouches aux dossiers<br />
devant tre soumis ˆ la Haute<br />
commission mixte ˆ Tunis.<br />
Me <strong>Youssoufi</strong>, qui a ŽtŽ re u<br />
par le PrŽsident Zine El<br />
Abidine Ben Ali auquel il a<br />
remis un message de SM le<br />
Roi Hassan II, Žtait accompagnŽ<br />
de plusieurs membres<br />
du gouvernement. <strong>Abderrahmane</strong><br />
<strong>Youssoufi</strong>, dont cÕest<br />
le premier voyage dans la rŽgion<br />
depuis sa nomination, a<br />
Žgalement affirmŽ que le<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> la Tunisie, tous deux<br />
liŽs par des accords dÕassociation<br />
ˆ lÕEurope, sont Ç appelŽs<br />
plus quÕauparavant ˆ<br />
consolider leurs liens <strong>et</strong> ˆ coordonner<br />
leurs nŽgociations<br />
ˆ venir avec lÕEuropeÈ sur<br />
les dossiers de la coopŽration,<br />
notamment celui de lÕagriculture.<br />
Le chef du gouvernement<br />
sÕest par ailleurs, en<br />
marge des travaux de la Haute<br />
commission, entr<strong>et</strong>enu avec<br />
le prŽsident du parlement tunisien,<br />
Fouad Mebazaa avec<br />
lequel il a discutŽ des<br />
Žchanges dÕexpŽriences lŽgislatives.<br />
De m me, il a pris<br />
part ˆ un dŽjeuner-dŽbat organisŽ<br />
par la Centrale patronale<br />
tunisienne, lÕUnion tunisienne<br />
de lÕindustrie, du<br />
Commerce <strong>et</strong> de lÕartisanat<br />
(UTICA) <strong>et</strong> auquel ont participŽ<br />
des hommes dÕaffaires<br />
marocains Ðconduits par<br />
Abderrahim Lahjouji- <strong>et</strong> tunisiens.<br />
DŽgel<br />
Les deux premiers ministres<br />
ont Žgalement discutŽ<br />
de lÕŽvolution de lÕUnion<br />
du Maghreb Arabe (UMA)<br />
<strong>et</strong> des suj<strong>et</strong>s rŽgionaux <strong>et</strong> internationaux<br />
dÕintŽr t mutuel.<br />
Ë c<strong>et</strong> Žgard, Me <strong>Youssoufi</strong> a<br />
appelŽ lÕAlgŽrie ˆ ouvrir un<br />
dialogue avec le <strong>Maroc</strong> pour<br />
rŽgler les probl mes en suspens<br />
<strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre fin au " gel "<br />
des relations entre les deux<br />
pays. Lors de la confŽrence de<br />
presse qui a prŽcŽdŽ son dŽpart<br />
pour le <strong>Maroc</strong>, le Premier<br />
ministre a soulignŽ que Çle<br />
<strong>Maroc</strong> est pr t ˆ ouvrir tout<br />
dialogue avec lÕAlgŽrie pour<br />
¥ <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> <strong>et</strong> Zine El Abidine Ben Ali.<br />
la recherche de solutions ˆ<br />
nos probl mes. LÕimportant<br />
est que nous (le <strong>Maroc</strong>) voulons<br />
quÕil soit mis fin ˆ la situation<br />
de gel des relations<br />
entre nos deux paysÈ. Ë c<strong>et</strong><br />
Žgard, il a invitŽ Alger ˆ dŽ-<br />
cider "le plus rapidement possible<br />
" la rŽouverture des fronti<br />
res des deux pays <strong>et</strong> la suppression<br />
des visas imposŽs<br />
aux dŽplacements des nationaux<br />
marocains <strong>et</strong> algŽriens.<br />
De m me, il a dŽplorŽ le<br />
gel des activitŽs de lÕUMA,<br />
soulignant que le <strong>Maroc</strong> sÕefforce,<br />
avec les autres partenaires<br />
maghrŽbins, de sortir<br />
c<strong>et</strong>te instance de sa situation<br />
actuelle.❏ Karim BENDAOUD<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
16<br />
© Ph. AFP
MAGHREB<br />
Visite de <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> en Tunisie<br />
LE MAGHREB DES CHIMéRES<br />
Une atmosph re incantatoire a dž rŽgner sur les<br />
entr<strong>et</strong>iens quÕa eus c<strong>et</strong>te semaine le Premier ministre<br />
marocain, <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong>, avec les<br />
responsables tunisiens. Nous voilˆ, en eff<strong>et</strong>, en face<br />
dÕun Premier ministre marocain dont lÕaspiration<br />
ˆ Ždifier le Maghreb Arabe fait incontestablement<br />
Un chercheur zŽlŽ en<br />
sciences politiques<br />
peut facilement nous<br />
surprendre en comptabilisant<br />
le nombre de fois o la rŽfŽrence<br />
<strong>et</strong> lÕaspiration ˆ<br />
Par Mustapha TOSSA<br />
construire un espace maghrŽbin<br />
politique <strong>et</strong> Žconomique<br />
figurent dans chaque dŽclaration<br />
de politique des pays<br />
du Maghreb, un observateur<br />
lucide constatera hŽlas quÕˆ<br />
force dÕappeler de ses vÏux<br />
une envie, celle-ci se transforme<br />
aisŽment en incantation<br />
qui dispose de la m me<br />
efficacitŽ psychologique que<br />
des vers<strong>et</strong>s de Coran marmonnŽs<br />
ˆ la h‰te par un analphab<br />
te, qui sÕappr te ˆ effectuer<br />
le cŽrŽmonial de la<br />
pri re: la musicalitŽ des<br />
phrases Žtant plus importante<br />
que le contenu du texte.<br />
Choix stratŽgique<br />
Sans aucun doute, c<strong>et</strong>te atmosph<br />
re incantatoire a dž<br />
rŽgner sur les entr<strong>et</strong>iens quÕa<br />
eus c<strong>et</strong>te semaine le Premier<br />
ministre marocain <strong>Abderrahmane</strong><br />
<strong>Youssoufi</strong> avec les responsables<br />
tunisiens. Nous<br />
voilˆ, en eff<strong>et</strong>, en face dÕun<br />
Premier ministre marocain<br />
dont lÕaspiration ˆ Ždifier le<br />
Maghreb arabe fait incontestablement<br />
partie des matrices<br />
constitutives du parcours <strong>et</strong><br />
de la personnalitŽ politique<br />
<strong>et</strong> dÕun rŽgime tunisien qui a<br />
trahi toutes les aspirations<br />
dŽmocratiques en rŽussissant<br />
lÕexploit de sauvegarder, en<br />
thŽorie en tout cas, la seule<br />
belle idŽe ˆ laquelle il lui soit<br />
donnŽ dÕopposer sa signature.<br />
Ainsi, ˆ lÕoccasion du<br />
9 me anniversaire de la crŽation<br />
de lÕUMA, le PrŽsident<br />
Ben Ali ne sÕest-il pas fondu<br />
dÕune missive en direction de<br />
ses paires maghrŽbins dans<br />
laquelle il confirmait que<br />
lÕUMA restait "un choix stra-<br />
tŽgique irreversible malgrŽ<br />
ses difficultŽs conjoncturelles".<br />
Pour le Premier ministre<br />
marocain, m me si ce dŽplacement<br />
est officiellement placŽ<br />
sous le signe du dŽveloppement<br />
des relations Žconomiques<br />
bilatŽrales, th me rŽcurent<br />
ˆ tous les voyages inter-maghrŽbins,<br />
le choix de<br />
Tunis pour effectuer sa premi<br />
re grande sortie vers un<br />
pays arabe se veut dotŽe dÕun<br />
signal politique clair.<br />
Tunis est en eff<strong>et</strong> coincŽe<br />
entre une AlgŽrie malade de<br />
sa guerre civile <strong>et</strong> de ses hantises<br />
dÕhŽgŽmonie <strong>et</strong> une<br />
Jamahiria Lybienne frappŽe<br />
dÕembargo international depuis<br />
1992. Les deux plaies<br />
du Maghreb. Car si lÕUMA<br />
est restŽe une coquille vide,<br />
on trouve deux raisons essentielles:<br />
La premi re<br />
concerne lÕent tement de lÕƒtat<br />
algŽrien, contre toute logique<br />
unitaire, ˆ vouloir morceler<br />
une rŽgion en apportant<br />
un soutien aveugle ˆ des sŽparatistes<br />
marocains, la seconde<br />
est celle du colonel<br />
Kaddafi qui reproche ˆ ses<br />
homologues maghrŽbins un<br />
manque de solidaritŽ dans le<br />
bras de fer qui lÕoppose ˆ la<br />
communautŽ internationale.<br />
Kaddafi estime que lÕesprit<br />
de lÕUMA devrait pousser<br />
les capitales du Maghreb<br />
ˆ violer lÕembargo.<br />
Au menu de ses entr<strong>et</strong>iens<br />
ˆ huis clos avec les responsables<br />
tunisiens, <strong>Abderrahmane</strong><br />
<strong>Youssoufi</strong> ne peut<br />
contourner ces deux dossiers<br />
sensibles. Ë lÕŽgard de la tension<br />
algŽro-marocaine que<br />
cristallise le dossier du<br />
Sahara, la Tunisie est restŽe<br />
souvent sur une position de<br />
neutralitŽ nŽgative, moins par<br />
conviction que par intŽr t sŽcuritaire.<br />
Violence<br />
On se rappelle que dix ans<br />
plutt, Zine El Abbidine Ben<br />
Ali, ancien responsable de la<br />
sŽcuritŽ tunisienne est arrivŽ<br />
au pouvoir apr s avoir commis<br />
un "putsch de velours"<br />
en dŽposant le vieux<br />
Bourguiba.<br />
partie des matrices constitutives du parcours <strong>et</strong> de<br />
la personnalitŽ politique <strong>et</strong> dÕun rŽgime tunisien qui<br />
a trahi toutes les aspirations dŽmocratiques en rŽussissant<br />
lÕexploit de sauvegarder, en thŽorie en tout<br />
cas, la seule belle idŽe ˆ laquelle il lui soit donnŽ<br />
dÕopposer sa signature.<br />
Le fringant<br />
Ben Ali nÕa eu<br />
ni le temps ni<br />
lÕenvie de rŽaliser<br />
les promesses<br />
de c<strong>et</strong>te<br />
rŽvolution de<br />
novembre.<br />
Et plus, la<br />
maison algŽrienne<br />
plongeait<br />
dans un effroyable<br />
cycle<br />
de violence plus,<br />
le rŽgime tunisien<br />
se raidissait<br />
<strong>et</strong> faisait dispara”tre<br />
les libertŽs<br />
les plus fondamentales<br />
au<br />
point de transformer<br />
la Tunisie en un immense<br />
commissariat de police.<br />
Dans sa mani re de diriger<br />
le pays, Ben Ali se r<strong>et</strong>rouve<br />
sur la m me longueur<br />
dÕondes que les gŽnŽraux<br />
dÕAlger. Une sorte de connivence<br />
sŽcuritaire sÕest installŽe<br />
entre les deux capitales<br />
qui a trouvŽ sa traduction au<br />
niveau des enjeux rŽgionaux.<br />
Cynisme<br />
NeutralitŽ nŽgative, car si<br />
on ne peut pas compter le prŽsident<br />
Ben Ali parmi les fervents<br />
supporters du polisario,<br />
on ne le compte pas non<br />
plus parmi les militants passionnŽs<br />
de lÕUMA qui auraient<br />
assiŽgŽ Alger pour lui<br />
faire entendre raison. Mais,<br />
sÕinterrogent les observateurs<br />
cyniques: Que vaut la p<strong>et</strong>ite<br />
<strong>et</strong> fragile Tunisie devant<br />
lÕogre algŽrien? Que peut faire<br />
la diplomatie tunisienne,<br />
coincŽe quÕelle est, entre le<br />
chaudron algŽrien <strong>et</strong> lÕimprŽvisible<br />
Colonel libyen?<br />
C<strong>et</strong> Žtat de fait a donnŽ<br />
lieu ˆ une thŽorie politique,<br />
quelque peu dŽpassŽe aujourdÕhui,<br />
mais qui traduisait<br />
bien le niveau de coma dans<br />
lequel g”t depuis quelques annŽes<br />
dŽjˆ lÕUMA, cÕest la<br />
thŽorie des 3+2 (AlgŽrie,<br />
Tunisie, Mauritanie + <strong>Maroc</strong>,<br />
Libye).<br />
LÕalliance des 3 est basŽe<br />
sur la peur <strong>et</strong> le chantage, celle<br />
des 2 sur un opportunisme<br />
conjoncturel. Le Premier mi-<br />
¥ <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> <strong>et</strong> Hamed El Karoui.<br />
nistre marocain sait que le<br />
destin de l'UMA passe par<br />
Alger avant de s'en voler vers<br />
Tunis o le palais de Carthage<br />
lui servira de thŽ‰tre pour exprimer<br />
son attachement <strong>et</strong> sa<br />
fidŽlitŽ ˆ l'idŽal maghrŽbin.<br />
Me <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong><br />
avait adressŽ des messages<br />
publics, par voie de presse<br />
aux autoritŽs algŽriennes leur<br />
disant sa disponibilitŽ <strong>et</strong> son<br />
dŽsir de rencontrer son homologue,<br />
Ahmed Ouyahia.<br />
La diplomatie algŽrienne<br />
a rŽpondu par voie de presse<br />
avec la sempiternelle rŽplique<br />
devenue un vieux tube algŽrien:<br />
les <strong>Maroc</strong>ains ont tort<br />
de faire du dossier du Sahara<br />
ÇoccidentalÈ un contentieux<br />
algero-marocain.<br />
Lors de sa visite ˆ Tunis,<br />
Me <strong>Youssoufi</strong> a une fois encore<br />
appelŽ au dialogue avec<br />
le gouvernement algŽrien.<br />
D'ailleurs, depuis quelque<br />
temps dŽjˆ, une rumeur grossie<br />
ˆ Paris pour expliquer la<br />
rŽcente campagne de presse<br />
algŽrienne ˆ l'Žgard du<br />
<strong>Maroc</strong>, quand elle dŽcrivait<br />
avec force dŽtails une ville<br />
comme Oujda ˆ feu <strong>et</strong> ˆ sang,<br />
<strong>et</strong> les autoritŽs marocaines<br />
aux prises avec un pseudo<br />
mouvement islamiste marocain<br />
armŽ. La rumeur dit que<br />
c<strong>et</strong>te campagne de presse a<br />
ŽtŽ ordonnŽe par les cercles<br />
de pouvoir algŽrien hostile<br />
au <strong>Maroc</strong> pour torpiller une<br />
mŽdiation sud-africaine<br />
conduite par Nelson Mandela<br />
17<br />
entre le <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> le PrŽsident<br />
algŽrien Liamine ZŽroual.<br />
C<strong>et</strong>te mŽdiation aurait abouti<br />
ˆ une rencontre au somm<strong>et</strong><br />
entre le <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> l'AlgŽrie<br />
sous parrainage de Nelson<br />
Mandela discr tement soutenu<br />
par le PrŽsident Jacques<br />
Chirac.<br />
DiscrŽtion<br />
La campagne mŽdiatique<br />
AlgŽrienne Žtait destinŽe principalement<br />
ˆ allumer des<br />
contre-feux ˆ un processus<br />
de normalisation <strong>et</strong> ˆ tuer<br />
dans l'Ïuf une tentative similaire<br />
ˆ celle menŽe par le<br />
Roi Fahd d'Arabie Saoudite,<br />
qui avait dŽbouchŽ sur le fameux<br />
somm<strong>et</strong> entre S.M le<br />
Roi <strong>et</strong> Chadli Ben Jeddid.<br />
Dans l'Žtat de tension politique<br />
qui r gne au Maghreb,<br />
la visite de <strong>Abderrahmane</strong><br />
<strong>Youssoufi</strong> acquiert une symbolique<br />
particuli re.<br />
La question est: dans quel<br />
Žtat d'esprit, le vice-prŽsident<br />
de l'<strong>International</strong> socialiste at-il<br />
trouvŽ le ma”tre du palais<br />
de Carthage? A-t-il ma”trisŽ<br />
sa peur obsessionnelle de voir<br />
clner chez lui le mod le de<br />
chaos anarcho-islamisant algŽrien,<br />
pour enfin libŽrer les<br />
initiatives <strong>et</strong> s'investir rŽellement<br />
dans la construction du<br />
Maghreb Arabe Uni qui est<br />
devenue, au fil des nŽgociations<br />
difficiles, douloureuses<br />
<strong>et</strong> solitaires avec l'Europe<br />
unie <strong>et</strong> dominatrice, le vÏu<br />
de tous <strong>et</strong> le r ve de chacun.❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
© Ph. AFP
PORTRAIT<br />
Aziz El Houssine, ministre de la Fonction publique <strong>et</strong> de la RŽforme administrative<br />
LE CHANTIER<br />
IMPOSSIBLE<br />
La fonction publique est<br />
habituellement Ð<strong>et</strong><br />
souvent ˆ raisontaxŽe<br />
dÕ tre un secteur, par<br />
dŽfinition, difficile. Les obs-<br />
Par Karim BENDAOUD<br />
tacles y sont lŽgion. Les difficultŽs<br />
Žnormes. Et on ne sait<br />
pas par quel bout commencer.<br />
Aziz El Houssine est<br />
donc appelŽ ˆ relever un dŽfi<br />
colossal, ˆ savoir gŽrer un<br />
dŽpartement rŽputŽ ingŽrable.<br />
Entre lÕabsentŽisme, le sureffectif,<br />
lÕinadaptation <strong>et</strong> lÕarcha•sme,<br />
le patron des fonctionnaires<br />
nÕa que le choix de<br />
lÕembarras.<br />
La Fonction publique est<br />
souvent assimilŽe ˆ un secteur<br />
budgŽtivore <strong>et</strong> terriblement<br />
lourd. Et o le premier<br />
souci est de faire le moins de<br />
vagues possible, donc de passer<br />
inaper u.<br />
Obstacles<br />
CÕest donc au niveau du<br />
changement des mentalitŽs<br />
que doit, en premier lieu,<br />
sÕorienter lÕaction de Aziz El<br />
Houssine, connu pour sa rigueur<br />
<strong>et</strong> son honn t<strong>et</strong>Ž intellectuelle.<br />
Ce natif dÕOujda,<br />
en 1943, est titulaire d'un doctorat<br />
d'ƒtat des L<strong>et</strong>tres <strong>et</strong><br />
Sciences humaines de la<br />
FacultŽ de l<strong>et</strong>tres d'Aix-en-<br />
Provence, en 1988. Auparavant,<br />
il avait obtenu, en 1978,<br />
un doctorat de troisi me cycle<br />
des l<strong>et</strong>tres arabes de la m -<br />
me facultŽ. Ces diplmes supŽrieurs<br />
avaient ŽtŽ prŽcŽdŽs<br />
d'une licence en l<strong>et</strong>tres arabes<br />
de la facultŽ de l<strong>et</strong>tres de<br />
Rabat (1978) <strong>et</strong> d'un diplme<br />
d'arabe classique de la<br />
m me facultŽ (1962). Figure<br />
connue du Rassemblement<br />
National des indŽpendants<br />
(RNI), Aziz El Houssine est,<br />
depuis 1993, membre du<br />
Bureau ŽxŽcutif de ce parti. Il<br />
conna”t bien la gestion locale<br />
pour avoir occupŽ les<br />
postes de prŽsident de la commune<br />
d'Oujda, Sidi Ziane<br />
(1992-1997), de premier vice<br />
prŽsident de la communautŽ<br />
urbaine d'Oujda (1992-<br />
1997). La vie associative Žgalement<br />
nÕa pas beaucoup de<br />
secr<strong>et</strong>s pour lui, vu quÕil a ŽtŽ,<br />
entre 1988 <strong>et</strong> 1994, secrŽtaire<br />
gŽnŽral de l'Association<br />
Angad. LÕenseignement a oc-<br />
cupŽ une place prŽpondŽrante<br />
dans la formation <strong>et</strong> la carri<br />
re de c<strong>et</strong> homme quÕon<br />
avait qualifiŽ ˆ une certaine<br />
Žpoque de "rŽvŽlation de la<br />
classe politique marocaine".<br />
"Flamboyant", Žtait Žgalement<br />
un terme rŽcurrent utilisŽ<br />
ˆ son propos. Professeur<br />
de l'enseignement supŽrieur ˆ<br />
l'ƒcole normale supŽrieure de<br />
Rabat, Aziz El Houssine est<br />
prŽsident, depuis 1994, du jury<br />
du concours de l'agrŽgation<br />
de traduction.<br />
Avant cela, il avait Žgalement<br />
occupŽ les postes de directeur<br />
de l'enseignement fondamental<br />
(1989-1993), de dŽlŽguŽ<br />
du minist re de l'ƒducation<br />
nationale ˆ Rabat<br />
(1988-1989), de membre du<br />
cabin<strong>et</strong> au m me dŽpartement,<br />
de directeur de l'ƒcole<br />
nationale supŽrieure ˆ Oujda<br />
(1987-1988) <strong>et</strong> de directeur<br />
de lycŽe (1965-1983). De ces<br />
diffŽrents postes, il a appris<br />
ˆ conna”tre les gens, leurs profils<br />
<strong>et</strong> caract res <strong>et</strong> Ðsurtoutla<br />
mani re dÕaborder les questions<br />
Žpineuses.<br />
Et des questions Žpineuses,<br />
il en aura un certain<br />
nombre ˆ rŽsoudre <strong>et</strong>, en premier<br />
lieu, lÕabsentŽisme, vŽritable<br />
plaie qui m<strong>et</strong> ˆ mal la<br />
productivitŽ de ce secteur.<br />
Il faudra sÕattaquer "ˆ ceux<br />
qui ne viennent jamais" <strong>et</strong> aux<br />
habituŽs de la veste accrochŽe<br />
<strong>et</strong> ˆ la chaise <strong>et</strong> du sac ˆ<br />
main qui tra”ne sur un bureau.<br />
Imprimer une nouvelle mani<br />
re de voir les choses <strong>et</strong> de<br />
concevoir son travail, nÕest<br />
pas chose facile, car les mauvais<br />
plis ont la peau dureÉ<br />
Casse-t te<br />
Il ne sÕagit pas de vouloir<br />
jouer aux moralisateurs, mais<br />
plutt dÕune question dÕimage<br />
<strong>et</strong> de biensŽance ˆ lÕŽgard<br />
des contribuables. Le sureffectif<br />
est, par contre, un phŽnom<br />
ne contre lequel, reconnaissons-le,<br />
Aziz el<br />
Houssine ne pourra pas grand<br />
chose. CÕest lˆ une des caractŽristiques<br />
des pays faiblement<br />
industrialisŽs, qui,<br />
selon que la conjoncture le<br />
perm<strong>et</strong>te, recrutent ˆ tour de<br />
bras dans lÕAdministration<br />
pour absorber le chmage.<br />
Probl me structurel ou<br />
conjoncturel, le sureffectif<br />
gr ve de mani re pesante le<br />
¥ Aziz El Houssine.<br />
18<br />
budg<strong>et</strong> gŽnŽral de lÕƒtat.<br />
LÕinadaptation <strong>et</strong> lÕarcha•sme<br />
que vit douloureusement ce<br />
secteur ne sont un secr<strong>et</strong> pour<br />
personne. En eff<strong>et</strong>, on ne<br />
compte plus les cas dÕinadŽquation<br />
de profits inadaptŽs<br />
aux postes.<br />
De m me, les pratiques<br />
antŽdiluviennes perdurent <strong>et</strong><br />
bouchent lÕhorizon de jours<br />
meilleurs.<br />
Alors, par quel bout commencer?<br />
La t‰che sÕannonce<br />
dure, on nÕose dire impossible,<br />
pour c<strong>et</strong> homme ˆ qui<br />
tout le monde reconna”t des<br />
qualitŽs de bosseur impŽnitent.<br />
Car, ˆ part discuter de<br />
lÕhoraire continu ou discontinu,<br />
toutes les autres questions<br />
intŽressant la fonction<br />
publique rel vent du vŽritable<br />
casse-t te chinois.❏<br />
ROYAUME DU MAROC<br />
LE PREMIER MINISTRE<br />
AGENCE POUR LA PROMOTION ET LE DƒVELOPPEMENT ƒCONOMIQUE<br />
ET SOCIAL DES PREFECTURES ET PROVINCES DU NORD DU ROYAUME<br />
MINISTERE DE LÕAGRICULTURE, DU DƒVELOPPEMENT RURAL ET DES<br />
PæCHES MARITIMES<br />
DIRECTION PROVINCIALE DE LÕAGRICULTURE DE TANGER<br />
WILAYA DE TANGER<br />
AVIS DÕAPPEL DÕOFFRES OUVERT<br />
SUR OFFRES DES PRIX EN SƒANCE<br />
NON PUBLIQUE<br />
Dans le cadre du partenariat entre lÕAgence pour la Promotion <strong>et</strong> le DŽveloppement<br />
ƒconomique <strong>et</strong> Social des PrŽfectures <strong>et</strong> Provinces du Nord du Royaume (ma”tre<br />
dÕouvrage) <strong>et</strong> le Minist re de lÕAgriculture, du DŽveloppement rural <strong>et</strong> des P ches<br />
maritimes (ma”tre dÕouvrage dŽlŽguŽ), il est lancŽ le prŽsent appel dÕoffres<br />
concernant lÕexŽcution des travaux de rŽhabilitation des pŽrim tres suivants en un<br />
seul lot.<br />
PŽrim tre KHANDAK SNAN C.R. DAR CHAOUI<br />
PŽrim tre AYOUN KSAR C.R. DAR CHAOUI<br />
PŽrim tre KSIAR C.R. ZINAT.<br />
Le cautionnement provisoire est fixŽ ˆ : 20.000,00 Dh.<br />
Les pi ces justificatives ˆ produire sont celles prescrites par le dŽcr<strong>et</strong> N¡2.76.479<br />
du 19 Choual 1396 (14.10.76) notamment lÕarticle 11.<br />
Les plis seront envoyŽs par la poste au nom de Monsieur le Directeur Provincial de<br />
lÕAgriculture, ou dŽposŽs contre un rŽcŽpissŽ au bureau dÕodre de la Direction<br />
Provinciale de lÕAgriculture de Tanger. La date limite de rŽception Žtant fixŽe au 22<br />
juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 10 heures.<br />
Le cahier de charge <strong>et</strong> le mod le de soumission sont ˆ r<strong>et</strong>irer du bureau des<br />
marchŽs de la m me Direction.<br />
La visite des sites des travaux est obligatoire, les dates sont fixŽes comme suit:<br />
Le 15 juill<strong>et</strong> 1998 pour le pŽrim tre de KHANDAK SNAN.<br />
Le 16 juill<strong>et</strong> 1998 pour les pŽrim tres de AYOUN KSAR <strong>et</strong> KSIAR<br />
Le dŽpart est prŽvu ˆ 9 h du si ge de la DPA.<br />
©DR<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
JUSTICE<br />
Les Tribunaux administratifs emprisonnŽs par lÕomnipotence des pouvoirs publics<br />
POUR UNE VIE<br />
JUDICIAIRE MORALISƒE<br />
Le 20 juin dernier, lÕAssociation<br />
des barreaux du <strong>Maroc</strong><br />
tenait son conseil national.<br />
Une semaine apr s, le vendredi<br />
26 juin, les membres du barreau rencontraient<br />
le Premier ministre, ˆ<br />
Par Abdellatif EL AZIZI<br />
Rabat, pour dŽbattre des probl mes<br />
de la profession <strong>et</strong> faire part ˆ Me<br />
<strong>Youssoufi</strong> de leur "enti re disposition"<br />
ˆ participer ˆ la rŽforme de la<br />
justice annoncŽe par le gouvernement.<br />
Au cÏur des probl mes, la question<br />
des jugements rendus par la justice<br />
en faveur de citoyens lŽsŽs par<br />
lÕadministration. Les avocats rem<strong>et</strong>tent<br />
sur la table c<strong>et</strong>te question<br />
Žpineuse. Des milliers de dossiers,<br />
des millions dÕarr ts rendus contre<br />
les pouvoirs publics, organismes,<br />
administrations ou collectivitŽs locales.<br />
Quand la justice donne droit au<br />
contribuable, les dŽcisions prises<br />
comptent pour du beurre : lÕadministration<br />
a le bras long <strong>et</strong> de toute<br />
mani re, les juges nÕont aucun<br />
moyen de faire passer les autoritŽs<br />
publiques ˆ la caisse quelle que soit<br />
lÕampleur du prŽjudice subi par le citoyen.<br />
Les dossiers en instance dÕapplication<br />
sont divers, cela va du r<strong>et</strong>raitŽ<br />
qui nÕa pas touchŽ un rond depuis<br />
des annŽes <strong>et</strong> qui sÕadresse ˆ la<br />
justice pour faire valoir ses droits, au<br />
propriŽtaire terrien lŽsŽ par la conservation<br />
fonci re, en passant par des<br />
citoyens qui attaquent en justice une<br />
commune pour une question de<br />
voirie.<br />
Dossiers Žpineux<br />
Les recours aux tribunaux administratifs<br />
sont devenus tr s frŽquents,<br />
ˆ mesure que le "makhzen" nÕest<br />
plus intouchable.<br />
Les gens ont de plus en plus recours<br />
ˆ la justice pour rem<strong>et</strong>tre en<br />
cause lÕomnipotence des pouvoirs<br />
publics.<br />
Mais entre le recours, le jugement<br />
<strong>et</strong> lÕexŽcution, le fossŽ demeure<br />
Žnorme, voire infranchissable. LÕƒtat<br />
de droit est flouŽ par la pratique.<br />
Magistrats dŽbordŽs, justice politisŽe<br />
dŽpendante, droits de la dŽfense<br />
malmenŽs, les griefs ne manquent<br />
pas. Et si les avocats ont tenu<br />
ˆ faire de la question une de leurs<br />
principales prŽoccupations, cÕest<br />
quÕil y va de la survie de leur profession.<br />
Un arr t rendu en faveur du<br />
citoyen, cÕest autant de gagnŽ pour<br />
la dŽfense, mais un jugement ren-<br />
du, <strong>et</strong> non appliquŽ, cÕest la crŽdibilitŽ<br />
de toute une profession qui est<br />
en jeu.<br />
Pour qui sait lire entre les lignes,<br />
la simple Žvocation de la commission<br />
Truche en France suffit pour<br />
montrer que pour les avocats, lÕin-<br />
dŽpendance de la justice passe par<br />
un plus grand respect des droits de<br />
la dŽfense.<br />
En eff<strong>et</strong>, la commission de rŽflexion<br />
sur la Justice dŽcidŽe par<br />
Jacques Chirac, il y a plus dÕun an,<br />
Žtait sortie avec de nombreuses pro-<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
20<br />
positions. Parmi les principales rŽsolutions<br />
de la commission Truche,<br />
Çla protection de la prŽsomption<br />
dÕinnocenceÈ Il sÕagit, entre autres,<br />
de Ç lÕintervention de lÕavocat d s la<br />
premi re heure de garde ˆ vue, mise<br />
en dŽtention provisoire dŽcidŽe
JUSTICE<br />
par un coll ge <strong>et</strong> non plus par le seul<br />
juge <strong>et</strong> durŽe des informations judiciaires<br />
limitŽes È.<br />
Dans les affaires o les citoyens<br />
essaient de recouvrir un droit usurpŽ<br />
par un organisme Žtatique, la marge<br />
de manÏuvre de la dŽfense <strong>et</strong><br />
lÕindŽpendance de la justice sont encore<br />
plus malmenŽes.<br />
PartialitŽ<br />
La justice a mauvaise presse,<br />
mais lˆ, les citoyens sont convaincus<br />
de sÕattaquer ˆ une vŽritable citadelle.<br />
Le proverbe britannique qui<br />
disait "il ne suffit pas que la justice<br />
soit rendue, elle doit tre per ue<br />
comme bien rendu" est dŽmenti par<br />
la rŽalitŽ des faits.<br />
La justice, m me si ses arr ts sont<br />
parfois rendus en faveur des<br />
citoyens, est accusŽe de partialitŽ<br />
envers lÕadministration.<br />
Connivence entre le pouvoir<br />
judiciaire <strong>et</strong> le pouvoir<br />
politique ou simple bienveillance,<br />
en tout cas, lÕintervention<br />
du politique dans<br />
le judiciaire est une rŽalitŽ.<br />
On lÕa clairement constatŽ<br />
au cours de la fameuse campagne<br />
dÕassainissement o<br />
les magistrats appelaient les<br />
prŽvenus ˆ la barre sur ordre<br />
des autoritŽs publiques. Le<br />
barreau, en interpellant le<br />
gouvernement sur ce dossier<br />
sensible, ne fait en rŽalitŽ<br />
que se joindre ˆ dÕautres<br />
¥ Omar Azzimane.<br />
©DR<br />
voix, qui se sont dŽjˆ ŽlevŽes<br />
pour rŽclamer plus<br />
dÕindŽpendance <strong>et</strong> plus<br />
dÕefficacitŽ de la justice<br />
marocaine.<br />
LÕAssociation ÒAlternativesÕÕ<br />
qui avait tenu un<br />
sŽminaire sur la rŽforme<br />
de la justice, il y a un<br />
mois, a adoptŽ une dŽclaration<br />
publique qui a<br />
ŽtŽ adressŽe sous forme<br />
de l<strong>et</strong>tre ouverte au gouvernement.<br />
LÕAssociation interpelle<br />
"le gouvernement dans le<br />
but dÕagir Žnergiquement,<br />
en respect des droits de<br />
lÕHomme <strong>et</strong> de la lŽgali-<br />
tŽ en faveur de la rŽforme<br />
de la justice comme<br />
Žtant la rŽforme des rŽformes".<br />
Une rŽforme tributaire dÕune revalorisation<br />
matŽrielle <strong>et</strong> morale indispensable<br />
des magistrats, car nos<br />
juges ne disposent ni dÕun statut moral<br />
valorisant, ni dÕune digne situation<br />
matŽrielle, ce qui est de nature,<br />
malgrŽ lÕhonn t<strong>et</strong>Ž de bon nombre<br />
dÕhommes de loi, ˆ dŽvelopper des<br />
pratiques malsaines tendant ˆ gangrener<br />
tout lÕappareil.<br />
Il semble que sur ce plan-lˆ, le<br />
gouvernement <strong>Youssoufi</strong> ait consenti<br />
quelques concessions.<br />
Dans la Loi de finances, Oualalou<br />
a annoncŽ de nombreuses mesures<br />
qui ont ŽtŽ prises dans ce sens. Parmi<br />
ces mesures, il y a lieu de citer la<br />
proposition de faire bŽnŽficier le minist<br />
re de la Justice, dirigŽ par Omar<br />
Azziman, de la dŽrogation aux dispositions<br />
concernant la suppression<br />
des postes vacants, par suite de mise<br />
ˆ la r<strong>et</strong>raite. Ceci pour faire face<br />
aux besoins pressants en personnel<br />
dÕencadrement des juridictions nouvellement<br />
crŽŽes <strong>et</strong> des unitŽs relevant<br />
de lÕadministration pŽnitentiaire.<br />
DŽlabrement<br />
Et cÕest vrai quÕon ne peut avoir<br />
que la justice dont on consent ˆ payer<br />
le prix. Pendant trop longtemps, on<br />
a dŽlibŽrŽment maintenu la machine<br />
judiciaire dans un Žtat de dŽlabrement<br />
avancŽ.<br />
Le pouvoir politique a bien profitŽ<br />
de c<strong>et</strong>te sous-capitalisation de<br />
la justice.<br />
Les manquements ˆ la r gle sont<br />
devenus, malheureusement, trop frŽquents<br />
<strong>et</strong> on a entendu parler de<br />
quelques magistrats en Žtat dÕexamen.<br />
Lˆ encore, ƒtat de droit <strong>et</strong> respect<br />
de la libertŽ individuelle ont un<br />
prix que le citoyen doit payer pour<br />
en tre bŽnŽficiaire.<br />
LÕindŽpendance du pouvoir judiciaire<br />
ˆ lÕŽgard du pouvoir est une<br />
revendication de plus en plus pressante,<br />
ˆ cor <strong>et</strong> ˆ cri, par lÕopinion<br />
publique, plus discr tement mais<br />
tout aussi fermement par les avocats.<br />
La naissance dÕun vŽritable pouvoir<br />
judiciaire est le prix ˆ payer<br />
pour la moralisation de la vie publique<br />
tant rŽclamŽe par les socialistes.<br />
❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
21
SOCIƒTƒ<br />
ƒlaboration dÕun plan pour lÕintŽgration de la femme dans le dŽveloppement<br />
LES BONNES<br />
INTENTIONS<br />
Le dŽveloppement passe<br />
par lÕamŽlioration<br />
de la situation de la<br />
femme. Cela est devenu telle<br />
une ritournelle. Ë force de<br />
la ressasser, on en croit de<br />
Par Noureddine JOUHARI<br />
plus en plus sans en tre vraiment<br />
convaincu. Du moins<br />
de la seconde partie, <strong>et</strong> des<br />
moyens mis pour la rŽaliser.<br />
Mohamed Said Sa‰di, secrŽtaire<br />
dÕƒtat aupr s du ministre<br />
du DŽveloppement social,<br />
de la SolidaritŽ, de<br />
lÕEmploi <strong>et</strong> de la Formation<br />
professionnelle, chargŽ de la<br />
Protection sociale, de la<br />
Famille <strong>et</strong> de lÕenfance, accompagnŽ<br />
du ministre dŽlŽguŽ<br />
chargŽ des droits de<br />
lÕHomme, Mohamed Aujjar,<br />
de Aicha Belarbi, secrŽtaire<br />
dÕƒtat chargŽ de la CoopŽration,<br />
a prŽsidŽ rŽcemment ˆ<br />
Rabat, une rencontre dans le<br />
cadre de la prŽparation du<br />
plan dÕaction pour lÕintŽgration<br />
de la femme dans le dŽveloppement.<br />
Au cours de c<strong>et</strong>te rencontre,<br />
Said Sa‰di a prŽsentŽ<br />
le contexte dans lequel se<br />
situe le proj<strong>et</strong> du plan dÕaction<br />
pour lÕintŽgration de la femme<br />
dans le dŽveloppement.<br />
Un plan qui tout en tenant<br />
compte des spŽcificitŽs marocaines,<br />
nÕen rŽpond pas<br />
moins ˆ lÕesprit des conventions<br />
internationales relatives<br />
ˆ la situation de la femme.<br />
Selon Said Sa‰di, ce plan,<br />
qui se veut tre opŽrationnel<br />
<strong>et</strong> pragmatique, nŽcessite la<br />
mobilisation de toutes les potentialitŽs<br />
nationales aussi<br />
bien de la part du gouvernement<br />
que de la sociŽtŽ civile.<br />
Et pour sociŽtŽ civile, la femme<br />
a eu la part belle ces derniers<br />
temps : associations, forums<br />
<strong>et</strong> autres rencontres ont<br />
mis en avant les revendications<br />
fŽminines <strong>et</strong> instaurŽ un<br />
nouveau climat sur c<strong>et</strong>te<br />
question. Pour Aicha Belarbi,<br />
qui nÕest pas Žtrang re ˆ ce<br />
genre de dŽbats, elle a mis<br />
lÕaccent sur lÕimportance de<br />
c<strong>et</strong>te rencontre <strong>et</strong> sur lÕoriginalitŽ<br />
de la dŽmarche prŽconisŽe<br />
pour lÕŽlaboration de ce<br />
proj<strong>et</strong>.<br />
Quant ˆ M. Aujjar, il a exprimŽ<br />
la disposition de son<br />
dŽpartement ˆ collaborer <strong>et</strong><br />
apporter le soutien nŽcessaire<br />
pour la rŽussite de ce plan<br />
dÕaction. LÕintŽr t de c<strong>et</strong>te<br />
rencontre rŽside dans le fait<br />
quÕelle vŽhicule un consensus<br />
concernant la question de<br />
la femme <strong>et</strong> du dŽveloppement<br />
en gŽnŽral, selon M.<br />
Aujjar. Sauf que lˆ, dire quÕil<br />
y a consensus cÕest aller trop<br />
vite en besogne... On ne peut<br />
faire lÕimpasse sur les rŽticences<br />
des uns <strong>et</strong> des autres<br />
sur un suj<strong>et</strong> aussi sensible...<br />
Pour la rŽussite dÕun tel<br />
proj<strong>et</strong>, on ne peut ignorer le<br />
minist re de la Justice. Aussi,<br />
ce dŽpartement nŽvralgique<br />
a-t-il ŽtŽ reprŽsentŽ par son<br />
secrŽtaire gŽnŽral, Ahmed<br />
Ghazali. Ce dernier a saluŽ<br />
c<strong>et</strong>te initiative <strong>et</strong> exprimŽ<br />
lÕadhŽsion de son minist re<br />
ˆ la dŽmarche initiŽe <strong>et</strong> en-<br />
gagŽe par lÕŽquipe chargŽe<br />
de lÕŽlaboration de ce plan<br />
dÕaction. Tous les participants<br />
ont saluŽ lÕinitiative <strong>et</strong> lÕapproche<br />
adoptŽe par le secrŽtariat<br />
dÕƒtat chargŽ de la<br />
Protection sociale, de la<br />
Famille <strong>et</strong> de lÕEnfance.<br />
Il est ˆ noter que ce dŽpartement<br />
ˆ vocation sociale,<br />
sÕest distinguŽ par un dy-<br />
22<br />
namisme remarquable. Avec<br />
Said Sa‰di, ce dŽpartement<br />
est parti pour une belle aventure.<br />
La coopŽration avec la<br />
sociŽtŽ civile a atteint sa vitesse<br />
supŽrieure. Et on est en<br />
droit dÕattendre que les rŽsultats<br />
soient tangibles. Audelˆ<br />
des discours <strong>et</strong> de lÕexpression<br />
des bonnes intentions.❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
ASSURANCES<br />
Assistance au <strong>Maroc</strong><br />
PRƒVOIR<br />
L'IMPRƒVU<br />
Dans un pays comme le <strong>Maroc</strong> o la sŽcuritŽ sociale<br />
fait ses premiers pas sur la voie de la restructuration,<br />
les organismes privŽs d'assistance rev tent<br />
une importance cruciale. Pourtant, m me apr s 22<br />
annŽes d'existence, c<strong>et</strong>te assurance ˆ vocation d'as-<br />
Sous le soleil bržlant de<br />
juill<strong>et</strong>, sur une route du<br />
sud du <strong>Maroc</strong>, la voiture<br />
dŽvore les kilom tres ˆ<br />
vive allure. La fatigue accumulŽe<br />
pendant des heures de<br />
Par Kamal BENBRAHIM<br />
conduite p se d'un poids<br />
Žnorme. L'attention baisse.<br />
Soudain, tout se prŽcipite.<br />
Une voiture venant en sens<br />
contraire double un interminable<br />
camion. Klaxon. Freins.<br />
Crissement des pneus <strong>et</strong> c'est<br />
le choc. Le vŽhicule fait plusieurs<br />
tonneaux <strong>et</strong> se r<strong>et</strong>rouve<br />
pneus en l'air dans le fossŽ.<br />
Des voitures s'arr tent.<br />
Quelqu'un appelle la<br />
Gendarmerie. On donne les<br />
premiers soins en attendant<br />
l'ambulance. Les passagers<br />
des deux vŽhicules sont ŽvacuŽs<br />
sur l'hpital le plus<br />
proche. Certains sont gravement<br />
atteints. Leur vie est en<br />
danger.<br />
Il faut les transporter d'urgence<br />
dans une structure sanitaire<br />
mieux ŽquipŽe.<br />
Chaque minute compte, c'est<br />
le dŽsarroi.<br />
DŽmarches vitales<br />
Les tracas ne font que<br />
commencer. C<strong>et</strong>te paisible famille<br />
qui partait en vacances<br />
ou rentrait au pays, se trouve<br />
prise dans un engrenage infernal.<br />
Il faut transporter les<br />
membres les plus atteints vers<br />
les Žtablissements qui leur<br />
sont prescrits, parfois ˆ l'Žtranger.<br />
Engager des frais de<br />
voyage <strong>et</strong> de sŽjour pour celui<br />
qui va les accompagner.<br />
Avancer les frais d'admission<br />
dans l'Žtablissement hospitalier<br />
en question, assurer les<br />
frais mŽdicaux <strong>et</strong>c...<br />
Personne n'est ˆ l'abri d'un<br />
tel scŽnario. Si pour la plu-<br />
part des <strong>Maroc</strong>ains, c'est l'imprŽvu<br />
total, certains, plus prŽvoyants,<br />
avaient dŽjˆ souscrit<br />
ˆ une assurance d'assistance.<br />
Dans des cas pareils,<br />
une telle dŽmarche se rŽv le<br />
prŽcieuse. Voire vitale.<br />
En eff<strong>et</strong>, c'est ˆ ce moment<br />
que l'organisme d'assistance<br />
entre en jeu. Sa mission, assurer<br />
le transport sanitaire des<br />
blessŽs au <strong>Maroc</strong> ou ˆ l'Žtranger,<br />
prendre en charge les<br />
frais de dŽplacement <strong>et</strong> de sŽjour<br />
d'un parent accompagnant<br />
le ou les assurŽs, avancer<br />
les frais d'admission dans<br />
l'Žtablissement hospitalier<br />
choisi, couvrir les frais mŽdicaux<br />
<strong>et</strong>c. En un mot, faire<br />
face ˆ la situation.<br />
Pourtant, rares sont ceux<br />
qui ont pensŽ ˆ une telle ŽventualitŽ.<br />
L'assistance est encore<br />
per ue par le <strong>Maroc</strong>ain<br />
comme un produit de<br />
"luxe".<br />
Le mode de vie, le<br />
faible revenu, les conditions<br />
sociales prŽcaires<br />
sont ˆ l'origine de la quasi-absence<br />
d'une culture<br />
d'assurance au <strong>Maroc</strong>.<br />
Progr s<br />
Paradoxe. Cela fait 22<br />
ans que l'assistance existe<br />
au <strong>Maroc</strong>. Le marchŽ<br />
compte quelque 2 millions<br />
d'assurŽs que se partagent<br />
deux sociŽtŽs. Le mastodonte<br />
<strong>Maroc</strong> Assistance<br />
<strong>International</strong>e (MAI) <strong>et</strong> Issaf<br />
Mondial Assistance.<br />
MAI, prŽcurseur du produit<br />
au <strong>Maroc</strong>, est une sociŽtŽ<br />
enti rement marocaine.<br />
CrŽŽe en 1976 par Abdelhai<br />
Benkirane, en tant que sociŽtŽ<br />
de service, elle a connu depuis<br />
un dŽveloppement soutenu<br />
gr‰ce ˆ un important portefeuille<br />
constituŽ de<br />
<strong>Maroc</strong>ains RŽsidents ˆ l'ƒtranger<br />
(MRE).<br />
PortŽe par son succ s,<br />
MAI a concoctŽ un nouveau<br />
produit qui faisait totalement<br />
dŽfaut ˆ l'Žpoque : l'assistance<br />
locale, innovant ainsi par<br />
rapport ˆ ce service qui Žtait<br />
destinŽ ˆ l'origine ˆ rapatrier<br />
les gens chez eux, lorsqu'ils<br />
sistance demeure mŽconnue, sinon considŽrŽe<br />
comme un produit de luxe. Les deux seules sociŽtŽs<br />
sur le marchŽ national se partagent quelque<br />
deux millions de clients. Bien peu, quand l'imprŽvu<br />
gu<strong>et</strong>te.<br />
avaient un probl me ˆ l'Žtranger.Les<br />
banques ont suivi.<br />
L'assise financi re de MAI a<br />
ŽtŽ consolidŽe par l'actionnariat<br />
de la Banque Populaire<br />
<strong>et</strong> de la BMCE Bank. Le<br />
chiffre d'affaire a ŽvoluŽ en<br />
consŽquence atteignant<br />
123,989 millions de Dh en<br />
1996, avec 1,2 million d'assurŽs.<br />
Le groupe a aujourd'hui<br />
ses propres filiales au <strong>Maroc</strong><br />
<strong>et</strong> ˆ l'Žtranger. Multi-assitance<br />
internationale/France, basŽe<br />
ˆ Paris, est une sorte de t -<br />
te de pont en Europe qui apporte<br />
une assistance pluridisciplinaire<br />
aux assurŽs ˆ travers<br />
un rŽseau de plus de<br />
1000 correspondants dans le<br />
monde.<br />
MAI Tourisme/ <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong><br />
MAI Tourisme /France sont<br />
Si pour la plupart des<br />
<strong>Maroc</strong>ains, c'est l'imprévu<br />
total, certains, plus prévoyants,<br />
avaient déjà souscrit<br />
à une assurance d'assistance.<br />
Pourtant, rares<br />
sont ceux qui ont pensé à<br />
une telle éventualité.<br />
L'assistance est encore perçue<br />
par le <strong>Maroc</strong>ain comme<br />
un produit de "luxe".<br />
des filiales spŽcialement<br />
con ues pour rŽpondre aux<br />
besoins d'assistance au cours<br />
des voyages. Elles proposent<br />
Žgalement d'autres prestations<br />
comme, la bill<strong>et</strong>terie, les rŽservations<br />
d'htel, le chartering<br />
<strong>et</strong>c.<br />
Face ˆ MAI, la seule <strong>et</strong><br />
unique concurrente, Issaf<br />
Mondial Assistance, comble<br />
les parts restantes du marchŽ.<br />
C'est une corporation de compagnies<br />
d'assurances ˆ fort<br />
capitaux Žtrangers, crŽŽe par<br />
Al Wataniya.<br />
Isa‰f Mondial Assistance<br />
offre un contrat rŽservŽ exclusivement<br />
aux MRE, garantissant<br />
un large Žventail<br />
de prestations en cas de dŽc s,<br />
d'assistance mŽdicale, d'assistance<br />
technique <strong>et</strong> d'assis-<br />
tance juridique, 24h/24, au<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> ˆ l'Žtranger. Les<br />
deux concurrents sont en butte<br />
au m me probl me. La nature<br />
des prestations qu'elles<br />
offrent ne sont pas encore<br />
bien comprises par le public.<br />
En fait, leur rle n'est pas d'intervenir<br />
sur la voie publique,<br />
mais de maintenir une logistique<br />
d'assistance 24h/24 <strong>et</strong><br />
sept jours sur sept ˆ l'Žchelon<br />
national <strong>et</strong> international.<br />
L'objectif est de venir en aide<br />
ˆ un assurŽ, quelque soit<br />
son besoin.<br />
Factures salŽes<br />
Concr tement, une Žquipe<br />
mŽdicale interne permanente<br />
joue la fonction de rŽgulateur.<br />
Quand elle re oit des appels,<br />
elle se m<strong>et</strong> en relation<br />
avec le mŽdecin, l'infirmier,<br />
un parent de l'assurŽ ou<br />
avec l'assurŽ lui m me.<br />
Le mŽdecin de l'organisme<br />
d'assistance dŽtermine,<br />
alors, la nature du besoin,<br />
le moyen de transport<br />
qu'il nŽcessite, voire<br />
le type d'avion qu'il faut<br />
affrŽter <strong>et</strong> agit en consŽquence.<br />
Des Žquipes de chauffeurs<br />
de vŽhicules ŽquipŽs<br />
pour les diffŽrents besoins<br />
sanitaires se relayent<br />
24h/24. D s qu'un<br />
appel est re u par la centrale,<br />
la machine se m<strong>et</strong> en<br />
marche. Mission : faire vite<br />
<strong>et</strong> bien. La moyenne des interventions<br />
est de 20.000 par<br />
an ! Parfois, un seul appel donne<br />
lieu au dŽploiement de toute<br />
une logistique <strong>et</strong> la facture<br />
peut tre faramineuse. Par<br />
exemple, le transfert d'un patient<br />
ˆ l'Žtranger par avion sanitaire,<br />
son transport par ambulance<br />
ou bloc mobile de rŽanimation,<br />
les frais d'hospitalisation,<br />
le transfert <strong>et</strong> l'hŽbergement<br />
d'un proche parent<br />
<strong>et</strong> le r<strong>et</strong>our vers le pays,<br />
peuvent donner lieu ˆ des dŽpenses<br />
consŽquentes pour<br />
l'organisme d'assistance. Les<br />
responsables de MAI avancent<br />
la somme de 280.000 Dh<br />
pour un seul sinistre.<br />
23<br />
A c<strong>et</strong>te somme, il faudrait<br />
ajouter les garanties complŽmentaires<br />
qui peuvent Žgalement<br />
tre dŽboursŽes pour le<br />
m me sinistre, comme le rapatriement<br />
du corps en cas<br />
de dŽc s, le rapatriement du<br />
vŽhicule <strong>et</strong> des membres de<br />
la famille en cas d'accident ˆ<br />
l'Žtranger <strong>et</strong> autres prestations<br />
techniques <strong>et</strong> juridiques. En<br />
face, la souscription de 180<br />
Dh par an <strong>et</strong> par famille, parait<br />
bien modique.<br />
Les organismes d'assistance<br />
interviennent aussi en<br />
cas de panne, accident ou de<br />
vol d'un vŽhicule assurŽ. Les<br />
prestations vont alors de la<br />
proposition d'un chauffeur si<br />
le conducteur est indisponible,<br />
ˆ l'envoi des pi ces dŽtachŽes<br />
nŽcessaires, en passant<br />
par les titres de transport,<br />
le remorquage du vŽhicule,<br />
la couverture des frais d'abandon<br />
lŽgal du vŽhicule ˆ<br />
l'Žtranger <strong>et</strong> des frais de gardiennage.<br />
Cependant, un reproche<br />
est fait ˆ ces organismes.<br />
Celui d'axer leurs prestations<br />
surtout sur les MRE. Il est<br />
vrai que c'est c<strong>et</strong>te tranche<br />
qui fait le plus souvent appel<br />
ˆ leurs services.<br />
Ce sont ces clients aussi<br />
qui sont ˆ l'origine du dŽveloppement<br />
du marchŽ de l'assistance<br />
au <strong>Maroc</strong>. Cependant,<br />
si le service destinŽ aux<br />
MRE est impeccable, les<br />
prestations en direction du<br />
marchŽ interne demeurent assez<br />
frileuses. Ce qui dŽnote<br />
avec le caract re de service<br />
d'abord de proximitŽ que les<br />
organismes d'assistance entendent<br />
avoir.<br />
Certes, ces derni res annŽes,<br />
des services d'assistance<br />
sont proposŽs ˆ la client<br />
le d'Žtablissements bancaires<br />
comme la Banque populaire,<br />
la BMCE Bank, le<br />
CrŽdit du <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> le CrŽdit<br />
Immobilier <strong>et</strong> Htelier, mais<br />
on demeure loin du compte.<br />
Particuli rement dans un pays<br />
comme le <strong>Maroc</strong>, o la sŽcuritŽ<br />
sociale fait ˆ peine ses<br />
premiers pas sur la voie de la<br />
restructuration.❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
TRADITIONS<br />
Le moussem de Moulay Abdesalam Ben Mchiche ou le rendez-vous de la piŽtŽ<br />
ODEURS<br />
DE SAINTETƒ<br />
Le moussem de Moulay Abdessalam Ben Mchiche<br />
est frŽquentŽ aussi bien par les p<strong>et</strong>ites gens soucieuses<br />
dÕeffectuer un p lerinage ˆ bon prix que par<br />
une j<strong>et</strong> soci<strong>et</strong>y qui nÕa pas compl tement coupŽ les<br />
ponts avec la tradition. Si le vŽhicule tout terrain a extr<br />
mement raccourci les distances, le voyage demeure<br />
La route sÕarr te brusquement<br />
laissant place<br />
ˆ une piste rocailleuse.<br />
Une dizaine de kilom<br />
tres ˆ traverser dans la<br />
poussi re <strong>et</strong> le bourdonne-<br />
Par Abdelatif EL AZIZI<br />
ment incessant des grillons.<br />
Le mince fil<strong>et</strong> de goudron reprend<br />
ses droits <strong>et</strong> la route<br />
monte ˆ nÕen plus finir.<br />
LÕimminence du moussem<br />
augmente le trafic rendant la<br />
circulation extr mement difficile.<br />
Ë certains endroits, la<br />
route a ŽtŽ carrŽment emportŽe<br />
par des crues inattendues.<br />
Voitures, camions, autocars,<br />
mul<strong>et</strong>s, la procession ˆ<br />
quelque chose dÕirrŽel. Si les<br />
populations locales sont les<br />
plus nombreuses, venant de<br />
TŽtouan, Tanger ou Chaouen,<br />
on rencontre Žgalement de<br />
nombreux visiteurs du centre<br />
du pays.<br />
P lerinage ˆ bon prix<br />
Des Žtrangers comme c<strong>et</strong><br />
ƒgyptien qui fait spŽcialement<br />
le dŽplacement. Des<br />
4x4 qui cotoient les mul<strong>et</strong>s,<br />
de vieux bus bringuebalants<br />
doublŽs fi rement par des autocars<br />
louŽs pour lÕoccasion,<br />
le moussem de Moulay<br />
Abdessalam Ben Mchiche est<br />
frŽquentŽ aussi bien par les<br />
p<strong>et</strong>ites gens soucieuses dÕeffectuer<br />
un p lerinage ˆ bon<br />
prix (la tradition populaire<br />
veut que la visite au tombeau<br />
du saint Žquivaut ˆ une sorte<br />
de p lerinage du pauvre) que<br />
par une j<strong>et</strong> soci<strong>et</strong>y qui nÕa pas<br />
compl tement coupŽ les<br />
ponts avec la tradition. Si le<br />
vŽhicule tout terrain a extr -<br />
mement raccourci les distances,<br />
le voyage demeure<br />
nŽanmoins Žprouvant, lÕacc<br />
s au Jbal La‰lam nÕŽtant<br />
pas particuli rement aisŽ.<br />
Mais lˆ encore, pour le visiteur,<br />
les affres du voyage sont<br />
proportionnelles aux plaisirs<br />
du p lerinage. Et pour ceux<br />
qui nÕy croient pas trop, reste<br />
un paysage de montagne<br />
dÕune exceptionnelle beautŽ.<br />
Surplombant une vallŽe<br />
qui sÕŽtend ˆ perte de souffle,<br />
le sanctuaire est baignŽ par<br />
des vents qui affluent de tous<br />
les ples.<br />
Pour accŽder au mausolŽe,<br />
il faut traverser de larges<br />
escaliers qui m nent ˆ une<br />
expalanade recouverte de<br />
plaques de li ge sŽculaires.<br />
CÕest lˆ lÕespace sacrŽ ˆ proprement<br />
dit, un espace quÕil<br />
ne convient pas de fouler les<br />
pieds chaussŽs.<br />
Autour du mausolŽe,<br />
quelques bancs en bois rustique<br />
accueillent les p lerins<br />
dans un recueillement difficile<br />
tant la foule est compacte.<br />
Asc tes<br />
Authentiques descendants<br />
ou simples fqihs ˆ la recherche<br />
dÕun revenu commode,<br />
ils sont nombreux ˆ<br />
psalmodier le Coran <strong>et</strong> ˆ Žvoquer<br />
la bŽnŽdiction du Saint<br />
contre quelques pi ces.<br />
Ë lÕimage du dŽpouillement<br />
du Saint <strong>et</strong> de sa r<strong>et</strong>raite<br />
loin des inanitŽs de ce bas<br />
monde, le mausolŽe est tr s<br />
modeste. Une tombe entourŽe<br />
par un mur blanchi ˆ la<br />
chaux, surplombŽe par un<br />
ch ne sŽculaire. LÕaustŽritŽ<br />
du lieu est accentuŽe par lÕabsence<br />
de coupole, le tombeau<br />
est ˆ lÕair libre, ce qui traduit<br />
la volontŽ du Saint dÕŽviter<br />
le clinquant de ce monde.<br />
Une r<strong>et</strong>raite qui traduit<br />
lÕasc se <strong>et</strong> qui rappelle le dŽpouillement<br />
<strong>et</strong> le recueillement<br />
si chers aux Soufis.<br />
Se distinguant des autres<br />
p lerins par leurs aspects vestimentaires<br />
<strong>et</strong> par une dŽvotion<br />
ˆ la limite de la transe,<br />
des personnages issus du fin<br />
fond de lÕhistoire ajoutent encore<br />
ˆ lÕaspect irrŽel de la cŽrŽmonie.<br />
Ce sont les Haddawas<br />
adeptes de Sidi Heddi, un<br />
Saint dont le sanctuaire se<br />
trouve ˆ quelques kilom tres<br />
plus bas du mausolŽe de My<br />
Abdessalam Ben Mchiche.<br />
Apr s avoir fait vÏu de<br />
pauvr<strong>et</strong>Ž absolue, Sidi Heddi<br />
nŽanmoins Žprouvant, lÕacc s au Jbal La‰lam nÕŽtant<br />
pas particuli rement aisŽ. Mais lˆ encore, pour le visiteur,<br />
les affres du voyage sont proportionnelles aux<br />
plaisirs du p lerinage. Et pour ceux qui nÕy croient<br />
pas trop, reste un paysage de montagne dÕune exceptionnelle<br />
beautŽ.<br />
¥ Les JÕbala ont consacrŽ la tradition du moussem de My. Abdessalam Ben Mchich<br />
a laissŽ ˆ ses disciples un enseignement<br />
soufi dÕune extr<br />
me rigueur. Plus quÕune<br />
nŽcessitŽ, la pauvr<strong>et</strong>Ž est cultivŽe<br />
ˆ lÕextr me, traduite par<br />
un dŽpouillement vestimentaire<br />
<strong>et</strong> matŽriel absolu.<br />
Les haillons <strong>et</strong> le chapel<strong>et</strong><br />
suspendus au cou sont les<br />
aspects extŽrieurs du vÏu<br />
Haddaoui tandis que le renoncement<br />
absolu traduit la<br />
nuditŽ <strong>et</strong> lÕesclave vis-ˆ-vis<br />
de son ma”tre qui nÕest tout<br />
autre que Dieu.<br />
Vie aust re<br />
Les Haddawas suivant<br />
ainsi les pratiques de leur<br />
ma”tre, ne ratent aucune occasion<br />
pour se rendre au Jbal<br />
La‰lem perpŽtuant le lien<br />
mystique qui attachait leur<br />
ma”tre au Saint du Jbal<br />
La‰lam.<br />
Le spectacle de ces<br />
Haddawis en guenilles ctoyant<br />
ces femmes de la haute<br />
en djellaba de soi <strong>et</strong> foulard<br />
signŽ, a quelque chose<br />
dÕextraordinaire. Dans c<strong>et</strong> espace<br />
sacrŽ, le monde semble<br />
tourner ˆ lÕenvers. Les signes<br />
de la richesse extŽrieure, lÕapparat<br />
ont une odeur plus que<br />
suspecte.<br />
Pour tous ceux qui viennent<br />
ici, la logique du mon-<br />
de <strong>et</strong> ses r gles sont laissŽes<br />
au vestiaire. Seule la foi, un<br />
minimum de bonne volontŽ<br />
sont admises, tout le reste<br />
nÕŽtant que vaines supputations.<br />
QuÕimportent les<br />
croyances, pourvu que a<br />
marche. Pour tous ceux qui<br />
ont fait le dŽplacement, lÕintercession<br />
du Saint aupr s de<br />
Dieu est une rŽalitŽ.<br />
Dans son excellent "Ibn<br />
Mashish, ma”tre dÕAl<br />
Sh‰dhili", Zakia Zouanat<br />
nous livre quelques-uns des<br />
secr<strong>et</strong>s de celui quÕon a surnommŽ<br />
le ple du Maghreb<br />
ÇOn dit que sept visites ˆ<br />
Moulay Abdesssalam Žquivalent<br />
au p lerinage ˆ la<br />
Mecque. Son rang chez le<br />
Seigneur supr me est tel quÕil<br />
lui a octroyŽ ce quÕil nÕa pas<br />
accordŽ ˆ ses autres saints ˆ<br />
savoir la continuitŽ de ses miracles<br />
apr s sa mortÈ.<br />
SpiritualitŽ<br />
Ce qui distingue le p lerinage<br />
au Mont La‰lam des<br />
pratiques maraboutistes qui<br />
ont cours ailleurs au <strong>Maroc</strong>,<br />
cÕest quÕil sÕagit lˆ Žgalement<br />
de lÕoccasion pour de nombreux<br />
Žrudits de faire des rencontres<br />
intŽressantes.<br />
Pour c<strong>et</strong> Žgyptien fŽru de<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
24<br />
soufisme, My Abdessalam<br />
nÕest pas uniquement un<br />
Saint, cÕest aussi un grand<br />
ma”tre de la cha”ne soufie. Il<br />
cite un Cheikh de lÕuniversitŽ<br />
Al Azhar, Abdelhadi<br />
Mahmoud qui, de r<strong>et</strong>our du<br />
Jbel La‰lem, avait Žcrit un<br />
ouvrage sur le Saint dans lequel<br />
il le qualifie de ÇGrand<br />
Žrudit <strong>et</strong> de grand soufi, qui<br />
en choisissant la voie de<br />
Dieu, sÕŽtait hissŽ par sa foi,<br />
sa pi<strong>et</strong>Ž, son savoir <strong>et</strong> son<br />
amour de Dieu ˆ une position<br />
au <strong>Maroc</strong> camparable ˆ<br />
celle de lÕimam Chafii en<br />
EgypteÈ. Le soleil se fait plus<br />
clŽment, pour ceux qui doivent<br />
repartir, le moment est<br />
venu de redescendre, lÕespace<br />
Žpouse la configuration<br />
ŽsotŽrique des soufis, lÕascension<br />
traduisant la montŽe<br />
vers la lumi re divine <strong>et</strong> la<br />
descente symbolisant le r<strong>et</strong>our<br />
ˆ lÕillusion du monde<br />
matŽriel. La tentation est forte<br />
pour le visiteur de se laisser<br />
aller ˆ ses pŽrŽgrinations<br />
spirituelles autrement plus<br />
rassurantes que nos certitudes<br />
modernes. Un repas offert<br />
spontanŽment par des p lerins<br />
en pleine for t ach vera<br />
de nous plonger dŽfinitivement<br />
dans un monde dŽsormais<br />
inaccessible. ❏<br />
©DR
TOURISME<br />
Les clubs des Ïuvres sociales ravissent la ved<strong>et</strong>te aux Žtablissements hteliers<br />
HOTELLERIE<br />
CLANDESTINE<br />
vous prie d'annuler<br />
la rŽservation de "Je<br />
10 singles <strong>et</strong> 20<br />
doubles". Pour le directeur de<br />
l'htel Ibn Batouta, le fax est<br />
tombŽ comme une douche<br />
Par Abdellatif EL AZIZI<br />
froide. Pour un htelier, dŽjˆ<br />
dŽniche des clients c'est une<br />
gal re, quand en plus on perd<br />
ceux qu'on a, c'est le comble.<br />
Quand le directeur apprend<br />
que l'annulation s'est faite au<br />
profit du club des Ïuvres sociales<br />
de l'ONE, il fait part de<br />
son indignation au directeur<br />
de l'Association de l'industrie<br />
hteli re de Marrakech lui<br />
demandant d'intervenir pour<br />
que le club des oeuvres sociales<br />
de l'ONE Çqui est destinŽ<br />
en premier lieu aux<br />
cadres <strong>et</strong> employŽs de l'office,<br />
cesse de s'approprier la<br />
client le des htelsÈ.<br />
C'est ainsi que c<strong>et</strong>te question<br />
a eu la part du lion dans<br />
l'ordre du jour de l'assemblŽe<br />
gŽnŽrale de l'AIH qui s'est tenue<br />
ˆ Marrakech le 4 juin<br />
1998. La premi re rŽsolution<br />
adoptŽe ˆ l'unanimitŽ soul -<br />
ve clairement la question:<br />
ÒdŽnonciation de la concurrence<br />
dŽloyale <strong>et</strong> illŽgale des<br />
Žtablissements de type<br />
ComitŽ des Îuvres Sociales<br />
(tels que le COS de l'ONE)<br />
tant aupr s des autoritŽs locales<br />
que nationalesÓ.<br />
Concurrence dŽloyale<br />
Le prŽsident de l'AIH ne<br />
m‰che pas ses mots pour dŽnoncer<br />
Žnergiquement les<br />
pratiques parall les de ces<br />
clubs de vacances dont la<br />
fonction initiale a ŽtŽ dŽvoyŽe<br />
pour des raisons que tout le<br />
monde conna”t. Pour<br />
Belabb s Ta‰rji ÇLe cas de<br />
l'htel Ibn Batouta n'est pas<br />
isolŽ, d'une mani re ou d'une<br />
autre, chacun de nous a eu ˆ<br />
p‰tir de c<strong>et</strong>te concurrence dŽloyale.<br />
Ces clubs de vacances<br />
ˆ caract re social, qui ont un<br />
statut particulier, s'arrangent<br />
pour rŽcupŽrer la client le<br />
classique des htels. C'est une<br />
guerre inŽgale, on nous enl<br />
ve le pain de la boucheÈ.<br />
Pourtant, si ce n'est pas la<br />
premi re fois que les COS<br />
font dans le privŽ, ce n'est<br />
Žgalement pas la premi re<br />
fois que les hteliers protestent<br />
aupr s du minist re de<br />
tutelle. Avec Benhima, la promesse<br />
d'une enqu te s'est rŽvŽlŽe<br />
tre du vent. Pire, le ministre<br />
du Tourisme qui Žtait en<br />
m me temps directeur de<br />
l'ONE, ne s'est pas g nŽ pour<br />
accueillir dans le COS de<br />
L'ONE de Marrakech les participants<br />
de la seconde universitŽ<br />
de la communication<br />
organisŽe conjointement par<br />
le CrŽpac <strong>et</strong> 2M. Une mani re<br />
de dire "Je vous ai compris".<br />
Or, pour des villes comme<br />
Marrakech, F s ou m -<br />
me Rabat, la situation est dŽjˆ<br />
assez difficile. Plus que toute<br />
autre, la saison estivale s'annonce<br />
tr s dure.<br />
Saison morte<br />
Pendant longtemps, pour<br />
la profession, l'ŽtŽ est synonyme<br />
de torpeur. Pour les htels<br />
situŽs dans les villes<br />
chaudes de l'intŽrieur, la saison<br />
estivale est souvent vŽcue<br />
comme une fatalitŽ.<br />
Saison morte, l'ŽtŽ qui est<br />
ailleurs l'occasion r vŽe de<br />
faire un bon chiffre d'affaires<br />
ne rapporte ici que des clopin<strong>et</strong>tes.<br />
Mais, il semble que<br />
certains hteliers qui se sont<br />
rebiffŽs contre c<strong>et</strong> Žtat de fait<br />
aient pris des initiatives<br />
concr tes pour redresser la<br />
barre. Une campagne de promotion<br />
qui vise les pays, dont<br />
les touristes n'ont pas peur de<br />
la chaleur, a ŽtŽ dŽclenchŽe.<br />
Le Palmeraie Golf Palace de<br />
Marrakech a carrŽment optŽ<br />
pour un festival de la danse <strong>et</strong><br />
de la musique qui couvre les<br />
deux mois les plus chauds de<br />
l'ŽtŽ. Cheb Mami, Kassav,<br />
Boney M, sont au menu de<br />
soirŽes particuli rement<br />
chaudes au New Feeling, la<br />
discoth que du PGP. Lˆ, on<br />
n'a pas lŽsinŽ sur les moyens<br />
pour faire de ce festival l'occasion<br />
de rompre une fois<br />
pour toute la malŽdiction<br />
commerciale qui frappe<br />
Marrakech durant l'ŽtŽ. Pour<br />
attirer du monde <strong>et</strong> surtout<br />
pour faire revenir les gens, la<br />
plupart des grands htels ont<br />
jouŽ sur la baisse des tarifs. Le<br />
package forfaitaire du<br />
Palmeraie Golf Palace proposŽ<br />
durant toute la durŽe du<br />
festival demeure relativement<br />
abordable. Les tarifs promotionnels<br />
proposŽs ici <strong>et</strong> lˆ<br />
semblent traduire un changement<br />
dans l'apprŽhension<br />
du tourisme au <strong>Maroc</strong>.<br />
Les hteliers semblent<br />
avoir pris conscience que les<br />
touristes nationaux constituent<br />
une client le ˆ part enti<br />
re <strong>et</strong> que des tarifs adaptŽs<br />
peuvent constituer un facteur<br />
attractif important.<br />
Cas flagrants<br />
Une client le difficile tr s<br />
pointilleuse mais qui accepte<br />
de plus en plus de payer le<br />
prix pour un sŽjour qui vaut<br />
le coup.<br />
Les hteliers qui tentent<br />
de maintenir une rotation minimum,<br />
dŽplorent pourtant le<br />
manque d'organisation d'une<br />
client le qui rŽpugne toujours<br />
ˆ passer par les agences de<br />
voyages pour les rŽservations.<br />
Un reproche un peu court<br />
quand on sait que de l'autre<br />
ctŽ, dans la nŽbuleuse des<br />
agences de voyage, on a du<br />
mal ˆ dŽnicher de vŽritables<br />
professionnels qu'on peut<br />
vraiment qualifier de Tours<br />
OpŽrateurs.<br />
Le cas de Casablanca ou<br />
Rabat est encore plus flagrant.<br />
Pour les deux villes, dont la<br />
client le principale oscille<br />
entre les hommes politiques<br />
<strong>et</strong> les hommes d'affaires, l'ŽtŽ<br />
est vraiment une basse saison<br />
touristique. Avec le<br />
Ramadan, la saison estivale<br />
constitue un manque ˆ gagner<br />
certain. Ë client le particuli<br />
re, mÏurs particuli res, le<br />
profil du touriste qui se rend<br />
ˆ Rabat est bien particulier,<br />
l'attachŽ case <strong>et</strong> le portable<br />
remplacent le bermuda <strong>et</strong> l'appareil-photo.<br />
Pour le directeur<br />
de l'htel Soundouss ˆ<br />
Rabat, la gestion d'un Žtablissement<br />
htelier dans la<br />
capitale rŽpond ˆ des crit res<br />
sensiblement diffŽrents. On<br />
n'accueille pas un homme<br />
d'affaires comme on accueillerait<br />
un touriste quel-<br />
25<br />
conque: ÇLe tourisme d'affaires<br />
a ses propres r gles.<br />
L'homme d'affaires ne dŽpasse<br />
en gŽnŽral pas deux ou<br />
trois nuits. Extr mement pressŽ,<br />
il est surtout sensible ˆ un<br />
cadre de travail agrŽable o<br />
il disposera d'une logistique<br />
de communication performante.<br />
Par contre il n'est gu -<br />
re attirŽ par les classiques attraits<br />
de l'htellerie tels que<br />
la piscine ou les autres loisirs.<br />
Paradoxalement, c'est<br />
ce m me personnage qui troquera<br />
son costume contre une<br />
tenue plus lŽg re pour aller<br />
faire le touriste le week-end<br />
en dehors de RabatÈ.<br />
Mais lˆ encore plus<br />
qu'ailleurs ,la ville impŽriale<br />
n'a peut tre pas pu proposer<br />
ˆ ces touristes d'un autre type<br />
un autre visage du tourisme<br />
d'affaires, une animation<br />
adaptŽe, un centre d'intŽr t<br />
qui valent le dŽtour...❏<br />
OFFICE NATIONAL DE LÕEAU POTABLE<br />
(ONEP)<br />
DIRECTION COMMERCIALE<br />
DIVISION APPROVISIONNEMENTS<br />
DCM/A<br />
AVIS DÕAPPEL DÕOFFRES<br />
N¡1/98 DCM/A<br />
Le prŽsent appel dÕoffres concerne lÕacquisition de 30.000 compteurs<br />
dÕeau de calibre 15 mm <strong>et</strong> leurs pi ces de rechange, dont le dŽlai<br />
dÕexŽcution est de 4 mois.<br />
Le dossier de Consultation est ˆ r<strong>et</strong>irer contre paiement de la somme de<br />
1000,00 dh (Mille Dirhams) ˆ lÕune des adresses suivantes:<br />
- Bureau dÕordre de la Direction GŽnŽrale de lÕONEP, 6 bis, rue<br />
Patrice Lumumba - Rabat.<br />
TŽlŽphone : (07) 72.12.81/73.03.13<br />
TŽlŽfax : (07) 72.65.33.<br />
- Ateliers Centraux de lÕONEP, rue de lŽcrivain, A•n Borja -<br />
Casablanca<br />
TŽlŽphone : (02) 61.94.06<br />
TŽlŽfax : (02) 61.94.09<br />
Le montant du cautionnement provisoire est fixŽ ˆ 150.000,00 dh (Cent<br />
Cinquante Mille Dirhams).<br />
Les offres Žtablies <strong>et</strong> prŽsentŽes conformŽment aux prescriptions du<br />
r glement de la consultation, doivent parvenir ˆ Monsieur le Directeur<br />
GŽnŽral de lÕONEP, 6 bis, rue Patrice Lumumba ˆ Rabat, au plus tard<br />
le Mercredi 16 Septembre 1998 ˆ 11 heures.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
VOYAGE<br />
Un candidat ˆ lÕŽmigration clandestine raconte sa tentative malheureuse de fuir le pays<br />
LÕAPPEL DU LARGE<br />
C'est l'histoire poignante d'un jeune marocain, candidat ˆ<br />
l'immigration clandestine. Il nous relate avec dŽtail, son<br />
acheminement pour pouvoir s'infiltrer dans le conteneur<br />
d'un paquebot. OpŽration qui n'est pas sans risque pour<br />
ce jeune aventurier <strong>et</strong> ses acolytes qui sont de plus en<br />
Cap nord. Le 16 fŽvrier<br />
dernier, Said, 19 ans ˆ<br />
peine, quitta son domicile,<br />
les yeux aux larmes<br />
<strong>et</strong> le cÏur gros. P<strong>et</strong>it sac dans<br />
la main gauche <strong>et</strong> un bidon<br />
Par Taïeb CHADI<br />
d'eau dans la main droite.<br />
Direction la porte numŽro 4<br />
du port de Casablanca o il<br />
doit s'embarquer clandestinement<br />
dans un navire partant<br />
vers Liverpool. Un voyage<br />
qu'il prŽpare depuis un<br />
mois.<br />
Chaque jour, Said comme<br />
d'ailleurs des centaines de<br />
candidats ˆ l'immigration illŽgale,<br />
frŽquente le port de<br />
Casablanca pour se renseigner<br />
sur les destinations des<br />
navires <strong>et</strong> s'arranger avec un<br />
docker pour qu'il lui assure<br />
une place dans un conteneur.<br />
Quatre laborieuses semaines<br />
de contacts <strong>et</strong> d'attente d'un<br />
bateau anglais en provenance<br />
de Liverpool. ÇJ'aurais pu<br />
embarquer dans n'importe<br />
quel navire ˆ destination<br />
d'Europe, mais comme mon<br />
fr re vit depuis quatre ans en<br />
Angl<strong>et</strong>erre, j'ai tenu ˆ le rejoindre<br />
lˆ basÈ, explique d'un<br />
ton tr s ˆ l'aise Said. Le bateau<br />
anglais allait accuser<br />
deux jours de r<strong>et</strong>ard. Said<br />
commence ˆ perdre sa patience.<br />
Le doute s'empare de lui<br />
avant que son bateau accoste<br />
ce vendredi apr s midi. ÇLe<br />
jour m me de son accostage,<br />
j'ai demandŽ au docker qui<br />
doit m'aider ˆ s'infiltrer au<br />
bord du bateau de se renseigner<br />
sur l'heure de la levŽe<br />
de l'ancre.Il m'a promis de<br />
me l'avoir le lendemainÈ. Le<br />
jour suivant ˆ 6h du matin,<br />
Said Žtait devant le port o il<br />
devait apprendre que le paquebot<br />
quittera Casablanca<br />
vers Liverpool lundi 16 fŽvrier<br />
ˆ 16 heures. Mais Said<br />
doit assurer sa place au bord<br />
du navire, au moins une demie<br />
journŽe avant l'heure "H".<br />
ÇJ'ai arr tŽ avec le docker le<br />
scŽnario de notre opŽration<br />
qui consistait ˆ me trouver<br />
une place dans un conteneurÈ,<br />
explique Said. Chose<br />
faite. BŽnŽficiant de la complicitŽ<br />
d'un membre philippin<br />
du personnel navigant,<br />
Said trouva place dans une<br />
caisse mŽtallique vide.<br />
ÇC'Žtait un conteneur spacieux,<br />
de deux m tres de hauteur<br />
<strong>et</strong> trois m tres de largeur.<br />
Au dŽbut, j'avais peur de me<br />
trouver enfermŽ comme un<br />
rat dans une caisse o il fait<br />
totalement noir, muni juste de<br />
mon sac de pois chiche <strong>et</strong> de<br />
mon bidon ˆ eau. J'avais l'impression<br />
que j'Žtais dans un<br />
puitsÈ, raconte avec lŽg r<strong>et</strong>Ž<br />
Said.<br />
Comme prŽvu, le bateau<br />
anglais a levŽ l'ancre ˆ 6<br />
heures. Destination d'abord<br />
le Havre, o il va faire escale<br />
d'une journŽe avant de r<strong>et</strong>rouver<br />
le brouillard de<br />
Liverpool.<br />
S'infilrer en douce<br />
A bord, l'Žquipage composŽ<br />
d'une trentaine de marins<br />
de diffŽrentes nationalitŽs assurait<br />
chacun dans sa t‰che<br />
la navigation du paquebot<br />
sous l'Ïil vigilant de leur capitaine<br />
russe. Ce dernier ne<br />
savait pas que lors de l'accostage<br />
de son bateau ˆ<br />
Casablanca, un jeune marocain<br />
candidat pour l'immigration<br />
clandestine s'y est infiltrŽ<br />
pour trouver refuge dans<br />
l'un des conteneurs vides.<br />
ÇJ'ai carrŽment perdu la notion<br />
du temps. Je ne pouvais<br />
m me pas penser ˆ mon devenir<br />
dans c<strong>et</strong>te caisse. Je<br />
n'avais ni soif, ni faim. Je me<br />
sentais dŽconnectŽ du monde<br />
extŽrieur <strong>et</strong> je paniquais d s<br />
que j'entends un bruit qui<br />
s'approchaient de la caisseÈ,<br />
se souvient Said. Certes, Said<br />
ne savait pas quoi faire ˆ l'intŽrieur<br />
du conteneur. Il ne savait<br />
m me pas quand est-ce<br />
que le bateau arrivera ˆ terre.<br />
La chose qui lui restait ˆ faire,<br />
c'est de se souvenir.<br />
Se souvenir de son fr re<br />
a”nŽ Aziz qui, quatre ans auparavant,<br />
a rŽussi ˆ accoster<br />
en Angl<strong>et</strong>erre ˆ bord d'un navire<br />
danois. ÇDans ses l<strong>et</strong>tres,<br />
mon fr re me parlait de sa<br />
vie ˆ Londres o il a facilement<br />
trouvŽ un travail dans<br />
un restaurant. Il s'est mariŽ<br />
avec une Irlandaise <strong>et</strong> il va<br />
bientt avoir ses papiers de<br />
rŽsidenceÈ, raconte-t-il.<br />
Le dŽpart d'Aziz a beaucoup<br />
marquŽ Said qui apr s<br />
une annŽe ˆ la fac, n'arrive<br />
plus ˆ supporter sa vie au<br />
<strong>Maroc</strong>. Issu d'une famille<br />
plus nombreux. Pas d'alternative pour ce jeune qui prŽf re<br />
risquer sa peau au lieu d'attendre les lendemains meilleurs<br />
qui ne viennent pas. Les horizons semblent bouchŽs.<br />
Mieux vaut prendre le large au lieu <strong>et</strong> de noyer, dans les<br />
pires des cas, son p<strong>et</strong>it r ve, celui de vivre dignement.<br />
pauvre de neuf membres,<br />
trois fr res <strong>et</strong> six sÏurs, Said<br />
a pensŽ d'abord partir en<br />
Espagne ˆ partir de Tanger,<br />
ˆ bord des patteras. Mais le<br />
nombre en recreduscence des<br />
naufragŽs l'a dŽcouragŽ. " la<br />
mort du fils cad<strong>et</strong> de nos voisins<br />
qui a voulu tentŽ sa chance<br />
via le DŽtroit de Gibraltar<br />
m'a beaucoup marquŽ. Il<br />
avait ˆ peine 12 ans, la p<strong>et</strong>ite<br />
embarcation qui le transportait,<br />
lui <strong>et</strong> trente autres candidats,<br />
a chavirŽ au large de<br />
l'Espagne", conte avec amertume<br />
Said.<br />
Mais un jour, un ami lui a<br />
soufflŽ l'idŽe d'essayer par le<br />
port de Casablanca. ÇAu bord<br />
d'un grand bateau, je ne<br />
risque pas de mourir noyŽ. Il<br />
y a de fortes chances que ma<br />
tentation rŽussisse. Et dans<br />
les pires des cas, je serais<br />
simplement arr tŽ <strong>et</strong> refoulŽ<br />
LE PREMIER MINISTRE<br />
AGENCE POUR LA PROMOTION ET LE<br />
DƒVELOPPEMENT ƒCONOMIQUE ET<br />
SOCIAL DES PRƒFƒCTURES ET<br />
PROVINCES DU NORD DU ROYAUME<br />
au <strong>Maroc</strong>È, ajoute-t-il. Le<br />
pire est arrivŽ. Puisque lors<br />
de son escale au Havre, un<br />
personnel navigant a surpris<br />
Said blotti dans sa caisse. Il a<br />
vite alertŽ son capitaine qui<br />
n'a pas tardŽ ˆ le rem<strong>et</strong>tre ˆ la<br />
police fran aise. ÇJ'ai tout<br />
avouŽ ˆ l'officier fran ais qui<br />
s'est chargŽ de mon dossier,<br />
mon identitŽ <strong>et</strong> ma tentation<br />
ŽchouŽe. Ils m'ont gardŽ pendant<br />
trois jours avant qu'ils<br />
me transf rent ˆ Paris d'o<br />
j'ai ŽtŽ refoulŽ avec une dizaine<br />
d'immigrŽs clandestins<br />
marocains par avion au<br />
<strong>Maroc</strong>È.<br />
Le chant des sir nes<br />
Said ne semble pas affectŽ<br />
par l'Žchec de sa tentation.<br />
Il est plus que jamais dŽcidŽ<br />
ˆ ressayer une autre fois.<br />
Comme des milliers de<br />
jeunes, il est sŽduit par le<br />
ROYAUME DU MAROC<br />
WILAYA DE TANGER<br />
26<br />
chant des sir nes. Prendre le<br />
large au bord de n'importe<br />
quelle embarcation, est le r -<br />
ve qui hante jusqu'ˆ l'obsession<br />
ces jeunes. Ainsi, Said<br />
a repris le chemin du port de<br />
Casablanca. ÇJe n'ai rien ˆ<br />
perdre. Au lieu de chercher<br />
un emploi que je ne vais avoir,<br />
je prŽf re mieux essayer ma<br />
chance dans un bateau. Qui<br />
sait, la prochaine fois, a sera<br />
la meilleureÈ, ajoute-il.<br />
Chassez le mal, il revient<br />
au galop. C'est le cas de le dire<br />
pour ces jeunes, qui ont<br />
perdu tout espoir de vivre dignement<br />
dans leur pays. Ils<br />
prŽf rent s'engouffrer comme<br />
des rats dans les conteneurs<br />
des paquebots. Tout<br />
ceci, n'est pas pour dŽcourager<br />
Sa•d <strong>et</strong> ses semblables,<br />
victimes d'une crise socio-<br />
Žconomique qui visiblement<br />
n'affecte pas tout le monde.❏<br />
MINISTéRE DE LÕAGRICULTURE,<br />
DU DƒVELOPPEMENT RURAL ET DES<br />
PæCHES MARITIMES DIRECTION<br />
PROVINCIALE DE LÕAGRICULTURE<br />
DE TANGER<br />
AVIS VIS DÕAPPEL DÕOFFRES OUVERT<br />
SUR OFFRES DES PRIX EN SƒANCE<br />
NON PUBLIQUE<br />
Dans le cadre du partenariat entre lÕAgence pour la Promotion <strong>et</strong> le<br />
DŽveloppement Žconomique <strong>et</strong> social des PrŽfectures <strong>et</strong> Provinces du Nord<br />
du Royaume (ma”tre dÕouvrage) <strong>et</strong> le minist re de lÕAgriculture, du<br />
DŽveloppement rural <strong>et</strong> des P ches maritimes (ma”tre dÕouvrage dŽlŽguŽ),<br />
il est lancŽ le prŽsent appel dÕoffres portant sur lÕŽtude dÕexŽcution du<br />
proj<strong>et</strong> de remembrement du prŽim tre Hachef dÕune superficie (2.620Ha).<br />
- Le cautionnement provisoire est fixŽ ˆ: 23.000,00Dh<br />
- Les pi ces justificatives ˆ produire sont celles prescrites par le dŽcr<strong>et</strong><br />
n¡2.76.479 du 19 Chaoul 1396 (14.10.76) notamment lÕarticle 11.<br />
- Les plis seront envoyŽs par la poste au nom de Monsieur le<br />
Directeur Provincial de lÕAgriculture, ou dŽposŽs contre un rŽcŽpissŽ<br />
au bureau dÕordre de la Direction provinciale de lÕAgriculture de<br />
Tanger. La date limite de rŽception Žtant fixŽe au 22juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 10<br />
heures.<br />
- Le cahier de charge <strong>et</strong> le mod le de soumission sont ˆ r<strong>et</strong>irer du<br />
bureau des marchŽs de la m me Direction.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
IMMIGRATION<br />
LibertŽ de voyage<br />
LES AFFRES<br />
DU VISA<br />
Un ensemble de textes <strong>et</strong> de nouvelles mesures,<br />
toujours plus restrictives, dessine les contours d'une<br />
politique qui exprime une mŽfiance systŽmatique<br />
ˆ l'Žgard des Žtrangers. En Europe, une dynamique<br />
de tous les dangers pour les libertŽs fondamentales<br />
Ce dŽsir fou de gagner<br />
l'Europe ? Ce sont des<br />
jeunes <strong>et</strong> moins<br />
jeunes. Des citadins comme<br />
des ruraux. Des hommes<br />
comme des femmes. Avec ou<br />
Par Taïeb CHADI<br />
sans boulot. Tous se ruent<br />
chaque ŽtŽ vers les diffŽrents<br />
consulats europŽens au<br />
<strong>Maroc</strong>. Tous animŽs par lÕespoir<br />
de dŽcrocher un visa<br />
pour partirÉ dÕici. Ces jeunes<br />
<strong>et</strong> moins jeunes restent toujours<br />
persuadŽs qu'il pleut de<br />
l'argent lˆ bas!<br />
Ici dÕabord, ils doivent dŽposer<br />
des demandes <strong>et</strong><br />
"convaincre" les services<br />
concernŽs des consulats europŽens<br />
pour pouvoir obtenir<br />
le fameux visa. Le feu<br />
vert! Des demandes dont les<br />
rŽponses ne sont pas toujours<br />
favorables. Des refus.<br />
Le refus "d'accepter toute<br />
la mis re du monde", selon<br />
le mot malheureux, outre qu'il<br />
occulte la dŽgradation des<br />
termes de l'Žchange <strong>et</strong> de la<br />
responsabilitŽ, certes complexe<br />
<strong>et</strong> plurielle, de lÕEurope,<br />
se traduit de mani re Žquivoque<br />
par la mise en oeuvre<br />
de mŽcanismes juridiques <strong>et</strong><br />
policiers visant ˆ limiter au<br />
maximum l'arrivŽe de nouveaux<br />
immigrants sans aucun<br />
Žgard pour les tendances<br />
historiques passŽes <strong>et</strong> ˆ venir,<br />
qui rŽv lent une rŽalitŽ <strong>et</strong><br />
des perspectives bien diffŽrentes.<br />
Faux mythes<br />
Ces politiques, crispŽes<br />
sur le mythe de l'impermŽabilitŽ<br />
absolue des fronti res<br />
<strong>et</strong> sur la confusion permanente<br />
entre immigration lŽgale<br />
<strong>et</strong> clandestine, se fondent<br />
ˆ la fois sur de lŽgitimes,<br />
mais conjoncturels motifs<br />
Žconomiques <strong>et</strong> sociaux,<br />
apr s des dŽcennies de crise,<br />
<strong>et</strong> sur une stratŽgie qui a pour<br />
objectif de limiter les succ s<br />
Žlectoraux des partis d'extr -<br />
me droite.<br />
Ainsi, un ensemble de<br />
textes <strong>et</strong> de nouvelles mesures,<br />
toujours plus restrictives,<br />
dessine les contours<br />
d'une politique qui exprime<br />
une mŽfiance systŽmatique ˆ<br />
l'Žgard des Žtrangers. En<br />
Europe, une dynamique de<br />
tous les dangers pour les libertŽs<br />
fondamentales est actuellement<br />
ˆ l'oeuvre; la faon<br />
dont on traite les Žtrangers<br />
depuis les accords de<br />
Schengen contribue ˆ porter<br />
le discrŽdit sur les populations<br />
d'origine Žtrang re, <strong>et</strong><br />
les assimile a priori ˆ une<br />
source d'insŽcuritŽ.<br />
Le discours dominant, en<br />
Europe, concernant la politique<br />
de gestion des flux migratoires,<br />
consacre, depuis<br />
quelques annŽes, l'exaltation<br />
protectionniste, la suspicion<br />
gŽnŽralisŽe <strong>et</strong> l'absence totale<br />
d'analyses ˆ moyen <strong>et</strong> long<br />
termes pour agir structurellement<br />
sur les migrations.<br />
Voici que par l'utilisation<br />
abusive des visas, on restreint<br />
fortement leur libre circulation<br />
ainsi que leur droit de<br />
vivre en famille. Celui-ci est<br />
stipulŽ par toutes les dŽclarations<br />
<strong>et</strong> conventions internationales.<br />
Blocage<br />
Ce sont d'abord les fonctionnaires<br />
des services communaux<br />
en contact avec les<br />
administrŽs qui sont incitŽs ˆ<br />
r<strong>et</strong>arder la dŽlivrance des documents<br />
(prise en charge), en<br />
particulier dans l'attente d'une<br />
rŽglementation nouvelle, plus<br />
restrictive, dont ils anticipent<br />
parfois l'application.<br />
C'est ensuite l'office des<br />
Žtrangers qui est tenu de donner<br />
un avis motivŽ sur les<br />
conditions de ressources <strong>et</strong><br />
de logement de la personne<br />
d'origine Žtrang re rŽsidant<br />
dans la commune, prŽalablement<br />
ˆ un visa d'autorisation<br />
de visite ou ˆ un regroupement<br />
familial.<br />
On parle rŽguli rement<br />
des cas de blocage arbitraire<br />
est actuellement ˆ l'oeuvre; la fa on dont on traite<br />
les Žtrangers depuis les accords de Schengen contribue<br />
ˆ porter le discrŽdit sur les populations d'origine<br />
Žtrang re, <strong>et</strong> les assimile a priori ˆ une source<br />
d'insŽcuritŽ.<br />
¥ LÕattente du visa, lÕultime Žpreuve.<br />
de demandes de documents<br />
aux administrations communales,<br />
ainsi que des demandes<br />
de visas par les consulats europŽens,<br />
alors que les revenus<br />
des preneurs en charge<br />
ainsi que les garanties sont<br />
largement suffisants <strong>et</strong> que<br />
les demandeurs n'ont, de toute<br />
Žvidence, pas l'intention de<br />
s'installer dŽfinitivement dans<br />
le vieux continent, notamment<br />
des personnes ‰gŽes <strong>et</strong><br />
des personnes ayant une situation<br />
stable dans leur pays.<br />
"Faux", rŽpondent les<br />
fonctionnaires des services<br />
de visas qui rej<strong>et</strong>tent catŽgoriquement<br />
ces accusations.<br />
Ils affirment quÕils appliquent<br />
les lois en cours sans aucune<br />
tendance abusive ˆ recourir<br />
ˆ des refus non justifiŽs ou<br />
systŽmatiques.<br />
Il faut tout de m me reconna”tre<br />
quÕˆ chaque saison<br />
dÕŽtŽ, le volume des demandes<br />
de visas conna”t une<br />
augmentation phŽnomŽnale.<br />
Ë tel point que le personnel<br />
des services visas des diffŽrents<br />
consulats europŽens au<br />
<strong>Maroc</strong>, particuli rement la<br />
France, la Belgique,<br />
lÕEspagne <strong>et</strong> lÕItalie, se voient<br />
chaque jour submergŽs par<br />
des marŽes humaines venant<br />
postuler pour des visas, de<br />
diffŽrentes catŽgories !<br />
Toutefois, selon les<br />
m mes services, ce flux ne<br />
semble en aucun cas influencer<br />
les dŽcisions de lÕoctroi<br />
ou non dÕun visa.<br />
Pour eux, cÕest noir sur<br />
blanc, chaque candidat justifiant<br />
les conditions nŽcessaires<br />
a automatiquement<br />
droit ˆ son visa. Pour certains<br />
candidats qui se dŽclarent lŽsŽs,<br />
ces services agissent sans<br />
quasi contrle dŽmocratique:<br />
ÇUne grande latitude est laissŽe<br />
ˆ ces consulats qui se perm<strong>et</strong>tent<br />
le luxe de prendre des<br />
mesures quÕils estiment opportunes,<br />
en fonction de crit<br />
res dont , eux seuls, apprŽcient<br />
le bien-fondŽÈ, explique,<br />
Rachid, 32 ans, instituteur de<br />
mŽtier <strong>et</strong> qui sÕest vu sa demande<br />
de visa rej<strong>et</strong>Že. Rachid<br />
comptait en fait partir en<br />
Europe pour sÕy installer!<br />
Tentation<br />
Fouad dirait non. Ë 38<br />
ans, il a vu suffisamment de<br />
fac<strong>et</strong>tes de l'Europe pour s'en<br />
mŽfier.<br />
ÇAutre vie, autre culture,<br />
autre mentalitŽ. J'ai une soeur<br />
ˆ Londres, qui travaille dans<br />
un grand htel. Une autre ˆ<br />
Copenhague, dans un restaurant.<br />
Heureuses. Tant<br />
mieux. J'ai aussi un fr re,<br />
quelque part en Espagne, saisonnier<br />
clandestin. Malheureux<br />
comme les pierres. Il n'a<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
27<br />
pas pu rentrer pour les funŽrailles<br />
d'une autre de mes<br />
soeurs. Pas d'argent, pas de<br />
papiers... Moi, j'ai voyagŽ.<br />
J'ai vu. J'ai ŽtŽ contrlŽ.<br />
SuspectŽ. RegardŽ comme on<br />
regarde des b tes dont on se<br />
mŽfie. J'aime encore mieux<br />
rester iciÈ.<br />
Avec sa femme <strong>et</strong> ses enfants,<br />
Marwan, 2 ans, Maha,<br />
quatre ans, <strong>et</strong> le cožt de la vie<br />
qui augmente. Alors, il fait<br />
"faux guide"...<br />
Et ce dŽsir fou de gagner<br />
l'Europe? Une Europe aux<br />
portes dŽsormais fermŽes sur<br />
plus de 347 millions d'‰mes,<br />
dont plus de 4 millions d'immigrŽs<br />
mŽditerranŽens<br />
(<strong>Maroc</strong>, AlgŽrie, Tunisie,<br />
Libye, Egypte, Liban, Syrie,<br />
Albanie, Turquie). Mais qu'on<br />
atteint encore. L'Europe restera<br />
donc terre de toutes les<br />
convoitises. De plus en plus<br />
inaccessible par voies lŽgales.<br />
Donc, de plus en plus tentante<br />
par chemins de traverses.<br />
C'est surtout l'ŽtŽ que l'immigration<br />
clandestine dŽferle.<br />
C'est le moment o les<br />
<strong>Maroc</strong>ains d'Europe reviennent<br />
chez eux. ƒtalant avec<br />
une certaine ostentation leurs<br />
"richesses".<br />
Alors, les jeunes, toujours<br />
les jeunes, ˆ dŽfaut dÕun visa,<br />
tentent le grand saut. Dans<br />
le vide.❏<br />
©Ph. Haj Hachem
TRANSIT 98 BAT<br />
SON PLEIN<br />
Quelque 218.000 <strong>Maroc</strong>ains<br />
rŽsidents ˆ l'Žtranger<br />
(MRE) ont embarquŽ depuis<br />
le 15 juin dernier ˆ<br />
AlgŽsiras, indique le Centre<br />
de coordination de l'opŽration<br />
Transit-98 du ctŽ<br />
espagnol.<br />
Plus de 45.400 vŽhicules<br />
de MRE ont traversŽ<br />
le DŽtroit de Gibraltar vers<br />
le <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> les ferry-boats<br />
des compagnies de transport<br />
maritime desservant<br />
les lignes AlgŽsiras-Tanger<br />
<strong>et</strong> Algesiras-Sebta ont effectuŽ<br />
1.194 nav<strong>et</strong>tes.<br />
Selon le centre, la durŽe<br />
moyenne d'attente dans<br />
les zones de prŽ-embarquement<br />
au port d'AlgŽsiras<br />
a ŽtŽ au maximum de<br />
quatre heures, alors que la<br />
durŽe d'attente dans les<br />
zones de prŽ-embarquement<br />
vers Sebta est nulle.<br />
AGRICOLAIR<br />
EN PLEIN ƒLAN<br />
Agricolair Maghreb, spŽcialiste<br />
des traitements phytosanitaires<br />
par voie aŽrienne<br />
est en plein essor.<br />
BasŽ ˆ l'aŽroport Casa-<br />
Anfa, la compagnie est une<br />
sociŽtŽ anonyme au capital<br />
de 1.000.000 Dh, crŽŽe<br />
en 1958.<br />
Ses activitŽs principales<br />
sont la rŽalisation de toutes<br />
les Žtudes de traitement,<br />
Žpandage <strong>et</strong> pulvŽrisation<br />
sur cultures aussi bien des<br />
produits sanitaires que des<br />
engrais <strong>et</strong> des semences.<br />
En 35 annŽes d'existence,<br />
Agricolair Maghreb a<br />
acquis une expŽrience sžre<br />
ˆ l'Žchelon national dans la<br />
protection des cultures <strong>et</strong><br />
la lutte contre les flŽaux,<br />
comme les moineaux, criqu<strong>et</strong>s,<br />
moustiques,<br />
mouches <strong>et</strong>c...<br />
PARTENARIAT<br />
UNITEX-ZANNIER<br />
La cha”ne de magasins<br />
d'habillement UNITEX<br />
vient de m<strong>et</strong>tre en place un<br />
partenariat avec le groupe<br />
ZANNIER, numŽro un<br />
mondial du pr t-ˆ-porter<br />
pour enfants. Le nouveau<br />
partenaire d'UNITEX brasse<br />
un chiffre d'affaires de<br />
2,07 milliards de FF.<br />
Le partenariat consiste<br />
en une licence de fabrication<br />
<strong>et</strong> de distribution de la<br />
marque CONFETTI, dont<br />
les produits seront distribuŽs<br />
ˆ partir du mois d'octobre<br />
dans l'ensemble du<br />
rŽseau UNITEX au <strong>Maroc</strong>.<br />
AGRICULTURE<br />
Habib El Malki plaide en faveur des Chambres d'agriculture<br />
GARE AU REPLI!<br />
Habib El Malki, ministre<br />
de l'Agriculture, du<br />
DŽveloppement rural <strong>et</strong> des<br />
P ches maritimes, a annoncŽ<br />
qu'un proj<strong>et</strong> de dŽcr<strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant<br />
un meilleur financement<br />
des activitŽs des<br />
Chambres d'agriculture <strong>et</strong> des<br />
organisations professionnelles<br />
du secteur de l'agriculture est<br />
en cours de finalisation <strong>et</strong> sera<br />
adoptŽ incessamment par<br />
le gouvernement.<br />
ÇIl est temps de rendre justice<br />
aux Chambres d'agriculture<br />
<strong>et</strong> aux organismes professionnels<br />
du secteurÈ, a affirmŽ<br />
Habib El Malki qui prenait<br />
part ˆ une rencontre sur<br />
le rle des Chambres d'agriculture,<br />
reconnaissant que les<br />
moyens financiers <strong>et</strong> humains<br />
mis ˆ la disposition de ces organismes<br />
sont insuffisants.<br />
Selon le ministre, le nouveau<br />
proj<strong>et</strong> de dŽcr<strong>et</strong> prŽvoit<br />
un soutien financier aux<br />
Chambres d'agriculture ˆ partir<br />
d'une taxe parafiscale sur<br />
la commercialisation des produits<br />
agricoles au niveau notamment<br />
des marchŽs de gros<br />
<strong>et</strong> des exportations. Sur c<strong>et</strong>te<br />
taxe, un prŽl vement de<br />
30% ira aux chambres d'agriculture<br />
<strong>et</strong> aux organisations<br />
professionnelles du secteur.<br />
BANQUE<br />
Le nouveau dŽcr<strong>et</strong> dŽfinit<br />
Žgalement la nature des bŽnŽficiaires<br />
ainsi que les conditions<br />
qu'ils doivent remplir.<br />
Habib El Malki s'est voulu<br />
rassurant ˆ l'Žgard des agriculteurs,<br />
soulignant la dŽtermination<br />
du gouvernement ˆ<br />
continuer ˆ dŽfendre le produit<br />
marocain, car il faut prŽvenir<br />
tout dŽsordre pouvant<br />
prŽvaloir au nom de la globalisation.<br />
Dans ce cadre, il a<br />
rappelŽ que les cŽrŽales bŽnŽficient<br />
d'une protection<br />
douani re dans les limites de<br />
ce que perm<strong>et</strong>tent les accords<br />
internationaux. Cependant,<br />
Habib El Malki a tenu ˆ<br />
m<strong>et</strong>tre en garde contre toute<br />
tendance au repli sur soi-m -<br />
me, l'ouverture Žtant une nŽcessitŽ<br />
dont le <strong>Maroc</strong> doit accepter<br />
les r gles du jeu.<br />
Sur le plan interne, le ministre<br />
a plaidŽ pour un dialogue<br />
organisŽ, ˆ m me de<br />
dŽboucher sur une stratŽgie<br />
globale pouvant favoriser le<br />
dŽveloppement du monde rural<br />
<strong>et</strong> promouvoir une compŽtitivitŽ<br />
saine. Pour Habib<br />
28<br />
El Malki, le chemin de la<br />
rŽussite passe par la formation<br />
<strong>et</strong> la formation continue<br />
au niveau des Chambres<br />
d'agriculture <strong>et</strong> des organisations<br />
agricoles, qui doivent<br />
Žgalement s'atteler au dŽveloppement<br />
de partenariat. La<br />
rencontre a par ailleurs permis<br />
ˆ plusieurs personnalitŽs d'intervenir<br />
sur le rle des<br />
Chambres d'agriculture <strong>et</strong> des<br />
responsables du secteur.<br />
Sa•d Chb‰atou, ministre<br />
dŽlŽguŽ, chargŽ des Eaux <strong>et</strong><br />
For ts, a insistŽ sur le rle<br />
''national'' qui doit tre celui<br />
de l'Žlu agricole. Hassan<br />
Abbadi, prŽsident de la commission<br />
de l'agriculture au<br />
sein de la Chambre des<br />
Conseillers, a assurŽ que la<br />
commission Ïuvrera ˆ une<br />
bonne application du gentlemen<br />
agreement passŽ entre<br />
les pouvoirs publics <strong>et</strong> le<br />
monde agricole. Enfin,<br />
Mbarek Zamrag, prŽsident de<br />
la FŽdŽration des Chambres<br />
d'agriculture n'a pas manquŽ<br />
d'Žvoquer la modicitŽ des<br />
moyens dont disposent ces<br />
Chambres, rejoint dans ce<br />
constat par Mohamed<br />
Rouighi, reprŽsentant de la<br />
FAO.❏<br />
K.B.B.<br />
Le Groupe des banques populaires lance la premi re branche micro-crŽdit<br />
VOCATION SOCIALE<br />
Le Groupe des banques<br />
populaires vient d'inaugurer<br />
la premi re branche micro-crŽdit<br />
de la Fondation<br />
banque populaire pour la<br />
crŽation d'entreprise (FBP-<br />
CE). La premi re branche est<br />
situŽe ˆ Al Korea ˆ Casablanca<br />
<strong>et</strong> devra servir d'opŽration<br />
pilote, avant l'extension<br />
du programme ˆ d'autres<br />
rŽgions du Royaume.<br />
C<strong>et</strong>te activitŽ vient consolider<br />
la vocation sociale du<br />
groupe qui a toujours contribuŽ<br />
ˆ la promotion de la p<strong>et</strong>ite<br />
<strong>et</strong> moyenne entreprise, de<br />
l'artisanat <strong>et</strong> des diffŽrents<br />
mŽtiers.<br />
La FBPCE s'inscrit ainsi<br />
dans une tendance internationale,<br />
puisque le micro-crŽdit<br />
s'est dŽveloppŽ de par le<br />
monde ˆ travers des formules<br />
variŽes, <strong>et</strong> a fait ses preuves<br />
comme le moyen qui rŽussit<br />
le mieux ˆ combattre la pauvr<strong>et</strong>Ž<br />
<strong>et</strong> ˆ promouvoir l'emploi.<br />
Le syst me micro-crŽdit,<br />
¥ Habib El Malki, ministre de lÕAgriculture.<br />
mis en place par la Fondation,<br />
intŽresse une population Žconomiquement<br />
dŽfavorisŽe qui<br />
ne peut accŽder au circuit<br />
bancaire classique. La cible<br />
de ce service est une population<br />
ˆ la recherche de p<strong>et</strong>its<br />
pr ts pour crŽer ou dŽvelopper<br />
une activitŽ lucrative.<br />
Le programme de la FBP-<br />
CE intervient prioritairement<br />
en zone urbaine ou pŽri-urbaine,<br />
dans un crŽneau lŽg -<br />
rement supŽrieur au domaine<br />
d'intervention des ONG de<br />
micro-finance.<br />
Le plancher des crŽdits est<br />
fixŽ ˆ 3 000 Dh <strong>et</strong> la Fondation<br />
interviendra dans le palier<br />
moyen <strong>et</strong> supŽrieur des<br />
p<strong>et</strong>its mŽtiers formant gŽnŽralement<br />
le secteur dit informel,<br />
en vue de contribuer ˆ<br />
leur passage vers le secteur<br />
formel.<br />
Le service sera dŽployŽ ˆ<br />
partir des branches FBPCE<br />
micro-crŽdits, des structures<br />
lŽg res bŽnŽficiant d'une cer-<br />
taine autonomie. Au niveau<br />
central, un syst me d'information<br />
<strong>et</strong> de reporting perm<strong>et</strong><br />
de suivre, au jour le jour,<br />
l'Žvolution de l'activitŽ <strong>et</strong><br />
d'Žvaluer pour l'ensemble les<br />
flux financiers, l'activitŽ de<br />
survie, l'impact du micro-crŽdit<br />
sur les bŽnŽficiaires <strong>et</strong> la<br />
performance pour chaque<br />
branche.<br />
Un postulant ˆ un tel crŽdit<br />
doit tre ‰gŽ d'au moins<br />
18 ans. Apr s Žtude rapide<br />
de son proj<strong>et</strong> par la branche,<br />
le candidat doit impŽrativement<br />
s'inscrire aux sŽances<br />
de formation de base <strong>et</strong> s'engager<br />
dans un groupe de solidaritŽ<br />
de quatre personnes<br />
n'ayant aucun lien de parentŽ<br />
<strong>et</strong> n'exer ant pas la m me<br />
activitŽ.<br />
Le micro-crŽdit est basŽ<br />
sur une relation de confiance<br />
durable, avec des objectifs de<br />
dŽveloppement dŽterminŽs<br />
en commun.<br />
Au dŽbut, le client com-<br />
©DR<br />
mence par obtenir un premier<br />
financement rŽpondant aux<br />
besoins les plus ŽlŽmentaires,<br />
puis, au fur <strong>et</strong> ˆ mesure que<br />
la qualitŽ des relations s'affermit,<br />
le client se voit offrir<br />
progressivement des pr ts de<br />
plus en plus importants avec<br />
des conditions plus avantageuses<br />
pour accompagner le<br />
dŽveloppement de son activitŽ.<br />
La pŽriodicitŽ des remboursements<br />
est fonction des<br />
flux financiers gŽnŽrŽs par<br />
l'activitŽ <strong>et</strong> du volume du pr t.<br />
Elle est, soit hebdomadaire,<br />
bi-hebdomadaire ou mensuelle.<br />
Enfin, au niveau des ressources<br />
nŽcessaires au dŽveloppement<br />
de c<strong>et</strong>te activitŽ,<br />
la FBPCE s'appuiera sur le<br />
soutien du Groupe des<br />
banques populaires, <strong>et</strong> sur le<br />
concours dÕOrganisations<br />
internationales intŽressŽes par<br />
la promotion du micro-crŽdit.❏<br />
K.B.B.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
ENVIRONNEMENT<br />
Mise en place dÕun Fonds de dŽpollution industrielle<br />
ARMƒS CONTRE<br />
LA POLLUTION<br />
Les modalitŽs d'utilisation du Fonds de dŽpollution<br />
industrielle (FODEP) se prŽcisent.<br />
La Caisse centrale de garantie (CCG) <strong>et</strong> le<br />
Groupement professionnel des banques<br />
C'est un don de 100<br />
millions de Dh de la<br />
Banque de dŽveloppement<br />
allemande (KFW)<br />
qui avait permis de m<strong>et</strong>tre en<br />
place le Fonds de dŽpollu-<br />
Par Kamal BENBRAHIM<br />
tion industrielle (FODEP)<br />
destinŽ ˆ aider les entreprises<br />
industrielles marocaines ˆ investir<br />
dans les Žquipements<br />
de dŽpollution <strong>et</strong> dans les<br />
technologies propres.<br />
Une cellule FODEP avait<br />
ŽtŽ mise en place au niveau<br />
du dŽpartement de l'Environnement<br />
pour assurer la<br />
gestion technique du fonds,<br />
Žvaluer techniquement l'ŽligibilitŽ<br />
des proj<strong>et</strong>s ˆ ce financement<br />
<strong>et</strong> assurer le<br />
contrle de la rŽalisation <strong>et</strong><br />
de la fiabilitŽ des programmes<br />
de dŽpollution.<br />
La Caisse centrale de garantie<br />
assure, pour sa part, la<br />
gestion financi re du FODEP<br />
en procŽdant aux dŽcaissements<br />
sur appels de fonds des<br />
banques commerciales, en<br />
suivant les remboursements<br />
des pr ts <strong>et</strong> en rŽalimentant le<br />
fonds.<br />
Avantages en sŽrie<br />
Aujourd'hui, la convention<br />
entre la CCG <strong>et</strong> le<br />
GPBM m<strong>et</strong>tra ˆ la disposition<br />
des banques les fonds<br />
destinŽs ˆ aider les entreprises<br />
industrielles marocaines ˆ doter<br />
leurs unitŽs de production<br />
de syst mes antipolluants ˆ<br />
travers un financement avantageux.<br />
Ces programmes, dont le<br />
cožt peut atteindre 30 millions<br />
de Dh, seront financŽs<br />
ˆ concurrence de 80 % par<br />
le FODEP sous forme de<br />
subvention de 20% ou 40%,<br />
en plus d'un crŽdit bancaire.<br />
Plusieurs membres du<br />
gouvernement ont assistŽ ˆ<br />
la signature de c<strong>et</strong>te convention,<br />
paraphŽe par Larbi<br />
Bellaha, directeur gŽnŽral de<br />
la CCG <strong>et</strong> Othman Benjelloun,<br />
prŽsident du GPBM.<br />
Fathallah Oualalou, ministre<br />
de l'ƒconomie <strong>et</strong> des<br />
Finances a soulignŽ que la<br />
dimension environnementa-<br />
le n'est pas seulement un facteur<br />
essentiel du niveau <strong>et</strong> de<br />
la qualitŽ de la vie, mais Žgalement<br />
un ŽlŽment de la compŽtitivitŽ<br />
internationale. Et<br />
d'ajouter que l'acc s aux marchŽs<br />
extŽrieurs ne dŽpend<br />
plus uniquement de la qualitŽ<br />
<strong>et</strong> du prix, mais aussi du<br />
respect des normes en mati<br />
re de protection de l'environnement.<br />
Pour le ministre de l'ƒconomie<br />
<strong>et</strong> des Finances, le partenariat<br />
entre la CCG <strong>et</strong> le<br />
GPBM traduit la volontŽ de<br />
l'ƒtat <strong>et</strong> du secteur bancaire<br />
de conjuguer leurs efforts<br />
pour la mobilisation des ressources<br />
de financement au<br />
profit d'un dŽveloppement<br />
Žconomique <strong>et</strong> social durable.<br />
Mohamed El Yazghi, ministre<br />
de l'AmŽnagement du<br />
territoire, de l'Environnement,<br />
de l'Urbanisme <strong>et</strong> de<br />
l'Habitat a, de son ctŽ, rappelŽ<br />
que le <strong>Maroc</strong> avait omis<br />
le vol<strong>et</strong> environnement dans<br />
ses efforts d'industrialisation,<br />
ce qui le m<strong>et</strong> actuellement<br />
dans l'impŽrieuse nŽcessitŽ<br />
de rattraper le r<strong>et</strong>ard accumulŽ<br />
dans ce domaine.<br />
du <strong>Maroc</strong> (GPBM) viennent de signer une<br />
convention ˆ ce suj<strong>et</strong>. Objectif: aider les<br />
entreprises industrielles dans le financement<br />
de leurs proj<strong>et</strong>s de dŽpollution.<br />
¥ Othman Benjelloun, prŽsident du GPBM.<br />
Pour Ahmed Iraqui,<br />
SecrŽtaire d'ƒtat chargŽ de<br />
l'Environnement, il est plus<br />
que jamais nŽcessaire de<br />
concilier dŽveloppement Žconomique<br />
<strong>et</strong> protection de<br />
l'Environnement ˆ travers<br />
une gestion rationnelle <strong>et</strong><br />
ŽquilibrŽe ˆ m me de parer<br />
aux eff<strong>et</strong>s pervers de l'industrialisation.<br />
Au centre de c<strong>et</strong>te<br />
dŽmarche, Ahmed Iraqui<br />
prŽconise une approche<br />
concertŽe entre les diffŽrentes<br />
parties concernŽes.<br />
CoopŽration fructueuse<br />
Larbi Bellaha, s'est fŽlicitŽ<br />
de l'Žlargissement <strong>et</strong> de la<br />
diversification de la coopŽration<br />
de la Caisse avec les<br />
banques en mati re de financement<br />
des investissements.<br />
Alors que le prŽsident<br />
du GPBM a estimŽ que les<br />
banques ne peuvent se cantonner<br />
dans leurs activitŽs<br />
traditionnelles, mais qu'elles<br />
doivent s'impliquer davantage<br />
dans diffŽrents aspects<br />
concernant le mode de vie<br />
des citoyens, notamment la<br />
qualitŽ de l'environnement.<br />
Sur le plan pratique, un<br />
©DR<br />
financement du FODEP fait<br />
suite ˆ la prŽsentation par le<br />
promoteur d'une Žtude technique<br />
d'un proj<strong>et</strong> de dŽpollution<br />
industrielle.<br />
La cellule FODEP du dŽpartement<br />
de l'environnement<br />
Žvalue l'ŽligibilitŽ du<br />
proj<strong>et</strong> du point de vue environnemental<br />
<strong>et</strong> fixe le montant<br />
Žligible.<br />
Apr s accord de principe<br />
du dŽpartement chargŽ de<br />
l'Environnement, notifiŽ au<br />
promoteur <strong>et</strong> ˆ la CCG, ce<br />
dernier prŽsente son proj<strong>et</strong> ˆ<br />
sa banque commerciale pour<br />
la mise en place du financement.<br />
Une Žtude financi re<br />
est alors entreprise <strong>et</strong> si ses rŽsultats<br />
sont positifs, l'accord<br />
dŽfinitif du dŽpartement chargŽ<br />
de l'Environnement est octroyŽ<br />
ˆ l'industriel.<br />
Sur la base de c<strong>et</strong> accord,<br />
la banque lance un appel de<br />
fonds (pr t <strong>et</strong> don) ˆ la Caisse<br />
centrale de garantie, qui rŽtroc<br />
de les fonds aux<br />
banques commerciales.<br />
Ce n'est qu'ˆ c<strong>et</strong>te Žtape<br />
que la banque pourra m<strong>et</strong>tre<br />
les fonds, qui comprennent<br />
le pr t <strong>et</strong> le don, ˆ la disposition<br />
du promoteur.<br />
De tels va <strong>et</strong> vient entra”nent<br />
nŽcessairement des lenteurs<br />
administratives. Pour<br />
assurer une certaine souplesse<br />
de la procŽdure d'octroi<br />
du financement, un fonds<br />
de disposition est Žtabli aupr<br />
s de la CCG. Ce fonds est<br />
continuellement rŽalimentŽ<br />
par la Banque de dŽveloppement<br />
allemande.<br />
C<strong>et</strong>te contribution de la<br />
KFW au FODEP, vient renforcer<br />
le partenariat que le<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> la RŽpublique fŽdŽrale<br />
d'Allemagne entr<strong>et</strong>iennent<br />
depuis plusieurs annŽes<br />
dans le domaine de la<br />
protection de l'environnement.<br />
La coopŽration allemande<br />
(GTZ) est en eff<strong>et</strong> l'organe<br />
de coopŽration europŽen<br />
le plus actif sur le sol marocain<br />
en mati re de contribution<br />
<strong>et</strong> de financement de proj<strong>et</strong>s<br />
de prŽservation de l'environnement<br />
<strong>et</strong> d'activitŽ de<br />
sensibilisation de la population<br />
aux nuisances ˆ leur milieu<br />
ambiant.❏<br />
DAEWOO Ë<br />
NOUACEUR<br />
29<br />
Le <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> le groupe sudcorŽen<br />
Daewoo viennent de<br />
signer un protocole d'accord<br />
pour la rŽalisation de deux<br />
unitŽs de production dans le<br />
parc industriel de Nouaceur<br />
ˆ Casablanca. Le protocole<br />
d'accord porte notamment<br />
sur les dates de lancement<br />
par Daewoo de deux unitŽs<br />
de production de tŽlŽviseurs,<br />
de tubes cathodiques <strong>et</strong> d'automobiles<br />
<strong>et</strong> sur l'adoption<br />
des plannings concernant les<br />
Žtudes, le transfert des capitaux<br />
<strong>et</strong> les financements<br />
<strong>et</strong> crŽation d'emplois. En octobre<br />
1997, le groupe<br />
Daewoo s'Žtait engagŽ ˆ investir<br />
500 millions de dollars<br />
au <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> ˆ crŽer 6000<br />
emplois.<br />
NOUVEAU PORT<br />
Ë AL HOCEIMA<br />
Le port de p che de Cala<br />
Iris ˆ Al Hoceima a ŽtŽ officiellement<br />
inaugurŽ, samedi<br />
11 juill<strong>et</strong>, par Thami<br />
Khyari, ministre dŽlŽguŽ<br />
chargŽ de la P che <strong>et</strong> Hassan<br />
Amrani, directeur gŽnŽral<br />
de l'Agence pour le<br />
DŽveloppement Žconomique<br />
<strong>et</strong> social des Provinces<br />
du Nord. Le site de<br />
dŽbarquement de Cala-Iris a<br />
ŽtŽ con u dans une optique<br />
intŽgrŽe, en vue d'amŽliorer<br />
le volume des captures <strong>et</strong><br />
dŽvelopper les activitŽs professionnelles<br />
liŽes ˆ la p che<br />
ˆ travers une fabrique de glace,<br />
une chambre froide, un<br />
groupe Žlectrog ne <strong>et</strong> des<br />
ateliers mŽcaniques. Le port<br />
de Cala Iris a ŽtŽ rŽalisŽ gr‰ce<br />
ˆ un don de 70 millions<br />
de dirhams du gouvernement<br />
japonais.<br />
RAY BAN<br />
AU MAROC<br />
La marque amŽricaine Ray<br />
Ban est dŽsormais prŽsente<br />
au <strong>Maroc</strong> o elle est reprŽsentŽe<br />
par la sociŽtŽ Diff Us,<br />
une sociŽtŽ crŽŽe, il ya<br />
quelques mois, <strong>et</strong> spŽcialisŽe<br />
dans l'importation <strong>et</strong> la distribution<br />
de marques Žtrang<br />
res. MalgrŽ son jeune ‰ge,<br />
la sociŽtŽ a dŽjˆ eu des expŽriences<br />
avec des marques<br />
prestigieuses. Elle a notamment<br />
eu la reprŽsentation<br />
exclusive de la montre suisse<br />
Lanco, filiale du groupe<br />
Swatch. Aujourd'hui, la sociŽtŽ<br />
cible les catŽgories socio-professionnelles<br />
A, B <strong>et</strong><br />
C, avec une fourch<strong>et</strong>te de<br />
prix assez ŽlevŽs variant<br />
entre 700 <strong>et</strong> 900 Dh <strong>et</strong><br />
quelques mod les dŽpassant<br />
la barre des 1000 Dh.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
MAROC<br />
hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo hebdo<br />
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Impression<br />
Ç AL AMAL È (<strong>Maroc</strong>)<br />
FIL DIRECT<br />
PƒCULE<br />
Les chefs de groupes parlementaires <strong>et</strong><br />
les membres du bureau de la Chambre des<br />
ReprŽsentants sont contents. Ils viennent de<br />
toucher chacun la somme de 50 000 dirhams,<br />
ˆ titre de rappel pour les sept mois<br />
dÕexercice depuis lÕouverture officielle du<br />
Parlement. Ce p<strong>et</strong>it pŽcule, qui reprŽsente<br />
les indemnisations dues pendant c<strong>et</strong>te pŽriode,<br />
en sus du traitement mensuel de<br />
30000 Dh, ne pouvait tomber ˆ point nommŽ.<br />
CÕest la pŽriode des vacances <strong>et</strong> les dŽputŽs<br />
des deux Chambres nÕont maintenant<br />
quÕun seul suj<strong>et</strong> de conversation : ˆ quand<br />
la fin de la session parlementaire dans lÕespoir<br />
de faire partie des heureux aožtiensÉ<br />
SYNDICAT<br />
Un nouveau syndicat de la presse risque<br />
de na”tre incessamment. Il sÕappelle le syndicat<br />
des journalistes marocains (SJM). La<br />
date de lÕassemblŽe gŽnŽrale constitutive<br />
est prŽvue pour le vendredi 24 juill<strong>et</strong>, dans<br />
un htel ˆ Casablanca. Seul point ˆ lÕordre<br />
du jour, lÕŽlection des membres dÕun secrŽtariat<br />
gŽnŽral provisoireÉ Les vŽritables<br />
promoteurs de c<strong>et</strong>te initiative ne sont pas<br />
encore connus. Encore moins le proj<strong>et</strong><br />
quÕils comptent dŽfendre. Ce qui est sžr,<br />
cÕest que le SJM ambitionne de casser le<br />
monopole du syndicat national de la presse<br />
marocaine.<br />
DëNER<br />
LÕambassadeur du <strong>Maroc</strong> en France<br />
Mohamed Berrada a d”nŽ le 14 juill<strong>et</strong> avec<br />
le nouvel ambassadeur dÕIsra‘l, ˆ Paris. La<br />
nouvelle a fait le tour des milieux diplomatiques<br />
<strong>et</strong> politiques de lÕHexagone, qui se<br />
sont rŽpandus en conjectures sur la signification<br />
de ce geste pour le moins inattendu<br />
Žtant donnŽ lÕarrogance du Premier ministre<br />
Benyamin N<strong>et</strong>anyahou . Certains observateurs,<br />
eux, voient justement dans le d”ner en<br />
question une volontŽ marocaine de relancer<br />
les accords du processus de paix au Proche-<br />
Orient, actuellement en panne.<br />
ANNƒE DU MAROC<br />
Changement dans les manifestations de<br />
lÕannŽe du <strong>Maroc</strong> en France. De source<br />
bien informŽe, lÕambassadeur du <strong>Maroc</strong><br />
aux Nations Unies, Ahmed Snoussi, c derait<br />
la prŽsidence de c<strong>et</strong> ŽvŽnement ˆ<br />
Abdellatif Berbich, membre de<br />
lÕAcadŽmie Royale. Ainsi M. Snoussi peut<br />
se consacrer pleinement au dossier du<br />
Sahara, arrivŽ ˆ un tournant dŽcisif.<br />
La Chambre administrative pr s<br />
la Cour supr me prŽsidŽe par<br />
Mohamed Mountassir Daoudi, a<br />
dŽboutŽ, jeudi 16 juill<strong>et</strong> 1998, la demande<br />
prŽsentŽe par Abraham<br />
Serfaty pour l'annulation de l'arr tŽ<br />
du ministre de l'IntŽrieur concernant<br />
son expulsion du <strong>Maroc</strong>.<br />
Par ailleurs, la Cour supr me<br />
s'est dŽclarŽe incompŽtente pour<br />
statuer sur la nationalitŽ<br />
d'Abraham Serfaty.<br />
Ainsi la Cour supr me ne pouvant<br />
statuer valablement <strong>et</strong> avec<br />
la compŽtence requise sur la nationalitŽ<br />
de lÕintŽressŽ, nÕavait<br />
dÕautre choix que de rej<strong>et</strong>er sa de-<br />
©DR<br />
¥ Mohamed<br />
Berrada<br />
© Ph. Hadj Hachem<br />
¥Abdelkbir<br />
Alaoui<br />
MÕDaghri<br />
© Ph. Hadj Hachem<br />
¥Brahim<br />
Rachidi<br />
SERFATY DƒBOUTƒ<br />
¥ Abraham Serfaty.<br />
TAXE DE LA DISCORDE<br />
La taxe sur la Omra proposŽe par le ministre<br />
de lÕƒconomie <strong>et</strong> des Finances<br />
Fathallah Oualalou dans la Loi de finances<br />
pour dŽgager des salaires pour les Imams <strong>et</strong><br />
les Muezzins risque fort bien de ne pas recueillir<br />
lÕapprobation des dŽputŽs. Y compris<br />
ceux issus de la majoritŽ gouvernementale.<br />
Certains invoquent le caract re<br />
ÒdiscriminatoireÒ de c<strong>et</strong> impt dans la mesure<br />
o , disent-ils, pourquoi taxer les fid<br />
les qui vont en p lerinage <strong>et</strong> non pas les<br />
passagers fortunŽs qui prennent des bill<strong>et</strong>s<br />
dÕavion pour des destinations de r ve.<br />
DÕautres, par contre, soulignent que c<strong>et</strong>te<br />
histoire de taxe est lÕaffaire du minist re<br />
des Habous -dirigŽ par Abdelkbir Alaoui<br />
MÕdaghri-, qui poss de suffisamment de<br />
biens <strong>et</strong> de ressources pour mieux payer ses<br />
fonctionnaires.<br />
INFO OU INTOX<br />
Il y a pr s dÕun mois, lÕŽmission ˆ succ s<br />
Capital diffusŽe par la cha”ne fran aise M6<br />
a ŽtŽ consacrŽe aux villes de Marrakech <strong>et</strong><br />
Essaouira. CÕŽtait impeccable, sauf que<br />
lÕŽmission a donnŽ certaines informations<br />
qui p chent par leur imprŽcision en ce qui<br />
concerne le prix de vente des riyads <strong>et</strong> maisons<br />
traditionnelles dans les deux citŽs.<br />
RŽsultat : la communautŽ urbaine de<br />
Marrakech <strong>et</strong> les autoritŽs locales<br />
dÕEssaouira ont ployŽ immŽdiatement sous<br />
de nombreux coups de fils Žmanant dÕŽtrangers<br />
intŽressŽs par ces belles affaires.<br />
Branle-bas de combat. Certains ont m me<br />
fait le dŽplacement sur place pour visiter les<br />
maisons supposŽes ˆ vendre. En fait, il ne<br />
sÕagissait que dÕinformations non fondŽes.<br />
ALTERCATION<br />
Rassemblés par Abdellah CHANKOU<br />
En prŽsence de lÕargentier du Royaume,<br />
une violente altercation verbale a opposŽ le<br />
dŽputŽ USFP Brahim Rachidi <strong>et</strong> le dŽputŽ<br />
UC Mohamed Labsir, ˆ lÕoccasion de la rŽunion<br />
de la commission des finances du<br />
mercredi 15 juill<strong>et</strong>. Ë lÕorigine de c<strong>et</strong>te prise<br />
de bec, lÕintervention de M. Rachidi sur<br />
la tentative dÕassainissement des communes<br />
quÕil a qualifiŽe dÕun grand ratage,<br />
critiquant vertement au passage la gestion<br />
des prŽsidents des municipalitŽs. M. Labsir<br />
a pris ensuite la parole pour demander au<br />
parlementaire de Casablanca de ne pas gŽnŽraliser<br />
<strong>et</strong> de nuancer ses propos. LÕaffaire<br />
a failli tourner ˆ la bagarre lorsque M.<br />
Rachidi a lancŽ ˆ lÕintention de son adversaire<br />
quÕil ne doit sa dŽputation quÕau p<strong>et</strong>it<br />
coup de pouce de lÕadministration.<br />
mande dÕannulation de lÕarr tŽ<br />
dÕexpulsion. En bonne logique juridique<br />
formelle, lÕabrogation de<br />
lÕarr tŽ dÕexpulsion ne peut tre<br />
dŽcidŽe par les juges que si<br />
Abraham Serfaty Žtablit devant<br />
les juridictions compŽtentes sa nationalitŽ<br />
marocaine. Abraham<br />
Serfaty avait prŽsentŽ, le 12 novembre<br />
1991, une demande d'annulation<br />
de l'arr tŽ pris par le ministre<br />
de l'IntŽrieur le 13 septembre<br />
1991 concernant son expulsion du<br />
<strong>Maroc</strong>.<br />
La dŽfense d'Abraham Serfaty<br />
Žtait assurŽe par Me. Abderrahim<br />
Berrada. ❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
3
DëNER-DƒBAT<br />
TRéS PRISƒ<br />
Les d”ners-dŽbats de l'ƒconomiste<br />
sont particuli -<br />
rement prisŽs par les dŽcideurs<br />
politiques <strong>et</strong> les opŽrateurs<br />
Žconomiques. Ainsi,<br />
la rencontre organisŽe par<br />
l'hebdomadaire Žconomique<br />
ˆ Casablanca, le 13 juill<strong>et</strong><br />
1998, a ŽtŽ particuli rement<br />
animŽe. En marge de l'actualitŽ<br />
marquŽe par la Loi<br />
de finances 1998, le ministre<br />
de l'ƒconomie <strong>et</strong> des<br />
Finances devait s'expliquer<br />
sur le budg<strong>et</strong>, la politique<br />
sociale, l'amnistie fiscale, la<br />
mise ˆ niveau des bilans,<br />
l'apurement des contentieux<br />
fiscaux <strong>et</strong> le dŽmant lement<br />
douanier. Autant de questions<br />
qui intŽressent tout autant<br />
les opŽrateurs Žconomiques<br />
que le citoyen,<br />
avides de saisir les contours<br />
de c<strong>et</strong>te loi.<br />
FEMMES ET<br />
COMMUNES<br />
LÕAssociation dŽmocratique<br />
des femmes du <strong>Maroc</strong><br />
organise une confŽrencedŽbat<br />
sur le th me: "ParitŽ<br />
<strong>et</strong> ou quota : mŽcanismes<br />
pour promouvoir la reprŽsentativitŽ<br />
des femmes", le<br />
vendredi 17 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ<br />
Casablanca. Le dŽbat sera<br />
animŽ par des personnalitŽs<br />
de la sociŽtŽ civile, comme<br />
Abdelaziz Bennani, le<br />
prŽsident de lÕOMDH, ou<br />
Abdelali Benamor, dÕÇAl<br />
ternativesÈ <strong>et</strong> des politiques<br />
comme Badia Skalli, parlementaire<br />
<strong>et</strong> Sa•d Sa‰di,<br />
le secrŽtaire dÕƒtat ˆ la<br />
Protection sociale, la Famille<br />
<strong>et</strong> lÕEnfance.<br />
ACTIONS DE<br />
BIENFAISANCE<br />
Le prŽsident de l'Association<br />
ÒAngad <strong>Maroc</strong>Ó,<br />
Ahmed Osman, a prŽsidŽ la<br />
cŽrŽmonie de remise d'un<br />
lot d'Žquipements mŽdicaux<br />
aux hpitaux de la rŽgion<br />
de l'Oriental, le lundi 13<br />
juill<strong>et</strong> ˆ Oujda. L'opŽration<br />
rentre dans le cadre d'un accord<br />
conclu entre l'Association<br />
<strong>et</strong> l'ONG Emmaus.<br />
ƒtalŽ sur trois ans, l'accord<br />
prŽvoit de doter les centres<br />
de santŽ d'Žquipements mŽdicaux.<br />
Les interventions de<br />
l'Association Angad dans le<br />
domaine de la santŽ restent<br />
diverses <strong>et</strong> plurielles. Cela<br />
va des campagnes de traitement<br />
des maladies des<br />
yeux ˆ la circoncision des<br />
enfants issus de familles nŽcessiteuses<br />
en passant par<br />
la distribution de chaises<br />
roulantes aux personnes<br />
handicapŽes.<br />
IMMIGRATION<br />
Promouvoir les droits des immigrŽs, suj<strong>et</strong> dÕun colloque qui se tiendra en<br />
octobre prochain ˆ Tanger<br />
Ë BAS<br />
LES PRƒJUGƒS!<br />
La capitale du Nord,<br />
Tanger, aura son colloque<br />
sur les droits de<br />
l'Homme. Du 15 au 18 octobre<br />
1998, le minist re chargŽ<br />
des droits de l'Homme organisera<br />
un colloque international<br />
sous le th me "Droits<br />
de l'Homme <strong>et</strong> communautŽ<br />
marocaine ˆ l'Žtranger".<br />
Le th me est d'une actualitŽ<br />
bržlante dans la mesure<br />
o les immigrŽs sont ˆ l'heure<br />
actuelle les boucs Žmissaires<br />
r vŽs d'une crise Žconomique<br />
qui n'Žpargne ni les<br />
pays europŽens ni ceux<br />
d'Afrique du Nord. Mal aimŽs<br />
par les pays d'accueil,<br />
les immigrŽs n'ont pas la<br />
chance d' tre mieux traitŽs ˆ<br />
leur r<strong>et</strong>our dans leur pays<br />
d'origine.<br />
Rej<strong>et</strong><br />
Le racisme <strong>et</strong> l'intolŽrance<br />
en Europe sont devenus<br />
tels que les mouvements d'extr<br />
me droite ont fait de la<br />
chasse du faci s leur principal<br />
fonds de commerce.<br />
Tenus responsables de la crise<br />
<strong>et</strong> du chmage qui sŽvissent<br />
en Europe, les immigrŽs<br />
sont frappŽs de plein fou<strong>et</strong><br />
par un phŽnom ne de rej<strong>et</strong><br />
qui se traduit le plus souvent<br />
par une violence dont les cas<br />
extr mes conduisent au<br />
meurtre.<br />
Le colloque, qui rŽunira<br />
TƒLƒVISION<br />
Canal + Horizons,un record durant la Coupe du monde 98<br />
DU PUNCH<br />
ET DE LA COULEUR<br />
Le rideau est tombŽ sur la<br />
coupe du monde. On aura<br />
eu du bon <strong>et</strong> du moins bon.<br />
Toutes les cha”nes de tŽlŽvision<br />
ont eu leur part du g‰teau.<br />
Dans ce foisonnement<br />
d'images, Canal+ Horizons<br />
aura peut- tre ŽtŽ la meilleure<br />
cha”ne ˆ exploiter de la<br />
meilleure mani re possible la<br />
f te du foot-ball. Un traitement<br />
privilŽgiŽ a ŽtŽ rŽservŽ<br />
aux cinq Žquipes africaines<br />
qualifiŽes. La cha”ne, qui n'a<br />
pas attendu la coupe du monde<br />
pour offrir aux passionnŽs<br />
du ballon l'occasion de suivre<br />
¥Mohamed Aujjar, ministre chargŽ des droits de lÕHomme.<br />
autant de chercheurs,<br />
d'hommes politiques <strong>et</strong> de reprŽsentants<br />
du pourtour mŽditerranŽen,<br />
sera lÕoccasion<br />
dÕexaminer la question de<br />
l'Žmigration ˆ la lumi re des<br />
textes de loi, mais Žgalement<br />
celle de valeurs philosophiques<br />
<strong>et</strong> humanistes, ceci<br />
avec l'objectif avouŽ de faire<br />
de toute politique d'Žmigration<br />
int gre, la notion de<br />
droits humains des popula-<br />
en direct les prestations de<br />
leurs Žquipes favorites, a ainsi<br />
diffusŽ pr s de 140 matches<br />
en 1997. Des grands matches<br />
de la Liga italienne aux<br />
meilleures rencontres des<br />
championnats allemands, espagnols<br />
ou anglais. Apr s le<br />
match de la finale de la Coupe<br />
du monde qui a donnŽ la<br />
consŽcration ˆ l'Žquipe de<br />
France, les footballeurs franais<br />
sont conviŽs d s le 8 aožt<br />
au championnat de France.<br />
Canal + Horizon diffusera<br />
les matches d s le coup<br />
d'envoi suivi de rendez-vous<br />
tions migrantes en leur prŽparant<br />
le cadre institutionnel<br />
adŽquat. Et aussi pour que les<br />
immigrŽs aient leur place<br />
dans toute politique de dŽveloppement<br />
que ce soit au niveau<br />
du pays d'accueil ou celui<br />
d'origine.<br />
Lois ˆ respecter<br />
La circulation des<br />
hommes est rŽgie par une juridiction<br />
riche, mais de nom-<br />
privilŽgiŽs qui sont les Žmissions:<br />
ÒJour de footÓ <strong>et</strong><br />
ÒL'Žquipe du dimancheÓ.<br />
Pour ceux qui prŽf rent le<br />
rugby ou le tennis au foot, les<br />
meilleurs moments du tournoi<br />
de Wimbledon ont ŽtŽ servis<br />
aux tŽlŽspectateurs le 5 juill<strong>et</strong>.<br />
Ë partir du 11 juill<strong>et</strong>, la<br />
rencontre Australie-Nouvelle<br />
ZŽlande ouvre le bal de la f -<br />
te du rugby. Pour arriver ˆ la<br />
Bledisloe Cup, ce traditionnel<br />
challenge qui oppose les<br />
ma”tres du rugby, les All<br />
Blacks <strong>et</strong> les Wallabies.<br />
L'athlŽtisme aura Žgalement<br />
© Ph. Haj Hachem<br />
30<br />
breux pays continuent ˆ faire<br />
fi des recommandations de<br />
la Convention internationale<br />
des Nations Unies de 1990<br />
sur la protection des droits<br />
des travailleurs migrants <strong>et</strong><br />
des membres de leurs familles.<br />
Comme le colloque vise<br />
plus particuli rement la communautŽ<br />
marocaine ˆ l'Žtranger,<br />
les discussions seront<br />
axŽes autour de trois suj<strong>et</strong>s<br />
essentiels: les immigrŽs marocains<br />
<strong>et</strong> les instruments <strong>et</strong><br />
mŽcanismes internationaux<br />
pour la promotion des droits<br />
des immigrants, l'apprŽciation<br />
globale des politiques<br />
d'immigration des pays d'accueil<br />
<strong>et</strong> le phŽnom ne ˆ travers<br />
les valeurs de dignitŽ <strong>et</strong><br />
d'Žmancipation de l'ŽmigrŽ<br />
dans l'environnement international.<br />
Avec Mohamed Aujjar, le<br />
minist re chargŽ des droits<br />
de l'Homme inaugure ainsi<br />
une sŽrie de dŽbats sur les<br />
droits de l'Homme au <strong>Maroc</strong>.<br />
Les ŽmigrŽs auront ainsi avec<br />
ce colloque leur part.<br />
L'espoir d'aborder ce troisi<br />
me millŽnaire "dans la sŽrŽnitŽ,<br />
<strong>et</strong> de favoriser la crŽation<br />
de nouveaux rapports<br />
nord-sud renfor ant la coexistence,<br />
le dialogue, la coopŽration<br />
<strong>et</strong> la paix dans le<br />
monde".❏<br />
A.E.A.<br />
une place de choix dans la<br />
programmation estivale. Il y<br />
a le me<strong>et</strong>ing de Paris le 29<br />
juill<strong>et</strong> au stade Charl<strong>et</strong>y, ainsi<br />
que la rŽunion de Zurich le<br />
12 aožt <strong>et</strong> celle de Bruxelles<br />
le 28 aožt. Mais le sport ne<br />
constitue qu'une infime partie<br />
des Žmissions diffusŽes<br />
sur Canal + Horizon, la cha”ne<br />
qui ne cache pas son ambition<br />
d' tre "une cha”ne de<br />
tŽlŽvision multiculturelle qui<br />
propose le meilleur tant en<br />
films, en documentaires qu'en<br />
exclusivitŽs sportives".❏<br />
A.E.A.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
PæCHE<br />
Le minist re des P ches maritimes affiche un bilan positif pour<br />
lÕannŽe 1997<br />
LA QUALITƒ<br />
DÕABORD<br />
Le minist re des<br />
P ches maritimes,<br />
sous la tutelle de Thami<br />
Khyari, vient de rendre<br />
public son rapport d'activitŽ<br />
pour l'annŽe 96 <strong>et</strong> les<br />
donnŽes chiffrŽes pour<br />
l'exercice 1997. L'analyse<br />
de ces donnŽes confirme<br />
la tendance du secteur ˆ<br />
privilŽgier le marchŽ de<br />
l'exportation. Des exportations<br />
de produits de la<br />
mer qui reprŽsentent 50%<br />
des produits alimentaires<br />
<strong>et</strong> 16% de la valeur des<br />
exportations totales. Dans<br />
ces exportations, les<br />
algues <strong>et</strong> les poissons frais<br />
ont progressŽ respectivement<br />
de 128,8% <strong>et</strong> de<br />
129,8%.<br />
Avec pr s de 60% de<br />
la valeur des exportations<br />
des produits de la mer <strong>et</strong><br />
48% de leur volume, les<br />
exportations des crustacŽs,<br />
mollusques <strong>et</strong> coquillages,<br />
ont atteint pr s<br />
de 100.000 tonnes. Avec<br />
une valeur totale de quatre<br />
milliards de Dh.<br />
Pour ce qui est des<br />
conserves de poisson, les<br />
sardines qui se sont toujours<br />
taillŽes la part de<br />
lion dans les exportations,<br />
ont reprŽsentŽ 65% du total<br />
suivies par les anchois<br />
ƒNERGIE NUCLƒAIRE<br />
avec 27%. C'est l'Europe<br />
qui continue ˆ absorber le<br />
gros de ces exportations<br />
avec 55% du total des exportations<br />
marocaines<br />
malgrŽ un souci constant<br />
des opŽrateurs du secteur<br />
<strong>et</strong> du minist re des P ches<br />
de diversifier les destinations.<br />
Pour conforter la place<br />
du <strong>Maroc</strong> dans les marchŽs<br />
qu'ils soient traditionnels<br />
ou nouveaux, le<br />
minist re des P ches a<br />
d'ailleurs dŽclenchŽ une<br />
stratŽgie globale de la<br />
qualitŽ du produit couvrant<br />
tous les niveaux de<br />
la fili re. Si on dŽcortique<br />
les chiffres, on s'aper oit<br />
que le Japon demeure le<br />
principal client du <strong>Maroc</strong><br />
avec pr s de 27% du volume<br />
total exportŽ, ce qui<br />
Žquivaut ˆ 40% des rec<strong>et</strong>tes<br />
des exportations de<br />
ces produits. Sur le plan<br />
de la formation, le minist<br />
re proc de ˆ un vaste<br />
programme de mise ˆ niveau<br />
des Žtablissements<br />
de formation maritime<br />
avec un Žquipement en<br />
outils pŽdagogiques intŽgrant<br />
les nouvelles technologies.<br />
Dans le cadre de c<strong>et</strong>te<br />
stratŽgie, le ministre dŽlŽguŽ<br />
chargŽ de la p che<br />
maritime a d'ailleurs procŽdŽ,<br />
le 02 juill<strong>et</strong> 1998 au<br />
lancement des travaux de<br />
construction d'un nouveau<br />
centre de qualification<br />
des p ches maritimes<br />
ˆ Larache.<br />
L'Žtablissement qui sera<br />
dotŽ d'Žquipements di-<br />
dactiques modernes, d'un<br />
navire-Žcole de P che ac-<br />
cueillera Žgalement des<br />
marins-p cheurs en activitŽ<br />
qui auront droit ˆ une<br />
formation continue.<br />
Le proj<strong>et</strong> nŽcessitera<br />
une enveloppe financi -<br />
re de 76 millions de Dh<br />
prise en charge dans le<br />
cadre de la coopŽration<br />
financi re non remboursable<br />
japonaise. Le Japon<br />
est d'ailleurs derri re de<br />
nombreux proj<strong>et</strong>s lancŽs<br />
en coopŽration avec le<br />
minist re des P ches.❏<br />
A.E.A.<br />
Le <strong>Maroc</strong> se dote dÕun ensemble de laboratoires dÕŽtudes <strong>et</strong> de<br />
recherches nuclŽaires<br />
Ë LA CONQUæTE<br />
DE NOUVEAUX ESPACES<br />
Les Laboratoires<br />
dÕŽtudes <strong>et</strong> de recherche<br />
(CER) affiliŽs au<br />
Centre national de lÕŽnergie<br />
<strong>et</strong> des techniques nuclŽaires<br />
(CNESTEN) ont<br />
ŽtŽ inaugurŽs le lundi 13<br />
juill<strong>et</strong> 1998 ˆ Rabat.<br />
LÕinauguration sÕest<br />
dŽroulŽe en prŽsence de<br />
nombreuses personnalitŽs<br />
politiques <strong>et</strong> scientifiques.<br />
Espaces privilŽgiŽs de<br />
la recherche scientifique,<br />
les Laboratoires dÕŽtudes<br />
<strong>et</strong> de recherche sont di-<br />
¥ Thami Khyari, ministre dŽlŽguŽ, chargŽ des P ches maritimes.<br />
visŽs en plusieurs dŽpartements:<br />
le laboratoire<br />
central de radiopharmacie,<br />
le laboratoire dÕŽlectronique<br />
<strong>et</strong> dÕinstrumentation<br />
nuclŽaire, le laboratoire<br />
dÕanalyses ŽlŽmentaires,<br />
isotopiques <strong>et</strong><br />
radiomŽtriques, le laboratoire<br />
de sŽcuritŽ <strong>et</strong> de<br />
sžr<strong>et</strong>Ž radiologique <strong>et</strong> le<br />
laboratoire dÕapplications<br />
industrielles des rayonnements<br />
ionisants.<br />
Selon leur domaine<br />
dÕintervention, les chercheurs<br />
pourront ainsi<br />
sÕadresser au laboratoire<br />
de leur choix.<br />
En crŽant ces laboratoires,<br />
le CNESTEN se<br />
dote dÕune infrastructure<br />
scientifique qui utilise<br />
les toutes derni res technologies.<br />
Ces laboratoires sont<br />
destinŽs ˆ offrir des prestations<br />
de services de<br />
qualitŽ en ce qui concerne<br />
les Žtudes, lÕanalyse<br />
<strong>et</strong> le conseil aux utilisateurs<br />
nationaux des techniques<br />
nuclŽaires. Or les<br />
techniques nuclŽaires ne<br />
© Ph Haj Hachem<br />
sont plus confinŽes au<br />
secteur militaire ou encore<br />
ˆ celui de lÕŽnergie,<br />
mais elles ont investi, p<strong>et</strong>it<br />
ˆ p<strong>et</strong>it, des champs<br />
dÕapplication divers.<br />
Avec plus ou moins de<br />
bonheur.<br />
CÕest pour cela que<br />
les installations de ces laboratoires<br />
devront constituer<br />
pour les pouvoirs publics<br />
un relais indispensable<br />
pour des missions<br />
dÕexpertise en mati re de<br />
sŽcuritŽ radiologique.❏<br />
A.E.A.<br />
MAIS ENCORE<br />
31<br />
LES DISPENSAIRES<br />
DE LA MORT<br />
Par Abdellatif EL AZIZI<br />
Lieu privilŽgiŽ dÕinterminables<br />
privations morales <strong>et</strong> physiques,<br />
lÕhpital, en vŽritable<br />
multinationale de la souffrance<br />
a dŽpassŽ dŽsormais<br />
sa rŽputation.<br />
Montaigne qui disait que "philosopher,<br />
c'est apprendre ˆ mourir" ne connaissait<br />
pas les hpitaux marocains.<br />
Une histoire peu orthodoxe dont le thŽ‰tre<br />
fut, il y a une semaine, le centre de santŽ de<br />
Zawyat Echeikh rappelle ˆ ceux qui ont l'air<br />
de l'oublier que notre santŽ a atteint rŽellement<br />
le stade de la mŽtastase. L'histoire est<br />
banale: une femme enceinte, ˆ terme, qui se<br />
prŽsente un samedi soir au centre de santŽ<br />
du p<strong>et</strong>it patelin. L'infirmier de service refuse<br />
l'admission ˆ la maternitŽ pour des raisons<br />
sonnantes <strong>et</strong> trŽbuchantes. La patiente<br />
qui n'a plus la force de se tra”ner ailleurs se<br />
fait allonger ˆ m me le sol. L'accouchement<br />
se fera sur le carreau, avec l'aide des membres<br />
de la famille <strong>et</strong> quelques badauds.<br />
Le mŽdecin, intriguŽ par l'attroupement,<br />
j<strong>et</strong>tera un regard dŽdaigneux avant de passer<br />
son chemin.<br />
Il n'y avait pas de quoi se culpabiliser.<br />
D'autant plus qu'ˆ la santŽ publique, il a dž<br />
en voir d'autres. Des malades parquŽs dans<br />
les couloirs sinistres de services surchargŽs,<br />
des patients acculŽs ˆ mendier pour couvrir<br />
les dŽfaillances d'une malnutrition imposŽe<br />
par des intendants reconvertis en mafiosi de<br />
la patate, des moribonds plumŽs ˆ coup de<br />
scanners <strong>et</strong> de radios par des praticiens ˆ<br />
cheval entre le public <strong>et</strong> le privŽ ou encore<br />
des malades charcutŽs, ˆ l'hpital <strong>et</strong> "orientŽs"<br />
vers la clinique du mŽdecin chef de service.<br />
Le vaste corpus des victimes a quand<br />
m me le choix, le choix entre l'hpital de la<br />
mort, ces mouroirs o on "apprend justement<br />
ˆ mourir" <strong>et</strong> la clinique, ces belles<br />
chambres roses au papier toil<strong>et</strong>te de luxe<br />
avec Sidi Ali en prime. Toute la diffŽrence<br />
entre l'asile <strong>et</strong> le business. La mŽdecine est<br />
devenue une arme de destruction massive.<br />
Lieu privilŽgiŽ dÕinterminables privations<br />
morales <strong>et</strong> physiques, lÕhpital, en vŽritable<br />
multinationale de la souffrance a dŽpassŽ<br />
dŽsormais sa rŽputation. En privatisant le<br />
serment dÕHypocrate, les praticiens sont devenus<br />
les acteurs les plus endurcis de c<strong>et</strong>te<br />
grossi re farce.<br />
TransformŽe en vŽritable chantage de<br />
mauvais aloi, la pratique mŽdicale laisse sur<br />
le carreau non seulement la cohorte des noncouverts<br />
socialement mais Žgalement <strong>et</strong> de<br />
plus en plus ceux qui y m<strong>et</strong>tent le prix. Entre<br />
le macchabŽe qui se fait dŽtrousser dans la<br />
morgue municipale <strong>et</strong> celui ˆ qui on donne<br />
lÕillusion nÕest pas tr s grande dÕ tre Òen<br />
vieÓ dans le service rŽanimation dÕune clinique<br />
haut de gamme, la diffŽrence nÕest pas<br />
tr s grande. Autre Žpoque, autres pratiques.<br />
En tout cas, je propose qu'on prenne des mesures<br />
envers ce mŽdecin de ce p<strong>et</strong>it dispensaire<br />
de la rŽgion dÕEssaouira. Face ˆ un cas<br />
dÕempoisonnement grave, il sÕest permis de<br />
payer de sa poche le voyage ˆ la m re <strong>et</strong> ˆ<br />
son fils pour rejoindre en urgence lÕhpital<br />
dÕEssaouira. Il pourrait donner le mauvais<br />
exemple. Quel monde! De quoi perdre le<br />
nord. Et dire que pour 300 balles, le professeur<br />
Moussaoui, chrono ˆ la main, peut finir,<br />
avec une prŽcision chirurgicale, par vous<br />
dŽgožter ˆ jamais de la mŽdecine.❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
TOILES<br />
DE FEU<br />
D u 13 au 31 juill<strong>et</strong>, le<br />
peintre marocain Youness<br />
Bensmail expose ses huiles<br />
sur toiles au ÇCarrefour des<br />
livresÈ. IntitulŽe "liens du<br />
feu", c<strong>et</strong>te exposition se distingue<br />
par la fertilitŽ de son<br />
inspiration, lÕharmonie des<br />
couleurs <strong>et</strong> lÕaudace de sa<br />
crŽation. Ë travers la ferronerie,<br />
Youness donne libre<br />
cours ˆ son pinceau pour fŽconder<br />
des formes <strong>et</strong> des<br />
couleurs qui tissent leur sens<br />
dans une correspondance autant<br />
esthŽtique quÕalchimique.<br />
Il interpelle des<br />
formes que lÕhomme a<br />
con u ˆ travers une technique<br />
de fer forgŽ <strong>et</strong> en empruntant<br />
une dŽmarche qui<br />
se ressource dans son patrimoine<br />
culturel .<br />
FILMS<br />
DE FICTION<br />
Un nombre important de<br />
films de fiction <strong>et</strong> de documentaires,<br />
fruits de lÕeffort<br />
des rŽalisateurs marocains,<br />
seront, ainsi, diffusŽs dans<br />
le cadre de la 4 me biennale<br />
des cinŽmas arabes qui<br />
prŽsentera, du 17 au 26<br />
juill<strong>et</strong> ˆ l'Institut du Monde<br />
Arabe (IMA) ˆ Paris, une<br />
centaine de productions<br />
arabes. Parmi les films de<br />
fiction en compŽtition, le<br />
<strong>Maroc</strong> se taille la part de<br />
lion avec les longs mŽtrages<br />
''Adieu forain'' de Daoud<br />
Aoulad Syad (1998), ''Les<br />
amis d'hier'' de Hassan<br />
Benjelloun (1998), ''Les casablancais''<br />
d'Abdelkader<br />
Lagtaa (1998), ''Mektoub''<br />
de Nabil Ayouch (1997) <strong>et</strong><br />
les courts mŽtrages ''La falaise''<br />
de Faouzi Bensaidi<br />
(1997), ''NŽ sans skis aux<br />
pieds'' de Noureddine<br />
Lakhmari (1998) <strong>et</strong> ''Samia''<br />
de Myriam Bakir (1998).<br />
HOMMAGE<br />
Ë LOUNéS<br />
Plusieurs artistes algŽriens<br />
chanteront en hommage<br />
au chanteur kabyle<br />
Matoub Loun s, assassinŽ<br />
le 27 juin, lors d'un concert<br />
organisŽ par sa famille <strong>et</strong><br />
ses amis artistes samedi 18<br />
juill<strong>et</strong> au ZŽnith ˆ Paris. Le<br />
spectacle doit rŽunir Idir, A•t<br />
Menguell<strong>et</strong>, Takfarinas <strong>et</strong><br />
aussi Malika Domrane,<br />
Brahim Izri, Baazi, Rachid<br />
Lamari, Allaoua, Khalfa.<br />
Des chanteurs francophones<br />
devraient Žgalement participer<br />
ˆ ce spectacle, prŽcisent<br />
les organisateurs, qui ont<br />
contactŽ notamment Renaud<br />
<strong>et</strong> Maxime Le Forestier ainsi<br />
que le fantaisiste Sma•n.<br />
MUSIQUE<br />
Premi res rencontres musicales de Tanger du 21 au 30 juill<strong>et</strong><br />
LA FæTE DES MƒLOMANES<br />
Tanger! La ville du dŽtroit<br />
a dŽcidŽ c<strong>et</strong>te annŽe de<br />
se faire belle. Plus belle que<br />
dÕhabitude! Et elle a choisi<br />
lÕŽtŽ pour ce faire. Tant<br />
mieux!<br />
Tanger a donc dŽcidŽ dÕorganiser<br />
ses premi res rencontres<br />
musicales, du 21 au<br />
30 juill<strong>et</strong>. De la musique<br />
donc! En fait, pour lÕŽtŽ il nÔy<br />
a pas mieux que la musique<br />
pour animer <strong>et</strong> rafra”chir ses<br />
ti des soirŽes <strong>et</strong> les rendre autant<br />
gaies que charmantes.<br />
CÕest ainsi <strong>et</strong> gr‰ce ˆ lÕinitiative<br />
de l'Agence pour la<br />
promotion <strong>et</strong> le dŽveloppement<br />
Žconomique <strong>et</strong> social<br />
des prŽfectures <strong>et</strong> provinces<br />
du nord du Royaume, le<br />
concours du minist re des<br />
Affaires culturelles, la fondation<br />
portugaise de<br />
Gulbenkian, la ville <strong>et</strong> la wilaya<br />
de Tanger, que ces rencontres<br />
auront lieu.<br />
Spectacle de qualitŽ<br />
Fruit d'un partenariat<br />
concertŽ avec l'ensemble des<br />
parties concernŽes, au plan<br />
local, national <strong>et</strong> international,<br />
ces rencontres musicales<br />
s'articulent autour de concerts<br />
de musique classique <strong>et</strong> de<br />
spectacles lyriques des deux<br />
rives de la MŽditerranŽe.<br />
L'objectif visŽ ˆ travers<br />
c<strong>et</strong>te manifestation est, dans<br />
l'immŽdiat, un spectacle de<br />
qualitŽ pouvant apporter un<br />
support apprŽciable ˆ diverses<br />
activitŽs Žconomiques no-<br />
FESTIVAL<br />
tamment, <strong>et</strong>, ˆ long terme, un<br />
ancrage certain pour les activitŽs<br />
culturelles pouvant<br />
aboutir ˆ la crŽation d'une acadŽmie<br />
des arts qui viendra<br />
consolider le rayonnement<br />
culturel des rŽgions du nord<br />
du royaume <strong>et</strong> les intŽgrer<br />
progressivement dans le circuit<br />
des grandes manifestations<br />
culturelles internationales.<br />
La programmation de<br />
c<strong>et</strong>te rencontre a ŽtŽ con ue<br />
de telle sorte qu'elle enchantera<br />
le mŽlomane exigeant<br />
tout en offrant au non initiŽ<br />
l'occasion de dŽcouvrir <strong>et</strong> de<br />
savourer des pages musicales<br />
de bonne facture.<br />
Et pour ce faire, la direction<br />
artistique de c<strong>et</strong>te manifestation<br />
a ŽtŽ confiŽe ˆ Max<br />
Rabinovitsj, violoniste cŽl<br />
bre dans le monde de la musique,<br />
<strong>et</strong> qui nous vient tout<br />
droit de Lisbonne o il Ïuvre<br />
au sein de la fondation<br />
Gulbekian, une institution<br />
mondialement rŽputŽe pour<br />
ses actions mŽcŽnales. Le<br />
plateau est donc autant riche<br />
que variŽ. DÕabord, de la musique<br />
classique, avec ses<br />
grandes Ïuvres, qui s'installera<br />
dans les splendeurs du<br />
palais Moulay Hafid mis ˆ la<br />
Les premi res journŽes culturelles de la Commune Ben Msik<br />
COULEURS PROPRES<br />
DŽsormais, la municipalitŽ<br />
de Ben Msik ˆ<br />
Casablanca aura ses journŽes<br />
culturelles. DÕailleurs, les premi<br />
res journŽes ont dŽjˆ ouvert<br />
le bal le soir de lundi 13<br />
juill<strong>et</strong> sous le th me de<br />
ÒPropr<strong>et</strong>Ž <strong>et</strong> couleurs ". Un<br />
th me qui a impliquŽ la<br />
conception dÕun menu autant<br />
riche que variŽ.<br />
Riche par sa programmation<br />
qui a prŽvu une exposition<br />
collective, concours de<br />
dessins, confŽrence, exposition<br />
artisanale <strong>et</strong> de livres,<br />
ball<strong>et</strong>s, folklore, sports, jeux<br />
divers, <strong>et</strong>c.<br />
VariŽ par sa vocation qui<br />
a essayŽ de m<strong>et</strong>tre les cou-<br />
¥ La ville de Tanger entre torpeur <strong>et</strong> crŽativitŽ.<br />
leurs de lÕart au service de la<br />
propr<strong>et</strong>Ž <strong>et</strong> de lÕenvironnement.<br />
Le moment fort de c<strong>et</strong>te<br />
manifestation a ŽtŽ une exposition<br />
de grands peintres<br />
nommŽs Chaibia, Harriri,<br />
Laaraj, Zine, Mellakh, Nabili,<br />
Hanine, Jarid <strong>et</strong> Alaoui. Neuf<br />
artistes donc qui participent ˆ<br />
ces journŽes par leurs Ïuvres<br />
ˆ tendances diffŽrentes. Neuf<br />
artistes qui ont mis leur art<br />
pictural au service de lÕenvironnement.<br />
PuisquÕils ont participŽ<br />
mardi 14 juill<strong>et</strong> ˆ la transformation<br />
de nombreux espaces<br />
de la commune urbaine de<br />
Ben Msik en belles fresques<br />
murales. ÇË travers ces actions<br />
nous visons ˆ sensibiliser<br />
les habitants de la commune<br />
ˆ la beautŽ des rues <strong>et</strong><br />
des quartiers propres <strong>et</strong> colorŽs.<br />
Nous avons donc estimŽ<br />
efficace de m<strong>et</strong>tre lÕart au<br />
service de lÕenvironnementÈ,<br />
explique El Mostafa Sabik,<br />
prŽsident de la municipalitŽ<br />
de Ben Msik.<br />
C<strong>et</strong>te action citoyenne a<br />
impliquŽ 1000 jeunes dans<br />
une opŽration de ramassage<br />
des ordures sur tout le territoire<br />
de la commune. La journŽe<br />
de mardi a aussi rendu un<br />
vibrant hommage ˆ Mohammed<br />
Khaireddine <strong>et</strong> ˆ Kamal<br />
Zebdi au centre culturel de<br />
©DR<br />
32<br />
disposition du public, tandis<br />
qu'une musique plus rŽcrŽative<br />
sera jouŽe en plein air<br />
dans la tiŽdeur des soirs d'ŽtŽ.<br />
Divertissement<br />
De la symphonie concertante<br />
de Mozart au trio de<br />
Schubert en passant par les<br />
sonates de Lizst, la pal<strong>et</strong>te des<br />
Ïuvres qui seront interprŽtŽes<br />
confesse un sens de<br />
l'Žquilibre qui comblera les<br />
dŽsirs du public dans toutes<br />
ses composantes.<br />
Certes, la musique savante<br />
se taille la part du lion, mais<br />
la chanson populaire n'est pas<br />
en reste, il y aura place pour<br />
le fado, ainsi que pour le flamenco,<br />
des musiques ˆ Žcouter<br />
autant qu'ˆ voir. Ë tout seigneur,<br />
tout honneur. Ces premi<br />
res rencontres musicales<br />
s'ach veront en apothŽose<br />
avec le grand orchestre du<br />
nord qui rassemblera des pupitres<br />
d'une qualitŽ exceptionnelle<br />
pour nous servir la<br />
musique andalouse de<br />
Tanger, TŽtouan Larache <strong>et</strong><br />
Fes, suivi, le dernier jour, par<br />
la fine fleur de la musique<br />
soufie que jouera la formation<br />
Ibn Arabi dont beaucoup<br />
ont pu apprŽcier les talents<br />
en diverses occasions.<br />
De la tr s belle musique<br />
en perspective, un alliage sonore<br />
o la rigueur caresse <strong>et</strong><br />
sÕentrem le avec le divertissement.<br />
Tanger mŽritait bien<br />
cela. ❏<br />
T. C.<br />
Ben Msik qui porte dŽsormais<br />
le nom du po te.<br />
Abdellah Rajii, nÕa pas ŽtŽ<br />
oubliŽ.<br />
La musique, elle, nÕa pas<br />
manquŽ au menu de ces journŽes.<br />
Le centre culturel<br />
Kamal Zebdi a accueilli une<br />
soirŽe musicale animŽe par<br />
le grand luthiste Haj Younes.<br />
Le parc des jeux a connu des<br />
apr s midi rythmŽes par des<br />
troupes folkloriques de<br />
Gnaouas. DÕautres soirŽes<br />
sont au programme, avec,<br />
samedi, des chants de<br />
Malhoune <strong>et</strong>, dimanche, le<br />
groupe Siham pour clore ces<br />
journŽes.❏<br />
T. C.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
PUBLICATION<br />
"Regards sur la dŽlinquance juvŽnile au <strong>Maroc</strong>" de Rachid Ringa , un<br />
ouvrage hautement didactique<br />
SAUVEZ<br />
LA JEUNESSE!<br />
Enfin, voici un ouvrage qui ose lever le voile<br />
sur un probl me Žpineux qui intrigue <strong>et</strong><br />
les parents <strong>et</strong> les Žducateurs, celui de la dŽlinquance<br />
juvŽnile <strong>et</strong> ses r<strong>et</strong>ombŽes nŽfastes<br />
sur la sociŽtŽ. Un regard lucide sur un probl<br />
me social dont les responsables inavouŽs<br />
sur la dŽlinquancejuvŽni-<br />
"Regards<br />
le au <strong>Maroc</strong>" est<br />
le titre du livre que vient de<br />
publier Rachid Ringa, ˆ<br />
compte d'auteur, ˆ l'impri-<br />
Par Taïeb CHADI<br />
merie Fedala ˆ MohammŽdia.<br />
Ë l'origine, une th se de<br />
doctorat en sciences de l'Žducation<br />
soutenue par lÕauteur<br />
ˆ l'universitŽ Louis Pasteur ˆ<br />
Strasbourg en 1993, forte<br />
dÕun discours scientifique argumentatif<br />
<strong>et</strong> riche dÕun sŽrieux<br />
travail de recherche <strong>et</strong><br />
dÕinvestigation sur le terrain.<br />
LÕanalyse ne fait pas non plus<br />
dŽfaut.<br />
Convaincu de la valeur de<br />
sa recherche universitaire <strong>et</strong><br />
conscient du vide dont souffre<br />
la documentation au niveau<br />
de la dŽlinquance juvŽnile au<br />
<strong>Maroc</strong>, Rachid Ringa a pris<br />
la courageuse initiative de le<br />
publier sous forme de livre<br />
de 327 pages qui passe en revue<br />
tous les aspects relatifs ˆ<br />
ce flŽau. Depuis l'institutionnalisation<br />
de la protection de<br />
l'enfance au <strong>Maroc</strong>, dates ˆ<br />
lÕappui, en passant par lÕorganisation<br />
du travail technique<br />
dans les centres d'observation,<br />
jusquÕaux causes<br />
<strong>et</strong> mobiles de la dŽlinquance<br />
juvŽnile.<br />
Vide juridique<br />
Bref un tour dÕhorizon<br />
compl<strong>et</strong> autour de la question<br />
avec un puisement dans<br />
les textes philosophiques m -<br />
me de Platon <strong>et</strong> autres grands<br />
thŽoriciens de la pensŽe humaine.<br />
Tout cela pour examiner<br />
le phŽnom ne de la dŽlinquance<br />
juvŽnile <strong>et</strong> vŽrifier sa<br />
th se sous diffŽrents angles<br />
empiriques.<br />
DÕailleurs, dans nombreux<br />
<strong>et</strong> diffŽrents cas de figures,<br />
on parle beaucoup du p re <strong>et</strong><br />
de la m re qui sont souvent<br />
jugŽs responsables du dommage<br />
causŽ par leurs enfants<br />
mineurs.<br />
Les lois, elles, sont claires,<br />
du moins en ce qui concerne<br />
la responsabilitŽ de parents<br />
amenŽs ˆ rŽpondre des actes<br />
dŽlictueux de leurs enfants.<br />
Quant ˆ la responsabilitŽ<br />
des pouvoirs publics, la situation<br />
est moins limpide.<br />
Certes, le discours Žthique <strong>et</strong><br />
le non moindre sociologique<br />
consid re la sociŽtŽ, dans l'absolu,<br />
comme responsable de<br />
l'Žvolution de tous les suj<strong>et</strong>s<br />
qui y vivent. Se pose alors la<br />
question de sa marge de manÏuvre,<br />
souvent difficile ˆ<br />
cerner.<br />
Ë ce suj<strong>et</strong>, Rachid Ringa<br />
va au-delˆ de la compassion<br />
pour atteindre l'explication.<br />
Car c'est aussi tout le mŽrite<br />
d'Žclairer les mŽandres juridiques<br />
de la protection de la<br />
jeunesse, en posant lÕŽpineuse<br />
question sur les politiques<br />
du <strong>Maroc</strong> ˆ ce suj<strong>et</strong> depuis<br />
son indŽpendance en mati -<br />
re dÕintervention sociale <strong>et</strong><br />
judiciaire.<br />
La question est posŽe,<br />
"Regards sur la dŽlinquance<br />
juvŽnile au <strong>Maroc</strong>" nous apprend<br />
que notre pays nÕa pas<br />
fait grand chose. Beaucoup<br />
reste ˆ faire!<br />
sont les parents, mais aussi les pouvoirs<br />
publics qui, souvent, nŽgligent c<strong>et</strong>te frange<br />
tr s vulnŽrable de la sociŽtŽ. Un ouvrage<br />
qui sugg re, en plus, une rŽglementation<br />
juridique ˆ m me dÕendiguer ce flŽau dŽvastateur<br />
quÕest la dŽlinquance juvŽnile.<br />
¥ Rachid Ringa, professeur ˆ lÕInstitut Royal de la formation des cadres.<br />
Gr‰ce ˆ la richesse des informations<br />
qui y sont contenues<br />
<strong>et</strong> la mŽthodologie suivie<br />
par l'auteur, ce livre, prŽfacŽ<br />
par Michel Tardy, professeur<br />
ˆ l'universitŽ Louis<br />
Pasteur, doit constituer une<br />
rŽfŽrence en mati re de dŽlinquance<br />
juvŽnile.<br />
Questions dŽlicates<br />
ÇLe livre de Rachid Ringa<br />
a le mŽrite de greffer une<br />
question sociologique: comment<br />
devient-on dŽlinquant?<br />
(ou plutt: dans quelles<br />
conditions un tre humain<br />
est-il amenŽ ˆ comm<strong>et</strong>tre des<br />
dŽlits ?) Et une interrogation<br />
Žthique: comment traiter les<br />
dŽlinquants?È, Žcrit, en substance,<br />
le prŽfacier. Rachid<br />
Ringa nÕa pas aussi manquŽ<br />
de rŽpondre ˆ c<strong>et</strong>te dŽlicate<br />
question.<br />
Dans une note introductive,<br />
l'auteur souligne que le<br />
but escomptŽ par c<strong>et</strong>te Žtude,<br />
est de Çconcevoir la dŽlinquance<br />
<strong>et</strong> d'envisager sa<br />
prŽventionÈ, prŽcisant, toutefois,<br />
que c<strong>et</strong> effort vise Çsurtout<br />
les parents, pour les aider<br />
ˆ comprendre un phŽnom<br />
ne qui les dŽpasse <strong>et</strong> les<br />
©DR<br />
dŽrouteÈ. Car, il sÕav re quÕil<br />
est un grand probl me que<br />
celui de la non-communication<br />
qui sÕinstalle subitement<br />
entre les parents <strong>et</strong> leurs<br />
jeunes progŽnitures ˆ c<strong>et</strong>te<br />
pŽriode de leur jeunesse.<br />
Les parents Žprouvent<br />
beaucoup du mal ˆ Žtablir<br />
avec eux la moindre forme<br />
du dialogue <strong>et</strong> se trouvent<br />
souvent dans lÕincapacitŽ de<br />
faire quoi que se soit pour<br />
leur venir en aide.<br />
PrŽvention<br />
C<strong>et</strong> Žtat de choses rend dŽlicat,<br />
sinon impossible, toute<br />
solution ˆ leurs probl mes,<br />
futiles ou sŽrieux soient-ils!<br />
L'Žtude, poursuit-il, tente<br />
Žgalement d'interpeller Çla<br />
responsabilitŽ des membres<br />
de la sociŽtŽ, afin qu'ils participent<br />
le plus possible ˆ la<br />
croisade contre la dŽlinquanceÈ.<br />
ÇLes rŽsultats de c<strong>et</strong>te<br />
recherche devraient perm<strong>et</strong>tre<br />
aux Žquipes en activitŽ<br />
sur un terrain de prendre<br />
du recul, <strong>et</strong> de faire l'analyse<br />
des situations, des besoins<br />
<strong>et</strong> des rŽponses ˆ apporterÈ,<br />
note-t-il par ailleurs.<br />
Les annexes du livre sont<br />
riches par des entr<strong>et</strong>iens avec<br />
des responsables europŽens<br />
dans le domaine de l'enfance<br />
ainsi que des documents <strong>et</strong><br />
indications sur la rŽglementation<br />
rŽgissant c<strong>et</strong>te question<br />
au <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> en France en particulier.<br />
Ce qui lui conf re<br />
une forte dimension documentaliste.<br />
Le livre rassemble,<br />
Žgalement, des textes<br />
de lois, des chiffres <strong>et</strong> des<br />
donnŽes jusque-lˆ dispersŽes<br />
ou inaccessibles.<br />
ÇRegards sur la dŽlinquance<br />
juvŽnile au <strong>Maroc</strong>È<br />
a non seulement rŽussi ˆ<br />
concevoir la dŽlinquance,<br />
mais il a envisagŽ aussi sa<br />
prŽvention. Il faut lui reconna”tre<br />
ce mŽrite. ❏<br />
''Regards sur la dŽlinquance<br />
juvŽnile au <strong>Maroc</strong>'', Rachid<br />
Ringa, Imprimerie Fedala,<br />
Mohammedia, 1998<br />
33<br />
FESTIVAL<br />
DE LA RADIO<br />
L e <strong>Maroc</strong> participe ˆ la<br />
4 me Ždition du Festival de<br />
la radio <strong>et</strong> de la tŽlŽvision<br />
dont le coup dÕenvoi a ŽtŽ<br />
donnŽ mardi 14 juill<strong>et</strong> au<br />
Caire.<br />
La participation marocaine<br />
ˆ c<strong>et</strong>te manifestation,<br />
organisŽe par l'Union de la<br />
Radio TŽlŽvision ƒgyptienne,<br />
est composŽe de 19 Žmissions<br />
de la radio nationale<br />
<strong>et</strong> de 14 autres productions.<br />
Durant six jours, ce festival<br />
doit m<strong>et</strong>tre en concurrence la<br />
plupart des pays arabes. Le<br />
<strong>Maroc</strong> y est pour la premi<br />
re fois reprŽsentŽ au sein<br />
des commissions de jury.<br />
Le festival sera Žgalement<br />
marquŽ par l'organisation<br />
de confŽrences qui s'articuleront<br />
sur trois axes, en<br />
l'occurrence, "L'avenir des<br />
mŽdias", "La tŽlŽvision cryptŽe:<br />
rŽalitŽs <strong>et</strong> perspectives"<br />
<strong>et</strong> "Les cha”nes satellitaires<br />
<strong>et</strong> le dŽfi de prŽserver la culture<br />
arabe".<br />
PROMOTION<br />
DU PATRIMOINE<br />
Un festival est organisŽ, du<br />
17 au 19 juill<strong>et</strong>, ˆ Rabat par<br />
l'Association Tafilal<strong>et</strong> en collaboration<br />
avec le minist re<br />
des Affaires Culturelles, le<br />
thŽ‰tre Mohammed V <strong>et</strong> la<br />
RTM.<br />
Au cours de ce festival,<br />
sont exposŽs des documents<br />
<strong>et</strong> manuscrits historiques,<br />
des photos sur les visites<br />
royales dans la rŽgion de<br />
Tafilal<strong>et</strong>, des peintures d'artistes<br />
de c<strong>et</strong>te rŽgion ainsi<br />
que des articles produits par<br />
l'artisanat local.<br />
Le festival se propose<br />
comme une manifestation<br />
pour la prŽsentation <strong>et</strong> la promotion<br />
du patrimoine du<br />
Tafilal<strong>et</strong>.<br />
ACTION<br />
SOCIALE<br />
La solidaritŽ avec les populations<br />
affectŽes par le rŽcent<br />
tremblement de terres<br />
aux ”les des A ores a marquŽ<br />
le discours prononcŽ par<br />
le Prince Aga khan, ˆ l'occasion<br />
de l'inauguration, samedi<br />
12 juill<strong>et</strong>, du centre culturel<br />
de la communautŽ<br />
Ismailie ˆ Lisbonne. Le chef<br />
spirituel de c<strong>et</strong>te communautŽ<br />
a ŽvoquŽ, devant le<br />
prŽsident de la RŽpublique<br />
du Portugal, Jorge Sampaio,<br />
la tragique situation qui est<br />
vŽcue, particuli rement aux<br />
”les du Faial <strong>et</strong> du Pico, ˆ la<br />
suite du sŽisme qui a secouŽ<br />
les ”les des A ores, faisant<br />
plusieurs morts, de nombreux<br />
blessŽs <strong>et</strong> des sans abri.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
ƒCOLOGIE<br />
Le <strong>Maroc</strong> face ˆ la prŽservation de l'environnement<br />
TERRE<br />
FRAGILISƒE!<br />
Ë lÕoccasion du colloque scientifique international qui<br />
sÕest tenu sous le th me Òla mer dans le patrimoine islamique<br />
<strong>et</strong> chrŽtienÓ, ˆ lÕInstitut dÕŽtudes supŽrieures ma-<br />
Civilisation de la confusion,<br />
notre re<br />
montre, en c<strong>et</strong>te fin<br />
de XX me si cle, un essoufflement<br />
profond qui se profile<br />
dans la pollution progressive<br />
Par Abdelkader TIMOULE<br />
de lÕenvironnement marin <strong>et</strong><br />
terrestre, la destruction massive<br />
des Žco-syst mes <strong>et</strong> l'altŽration<br />
de l'atmosph re.<br />
Les limites s'expriment<br />
aussi dans la faillite de notre<br />
syst me Žconomique <strong>et</strong> notre<br />
mode de vie qui privilŽgient<br />
la production ˆ outrance, sa<br />
mauvaise rŽparation sociale <strong>et</strong><br />
la concentration humaine<br />
dans d'Žtroites bandes urbaines.<br />
L'industrialisation est ˆ<br />
l'avant-garde du maintien de<br />
notre aliŽnation par les progr<br />
s enregistrŽs dans les<br />
armes de destruction massive<br />
qu'elles soient conventionnelles,<br />
nuclŽaires, chimiques<br />
ou bien bactŽriologiques<br />
<strong>et</strong> la prŽdominance de<br />
la puissance militaire <strong>et</strong> Žconomique<br />
dans le nouvel ordre<br />
mondial.<br />
Le dŽviationnisme d'une<br />
agriculture intensive <strong>et</strong> fortement<br />
mŽcanisŽe apporte sa<br />
contribution par la perte progressive<br />
des terres arables <strong>et</strong><br />
des for ts Žquatoriales, par<br />
l'usage abusif des produits<br />
chimiques qui polluent insidieusement<br />
les nappes phrŽatiques<br />
<strong>et</strong> les ressources en eau<br />
potable, par la transformation<br />
hasardeuse de nos produits<br />
alimentaires <strong>et</strong> pourquoi pas<br />
demain, par une catastrophe<br />
en cha”ne liŽe ˆ des manipulations<br />
mercantiles de notre<br />
patrimoine gŽnŽtique.<br />
La p che n'est pas non<br />
plus en reste puisque l'exploitation<br />
qu'elle assure,<br />
contribue ˆ vider progressivement<br />
mers <strong>et</strong> ocŽans de<br />
toute vie marine, faisant dispara”tre<br />
les esp ces les plus<br />
commerciales <strong>et</strong> dŽtruisant<br />
au passage l'Žquilibre fragile<br />
des Žco-syst mes de la flore<br />
ˆ la faune.<br />
PartagŽes entre un besoin<br />
d'aisance <strong>et</strong> de progr s matŽriel<br />
<strong>et</strong> une conscience nouvelle<br />
alarmiste quant ˆ l'avenir<br />
de l'esp ce humaine, les<br />
nations, se trouvent confrontŽes<br />
ˆ l'aube du XXI me<br />
si cle au lourd hŽritage de la<br />
civilisation industrielle <strong>et</strong>,<br />
dans le souci renouvelŽ de recherche<br />
d'une certaine qualitŽ<br />
de la vie, posent en terme<br />
de prioritŽs leurs prŽoccupations<br />
Žcologiques de prŽservation<br />
de l'environnement <strong>et</strong><br />
de sauvegarde de son Žquilibre<br />
naturel.<br />
Destruction<br />
L'importance progressive<br />
que prend l'environnement ˆ<br />
mesure que les probl mes<br />
qu'il pose, en mati re de sauvegarde<br />
du cadre naturel <strong>et</strong><br />
de survie de l'esp ce, sont ressentis<br />
avec plus d'accuitŽ par<br />
la CommunautŽ <strong>International</strong>e,<br />
a finalement permis la<br />
tenue du somm<strong>et</strong> de RIO en<br />
1992.<br />
MalgrŽ la conscience<br />
communautaire du pŽril Žcologique,<br />
le somm<strong>et</strong> s'est heurtŽ<br />
aux intŽr ts Žconomiques<br />
en prŽsence <strong>et</strong> ˆ la divergence<br />
des points de vue<br />
Nord/Sud pour prŽtendre<br />
prendre des mesures stratŽgiques<br />
rŽelles de lutte contre<br />
les maux de la terre.<br />
Alors que le tiers-monde<br />
incriminait les pays dŽveloppŽs<br />
d' tre ˆ l'origine des<br />
dŽforestations massives pour<br />
les besoins de l'agriculture,<br />
de l'industrie pap<strong>et</strong>i re <strong>et</strong> du<br />
secteur b‰timent <strong>et</strong> d'aggraver<br />
les risques de pollution<br />
terrestre, marine <strong>et</strong> atmosphŽrique<br />
par le maintien des<br />
industries inadaptŽes, le dŽveloppement<br />
de l'Žnergie pŽtroli<br />
re <strong>et</strong> l'exploitation abusive<br />
des richesses mini res<br />
<strong>et</strong> marines, les nations occidentales<br />
s'attelaient ˆ limiter<br />
les consŽquences d'un tel<br />
constat pour leurs activitŽs<br />
incriminŽes <strong>et</strong> ˆ dŽplacer le<br />
probl me en dŽlocalisant<br />
gŽographiquement les in-<br />
ritimes de Casablanca les 26 <strong>et</strong> 27 juin dernier, notre<br />
conseiller en questions maritimes, M. Timoule, nous fait<br />
le point ˆ travers sa communication lors de ce colloque.<br />
dustries les plus polluantes<br />
<strong>et</strong> en crŽant des sites de stockage<br />
des dŽcharges les plus<br />
dangereuses dans les pays du<br />
tiers monde. Dans c<strong>et</strong>te nouvelle<br />
qu te, le Royaume du<br />
<strong>Maroc</strong> fait bonne figure par<br />
une adhŽsion exemplaire aux<br />
diffŽrentes conventions internationales<br />
<strong>et</strong> une participation<br />
sinc re <strong>et</strong> dŽvouŽe ˆ<br />
la cause de l'environnement<br />
dans le monde <strong>et</strong> notamment<br />
maritime. C'est ainsi que le<br />
<strong>Maroc</strong> est partie prenante<br />
mais sans moyens d'application<br />
dans pratiquement toutes<br />
les conventions sur la dŽpollution<br />
marine.<br />
Soucieux de la crŽdibilitŽ<br />
de son engagement en faveur<br />
de l'Žcologie <strong>et</strong> de l'environnement,<br />
le <strong>Maroc</strong><br />
souffre dans leur mise en application<br />
pratique ˆ l'Žchelle<br />
nationale.<br />
C<strong>et</strong>te foi, le <strong>Maroc</strong> la tire<br />
de sa tradition religieuse de<br />
terre d'Islam <strong>et</strong> des courants<br />
de pensŽe philosophiques<br />
dont il s'inspire <strong>et</strong> qui privilŽgient<br />
les dons de notre m -<br />
re nature comme crŽation divine<br />
<strong>et</strong> nourrici re des<br />
hommes.<br />
D'abord du fait de choix<br />
opŽrŽs en mati re Žconomique;<br />
le manque de moyens<br />
<strong>et</strong> les besoins en dŽveloppement<br />
s'avŽrant autant de<br />
contraintes qui s'opposent ˆ<br />
l'engagement des ressources<br />
budgŽtaires dans les programmes<br />
dont la rentabilitŽ<br />
n'est pas justifiŽe matŽriellement.<br />
DŽgradation<br />
Le cas de l'agriculture est<br />
Ždifiant ˆ plus d'un titre<br />
puisque le <strong>Maroc</strong> a renoncŽ<br />
au dŽveloppement des cultures<br />
traditionnelles que l'ƒtat<br />
importe dŽsormais habituellement<br />
en tonnage massif<br />
de l'Žtranger pour s'orienter<br />
vers une agriculture d'exportation<br />
moderne <strong>et</strong> intensive,<br />
mieux rŽmunŽratrice en devises<br />
mais Žgalement polluante<br />
par les produits chimiques<br />
utilisŽs ˆ grande<br />
Žchelle <strong>et</strong> rŽclamant plus<br />
d'eau, alors m me que les ressources<br />
se trouvent limitŽes<br />
dans un pays caractŽrisŽ par<br />
un climat semi-desertique.<br />
Vu le cožt des traitements<br />
des rej<strong>et</strong>s <strong>et</strong> le prix ˆ payer<br />
pour une reconversion Žcologique<br />
des techniques de fabrication,<br />
l'industrie n'a Žgalement<br />
d'autres choix que le<br />
dŽversement sauvage des rŽsidus<br />
<strong>et</strong> l'acheminement des<br />
ordures vers des dŽcharges<br />
non fonctionnelles, aggravant<br />
progressivement la pollution<br />
des nappes phrŽatiques, des<br />
terres agricoles <strong>et</strong> du littoral<br />
marin ˆ l'exemple des rej<strong>et</strong>s<br />
des complexes chimiques<br />
ŽdifiŽs par l'OCP ˆ Safi <strong>et</strong> Jorf<br />
Lasfar <strong>et</strong> ceux du complexe<br />
industriel.<br />
Soucieuse d'amŽliorer la<br />
qualitŽ du cadre naturel de<br />
vie marocain, les autoritŽs<br />
gouvernementales n'ont pu<br />
prendre du recul dans ses dŽcisions<br />
d'encourager des proj<strong>et</strong>s<br />
d'investissement jugŽs<br />
pourtant comme excessivement<br />
polluants ˆ l'exemple<br />
des mati res plastiques, ni<br />
non plus orienter la lŽgislation<br />
dans le sens d'une normalisation<br />
plus rigoureuse<br />
des productions <strong>et</strong> des procŽdŽs<br />
de fabrication.<br />
Efforts insuffisants<br />
L'adoption de la rŽglementation<br />
des Žmanations de<br />
gaz des vŽhicules automobiles<br />
a ŽtŽ ainsi l'occasion<br />
d'une rŽflexion pertinente<br />
d'un ancien ministre technocrate<br />
du Transport <strong>et</strong> de la<br />
Marine marchande sur la<br />
qualitŽ du raffinage de pŽtrole<br />
au <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s<br />
toxiques des produits commercialisŽs<br />
en regard des<br />
standards admis internationalement<br />
en mati re de prŽsence<br />
de mŽtaux lourds <strong>et</strong> de<br />
rŽsidus toxiques.<br />
Ë moindre Žchelle, le probl<br />
me est Žgalement vŽcu par<br />
les communes incapables<br />
d'assurer la collecte <strong>et</strong> le traitement<br />
des ordures mŽnag<br />
res <strong>et</strong> autrement inefficaces<br />
dans la lutte contre la spŽculation<br />
fonci re <strong>et</strong> la gestion du<br />
patrimoine urbanistique, ˆ<br />
telle enseigne que les villes<br />
deviennent un conglomŽrat<br />
de bŽton, voire des bidon-<br />
34<br />
villes immondes rongŽs par<br />
la sal<strong>et</strong>Ž <strong>et</strong> privŽs d'espaces<br />
verts susceptibles d'allŽger<br />
les taux de pollution.<br />
La foi dans l'espace vital<br />
est aujourd'hui un facteur dŽterminant<br />
pour aider les pays<br />
en dŽveloppement ˆ surmonter<br />
l'attrait qu'offrent les<br />
nations riches pour le transfert<br />
de toutes leurs activitŽs<br />
polluantes.<br />
Exemple Ždifiant, la ville<br />
de Casablanca, vŽritable mŽgapole,<br />
o la cote d'alerte en<br />
mati re de pollution de l'air<br />
est fort alarmante. Effectivement<br />
la communautŽ urbaine<br />
du Grand Casablanca observe<br />
une paralysie inquiŽtante<br />
dans ses proj<strong>et</strong>s de dŽplacer<br />
ou d'Žquiper la dŽcharge<br />
publique communautaire<br />
<strong>et</strong> certaines entreprises<br />
polluantes comme le<br />
terminal portuaire de l'OCP,<br />
la gare routi re ou les abattoirs<br />
<strong>et</strong> les tanneries ŽrigŽes<br />
ˆ proximitŽ. C<strong>et</strong>te inertie est<br />
sans nul doute liŽe ˆ un<br />
manque de rationalisation de<br />
gestion <strong>et</strong> de dŽcisions, aggravŽe<br />
malheureusement par<br />
l'incompŽtence manifeste des<br />
dŽcideurs.<br />
Ë l'Žchelle de l'individu, le<br />
m me rŽflexe d'Žgo•sme se<br />
r<strong>et</strong>rouve chez le citadin qui,<br />
par manque de civisme <strong>et</strong><br />
d'Žducation mais aussi par<br />
ignorance, n'accorde aucune<br />
importance ˆ la propr<strong>et</strong>Ž de la<br />
ville <strong>et</strong> consid re que la dŽcharge<br />
municipale dŽbute au<br />
coin de la premi re rue jouxtant<br />
son domicile.<br />
En conclusion: ainsi, <strong>et</strong><br />
malgrŽ le sŽrieux, la compŽtence<br />
<strong>et</strong> la bonne volontŽ de<br />
la nouvelle Žquipe gouvernementale<br />
pour assainir toute<br />
chose dans le pays, la question<br />
de l'environnement interpelle<br />
en dŽfinitive chaque<br />
citoyen autant que l'autoritŽ<br />
administrative ou communale<br />
<strong>et</strong> la ma”trise de ses implications<br />
se rŽv le en fin de<br />
compte dans le degrŽ de maturitŽ<br />
de notre sociŽtŽ, dans<br />
notre ancrage ˆ une civilisation<br />
sŽculaire <strong>et</strong> dans notre<br />
forte croyance religieuse <strong>et</strong><br />
notre attachement aux enseignements<br />
de l'Islam.❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
CONTRIBUTION<br />
Alerte ˆ la pollution !<br />
REDOUTABLE OZONE!<br />
Suite ˆ lÕarticle de Na•ma Bou‰chrine, paru dans MHI n¡<br />
330 de MHI, M. Fouladi nous fait parvenir la rŽaction<br />
LÕozone est un gaz dont<br />
les molŽcules sont<br />
formŽes par lÕamalgame<br />
allotropique de trois<br />
atomes dÕoxyg ne. La configuration<br />
de ces derniers, dans<br />
les molŽcules, conf re ˆ ce<br />
gaz un pouvoir tr s oxydant<br />
dÕo son utilitŽ comme antiseptique<br />
mais aussi son grand<br />
danger pour les tissus humains.<br />
Ce gaz existe dans lÕatmosph<br />
re ˆ deux niveaux :<br />
1) Dans la stratosph re<br />
(entre 11 <strong>et</strong> 47 km de la surface<br />
de la terre). CÕest c<strong>et</strong>te<br />
couche dÕozone qui nous prot<br />
ge contre les rayons ultraviol<strong>et</strong>s,<br />
faut-il rappeler que<br />
cÕest c<strong>et</strong>te couche qui a souvent<br />
dŽfrayŽ la chronique.<br />
2) Dans la troposph re<br />
(jusquÕˆ 11 km de la surface<br />
de la terre). Une infime partie<br />
de c<strong>et</strong> ozone est formŽe<br />
naturellement par lÕaction de<br />
la foudre sur lÕoxyg ne atmosphŽrique.<br />
3) Comment se forme<br />
Formation - insertion destinŽe ˆ<br />
prŽparer ˆ la vie active, les<br />
diplmŽs de l'enseignement<br />
supŽrieur ayant rŽussi au moins<br />
quatre annŽes d'Žtudes.<br />
Il s'agit de sensibiliser les<br />
participants aux techniques <strong>et</strong><br />
mŽthodes de gestion tout en<br />
amŽliorant leurs capacitŽs<br />
communicatives, de culture<br />
gŽnŽrale <strong>et</strong> d'Žpanouissement de<br />
la personnalitŽ.<br />
Novembre 1998 - Novembre 1999<br />
¥ Environnement socio -<br />
Žconomique de l'entreprise<br />
¥ Techniques <strong>et</strong> mŽthodes de base<br />
de gestion<br />
¥ Politique gŽnŽrale <strong>et</strong> fonctions du<br />
Management<br />
¥ Communication<br />
La formation dure une annŽe<br />
civile ˆ plein temps.<br />
Date limite de dŽpt du dossier<br />
Entr<strong>et</strong>ien avec le Jury<br />
(culture gŽnŽrale, Žconomique <strong>et</strong><br />
managŽriale, expression fran aise)<br />
Proclamation des rŽsultats<br />
Date limite pour l'inscription<br />
des laurŽats<br />
DŽmarrage du cycle<br />
lÕozone dans la basse troposph<br />
re?<br />
LÕozone se forme par une<br />
rŽaction photochimique complexe,<br />
catalysŽe par les<br />
oxydes dÕazote (Nox). Il est<br />
ˆ noter que, dÕapr s une Žtude<br />
fran aise (1995), les transports<br />
sont responsables de<br />
65% de la production des<br />
Nox. Quant aux COV, lÕindustrie<br />
en rej<strong>et</strong>te 21%, les<br />
transports 41% <strong>et</strong> lÕagriculture<br />
15%.<br />
Ce qui rendrait la situation<br />
dÕune mŽtropole comme<br />
Casablanca dŽlicate, cÕest<br />
lÕ‰ge <strong>et</strong> lÕimportance de son<br />
parc automobile, la prolifŽration<br />
des moteurs ˆ deux<br />
temps (mobyl<strong>et</strong>tes), la<br />
concentration des industries<br />
presque au niveau de la mer,<br />
le long de la ceinture du littoral<br />
<strong>et</strong> lÕexistence dÕune barri<br />
re topographique qui<br />
sÕŽtend de Oued Nfifikh vers<br />
Oued Oum Er-rabia. Tous<br />
ces facteurs contribueraient<br />
ˆ emprisonner les polluants<br />
Le Cycle SupŽrieur de<br />
Management (C . S . M) est ouvert<br />
aux candidats titulaires d'un<br />
diplme d'enseignement<br />
supŽrieur (BAC + 4) toutes<br />
fili res.<br />
ÒCertificat SupŽrieur de<br />
Management <strong>et</strong> de Promotion des<br />
EntreprisesÓ de HEM.<br />
Casablanca: HEM, 52 avenue de<br />
Nador / Polo<br />
Rabat: HEM, 8 rue Hamza / Haut<br />
- Agdal<br />
Une demande manuscrite<br />
Un extrait d'acte de naissance<br />
Un relevŽ de notes des 2 derni res<br />
annŽes de l'enseignement<br />
supŽrieur<br />
Une photocopie certifiŽe conforme<br />
de la C . I . ¥<br />
¥<br />
¥<br />
¥<br />
N<br />
¥ 2 photocopies certifiŽes conformes<br />
du diplme universitaire<br />
¥ 5 enveloppes timbrŽes<br />
¥ 5 photos d'identitŽ<br />
¥ Frais de participation au concours.<br />
Les Žtudes sont payantes avec<br />
possibilitŽ de financement partiel<br />
par un syst me de crŽdit bancaire.<br />
SESSION DE JUILLET<br />
Lundi 20 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 18h00<br />
Vendredi 24 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 08h00<br />
Samedi 25 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 12h00<br />
Vendredi 31 juill<strong>et</strong> 1998 avant 18h00<br />
Jeudi 26 novembre 1998 ˆ 08h00<br />
suivante o il nous explique le danger que reprŽsente<br />
la pollution par lÕozone.<br />
sur la mŽtropole <strong>et</strong> ˆ favoriser<br />
la formation du "Smog"<br />
dont la principale composante<br />
est lÕozone.<br />
Ceci Žtant dit, ce qui serait<br />
urgent pour nos concitoyens,<br />
cÕest le droit ˆ une<br />
Žducation environnementale<br />
pour assurer leur pleine<br />
participation ˆ la protection<br />
de lÕenvironnementÉ comme<br />
le stipule la dŽclaration<br />
de Rio sur lÕEnvironnement<br />
<strong>et</strong> le DŽveloppement (1992).<br />
C<strong>et</strong>te Žducation ne pourrait<br />
se faire sans une information<br />
transparente sur les dangers<br />
que leur fait courir leur train<br />
de vie Žnergivore, ni ˆ travers<br />
ce mutisme <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te mŽfiance<br />
vis-ˆ-vis des mŽdias,<br />
dŽnoncŽs, ˆ juste titre, par<br />
Na•ma Bou‰chrine dans son<br />
article Casablanca Žtouffe,<br />
paru au numŽro 330 de MHI.<br />
En outre, le minist re de<br />
lÕEnvironnement, conjointement<br />
avec celui de la santŽ,<br />
devrait tirer avantage des<br />
Žtudes dŽjˆ ˆ travers le mon-<br />
Le MBA Finance est organisŽ par HEM avec le concours du<br />
corps professoral de l'UniversitŽ Paris-Dauphine, de l'Institut<br />
d'Etudes Politiques de Paris -FRANCE- <strong>et</strong> de l'UniversitŽ<br />
d'Ottawa -CANADA-<br />
Formation de cadres spŽcialisŽs<br />
dans la gestion financi re <strong>et</strong><br />
bancaire pouvant tre rapidement<br />
opŽrationnels dans le monde<br />
Žconomique <strong>et</strong> Žventuellement<br />
universitaire.<br />
Dix huit mois ˆ plein temps.<br />
¥ Environnement Žconomique <strong>et</strong><br />
financier de l'entreprise<br />
¥ Techniques de gestion, analyse <strong>et</strong><br />
contrle financiers<br />
¥ Gestion des investissements <strong>et</strong> de<br />
la dynamique des groupes<br />
¥ Outils <strong>et</strong> syst mes d'information<br />
¥ Gestion bancaire<br />
¥ Communication - mŽthodes<br />
12 mois de cours ˆ plein temps<br />
amŽnagŽ <strong>et</strong> 6 mois de stage <strong>et</strong> de<br />
prŽparation du mŽmoire.<br />
MBA Finance de HEM<br />
Date limite de dŽpt du dossier<br />
Epreuve Žcrite (4 heures)<br />
Entr<strong>et</strong>ien avec le Jury<br />
(culture gŽnŽrale, Žconomique <strong>et</strong><br />
managŽriale, expression fran aise)<br />
Proclamation des rŽsultats<br />
Date limite pour<br />
l'inscription des laurŽats<br />
DŽmarrage du cycle<br />
¥ DiplmŽs du Cycle Normal de HEM;<br />
DiplmŽs de l'enseignement supŽrieur<br />
¥ (BAC+4) en Gestion ou en<br />
Economie ÒOption GestionÓ;<br />
Titulaires du certificat du Cycle<br />
¥ SupŽrieur de Management (C.S.M) de<br />
HEM.<br />
¥ Une demande manuscrite<br />
¥ Un extrait d'acte de naissance<br />
¥ Un relevŽ de notes des 2 derni res<br />
annŽes de l'enseignement<br />
supŽrieur<br />
¥ Une photocopie certifiŽe conforme<br />
de la C.I.N<br />
¥ 2 photocopies certifiŽes conformes<br />
du diplme universitaire<br />
¥ 5 enveloppes timbrŽes<br />
¥ 5 photos d'identitŽ<br />
¥ Frais de participation au concours.<br />
Les Žtudes sont payantes avec<br />
possibilitŽ de financement partiel<br />
par un syst me de crŽdit<br />
bancaire.<br />
SESSION DE JUILLET<br />
Mardi 21 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 18h00<br />
Jeudi 23 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 08h00<br />
Samedi 25 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 08h00<br />
Lundi 27 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 18h00<br />
Vendredi 31 juill<strong>et</strong> 1998 avant 18h00<br />
Samedi 24 octobre 1998 ˆ 08h00<br />
de, en vue dÕŽconomiser<br />
temps <strong>et</strong> argent pour le contribuable,<br />
couper le mal ˆ la racine<br />
<strong>et</strong> envisager des solutions<br />
intŽgrŽes. ˆ savoir: lÕutilisation<br />
parcimonieuse du<br />
transport automobile, lÕutilisation<br />
de la bicycl<strong>et</strong>te pour<br />
des courts dŽplacements en<br />
ville, le covoiturage, lÕadoption<br />
des convertisseurs catalytiques<br />
qui diminuent du<br />
m me coup les Žmissions de<br />
monoxyde de carbone, les<br />
COV <strong>et</strong> les oxydes dÕazote.<br />
Cependant, ces convertisseurs<br />
ne peuvent fonctionner<br />
quÕavec lÕessence sans plomb<br />
car celui-ci neutralise les mati<br />
res catalytiques. Donc, qui<br />
peut le plus peut le moins <strong>et</strong><br />
la gŽnŽralisation de lÕessence<br />
sans plomb Žliminera du<br />
m me coup les consŽquences<br />
nocives de ce mŽtal sur lÕenvironnement<br />
tout en perm<strong>et</strong>tant<br />
le fonctionnement des<br />
convertisseurs catalytiques.<br />
Pour lÕindustrie (pharmaceutique,<br />
papier asphaltŽe,<br />
Formation d'experts mercaticiens<br />
de haut niveau dans les domaines<br />
tertiaire <strong>et</strong> industriel rŽpondant<br />
aux attentes du milieu<br />
professionnel national <strong>et</strong><br />
international.<br />
Dix huit mois ˆ plein temps.<br />
12 mois de cours ˆ plein temps<br />
amŽnagŽ <strong>et</strong> 6 mois de stage <strong>et</strong> de<br />
prŽparation du mŽmoire.<br />
MBA Mark<strong>et</strong>ing de HEM.<br />
52, A VENUE DE NADOR / POLO - CASABLANCA -TŽl. (212.2) 52-52-52 / 21.34.34 / 21-14-01 / 52-61-15 - Fax: 21-55-30 - E-mail: INFORHEM@MBOX.AZURE.NET<br />
8, RUE HAMZA - HAUT AGDAL - RABAT - TŽl. (212.7) 67.37.46 / 67.01.22 - Fax: 67.42.56 - E.mail: HEM@MAGHREBNET.NET.MA<br />
35<br />
peinture, imprimerieÉ) il<br />
faudrait adopter des procŽdŽs<br />
comme lÕOxydation thermique<br />
rŽgŽnŽratrice. Ce dernier<br />
procŽdŽ Žlimine les<br />
composŽs organiques volatils<br />
(COV), ceux organiques<br />
condensables (COC) <strong>et</strong> ce, ˆ<br />
plus de 90%.<br />
C<strong>et</strong>te liste des actions ˆ<br />
entreprendre nÕest pas exhaustive<br />
<strong>et</strong> seules les plus importantes<br />
sources de pollution<br />
ont ŽtŽ mises en cause.<br />
Les autoritŽs environnementales<br />
peuvent innover <strong>et</strong><br />
opter pour des politiques bien<br />
spŽcifiques au cas marocain.<br />
Cependant, quelles que<br />
soient les politiques ˆ adopter,<br />
il ne faudrait pas perdre<br />
de vue que "nous nÕhŽritons<br />
pas de la terre de nos anc<br />
tres, mais (que) nous lÕempruntons<br />
ˆ nos enfants", comme<br />
lÕa si bien dit Antoine de<br />
Saint-ExupŽry, il y a plus de<br />
cinquante ans dŽjˆ !❏<br />
Abderrahman El fouladi.<br />
Canada<br />
Le MBA Mark<strong>et</strong>ing est organisŽ par HEM avec le concours<br />
de l'UniversitŽ Jean Moulin Lyon 3. C<strong>et</strong>te collaboration<br />
concerne la conception des programmes, la correction des<br />
Žpreuves d'acc s, l'enseignement...<br />
¥ DiplmŽs du Cycle Normal de<br />
HEM<br />
¥ DiplmŽs de l'enseignement<br />
supŽrieur (BAC+4) en Gestion<br />
ou en Economie ÒOption<br />
GestionÓ<br />
¥<br />
Titulaires du certificat du Cycle<br />
SupŽrieur de Management<br />
(C.S.M) de HEM.<br />
¥ Environnement Žconomique <strong>et</strong> ¥ Une demande manuscrite<br />
juridique de l'entreprise ¥ Un extrait d'acte de naissance<br />
¥ Mark<strong>et</strong>ing <strong>et</strong> comportements ¥ Un relevŽ de notes des deux derni res<br />
¥ StratŽgies mark<strong>et</strong>ing<br />
annŽes de l'enseignement supŽrieur<br />
¥ Mark<strong>et</strong>ing international <strong>et</strong> ¥ Une photocopie certifiŽe conforme de<br />
qualitŽ<br />
la C.I.N<br />
¥ Mark<strong>et</strong>ing <strong>et</strong> gestion<br />
¥ 2 photocopies certifiŽes conformes du<br />
¥ Communication - mŽthodes. diplme universitaire<br />
¥ 5 enveloppes timbrŽes<br />
¥ 5 photos d'identitŽ<br />
¥ Frais de participation au concours.<br />
Les Žtudes sont payantes avec<br />
possibilitŽ de financement partiel<br />
par un syst me de crŽdit<br />
bancaire.<br />
Date limite de dŽpt du dossier<br />
SESSION DE JUILLET<br />
Mardi 21 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 18h00<br />
Epreuve Žcrite (4 heures) Jeudi 23 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 08h00<br />
Entr<strong>et</strong>ien avec le Jury<br />
(culture gŽnŽrale, Žconomique <strong>et</strong><br />
managŽriale, expression fran aise)<br />
Samedi 25 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 08h00<br />
Proclamation des rŽsultats Lundi 27 juill<strong>et</strong> 1998 ˆ 18h00<br />
Date limite pour l'inscription<br />
des laurŽats<br />
Vendredi 31 juill<strong>et</strong> 1998 avant 18h00<br />
DŽmarrage du cycle<br />
Samedi 17 octobre 1998 ˆ 08h00<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
DROIT DE RƒPONSE<br />
La chambre notariale sÕŽmeut<br />
DES NOTAIRES EN COLéRE<br />
Suite ˆ lÕarticle intitulŽ "Une profession au dessus de<br />
la loi" de Abdellatif El Azizi, publiŽ dans MHI n¡331,<br />
Mohamed Zemrani, prŽsident de la Chambre nationale<br />
En rŽponse ˆ lÕarticle<br />
sur le Notariat publiŽ<br />
dans votre journal numŽro<br />
331 page 17 <strong>et</strong> en<br />
conformitŽ avec les dispositions<br />
de lÕarticle 26 du dahir<br />
numŽro 1-58-378 formant code<br />
de la presse au <strong>Maroc</strong>, je<br />
vous prie de publier le prŽsent<br />
droit de rŽponse aux<br />
contre vŽritŽs avancŽes par<br />
lÕauteur de ce m me article.<br />
Au niveau du titre lui-m -<br />
me "Recrudescence des abus<br />
des notaires Ð Une profession<br />
au-dessus de la loi", lÕintitulŽ<br />
a ŽtonnŽ les notaires euxm<br />
mes pour avoir appris avec<br />
stupŽfaction quÕils comm<strong>et</strong>tent<br />
des abus <strong>et</strong> que leur profession<br />
est au-dessus de la loi,<br />
alors que rien de tel ne leur est<br />
imputable, faute par lÕauteur<br />
de lÕarticle dÕavoir nommŽment<br />
dŽsignŽ les notaires mis<br />
en cause, les clients grugŽs<br />
<strong>et</strong> lˆ o les villes o ces<br />
m mes notaires exercent.<br />
MŽpris<br />
Quant au contenu du m -<br />
me article, outre quÕil renferme<br />
des allŽgations portant<br />
atteinte ˆ lÕhonneur <strong>et</strong> ˆ la<br />
considŽration du corps notarial<br />
<strong>et</strong> constitue indŽniablement<br />
des diffamations outranci<br />
res <strong>et</strong> infamantes, il<br />
renferme des mensonges dŽlibŽrŽs<br />
<strong>et</strong> des injures graves<br />
qui mÕimposent, en ma qualitŽ<br />
de PrŽsident de la<br />
Chambre nationale du notariat<br />
moderne, de confondre<br />
lÕauteur de lÕarticle dŽlictuel<br />
dont-il sÕagit.<br />
LÕusage dÕun style impersonnel<br />
<strong>et</strong> gŽnŽral dŽnote une<br />
intention manifeste de toucher<br />
tous les notaires du<br />
royaume <strong>et</strong> non seulement ce<br />
quÕil exprime dans les termes<br />
"les brebis galeuses sont devenues<br />
tellement nombreusesÉ"<br />
LÕhonn t<strong>et</strong>Ž intellectuelle<br />
exige comme dit ci-dessus<br />
que lÕidentitŽ des notaires<br />
"plus vŽreux que les arracheurs<br />
de dents", leurs victimes<br />
<strong>et</strong> la ou les villes o ils<br />
exercent soient connues du<br />
lectorat de votre journal.<br />
LÕintroduction attire lÕattention<br />
par le mŽpris que ressent<br />
lÕauteur de lÕarticle ˆ<br />
lÕadresse des notaires <strong>et</strong> des<br />
adouls auxquels il a trouvŽ<br />
un dŽnominateur commun <strong>et</strong><br />
qui rŽside dans la mŽfiance<br />
dont ils doivent tre lÕobj<strong>et</strong>.<br />
A-t-il oubliŽ que cÕest tout<br />
le contraire de la mŽfiance<br />
qui caractŽrise les deux institutions<br />
connues pour avoir<br />
ŽtŽ <strong>et</strong> elles le sont ˆ ce jour<br />
deux piliers de la sŽcuritŽ juridique,<br />
de lÕŽthique dans les<br />
affaires <strong>et</strong> de la moralisation<br />
des rapports juridiques.<br />
Ce ne sont pas les<br />
quelques sinistres survenus<br />
a <strong>et</strong> lˆ qui entameront lÕaura<br />
de ces deux institutions. Ë<br />
ce propos dÕailleurs, les statistiques<br />
sont Žloquentes qui<br />
dŽmontrent les mŽfaits de la<br />
forme sous signatures privŽes<br />
dŽcriŽes ˆ tous les niveaux.<br />
Que signifie lÕexpression<br />
de lÕauteur quand il Žcrit "lÕaffaire<br />
El Aoufir nÕest que<br />
lÕarbre qui cache la for t", y<br />
a-t-il dÕautres sinistres que<br />
lÕauteur de lÕarticle nÕa pas<br />
envie dÕŽtaler au grand jour?<br />
LÕAssociation des notaires<br />
modernes le m<strong>et</strong> au dŽfi de<br />
les rapporter, car il nÕy en a<br />
pas.<br />
LÕexpression ci-dessus est<br />
un attrape-nigaud pour ceux<br />
des lecteurs qui croiront dans<br />
leur for intŽrieur que la profession<br />
de notaire est un terrain<br />
propice aux sinistres <strong>et</strong><br />
lÕarnaque.<br />
LÕincohŽrence de lÕarticle<br />
rŽsulte de ce passage avec<br />
une facilitŽ dŽconcertante <strong>et</strong><br />
insidieuse du particulier au<br />
gŽnŽral, du seul sinistre survenu<br />
apr s 75 ans dÕexistence<br />
de la profession Žtendue<br />
avec malice ˆ lÕensemble du<br />
corps notarial.<br />
SÕagissant de lÕintitulŽ<br />
"Abus de pouvoirs", il me<br />
semble quÕil ne correspond<br />
pas au dŽveloppement qui le<br />
suit, lequel comporte des<br />
contre-vŽritŽs.<br />
Incriminations<br />
La premi re de celles-ci<br />
se traduit par lÕassertion selon<br />
laquelle les notaires per oivent<br />
de la trŽsorerie gŽnŽrale<br />
un prŽtendu intŽr t provenant<br />
des comptes particuliers<br />
qui leur sont ouverts aupr s<br />
de c<strong>et</strong>te m me trŽsorerie. Les<br />
notaires sont outragŽs par une<br />
telle allŽgation fallacieuse <strong>et</strong><br />
trompeuse de lÕopinion publique.<br />
En aucun cas, c<strong>et</strong>te institution<br />
financi re publique ne<br />
sert le moindre intŽr t sur les<br />
dŽpts effectuŽs aupr s dÕel-<br />
du notariat moderne du <strong>Maroc</strong>, nous a envoyŽ lamise<br />
au point suivante que nous publions dans son intŽgralitŽ.<br />
Sans comentaire.<br />
le par les notaires. Si lÕauteur<br />
de lÕarticle avait pris la peine<br />
dÕaller lui-m me sÕenquŽrir<br />
de la question, il nÕaurait pas<br />
avancŽ une telle ŽnormitŽ.<br />
Au suj<strong>et</strong> du fonds dÕassurance<br />
prŽvu par lÕarticle 39<br />
du dahir du 15 juill<strong>et</strong> 1946<br />
invoquŽ, il est vrai que c<strong>et</strong> article<br />
prŽvoit son intervention<br />
au cas o le notaire a causŽ<br />
par ses fautes professionnelles<br />
des dommages ˆ ses<br />
clients. Toutefois, lÕinterprŽtation<br />
de ce texte rel ve du<br />
pouvoir souverain des juges.<br />
Les notaires nÕont aucun pouvoir<br />
sur ce fonds d s lors quÕil<br />
Žchappe enti rement ˆ leur<br />
emprise. La seconde allŽgation<br />
mensong re se traduit<br />
par lÕexpression de lÕauteur<br />
qui Žcrit "m me quand les bavures<br />
sont flagrantes, les notaires<br />
restent intouchables".<br />
De quelles bavures sÕagitil?<br />
lÕauteur de lÕarticle se devait<br />
de les citer si elles existent<br />
rŽellement.<br />
Ce m me auteur avance<br />
ainsi des accusations graves<br />
mais sans le moindre fondement<br />
<strong>et</strong> sans la moindre preuve.<br />
ƒcrire que les notaires<br />
"restent intouchables", cÕest<br />
encore un mensonge pur <strong>et</strong><br />
simple, lÕauteur de lÕarticle<br />
ne doit pas ignorer que les<br />
parqu<strong>et</strong>s exercent une tutelle<br />
sur la personne du notaire <strong>et</strong><br />
sur les actes quÕil dresse.<br />
C<strong>et</strong>te tutelle se traduit en<br />
pratique par des contrles rŽguliers<br />
<strong>et</strong> inopinŽs des Žtudes<br />
notariales par ces m mes parqu<strong>et</strong>s,<br />
ces m mes contrles<br />
sont doublŽs par ceux qui les<br />
suivent ou les prŽcŽdents effectuŽs<br />
par lÕinspection de<br />
lÕenregistrement.<br />
Lorsque lÕauteur Žcrit que<br />
les notaires se sont accaparŽs<br />
des prŽrogatives qui sont<br />
devenues admises dans les<br />
faits, il nÕexplique pas la nature<br />
ni le nombre de ces prŽrogatives<br />
parce que celles-ci<br />
nÕexistent que dans son imagination.<br />
Les attributions du<br />
notaire moderne sont ŽnoncŽes<br />
de mani re restrictive<br />
par lÕarticle premier du dahir<br />
du 4 mai 1925, qui rŽgit la<br />
profession.<br />
De m me, lorsquÕil Žcrit<br />
que lÕimmobilier demeure<br />
leur "chasse gardŽe", le mensonge<br />
atteint son paroxysme<br />
lorsquÕon sait que les notaires<br />
marocains nÕapprŽhendent<br />
que 0,05% des transactions<br />
translatives des immeubles<br />
<strong>et</strong> des droits rŽels immobiliers.<br />
Ce sont dÕautres acteurs<br />
qui monopolisent ˆ tort lÕimmobilier,<br />
le recours au notaire<br />
est en fait exceptionnel en<br />
raison, justement de ce que<br />
celui-ci ne verse pas dans les<br />
"magouilles" - lÕexpression<br />
provient de lÕauteur de lÕarticle.<br />
LÕimmobilier ne constitue<br />
point une "vache ˆ lait" pour<br />
les notaires en raison de la<br />
multitude des intervenants<br />
dans ce secteur.<br />
Cas isolŽs<br />
Si le Òmoindre p<strong>et</strong>it acteÓ<br />
devait tre dressŽ par les notaires,<br />
ceux-ci nÕauraient pas<br />
revendiquŽ avec les adouls,<br />
le rŽtablissement de lÕauthenticitŽ<br />
des actes.<br />
Les cas rapportŽs par l'auteur<br />
de l'article, ˆ supposer<br />
qu'ils se soient rŽellement<br />
produits, devaient tre portŽs<br />
ˆ la connaissance du parqu<strong>et</strong><br />
afin que celui-ci intervienne<br />
aupr s des notaires concernŽs<br />
<strong>et</strong> les obliger au respect<br />
de leurs obligations professionnelles.<br />
Ce sont donc des cas (ˆ<br />
supposer qu'ils existent) isolŽs<br />
qui n'ont pas un impact<br />
collectif qui militeraient pour<br />
un dŽnigrement systŽmatique<br />
Nom, prŽnom :<br />
Adresse :<br />
Ville :<br />
Pays :<br />
TŽl. : Fax :<br />
Abonnement régulier<br />
1 an : 250 Dh<br />
6 mois : 150 Dh<br />
Etudiant<br />
1 an : 175 Dh<br />
6 mois : 100 Dh<br />
36<br />
de toute une profession dont<br />
la noblesse n'a jamais dŽfaillie.<br />
Sous les titres "OPPACI-<br />
TE", l'auteur de l'article<br />
s'acharne sur la profession en<br />
avan ant des ŽnormitŽs que<br />
son imagination a sŽcrŽtŽ sans<br />
rapport avec la rŽalitŽ vŽcue<br />
par le notariat marocain.<br />
Les notaires marocains ne<br />
sont pas "insaisissables" <strong>et</strong> ne<br />
forment point une "puissance<br />
ayant des liens Žtroits tissŽs<br />
avec la justice," certes, ils<br />
entr<strong>et</strong>iennent des relations<br />
respectueuses ˆ l'Žgard de leur<br />
minist re de tutelle mais pas<br />
dans le sens envisagŽ par l'auteur<br />
de l'article.<br />
Sous le titre "Monopole"<br />
l'auteur fait Žtat de crimes <strong>et</strong><br />
dŽlits commis par les notaires<br />
passibles de la rŽclusion perpŽtuelle<br />
comme le prŽvoit le<br />
code pŽnal.<br />
Or, il ne donne pas le<br />
moindre exemple d'un notaire<br />
dŽlinquant ou criminel.<br />
C'est encore son imagination<br />
qui secr te le mensonge pour<br />
appuyer son article <strong>et</strong> lui donner<br />
une dimension dŽmesurŽe.<br />
En consŽquence, l'auteur<br />
de l'article accuse tous les notaires<br />
de crimes <strong>et</strong> dŽlits <strong>et</strong><br />
ceux-ci se rŽservent le droit<br />
de l'assigner en justice pour<br />
produire les preuves de ses<br />
allŽgations.❏<br />
Maïtre Mohamed ZEMRANI<br />
Je m'abonne à<br />
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4, rue des Flamants, Rivi ra, Casablanca, <strong>Maroc</strong><br />
TŽl. : 23 81 76/77/78 - Fax : 23 81 79<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98
SERVICE COMPRIS<br />
La chronique gastronomique<br />
ET VOGUE<br />
LA PƒNICHE!<br />
SalŽ. Sur la rive droite du Bouregreg est amarrŽe,<br />
majestueuse <strong>et</strong> illuminŽe une pŽniche.<br />
Il ne sÕagit pas de nÕimporte quelle pŽniche,<br />
mais de La PŽniche, bateau-restaurant, qui conna”t<br />
un franc succ s depuis son inauguration en dŽcembre<br />
1996. On y vient dÕabord par curiositŽ,<br />
mais ensuite on y r<strong>et</strong>ourne parce que lÕon est charmŽ.<br />
CharmŽ par la qualitŽ du cadre, celle de lÕaccueil,<br />
mais Žgalement celle des m<strong>et</strong>s proposŽs par<br />
la carte. Signalons que la mise sur pied de La<br />
PŽniche a ŽtŽ le fruit de longues annŽes de gal re<br />
au cours desquelles Azzedine <strong>et</strong> Karima Amara ont<br />
caressŽ doucement leur proj<strong>et</strong>, avant de pouvoir lui<br />
donner forme.<br />
DÕune longueur de 38 m tres, sur 5 m tres de<br />
large, le b‰timent fluvial, ach<strong>et</strong>Ž par le jeune couple<br />
dans la rŽgion de Strasbourg, a ŽtŽ grutŽ puis<br />
convoyŽ jusquÕau port de Casablanca. Avant de finir<br />
son long pŽriple en face du majestueux mausolŽe<br />
Mohammed V dont lÕŽclairage illumine la<br />
rive droite dÕun Žclat tout particulier. On acc de ˆ<br />
la pŽniche par une passerelle en bois qui est en soi<br />
une invitation au voyage. Ensuite, cÕest le "pont<br />
supŽrieur" dont une partie, pavoisŽe, est en plein<br />
air. La cale, amŽnagŽe en grande salle, est une<br />
rŽussite esthŽtique. Le dŽcor est placŽ sous le th -<br />
me de la boiserie, avec des tables <strong>et</strong> un Žclairage<br />
tout en raffinement.<br />
Les nappes <strong>et</strong> couverts sont artistiquement disposŽs<br />
<strong>et</strong> lÕambiance pr te ˆ la dŽtenteÉ ŽlŽgante.<br />
D s que vous tes installŽ, un des deux membres<br />
du couple Amara vous prend en charge <strong>et</strong> per-<br />
RESTAURANT<br />
RYAD ZITOUN<br />
SPECIALITES<br />
MAROCAINES<br />
Ç Cadre merveilleux. Accueil chaleureux. M<strong>et</strong>s savoureux.<br />
Service attentionnŽ. Quatre qualitŽs rares pour une<br />
renaissance vigoureuse de la belle tradition culinaire<br />
marocaine. Sba• a gagnŽ son pari. È<br />
Ouvert tous les jours<br />
sauf dimanche<br />
31, Bd Rachidi, Casablanca Ñ TŽl. : 22 39 27/22 48 18 Ñ Fax : 36 50 21<br />
La Dorada, l’art du poisson<br />
Apr s Madrid, Barcelone, SŽville <strong>et</strong> Marbella, Casablanca, ˆ son tour,<br />
devient une Žtape prestigieuse pour les amateurs des vraies saveurs de la mer.<br />
DŽjeuners dÕaffaires. D”ners de gala.<br />
Restaurant La Dorada, av. de la Cte dÕEmeraudes, A•n Diab, Casablanca 20 050<br />
TŽl. : (02) 94 43 77/78/79 Ñ Fax : 39 54 43<br />
Par Karim BENDAOUD<br />
sonnalise lÕaccueil. Tr s chaleureux, ils ont vite<br />
fait de vous raconter, avec maints dŽtails, toutes les<br />
pŽripŽties quÕils ont connues avant de pouvoir ouvrir<br />
leur Žtablissement.<br />
Vous tes ensuite pris en charge par le personnel<br />
ŽlŽgamment v tu dÕuniformes de la marine. Il<br />
nÕy a quÕun seul mot pour dŽcrire ces jeunes<br />
hommes <strong>et</strong> femmes: impeccables. La pŽniche propose<br />
une carte riche en m<strong>et</strong>s succulents de la cuisine<br />
fran aise. Pour les entrŽes froides, on peut<br />
opter soit pour la salade de crev<strong>et</strong>tes aux fruits<br />
frais, soit pour la timbale dÕavocat aux crev<strong>et</strong>tes.<br />
Un dŽlice. Avec le saumon fumŽ au feu de bois <strong>et</strong><br />
la douzaine dÕhu”tres sur lit de glace, on monte<br />
dŽjˆ un cran au-dessus. Et le "top" est le parfait de<br />
foie gras "fa on du chef". Il faut y gožter pour en<br />
parler.<br />
En entrŽes chaudes, la terrine de poisson, les escargot<br />
bourguignons ou les moules marini res feront<br />
hŽsiter plus dÕun fin gourm<strong>et</strong> qui penchera<br />
tantt pour lÕun, tantt pour lÕautre de ces m<strong>et</strong>s. En<br />
Restaurant<br />
L’ATELIER<br />
¥ Tous les Midis ÒFormuleÓ ˆ 138 DH T.T.C.<br />
¥ Piano Bar de jeudi ˆ samedi soir.<br />
Restaurant LÕATELIER - (Galerie Bassamat) - 2 rue Pierre Curie Casablanca<br />
TŽl. : 22.20.37/22.21.65<br />
RESTAURANT<br />
Cuisine fran aise raffinŽe<br />
¥ Grillades<br />
¥ Poissons du jour<br />
¥ Plats traditionnels<br />
3 Fourch<strong>et</strong>tes<br />
RŽservations : TŽl. : 26.35.10/26.37.00 - Fax : 26.11.17<br />
Stationnement facile<br />
63, Bd dÕAnfa - Casablanca<br />
37<br />
ce qui concerne les p‰tes, la carte propose des tagliatelles<br />
au saumon <strong>et</strong> des lasagnes aux fruits de<br />
mer, dont la dŽgustation laisse un souvenir impŽrissable.<br />
Les amateurs de poisson seront g‰tŽs.<br />
Entre la truite amandine, les broch<strong>et</strong>tes de poisson<br />
<strong>et</strong> les diffŽrents turbot <strong>et</strong> autre loup grillŽs, ils nÕauront<br />
que lÕembarras du choix.<br />
Les viandes <strong>et</strong> volailles ne sont pas en reste <strong>et</strong><br />
lÕentrecte, cuite selon votre bon plaisir, est tendre<br />
<strong>et</strong> savoureuse. Ë leur seule vue, les aiguill<strong>et</strong>tes de<br />
volailles aux herbes de lÕAtlas vous feront venir<br />
lÕeau ˆ la bouche. Le classique carrŽ dÕagneau (en<br />
portions pour deux personnes) est tout simplement<br />
magnifique. ƒgalement disponibles sur la carte,<br />
des plats cuisinŽs comme le coq au vin, le bÏuf<br />
bourguignon, le cassoul<strong>et</strong> <strong>et</strong> la choucroute (nÕoublions<br />
pas quÕavant de devenir slaouie, la pŽniche<br />
est strasbourgeoise dÕorigine).<br />
Les desserts, enfin, sont constituŽs de glaces<br />
<strong>et</strong> autres sorb<strong>et</strong>s, de tartes, de mousse au chocolat.<br />
LÕomel<strong>et</strong>te norvŽgienne, si vous avez gardŽ<br />
une p<strong>et</strong>ite place, mŽrite Žgalement quÕon sÕy attarde.<br />
Pendant que vous savourez votre repas, un<br />
p<strong>et</strong>it orchestre joue une musique dÕambiance<br />
qui ach vera, avec ses airs connus, de vous m<strong>et</strong>tre<br />
ˆ lÕaise. Comptez, pour un bon repas, <strong>et</strong> dans un<br />
cadre exceptionnel, quelque 250 Dh par personne.<br />
❏<br />
Restaurant La Péniche<br />
Avenue Prince Héritier Sidi Mohammed<br />
Rive Droite du Bouregreg, Salé<br />
Tel (07) 78 56 59/61<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 14 au 28 juill<strong>et</strong> 98
POST-SCRIPTUM<br />
Succ s outre-Manche des docu-soaps, ces sitcoms du<br />
rŽel qui dŽbarquent sur Canal +<br />
UN SUCCéS<br />
TRéS SOFT<br />
CÕest lÕŽnigme audimatique<br />
des derni res annŽes<br />
en Grande-Br<strong>et</strong>agne.<br />
Les docu-soaps, nouveau<br />
genre tŽlŽvisuel qui m le documentaire<br />
(les personnages<br />
sont rŽels) <strong>et</strong> construction en<br />
feuill<strong>et</strong>on (comme les soaps<br />
amŽricains des annŽes 50) explosent<br />
tous les plafonds<br />
dÕaudience sur les cha”nes anglaises:<br />
entre 8 <strong>et</strong> 12 millions<br />
de tŽlŽspectateurs tous les<br />
jours (soit plus de 40% de<br />
parts de marchŽ) regardent<br />
The Cruise, Pleasure Beach<br />
ou Driving School sur BBC1,<br />
BBC2, Channel 4 <strong>et</strong> ITV. Ce<br />
sont des chroniques quotidiennes<br />
filmŽes dans des<br />
lieux aussi variŽs quÕun bateau<br />
de croisi re, un parc de<br />
loisirs (celui de Black-pool)<br />
ou un aŽroport.<br />
Les hŽros de ces sitcoms<br />
du rŽel sont des quidams dont<br />
la vie de tous les jours sert de<br />
matŽriaux fictionnels, de ressort<br />
dramatique. Canal + sÕest<br />
mis en t te de nous faire dŽcouvrir<br />
ce nouveau genre en<br />
diffusant, ˆ partir dÕaujourdÕhui<br />
<strong>et</strong> durant tout lÕŽtŽ,<br />
quelques exemples de ces docu-soaps,<br />
chaque soir ˆ<br />
18h30. Caricature. Pour lÕinstant,<br />
la France est ŽpargnŽe<br />
©DR<br />
par ces feuill<strong>et</strong>ons documentaires<br />
tr s cheap <strong>et</strong> tr s caricaturaux.<br />
Ë c<strong>et</strong>te diffŽrence<br />
pr s que Canal + a coproduit<br />
le Zoo de Melbourne avec<br />
une cha”ne australienne <strong>et</strong><br />
quÕArte a mis en chantier, selon<br />
le Monde, la production<br />
de dix docu-soaps de quatre<br />
Žpisodes chacun pour 1999.<br />
En Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> aux ƒtats<br />
Unis, en revanche, le genre<br />
rel ve dŽjˆ du patrimoine tŽlŽvisuel.<br />
LÕhistoire commence,<br />
comme souvent, par une polŽmique<br />
sur la paternitŽ. Paul<br />
Watson, rŽalisateur pour la<br />
BBC, sÕestime le premier dŽbroussailleur<br />
en la mati re.<br />
En 1974, en eff<strong>et</strong>, il inaugure<br />
ˆ la tŽlŽvision, avec The<br />
Family, c<strong>et</strong>te technique appelŽe<br />
"fly on the wal" <strong>et</strong> qui<br />
consiste littŽralement ˆ filmer<br />
la rŽalitŽ comme une<br />
mouche sur un mur.<br />
En droite ligne du cinŽma<br />
direct. "Je voulais faire passer<br />
ˆ la tŽlŽvision une famille<br />
de la working class, explique-t-il<br />
dans une tribune<br />
au Daily Mail publiŽe en fŽvrier<br />
dernier, parce que cela<br />
nÕavait jamais ŽtŽ fait avant <strong>et</strong><br />
que ces gens avaient ŽnormŽment<br />
de choses ˆ dire".<br />
Se soulager, la belle<br />
affaire. Soulager sa<br />
conscience, en toute<br />
bonne foi, sans<br />
confondre les vessies<br />
<strong>et</strong> les lanternes.<br />
Dans le flot<br />
tranquille des p<strong>et</strong>ites<br />
compromissions, il<br />
est difficile de ne pas<br />
succomber au doux<br />
travers de<br />
lÕŽnurŽsie. Ë moins<br />
dÕavoir les reins<br />
solides.<br />
Ceci dit, on peut<br />
toujours pisser de la<br />
copie pour justifier<br />
lÕinjustifiable. La<br />
rŽalitŽ restera<br />
intangible jusquÕˆ la<br />
derni re goutte.<br />
Celle de la vŽritŽ.<br />
AujourdÕhui, Paul Watson est<br />
tr s ŽnervŽ. Il trouve que les<br />
docu-soaps dÕaujourdÕhui "ne<br />
disent rien dÕoriginal, se<br />
contentant de m<strong>et</strong>tre bout ˆ<br />
bout des dŽtails insignifiants",<br />
"nous traitent comme des<br />
idiots" <strong>et</strong> constituent des<br />
shows "uniquement destinŽs<br />
ˆ nous transformer en<br />
voyeursÓ. Audiences<br />
monstres. Ces shows que<br />
Watson ex cre ont vraiment<br />
dŽmarrŽ dans les annŽes 90,<br />
ˆ lÕiniative de la BBC, le plus<br />
cŽl bre dÕentre eux sÕappelle<br />
Driving School. Ou les<br />
aventures de Maureen,<br />
Anglaise gouailleuse qui tente<br />
dŽsespŽrŽment de passer<br />
son permis de conduire. On a<br />
pu en voir quelques extraits<br />
lors de la derni re journŽe<br />
spŽciale Grande Br<strong>et</strong>agne sur<br />
Canal +.<br />
LÕavantage pour les programmateurs<br />
british est tr s<br />
simple: des audiences<br />
monstres pour le tiers du cožt<br />
dÕune fiction. Les Žquipes de<br />
tournage sont lŽg res, les "acteurs<br />
peu exigeants <strong>et</strong> les scŽnaristes<br />
inexistants. Les vrais<br />
gens, cÕest pas cher <strong>et</strong> a peut<br />
rapporter gros".❏<br />
Emmanuel Ponc<strong>et</strong><br />
LIBÉRATION FRANCE<br />
13 juill<strong>et</strong> 1998<br />
3 7¡2 Ë LÕOMBRE<br />
CENSEUR,<br />
SANS REPROCHE!<br />
Par Sami El Jai<br />
Khalil Hachimi Idrissi, notre rŽd-chef, a<br />
censurŽ ma prŽcŽdente chronique.<br />
Selon mon secr<strong>et</strong> espoir. Jusqu'o ne<br />
pas aller trop loin quand on jouit d'une<br />
totale libertŽ de parole? MHI s'est posŽ<br />
la question. En toute souverain<strong>et</strong>Ž.<br />
La libertŽ d'expression ne s'use que si l'on ne s'en sert<br />
pas. Ironie de ma situation, je suis probablement l'un<br />
des journalistes les plus libres du Royaume. DispensŽ de<br />
confŽrence de rŽdaction, pas de consignes du rŽdacteur en<br />
chef, pas de froncement de sourcil du directeur de la rŽdaction,<br />
ni de coup de tŽlŽphone intempestif ˆ des heures<br />
indues. Bref, la vie de ch‰teau. Le statut de chroniqueur embastillŽ<br />
est particuli rement confortable, vu par le p<strong>et</strong>it bout<br />
de la lorgn<strong>et</strong>te. Encore faut-il trouver un journal qui vous<br />
donne l'envie de vous exprimer.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> a ressuscitŽ en moi ce besoin<br />
irrŽpressible de m<strong>et</strong>tre mon grain de sel ici <strong>et</strong> lˆ. Le<br />
journalisme, davantage qu'un mŽtier, est un Žtat d'esprit, une<br />
mani re de vivre une incontrlable fŽbrilitŽ. Un chromosome<br />
propre ˆ la tribu des BŽni Non Non. Mohamed<br />
Selhami, vieux routier de la presse nationale puis internationale,<br />
directeur-fondateur de MHI, a su dŽcouvrir puis a<br />
donnŽ de formidables coups de pied dans la fourmili re<br />
du journalisme alimentaire <strong>et</strong>/ou partisan. C<strong>et</strong>te Žquipe a<br />
redonnŽ ses l<strong>et</strong>tres de noblesse ˆ un beau <strong>et</strong> passionnant mŽtier.<br />
IrrŽvŽrencieuse parfois. PolŽmiste ˆ l'occasion, la polŽmique<br />
s'avŽrant en dŽsespoir de cause, l'ultime subterfuge<br />
susceptible de j<strong>et</strong>er quelque lumi re sur des zones d'ombre<br />
hermŽtiquement compartimentŽes <strong>et</strong> aux abords tra”treusement<br />
minŽs. Ce qui me fit aimer ce journal, avant d'en<br />
devenir un inconditionnel, c'est justement la place de choix<br />
qu'il faisait ˆÉ ses dŽtracteurs. TŽmoignage d'un souci<br />
viscŽral de crŽdibilitŽ, les droits de rŽponse <strong>et</strong> autres mises<br />
au point sont traitŽs pour ce qu'ils sont, des complŽments<br />
d'informations qui mŽritent de figurer ˆ la ÒUneÓ. Souci de<br />
crŽdibilitŽ, donc souci de vŽritŽs souvent multiples.<br />
CÕest ce journal que jÕaime car il a pour souci de remplir<br />
honn tement sa fonction. Et cÕest ce journal (probablement<br />
son/mon rŽdacteur en chef Khalil Hachimi Idrissi)<br />
qui mÕa censurŽ la semaine derni re. Comme jÕen caressais<br />
le secr<strong>et</strong> espoir. Aveux spontanŽs : Je ne pouvais pas<br />
ne pas rŽdiger c<strong>et</strong>te maudite chronique. CÕŽtait celle-lˆ ou<br />
rien. LÕimpulsion Žtait trop impŽrieuse. Et dans le m me<br />
temps, paradoxe <strong>et</strong> pŽnible dilemme, jÕen regr<strong>et</strong>tais chacun<br />
des mots au fur <strong>et</strong> ˆ mesure quÕils sÕalignaient sur le papier.<br />
Des mots durs. Des mots vrais. Et faux ˆ la fois. Des vŽritŽs<br />
qui Žtaient autant de contre-vŽritŽs. Car rien nÕest simple<br />
au <strong>Maroc</strong>. JÕŽcrivais en Žvacuant l‰chement le dilemme. Ë<br />
Hachimi dÕassumer ses responsabilitŽs de rŽdacteur en chef<br />
<strong>et</strong> dÕuser de son droit dÕenvoyer mon fax ˆ la corbeille. Ce<br />
quÕil fit. Ce geste a dž lui en cožter car je connais bien<br />
lÕhomme. Sans lÕavoir jamais vu. (Salut lÕami).<br />
Le titre du texte incriminŽ ? Lune de fiel. Disons quÕil<br />
traitait de certaines incompatibilitŽs manifestes entre certains<br />
membres du gouvernement. Le dilemme ? Une question<br />
essentielle, fondamentale, car cÕest dÕŽthique quÕil<br />
sÕagissait, donc de la gestion de notre libertŽ : jusquÕo un<br />
journaliste peut-il sÕautoriser ˆ aller trop loin, quand il jouit<br />
dÕune totale libertŽ de parole? Hachimi a rŽpondu ˆ la question<br />
ainsi que je lÕaurais fait ˆ sa place : jusquÕˆ la corbeille<br />
ˆ papier. Le quatri me pouvoir est tenu de rŽfrŽner parfois<br />
ses pulsions, tenu de sÕimposer ses propres normes, dÕautant<br />
quÕil ne sÕagit pas dÕun pouvoir issu des urnes au<br />
contraire du lŽgislatif <strong>et</strong> de lÕexŽcutif quÕil se plait ˆ pourfendre.<br />
La mesure de censure maison dont jÕai ŽtŽ lÕobj<strong>et</strong><br />
(le gouvernement lui m me peut- tre soumis ˆ une motion<br />
de censure du Parlement) est pour vous, ami lecteur,<br />
la garantie que MHI sait gŽrer sa libertŽ <strong>et</strong> son indŽpendance.<br />
Et que sa gestion de lÕinformation <strong>et</strong> du commentaire est<br />
souveraine. CÕest cela qui vous importe <strong>et</strong> cÕest cela, nous<br />
le savons, qui fonde <strong>et</strong> renforce votre fidŽlitŽ semaine apr s<br />
semaine. Une poussŽe de fi vre Žditoriale. Je suis timide,<br />
mais je me soigne. JÕai dž forcer la dose.❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
38
D ƒ S O R M A I S<br />
SANS<br />
VERGOGNE<br />
Par Abellatif MANSOUR<br />
Que peut-on discuter avec l'AlgŽrie en<br />
dehors du probl me du Sahara? D'un<br />
Žventuel sŽminaire international ˆ<br />
La‰youne, sur l'autodŽtermination des<br />
peuples Kabyle <strong>et</strong> Touareg?<br />
On savait que l'art de la diplomatie Žtait de dire la<br />
chose <strong>et</strong> son contraire sans en avoir l'air, mais Ahmed<br />
Attaf a poussŽ les fronti res du paradoxe bien au-de lˆ<br />
des limites connues. Du coup, la subtilitŽ qui fait le charme<br />
<strong>et</strong> la force du parler diplomatique dispara”t. Le jeu de<br />
la rŽpartie o tout est dans l'implicite, devient grossier <strong>et</strong><br />
futile.<br />
Le ministre algŽrien invite, par voie de presse, les responsables<br />
marocains ˆ Çs'asseoir autour d'une table pour<br />
discuterÈ <strong>et</strong> rŽgler Çle contentieuxÈ (le singulier est de lui)<br />
entre les deux pays. De quel contentieux s'agit-il? Il ne<br />
le dit pas. Par contre, il prŽcise ce qui, selon lui, ne fait<br />
pas l'obj<strong>et</strong> d'un quelconque contentieux, ˆ savoir le conflit<br />
factice autour du Sahara marocain. Premier paradoxe.<br />
RŽagissant ˆ la proposition de <strong>Abderrahmane</strong><br />
<strong>Youssoufi</strong> de supprimer les visas <strong>et</strong> rouvrir les fronti res,<br />
Attaf a estimŽ que l'approche marocaine est ÇparcellaireÈ.<br />
ÇL'approche globaleÈ n'est autre que la sienne, Žvidemment.<br />
Et qu'est-ce qu'il m<strong>et</strong> dans ce global exhaustif,<br />
rŽcapitulatif de la somme des relations maroco-algŽriennes?<br />
Tout, absolument tout. Sauf la question du Sahara<br />
marocain. Deuxi me paradoxe.<br />
Le troisi me paradoxe surpasse les deux premiers.<br />
Pour Attaf, ÇLe <strong>Maroc</strong> accuse ˆ tort l'AlgŽrie de soutenir<br />
le PolisarioÈ. Sans vergogne.<br />
Si au terme de ce slalom paradoxal, vous continuez ˆ<br />
prendre ce labyrinthe ˆ rats pour des propos diplomatiques,<br />
c'est que vous avez ratŽ votre vocation.<br />
Faisons comme si. Que peut-on discuter avec l'AlgŽrie<br />
en dehors du probl me du Sahara? De la balance commerciale<br />
entre les deux pays, ˆ travers la contrebande ˆ<br />
partir de Mellilia, qui, soit dit en passant, n'est pas le fait<br />
que de fourmis en qu te de gagne-pain, mais d'une pieuvre<br />
politico-Žconomique directement connectŽe aux officiels<br />
algŽriens? Ou, pourquoi pas, d'un Žventuel sŽminaire international<br />
ˆ La‰youne, sur l'autodŽtermination des peuples<br />
Kabyle <strong>et</strong> Touareg?<br />
Soyons consŽquents, aussi bien avec Attaf qu'avec<br />
notre propre Premier ministre. Nous avons tournŽ autour<br />
du pot pendant vingt ans, depuis la volte-face de<br />
Houari Boumediane, jusqu'ˆ l'assassinat annoncŽ de<br />
Mohamed Boudiaf, en passant par le somm<strong>et</strong> constitutif<br />
de l'UMA ˆ Marrakech. Deux dŽcennies de fausses r<strong>et</strong>rouvailles,<br />
de discutallerie gratuite, de salamalecs protocolaires<br />
sans lendemains, d'accolades viciŽes <strong>et</strong> de<br />
prises de langues vŽnŽneuses.<br />
Toutes les tentatives de normalisation se sont avŽrŽes<br />
vaines, parce que trop anormales. Il n'y a pas de raison<br />
pour qu'il n'en soit pas de m me pour la proposition de<br />
Me <strong>Youssoufi</strong>. La derni re rŽouverture des fronti res a<br />
conduit au coup de main commanditŽ par la SŽcuritŽ militaire<br />
algŽrienne contre l'htel Atlas-Asni de Marrakech<br />
<strong>et</strong> les touristes Žtrangers qui s'y trouvaient. Et m me avec<br />
des fronti res closes, les colonels d'Alger ont continuŽ ˆ<br />
fantasmer sur une opŽration de dŽstabilisation au <strong>Maroc</strong>.<br />
Allant jusqu'ˆ dŽclarer Oujda, ville ˆ feu <strong>et</strong> ˆ sang, encerclŽe<br />
par des intŽgristes fantomatiques. Ce n'est pas en<br />
AlgŽrie que le ridicule risque de tuer. La tuerie y est trop<br />
effective.<br />
Bref, Me <strong>Youssoufi</strong> devrait dire tout haut ˆ ZŽroual,<br />
Attaf <strong>et</strong> consorts, que si nous devons nous rŽunir, il y aura<br />
un point <strong>et</strong> un seul ˆ l'ordre du jour: le Sahara marocain,<br />
ˆ propos duquel nous invitons nos voisins ˆ changer<br />
d'attitude. Le reste suivra. On pourra non seulement<br />
supprimer les visas, mais m me bannir les fronti res.❏<br />
INAUGURATION<br />
SAR le Prince HŽritier Sidi Mohammed proc de ˆ la pose<br />
de la premi re pierre du complexe industriel Daewoo<br />
UN PROJET<br />
DE TAILLE<br />
La zone industrielle de Nouacer, ˆ une trentaine de kilom<br />
tres au sud de Casablanca. SAR le Prince HŽritier<br />
Sidi Mohammed a procŽdŽ, jeudi en fin dÕapr s-midi,<br />
ˆ la pose de la premi re pierre du complexe industriel<br />
''Daewoo Maghreb''<br />
Sur le site du proj<strong>et</strong>,<br />
Mustapha Mansouri, ministre<br />
des Transports, a affirmŽ<br />
que la rŽalisation de ce<br />
proj<strong>et</strong> tŽmoigne de la crŽdibilitŽ<br />
dont jouit le Royaume<br />
Par Taïeb CHADI<br />
gr‰ce ˆ l'action <strong>et</strong> aux efforts<br />
consentis pour crŽer les<br />
conditions favorisant les investissements<br />
marocains <strong>et</strong><br />
Žtrangers.<br />
M. Mansouri a Žgalement<br />
assurŽ les partenaires sud corŽens<br />
du soutien du gouvernement<br />
marocain pour la<br />
concrŽtisation de ce proj<strong>et</strong><br />
qui doit tre opŽrationnel d s<br />
dŽcembre 1999.<br />
Le groupe Daewoo a injectŽ<br />
400 millions de dollars<br />
(la valeur de 392 millions de<br />
dirhams) dans ce proj<strong>et</strong> qui<br />
doit perm<strong>et</strong>tre la crŽation de<br />
5.900 emplois stables, notamment<br />
pour les jeunes diplmŽs,<br />
<strong>et</strong> le dŽveloppement<br />
des exportations marocaines.<br />
La rŽalisation de ce complexe<br />
contribuerait ˆ l'intŽgration<br />
du secteur de l'automobile<br />
<strong>et</strong> des industries Žlectroniques<br />
au <strong>Maroc</strong>.<br />
DiversitŽ<br />
L'ambassadeur de CorŽe<br />
du Sud ˆ Rabat, Kim Syng<br />
Ho a exprimŽ sa gratitude <strong>et</strong><br />
ses remerciements ˆ SAR le<br />
Prince HŽritier Sidi<br />
Mohammed pour avoir bien<br />
voulu procŽder ˆ la pose de<br />
la premi re pierre de ce proj<strong>et</strong>.<br />
Rappelant le contenu du<br />
discours prononcŽ par S.M<br />
le Roi ˆ l'occasion de la F te<br />
de la Jeunesse, M. Syng Ho<br />
a soulignŽ que la rŽalisation<br />
de ce proj<strong>et</strong> contribuerait ˆ<br />
l'insertion des jeunes dans la<br />
vie active.<br />
S'Žtendant sur 80 hectares,<br />
le complexe industriel de<br />
Daewoo, abritera une unitŽ<br />
de fabrication des articles<br />
Žlectroniques <strong>et</strong> une autre de<br />
construction automobile. Ces<br />
deux unitŽs auront un dŽbit<br />
annuel de 100.000 automobiles<br />
<strong>et</strong> vŽhicules utilitaires,<br />
un million de postes tŽlŽviseurs<br />
couleurs, 2 millions de<br />
¥ SAR le Prince HŽritier Sidi Mohammed.<br />
tubes images (kinescopes),<br />
2 millions d'unitŽs de colliers<br />
de dŽviation <strong>et</strong> 2,4 millions<br />
d'appareils de transformateurs<br />
de r<strong>et</strong>our de spot.<br />
Le groupe Daewoo implantera<br />
des unitŽs de fabrication<br />
de composantes <strong>et</strong><br />
pi ces essentielles destinŽes<br />
aux unitŽs de fabrication automobiles<br />
<strong>et</strong> d'articles Žlectroniques<br />
afin d'y produire<br />
autant que possible de pi ces<br />
bŽnŽficiant ainsi d'une compŽtitivitŽ<br />
accrue au niveau<br />
des prix.<br />
PrioritŽ<br />
Au terme de ce proj<strong>et</strong>, un<br />
important transfert de technologie<br />
sera, de facto, entrepris<br />
dans ces domaines.<br />
Notamment au niveau des<br />
Žquipements de production<br />
qui seront installŽs <strong>et</strong> de l'effort<br />
de formation du personnel<br />
de la sociŽtŽ.<br />
Dans une confŽrence de<br />
presse ˆ Rabat, le prŽsident<br />
directeur gŽnŽral de ''Daewoo<br />
Maghreb S.A'', Song Kyo<br />
Park a affirmŽ, de son ctŽ<br />
que ÇLe <strong>Maroc</strong> reste prioritaire<br />
dans la stratŽgie d'investissement<br />
du groupe<br />
Daewoo dans la rŽgion<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
4<br />
MŽditerranŽe <strong>et</strong> en Afrique<br />
du nordÈ. M. Park a expliquŽ<br />
que Çle choix du <strong>Maroc</strong><br />
pour l'implantation du complexe<br />
industriel ''Daewoo<br />
Maghreb'', repose sur des<br />
considŽrations objectives,<br />
notamment sa situation stratŽgique<br />
ˆ proximitŽ des marchŽs<br />
d'Europe, d'Afrique <strong>et</strong><br />
du Moyen Orient, la stabilitŽ<br />
dont il jouit ainsi que l'efficacitŽ<br />
<strong>et</strong> la performance de<br />
son gouvernementÈ.<br />
Il nÕa pas manquŽ de souligner<br />
qu'en dŽpit de la crise<br />
financi re qui a ŽbranlŽ les<br />
Žconomies asiatiques <strong>et</strong><br />
conduit ˆ l'annulation d'une<br />
partie des investissements, le<br />
groupe Daewoo a dŽcidŽ de<br />
maintenir l'intŽgralitŽ de ses<br />
proj<strong>et</strong>s au <strong>Maroc</strong>.<br />
Le PDG de ÔÕDaewoo<br />
MaghrebÕÕ a indiquŽ, ˆ ce<br />
propos, que c<strong>et</strong>te filiale agira<br />
en sociŽtŽ holding pour<br />
toute la rŽgion du Maghreb<br />
<strong>et</strong> Žtendra son spectre d'activitŽ,<br />
moyennement un investissement<br />
global de l'ordre<br />
de 500 millions de dollars,<br />
aux secteurs de l'automobile,<br />
de l'industrie Žlectronique,<br />
du nŽgoce international <strong>et</strong><br />
de l'htellerie. ❏<br />
© Ph. Beddir
SOCIAL<br />
SAR la Princesse Lalla Meryem accentue son soutien ˆ lÕenfance<br />
HAUTE SOLLICITUDE<br />
Rabat, Palais Tazi.<br />
SAR la Princesse<br />
Lalla Meryem, prŽsidente<br />
de l'AMS-UNICEF <strong>et</strong><br />
de l'Observatoire national des<br />
droits de lEnfant a prŽsidŽ,<br />
Par Taïeb CHADI<br />
mardi, une soirŽe de gala <strong>et</strong><br />
un dŽfilŽ de haute couture de<br />
la maison Chanel, en faveur<br />
de l'enfant malade au <strong>Maroc</strong>.<br />
PlacŽe sous le haut patronage<br />
de SM le Roi, c<strong>et</strong>te manifestation<br />
s'est dŽroulŽe dans<br />
¥ SAR la Princesse Lalla Meryem.<br />
©DR<br />
une ambiance de f te en prŽsence<br />
de plusieurs ministres,<br />
notamment <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>, ministre<br />
de l'intŽrieur, Ahmed<br />
Lahlimi, ministre chargŽ des<br />
Affaires gŽnŽrales du gouvernement,<br />
Omar Azziman ,<br />
ministre de la Justice, Housni<br />
Benslimane, GŽnŽral de division,<br />
ainsi que nombreuses<br />
autres personnalitŽs.<br />
Les rec<strong>et</strong>tes de c<strong>et</strong>te soirŽe<br />
qui ont atteint 4 millions de<br />
dirhams seront destinŽes ˆ<br />
l'achat du matŽriel <strong>et</strong> de mŽdicaments<br />
en faveur des enfants<br />
malades.<br />
C<strong>et</strong>te manifestation est le<br />
fruit du souci permanent de<br />
couvrir les insuffisances au<br />
niveau de diverses rŽgions du<br />
pays en structures mŽdicales<br />
spŽcialisŽes <strong>et</strong> outillŽes pour<br />
prendre en charge les enfants<br />
malades.<br />
Ce qui peut donner lieu ˆ<br />
des afflux importants au niveau<br />
des deux centres hospitalo-universitaires<br />
au <strong>Maroc</strong>,<br />
en particulier de l'hpital d'enfants<br />
de Rabat qui enregistre<br />
une moyenne de 23.000 hospitalisations<br />
par an.<br />
Prenant la parole, S.A.R<br />
la Princesse Lalla Meryem a<br />
vivement encouragŽ l'action<br />
de ces intervenants qui per-<br />
oivent rŽellement la condition<br />
des enfants malades, <strong>et</strong><br />
sont quotidiennement<br />
confrontŽs ˆ ce probl me.<br />
Par ailleurs, la Princesse Lalla<br />
Meryem nÕa pas manquŽ<br />
dÕexhorter l'ensemble de ce<br />
rŽseau ˆ mieux systŽmatiser<br />
la prise en charge mŽdicale<br />
de l'enfant, <strong>et</strong> surtout ˆ mieux<br />
garantir la qualitŽ de la prestation<br />
dispensŽe ˆ c<strong>et</strong>te population.<br />
Dans son intervention,<br />
Na•ma Bouazzaoui Lemdaouer,<br />
de l'Observatoire national<br />
des droits de l'enfant, a<br />
exprimŽ sa profonde gratitude<br />
ˆ S.M. Le Roi Hassan II<br />
pour la haute sollicitude dont<br />
le Souverain entoure l'enfance,<br />
<strong>et</strong> ˆ SAR la Princesse<br />
Lalla Meryem pour l'intŽr t<br />
qu'elle accorde ˆ la condition<br />
de l'enfant au <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> ses<br />
actions pour la promotion des<br />
oeuvres sociales <strong>et</strong> des personnes<br />
dŽmunies.<br />
Elle a exprimŽ Žgalement<br />
ses remerciements ˆ la prestigieuse<br />
maison de couture<br />
''Chanel'' qui jouit d'une rŽputation<br />
internationale, <strong>et</strong> qui<br />
a bien voulu se joindre ˆ l'action<br />
de l'Observatoire national<br />
en faveur de l'enfant malade.<br />
Dans un discours Žmouvant,<br />
Mme. Carole Bouqu<strong>et</strong><br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
5<br />
a indiquŽ que la maison<br />
Chanel, dont elle est la reprŽsentante,<br />
veille particuli -<br />
rement ˆ prendre part ˆ ce<br />
genre de manifestations dans<br />
le cadre de son action en faveur<br />
de l'enfance, <strong>et</strong> a signifiŽ<br />
ses vifs remerciements ˆ<br />
la Princesse Lalla Meryem<br />
pour l'intŽr t qu'elle porte ˆ<br />
c<strong>et</strong>te cause <strong>et</strong> sÕest engagŽe<br />
ˆ la soutenir dans ses nobles<br />
Ïuvres.❏
VIE SYNDICALE<br />
DŽclaration de la commission administrative de l'UMT<br />
LE GOUVERNEMENT<br />
PILONNƒ<br />
semainesseule-<br />
ÇQuelques<br />
ment apr s sa<br />
prise de fonction,<br />
le gouvernement de l'alternance<br />
programmŽ, a tombŽ<br />
le masque se rŽvŽlant tel un<br />
pouvoir rŽtrograde au service<br />
du patronat <strong>et</strong> privilŽgiŽs,<br />
agissant en adversaire des intŽr<br />
ts de la classe ouvri re <strong>et</strong><br />
des masses populaires <strong>et</strong> en<br />
agresseur du mouvement syndicalÈ.<br />
C'est en ces termes<br />
d'une violence inaccoutumŽe<br />
que la commission administrative<br />
de l'Union marocaine<br />
du travail (UMT) entame la<br />
dŽclaration qu'elle a rendue<br />
publique ˆ l'issue d'une rŽunion<br />
tenue le 15 juill<strong>et</strong> ˆ<br />
Casablanca.<br />
Il y a quelques semaines,<br />
l'UMT de Mahjoub Benseddik<br />
s'Žtait ŽlevŽe contre la dŽsignation<br />
du leader de la<br />
CDT, Noubir Amaoui comme<br />
chef de la dŽlŽgation marocaine<br />
pour la session annuelle<br />
de l'Organisation<br />
<strong>International</strong>e du Travail<br />
RUGBY<br />
(OIT) tenue ˆ Gen ve.<br />
<strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong>,<br />
Premier ministre, avait ŽtŽ<br />
conspuŽ en termes plus que<br />
haineux par la centrale syndicale.<br />
ÇIl n'y a de Dieu<br />
qu'Allah <strong>et</strong> <strong>Youssoufi</strong> est son<br />
ennemiÈ, disait un tract d'origine<br />
UMT qui avait circulŽ<br />
le samedi 6 juin. Le 23 juin,<br />
Mahjoub Benseddik adressait<br />
une l<strong>et</strong>tre ˆ <strong>Abderrahmane</strong><br />
<strong>Youssoufi</strong> dans laquelle<br />
il l'interpellait sur la gestion<br />
de la CNSS au cours des<br />
20 derni res annŽes.<br />
Diatribes<br />
Aujourd'hui, la rupture est<br />
presque consommŽe. L'UMT<br />
revient ˆ la charge <strong>et</strong> hausse<br />
le ton. La dŽclaration de la<br />
commission administrative<br />
de l'UMT est une longue diatribe<br />
contre la politique du<br />
gouvernement, dont les premi<br />
res dŽcisions ont consistŽ<br />
ˆ Çservir, sans contre partie,<br />
des cadeaux au patronat<br />
sous forme d'amnisties fiscale<br />
<strong>et</strong> douani re <strong>et</strong> sur les sa-<br />
laires dus ˆ la sŽcuritŽ sociale,<br />
lŽgalisant ainsi la<br />
contrebande antisociale <strong>et</strong> la<br />
concurrence dŽloyale sous la<br />
pression d'un lobby de faux<br />
entrepreneurs hŽritiers du colonialismeÈ.<br />
La centrale accuse le gouvernement<br />
de faire preuve de<br />
"silence <strong>et</strong> d'inertie ŽhontŽs"<br />
face au "regain des violations<br />
de la libertŽ syndicale dans<br />
les entreprises <strong>et</strong> des persŽcutions<br />
qui frappent dans diffŽrents<br />
secteurs <strong>et</strong> rŽgions les<br />
militants de l'UMT"".<br />
L'UMT va plus loin, Žvoquant<br />
l'utilisation des moyens<br />
de l'appareil gouvernemental<br />
pour Çconfectionner dans<br />
plusieurs administrations de<br />
soi-disant sections ouvri res<br />
visant ˆ soum<strong>et</strong>tre les fonctionnaires<br />
au patronage d'un<br />
syndicalisme makhzenienÈ.<br />
Si l'allusion est ˆ peine<br />
voilŽe, la dŽclaration de la<br />
commission administrative<br />
l ve toute Žquivoque <strong>et</strong> pointe<br />
un doigt accusateur "le rle<br />
de vulgaire <strong>et</strong> ridicule<br />
agent" qui s'est illustrŽ ˆ travers<br />
Çla propagande mensong<br />
re dont il a ŽtŽ chargŽ<br />
lors de la 86 me confŽrence<br />
de l'OIT, o ˆ la stupŽfaction<br />
de toutes les consciences dŽmocratiques,<br />
il a pu soutenir<br />
qu'il n'y avait plus de rŽvoquŽs<br />
pour activitŽ syndicale<br />
au <strong>Maroc</strong> <strong>et</strong> que la parodie de<br />
dialogue social signŽe le 1 er<br />
Aožt 1996 est conforme aux<br />
normes universelles du travailÈ.<br />
Il s'agit, vous l'avez devinŽ,<br />
des reprŽsentants de la<br />
CDT.<br />
Pessimisme<br />
Sitt ces comptes rŽglŽs,<br />
l'UMT livre, dans une motion<br />
de la commission administrative,<br />
sa propre lecture<br />
de la donne Žconomique <strong>et</strong><br />
sociale du pays. Le constat<br />
est sans appel. Les solutions<br />
ˆ la crise Žconomique <strong>et</strong> sociale<br />
du pays doivent tre<br />
structurelles <strong>et</strong> durables. Le<br />
proj<strong>et</strong> de Loi de finances<br />
1998-1999 ne fait, quant ˆ<br />
lui, que confirmer la politique<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
6<br />
poursuivie depuis des annŽes.<br />
En attendant, le diagnostic<br />
de l'UMT est des plus pessimistes.<br />
L'Žconomie nationale<br />
demeure dominŽe par<br />
une logique de rente, vouŽe<br />
aux privil ges des nantis <strong>et</strong> ˆ<br />
l'argent facile des spŽculateurs,<br />
caractŽrisŽe par la faiblesse<br />
de l'investissement, le<br />
poids accablant d'une d<strong>et</strong>te<br />
contractŽe <strong>et</strong> dilapidŽe sans<br />
discernement, la stagnation<br />
de la production industrielle<br />
avec une productivitŽ nŽgative<br />
<strong>et</strong> une totale absence d'intŽgration.<br />
Pendant ce temps, "le<br />
gouvernement est en train de<br />
tenter de faire accrŽditer une<br />
solution en trompe l'Ïil au<br />
drame du chmage des<br />
jeunes", puisque la loi proj<strong>et</strong>Že<br />
"vise ˆ offrir au patronat<br />
le travail des diplmŽs sans<br />
aucun engagement de sa part,<br />
sur un mode de charitŽ dŽpourvu<br />
de toute garantie de<br />
droit <strong>et</strong> en compl te dŽtaxe".❏<br />
K.B.B.<br />
Le tour final des Žliminatoires (zone Afrique) de la Coupe du monde de rugby se dŽroulera au<br />
<strong>Maroc</strong><br />
CONFIANCE RENOUVELƒE<br />
Le <strong>Maroc</strong> abritera, du 12<br />
au 19 septembre 1998,<br />
le tour final des Žliminatoires<br />
(zone Afrique) de la Coupe<br />
du monde de rugby dont la<br />
finale aura lieu au Pays de<br />
Galles en 1999. Ë c<strong>et</strong>te occasion<br />
, la FŽdŽration Royale<br />
<strong>Maroc</strong>aine de Rugby<br />
(FRMR) a tenu une confŽrence<br />
de presse, au cours de<br />
laquelle, Abdelaziz Bougja,<br />
prŽsident de la FRMR, a levŽ<br />
le voile sur lÕorganisation<br />
de c<strong>et</strong>te manifestation que le<br />
<strong>Maroc</strong> accueillera pour la seconde<br />
fois, preuve, sÕil en est,<br />
de la confiance dont jouit le<br />
<strong>Maroc</strong> aupr s des hautes instances<br />
rugbystiques internationales.<br />
Les quatre Žquipes qui seront<br />
en lice en septembre pour<br />
lÕunique place attribuŽe au<br />
continent africain sont la<br />
Namibie, le Zimbabwe, la<br />
Cte dÕIvoire <strong>et</strong> le <strong>Maroc</strong>.<br />
Lors de la prŽcŽdente Ždition,<br />
les nationaux<br />
nÕavaient pu se qualifier<br />
pour la Coupe<br />
du monde, ratant de<br />
peu le coche au profit<br />
de la Cte<br />
dÕIvoire. Mais, c<strong>et</strong>te<br />
fois-ci, ils semblent<br />
dŽterminŽs ˆ<br />
ne pas laisser passer<br />
c<strong>et</strong>te occasion de se<br />
frotter aux meilleurs<br />
mondiaux de la balle<br />
ovale, quoique les<br />
responsables marocains,<br />
prudents, parlent<br />
de "chances<br />
Žgales" pour le quatuor<br />
africain.<br />
Abdelaziz<br />
Bougja, qui est Žgalementvice-prŽsident<br />
de la<br />
FŽdŽration internationale de<br />
rugby Amateur (FIRA), a<br />
ajoutŽ que le <strong>Maroc</strong>, qui se<br />
prŽpare, depuis le dŽbut de<br />
lÕannŽe, ˆ c<strong>et</strong>te ŽchŽance im-<br />
¥ Abdelaziz Bougja<br />
portante, a effectuŽ une bonne<br />
prŽparation <strong>et</strong> disputŽ,<br />
dans ce cadre, plusieurs<br />
matches tests contre la<br />
France, le Portugal <strong>et</strong> une sŽ-<br />
lection du<br />
Languedoc. De ces<br />
trois rencontres, la<br />
Direction technique<br />
nationale a pu dŽgager<br />
la liste des<br />
joueurs qui formeront<br />
lÕŽquipe nationale.<br />
Dans le cadre<br />
de sa prŽparation, la<br />
sŽlection nationale<br />
effectuera, du 04 au<br />
20 aožt 1998, une<br />
tournŽe en Irlande o<br />
elle se frottera aux<br />
Žquipes de Connacht,<br />
dÕUlster, de Leinster<br />
<strong>et</strong> de Munster.<br />
Elle effectuera ensuite,<br />
du 20 au 30<br />
©DR<br />
aožt, un sŽjour en<br />
France o elle rencontrera<br />
le "quinze"<br />
de Franche-ComtŽ.<br />
Ë signaler que la majoritŽ<br />
des joueurs constituant le<br />
"quinze" marocain Žvoluent<br />
en France.<br />
CÕest dire quÕils connaissent<br />
le haut niveau.<br />
Rappelons Žgalement que<br />
120 joueurs marocains pratiquent<br />
le rugby dans<br />
lÕHexagone <strong>et</strong> nous avons<br />
m me (hŽ oui!) un reprŽsentant<br />
en Nouvelle-ZŽlande.<br />
Plusieurs manifestations ˆ caract<br />
re culturel, Žconomique,<br />
gastronomiqueÉ sont prŽvues<br />
en marge de ce grand<br />
rendez-vous de septembre.<br />
Voici, par ailleurs, le programme<br />
des rencontres, qui<br />
se dŽrouleront aux stades du<br />
COC, du RUC <strong>et</strong> Tessema ˆ<br />
Casablanca :<br />
Le12/09/1998:<br />
<strong>Maroc</strong>/Zimbabwe <strong>et</strong> Cte<br />
dÕIvoire/Namibie<br />
Le 16/09/1998 : Cte<br />
dÕIvoire/Zimbabwe <strong>et</strong><br />
<strong>Maroc</strong>/Namibie<br />
Le 19/09/1998 :<br />
Namibie/Zimbabwe <strong>et</strong> Cte<br />
dÕIvoire/<strong>Maroc</strong> .❏<br />
T.C.
AFFAIRE<br />
Crise larvŽe au CrŽdit agricole<br />
QUI VEUT LA TæTE DE IBRAHIMI?<br />
Le directeur gŽnŽral de la CNCA, Sa•d Ibrahimi, a ŽtŽ un<br />
brin dŽstabilisŽ par la gr ve dŽclenchŽe il y a pr s dÕun<br />
mois par la CDT. Pour les observateurs, c<strong>et</strong>te cessa-<br />
Les manÏuvres ontelles<br />
commencŽ ˆ la<br />
Caisse nationale du<br />
crŽdit agricole? Les signaux<br />
renvoyŽs ces derniers temps<br />
le laissent penser. DÕabord<br />
Par Abdellah CHANKOU<br />
parce que la CNCA a eu droit<br />
ˆ sa rentrŽe sociale avant<br />
lÕheure ˆ travers la gr ve de<br />
deux jours dŽclenchŽe, il y a<br />
quelques semaines, par la<br />
SNB-CDT au sein de c<strong>et</strong>te<br />
banque. Ë lÕorigine, il y a<br />
comme dÕhabitude, un cahier<br />
revendicatif. Dans ce cas<br />
dÕesp ce, les revendications<br />
sont comme les jupes. Elles<br />
cachent lÕessentiel. Et les<br />
bonnes intentions masquent<br />
souvent des arri res-pensŽes.<br />
Car pourquoi la CNCA<br />
spŽcialement <strong>et</strong> pas une autre<br />
institution? A priori rien ne<br />
justifie une telle cessation de<br />
travail. Face ˆ c<strong>et</strong>te situation<br />
pour le moins surprenante, le<br />
directeur gŽnŽral, Sa•d<br />
Ibrahimi, reste songeur, refusant<br />
tout commentaire. Du<br />
moins pour lÕinstant. Mais les<br />
observateurs ne sÕy sont pas<br />
trompŽs qui ont cru voir dans<br />
ce coup de tonnerre autre chose<br />
quÕun mouvement de revendication<br />
sociale. Tant il<br />
est vrai que le dossier CNCA,<br />
dans la conjoncture politique<br />
actuelle notamment, est plus<br />
liŽ au dŽpartement de<br />
lÕAgriculture quÕau monde<br />
rural. Moins une question<br />
dÕarriŽrŽs des p<strong>et</strong>its agriculteurs<br />
<strong>et</strong> de donnŽes comptables<br />
que de rapport de force<br />
politique <strong>et</strong> de calculs politiciens.<br />
Le tout sur fond dÕalternance.<br />
Cheval de Troie<br />
Les usfpŽistes ont justement<br />
hŽritŽ du dŽpartement<br />
de lÕAgriculture confiŽ ˆ<br />
Habib El Malki, un homme<br />
du terroir ˆ la vision moderniste.<br />
La centrale par qui la<br />
gr ve est arrivŽe est toujours<br />
dirigŽe par Noubir Amaoui.<br />
Certains avancent sans sourciller<br />
que sous couvert de syndicalisme,<br />
on chercherait ˆ<br />
destabiliser Sa•d Ibrahimi<br />
quÕon ne sÕy serait pas pris<br />
autrement. Pour m<strong>et</strong>tre ˆ sa<br />
place un des nombreux<br />
cadres de lÕUSFP en mal<br />
postes de responsabilitŽ. Rien<br />
que a. QuÕen pense M. El<br />
Malki ? Officiellement, il ne<br />
veut pas que les choses sÕenveniment.<br />
Une auberge espagnole.<br />
Or, c<strong>et</strong>te offensive<br />
syndicale a lÕallure dÕune esp<br />
ce de sonde visant ˆ Žtudier<br />
le terrain <strong>et</strong> ˆ tester le degrŽ<br />
de rŽsistance de la direction.<br />
Confrontation ˆ forte<br />
charge tactico-politique. Que<br />
compte faire Sa•d Ibrahimi?<br />
Pour le moment, quelque peu<br />
dŽsemparŽ, il privilŽgie le<br />
Wait and see. En sÕattachant<br />
en m me temps aux arguments<br />
syndicaux brandis par<br />
ses interlocuteurs.<br />
Officiellement, la gr ve a<br />
ŽtŽ dŽclenchŽe ˆ cause dÕun<br />
plan de restructuration<br />
concoctŽ par la direction de la<br />
Caisse qui prŽvoit le licenciement<br />
dÕune partie du personnel.<br />
Voilˆ qui justifierait<br />
lÕaction syndicale de la CDT<br />
pour ÒprotŽger les droits <strong>et</strong><br />
les acquis des travailleursÒ.<br />
QuÕen est-il rŽellement ? Du<br />
ctŽ de la CNCA, on rŽpond<br />
que les plans de restructuration<br />
sont appliquŽs un peu<br />
partout pour sauvegarder la<br />
santŽ financi re des entreprises.<br />
Et puis, ajoute-t-on<br />
avec ferm<strong>et</strong>Ž, que si plan de<br />
redressement il y a , il va se<br />
faire en concertation avec les<br />
concernŽs : ceux qui veulent<br />
partir bŽnŽficieront le cas<br />
ŽchŽant, comme cÕest le cas<br />
dans ce genre de situation, de<br />
primes de dŽpart <strong>et</strong> autres indemnitŽs<br />
M. Ibrahimi a affirmŽ<br />
quÕil nÕy aura pas de licenciement.<br />
Et pourtant, celui-ci a ŽtŽ<br />
nommŽ en octobre 1997, ˆ la<br />
t te de la CNCA pour redresser<br />
la situation de c<strong>et</strong>te<br />
institution stratŽgique, qui a<br />
connu plusieurs dŽcennies de<br />
gestion dŽsastreuse. La quarantaine<br />
Žpanouie, dÕun naturel<br />
discr<strong>et</strong>, fort dÕune expŽrience<br />
bancaire non nŽgligeable,<br />
M. Ibrahimi a le profil<br />
idoine pour sÕacquitter de<br />
sa nouvelle mission. C<strong>et</strong>te nomination,<br />
il lÕa per ue non<br />
seulement comme la consŽcration<br />
de son brillant parcours,<br />
mais comme une charge<br />
lourde quÕil doit assumer<br />
pleinement, avec le moins de<br />
dŽg‰ts possible. En eff<strong>et</strong>, en<br />
collaboration avec le bureau<br />
syndical SNB-CDT, il sÕest<br />
employŽ ˆ satisfaire les revendications<br />
du personnel<br />
restŽes en suspens : titularisation<br />
de 89 stagiaires, octroi<br />
de congŽ, gratification de fin<br />
tion de travail brutale cache certainement des soubassements<br />
politiques. LÕUSFP par le biais de Noubir<br />
Amaoui, ˆ lÕassaut du CrŽdit agricole ?<br />
dÕannŽe, crŽdits-logement,<br />
octroi dÕindemnitŽs,É<br />
Revendications<br />
MalgrŽ la satisfaction<br />
de ces revendications, les<br />
reprŽsentants du syndicat<br />
ont refusŽ de conclure<br />
avec la direction des<br />
ressources humaines de<br />
la CNCA un protocole<br />
dÕaccord au suj<strong>et</strong> dÕun<br />
certain nombre de mesures<br />
ˆ m me de garantir<br />
une productivitŽ significative<br />
<strong>et</strong> une plus<br />
grande mobilisation de la part<br />
du personnel. Exemple: application<br />
de lÕhoraire bancaire,<br />
clarification de la fonction<br />
de reprŽsentation syndicale <strong>et</strong><br />
dŽfinition de crit res objectifs<br />
en mati re de mobilitŽ du<br />
personnel. Or, M. Ibrahimi, a<br />
raison de dire que les efforts<br />
pour la rŽussite des vol<strong>et</strong>s sociaux<br />
de la restructuration ne<br />
¥ SAìD Ibrahimi.<br />
devraient pas faire lÕobj<strong>et</strong><br />
dÕune quelconque revendication.<br />
Il sÕagit plutt dÕun devoir<br />
qui va dans le sens de la<br />
valorisation des potentialitŽs<br />
de toute lÕinstitution. Le bureau<br />
syndical SNB-CDT a arr<br />
tŽ de mani re unilatŽrale les<br />
nŽgociations initiŽes par le<br />
protocole dÕaccord signŽ le<br />
13 avril 1998, alors que la di-<br />
©DR<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
7<br />
rection de la CNCA ne demande<br />
que lÕimplication<br />
accrue du personnel dans<br />
son travail dans lÕintŽr t<br />
de tous. En dŽpit de tout,<br />
Sa•d Ibrahimi nÕest pas<br />
homme ˆ couper le fil du<br />
dialogue. Il ne voit aucun<br />
inconvŽnient ˆ ce que<br />
syndicat <strong>et</strong> reprŽsentants<br />
du personnel participent<br />
ˆ lÕŽlaboration dÕun proj<strong>et</strong><br />
de convention collec-<br />
tive. Qui peut douter de<br />
la bonne foi du patron de<br />
la CNCA? Alors qui en<br />
veut ˆ Sa•d Ibrahimi?<br />
Sachant que les vŽritables casseroles<br />
que tra”ne la CNCA<br />
sont largement antŽrieures ˆ<br />
lÕarrivŽe de Ibrahimi. Sur ce<br />
chapitre douloureux, Ahmed<br />
Lahlimi, ministre des Affaires<br />
gŽnŽrales est mieux placŽ que<br />
quiconque pour renseigner<br />
utilement le gouvernement.<br />
NÕa-t-il pas fait lÕessentiel de<br />
sa carri re ˆ la CNCA ? ❏
VISITE<br />
Le PrŽsident syrien en visite ˆ Paris<br />
LE COMPROMIS<br />
DES BRAVES<br />
Apriori, rien ne justifie<br />
tout c<strong>et</strong> intŽr t accordŽ<br />
ˆ la visite de Hafez<br />
El Assad en France. Une information<br />
qui a fait le tour<br />
des rŽdactions du monde.<br />
Par Nourredine JOUHARI<br />
Mais quand on sait que le<br />
PrŽsident syrien ne quitte que<br />
rarement le pays, <strong>et</strong> souvent<br />
pour raison de santŽ, on se<br />
rend ˆ lÕŽvidence que la rencontre<br />
entre El Assad <strong>et</strong> le<br />
PrŽsident fran ais, Jacques<br />
Chirac, a tout dÕun ŽvŽnement.<br />
Il a ŽtŽ re u avec tous<br />
les honneurs jeudi 16 juill<strong>et</strong>,<br />
par son homologue fran ais.<br />
CÕest dÕailleurs la premi<br />
re visite du PrŽsident syrien<br />
dans un pays occidental<br />
depuis voilˆ vingt deux ans.<br />
En 1996, le PrŽsident franais<br />
avait effectuŽ une visite<br />
officielle ˆ DamasÉ<br />
Le dŽplacement ˆ Paris du<br />
Chef dÕƒtat syrien, du 16 au<br />
18 juill<strong>et</strong>, marque tout de m -<br />
me un tournant non pas uniquement<br />
dans les relations bilatŽrales,<br />
mais aussi dans les<br />
relations entre la Syrie <strong>et</strong> lÕensemble<br />
des grandes puissances<br />
mondiales. CÕest que<br />
malgrŽ les accusations portŽes<br />
contre El Assad, tel " le<br />
soutien au terrorisme ", il a<br />
pu sÕimposer en tant que dirigeant<br />
incontournable dans le<br />
processus de paix au Proche<br />
Orient.<br />
Incontournable, la Syrie a<br />
surtout fait ses preuves au<br />
Liban. Par une prŽsence militaire,<br />
mais surtout une influence<br />
politique notable aupr<br />
s des principaux acteurs<br />
libanais. La Syrie a permis<br />
au Liban de revenir ˆ la vie en<br />
paixÉ Apr s plus de deux<br />
dŽcennies de guerre civile.<br />
NÕen dŽplaise au gŽnŽral libanais<br />
Michel Aoun, vivant<br />
en exil en France <strong>et</strong> qui, accompagnŽ<br />
dÕun groupe de ses<br />
acolytes, m ne une campagne<br />
dŽsespŽrŽe pour le r<strong>et</strong>rait syrien<br />
du Liban, au moment de<br />
la visite dÕEl Assad ˆ Paris.<br />
ArrivŽ au pouvoir par un<br />
coup dÕƒtat, le 13 novembre<br />
1970, le gŽnŽral Hafez El<br />
Assad a dÕabord pris part au<br />
putsch qui a renversŽ en 1966<br />
le prŽsident Amine El Hafez.<br />
CÕŽtait trois ans apr s lÕarrivŽe<br />
du parti du Ba‰th au pouvoir.<br />
PrŽsident de lÕƒtat, il a<br />
emprisonnŽ lÕancien prŽsident<br />
Noureddine El Attassi.<br />
LibŽrŽ il y a quelques mois,<br />
ce dernier est mort juste apr s.<br />
RŽputŽ par le passŽ pour<br />
avoir mis derri re les barreaux<br />
ses anciens compagnons<br />
de route, des gŽnŽraux<br />
<strong>et</strong> autres cadres militaires, tout<br />
comme des centaines de militants<br />
toutes tendances politiques<br />
confondues, communistes<br />
<strong>et</strong> islamistes surtout,<br />
M. El Assad a pu tout de m -<br />
me briser lÕŽtau qui aurait pu<br />
se resserrer contre son rŽgime.<br />
Tant ˆ lÕintŽrieur quÕˆ<br />
lÕŽtranger. On le crŽdite<br />
dÕailleurs dÕune forte capacitŽ<br />
de nŽgociation. Un tacticien<br />
habile, dit-on.<br />
Sa visite en France sÕinscrit<br />
dans une dynamique<br />
dÕouverture enclenchŽe par<br />
la Syrie.<br />
Une ouverture qui nÕa<br />
certes pas encore atteint sa<br />
vitesse de croisi re, mais elle<br />
nÕen demeure pas moins<br />
significative dÕune nouvelle<br />
tendance au sein de la direction<br />
syrienne. Pragmatique,<br />
le prŽsident syrien en a fait<br />
ses preuves.<br />
Apr s une sŽrie de coups<br />
dÕƒtat durant les annŽes<br />
soixante, une caractŽristique<br />
dÕailleurs du Ba‰th, la Syrie<br />
est devenu un pays stable de-<br />
GRéVE<br />
puis lÕarrivŽe dÕEl Assad.<br />
M me le bain de sang de<br />
Hama, en fŽvrier 1982, o<br />
des dizaines de personnes ont<br />
trouvŽ la mort, dans ce qui<br />
sÕapparentait ˆ une rŽvolte islamiste,<br />
nÕy fut rienÉ<br />
AujourdÕhui, <strong>et</strong> alors que<br />
La presse algŽrienne en gr ve<br />
LA SƒCURITƒ,<br />
AVANT LA PLUME<br />
La presse algŽrienne non<br />
gouvernementale est en<br />
gr ve. Jeudi 16 juill<strong>et</strong>, les lecteurs<br />
algŽriens nÕont pas trouvŽ<br />
leurs journaux dans les<br />
kiosques. Raison de ce dŽbrayage<br />
peu commun: les<br />
journalistes rŽsidant ˆ lÕhtel<br />
Mazafran, situŽ dans la<br />
zone sŽcuritaire de Zeralda,<br />
doivent Žvacuer les lieux. Ils<br />
seront transfŽrŽs ˆ lÕhtel<br />
Matares, situŽ ˆ quatre vingt<br />
kilom tres dÕAlger. Les<br />
conditions de sŽcuritŽ ne sont<br />
pas rassurantes.<br />
Le pourquoi dÕun tel<br />
transfert est aussi saugrenu<br />
que lÕest le vŽcu algŽrien ac-<br />
¥ Jacques Chirac <strong>et</strong> Hafez El Assad.<br />
tuel. Des drames en sŽrie.<br />
Des tueries <strong>et</strong> des massacres<br />
ˆ longueur de journŽes. Et le<br />
rŽgime nÕa rien trouvŽ de<br />
mieux que dÕabriter le prochain<br />
somm<strong>et</strong> de lÕOrganisation<br />
de lÕunitŽ africaine,<br />
prŽvu pour le mois de juin<br />
prochain. LÕhtel Mazafran<br />
devait accueillir les participants.<br />
Et pour ce faire, il doit<br />
tre rŽnovŽ. Un dŽlai a ŽtŽ<br />
accordŽ aux locataires jusquÕau<br />
25 juin dernier.<br />
LÕexŽcution est entrŽe donc<br />
en vigueur. Et la presse a dŽcidŽ<br />
de recourir ˆ la gr ve<br />
pour protester contre c<strong>et</strong>te<br />
dŽcision.<br />
© Ph. AFP<br />
le processus de paix au<br />
Proche Orient est dans lÕimpasse<br />
par la faute de<br />
Benjamin N<strong>et</strong>anyahou,<br />
Premier ministre israŽlien, la<br />
Syrie appara”t comme le sauveur.<br />
LÕespoir dÕune relance.<br />
Un espoir qui co•ncide avec<br />
Dans un communiquŽ, le<br />
syndicat national des journalistes<br />
rel ve quÕil y a volontŽ<br />
dÕinstrumentaliser lÕaffaire<br />
Mazafran. Le but est de<br />
nuire ˆ la profession. Ë un<br />
moment o c<strong>et</strong>te derni re<br />
sÕorganise, les autoritŽs tentent<br />
de mener la zizanie. Les<br />
journalistes demandent ˆ tre<br />
relogŽs dans des chambres<br />
"sŽcuritaires "É<br />
Que la presse dŽcide de<br />
faire gr ve pour une journŽe,<br />
cela peut para”tre justifiŽe.<br />
Mais la revendication de bŽnŽficier<br />
de conditions de logement<br />
sŽcuritaire tombe<br />
sous le sens. CÕest que com-<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332- Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
8<br />
la relance de la polŽmique sur<br />
la succession. LÕŽtat de santŽ<br />
du PrŽsident ravive ces rumeurs.<br />
Et apr s la mise ˆ<br />
lÕŽcart de Rif‰at, le fr re du<br />
prŽsident, <strong>et</strong> la disparition tragique<br />
dans un accident de la<br />
circulation du Bechar El<br />
Assad, le fils du PrŽsident<br />
pressenti des annŽes durant<br />
comme le successeur, Hafez<br />
El Assad a mis au devant de<br />
la sc ne son deuxi me enfant<br />
Bassel. Mais tout le monde<br />
sÕaccorde ˆ dire que le vide<br />
nÕa pas ŽtŽ comblŽ.<br />
Ce qui est sžr, cÕest<br />
quÕavec une Žquipe de vieux<br />
routiers, tels Abdelhalim<br />
Khaddam, vice prŽsident <strong>et</strong><br />
Farouk Al Chareh, ministre<br />
des Affaires Žtrang res ou le<br />
gŽnŽral Mustapha Tlass, ministre<br />
de la DŽfense, la direction<br />
syrienne est bien partie<br />
pour la continuitŽ.<br />
Une continuitŽ avec des<br />
ouvertures savamment dosŽes<br />
pour Žviter les rupturesÉ<br />
Aussi, le Chef de lÕƒtat<br />
fran ais re oit-il un PrŽsident<br />
syrien rŽsolument attachŽ ˆ<br />
ses principes. Intransigeant,<br />
certes, mais pr t au compromis.<br />
Un compromis de braves,<br />
aurait dit le gŽnŽral De<br />
GaulleÉ❏<br />
ment peut-on garantir la sŽcuritŽ<br />
des groupes quand le<br />
pays est soumis ˆ la loi de la<br />
jungle.<br />
Et puis de qui les journalistes<br />
algŽriens ont-ils peur?<br />
Des intŽgristes ou des militaires?<br />
Ou est-ce une menace<br />
Žtrang re?<br />
Quoi quÕil en soit, les<br />
journalistes algŽriens ont le<br />
droit de se sentir en sŽcuritŽ<br />
dans leur propre pays. Tout<br />
comme lÕensemble des citoyens<br />
algŽriens. Encore fautil<br />
quÕils agissent pour que<br />
soit mis fin ˆ une guerre qui<br />
risque de les anŽantirÉ❏ N. J.
COUVERTURE<br />
<strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> <strong>et</strong> <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong><br />
ENCORE ENSEMBLE,<br />
MALGRƒ TOUT<br />
Le microcosme mŽdiatico-politique<br />
bruit de rumeurs<br />
inspirŽes <strong>et</strong> de<br />
spŽculations savantes sur<br />
une Žventuelle dŽchirure<br />
Par Khalil HACHIMI IDRISSI<br />
entre le ministre dÕEtat ˆ lÕIntŽrieur<br />
<strong>et</strong> le Premier ministre. <strong>Abderrahmane</strong><br />
<strong>Youssoufi</strong> <strong>et</strong> <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong> seraient au<br />
bord du divorce. Mais encore. Plus<br />
rien. Sauf deux anecdotes, trois coups<br />
de menton, <strong>et</strong> un froncement de sourcils.<br />
Tout cela ne fait pas encore une<br />
affaire tellement les enjeux sont considŽrables.<br />
Il sÕagit en fait de rŽussir<br />
une alternance, qui vaut ce quÕelle<br />
vaut, mais qui constitue aujourdÕhui<br />
la seule option possible pour Žlargir<br />
le champ politique marocain, ancrer<br />
la r gle du jeu dŽmocratique <strong>et</strong> j<strong>et</strong>er<br />
les bases dÕun changement plŽbiscitŽ<br />
par les citoyens.<br />
Ë partir de lˆ, la question qui sÕimpose<br />
est de savoir si le programme<br />
du gouvernement tel quÕil est consignŽ<br />
dans la Loi de finances, ou les<br />
actions les plus achevŽes de ministres<br />
en poste se sont trouvŽs contrariŽs<br />
par une hŽgŽmonie quelconque Žmanant<br />
du minist re dÕƒtat ˆ lÕIntŽrieur.<br />
DÕun fait avŽrŽ de c<strong>et</strong>te nature peut<br />
effectivement jaillir une crise gouvernementale<br />
grave. Celle-ci ne pourra<br />
pas tre classŽe au titre dÕun recadrage<br />
gouvernemental ou tre considŽrŽe<br />
comme le rŽglage dÕune coalition<br />
disparate. Elle touchera lÕarchitecture<br />
m me de lÕalternance actuelle<br />
construite sur un socle de ministres<br />
"indŽpendants", comme dit Mohamed<br />
El Yazghi, <strong>et</strong> une majoritŽ de centre<br />
gauche conduite par les socialistes.<br />
Nous r<strong>et</strong>omberons alors dans des<br />
considŽrations principielles qui sont<br />
forcŽment incompatibles avec la mise<br />
en Ïuvre dÕun programme de rŽforme<br />
ou dÕune politique de changement.<br />
CÕest le r<strong>et</strong>our ˆ la case dŽpart.<br />
Ampleur<br />
Or, le Souverain en crŽant les<br />
conditions de lÕalternance, cÕest-ˆdire<br />
en nommant <strong>Abderrahmane</strong><br />
<strong>Youssoufi</strong> Premier ministre, a voulu<br />
insuffler un souffle nouveau ˆ lÕaction<br />
publique <strong>et</strong> donner sa chance ˆ une<br />
nouvelle politique longtemps restŽe<br />
ˆ lÕŽtat de proj<strong>et</strong>. Ceci Žtant, S.M. Le<br />
Roi, dans la composition du nouveau<br />
gouvernement, a veillŽ ˆ ce que des<br />
dŽpartements dits de souverain<strong>et</strong>Ž ne<br />
rentrent, immŽdiatement, dans le<br />
champ de lÕexpŽrimentation m me<br />
si celle-ci est dŽmocratique. Il nÕy a<br />
quÕˆ voir les difficultŽs quÕont actuellement<br />
de nombreux ministres ˆ<br />
sÕacquitter de leurs t‰ches.<br />
Mais le plus remarquable, est que<br />
dans la foulŽe de ce changement,<br />
lÕimage dÕun Premier ministre respectŽ,<br />
dŽcidŽ, parfois craint par ses<br />
ministres <strong>et</strong> bŽnŽficiant dÕune autoritŽ<br />
certaine est apparue. Fait inŽdit<br />
dans son ampleur <strong>et</strong> dans sa nature<br />
provenant de lÕŽcoute rŽguli re <strong>et</strong> de<br />
la bienveillance permanente dont jouit<br />
Aberrahmane <strong>Youssoufi</strong> de la part<br />
du Souverain. Cela conf re naturellement<br />
un poids important <strong>et</strong> indiscutable<br />
aux actes <strong>et</strong> aux gestes du<br />
Premier ministre dans sa fonction rŽnovŽe.<br />
Dans un tel cadre clairement dŽterminŽ,<br />
comment peut-on insŽrer un<br />
supposŽ conflit entre <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong> <strong>et</strong><br />
<strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong>? De quelle<br />
logique politique peut-on se prŽvaloir<br />
pour opposer les deux hommes<br />
ou les deux fonctions? Quel type de<br />
patriotisme peut-on invoquer pour<br />
crŽer en ces temps de dŽfis majeurs<br />
un antagonisme entre le Premier ministre<br />
<strong>et</strong> le ministre dÕEtat ˆ lÕIntŽrieur<br />
sachant quÕils Ïuvrent ensemble dans<br />
le m me gouvernement, dans lÕintŽr<br />
t dÕun m me pays <strong>et</strong> au service du<br />
m me Roi? Ces questions dans leur<br />
simple formulation annulent les calculs<br />
politiciens les plus ŽlaborŽs <strong>et</strong><br />
rendent futiles les supputations les<br />
plus inspirŽes.<br />
Gouvernance<br />
<strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>, pendant des annŽes,<br />
devant le manque dÕefficience gouvernementale<br />
<strong>et</strong> conformŽment aux<br />
directives royales a ŽtŽ invitŽ ˆ gŽrer<br />
des dossiers multiples <strong>et</strong> a eu, en<br />
consŽquence, le pouvoir qui dŽcoulait<br />
de ses actions, par ailleurs souvent<br />
couronnŽes de succ s. De fait, c<strong>et</strong>te<br />
prŽŽminence de <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong> faisait<br />
de lui un super ministre aux attributions<br />
multiples. LÕav nement de lÕalternance<br />
-un long processus auquel il<br />
a dÕailleurs largement participŽÐ allait<br />
naturellement reprofiler son action<br />
dans le cadre dÕune nouvelle action<br />
gouvernementale. Personne ne<br />
devrait en disconvenir. Y compris<br />
<strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>.<br />
<strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong> est, lui,<br />
dans une autre situation. Soutenu vigoureusement<br />
par S.M. Le Roi, il<br />
monte en puissance au fur <strong>et</strong> ˆ mesure<br />
quÕil dŽcouvre lÕŽtendue de son pouvoir<br />
constitutionnel. DÕune logique<br />
dÕopposition constructive Ð puisquÕelle<br />
a conduit ˆ lÕalternance- il<br />
est en train de basculer lentement<br />
mais sžrement dans une logique de<br />
¥ <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong> <strong>et</strong> <strong>Abderrahmane</strong> <strong>Youssoufi</strong>.<br />
bonne gouvernance malgrŽ le caract<br />
re impŽrieux des impatiences <strong>et</strong> des<br />
attentes. Dans ce contexte, un ministre<br />
de lÕIntŽrieur connaissant ses<br />
dossiers <strong>et</strong> ma”trisant son appareil,<br />
ne peut reprŽsenter, en bonne intelligence,<br />
quÕun gage de rŽussite de lÕexpŽrience<br />
nouvelle en cours. Chacun<br />
connaissant son domaine de compŽtence<br />
<strong>et</strong> ses attributions, son devoir <strong>et</strong><br />
ses responsabilitŽs, il ne peut y avoir<br />
de place aux susceptibilitŽs ni aux<br />
conflits stŽriles.<br />
" Ë lÕheure quÕil est, il nÕy a aucun<br />
probl me avec <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>.<br />
Parfois, il y a des questions de susceptibilitŽ,<br />
mais, en fait il nÕy a rien<br />
de rŽdhibitoire. Tout cela est dŽpassable.<br />
" Est-ce lˆ, la courtoisie, tr s politique,<br />
dÕun ministre socialiste en<br />
vue ou une nouvelle langue de bois<br />
finement ciselŽe. Ni lÕun, ni lÕautre.<br />
Il sÕagit dÕune apprŽciation partagŽe<br />
par la plupart des ministres du gouvernement<br />
actuel.<br />
Sensibilisation<br />
LÕaffaire Yazghi-<strong>Basri</strong> nÕa pas eu<br />
lieu. En ministres responsables, leur<br />
diffŽrend formel sur la tutelle des<br />
Agences urbaines du royaume, notamment<br />
celle de Casablanca, sera<br />
rŽglŽ par la loi. Ce nÕest pas une affaire<br />
interpersonnelle, il sÕagit de la<br />
normalisation dÕune situation administrative<br />
rŽelle <strong>et</strong> complexe par de<br />
nouvelles dispositions rŽglementaires<br />
ou lŽgislatives.<br />
M me dŽmarche pour le changement<br />
des directeurs des mŽdias publics.<br />
Le dossier est sur le bureau du<br />
Premier ministre. Il rel ve de sa responsabilitŽ<br />
<strong>et</strong> devrait tre soumis ˆ<br />
9<br />
un arbitrage royal pour valider les<br />
choix <strong>et</strong> la nouvelle stratŽgie ˆ adopter.<br />
CÕest effectivement une question<br />
qui nŽcessite une concertation substantielle.<br />
LÕalternance ne peut Žchouer sur<br />
le sort qui peut tre rŽservŽ ˆ un commis<br />
de lÕƒtat comme Mohamed<br />
Tricha, ou ˆ la limite <strong>et</strong> dans une tr s<br />
moindre mesure, comme Mohamed<br />
Issari. Ils sÕexŽcuteront car personne<br />
nÕest disposŽ ˆ entreprendre une<br />
guerre pour dŽfendre leur personne Ð<br />
il ne sÕagit pas de cela - ou encore<br />
moins leur bilan qui est plus que discutable.<br />
Que le Premier ministre dŽcide de<br />
rencontrer en sŽminaire, probablement<br />
le 29 juill<strong>et</strong> 1998, les Walis <strong>et</strong><br />
les gouverneurs du Royaume cela rel<br />
ve dÕune dŽmarche ordinaire prise<br />
de concert avec le ministre dÕƒtat<br />
pour donner un prolongement territorial<br />
ˆ la politique du gouvernement.<br />
Une forme de sensibilisation aux principes<br />
<strong>et</strong> ˆ lÕaction du nouvel exŽcutif<br />
dont les agents dÕautoritŽ sont chargŽs<br />
dÕappliquer les dŽcisions. En quoi<br />
ce geste symbolique peut-il tre attentatoire<br />
-comme dÕaucuns le prŽsente-<br />
ˆ lÕautoritŽ de <strong>Driss</strong> <strong>Basri</strong>.<br />
Le probl me Žtant cernŽ, que reste-il<br />
de c<strong>et</strong>te supposŽe dŽchirure au<br />
somm<strong>et</strong> du gouvernement? Rien de<br />
palpable <strong>et</strong> dÕimmŽdiatement exploitable<br />
politiquement. Les probl<br />
mes sont ailleurs, notamment dans<br />
la cohŽsion de la majoritŽ gouvernementale,<br />
sa lourdeur, sa motivation<br />
inŽgale <strong>et</strong> son absence de proj<strong>et</strong> vŽritablement<br />
collectif. Ce sont-lˆ, pour<br />
lÕheure, des questions autrement plus<br />
sŽrieuses.❏<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 332 - Du 18 au 24 juill<strong>et</strong> 98<br />
© Ph. AFP