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P768<br />

1996<br />

Gouvernement du Quebec<br />

Ministère de la Santé et des Services sociaux<br />

Direction de la formation<br />

et de l'adaptation de la main-d'œuvre


Com'té d'orientation<br />

Danielle Desfossés, Direction cadres et salariés du réseaii<br />

Marc Léo Laroche, Bureau accès aux services aux communautés culturelles<br />

Christine Lapointe, Direction de la formation et de l'adaptation de la main-d'oeuvre<br />

Comité consultatif<br />

Danielle Desfossés, Direction cadres et salariés du réseau<br />

. Marc Léo Laroche, Bureau accès aux services aux communautés culturelles<br />

Christine Lapointe, Direction de la formation et de l'adaptation de la main-d'oeuvre<br />

Suzanne Carrière, Régie régionale Montréal-Centre<br />

Isabelle Hemlin, Régie régionale Montréal-Centre<br />

Nathalie Hudon, Régie régionale Montérégie<br />

Diane Rioux, Régie régionale Laval<br />

Diane Goulet, Régie régionale Québec<br />

Michael Rochette, Régie régionale de l'Estrie<br />

Jean-Maurice Lafond, Régie régionale Outaouais<br />

Équipe conception<br />

Jacques Proulx, Département de psychologie, Université de Sherbrook<br />

Nicole Chiasson, Département de psychologie, Université de Sherbrooke<br />

Graphisme page couverture<br />

Josette Jobin<br />

INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC<br />

CENTRE DE DOCUMENTATION<br />

MONTRÉAL


SOMMAIRE<br />

Introduction ; 1<br />

SECTION 1 : PRÉSENTATION GÉNÉRALE 3<br />

1. Approche interculturelle qui sous-tend le programme de formation 5<br />

2. Approche pédagogique qui sous-tend le programme de formation 13<br />

3. Objectifs visés par la formation «Approche clientèle en contexte interculturel.. 19<br />

4. L'évaluation de la formation 21<br />

5. Matrice du programme de formation 23<br />

SECTION 2 : PROGRAMME DE FORMATION 25<br />

Mise.en marche ; 27<br />

Module 1 33<br />

Introduction ! 37<br />

Objectifs du premier <strong>module</strong> 38<br />

I - L'influence de la culture dans les rapports humains 40<br />

II- Niveaux de culture 46<br />

ID- Des points de repère pour comprendre les différences 52<br />

IV- Des habiletés 56<br />

Des outils et conseils pour mener à bien son intervention 61<br />

Module 2 65<br />

Introduction 69<br />

Objectifs du deuxième <strong>module</strong> ; 71<br />

I- Les zones d'incompréhension 73<br />

H- Quelques clés d'analyse 83<br />

m- Habiletés ; ....... 87<br />

Conseils pour mener à bien son intervention 91


iv<br />

Module 3 95<br />

Introduction 99<br />

Objectifs du troisième <strong>module</strong> 100<br />

I- Le contexte de l'immigration 103<br />

H- Le contexte politico-juridique 115<br />

m- Habiletés 119<br />

Outils et conseils pour mener à bien son intervention 123<br />

Terminaison de la formation 127<br />

SECTION 3 : Outils pédagogiques 129<br />

Outils pour le Module 1 131<br />

Outils pour le Module 2 143<br />

Outils pour le Module 3 197<br />

SECTION 4 : Outils d'intervention 215<br />

SECTION 5 : Instruments d*analyse de besoins et d'évaluation 225<br />

SECTION 6 : Bibliographie 237<br />

SECTION 7 : Documents d'appoint 245<br />

Liste des tableaux principaux<br />

Matrice du programme de formation 24<br />

Tableau-synthèse des éléments de contenu du Module 1 39<br />

Tableau-synthèse des éléments de contenu du Module 2 72<br />

Tableau-synthèse des éléments de contenu du Module 3 102


INTRODUCTION<br />

Dans son plan d'action 1994-1997, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS)<br />

affirmait «la nécessité de répondre adéquatement aux besoins particuliers des<br />

personnes issues des communautés ethnoculturelles dans le respect de leurs valeurs<br />

culturelles et religieuses selon des modalités qui assurent l'efficacité des services». Dans<br />

cette perspective, la Direction de la formation et de l'adaptation de la main-d'oeuvre,<br />

dans le cadre de la formation ministérielle-réseau, en collaboration avec le Bureau des<br />

services aux communautés culturelles ont convenu de diriger l'élaboration et la mise en<br />

oeuvre d'un programme de formation intitulé «Approche clientèle dans un contexte<br />

interculturel». Ce programme constitue une pièce maîtresse du plan d'action du MSSS,<br />

èn ce sens qu'il servira de tremplin à l'action au sein de divers établissements du réseau<br />

de la santé et des services sociaux au Québec. H vise à :<br />

développer chez les intervenantes et les intervenants une sensibilité à la dimension<br />

interculturelle de la relation professionnelle en contexte de diversité ethnique;<br />

développer chez les intervenantes et les intervenants la compétence de gérer<br />

adéquatement une relation interculturelle;<br />

- ' rendre les intervenantes et les intervenants aptes à mettre à profit cette compétence<br />

au sein de leur propre environnement de travail, à travers leurs tâches ou<br />

responsabilités quotidiennes.<br />

Les intervenantes et les intervenants doivent d'une part comprendre leurs obligations à<br />

l'égard des personnes membres des communautés ethnoculturelles et, d'autre part, ils<br />

ont besoin de balises et d'outils pouvant les aider à gérer leurs interventions de façon<br />

efficace.<br />

Le présent document constitue un guide pour des formatrices et des formateurs issus<br />

des établissements du réseau du MSSS. Formées à l'approche clientèle dans un contexte


interculturel, ces personnes-ressources assureront la formation des intervenantes et des<br />

intervenants de leur région, en adaptant le programme de formation aux<br />

caractéristiques des gens qui y participeront.<br />

Après avoir précisé les approches interculturelle et pédagogique qui orientent le<br />

programme de formation ainsi que les objectifs spécifiques visés par cette formation,<br />

quelques considérations relatives à l'évaluation de celle-ci seront énoncées. Enfin, le<br />

lecteur ou la lectrice retrouvera le devis du programme de formation articulé autour<br />

d'un modèle de la relation intervenant-usager. Concrètement, le présent document est<br />

constitué de sept sections.<br />

>> SECTION 1 Présentation générale du programme cadre et des approches<br />

privilégiées<br />

>> SECTION 2 Programme de formation articulé autour de 3 <strong>module</strong>s<br />

> SECTION 3 Outils pédagogiques nécessaires à la mise en oeuvre des activités<br />

suggérées<br />

> SECTION 4 Outils d'i- tervention<br />

>- SECTION 5 Instruments d'analyse de besoins et d'évaluation d'une formation<br />

> SECTION 6 Bibliographie<br />

> SECTION 7 Documents d'appoint : textes présentant un contenu théorique ou<br />

une information utile


' r<br />

1<br />

(<br />

I<br />

I<br />

SECTION 1<br />

Présentation générale


1. APPROCHE INTERCULTURELLE QUI<br />

SOUS-TEND LE PROGRAMME DE FORMATION<br />

La ligne directrice de la conception d'une formation interculturelle, disons même le défi<br />

d'une telle formation, réside dans la création et la mise en oeuvre d'un programme de<br />

formation qui soit fait sur mesure en fonction des réalités concrètes des intervenantes et<br />

des intervenants qui ont, de façon souvent quotidienne, à relever le défi d'adapter leurs<br />

outils de travail aux personnes de différentes origines ethnoculturelles. C'est ainsi que<br />

les principes qui suivent doivent servir de balises au développement d'une approche<br />

clientèle dans un contexte interculturel.<br />

la relation<br />

intervenant-usager<br />

est au coeur de<br />

l'approche clientèle<br />

La relation intervenant-usager existe en rapport avec une<br />

situation ou un problème précis du domaine de la santé ou du<br />

domaine psychosocial qui met en présence, d'une part, une<br />

intervenante ou un intervenant et, d'autre part, un usager ou<br />

une usagère de culture différente. Cette mise en présence<br />

peut forcer chacun et chacune à modifier ses façons de<br />

percevoir l'autre, de comprendre les phénomènes en présence<br />

dans la relation, d'interagir avec l'autre et de s'engager dans<br />

l'action visant le mieux-être de l'usager ou de l'usagère. La<br />

formation doit permettre à l'intervenante et à l'intervenant<br />

d'acquérir des connaissances et des habiletés qui s'ajouteront<br />

à ses compétences professionnelles et lui serviront de guide<br />

pour intervenir, que ce soit au niveau de la collecte<br />

d'information, de la définition du problème ou de la situation<br />

ou que ce soit au niveau de l'application du traitement et de<br />

son évaluation.


6 Approche clientèle dans un contexte interculturel : Approche pédagogique<br />

la prise en compte<br />

de la culture se fait<br />

sur une base<br />

individuelle et<br />

contextuelle<br />

Un intervenant ou une intervenante ne rencontre jamais une<br />

culture en soi. Il ou elle rencontre plutôt des personnes<br />

porteuses de culture qui mettent en scène cette culture à leur<br />

manière et selon le contexte dans lequel elles sont.<br />

L'intervenant ou l'intervenante doit se considérer aussi<br />

comme porteur ou porteuse d'une culture qui influence son<br />

rapport professionnel aux usagers et usagères. Dans cette<br />

perspective, l'approche de la formation interculturelle<br />

présentée dans ce document revêt diverses caractéristiques:<br />

- elle postule que la diversité fait partie de la nature humaine<br />

et elle considère la relation avec l'autre plus comme un défi<br />

à relever qu'un problème à régler;<br />

- elle réfère à un concept de culture au sens large, incluant<br />

les différents niveaux de culture : national, ethnique,<br />

religieux, social, professionnel, gënérationnel, de genre;<br />

- elle met l'accent davantage sur l'usager ou l'usagère<br />

d'origine ethnoculturelle que sur son groupe ethnique et<br />

privilégie donc l'acquisition de connaissances générales sur<br />

la culture plutôt que des connaissances spécifiques aux<br />

groupes culturels;<br />

- elle valorise la compréhension de son identité personnelle<br />

autant que la compréhension de celle de l'autre;<br />

- elle est systémique au sens où la compréhension de la<br />

relation passe par l'analyse du contexte dans lequel se<br />

déroule cette relation;<br />

- elle privilégie la compréhension de la fonction dynamique<br />

de la culture dans les rapports humains plutôt que la<br />

connaissance des choses à faire ou ne pas faire.<br />

UN MODÈLE DE LA RELATION INTERVENANT-USAGER<br />

Ces principes ont servi de base à l'élaboration d'un modèle de la relation intervenant-<br />

usager élaboré par Jacques Proulx, professeur au Département de psychologie de<br />

l'Université de Sherbrooke. Ce modèle représente l'intervenant ou l'intervenante qui


MSSS /Université de Sherbrooke 7<br />

appartient à une culture donnée, laquelle façonne la perception de son rôle et sa façon<br />

de l'exercer (voir figure 1). La cliente ou le client est aussi représenté comme<br />

appartenant à une culture qui façonne sa perception et l'exercice de son rôle en tant<br />

qu'usagère ou usager des services offerts (voir figure 2). Rappelons que la culture est ici<br />

conçue au sens large incluant les différents niveaux de culture tel qu'illustrés à la figure<br />

3 et qui représentent les appartenances multiples d'un individu.<br />

Figure 1 : La culture de l'intervenant Figure 2 : La culture de l'usager<br />

Identité A Identité B<br />

------ Frontières ébranlées par la différence<br />

Tensions qui bousculent<br />

les frontières<br />

Figure 3 : Identités culturelles


8 Approche clientèle dans un contexte interculturel : Approche pédagogique<br />

Les intervenantes et les intervenants dans les secteurs de la santé et des services sociaux<br />

se retrouvent confrontés à devoir ouvrir, modifier, faire disparaître leurs frontières lors<br />

de contacts interculturels. D est très important de comprendre la fonction de ces<br />

frontières qui sont acquises dans le processus de socialisation ou de formation<br />

professionnelle. Elles délimitent l'identité personnelle et professionnelle de l'individu et<br />

sont nécessaires. Lors d'une relation interculturelle, il importe de voir à quel niveau ces<br />

frontières sont touchées et d'identifier dans quel sens elles doivent bouger afin de<br />

s'adapter au contexte particulier qui les bouscule.<br />

Les deux personnes entrent en relation en fonction d'une situation particulière, tel<br />

qu'illustré à la figure 4. À cause de leurs différences culturelles, elles peuvent faire face<br />

à des zones d'incompréhension mutuelle. Les lignes qui relient les porteurs de culture<br />

et la situation en fonction de laquelle ils interagissent représentent les trois axes qui<br />

délimitent les zones d'incompréhension possibles; ce sont : 1) l'axe de la culture<br />

professionnelle de l'intervenante ou de l'intervenant; 2) l'axe de la culture de l'usager ou<br />

de l'usagère; 3) l'axe de la communication.<br />

Figure 4 : La relation intervenant-usager issue d'une situation particulière


MSSS /Université de Sherbrooke 9<br />

Enfin, la figure 5 situe la relation intervenant-usager dans un contexte plus large qui<br />

oriente les stratégies à mettre en place. Ce contexte peut se définir sur le plan politico-<br />

juridique, sur le plan organisational et social ou sur le plan des phénomènes liés à<br />

l'immigration, tel le statut de l'usager (réfugié, en demande de statut de réfugié,<br />

membre d'une famille réunie, indépendant) ou son processus d'adaptation.<br />

^'ï'^ Intervenant<br />

PT] Usager<br />

R Rôle<br />

Zones<br />

d incompréhension<br />

Culture professionnelle<br />

1 de l'intervenant<br />

2 Culture de l'usager<br />

3 Communication<br />

Figure 5 : La relation intervenant-usager influencée par des contextes


10 Approche clientèle dans un contexte interculturel : Approche pédagogique<br />

UNE APPROCHE SYSTÉMATIQUE<br />

Tout comme il est souvent dit que le rôle de parent en est un pour lequel peu de gens<br />

ont été préparés, il en est de même pour le rôle d'intervenante ou d'intervenant dans<br />

une relation interculturelle. Il s'agit là d'une relation qui est complexe. Plusieurs<br />

auteurs qui se sont intéressés au sujet semblent s'accorder pour dire que les meilleurs<br />

outils de travail dans ces cas sont des questions qui permettent de comprendre la réalité<br />

propre à chaque situation et que les habiletés à développer sont celles de poser ces<br />

questions de façon adéquate pour créer et maintenir une relation de confiance et de<br />

collaboration. Stevenson, Cheung et Leung (1992) parlent d'une approche systématique à<br />

la pratique adaptée à une clientèle d'origine ethnoculturelle.<br />

C'est une telle approche qui est privilégiée dans le programme de formation proposé<br />

dans ce document. Les participantes et les participants apprendront à se questionner et<br />

à questionner les usagers et usagères de façon systématique —c'est-à-dire de façon<br />

méthodique et cohérente avec leur compréhension de l'approche clientèle dans un<br />

contexte interculturel— afin d'obtenir l'information nécessaire à des services de qualité<br />

adaptés aux besoins de la clientèle ethnoculturelle.<br />

UNE APPROCHE QUI MET L'ACCENT SUR LES DIFFÉRENCES MAIS QUI<br />

RECONNAIT L'IMPORTANCE DES RESSEMBLANCES<br />

Si l'approche met l'accent sur les différences, c'est parce que c'est à ce niveau que les<br />

situations se compliquent. Elles sont souvent déstabilisantes. Aucun programme de<br />

formation ne peut éviter de regarder les différences et l'impact de celles-ci dans la<br />

relation intervenant-usager. Toutefois, il faut aussi prendre en considération les<br />

ressemblances entre les membres de la société d'accueil et les personnes d'origines<br />

ethnoculturelles variées. En effet, c'est habituellement à travers une reconnaissance des<br />

ressemblances que les individus ont une évaluation positive de l'autre et que<br />

s'établissent les liens interpersonnels. Dans une recherche récente, Chiasson,<br />

Charbonneau et Proulx (1996) ont démontré que les personnes ont tendance à avoir plus<br />

de sympathie pour des personnes qui sont décrites avec des caractéristiques semblables<br />

à celles que l'on attribue à leur groupe culturel (dans ce cas, les Québéois). Retenons<br />

que les relations amicales et familiales semblent valorisées de façon universelle. Ne<br />

négligeons surtout pas le fait que, bien que cela se manifeste de façons différentes, tous


MSSS /Université de Sherbrooke 11<br />

les êtres humains, pour se développer sainement, ont besoin d'estime de soi. C'est le<br />

meilleur garant du bonheur et du bien-être personnel.<br />

LE CULTUREL, LE MULTICULTUREL ET L'INTERCULTUREL<br />

Dans cette formation, nous avons fait le choix d'une approche clientèle sur la base<br />

d'une compréhension de la RELATION INTERCULTURELLE. Il en résulte un programme<br />

de formation qui, en lien avec les postulats introduits antérieurement, est axé plus sur<br />

la compréhension de l'interaction que sur la connaissance de cultures spécifiques et qui<br />

est également axé sur l'acquisition de clés pour comprendre comment la culture agit<br />

dans cette relation. Elle favorise davantage le développement des capacités critiques<br />

sur les significations culturelles que l'apprentissage des cultures spécifiques.<br />

Il y a souvent une utilisation indifférenciée de l'approche culturelle, multiculturelle ou<br />

interculturelle de l'intervention. Il nous apparaît important de clarifier ces concepts, à<br />

l'aide des propos de Camilleri (1993, p. 34).<br />

a) Culturel<br />

Est qualifiée de culturelle toute situation où l'on prend en compte la variable culture;<br />

par exemple pour étudier comment elle agit sur le fonctionnement des aptitudes. Elle<br />

n'a pas besoin de mise en relation d'individus ou de groupes pour intervenir.<br />

b) Multicultural<br />

Le multiculturel émerge quand des rencontres entre porteurs de systèmes différents<br />

produisent des effets "spontanés dans lesquels on n'intervient pas.<br />

c) Interculturel<br />

On parlera d'interculturel lorsqu'apparaît la préoccupation de réguler les relations<br />

entre ces porteurs de culture, au minimum pour réduire les effets fâcheux de la<br />

rencontre, au mieux pour les faire profiter de ses avantages supposés. i


12 Approche clientèle dans un contexte interculturel : Approche pédagogique<br />

RÉFÉRENCES<br />

Camilleri C. (1993), Le relativisme: du culturel à l'interculturel. Dans F. Tanon et G.<br />

Vermès, L'individu et ses cultures, Paris : Harmattan.<br />

Chiasson, N. Charbonneau, C. et Proulx, J. (1996). In-Group-Out-Group Similar<br />

Information as a Determinant of Attraction Toward Members of Minority Groups<br />

[Information sur les ressemblances endogroupe-exogroupe en tant que<br />

déterminant de l'attraction envers des membres de groupes minoritaires]. The<br />

Journal of Social Psychology, 136(2), 233-241.<br />

Stevenson, K. M., Cheung, K.-F. M. et Leung, P. (1992). A systematic approach to<br />

ethnically sensitive practice. Child welfare, LXX/,.


2. APPROCHE PÉDAGOGIQUE QUI<br />

SOUS-TEND LE PROGRAMME DE FORMATION<br />

Il y a différentes façons d'apprendre et de se perfectionner. Le programme de formation<br />

présenté dans ce document privilégie une approche interactive qui valorise l'expérience<br />

de la personne et sa participation active au processus de formation. La personne-<br />

ressource dont le rôle est défini à partir de ces orientations et certaines caractéristiques<br />

chez les participantes et participants contribuent au succès de la démarche.<br />

UNE APPROCHE INTERACTIVE<br />

Souvent, l'obstacle màjeur à une intervention efficace auprès d'une clientèle de culture<br />

distincte de la nôtre, est le manque de. confiance en soi et la crainte de ne pas agir de<br />

façon adéquate. Aussi faut-il éviter que la formation renforce un sentiment<br />

d'incompétence chez les intervenantes et intervenants et reconnaître que le simple fait<br />

de parler de son expérience avec des pairs est en soi formateur. C'est ainsi que<br />

l'approche mise de l'avant dans ce guide est interactive en ce sens qu'elle permet aux<br />

participantes et participants d'apprendre à partir de leurs expériences professionnelles<br />

et de leurs échanges. La transmission des connaissances devient alors un outil servant à<br />

aider les participantes et participants à comprendre les phénomènes rencontrés au<br />

travail et à en dégager ensemble des pistes d'intervention efficace. Il s'agit d'une<br />

approche qui valorise la participation de la personne à sa démarche de formation et<br />

maintient son estime de soi.<br />

LA PLANIFICATION D'UN PROCESSUS D'APPRENTISSAGE<br />

Une formation qui s'appuie sur les ressources des participantes et participants n'en est<br />

pas moins planifiée d'avance. La personne-ressource est encouragée à concevoir chaque<br />

activité de formation comme la mise en mouvement ou le maillon d'un processus<br />

d'apprentissage. Le modèle le plus utilisé pour décrire différentes phases d'un


14 Approche clientèle dans un contexte interculturel : Approche pédagogique<br />

\ développé par Pfeiffer et Jones (1983). Ce modèle comprend cinq phases qui se<br />

complètent à l'intérieur d'un processus cyclique, tel qu'illustré à la figure 5 : I)<br />

l'expérience, D) le partage d'information, ni) l'interprétation, IV ) la généralisation et V)<br />

la préparation du transfert des apprentissages. La figure 6 illustre ce modèle du<br />

processus d'apprentissage.<br />

Phase I : L'expérience<br />

Figure 6 : Le processus d'apprentissage d'après Pfeiffer et Jones<br />

L'apprentissage est plus significatif lorsqu'il s'enracine dans l'expérience des gens.<br />

Aussi cette première phase sert-elle à générer un matériel pertinent aux objectifs de<br />

l'activité de formation. Cela peut se faire à l'aide d'une activité structurée telle une mise<br />

en situation ou d'un questionnaire qui suscite une réflexion sur le thème abordé; les<br />

participantes et participants peuvent aussi simplement être invités à penser à des<br />

situations ou interrogations rencontrées au travail.<br />

Phase II : Le partage d'information<br />

Durant cette phase, les participantes et participants sont invités à partagér soit ce qui se<br />

dégage pour eux de l'activité pu à communiquer les éléments d'information reliés aux<br />

situations ou interrogations rencontrées au travail. Cela peut se faire en grand groupe<br />

ou la personne-ressource^ peut choisir de faire travailler les gens en sous-groupes. Si la<br />

dernière option est choisie, il est nécessaire de prévoir une mise en commun de


MSSS /Université de Sherbrooke 15<br />

dernière option esl ehoijie; il est nécessaire de prévoir une mise en commun de<br />

l'information. La personne-ressource doit animer la mise en commun de l'information<br />

avec l'intention de permettre l'expression de chacun et chacune et de maintenir les<br />

interventions dans l'orientation des objectifs visés.<br />

Phase III : L'interprétation<br />

Durant cette phase, la personne-ressource tente d'aider les participantes et participants à<br />

donner un sens aux expériences relatées précédemment. C'est le temps de dégager de<br />

celles-ci des tendances, des dynamiques, des éléments communs, en fait diverses<br />

variables en jeu dans la relation entre les intervenantes et les intervenants et leur<br />

clientèle ethnoculturelle. Des questions peuvent guider les échanges, par exemple :<br />

«Qu'est-ce qui se dégage pour vous de cette information qu'on vient de partager?»<br />

«Qu'y a-t-il de commun entre vos expériences?» «Qu'est-ce qui explique ce phénomène<br />

d'après vous?»<br />

Cette phase est également l'occasion pour la personne-ressource de transmettre<br />

l'information qu'elle juge pertinente pour aider les participantes et participants à donner<br />

un sens à leur expérience et pour compléter les apprentissages en vue de l'atteinte des<br />

objectifs visés. Rappelons par ailleurs que cette information aura un impact significatif,<br />

sera valorisée et retenue, si elle s'enracine dans l'expérience des gens.<br />

Phase IV : La généralisation<br />

Après avoir amené à la surface les expériences des participantes et participants et avoir<br />

cherché à en comprendre les variables en jeu dans les relations interculturelles, il s'agit<br />

d'en dégager des apprentissages qui s'appliquent à diverses situations. «Comment ce<br />

que je viens de comprendre peut-il m'aider à comprendre telle ou telle autre situation?»<br />

Souvent, les phases III et IV se confondent. L'exposé que peut choisir de faire la<br />

personne-ressource peut servir tant à l'interprétation des données mises en commun<br />

qu'à la généralisation des apprentissages.<br />

Phase V : La préparation du transfert des apprentissages<br />

Cette phase mérite qu'on s'y attarde; c'est ici que l'utilisation des compétences dans des<br />

situations concrètes au travail se prépare. Malheureusement, comme il s!agit de la<br />

dernière phase d'uné activité de formation, elle est souvent poussée contre les frontières


16 Approche clientèle dans un contexte interculturel : Approche pédagogique<br />

du temps. Cela est dommage car c'est justement à cette phase que le développement<br />

des compétences prend forme.<br />

Afin d'aider les participantes et les participants à transférer les apprentissages de la<br />

session de formation à la réalité du travail, certaines questions peuvent leur être<br />

adressées, par exemple : «Comment cette information (cet apprentissage) va-t-elle<br />

influencer votre relation avec des usagers d'origine ethnoculturelle?» «Pouvez-vous<br />

nommer quelque chose que vous ferezla semaine prochaine (demain) pour mettre cet<br />

apprentissage en application au travail?» ~ ~~<br />

LE RÔLE DE LA PERSONNE-RESSOURCE<br />

La tache de la personne-ressource n'est pas simple. Le défi de favoriser des<br />

apprentissages significatifs qui s'avéreront utiles en milieu de travail est exigeant. La<br />

^ ^ Personne-ressource est à la fois une gestionnaire des objectifs, des activités de formation<br />

et du temps, et à la fois une personne qui écoute, qui valorise l'expérience des personnes<br />

présentes, qui stimule les échanges, qui en dégage des apprentissages et qui transmet<br />

des connaissances. Outre les compétences nécessaires à la planification de la formation<br />

(expertise sur le contenu, compréhension du processus d'apprentissage, créativité...),<br />

retenons que les principales compétences d'une formatrice ou d'un formateur sont les<br />

suivantes :<br />

• Écouter : l'habileté à entendre ce que les personnes veulent dire et l'habileté à leur<br />

manifester qu'elle les a entendues.<br />

• Donner de l'information : l'habileté à donner des consignes, présenter des<br />

concepts, théories ou modèles, à communiquer du feed-back, d'une façon qui en<br />

. facilite la compréhension.<br />

• Observer : l'habileté à voir ce qui se passe chez un individu ou dans un groupe, à<br />

percevoir et comprendre les indices non verbaux d'un changement d'orientation,<br />

d'humeur ou de climat<br />

• Soutenir : l'habileté à donner des signes verbaux et non verbaux d'encouragement,<br />

de validation, de reconnaissance et d'attention aux personnes présentes.<br />

• Stimuler : l'habileté à susciter des questionnements, à confronter, à amener les<br />

participantes et participants à explorer des nouvelles frontières.


MSSS /Université de Sherbrooke 17<br />

Ces compétences s'acquièrent avec l'expérience et l'èffort d'en dégager ses forces et ses<br />

limites pour, de façon continue, se développer en tant que formateur ou formatrice.<br />

Souvent, les participantes et les participants se présentent à une session de formation<br />

avec l'attente d'y trouver des recettes, des trucs, des outils qu'elles ou ils pourront<br />

appliquer dans tel ou tel cas. Il est tentant pour la personne-ressource de vouloir<br />

satisfaire ces attentes. Toutefois, il est préférable de faire comprendre aux participantes<br />

et participants que la compétence de base en est une de compréhension et de gestion<br />

des relations humaines en reconnaissant le caractère unique de chacune de ces relations.<br />

La première habileté à développer est celle de se questionner sur les variables<br />

culturelles en jeu et de faire confiance à ses compétences professionnelles. D'ailleurs,<br />

alors que les documents qui nous informent sur les phénomènes culturels et<br />

intercûlturels aibcmclent, il s'en trouve peu qui disent aux gens quoi faire.<br />

CARACTÉRISTIQUES DES PARTICIPANTES ET PARTICIPANTS<br />

Plus le contenu de la formation correspondra aux caractéristiques et besoins des<br />

participantes et des participants, plus elle aura d'impact. Pour cette raison, il est utile<br />

d'avoir, préalablement à la formation, obtenu de l'information à leur sujet : types<br />

d'emploi, expérience avec une clientèle pluriethnique, expériences antérieures de<br />

formation, etc. Un questionnaire pouvant servir à cette cueillette d'information est<br />

présenté à la Section 6. À la lumière de ces donnéés, la personne-ressource effectue des<br />

choix en ce qui a trait aux objectifs et aux activités de formation; la formation peut ainsi<br />

être planifiée sur mesure.<br />

Notons que plus un groupe est homogène, plus il est possible d'offrir une formation qui<br />

corresponde aux besoins des participantes et participants. Malheureusement, prime<br />

une tendance à organiser des sessions de formation qui bénéficient un grand nombre<br />

d'employées et d'employés, ce qui nuit à la rentabilité maximale de la formation.<br />

Lorsque que cela est possible, la personne-ressource peut tenter d'influencer la<br />

composition du groupe afin de pouvoir planifier une formation qui corresponde aux<br />

préoccupations, connaissances et compétences des participantes et participants dans'le<br />

domaine des relations interculturelles.


18 Approche clientèle dans un contexte interculturel : Approche pédagogique •<br />

RÉFÉRENCE<br />

Pfeiffer, J. W. et Jones, J. E. (1983). Reference Guide to Handbooks and Annuals. San Diego<br />

University Associates.


3. OBJECTIFS VISÉS PAR LA FORMATION<br />

«APPROCHE CLIENTELE DANS<br />

UN CONTEXTE INTERCULTUREL »<br />

La formation sur l'approche clientèle en contexte interculturel devrait permettre aux<br />

intervenantes et aux intervenants du secteur de la santé et des services sociaux<br />

d'adapter leurs services à la diversité des individus qui composent la clientèle.<br />

Rappelons les objectifs généraux introduits à la première page de ce document:<br />

. i - - développer chez les intervenantes et les intervenants une sensibilité à la dimension<br />

V :<br />

interculturelle de la relation professionnelle en contexte de diversité ethnique;<br />

développer chez les intervenantes et les intervenants la compétence de gérer<br />

Œ ^ U ° adéquatement une relation interculturelle;<br />

X • , i<br />

* ^ ^ - rendre les intervenantes et les intervenants aptes à mettre à profit cette compétence<br />

( —* au sein de leur propre environnement çle travail, à travers leurs tâches ou<br />

responsabilités quotidiennes.<br />

De façon un peu plus précise, notons que la formation devrait permettre à chaque<br />

intervenante et intervenant y participant de :<br />

analyser les situations rencontrées à la lumière d'une problématique pluraliste et<br />

des phénomènes d'immigration;<br />

identifier et objectiver ses référents culturels utilisés dans sa définition du<br />

problème, sa représentation de l'usager ou de l'usagère et sa communicationavec<br />

lui ou elle;<br />

identifier et comprendre les facteurs en jeu dans le processus de relations<br />

interculturelles en contexte de pratiques professionnelles;<br />

connaître les étapes du processus d'adaptation des personnes immigrantes dans le<br />

pays d'accueil et en repérer les indices chez elles;<br />

connaître et appliquer les obligations morales et juridiques découlant des choix<br />

politiques de la société d'accueil.


20 Approche clientèle en contexte interculturel : Objectifs<br />

Ces objectifs sont repris dans l'encadré qui suit.<br />

OBJECTIFS DE FORMATION<br />

• ANALYSER LES SITUATIONS RENCONTRÉES À LA LUMIÈRE D'UNE<br />

PROBLÉMATIQUE PLURALISTE ET DES PHÉNOMÈNES D'IMMIGRATION;<br />

• IDENTIFIER ET OBJECTIVER SES RÉFÉRENTS CULTURELS UTILISÉS DANS<br />

SA DÉFINITION DU PROBLÈME, SA REPRÉSENTATION DE L'USAGER OU<br />

DE L'USAGÈRE ET SA COMMUNICATION AVEC LUI OU ELLE;<br />

• IDENTIFIER ET COMPRENDRE LES FACTEURS EN JEU DANS LE<br />

PROCESSUS DE RELATIONS INTERCULTURELLES EN CONTEXTE DE<br />

PRATIQUES PROFESSIONNELLES;<br />

• CONNAÎTRE LES ÉTAPES DU PROCESSUS D'ADAPTATION DES<br />

PERSONNES IMMIGRANTES DANS LE PAYS D'ACCUEIL ET EN REPÉRER<br />

LES INDICES CHEZ ELLES;<br />

• CONNAÎTRE ET APPLIQUER LES OBLIGATIONS MORALES ET JURIDIQUES<br />

DÉCOULANT DES CHOIX POLITIQUES DE LA SOCIÉTÉ D'ACCUEIL.<br />

Ces objectifs constituent une base sur laquelle ont été érigés des objectifs de formation<br />

spécifiques qui seront énoncés au fur et à mesure de la présentation de la démarche de<br />

formation proposée. Prenez note que l'atteinte des objectifs ne nécessite pas, au plan du<br />

devis, de suivre l'ordre chronologique de leur présentation pas plus qu'elle ne nécessite<br />

une activité propre à chaque objectif.


4. L'ÉVALUATION DE LA FORMATION<br />

Deux types d'évaluation peuvent compléter une démarche de formation :<br />

une évaluation qui porte sur la satisfaction à l'égard de la session de formation;<br />

une évaluation qui porte sur les impacts de la formation.<br />

Ces deux types d'information peuvent être cueillis séparément ou à la même occasion.<br />

Des instruments d'évaluation sont suggérés à la Section 6; la personne-ressource est<br />

invitée à composer, au besoin, ses propres instruments de mesure, lui permettant ainsi<br />

de solliciter du feed-back sur des éléments qui lui sont significatifs.<br />

SATISFACTION À L'ÉGARD DE LA SESSION DE FORMATION<br />

La personne-ressource peut solliciter du feed-back sur les éléments qui constituent une<br />

session de formation. Les principaux sont :<br />

• les objectifs;<br />

• le contenu:<br />

• la durée;<br />

• les moyens pédagogiques;<br />

• l'animation.<br />

Cette évaluation peut se faire au terme d'une formation et ne devrait pas prendre<br />

beaucoup de temps. Elle peut se faire verbalement mais il est avantageux d'utiliser un<br />

questionnaire écrit, si bref soit-il, qui permet à chacun et à chacune de s'exprimer de<br />

façon confidentielle et qui sert à fournir une information que la personne-ressource peut<br />

consulter ultérieurement. Si aucune autre évaluation n'est prévue suite à la formation,<br />

cette évaluation peut inclure comme élément les apprentissages que croient avoir fait<br />

les participantes et participants.


22 Approche clientèle dans un contexte interculturel : Évaluation<br />

IMPACT DE LA FORMATION<br />

Afin d'identifier les apprentissages réels suite à une formation, il est préférable d'en<br />

évaluer les impacts après un certain temps (3 à 4 semaines). Cela permet de constater si<br />

les apprentissages ont pu être transférés au contexte du travail. Les éléments à<br />

considérer peuvent varier en fonction des objectifs de la formation, selon qu'ils visaient<br />

surtout une sensibilisation aux phénomènes interculturels ou le développement de<br />

compétences.<br />

ÉVALUATION CONTINUE<br />

Alors que l'évaluation se fait habituellement au terme d'une démarche de formation, il<br />

est recommandé de prévoir des moments d'évaluation en cours de formation. Ce type<br />

d'évaluation peut se faire au terme d'une journée de formation ou à tout moment jugé à<br />

propos par la personne-ressource. Elle permet de prendre le pouls du groupe et d'ajuster<br />

la démarche de formation à sa dynamique. Cela peut prendre aussi peu que 5 ou 10<br />

minutes et se faire verbalement ou par écrit.


5. MATRICE DU PROGRAMME DE FORMATION<br />

La relation intervenant-usager* d'origine ethnoculturelle étant au coeur du programme<br />

de formation, celui-ci s'articule autour de trois composantes majeures :<br />

1. l'intervenant et l'usager en tant que porteurs de culture;<br />

2. la relation entre des personnes de cultures différentes;<br />

3. le contexte de la relation intervenant-usager.<br />

Le tabieau de la page suivante présente les principaux éléments qui se rattachent à<br />

chacune de ces composantes en termes de contenu et d'habiletés à développer. D s'agit<br />

de la matrice du programme de formation. Nous proposons qu'une journée de<br />

formation (5 à 6 heures) soit consacrée à chacune des principales composantes de la<br />

relation intervenant-usager en contexte interculturel. Notez toutefois que ces<br />

composantes constituent un tout intégré et que leurs éléments sont interdépendants.<br />

Chaque journée est donc conçue comme un MODULE de l'ensemble du programme de<br />

formation.<br />

La section qui suit présente les <strong>module</strong>s qui permettent la mise en oeuvre de la<br />

formation «Approche clientèle dans un contexte interculturel». La personne-ressource y<br />

retrouvera:<br />

• des objectifs d'apprentissage spécifiques;<br />

• des éléments de contenu qui servent de charpente au <strong>module</strong>;<br />

• des suggestions d'activités pédagogiques et leur description;<br />

• à l'occasion, des alternatives qui permettent d'adapter les outils aux besoins et<br />

circonstances de la formation;<br />

• au besoin, toute autre information jugée pertinente à la mise en oeuvre de la<br />

formation.<br />

La présentation de ces <strong>module</strong>s sera précédée d'une section intitulée Mise en marche dè la<br />

formation.<br />

* Afin d'éviter que s'installe une lourdeur dans la lecture du document due à l'utilisation continue du<br />

genre masculin et féminin, le premier sera privilégié sans aucune discrimination à l'égard des femmes.


Principales composantes de<br />

l'approche clientèle<br />

1. Les personnes en tant que porteuses de<br />

culture<br />

Matrice du programme de formation<br />

Éléments de contenu à explorer :<br />

Clés de compréhension<br />

• Influence de la culture dans les rapports<br />

hi tins<br />

• Niveaux de culture<br />

• Points de repère pour comprendre les<br />

différences<br />

2. La relation intervenant-usager • Culture professionnelle<br />

3. Le contexte de la relation intervenant-<br />

usager<br />

• Culture de l'usager<br />

• Communication<br />

• Conceptions de la santé et de la maladie<br />

• Conception dè la famille<br />

• Contexte de l'immigration au Québec<br />

• Expérience migratoire<br />

• Contexte politico-juridique<br />

Habiletés à développer<br />

• Être en mesure d'appliquer les points de<br />

repère dans l'identification de son<br />

orientation culturelle.<br />

• Être en mesure d'apprendre sur une autre<br />

culture.<br />

• Être capable d'identifier ses zones de confort<br />

et d'inconfort et nommer ses limites.<br />

• Être capable de rechercher des solutions de<br />

façon conjointe. ^jUxor/vui î*^ J<br />

p à * tù /UUJUIlo'W CyULV «A^CUM/<br />

L^I oSMJJ^ a . !<br />

• Être en mesure d'identifier les éléments du<br />

contexte général ou spécifique qui affectent<br />

l'inlervention en cours.<br />

• Être capable d'utiliser des stratégies<br />

d'accommodement.


I<br />

V<br />

(<br />

I<br />

SECTION 2<br />

Programme de formation


(C • •<br />

MSSS/Université de Sherbrooke 27<br />

MISE EN MARCHE DE LA<br />

FORMATION


O ACCUEIL<br />

O PRISE DE CONTACT<br />

(DURÉE : ENVIRON 60 MINUTES)<br />

MSSS/Université de Sherbrooke 29<br />

O PRÉSENTATION DES OBJECTIFS ET DE LA DÉMARCHE


I- ACCUEIL<br />

MSSS/Université de Sherbrooke 31<br />

La personne-ressource est disponible pour accueillir les participantes et les participants<br />

au fur et à mesure qu'ils se présentent pour la session de formation. Au début de la<br />

rencontre, elle se présente et invite chacun et chacune à se présenter (nom,<br />

établissement).<br />

INTENTION<br />

II- PRISE DE CONTACT<br />

• Permettre aux participantes et aux participants de se familiariser entre eux en<br />

partageant une partie de leur savoir et de leurs besoins dans le domaine de<br />

l'intervention en situation interculturelle.<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Réflexion individuelle. La personne-ressource demande aux participantes et aux<br />

participants d'identifier :<br />

une chose que j'ai apprise concernant mon intervention avec des gens de<br />

culture différente et qui pourrait aider d'autres collègues ou que j'aimerais<br />

que d'autres collègues sachent;<br />

une chose qui réellement me bloque, m'irrite, me déstabilise en situation<br />

d'intervention avec des personnes d'origine ethnoculturelle différente et que<br />

j'aimerais comprendre et/ou changer.<br />

2. Sous-groupes de 3 ou 4 personnes. La personne-ressource invite les participantes<br />

et les participants à partager leur expérience telle que formulée en réponse aux<br />

questions précédentes.<br />

Note : Si le groupe est constitué de plus de 15 personnes, optez plutôt pour un<br />

partage en dyade.


m ?<br />

32 Approche clientèle dans un contexte interculturel : Mise en marche<br />

3. Plénière. La personne-ressource anime un partage en groupe visant à tracer un<br />

bilan des savoirs et difficultés.<br />

III- PRÉSENTATION DES OBJECTIFS<br />

ET DE LA DEMAlÉ&Ë<br />

1. Présentation des objectifs et de l'approche interculturelle préconisée. La<br />

personne-ressource énonce les objectifs retenus pour la session de formation. Elle<br />

précise pourquoi ceux-ci ont été retenus et en définit les limites (sensibilisation;<br />

développement de compétences). Il est recommandé d'établir des liens entre les<br />

attentes dégagées des connaissances et difficultés exprimées antérieurement et les<br />

objectifs. S'il y a un écart entre celles-ci et les objectifs, il est préférable de le dire et<br />

de se situer par rapport à cet écart (Pourrons-nous intégrer un nouvel élément à la<br />

formation ou faut-il accepter de le laisser tomber?). La personne-ressource peut<br />

suggérer des moyens à prendre en dehors de la session, s'il lui en vient à l'esprit,<br />

pour satisfaire certains objectifs personnels.<br />

La personne-ressource introduit l'approche interculturelle qui sert de fondement à<br />

la session de formation à l'aide du modèle intégrateur de la relation intervenant-<br />

usager introduit dans la première section de ce document.<br />

Rôle de la personne-ressource et approche privilégiée. La personne-ressource<br />

explique brièvement son rôle et ses attentes par rapport aux participantes et aux<br />

participants dans le cadre d'une approche interactive.<br />

3. Horaire. La personne-ressource rappelle la durée de la formation et informe les<br />

participantes et participants des temps d'arrêt prévus pour une pause ou un repas.


0" • • •<br />

MODULE 1<br />

L'intervenant et l'usager, porteurs de cultures<br />

enracinées dans des appartenances multiples<br />

Rendre étranger ce qui nous est familier et rendre<br />

familier ce qui nous est étranger.<br />

Antonio Përotti


(DURÉE : ENVIRON 5 HEURES)<br />

MSSS/Université de Sherbrooke 35<br />

O L'INFLUENCE DE LA CULTURE DANS LES<br />

RAPPORTS HUMAINS<br />

Z> DES NIVEAUX DE CULTURE<br />

Z) DES POINTS DE REPÈRE POUR COMPRENDRE LES<br />

DIFFÉRENCES<br />

O DES HABILETÉS<br />

• DÉCELER SON ORIENTATION CULTURELLE<br />

• APPRENDRE UNE AUTRE CULTURE


INTRODUCTION<br />

MSSS/Université de Sherbrooke 37<br />

L'intervenant en soins de santé et services sociaux, s'il n'a pas conscience qu'il ^<br />

appartient à une culture qui a ses particularités propres, ne peut spontanément^ 0<br />

prendre en compte la problématique de la relation interculturelle/ C'est-à-dire que<br />

cette personne ne peut saisir la nécessité de s'adapter et d'adapter son intervention<br />

lorsque des différences culturelles sont en jeu.<br />

Dans l'analyse et la compréhension de sa relation avec un usager d'une origine<br />

ethnoculturelle différente et dans le développement de ses habiletés à intervenir dans<br />

ce type de situation, l'intervenant doit prendre en considération qu'il est porteur de<br />

culture. Cette culture s'enracine dans des appartenances multiples (famille, travail,<br />

religion...); elle lui confère une identité personnelle et professionnelle et lui propose des<br />

conduites à adopter. En effet, à travers ses appartenances à différents groupes,<br />

l'intervenant a développé une série de points de repère pour se comporter de façon<br />

confortable dans différentes situations. Il en est de même pour la personne en face de<br />

lui. Il est très fréquent que les points de repère et les conduites privilégiées ne soient<br />

pas les mêmes, ce qui donne naissance à des incompréhensions ou à des incidents<br />

fâcheux. Dans ce <strong>module</strong> nous voulons mettre en lumière le fait que l'intervenant et<br />

l'usager sont tous deux porteurs de culture, en comprendre mieux la signification et en<br />

développer une conscience plus fine.<br />

Les pages qui suivent présentent les objectifs spécifiques du premier <strong>module</strong> puis<br />

le devis proposé pour atteindre ces objectifs. Ce devis s'articule autour des cinq<br />

paramètres énoncés à la page précédente. Le tableau de la page 39 présente une<br />

synthèse des divers éléments qui composent le devis du premier <strong>module</strong>.


38 Approche clientèle dans un contexte interculturel : Module 1<br />

OBJECTIFS DU PREMIER MODULE<br />

OBJECTIFS GÉNÉRAUX QUI ORIENTENT CE MODULE<br />

• Analyser les situations rencontrées à la lumière d'une problématique pluraliste.<br />

• Identifier et comprendre les facteurs en jeu dans le processus de relations<br />

interculturelles en contexte de pratiques professionnelles;<br />

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES AU PREMIER MODULE<br />

Savoir • Acquérir des concepts communs qui permettent de<br />

développer une vision des rapports interculturels et'de faire<br />

l'analyse de la relation intervenant-usager en contexte<br />

interculturel.<br />

• Comprendre les différents niveaux de culture qui façonnent<br />

l'intervenant et l'usager.<br />

• Acquérir des concepts-clés qui servent de points de repère<br />

dans la démarche de compréhension des différences-<br />

Savoir faire • Développer l'habileté à appliquer ces points de repère dans<br />

l'identification de son orientation culturelle.<br />

• Développer l'habileté à apprendre sur une autre culture.


OBJECTIFS<br />

SYNTHÈSE DES ÉLÉMENTS QUI CONSTITUENT LE DEVIS DU MODULE 1<br />

MODULE 1 : L'intervenant et l'usager, porteurs de cultures<br />

Acquérir des concepts communs qui permettent de développer une vision des rapports interculturels et de faire<br />

l'analyse de la relation intervenant-usager en contexte interculturel.<br />

• Comprendre les différents niveaux de culture qui façonnent l'intervenant et l'usager.<br />

• Acquérir des concepts-clés qui servent de points de repère dans la démarche de compréhension des différences.<br />

• Développer l'habileté à appliquer ces points de repère dans l'identification de mon orientation culturelle.<br />

• Développer l'habileté à apprendre sur une autre culture.<br />

PARAMETRES ELEMENTS DE CONTENU ACTIVITES PEDAGOGIQUES<br />

O Un point de départ commun 1. Qu'est-ce que la culture?<br />

2. Qu'elle est la fonction de la culture?<br />

D Des niveaux de culture National, ethnique et religieux, organisational,<br />

social et professionnel, générationnel, de genre.<br />

D Des points de repire pour<br />

comprendre les différences<br />

Variables qui influencent l'orientation culturelle :<br />

rapport à l'environnement, temps, espace, pouvoir,<br />

individualisme vs collectivisme, action vs relations...<br />

D Des habiletés 1. Déceler son orientation culturelle<br />

2. Apprendre sur une autre culture<br />

^ La culture et la vie quotidienne<br />

En Amazonie...<br />

Mes groupes d'appartenance<br />

Activité d'intégration<br />

Comment je comprends les différences<br />

^ Activité favorisant l'intégration<br />

Mon orientation culturelle<br />

^ Activité : Découverte d'autres cultures


40 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

I- L'INFLUENCE DE LA CULTURE DANS<br />

LES RAPPORTS HUMAINS<br />

Cette session est une occasion de devenir plus conscients de la culture qui façonne<br />

l'intervenant et ses rapports à l'usager et vice versa. Voyons de quoi il s'agit. Deux<br />

questions permettent d'introduire des notions relatives à ce concept central à<br />

l'intervention en contexte interculturel :<br />

1. Qu'est-ce que la culture?<br />

2. Quelles sont les fonctions de la culture?<br />

1. QU'EST-CE QUE LA CULTURE ?<br />

ACTraWmÊ 5 LA CULTURE ET LA VHI QUOTIIPIIENNE<br />

INTENTION<br />

• Permettre aux participantes et aux participants de dégager leur perception de ce qui<br />

est culturel.<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Sous-groupes de 3 ou 4 personnes (environ 8 minutes). La personne-ressource<br />

invite les participantes et les participants à se regrouper et à répondre à la<br />

question suivante :<br />

—Identifiez RE qui est culturel dans cette salle et dans TP qui s'y passe.


MSSS/Université clé Sherbrooke 41<br />

Exemples : la forme de la classe, la disposition du mobilier, le matériel qu 'on utilise,<br />

les rôles, la langue utilisée, ce qu 'on peut dire, ne pas dire, les normes, la façon dont<br />

les gens sont habillés, hommes, femmes...<br />

2. Suite du travail en sous-groupès (environ 10 minutes). Huit à dix minutes plus<br />

tard, la personne-ressource demande aux participantes et aux participants de<br />

regrouper les éléments énoncés autour des aspects visibles et des aspects moins<br />

visibles de la culture, à l'aide de l'image de l'iceberg présentée à l'Outil 1. Chaque<br />

équipe est ensuite invitée à afficher sa feuille au tableau. (L'Outil 1 peut avoir été<br />

reproduit sur une feuille 11 X17 pour chaque équipe prévue; cela facilite la mise<br />

en commun.)<br />

3. Exposé (environ 10 minutes). Après avoir repris les principaux éléments<br />

semblables ressortis dans chacune des équipes ainsi que les plus particuliers, la<br />

personne-ressource clarifie la notion de culture à l'aide des Outil 2 et 3 (image de<br />

Ticeberg avec texte; genèse de la culture) et du matériel ci-dessous.<br />

CARACTÉRISTIQUES DE LA CULTURE<br />

• La culture couvre le champs de la vie quotidienne<br />

• Elle est constituée d'un ensemble de croyances, de savoirs et de pratiques<br />

qu'un groupe a développé pour résoudre des problèmes universaux : le<br />

rapport au temps, le rapport aux autres, le rapport à l'environnement.<br />

• Elle est acquise à travers les appartenances à la famille, les amis, l'école.<br />

• Elle est partagée par un groupe ou un peuple et prend la forme de règles,<br />

d'institutions, d'objets, de technologies.<br />

• La culture est à la fois héritage et dynamisme. Elle ne vit pas isolée et résulte<br />

souvent d'emprunts. Dans un patrimoine culturel, il y a des héritages<br />

multiples introduits par les migrations et, aujourd'hui, par les médias aussi.<br />

Ainsi en est-il de notre culture québécoise.<br />

• Elle a cette faculté de s'adapter et de se renouveler


42 Approche clientèle dans un contexte interculturel : Module •<br />

i<br />

DÉFINITION<br />

La culture se réfère à un groupe ou à un peuple. Elle correspond à une structure<br />

complexe et interdépendante de connaissances, de codes, de représentations, de<br />

règles formelles ou informelles, de modèles de comportement, de valeurs,<br />

d'intérêts, d'aspirations, de croyances, de mythes. Cet univers se réalise dans les<br />

pratiques et comportements quotidiens : usage vestimentaire, habitudes culinaires,<br />

mode d'habitat, attitudes corporelles, types de relations, organisation familiale,<br />

pratiques religieuses. La culture recouvre le vivre et le faire. La genèse de cette<br />

structure complexe s'opère dans les transformations techniques, économiques et<br />

sociales propres à une société donnée dans l'espace et le temps. Elle est le résultat<br />

de la rencontre des trois protagonistes de la vie : l'homme, la nature et la société.<br />

(Antonio Perotti : Plaidoyer pour Vinterculturel 1994)<br />

OUTIL POUR UNE PRÉSENTATION DE L'ASPECT DYNAMIQUE DE LA CULTURE :<br />

GENÈSE ET DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE X


MSSS/Université clé Sherbrooke 43<br />

Note: il est important de faire saisir'l'aspect dynamique [de la culture dans la vie des<br />

êtres humains<br />

Les êtres humains sont vulnérables face aux forces de la nature, face aux autres et face<br />

au temps qui leur rappelle qu'ils sont mortels. Ils ont donc peu à peu développé des<br />

visions du monde qui expliquent le sens de la vie et de la mort. Ils se sont donnés des<br />

rôles accompagnés de règles plus ou moins explicites pour gérer leur rapport entre eux<br />

et éviter le chaos. Ils ont développé des technologies pour répondre à leurs besoins, des<br />

institutions pour transmettre leurs valeurs, ce qui a constitué une histoire commune à<br />

partir de laquelle ils se reconnaissent une identité et une appartenance.<br />

2. QUELLES SONT LES FONCTIONS DE LA CULTURE ?<br />

À quoi sert la culture? Pourquoi a-t-€lle une importance dans les rapports humains?<br />

Acirnwinfi S EN AMAZONIIE .,,<br />

INTENTION<br />

• Aider les personnes à comprendre que la culture a une fonction dynamique.<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Individuellement (environ 2 minutes). La personne-ressource propose la mise<br />

en situation et les réflexions qui suivent.<br />

Imaginez-vous transplanté en plein coeur de l'Amazonie, chez un peuple<br />

nomade.<br />

Qu'est-ce qui change pour vous dans votre vie quotidienne?


44 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

Y a-t-il des questions qui vous viennent en ce qui concerne votre vie<br />

quotidienne?<br />

Mise en commun (environ 5 minutes). La personne-ressource invite les<br />

participantes et les participants à partager les questions qui ont émergé. Sur la<br />

base de cette activité, la personne-ressource tente de faire dégager les fonctions de<br />

la culture.<br />

Exposé et échange (environ 10 minutes). La personne-ressource conclut en<br />

présentant les fonctions de la culture. Elle s'inspire du texte qui suit et fait<br />

quelques liens qui évitent une interprétation de la culture comme étant une réalité<br />

statique, limitée à la tradition ou au folklore. Elle annonce de plus l'impact de la<br />

culture sur la relation intervenant-usager.<br />

FONCTIONS DE LA CULTURE :<br />

a) Elle enracine et distingue<br />

Elle consiste à identifier ses membres à travers les manières de penser et de<br />

vivre qui leur sont communes et en conséquence leur confère une identité.<br />

collective. Elle situe les appartenances.<br />

b) Elle propose des modèles<br />

• Elle propose un code établi de la bonne façon de faire dans chaque<br />

situation; elle façonne la personnalité en lui imprimant des façons de<br />

se comporter, en orientant ses goûts, en lui dictant des préférences<br />

pour certains objets, une indifférence ou un.rejet pour d'autres (cuisses<br />

de grenouilles, écureuils...).<br />

• Elle dynamise les conduites à travers le. support cognitif et affectif<br />

qu'elle leur fournit.<br />

• Elle oriente les perceptions, les attributions ( je sais à quoi m'attendre)<br />

qui le distingue des autres.<br />

• Elle fournit une base qui nous permet de prédire les comportements<br />

futurs nous concernant et concernant les autres en plus de devenir le<br />

point de contrôle central des décisions. En présence de quelqu'un<br />

d'une autre culture, il est à la fois difficile de prédire la réaction de


Retenons :<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 45<br />

l'autre à ce que l'on propose et à la fois difficile de prédire notre propre<br />

réaction.<br />

• Elle fournit un cadre de présupposés pour comprendre et relier cette<br />

compréhension aux autres.<br />

^ L'importance de la culture et davantage du groupe d'appartenance tient au<br />

besoin archaïque «qu'éprouve tout homme de s'enraciner dans la cultùre de<br />

. son groupe, de ce groupe qui le reconnaît, c'est-à-dire l'accepte, l'estime et le<br />

valorise/ lui conférant ainsi une protection réëïle durant sa vie» (Abou, 1991,<br />

p.x).<br />

>- Les porteurs de culture que nous sommes et la personne en face<br />

appartiennent à des cultures en mouvement .Ils sont à la fois porteurs et<br />

faiseurs de culture.


46 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

II- ; DES NiVE&UX.^ , ; • ; . • | : ,. ; |<br />

Comme nous l'avons vu précédemment, la culture alimente notre sentiment<br />

d'appartenance à un groupe. Elle nous permet de nous sentir enracinés quelque part<br />

dans l'univers et participe à notre identité. Elle nous procure une série de conduites<br />

qui nous permettent de fonctionner dans un groupe et de résoudre différents<br />

problèmes. La culture crée à la fois des zones de confort avec des points de repère<br />

clairs et délimite des frontières. C'est à la fois ces zones de confort et ces frontières qui<br />

sont bousculées dans la relation interculturelle, ébranlant ainsi l'identité de chacun.<br />

Le sentiment d'identité repose sur plusieurs niveaux d'appartenance. Pour repérer<br />

quelle frontière est mise en cause dans la relation intervenant-usager, il importe de<br />

savoir reconnaître les différents niveaux de culture, Hofstede (1991) en présente six.<br />

Nous avons créé à partir de ces niveaux un modèle qui représente l'identité culturelle<br />

d'un individu articulée à partir de différentes couches, de façon à comprendre des<br />

niveaux d'incidents ou d'irritants dans les transactions entre l'intervenant et l'usager.<br />

Dans une relation intervenant-usager, chacune de ces couches risque d'être touchée<br />

même si elle ne concerne pas spécifiquement l'univers professionnel car ce sont<br />

d'abord des personnes qui se rencontrent. A certains niveaux, l'usager et l'intervenant<br />

peuvent se rapprocher : le fait d'être toutes les deux des femmes par exemple, de venir<br />

d'un grand centre urbain, d'avoir le même statut social, d'être de la même religion...<br />

On peut aussi se distinguer à chacun de ces niveaux. Le modèle des niveaux de culture<br />

a été introduit dans la première section de ce document et est repris ici, illustré dans la<br />

figure qui suit.


MSSS/Université clé Sherbrooke 47<br />

Identité A Identité B<br />

Frontières ébranlées par la différence<br />

Tensions qui bousculent<br />

les frontières<br />

L'identité culturelle des personnes en relation


48 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

Les différents niveaux de culture et les éléments qui s'y retrouvent sont énoncés dans le<br />

tableau qui suit.<br />

Différents niveaux de culture<br />

Niveaux Éléments qui s'y retrouvent<br />

National - le rapport à l'autorité<br />

- la conception de la personne<br />

- la relation individu-groupe, individu-société<br />

- les façons de faire face aux conflits, incluant le contrôle<br />

de l'agressivité et l'expression des sentiments<br />

Ethnique, religieux - histoire<br />

- langue<br />

- territoire<br />

-croyances<br />

Organisational - niveau référant à l'appartenance à l'organisation où l'on<br />

travaille ou la corporation à laquelle on appartient et le<br />

degré de socialisation à l'intérieur de ces structures<br />

Classe sociale - niveau associé avec les possibilités en éducation et avec<br />

la profession ou l'occupation d'un individu<br />

Génération - niveau qui sépare les grands parents des parents des<br />

enfants<br />

Genre - selon que l'on est né homme ou femme


. ACOWCTÊ 5 MIES GROUPES ©'APPARTENANCE<br />

INTENTION<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 49<br />

• Permettre aux participantes et aux participants de prendre conscience que l'identité<br />

repose sur plusieurs niveaux d'appartenance.<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Individuellement (2 à 3 minutes) La personne-ressource invité les participantes<br />

et participants à indiquer sur une feuille leurs différents groupes d'appartenance<br />

et l'influence que ces groupes ont sur leur vie, à l'aide de l'Outil 4.<br />

2. Sous-groupes de 3 ou 4 personnes (environ 10 minutes). Les participantes et les<br />

participants comparent d'abord leurs groupes d'appartenances et expriment leurs<br />

observations à partir de ces comparaisons (ce qui est pareil, ce qui est différent).<br />

En un deuxième temps, ils échangent en réponse à la question qui suit:<br />

Y a-t-il un ou des groupes qui ont plus influencé que d'autres ce que vous<br />

êtes aujourd'hui comme personne (valeurs, croyances, comportements)?<br />

3. Mise en commun (environ 10 minutes). La personne-ressource, pour aider à<br />

bien saisir la place de ses appartenances dans ce qu'ils sont demande aux<br />

participantes et aux participants d'imaginer ce qu'ils perdraient, ce qu'ils ne<br />

seraient plus si, un instant, ils enlevaient dans leur vie l'appartenance à un de ces<br />

groupes.


50 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

ACT3wnÊ D^MTSceatiion<br />

INTENTION<br />

• Permettre aux participantes et aux participants d'identifier une variété de<br />

caractéristiques culturelles associées aux divers niveaux de culture.<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Sous-groupes de 3 personnes (environ 20 minutes). La personne-ressource<br />

divise le groupe en sous-groupes composés de personnes porteuses d'un même<br />

élément de culture (par exemple, des hommes, des gens de milieu rural, des<br />

mères de famille...). Les participantes et participants doivent ensuite répondre à<br />

la question suivante :<br />

Qu'est-ce que cela signifie être un homme (de région rurale, mère...)<br />

aujourd'hui?<br />

Les réponses de l'équipe sont colligées sur une feuille affiche.<br />

Note : différents éléments peuvent être utilisés. Une liste est présentée à l'Outil 5.<br />

La personne-ressource a avantage à avoir une idée assez précise des<br />

caractéristiques des personnes qui composent le groupe. Il est parfois plus facile<br />

que ce soit elle qui forme les sous-groupes.<br />

2. Mise en commun (environ 20 minutes). En utilisant le matériel mis en lumière à<br />

l'étape précédente, la personne-ressource anime un partage d'information<br />

permettant à chacun et à chacune de réaliser les significations variées que<br />

représente pour les personnes chaque niveau de culture et aussi d'exprimer en<br />

quoi ils se ressemblent et en quoi ils se distinguent les uns des autres.<br />

3. Transfert (10 minutes). Seules ou en dyades, les personnes répondent à la<br />

question suivante :<br />

Dans vos relations avec des usagers d'origines ethnoculturelles différentes, y<br />

a-t-il des niveaux de votre identité nationale, religieuse, professionnelle ou


MSSS/Université clé Sherbrooke 51<br />

autre qui sont davantage bousculés, des aspects de votre estime de soi qui<br />

sont affectés?<br />

CONCLUSION: L'IDENTITÉ CULTURELLE<br />

Toute la réflexion précédente sur la notion de culture et ses niveaux avait comme but<br />

de comprendre la notion d'identité culturelle au coeur de la relation entre l'intervenant<br />

et l'usager dans une problématique pluraliste. Dans le contexte de l'immigration,<br />

l'identité culturelle est souvent ramenée à l'identité ethnique. -Celle-ci a toutefois une<br />

signification plus restreinte; de plus, on associe l'identité ethnique à la culture<br />

d'origine. Il faut ici prendre deux distances. Premièrement, comme nous l'avons<br />

constaté précédemment la référence à une culture ethnique ne couvre qu'un fragment<br />

de la culture globale de l'individu. Ce fragment est très important mais ne tient pas<br />

compte des variances intraculturelles. Deuxièmement, la culture d'origine se modifie<br />

progressivement au contact de la culture d'accueil pour devenir ce qu'on appelle une<br />

culture émigrée. En effet, les immigrants ne baignent plus dans la culture d'origine, ne<br />

sont pas nourris par elle de la même façon et cette même culture d'origine continue<br />

d'évoluer là-bas. La personne usagère de services possède donc une identité plus large<br />

que sa composante ethnique. Elle est souvent en processus de reconstruction<br />

identitaire au cours de sa^démarche d'adaptation dont on reparlera plus loin dans le<br />

<strong>module</strong> trois. C'est pourquoi l'on parle de personne d'origine ethno-culturelle<br />

différente considérant et l'aspect ethnique et l'aspect culturel plus large.<br />

En résumé, quand nous parlons de l'identité culturelle d'une personne, nous signifions<br />

donc «son identité globale, c'est-à-dire une constellation de plusieurs identifications<br />

particulières à autant d'appartenances culturelles distinctes» (Perotti, 1994, p. 85).


52 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

III- DES POINTS DE REPÈRE POUR<br />

COMPRENDRE LES DIFFÉRENCES<br />

Maintenant que nous avons un cadre concernant ce qu'est la culture, sa fonction, ses<br />

différents niveaux, maintenant que nous sommes conscients que nous sommes<br />

porteurs de culture et qu'il existe beaucoup de variances entre les individus d'une<br />

même culture, comment, dans nos relations avec les usagers, pouvons-nous<br />

développer la capacité de donner du sens et de la valeur aux comportements différents<br />

des siens?<br />

Le tableau de la page 48 présente quelques points de repère qui permettent de situer<br />

des différences. Ils peuvent servir d'instruments pour faire des hypothèses sur la<br />

signification du comportement de l'intervenant ou de celui de l'usager. Ils ne confèrent<br />

pas la connaissance d'une culture spécifique mais permettent de s'en approcher par des<br />

questions visant à mieux connaître et comprendre un usager de culture différente.<br />

!


ACnvmÊ s COMMENT p COMIPIRBNBS LES DIFFÉRENCES?<br />

INTENTION<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 53<br />

• Recueillir le savoir des participantes et des participants sur leur compréhension des<br />

différences culturelles.<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Sous groupes de 3 ou 4 personnes (environ 20 minutes). La personne-ressource<br />

démande aux participantes et aux participants :<br />

^ d'identifier des différences culturelles observées au travail ou dans la vie<br />

quotidienne entre eux et des personnes d'origine ethnoculturelle différente<br />

de partager sur commentais s'expliquent ces différences?<br />

Alternative : s'il y a difficulté à identifier des différences, les personnes peuvent<br />

débuter leur échange à partir de l'Outil 6 qui donne quelques exemples et<br />

continuer en ajoutant les leurs.<br />

2. Mise en commun et exposé (environ 20 minutes). La liste produite à l'étape<br />

antérieure pourra servir d'illustration des différents concepts présentés dans<br />

l'encadré de la page suivante, lequel est reproduit à l'Outil 7.<br />

La personne-ressource est attentive aux liens qu'elle peut faire sur comment notre<br />

propre culture agit comme filtre dans l'évaluation et l'interprétation des<br />

différences culturelles


54 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

POINTS DE REPÈRE : VARIABLES ASSOCIÉES<br />

AUX ORIENTATIONS CULTURELLES<br />

10 CONCEPTS QUI ILLUSTRENT UN CONTINUUM<br />


ACTVinrÉ FAVORISANT LWTIÊGIRATITON .<br />

INTENTION<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 55<br />

• Permettre aux personnes de s'approprier des concepts comme outils de repère des<br />

différences.<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

Échange (environ 15 minutes). La personne-ressource suscite un échange avec<br />

les consignes qui suivent :<br />

Identifiez une situation au travail non mentionnée antérieurement, que vous<br />

pouvez maintenant vous expliquer à l'aide d'une ou de plusieurs<br />

dimensions exprimées dans la grille des concepts (points de repère).<br />

En conclusion. La personne-ressource rappelle aux participantes et aux<br />

participants que dans l'intervention, il ne faut pas oublier les ressemblances qui<br />

existent entre l'intervenant et l'usager. Nous mettons l'accent ici sur les<br />

différences parce qu'elles sont plus difficiles à comprendre que les ressemblances.<br />

Toutefois en face de soi, c'est d'abord une personne humaine avec tout ce qu'il y a<br />

de commun à l'être humain : sa vulnérabilité, son besoin d'estime, sa souffrance,<br />

ses joies, ses aspirations, ses craintes...


56 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

IV- DES HABILETES ;<br />

1- DÉCELER SON ORIENTATION CULTURELLE<br />

2» APPRENDRE SUR UNE AUTRE CULTURE<br />

IL DÉCELER SON "OR^^<br />

On a tendance à croire que le plus grand obstacle à l'intervention est la méconnaissance<br />

de la culture de l'autre. Il en existe un autre qui est tout aussi difficile sinon plus. C'est<br />

la méconnaissance de sa propre culture à partir de laquelle tout est perçu, interprété,<br />

évalué.<br />

ACTIVITÉ : MON OEIEMTATIOM CULTURELLE<br />

INTENTION<br />

• Permettre aux participantes et aux participants de reconnaître quelques éléments de<br />

leur orientation culturelle.<br />

• Permettre aux participantes et aux participants de reconnaître la variance<br />

intragroupe par rapport aux tendances culturelles d'un groupe.<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Sous-groupes 3 ou 4 personnes (5 minutes). La personne-ressource demande<br />

aux participantes et aux participants de faire une liste des points de vue qu'ils<br />

croient que d'autres groupes ethnoculturels ont sur le leur. Ces points de vue<br />

sont écrits au fur et à mesure sur une feuille affiche.<br />

2. Plénière (environ 5 minutes). La personne-ressource anime un bref échange en<br />

demandant aux personnes en quoi elles se reconnaissent ou non dans cette liste.


MSSS/Université clé Sherbrooke 57<br />

3. Réflexion individuelle (environ 10 minutes). Les participantes et les<br />

participants poursuivent leur exploration de leur orientation culturelle à l'aide de<br />

l'Outil 8 qui reprend la grille présentée précédemment.<br />

4. Mise en commun (environ 5 minutes). La personne-ressource colle au plancher<br />

un ruban collant (masking tape) assez long sur lequel sont écrits à chaque<br />

extrémité, les chiffres 1 et 10 (représentant les 2 pôles de l'Outil 8). Nommant<br />

chaque item de l'outil, elle invite au fur et à mesure les personnes à se placer<br />

debout sur le ruban collant, illustrant ainsi physiquement les variances à<br />

l'intérieur du groupe.<br />

5. Transfert. La personne-ressource invite les participantes et les participants à<br />

partager les implications de cette orientation culturelle et de la variance<br />

intragroupe dans leurs interventions en contexte interculturel. Une question<br />

pouvant servir à susciter les échanges :<br />

En quoi puis-je paraître étrange pour un usager ou une usagère d'origine<br />

ethnoculturelle différente de la mienne?<br />

^ La personne que je suis correspondra-t-elle toujours aux perceptions<br />

stéréotypées que l'usager ou l'usagère peut avoir de moi? En est-il de même<br />

pour mes perceptions stéréotypées de l'usager ou de l'usagère?


58 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

2. APPRENDRE SUR UNE AUTRE CULTURE<br />

Nous avons exprimé des réserves au sujet de la place des connaissances spécifiques sur<br />

une culture comme outil pour comprendre la relation intervenant-usager à cause de<br />

différentes raisons : elles nourrissent des généralisations; les cultures sont dynamiques<br />

et évoluent; il existe de nombreuses variances intraculturelles; enfin, dans le cadre de<br />

l'intervention, nous sommes en présence d'un porteur de culture et non d'une culture.<br />

Toutefois, tout outil nous permettant d'approfondir une culture à travers la personne<br />

avec qui nous travaillons permet de mieux saisir le cadre de référence de cette<br />

personne.<br />

ACTUWinÊ : DÉCOUVERT! D'AUTRES CULTURES<br />

INTENTION<br />

• Permettre aux participantes et aux participants de développer l'habileté à<br />

connaître une autre culture.<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. En grand groupe (environ 5 à 10 minutes). La personne-ressource demande aux<br />

participantes et aux participants de s'exprimer sur les moyens qu'ils utilisent ou<br />

ont utilisés pour connaître une autre culture. Elle leur demande ensuite<br />

d'identifier une culture dont ils pourraient parier, dont ils sont porteurs<br />

Exemples :<br />

• les hommes blancs jeunes étudiants à l'université<br />

• la mère de famille<br />

• le personnel de soutien<br />

• l'agriculteur de milieu rural<br />

• la personne native de Gaspésie<br />

• être de race noire<br />

• autre


MSSS/Université clé Sherbrooke 59<br />

Elle affiche sur une feuille la moitié des cultures proposées par une moitié des<br />

participantes et participants.<br />

2. Circulation (environ 15 minutes). La personne-ressource invite les participantes<br />

et les participants dont les cultures ne sont pas affichées à aller rencontrer les<br />

autres membres du groupe un à un, en commençant par les cultures qu'ils veulent<br />

connaître et comprendre davantage. Selon le temps disponible, il peuvent<br />

rencontrer deux ou trois personnes. La rencontre peut être amorcée par la<br />

personne représentant la culture à découvrir {J'aimerais te faire connaître ...).<br />

L'autre personne essaie de connaître davantage cette culture par des questions.<br />

Après environ 15 minutes, la personne-ressource affiche la liste des cultures de<br />

l'autre moitié de la classe et ceux qui étaient porteurs de culture deviennent ceux<br />

qui vont à la recherche d'une meilleur connaissance et compréhension d'une<br />

culture.<br />

Alternative : la personne-ressource peut faire appel à des volontairés pour être<br />

porteurs de culture plutôt que d'imposer ce rôle à tous les membres du groupe.<br />

3. Plénière (environ 15 minutes). La personne-ressource demande aux<br />

participantes et aux participants si la démarche leur a permis d'apprendre sur une<br />

autre culture. Elle aide les participantes et les participants à dégager les habiletés<br />

qui ont permis de mieux comprendre l'autre culture (écouter, reformuler,<br />

questionner).<br />

4. Transfert (environ 15 minutes). Seule ou en dyade, chaque personne est invitée à<br />

identifier un usager ou une usagère dont elle aimerait davantage connaître le sens<br />

du comportement dont elle fait l'hypothèse qu'il est d'origine culturelle. Lorsque<br />

l'usager ou l'usagère est identifiée, elle demande aux personnes d'écrire au moins<br />

une ou deux façons qu'elles pourraient utiliser en s'inspirant de l'étape<br />

précédente.<br />

5. Plénière (environ 5 minutes). La personne-ressource invite les participantes et<br />

les participants à communiquer au groupe des exemples de questions qui ont été


60 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

retenues. Elle leur présente une grille de questions qui peut être gardée comme<br />

outil d'intervention (voir encadré de la page 63).<br />

RESSOURCES<br />

Abou S., (1991). L'identité culturelle : Relations interethniques et problèmes d'acculturation,<br />

2ième édition, Paris : Anthropos.<br />

Hofstede, G. (1991) Cultures and organization. London : McGraw Hill.<br />

Perotti, A., (1994). Plaidoyer pourTinterculturel, Strasbourg : Conseil de l'Europe.<br />

Ricard, V. B., (1993). Developing Intercultural Communication Skills, chapitre 4. Florida :<br />

Krieger.<br />

Tanon,F. et Vermes, G. (1993). L'individu et ses cultures. Paris : l'Harmattan.<br />

Varner, I. et Beamer, L. (1995) Intercultural communication in the global workplace,<br />

chapitre 3. Toronto : Irwin.


i .<br />

Outils et conseils<br />

pour mener à bien son intervention<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 61


(, . '<br />

MSSS/Université de Sherbrooke 63<br />

QUESTIONS UTILES EN CONTEXTE D'INTERVENTION INTERCULTURELLE<br />

POUR CONNAÎTRE DAVANTAGE LES ORIENTATIONS CULTURELLES DE LA PERSONNE<br />

1. Comment faut-il comprendre que vous accordez beaucoup d'importance à...?<br />

2. J'ai l'impression qu'ici on a des valeurs différentes. Avez-vous la même<br />

impression?<br />

3. Qu'est-ce qui vous est difficile de comprendre dans notre système de santé?<br />

4. Je sens que cela est important pour vous. Pourriez-vous m'expliquer pourquoi?<br />

'( 5 J'ai l'impression que vous n'êtes pas à l'aise avec ce que je vous suggère?<br />

i<br />

A quoi réagissez-vous?<br />

6 Qu'est-ce qui serait difficile pour vous si vous deviez agir autrement que vous en<br />

avez l'habitude?<br />

7. Racontez moi comment ça se serait passé chez vous, dans une même situation.<br />

8. Y a-t-il quelqu'un qui pourrait m'expliquer davantage ?<br />

acques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Université de Sherbrooke, 1996


64 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

CONSEILS POUR MENER À BIEN SON INTERVENTION<br />

AVEC DES USAGERS D'ORIENTATION ETHNOCULTURELLE DIFFÉRENTE<br />

1. Développer la conscience de ce qui est culturel dans ma façon de penser et d'agir.<br />

2. Prendre le temps d'identifier pendant l'intervention ou après, à quel niveau je me<br />

sens bousculé, menacé.<br />

3. Reconnaître les limites au delà desquelles je ne veux pas aller.<br />

4. Ne pas donner des interprétations trop rapides aux comportements de l'autre et<br />

rechercher les significations qu'il donne à la situation.<br />

5. Éviter le piège d'identifier la personne à son groupe d'appartenance seulement.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Université de Sherbrooke, 1996


MODULE 2<br />

La relation intervenant-usager<br />

La découverte de l'altérité est celle d'un rapport et<br />

non d'une barrière.<br />

Claude Lévi-Strauss


(DURÉE : 6 HEURES)<br />

O LES ZONES D'INCOMPRÉHENSION<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 67<br />

• AU PLAN DE LA CULTURE PROFESSIONNELLE<br />

DE L'INTERVENANT<br />

• AU PLAN DE LA CULTURE DE L'USAGER<br />

• AU PLAN DE LA COMMUNICATION<br />

O QUELQUES CLÉ D'ANALYSE<br />

• CONCEPTIONS DE LA SANTÉ ET DE LA<br />

MALADIE<br />

• CONCEPTION DE LA FAMILLE<br />

O DES HABILETÉS<br />

• IDENTIFIER SES ZONES DE CONFORT ET<br />

D'INCONFORT<br />

• NOMMER SES LIMITES<br />

• RECHERCHER DES SOLUTIONS CONJOINTES


INTRODUCTION<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 69<br />

LES DIFFÉRENCES CULTURELLES ONT DES INFLUENCES<br />

SUR LA RELATION INTERVENANT-USAGER<br />

La mise en présence de personnes de cultures différentes dans un contexte<br />

d'intervention peut créer une situation où ce qui est familier ne l'est plus, ce qui existe<br />

comme manière de faire est contrarié. Cette situation exerce une pression sur les<br />

frontières de chacun, les forçant à s'ouvrir, à se transformer. Une incompréhension de<br />

ces phénomènes peut conduire à des réactions de la part de l'intervenant et de l'usager<br />

qui font basculer la relation du côté de la méfiance, de l'hostilité ou du rejet. Ceci est<br />

tout à fait à l'opposé de la relation de confiance si importante dans toute intervention en<br />

matière de santé et de services sociaux.<br />

La compréhension de ce qui se produit entre moi comme intervenant et l'usager d'une<br />

origine ethnoculturelle différente, requière des efforts certains. Sans vouloir amplifier le<br />

niveau de difficultés, nous voulons simplement mettre en évidence que la simple<br />

rencontre d'êtres humains ne conduit pas à l'élimination des préjugés ou à une<br />

meilleure compréhension réciproque. Les rapports peuvent engendrer des post-jugés<br />

qui ne sont que l'amplification des préjugés et induire des malentendus nouveaux, que<br />

nous appellerons des incidents critiques, dans le cadre de la relation intervenant-usager.<br />

La recherche d'une meilleure compréhension réciproque et d'une plus grande efficacité<br />

de l'intervention passe par l'identification et la compréhension des zones<br />

d'incompréhension courantés. Il n'y pas d'automatisme dans la relation avec tout<br />

usager, encore moins avec une personne qui présente des différences d'attentes, de<br />

croyances et de valeurs. Les connaissances et les pratiques qui d'habitude permettent à<br />

un intervenant de faire du bon travail dans son contexte peuvent s'avérer insuffisantes<br />

ou inadéquates, sans que pour cela sa personne soit mise en cause. La première<br />

démarche qui s'impose est d'essayer de classer les situations diverses qui peuvent se<br />

présenter.


70 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

Il y a une première série de zones potentielles d'incompréjiension que l'on peut<br />

regrouper autour des différences entre la culture professionnelle de l'intervenant et la<br />

culture de l'usager. L'intervenant a sa façon de définir le problème ou la situation que<br />

vitjhusager, de voir le lien entre cette situation et l'usager, d'en expliquer la cause7de~<br />

concevoir la manière de provoquer un changement (stratégie). Il a aussi ses indices de<br />

succès, ses attentes par rapport au rôle complémentaire au sien. Il s'agit là de l'activité<br />

professionnelle elle-même, dans son cadre d'analyse, son déroulement et ses stratégies<br />

d'action.<br />

Une autre série d'incompréhensions possibles s'articule autour de l'axe complémentaire<br />

de la culture de l'usager : sa perception du problème, sa façon d'expliquer la situation,<br />

ses croyances, ses valeurs, ses coutumes; ses attentes par rapport au professionnel, ses<br />

solutions habituelles privilégiées.<br />

Une troisième série d'incidents se situe sur l'axe dé la communication : le mode de<br />

relation, le style de communication, la distance hiérarchique, le décodage du non-verbal<br />

(espace, temps, ton de la voix, toucher), la représentation l'un de l'autre, ses intentions,<br />

ses attributions.<br />

Le secret d'une relation intervenant usager réside dans une tension dynamique entre<br />

l'ouverture à l'autre et le retour à soi sur ces différents axes.<br />

Les pages qui suivent présentent les objectifs spécifiques du deuxième <strong>module</strong><br />

puis le devis proposé pour atteindre ces objectifs. Ce devis s'articule autour des<br />

trois paramètres énoncés au début de la présentation de ce <strong>module</strong>. Le tableau de<br />

la page 72 présente une synthèse des divers éléments qui composent ce devis.


OBJECTIFS DU DEUXIÈME MODULE<br />

OBJECTIFS GÉNÉRAUX QUI ORIENTENT CE MODULE<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 71<br />

• Identifier et objectiver ses référents culturels utilisés dans sa définition du<br />

problème, sa représentation de l'usager ou de l'usagère et sa communication<br />

avec lui ou elle.<br />

• Identifier et comprendre les facteurs en jeu dans le processus de relations<br />

interculturelles en contexte de pratiques professionnelles;<br />

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES AU DEUXIÈME MODULE<br />

Savoir • Identifier les éléments de sa culture professionnelle (ses<br />

croyances, modèles, approches, normes professionnelles,<br />

indices d'efficacité) qui constituent les ingrédients<br />

déterminants de sa relation à l'usager.<br />

• Nommer les zones d'incompréhension potentielle reliées à la<br />

culture professionnelle de l'intervenant.<br />

• Comprendre les éléments culturels de la communication qui<br />

peuvent interférer dans la relation qui s'établit entre l'usager<br />

et l'intervenant.<br />

• Acquérir des points de repères qui permettent de faire des<br />

hypothèses sur les écarts culturels dans la définition de la<br />

situation ou les stratégies de changement privilégiées : notion<br />

de santé, de maladie, de la famille.<br />

Savoir faire • Développer la capacité d'identifier ses zones de confort et<br />

d'inconfort et de nommer ses limites.<br />

• Développer des habiletés à la recherche conjointe de<br />

solutions.


SYNTHÈSE DES ÉLÉMENTS QUI CONSTITUENT LE DEVIS DU MODULE 2<br />

MODULE 2 : La relation intervenant-usager<br />

OBJECTIFS • Identifier les éléments de sa culture professionnelle qui constituent les ingrédients déterminants de sa relation à<br />

l'usager.<br />

• Nommer les zones d'incompréhension potentielle reliées à la culture professionnelle de l'intervenant.<br />

• Comprendre les éléments culturels de la communication qui peuvent interférer dans la relation qui s'établit entre<br />

l'usager et l'intervenant.<br />

• Acquérir des points de repère qui permettent de faire des hypothèses sur les écarts culturels dans la définition de la<br />

situation ou les stratégies de changement privilégiées.<br />

• Développer la capacité d'identifier ses zones de confort et d'inconfort et de nommer ses limites.<br />

• Développer des habiletés à la recherche conjointe de solutions.<br />

PARAMETRES ELEMENTS DE CONTENU ACTIVITES PEDAGOGIQUES<br />

D Les zones d'incompréhension 1. Au plan de la culture professionnelle<br />

2. Au plan de la culture de l'usager<br />

3. Au plan de la communication<br />

O Quelques clés d'analyse 1. Conceptions de la santé et de la maladie<br />

2. Conception de la famille<br />

0 Des habiletés 1. Identifier ses zones de confort et d'inconfort et<br />

nommer ses limites<br />

3. Rechercher des solutions conjointes<br />

o Identification de ma culture<br />

professionnelle<br />

Les proverbes<br />

Les racines culturelles des irritants<br />

Mini-séminaires<br />

Identification des mes représentations<br />

La maladie<br />

Notre perception du rôle de la<br />

famille<br />

^ À la recherche conjointe d'une solution<br />

unique


MSSS/Université clé Sherbrooke 73<br />

LES ZONES P1NCOMTREHENSION<br />

1. OILTURE PROFESSIONNELLE DE L'INTERVENANT<br />

Si l'on se reporte au Module 1, on se rappellera que dans la relation intervenant-usager<br />

les personnes en présence sont porteuses de culture qui détermine leur fonctionnement.<br />

Elle leur confère de plus un sens d'identité et d'appartenance à un groupe qui permet à<br />

chacune et à chacun de se sentir reconnu, accepté et valorisé, leur offrant ainsi une<br />

protection réelle durant leur vie.<br />

Nous avons aussi indiqué que l'identité culturelle repose sur plusieurs niveaux de<br />

culture dont le niveau professionnel. C'est ce niveau que nous reprenons ici pour<br />

l'explorer davantage comme un niveau déterminant de la relation intervenant-usager.<br />

Ceci n'exclut pas l'influence que peuvent avoir les autres niveaux.<br />

Dans la pratique de l'intervention, les situations interculturelles exigent un regard<br />

particulier de la part de l'intervenant et des démarches spécifiques. L'usager formule<br />

une requête toujours vécue comme conséquente à un besoin, à un problème ressenti de<br />

sa part, qu'il adresse à l'intervenant perçu comme détenant au moins une part de la<br />

réponse. Qu'il s'agisse de discuter de l'éducation des enfants, de la contraception ou de<br />

relations entre conjoints, souvent les valeurs, les croyances et les attitudes que<br />

l'intervenant tient de sa culture professionnelle sont très différentes de celles de l'usager.<br />

Un filtre culturel interdit presque à l'intervenant d'accepter certains diagnostics,<br />

certaines explications, certains traitements proposés par l'usager ou l'amène à inférer<br />

une série d'hypothèses qui n'ont pas d'ancrages solides dans la culture de l'autre. Nous<br />

voici donc en zone d'incompréhension sur la base du modèle professionnel de<br />

l'intervenant.<br />

Il s'agit donc ici d'apprendre à percevoir l'existence de ce filtre et d'apprendre à en<br />

contourner les effets lorsqu'il obstrue l'analyse de la situation réelle de l'usager.


74 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

DES APPARTENANCES MULTIPLES AUTRES QUE L'APPARTENANCE PROFESSIONNELLE<br />

Même si nous faisons le choix d'explorer surtout l'appartenance professionnelle dans le<br />

cadre de ce programme, il faut rappeler à l'intervenant, qu'au cours de son<br />

intervention, il se peut qu'il soit heurté ou heurte à d'autres niveaux d'appartenance,<br />

comme nous l'avons vu lors de l'étude des différents niveaux de culture. Notre<br />

appartenance à des groupes a façonné la structuration de chacun de ces niveaux pour<br />

contribuer au développement d'une identité culturelle particulière. Dans les sociétés<br />

pluralistes, les individus ne se fondent plus à un tout social homogène. Ils adhèrent à<br />

de multiples réseaux qui s'entrecroisent en une multitude de combinaisons possibles.<br />

Ainsi, une intervenante pourra être choquée comme Québécoise ou comme femme face<br />

à ce qui se passe dans la relation. Il est en ainsi de l'usager qui se sentira non reconnu<br />

dans son statut, se sentant à certains moments traité comme un enfant. Aussi,<br />

convient-il que chaque intervenant par lui-même explore l'ensemble de ses<br />

appartenances pour devenir conscient de la frontière personnelle affectée par la relation<br />

avec l'usager et aussi devenir conscient de la façon dont il peut devenir une menace<br />

pour l'usager.<br />

APPARTENANCES MULTIPLES


MSSS/Université clé Sherbrooke 75<br />

AOWMNÊ Ï HPBHTTIIIFIICATniOH IDE ma CULTURE IPIROIFESSIIONHIBLLI<br />

INTENTION<br />

• Permettre aux participantes et aux participants de devenir conscients des aspects<br />

culturels, des croyances, modèles et approches qui guident leurs interventions.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 50 minutes<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Individuellement (environ 20 minutes). La personne-ressource demande aux<br />

personnes de répondre aux questions présentées dans l'Outil 9.<br />

2. Sous-groupes de 3 ou 4 personnes (15-20 minutes). La personne-ressource invite<br />

les participantes et les participants à partager leurs réponses en sous-groupes.<br />

3. Plénière (environ 15 minutes). La personne-ressource demande des exemples<br />

d'incompréhension que les personnes associent à l'écart entre leur culture<br />

professionnelle et celle de l'usager. Elle fait ressortir le caractère évolutif de<br />

l'identité professionnelle et la possibilité, quoique plus difficile, de changer encore;<br />

l'identité de l'usager est aussi en évolution.<br />

4. Conclusion. La personne-ressource conclut et invite les participantes et les<br />

participants à poursuivre leur réflexion en dehors de la session sur les autres<br />

appartenances, en s'inspirant des commentaires sur les appartenances multiples ci-<br />

dessous et dé la figure qui les accompagne.<br />

Alternative 1 : au lieu de demander aux participantes et aux participants de répondre<br />

au questionnaire de l'Outil 9, la personne-ressource peut leur demander<br />

d'identifier, à l'aide de l'Outil 10, les principales tâches associées à leur rôle et à<br />

quoi ils réfèrent pour exercer ces tâches : leur système théorique, leur expérience,<br />

leurs schèmes culturels... Par exemple, pour réaliser son intervention,<br />

l'intervenant doit recueillir des données, définir un problème, proposer une<br />

solution, évaluer l'efficacité de cette solution...


76 Aprroche clientèle dans un contexte interculturel : Module 3<br />

Alternative 2 : la personne-ressource peut proposer la mise en situation qui suit :<br />

^ Vous vous retrouvez dans un pays étranger dans le cadre d'un projet de<br />

coopération internationale pour 3 ans. Vous venez d'arriver il y a à peine<br />

deux mois et vous devez être hospitalisé(e). Que vous attendez-vous que la<br />

personne qui occupe le même poste que vous fasse au moment où elle sera en<br />

contact avec vous?<br />

A l'aide de ce qui ressort de cette activité, la personne-ressource invite les<br />

personnes à dégager les intentions, les étapes, les comportements qu'elles<br />

valorisent dans l'intervention et à analyser dans quelle mesure il s'agit là du<br />

modèle qui guide leur pratique


Z LÀ CULTURE DE L'USAGER<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 77<br />

L'usager a aussi ses croyances, ses valeurs, ses coutumes et ses stratégies préférées pour<br />

faire face aux situations qu'il rencontre. Qu'en sait l'intervenant?<br />

ACNWITFI Î LES 5TOVBIR1IES<br />

INTENTION<br />

• Aider les participantes et les participants à réaliser qu'il y a des valeurs et des<br />

coutumes différentes et aussi à identifier les frontières bousculées et les sentiments<br />

qui accompagnent ce mouvement dans la relation à l'usager.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 40 minutes<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Individuellement (environ 10 minutes). La personne-ressource demande de lire<br />

les proverbes présentés dans l'Outil 11 et de répondre, pour chacun de ces<br />

proverbes, aux questions qui les précèdent et les suivent.<br />

2. En sous-groupes de 3 personnes (10 à 15 minutes). La personne-ressource<br />

propose de partager les réponses en sous-groupes.<br />

3. Plénière (environ 10 minutes). La personne ressources invite les personnes à<br />

exprimer ce qu'elles ont réalisé, ce dont elles ont pris conscience à travers cette<br />

activité.<br />

4. Individuellement (5 minutes). La personne-ressource demande à chacun et à<br />

chacune de réfléchir à ses limites:<br />

• ce que je suis prêt(e) à faire et ne pas faire;<br />

• jusqu'où je suis prêt(e) à déranger mes pratiques habituelles.<br />

Citation qui peut accompagner la réflexion :


78 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

Je ne veux pas que ma maison soit entourée de murs de toutes parts et mes fenêtres<br />

barricadées. Je veux que les cultures de tous les pays puissent souffler aussi librement que<br />

possible autour de ma maison. Mais je refuse de me laisser emporter par aucune.<br />

3. LA COMMUNICATION<br />

Mahatma Gandhi<br />

Les incompréhensions n'originent pas toutes de la différence de croyances ou de<br />

pratiques de santé et de services sociaux. Elles proviennent de styles de communication<br />

différents, d'un non-verbal différent, de rythmes différents, d'une langue différente, de<br />

représentations inadéquates, ce qui peut causer des erreurs de perception,<br />

d'interprétation etjj'évaluation sur les intentions de l'autre ou sur la portée exacte de ce<br />

qu'il nous dit.<br />

Apprendre à utiliser le langage de l'esprit et du coeur de l'autre :<br />

• STYLE<br />

• NON-VERBAL<br />

• REPRÉSENTATION<br />

ACTIVITÉ ; LES RACINES CULTURELLES DES EPJPJTAITTS<br />

INTENTION<br />

• Aider les participantes et les participants à identifier les éléments d'une<br />

communication interculturelle qui peuvent les irriter.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 35 minutes<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Individuellement (5 à 10 minutes). La personne-ressource invite les participantes<br />

et les participants à identifier spontanément les irritants qu'elles ou ils rencontrent<br />

lors de contacts interculturels à l'aide de l'Outil 12.


MSSS/Université clé Sherbrooke 79<br />

2. Sous-groupes de 3 ou 4 personnes (15 minutes). Les participantes et participants<br />

comparent entre eux les irritants identifiés et [tentent de répondre à la question<br />

suivante : I<br />

Parmi ces irritants, est-ce qu'il y en a.qui dépendent de l'une ou l'autre de<br />

mes appartenances culturelles multiples?<br />

Alternative : on peut omettre l'échange en so[us-groupes et passer à la mise en<br />

commun.<br />

3. Mise en commun (10 minutes). La personne-ressource invite les participantes et<br />

les participants à communiquer à l'ensemble<br />

échanges en sous-groupes.<br />

ACYlTWinÊ : MH-TI-SÉMO^IAJERES<br />

INTENTION I<br />

du groupe ce qui se dégage des<br />

• Permettre aux participantes et aiix participants djacquérir des connaissances sur la<br />

. communication en contexte interculturel.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 50 minutes<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

Individuellement (15 minutes). La personne-ressource introduit de courts textes<br />

qui présentent différentes notions aidant à comprendre les différences dans la<br />

communication interculturelles (voir Outils 13, 14, 15 et 16). Elle distribue ces<br />

texteis aux personnes participantes leur demandant de s'en répartir la lecture<br />

immédiate avec l'objectif d'en expliquer par la sjuite le contenu, à l'aide d'exemples<br />

personnels, à leurs collègues réunis en so>us-groupes dont le nombre de<br />

participants correspond au nombre de textes différents.<br />

Outil 13 : Un modèle de base en communication<br />

Outil 14 : Des notions pour comprendre les différences<br />

Outil 15 : Des habiletés interculturelles !<br />

Outil 16 : Accent mis sur le non-verbal


80 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

2. Sous-groupe (environ 25 minutes). Tour à tour les personnes présentent le<br />

contenu de leur texte aux autres membres du sous-groupe. Elles tentent d'illustrer<br />

le contenu du texte avec des exemples concrets tirés de son expérience.<br />

3. Plénière (environ 10 minutes). La personne-ressource facilite une clarification des<br />

incompréhensions en intégrant l'ensemble à l'aide du modèle de la page<br />

introductrice du <strong>module</strong>. Elle pourra attirer l'attention sur l'effet de la<br />

représentation qu'on a l'un de l'autre sur la communication (par exemple, la<br />

représentation que les Francophones ont des Anglophones ou que les gens du Sud<br />

ont des gens du Nord). Ces représentations prennent souvent la forme de<br />

stéréotypes.


non verbal<br />

style<br />

langue<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 81<br />

Représentations Représentations


82 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

ACTIVITÉ : IDENTIFICATION DE MES REPRÉSENTATIONS<br />

Les images que l'usager se fait de l'intervenant et vice versa, ne relève pas uniquement<br />

des deux personnes en présence. Elles sont reliées soit à ce que véhiculent les médias,<br />

soit à l'histoire passée entre leurs deux communautés, par exemple, les Anglophones et<br />

les Francophones, soit à la situation géopolitique, par exemple, le fait d'habiter un pays<br />

du nord ou un pays du sud, soit à la race, soit à une histoire personnelle passée éveillée<br />

par la ressemblance entre l'usager et la source d'une expérience désagréable. Ces<br />

représentations de l'autre ont une influence dans la disposition de chacun à être en<br />

relation parce qu'elles créent déjà une attitude soit négative soit positive ou prend pour<br />

acquis des choses qui ne le sont pas. On n'est pas sans savoir si on vient du sud comme<br />

on n'est pas riche parce qu'on habite au nord.<br />

INTENTION<br />

• Permettre aux participantes et participants de devenir conscients des représentations<br />

qu'ils se font de l'usager d'une origine ethnoculturelle différente et de leurs<br />

influences sur l'approche clientèle.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 30 minutes<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Individuellement (environ 10 minutes). La personne-ressource demande aux<br />

personnes de compléter les phrases de l'Outil 17 sans se censurer, en leur disant<br />

que ces réponses sont pour elles mêmes et qu'elles auront la possibilité de choisir<br />

ce qu'elles veulent partager ou pas. Le but est de les aider à repérer les filtres que<br />

chacun a.<br />

2. Sous-groupe de trois personnes (environ 10 minutes). Chacun et chacune choisit<br />

de présenter une représentation et ensemble les participantes et participants<br />

cherchent à découvrir les racines de cette représentation.<br />

3. Plénière (environ 10 minutes). La personne-ressource invite les participantes et<br />

participants à partager ce qu'ils découvrent, ce dont ils prennent conscience à<br />

travers cette activité.


n- QUELQUES CLÉS D'ANALYSE<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 83<br />

Selon leurs intérêts ou leur secteur de travail, les participantes et participants pourront<br />

choisir l'une ou l'autre des activités qui suivent, portant soit sur la santé, soit sur la<br />

famille.<br />

1. LA CONCEPTION DE LA SANTÉ ET DE LA MALADIE<br />

Dans sa relation avec l'usager, l'intervenant doit faire face au pluriel des conduites<br />

comme la réflexion précédente sur la culture professionnelle l'a laissé anticiper. Dans<br />

les sociétés, le rapport à la maladie et aux soins et la cohabitation de pratiques variées<br />

se construisent différemment. Dans plusieurs sociétés, la place du religieux est en<br />

contiguïté avec celle de la maladie et des soins. Vouloir les dissocier est le reflet d'une<br />

culture qui a mis de l'avant la raison comme explicative des phénomènes.<br />

Les prochaines activités serviront à introduire certains contenus qui peuvent servir de<br />

points de repère pour comprendre les écarts entre la culture professionnelle des<br />

intervenants et la réalité de l'usager. Ces contenus permettent de faire des hypothèses<br />

sur la situation de l'usager et, lorsque celles-ci sont validées, elles peuvent servir à<br />

orienter l'action.


84 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

ACTIVITÉ : LA MALADIE<br />

INTENTIONS :<br />

* Permettre aux participantes et aux participants de prendre conscience de leurs idées,<br />

croyances et attitudes à l'égard de la maladie.<br />

• Permettre aux participantes et aux participants de prendre conscience qu'il y a<br />

différentes idées, croyances et attitudes à l'égard de la maladie.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 55 minutes<br />

DÉROULEMENT<br />

Note : Une activité sur la notion de famille se déroulera parallèlement à celle-ci. Un<br />

partage suivra permettant à chacun et chacune de bénéficier des deux activités<br />

mises en oeuvre.<br />

1. Réflexion individuelle (environ 10 minutes). La personne-ressource distribue les<br />

consignes suivantes (Outil 18) à une moitié des participantes et participants (l'autre<br />

moitié du groupe travaillera sur la notion de la famille):<br />

Lorsque vous êtes malade ou ne vous sentez pas bien (grippe, douleurs<br />

musculaires, difficulté à respirer, douleurs à l'estomac...), en quels termes parlez-<br />

vous de votre maladie ou malaise? Supposez, par exemple, que vous expliquez<br />

votre maladie ou malaise à une amie. Que lui direz-vous? Soyez concrets : pensez<br />

aux mots que vous ou une personne de votre entourage (ou un usager du même<br />

groupe culturel que vous) utiliserait.<br />

Exemple : Je crois que je fais de Y arthrite. Ma mère en faisait et j'ai les mêmes<br />

symptômes. Pour le moment ce sont mes mains qui me dérangent le plus mais j'ai parfois<br />

de la douleur dans le dos. J'ai besoin de rencontrer un orthopédiste, ou un<br />

physiothérapeute.<br />

Avez-vous déjà entendu des personnes appartenant à un groupe culturel<br />

différent du vôtre décrire une maladie ou un malaise? Essayez d'avoir une<br />

situation précise en tête. L'information donnée autour de la maladie ou du<br />

malaise, les explications que fournit la personne sont-elles semblables aux vôtres


MSSS/Université clé Sherbrooke 85<br />

ou différentes? Quels termes utilise-t-elle? Essayez de penser aux mots que vous<br />

avez entendus. Quelles sont les principales différences à votre avis?<br />

Alternative : lire ou distribuer des descriptions de maladie ou de malaise (Outil<br />

19) et demander aux participantes et participants d'identifier les différences.<br />

2. Lecture (environ 10 minutes). Les participantes et les participants lisent le texte<br />

sur la «Conception de la santé et de la maladie» (Outil 20).<br />

3. Sous-groupes de 2 ou 3 personnes (environ 15 minutes). Les participantes et<br />

participants sont invités à partager leurs observations.<br />

3. Mise en commun et échange (environ 20 minutes). La personne-ressource<br />

explore avec le groupe ce qui se dégage de leurs observations et échanges en sous-<br />

groupes. Elle tente de faire mettre en lumière:<br />

• les idées, croyances et attitudes communes;<br />

• celles qui sont différentes;<br />

• celles avec lesquelles on se sent le plus confortable;<br />

• celles avec lesquelles on ne se sent pas confortable;<br />

• ce qui peut expliquer ces différences et notre zone de confort.<br />

Note: la personne-ressource doit réaliser que la plénière se fait avec les deux sousgroupes<br />

et comprend donc deux thèmes d'échange.


86 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

ACTIVITÉ : NOTRE PERCEPTION DU RÔLE DE LA FAMILLE<br />

Dans sa relation avec l'usager, l'intervenant doit souvent faire face à des situations où la<br />

famille est impliquée ou s'implique même si, à ses yeux, cela n'a pas de sens. Le rôle et<br />

l'influence de la famille varient dans les sociétés et même à l'intérieur des sociétés<br />

comme la nôtre, il a fortement évolué ces dernières décennies.<br />

INTENTIONS :<br />

• Prendre conscience qu'il y a différentes façons de concevoir la famille.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 55 minutes<br />

DÉROULEMENT<br />

1. Réflexion individuelle (5 à 10 minutes). La personne-ressource distribue les<br />

consignes suivantes (Outil 21) aux participantes et participants.<br />

— Avez-vous déjà entendu des personnes appartenant à un groupe culturel<br />

différent du vôtre décrire le rôle de sa famille? Si oui décrivez ce rôle. Si non, à<br />

partir de votre expérience de contact avec des personnes d'autres cultures plus<br />

collectivistes, regroupez les faits observés qui peuvent aider à comprendre le sens<br />

de la famille : rôle des conjoints, autorité, rapports des parents avec les enfants. ..<br />

2. Lecture (environ 10 minutes). Les participantes et participants lisent l'extrait du<br />

texte de Guy Drudi «La famille lieu d'apprentissage et de valorisation de la<br />

différence» (Outil 22).<br />

3. Sous-groupes de 2 ou 3 personnes (environ 15 minutes). Les participantes et les<br />

participants sont invités à partager leurs observations, sur ce qui les étonne, ce qui<br />

est différent et semblable.<br />

4. Mise en commun et échange (environ 20 minutes). La personne-ressource<br />

explore avec le groupe les implications de ces conceptions de la famille dans leurs<br />

interventions (diagnostic, mode de communication, plan d'action). Ne pas oublier<br />

que la plénière se fait avec deux sous-groupes (famille - maladie).


ni- HABILETÉS<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 87<br />

Chaque culture présente ses modèles de gestion du corps et des problèmes sociaux.<br />

Elle fournit des réponses variables aux questions tels le rapport à la nudité, la<br />

signification de la maladie, le rapport à l'hygiène, la classification des maladies et des<br />

problèmes sociaux, les circonstances et les modalités de punition. On ne peut<br />

apprendre la multitude de réponses à ces questions, il vaut mieux développer des<br />

moyens de les trouver.<br />

Même si on connaissait les réponses des différentes cultures, cela ne signifie pas que<br />

l'individu en face de nous y donne la même réponse compte tenu des variances<br />

intraculturelles et du fait que l'acculturation modifie l'identité culturelle et que les<br />

cultures mêmes sont de moins en moins des îles.<br />

Les habiletés requises pour prendre en compte la dimension culturelle de la situation ne<br />

sont pas réservées à une pratique spécifique auprès de personnes d'une origine<br />

ethnoculturelle nettement distincte de la nôtre. Elles servent à toute intervention<br />

centrée sur une approche clientèle qui veut répondre aux besoins spécifiques de<br />

l'usager. Compte tenu de ce que nous avons dit concernant la grande variété des<br />

situations et le caractère singulier de la mise en scène de la culture par l'intervenant et<br />

l'usager, la première habileté est la capacité d'inventer une réponse sur mesure à l'aide<br />

du savoir et des outils proposés et de saisir la particularité de la personne en face de<br />

nous.<br />

Il faut donc éviter l'application trop rapide de règles, l'interprétation trop rapide des<br />

comportements, là où priment des tâtonnements dont le sens ne viendra qu'à la fin,<br />

lorsqu'on reconstitue la situation. L'écoute culturelle permet l'émergence de<br />

significations cachées. L'invitation à faire définir la situation, ses causes, par l'usager<br />

lui-même peut apporter des éclairages intéressants.


88 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

ACTWmnfi s LA E1CH1R035 ©QNJOIINTiE D'HJNiE SOUJTÎION UMIQUJI<br />

INTENTION<br />

• Permettre aux participantes et aux participants de se pratiquer à la recherche<br />

conjointe d'une solution.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 75 minutes<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Présentation d'une grille d'habiletés (environ 10 minutes). La personne-<br />

ressource présente une grille d'habiletés (Outil 23) et en illustre les différents<br />

éléments.<br />

2. Sous-groupes de 3 : jeux de rôle (environ 45 minutes). Chaque membre de la<br />

triade identifie une situation plus difficile qu'il voudrait soumettre aux autres.<br />

Tour à tour, les participants exercent le rôle d'intervenant, d'usager et<br />

d'observateur. L'intervenant essaie de mettre en pratique les différentes habiletés,<br />

l'observateur note les habiletés utilisées et leurs effets. Après chaque jeu de rôle,<br />

un échange s'amorce à partir des notes de l'observateur.<br />

3. Plénière (environ 20 minutes). La personne-ressource invite les participantes et<br />

les participants à s'exprimer sur les difficultés et les succès rencontrés et à partager<br />

les observations et apprentissages qui se dégagent de cette activité.


RESSOURCES<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 89<br />

Adler, P. S. (19??) Culture shock and the cross-cultural learning experience. Dans L.<br />

Fiber Luce et E. C. Smith (éds.), Toward Internationalism (pp.24-35). Readings in<br />

Cross-C ultural Communication.<br />

Anderson, L. E. (1994). A new look at an old construct: Cross-cultural adaptation.<br />

International Journal of Intercultural Relations, 18,293-328.<br />

Anderson, J., Waxier-Morrison, N., Richardson, E. Herbert, C. et Murphy, M. (1990).<br />

Conclusion: Delivering culturally sensitive health care. N. Waxier-Morrison et J.<br />

Anderson et E. Richardson (éds.),Cross-Cultural Caring: A Handbook for Health<br />

Professionnals (chap 10). Vancouver: UBC Press.<br />

Centre des femmes de Montréal (1991), Actes du colloque «Regard sur les valeurs, croyances<br />

et coutumes : Vers une approche interculturelle mieux adaptée». Montréal : édition<br />

Communiqu'Elles<br />

Dodd, C. H. et Montalvo, F. F. (1988). Intercultural Skills for Multicultural Societies.<br />

Washington, D. C. : SIETAR International.<br />

Hall, E. T. et HaU, M. R. (1990). Understanding Cultural Differences. Yarmouth, MA:<br />

Intercultural Press.<br />

Hopkins Kavanagh, K, et Kennedy, P. H. (1992). Promoting Cultural Diversity : Strategies<br />

for Health Care Professionnals. Newbury Park, CA : Sage.<br />

Klopf, D. W. (1987). Intercultural encounters : The Fundamentals of Intercultural<br />

Communication, chapitre 2. Englewood : Morton Publishing Company.<br />

Mullavey-O'Byrne, C. (1994). Intercultural communication for health care<br />

professionnals. R. W. Brislin et T. Yoshida, Improcing Intercultural Interactions :<br />

Modules for Cross-Cultural TRaining Programs, chap. 10. Thousand Oaks, CA: Sage.<br />

Ricard, V., B. (1993). Developing Intercultural Communication Skills, chapitre 4.<br />

Melbourne: Krieger.<br />

Samovar, L. A. et Porter, R. E. (19??). Intercultural communication : A Reader, chapitre 1.<br />

California : Wadsworth Publishing Company.<br />

Varner, I. et Beamer, L, (1995). Intercultural Communication in the Global Workplace,<br />

Toronto : Irwin.<br />

Zaharna, R. S. (1989). Self-shock: The double-binding challenge of identity. International<br />

Journal of Intercultural Relations, 13, 501-525.


MSSS/Université clé Sherbrooke 91<br />

Conseils pour mener à bien son intervention


MSSS/Université clé Sherbrooke 93<br />

CONSEILS POUR AMÉLIORER LA COMMUNICATION AVEC L'USAGER<br />

1. Présentez-vous avec confiance; donnez la main à votre interlocuteur si cela<br />

convient.<br />

2. Écoutez.<br />

3. Réduisez le rythme de votre débit et faites des pauses si l'usager ne maîtrise pas la<br />

langue (évitez de parler plus fort, il ne comprendra pas mieux).<br />

4. Utilisez un vocabulaire simple et vérifiez ce qu'il a compris lorsque l'usager ne<br />

maîtrise pas la langue.<br />

5. Faites élaborer, demandez des explications.<br />

6. Assurez-vous que la distance physique est adéquate.<br />

7. Évitez les interprétations trop rapides, les jugements.<br />

8. Faites votre possible pour obtenir la confiance de l'usager mais ne lui en voulez<br />

pas si vous ne l'obtenez pas.<br />

9. Comprenez sa façon d'être en relation avec l'autorité<br />

10. Devenez conscient de l'image que vous avez de la personne et de la façon dont<br />

elle influence votre attitude positive où négative à son égard.<br />

11. Anticipez les effets de la diversité et évitez les stéréotypes.<br />

12. Soyez préparé à inclure les enfants dans le contexte de l'intervention; ils<br />

accompagnent souvent leurs parents que ce soit pour des raisons culturelles ou<br />

pour des raisons budgétaires.<br />

13. Apprenez à reconnaître certaines pratiques de santé traditionnelles et ne les<br />

dévalorisez pas à moins de savoir qu'elles peuvent avoir des conséquences<br />

négatives.<br />

14. Faites ressortir les éléments positifs, les forces, de certaines croyances ou pratiques<br />

associées à la santé.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson, Université de Sherbrooke, 1996<br />

Certains de ces conseils ont été inspirés de Hopkins Kavanagh et Kennedy, Promoting Cultural Diversity, 1992.


MODULE 3<br />

Les contextes de la relation intervenant-usager<br />

^^^ Intervenant<br />

fTDuwyr<br />

r v f T v n<br />

•I Stratégies h<br />

L l I I I J J<br />

CONTEXTE<br />

R Râle<br />

Zones<br />

d'Incompréhension<br />

Culture profes tonnelle<br />

i de l'Intervenant<br />

Culture de l'usager<br />

Communication<br />

Faire une intervention sans tenir compte du contexte<br />

c'est comme se jeter à Veau sans tenir compte de la<br />

température.


(DURÉE : 6 HEURES)<br />

O LE CONTEXTE DE L'IMMIGRATION<br />

• L'IMMIGRATION AU QUÉBEC<br />

• L'EXPÉRIENCE MIGRATOIRE<br />

O LE CONTEXTE POLITICO-JURIDIQUE<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 97<br />

Z> DES HABILETÉS<br />

• REPÉRER LES RÉSISTANCES ASSOCIÉES AU<br />

CONTEXTE<br />

• UTILISER DES STRATÉGIES D'ACCOMMODEMENT


INTRODUCTION<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 99<br />

Même si jusqu'à maintenant nous avons mis l'accent sur la relation intervenant-usager,<br />

l'approche clientèle ne s'exerce pas dans un vide. La relation entre l'intervenant et<br />

l'usager se déroule dans un cadre déterminé par des contextes que l'on définit comme<br />

l'ensemble des circonstances dans lequel s'insèrent lès phénomènes qui influencent la<br />

relation entre l'intervenant et l'usager. Aussi est-il important d'être à la fois au courant<br />

de ces contextes et de les comprendre.' L'intervenant, doit les prendre en considération,<br />

comme source d'influence de la relation entre lui et 1-usager et aussi comme élément de<br />

la configuration particulière de la situation à changer. Nous allons nous attarder au<br />

contexte de l'immigration et au contexte politico-juridique qui ont des retombées sur<br />

l'approche clientèle.<br />

«s* Les pages qui suivent présentent les objectifs spécifiques du troisième modulé<br />

puis le devis proposé pour atteindre ces objectifs. Ce devis s'articule autour des<br />

cinq paramètres énoncés à la page précédente. Le tableau de la page 102 présente<br />

• une synthèse des divers éléments qui composent le devis du premier <strong>module</strong>.


.106 . Aprroche clientèle dans un contexte interculturel : Module 3<br />

DOCUMENTS D'APPOINT f<br />

, Conseil des communautés culturelles et de l'immigration (avril 1996). Bâtir<br />

ensemble notre devenir, Document dé consultation.<br />

. Statistiques (publications gouvernementales)<br />

^ Bureau interculturel de Montréal ; 3 Profils des communautés culturelles.<br />

>* Information diffusée par les organismes communautaires<br />

ACTIVITÉ : MA POSITION FACE À L'IMMIGRATION<br />

i<br />

Chaque intervenant est aussi un citoyen qui a des réactions face à l'immigration. Il<br />

importe de prendre conscience de ses réactions. L'immigration provoque-trelle des<br />

peurs? Quelle attitude a-t-on face à l'intégration? Considère-t-on que .c'est aux<br />

immigrants de s'adapter à nous? Est-ce aux deux parties de s'adapter? Les positions<br />

implicites influencent la.relation intervenant usager, à travers les efforts et l'énergie que<br />

chacun mettra pour un service adapté et de qualité<br />

INTENTION<br />

• Permettre à chacun et chacune de prendre conscience de ses positions implicites par<br />

rapport à l'immigration<br />

*<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 45 minutes<br />

DÉROULEMENT<br />

1. Se situer individuellement (3 minutes). Chacune et chacun est invité à se situer<br />

dans le tableau suivant* qui est reproduit sur une grande feuille affiche ou<br />

distribué aux participantes et participarïts : (Outil 24). • - '<br />

* Source : Berry, ]. W. (1994). Acculturation and psychological adaptation : An overview. In A.-M:<br />

Bouvy, F. J. R. van de Vijver, P. Boski et P. Schmitz, Journeys into Cros-Cultural Psychology, p. 132.<br />

Amsterdam : Swetz & Zeitlinger. Traduit et adapté par Nicole Chiasson, Université de Sherbrooke.<br />

s


MSSS/Université clé Sherbrooke 107<br />

Si le climat au sein du groupe en est un de confiance, on peut demander, à main<br />

levée, où se situent les personnes dans le tableau.<br />

2. Exposé et échange (environ 10 minutes). La personne-ressource complète le<br />

tableau tel qu'illustré à l'Outil 25. Elle fait ensuite un exposé bref sur la notion<br />

d'intégration (voir contenu relatif à ce sujet dans le document d'appoint sur le<br />

contexte politico-juridique). Les participantes et participants partagent leurs<br />

réactions.<br />

Attention : certaines personnes peuvent s'opposer à une position qui favorise<br />

l'intégration. La personne-ressource peût reconnaître cette opinion et indiquer<br />

que, par ailleurs, la raison d'être de la formation est de faciliter l'intégration des<br />

communautés culturelles à la société d'accueil et lui rappeler les choix politico-<br />

juridiques dont on parlera plus loin..<br />

Alternative : si la personne-ressource en a le temps (30 minutes de plus) et qu'elle désire<br />

donner plus d'ampleur à cette activité, elle peut faire les étapes qui suivent.<br />

3. Sous-groupes (environ 15 minutes). Des personnes ayant le même type d'emploi<br />

se réunissent à 3 ou 4 pour échanger sur leurs réactions face à une présence accrue<br />

d'usagers d'origines ethnoculturelles variées dans leur milieu de travail.


108 Aprroche clientèle dans un contexte interculturel : Module 3<br />

4. Discussion (environ 15 minutes). La personne-ressource enclenche une<br />

discussion qui permet de voir les implications du contexte général de<br />

l'immigration sur la relation entre l'intervenant et l'usager : défis, position<br />

personnelle, climat général de la région, sentiment de menace, impact du rapport<br />

majoritaire-minoritaire.<br />

DOCUMENT D'APPOINT<br />

>• Contexte politico-juridique : partie sur l'intégration<br />

>• Conseil des communautés culturelles et de l'immigration (avril 1996). Bâtir<br />

ensemble notre devenir, Document de consultation.


ILES CINQ IP1U3RS IDE L'IIMMUGIRATIION<br />

INTENTION<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 109<br />

• Permettre à chacun et chacune de se situer par rapport à certaines craintes<br />

manifestées face à l'immigration.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 55 minutes<br />

DÉROULEMENT<br />

La personne-ressource peut faire visionner une vidéo (35 minutes) tirée d'une émission<br />

de Radio-Québec sur les peurs des Québécois face à l'immigration, suivie d'une<br />

discussion (20 minutes) portant sur :<br />

• les peurs que les personnes entendent exprimer dans leur milieu,<br />

• les peurs ou craintes qu'elles ont elles-mêmes.<br />

En conclusion, l'animateur de l'émission conclut en disant : pour ou contre l'immigration,<br />

on est mal préparé;, sur le bateau de Vimmigration, le capitaine semble avoir disparu.<br />

Aujourd'hui, en 1996 (ou 1997), a-t-on cette impression?<br />

Titre de la vidéo : LES CINQ PEURS DE L'IMMIGRATION<br />

Date de réalisation : 9 janvier 1989<br />

Durée : 35 minutes<br />

Contenu :<br />

• Introduction<br />

• Peur 1 : Être envahis; ne plus être maîtres chez nous (5 minutes).<br />

• Peur 2 : Se faire voler nos jobs (4 minutes)<br />

• Peur 3 : Le choc des différences (6 minutes)<br />

• Peur 4 : Peur du racisme, des conflits interraciaux (6 minutes)<br />

• Peur. 5 : Peur de perdre son identité propre (14 minutés)<br />

• Conclusion


110 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

Cette vidéo a été produite par Radio-Canada dans le cadre de l'émission Première Ligne.<br />

(numéro de production 9253-016). Radio-Canda ne fait pas de location mais de la vente<br />

de ses vidéos. Vous pouvez communiquer au numéro de téléphone suivant : (514) 597-<br />

6000.<br />

2* L'EXPÉRIENCE MIGRATOIRE<br />

Un des facteurs qui influence la relation intervenant-usager dans un contexte<br />

interculturel est l'expérience d'immigration de ce dernier. La vie de l'immigrant n'a pas<br />

commencé à son arrivée au Québec et pour de nombreuses personnes le fait d'émigrer<br />

vers le Canada n'a pas été un choix. Elles sont plusieurs à avoir vécu des épreuves<br />

difficiles qui les marqueront toute leur vie. Face à l'exil, les sentiments s'entremêlent : le<br />

soulagement de quitter une situation souvent invivable pour soi et pour sa famille, le<br />

deuil de tout ce à quoi il faut renoncer. Le trajet migratoire est un passage difficile; les<br />

attentes à l'égard de la «terre promise» sont nombreuses. Dans son nouvel<br />

environnement qu'est le Québec avec ses politiques, ses valeurs, ses normes, ses<br />

habitudes... et son climat, chacun et chacune vit à sa façon le processus d'adaptation et<br />

ce que l'on appelle communément le choc culturel.<br />

ACTIVITÉ D'ÊVBIL s LIB JJBU DES CARRÉS<br />

INTENTION<br />

• Favoriser l'empathie à l'égard des immigrants et immigrantes qui vivent le processus<br />

d'adaptation.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 40 minutes<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Sous-groupes de 4 ou 5 personnes (10 à 15 minutes). La personne-ressource<br />

distribue à chaque membre de l'équipe une enveloppe contenant des pièces de


MSSS/Université clé Sherbrooke 111<br />

carton. Elle les avertit de ne pas ouvrir les enveloppes avant son signal et leur<br />

donne les consignes suivantes :<br />

chacun de vous a dans son enveloppe des pièces de carton qui serviront à<br />

construire des carrés. À mon signal vous devrez vous mettre à la tâche pour<br />

former 4 (ou 5) carrés de même dimension. La tâche sera terminée lorsque<br />

chaque membre aura devant lui un carré parfait de la même dimension que<br />

les carrés des autres membres. Avant de commencer, prenez connaissance<br />

des règles de jeu qui sont incluses dans votre enveloppe; prenez soin de ne<br />

pas sortir les pièces de carton de l'enveloppe à ce moment (voir Outil 26).<br />

Une règle est commune à tous les membres de l'équipe :<br />

1. Aucun membre ne peut parler. La personne-ressource doit assurer que cette<br />

règle est respectée.<br />

Une autre règle est commune à tous les membres moins un :<br />

2. Aucun membre ne peut demander une pièce de carton à un autre ou lui faire<br />

des signes pour qu'il lui en donne une. On peut par ailleurs donner<br />

volontairement une pièce à quelqu'un.<br />

À ces règles s'ajoutent quelques règles particulières distribuées au hasard dans le<br />

sous-groupe. Celles-ci sont conçuès de façon à rendre la tâche plus ou moins<br />

facile, reflétant que l'expérience d'intégration est vécue différemment en fonction<br />

de l'influence de certaines variables telle la connaissance des normes et règles de la<br />

société d'accueil (mise en scène par une quantité plus élevée d'information<br />

permettant la solution du problème), les attentes à l'égard de sa capacité<br />

d'adaptation (une information erronée), sa capacité à entrer en relation avec<br />

d'autres (un mèssage écrit que la personne aura le droit de remettre à quelqu'un en<br />

cas de besoin).<br />

La tâche se termine lorsque la majorité des personnes ont devant elles un carré<br />

bien formée. D est recommandé de donner le temps à tous de vivre un succès mais<br />

la personne-ressource devra juger à quel moment il convient de mettre fin à<br />

l'exercice.


112 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

2. Individuellement (4 à 5 minutes). Au terme de l'exercice, chacun et chacune<br />

répond au questionnaire de l'Outil 27 : Mes compétences personnelles. Cet outil a<br />

pour objet de permettre aux personnes de prendre conscience que l'image de soi<br />

peut être bousculée lorsqu'on se confronte à des obstacles «culturels».<br />

3. Sous-groupes (environ 10 minutes). Les personnes échangent avec leur<br />

coéquipiers sur ce qu'elles ont ressenti lors de l'activité et sur les constatations<br />

qu'elles en dégagent.<br />

4. Plénière (environ 10 minutes). La personne-ressource demande aux personnes si<br />

elles font un lien entre ce qu'a tenté d'illustrer l'activité et le vécu de certains<br />

usagers qui sont en processus d'adaptation.<br />

t<br />

Alternative : si la personne-ressource craint manquer de temps, elle peut omettre<br />

l'activité des carrés et demander aux personnes des témoignages sur des<br />

changements importants qu'elles peuvent avoir vécus, tel un déménagement<br />

important, un divorce, un mariage, un deuil, la venue d'un enfant. .. Ensemble, la<br />

personne-ressource et le groupe tentent de dégager l'expérience vécue et de tracer<br />

des liens avec l'expérience de changement que vivent les immigrants.<br />

5. Exposé (15 minutes). À l'aide de l'information contenue dans le document d'appui<br />

intitulé «Choc culturel et processus d'adaptation», la personne-ressource fait un<br />

exposé bref sur le sujet.<br />

DOCUMENT D'APPOINT<br />

>• Choc culturel et processus d'adaptation<br />

>• L'aide aux survivants de torture et de guerre


Z LE TRAJET MIGRATOIRE<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 113<br />

ACTWinnÊ : TIÊMOUGNAGIES DIE PERSONNES IMMIGRANTES<br />

INTENTION<br />

• Permettre aux participantes et aux participants de connaître ce que vivent certaines<br />

personnes immigrantes dans leur expérience de trajet migratoire.<br />

• Démontrer aux participantes et aux participants une façon d'aller chercher de<br />

l'information pour mieux connaître le vécu d'un usager ou d'une usagère.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 60 minutes<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

La personne-ressource fait appel à la participation extérieure de deux personnes<br />

immigrantes pour faire un témoignage sur leur expérience migratoire.<br />

1. Individuellement ou en dyades (environ 5 minutes). Les personnes prennent un<br />

moment pour penser à des questions qu'elles aimeraient poser aux invités.<br />

2. Témoignages (environ 40 minutes). La personne-ressource mène une entrevue<br />

auprès des invités à partir des éléments suivants : '<br />

comment est née l'idée de partir?<br />

^ que s'est-il passé entre l'idée de partir et le départ?<br />

comment ont-ils vécu les premiers moments de leur immigration au Québec?<br />

La personne-ressource invite les participantes et les participants à adresser leurs<br />

questions aux invités.<br />

3. Retour (environ 15 minutes). Après le départ des invités, la personne-ressource<br />

favorise un échange entre les participantes et les participants à partir de leurs<br />

observations. Elle peut inviter les participantes et participants à faire des liens


114 Àprroche clientèle dans un contexte interculturel : Module 3<br />

entre ce qu'ils ont entendu et observé à propos du trajet migratoire et du processus<br />

d'adaptation et des situations, problèmes, comportements rencontrés dans le cadre<br />

de leur travail. Par exemple :<br />

• la cause de la demande<br />

• l'explication de l'agressivité<br />

• la raison de la réaction défensive<br />

• la nécessité de faire appel à des actions qui ne sont pas du ressort de<br />

l'intervenant<br />

DOCUMENT D'APPOINT<br />

>• Choc culturel et processus d'adaptation.


MSSS/Université de Sherbrooke 115<br />

n- LE CONTEXTE POLITICO-JURIDIQUE<br />

La relation de l'intervenant et de l'usager s'inscrit dans un contexte de la gestion<br />

politique du pluralisme ethnoculturel. Le Québec comme société a développé une<br />

politique qui oriente et canalise les rapports entre la société d'accueil et les immigrants.<br />

Les institutions de cette même société doivent prendre en compte cette politique au<br />

niveau de leur mission et de leurs services. L'intervenant se retrouve face à un<br />

impératif externe à sa zone d'intervention mais aussi en ligne directe avec le sens de<br />

son intervention qui est d'offrir des services sociaux et de santé à toutes les Québécoises<br />

et tous les Québécois. D s'agit donc ici de s'approprier minimalement de la politique<br />

gouvernementale et de la vision sous-jacente de l'immigration qui y est incluse. Cette<br />

politique privilégie un certain type de rapports entre la société d'accueil et les<br />

immigrants. Elle est en train de se concrétiser à travers des plans d'action dont il<br />

faudra faire mention.


116 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

. ACTUWMÊ D'IÊVBAIL •<br />

INTENTIONS<br />

• Introduire les choix du gouvernement à l'égard de l'immigration.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 15 minutes<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Présentation d ! un court film (5 minutes) : Québec pour bâtir ensemble produit par le<br />

Ministère des affaires internationales, de l'immigration et des communautés<br />

culturelles. Pour emprunter cette vidéo, appelez au Centre de documentation, au<br />

(514)873-2594.<br />

2. Exposé (environ 15 minutes) : LES RAISONS DE L'IMMIGRATION AU QUÉBEC<br />

La personne-ressource dégage, à partir de la politique québécoise en matière<br />

d'immigration et d'intégration (celle-ci lui serait remise lors de la formation):<br />

• les objectifs de la politique<br />

• les fonctions de l'immigration /<br />

• le type de rapport privilégié : contrat social<br />

• le pouvoir du Québec sur ce processus •<br />

• quelle est sa politique<br />

• les responsabilités de l'intervenant<br />

Elle peut se référer aux personnes du milieu ou du groupe qui connaissent bien la<br />

politique.<br />

Alternative : communiquez avec Madame Josette Huet au Ministère des affaires<br />

internationales, de l'immigration et des communautés culturelles (514-864-2771) pour<br />

inviter un conférencier pour parler de l'immigration au Québec.


DOCUMENT D'APPOINT<br />

>• Contexte politico-juridique<br />

Acnivinnfi % MIES OIBILIKGATIIONS IT MES PROFITS<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 117<br />

INTENTIONS<br />

• Stimuler l'intérêt pour un échange sur leurs obligations envers les immigrants en tant<br />

que membres de la société d'accueil.<br />

• Permettre aux participantes et aux participants de partager leurs réactions face à ces<br />

obligations.<br />

• Permettre aux participantes et aux participants de reconnaître qu'il est correct de ne<br />

pas tout accepter.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 15 minutes<br />

DÉROULEMENT DE L'ACTIVITÉ<br />

1. Échange (environ 15 minutes). La personne-ressource anime un échange à partir<br />

des pistes qui suivent.<br />

Qiielle est votre compréhension de vos obligations envers la clientèle néo-<br />

québécoise?<br />

Quel sens donnez-vous à ces obligations?<br />

Vous sentez-vous heurtés dans vos droits?<br />

Combien motivés êtes-vous pour travailler à l'intégration des immigrants à la<br />

société québécoise?


118 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

CONCLUSION<br />

Avant de passer aux activités sur les habiletés, la personne-ressource ouvre une petite<br />

fenêtre, si le temps le permet, pour indiquer qu'en plus du contexte de l'immigration et<br />

du contexte politico-juridique, le contexte social et organisationnel représente une<br />

influence importante. Elle pourra l'illustrer par l'exemple de la pauvreté et la présence<br />

ou non d'un plan d'action de l'organisation. La pauvreté.affecte la santé et la vie sociale<br />

de l'immigrant de la même façon qu'une personne de la société d'accueil. Aussi,<br />

l'intervenant devra-t-il être sensible à cet aspect dans l'analyse de la situation qui le met<br />

en présence de l'usager et éviter d'attribuer à la culture des problèmes qui ont pour<br />

origine la situation économique de l'usager. Au niveau organisationnel, la présence<br />

d'un plan d'action qui comprend des activités de'rapprochement ou d'information<br />

auprès des communautés ethnoculturelles pourra aussi favoriser la relation. Rappelons<br />

que si le contexte a beaucoup d'influence, la relation entre l'usager et l'intervenant<br />

demeure le point crucial.


m- HABILETÉS<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 119<br />

PLACE À L'ACCOMMODEMENT<br />

Le plan d'action 1994 - 1997 du MSSS qui dicte la nécessité de rendre accessibles les<br />

services sociaux et de santé à la clientèle ethnoculturelle s'insère dans le cadre de la<br />

politique en matière d'immigration et d'intégration du gouvernement québécois. C'est<br />

ainsi que les intervenants du réseau sont des catalyseurs qui ont le pouvoir, et le devoir,<br />

de prévenir et de réduire la distance sociale qui interfère avec des services de qualité<br />

dans un contexte de traitement égal pour tous. Pour ce faire, ils doivent prendre en<br />

compte les particularités des usagers qu'ils rencontrent, leur système de valeurs, leur<br />

vision du monde, leur expérience migratoire et leurs croyances à l'égard de la santé et<br />

de la maladie. D'après Hopkins Kavanagh et Kennedy (1992), trois stratégies<br />

d'intervention s'offrent alors à l'intervenant :<br />

1. Favoriser le maintien de caractéristiques culturelles de l'usager<br />

L'intervenant facilite l'inclusion de croyances ou de pratiques «traditionnelles» qui<br />

ne risquent pas de nuire à la personne ou à son entourage.<br />

2. Négocier un accommodement raisonnable<br />

L'intervenant cherche un terrain d'entente permettant l'accommodement<br />

raisonnable lorsqu'il identifie que le traitement de la situation NÉCESSITE une prise<br />

en compte à la fois des éléments culturels de l'usager et des «normes»<br />

d'intervention accr ptables.<br />

3. Imposer le changement<br />

Dans certaines circonstances, par exemple dans un cas de danger physique, d'abus<br />

envers un enfant, de délinquance ou d'un refus d'envoyer son enfant à l'école, il<br />

s'avère nécessaire de guider l'usager vers un changement de comportement.


120 Aprroche clientèle dans un contexte interculturel : Module 3<br />

Quelle que soit la stratégie utilisée, pour être efficace, elle doit déboucher sur une<br />

solution qui ait un sens pour l'usager et qui soit acceptable pour les personnes en<br />

présence.<br />

activité wmrt'GiRAmoN t ANALYSE IDTOÏ CAS*<br />

INTENTION<br />

• Aider les participantes et les participants à considérer le point de vue de l'usager<br />

dans sa recherche de solution à un problème.<br />

DURÉE APPROXIMATIVE : 80 minutes<br />

DÉROULEMENT<br />

1. Sous-groupes de 3 ou 4 personnes (environ 20 minutes). Quelqu'un dans le<br />

groupe décrit une situation avec un usager d'origine ethnoculturelle qu'il aimerait<br />

analyser. Si le groupe est majoritairement composé de personnes qui n'ont pas<br />

une expérience étendue de travail.auprès d'usagers d'origine ethnoculturelle, la<br />

personne-ressource peut fournir une description de cas aux sous-groupes (voir<br />

Outil 28). L'équipe procède ensuite à l'analyse en suivant les étapes et consignes<br />

qui suivent.<br />

a) À l'aide de l'Outil 29, identifiez ce que pourraient être les perceptions de<br />

l'usager à l'égard de la situation. Ensuite, faites une liste des éléments du<br />

problème tel que perçu par l'intervenant.<br />

b) Les membres du groupe identifient les sources du problème (médical, familial,<br />

social, psychologique, religieux, expérience migratoire, etc.<br />

c) Chaque personne place en ordre décroissant les trois problèmes les plus<br />

importants auxquels l'intervenant doit chercher une solution.<br />

* Activité inspirée de Hopkins Kavanagh et Kennedy (1992, p. 72).


MSSS/Université clé Sherbrooke 121<br />

d) Les membres de l'équipe partagent les résultats de leur classement individuel.<br />

2. Analyse (30 à 40 minutes). Les participantes et les participants tentent de déceler<br />

quelles perceptions, valeurs ou préoccupations sont considérées les plus<br />

importantes. Les questions suivantes, reproduites à l'Outil 30, leur sont fournies :<br />

Quelles valeurs ou croyances semblent évidentes chez l'usager?<br />

^ Quelles valeurs se dégagent des éléments du problème identifiés du point de<br />

vue de l'intervenant?<br />

Qu'est-ce qui. se dégagé d'une comparaison entre les valeurs et<br />

préoccupations de l'usager et celles de l'intervenant?<br />

f Identifiez quelle information serait utile afin de pouvoir donner des services<br />

adaptés aux besoins et caractéristiques de l'usager. Par exemple, qu'est-ce qui<br />

peut être fait pour l'aider à maintenir son identité culturelle?<br />

Comment pourriez-vous obtenir cette information?<br />

^ Dans votre relation avec l'usager, à quoi devez-vous être attentif? Par<br />

exemple, y a-t-il des comportements associés à la religion, à l'ethnicité de la<br />

personne, à son genre ou à son âge?<br />

Quel faux pas y a-t-il risque de faire dans cette situation? Si cela arrivait, que<br />

pourriez-vous faire pour tenter de corriger la situation?<br />

Note : la personne-ressource peut circuler et encadrer au besoin les équipes dans<br />

leur travail.<br />

3. Plénière (environ 20 minutes). La personne-ressource invite les participantes et<br />

les participants à partager les apprentissages qu'ils croient avoir faits à travers<br />

cette activité.


122 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

RESSOURCES<br />

Berry, J. W. (1994). Acculturation and psychological adaptation : An overview. Dans<br />

A.-M. Bouvy, F. R. van de Vijer, P. Boski et P. Schmitz, Journeys Into Cross-<br />

Cultural Psychology, p. 132. Amsterdam : Swetz & Zeitlinger.<br />

Bureau interculturel de Montréal (1990). 3 Profils des communautés culturelles.<br />

Conseil des communautés culturelles et de l'immigration (avril 1996). Bâtir ensemble<br />

notre devenir, Document de consultation.<br />

Conseil des communautés culturelles et de l'immigration (juillet 1993). La gestion des<br />

conflits de normes par les organisations dans le contexte pluraliste de la société québécoise.<br />

Avis présenté à la ministre des Communautés culturelles et de l'immigration.<br />

Hopkins Kavanagh, K, et Kennedy, P. H. (1992). Promoting Cultural Diversity : Strategies<br />

for Health Care Professionnals. Newbury Park, CA : Sage.<br />

Mc Andrew, M. (1995). La prise de décision relative aux accommodements en milieu<br />

scolaire : un <strong>module</strong> de formation pour les directions d'écoles. Dans F. Ouellet, Les<br />

institutions face aux défis du pluralisme ethnoculturel. Québec : Institut québécois de<br />

recherche sur la culture.<br />

Ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration (1990a). Au Québec, pour<br />

bâtir ensemble, Énoncé de politique en matière d'immigration et d'intégration.<br />

Montréal : Direction des communications.<br />

Ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration (1990b). L'intégration des<br />

immigrants et des Québécois des communautés culturelles : Document de réflexion et<br />

d'orientation. Montréal : Direction des communications<br />

Ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration. Le pluralisme culturel : Un<br />

atout majeur pour les organismes publics. Montréal : Direction des politiques et des<br />

programmes de relations interculturelles.<br />

Ministère de la Santé et des Services sociaux. Accessibilité des services aux communautés<br />

ethnoculturelles : Orientations et plan d'action 1994 - 1997. Bureau des services aux<br />

communautés culturelles.<br />

Statistiques Canada (1993). Faits saillants du recensement de 1991. Région métropolitaine de.<br />

recensement de Montréal.


«<br />

i: .<br />

1<br />

Outils et conseils<br />

pour mener à bien son intervention<br />

MSSS/Université de Sherbrooke 123


MSSS/Université clé Sherbrooke 125<br />

QUESTIONS UTILES POUR ANALYSER UNE SITUATION<br />

1. Quelles valeurs ou croyances semblent évidentes chez l'usager?<br />

2. Quelles valeurs se dégagent des éléments du problème identifiés du point de vue<br />

de l'intervenant?<br />

3. Qu'est-ce qui se dégage d'une comparaison entre les valeurs et préoccupations de<br />

l'usager et ceiles de l'intervenant?<br />

4. Identifiez quelle information serait utile afin de pouvoir donner des services<br />

adaptés aux besoins et caractéristiques de l'usager. Par exemple, qu'est-ce qui peut<br />

être fait pour l'aider à maintenir son identité culturelle?<br />

5. Comment pourriez-vous obtenir cette information?<br />

6 Dans votre relation avec l'usager, à quoi devez-vous être attentif? Par exemple, y<br />

a-t-il des comportements associés à la religion, à l'ethnicité de la personne, à son<br />

genre ou à son âge?<br />

7. Quel faux pas y a-t-il risque de faire dans cette situation? Si cela arrivait, que<br />

pourriez-vous faire pour tenter de corriger la situation?<br />

Source : Hopkins Kavanagh et Kennedy, Promoting Cultural Diversity, 1992.<br />

Traduit et adapté par Nicole Chiasson, Université de Sherbrooke.


126 Approche clientèle dans un contexte, interculturel : Module 1<br />

DIX ÉLÉMENTS D'UNE STRATÉGIE EFFICACE<br />

DE SOLUTION DE PROBLÈME<br />

1. Donnez-vous le temps à une prise de décision éclairée.<br />

2. Ne confondez pas les problèmes et les personnes.<br />

3. Soyez sensibles à la manifestation de filtres culturels de part et d'autre.<br />

4. Soyez sensibles aux manifestations de résistances de part et d'autre.<br />

5. Favorisez une approche d'accommodement.<br />

6. Considérez le point de vue de l'usager dans la définition du problème.<br />

7. Établissez clairement votre marge de manoeuvre et faites-la connaître à vos<br />

interlocuteurs.<br />

8. Cherchez des solutions alternatives qui répondent à ses préoccupations tout en<br />

s'inscrivant dans votre marge de manoeuvre.<br />

9. N'hésitez pas à consulter d'autres personnes en particulier des experts de votre<br />

milieu et des groupes minoritaires.<br />

10. Prévoyez des stratégies de cheminement pour faire comprendre et accepter votre<br />

intervention aux personnes qu'elle pourrait mécontenter.<br />

Source : Me Andrew, M. (1995). La prise de décision relative aux accommodements en milieu scolaire :<br />

un <strong>module</strong> de formation pour les directions d'écoles. Dans F. Ouellet, Les institutions face aux défis du<br />

pluralisme ethnoculturel, p. 329. Québec : Institut québécois de recherche sur la culture. Adaptation par<br />

Nicole e, Université de Sherbrooke.


TRANSFERT<br />

MSSS/Université clé Sherbrooke 127<br />

La personne-ressource demande aux participantes et au participants d'identifier une<br />

action (ou deux) qu'ils vont faire dans les jours qui suivent pour tenter d'appliquer les<br />

apprentissages faits au cours de la session. Si le temps le permet, les personnes peuvent<br />

communiquer leur engagement à appliquer un apprentissage de la formation à une ou<br />

deux autres personnes du groupe. Si ces personnes sont du même établissement, elles<br />

peuvent se donner rendez-vous pour échanger sur cette application.<br />

ÉVALUATION<br />

Au terme de la session de formation, la personne-ressource prévoit un certain temps<br />

(15 à 25) minutes pour faire une évaluation brève de la session. Elle peut choisir un<br />

questionnaire d'évaluation parmi ceux inclus dans la Section 6 ou en bâtir un. Après<br />

que les participantes et participants aient répondu au questionnaire, il est recommandé<br />

que se fasse un tour de table rapide pour permettre à chacun de s'exprimer sur sa<br />

satisfaction à l'égard de la session ou de nommer un apprentissage que celle-ci a permis.


if<br />

R<br />

SECTION 3<br />

Outils pédagogiques


Outil 1 Figure de l'iceberg 1<br />

Outil 2 Figure de l'iceberg 2<br />

OUTILS POUR LE MODULE 1<br />

Outil 3 Genèse et développement de la culture x<br />

Outil 4 Groupes d'appartenance<br />

Outil 5 Éléments pour l'activité décrite à la page 50<br />

Outil 6 Les différences<br />

Outil 7 Points de repère : variables associées aux orientations culturelles<br />

Outil 8 Orientations dans ma culture<br />

131<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


Partie visible<br />

Partie cachée<br />

133<br />

OUTIL 14


o<br />

3<br />

s<br />

0<br />

1<br />

FIGURE DE L'ICEBERG<br />

Éléments culturels<br />

dont nous sommes<br />

relativement Comportements<br />

conscients<br />

visibles<br />

(repas, vêtements,<br />

danses, chants, histoire...)<br />

Élybents<br />

(turels dont<br />

us sommes peu<br />

'conscients<br />

non verbal<br />

valeurs<br />

croyances<br />

•s<br />

s r ft<br />

5 o<br />

I F<br />

IFL<br />

i<br />

s<br />

Kl.<br />

K


GENÈSE ET DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE X<br />

135<br />

OUTIL 13<br />

' -PU _ ' " Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Uépartement de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


136<br />

GROUPES D'APPARTENANCE<br />

OUTIL 13<br />

Identifiez les principaux groupes auxquels vous avez appartenu depuis votre enfance<br />

et pour chacun de ces groupes nommez l'influence qu'il a pu avoir en termes de valeurs,<br />

de goût, de vision de ce qui est important dans la vie, de coutumes.<br />

Voici une liste que vous pouvez compléter<br />

GROUPES D'APPARTENANCE INFLUENCES<br />

FAMILLE<br />

AMIS<br />

GROUPE RELIGIEUX<br />

GROUPES SOCIAUX<br />

VOISINAGE<br />

GROUPES AU TRAVAIL<br />

GROUPES PROFESSIONNELS<br />

GROUPES DE LOISIRS<br />

GROUPES POLITIQUES<br />

AUTRES<br />

' -PU _ ' " Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Uépartement de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


LISTE D'ÉLÉMENTS POUVANT ÊTRE UTILISÉS POUR L'ACTIVITÉ<br />

D'INTÉGRATION DÉCRITE À LA PAGE 50 (MODULE 1)<br />

ce que cela signifie d'être un homme aujourd'hui,<br />

ce que cela signifie d'être une femme dans la société québécoise<br />

ce que cela signifie d'être un jeune dans le monde d'aujourd'hui,<br />

ce que cela signifie d'être âgé<br />

ce que cela signifie d'être catholique, musulman ...<br />

ce que cela signifie d'être de région àgricole,<br />

ce que cela signifie d'être de région urbaine<br />

ce que cela signifie d'être de couleur dans la société québécoise<br />

ce que cela signifie d'être de classe pauvre ou privilégiée<br />

ce que cela signifie d'être infirmière ou conseiller-<br />

ce que cela signifie d'être Québécoise ou Québécois<br />

ce que cela signifie d'être chef de famille monoparentale<br />

137<br />

OUTIL 5<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département.de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


138<br />

LES DIFFÉRENCES<br />

EN QUOI DIFFÈRENT-ILS OU DIFFÈRENT-ELLES DE MOI<br />

ET COMMENT JE ME L'EXPLIQUE<br />

Nora considère que sa maladie est une punition de Dieu.<br />

OUTIL 13<br />

Sang qui a 27 ans, vient d'avoir une proposition de travail très intéressant dans<br />

une autre ville. Elle hésite et décide de refuser parce qu'elle ne veut pas laisser sa<br />

mère.<br />

i<br />

Pierre, un collègue de travail, arrive souvent chez vous à l'improviste sans<br />

prévenir.<br />

Pour Moussa, les problèmes arrivent avec le temps et s'en vont avec le temps. À<br />

quoi sert d'agir!<br />

Sue s'exprime toujours de façon évasive et dit toujours oui même si c'est non dans<br />

sa tête.<br />

Il considère que parler de ses problèmes à un étranger c'est faire honte à sa famille<br />

autres<br />

' -PU _ ' " Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Uépartement de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


4<br />

POINTS DE REPÈRE : VARIABLES ASSOCIÉES<br />

AUX ORIENTATIONS CULTURELLES<br />

10 CONCEPTS QUI ILLUSTRENT UN CONTINUUM<br />

1- RAPPORT À L'ENVIRONNEMENT<br />

contrôle harmonie<br />

2-TEMPS<br />

monochrome<br />

fixe<br />

passé le présent<br />

3- ACTION<br />

agir<br />

4-COMMUNICATION<br />

contexte élevé<br />

directe<br />

expressive<br />

informelle<br />

5-ESPACE<br />

privé<br />

6- POUVOIR<br />

égalitaire<br />

7-INDIVIDUALISME<br />

individualisme<br />

universalisme<br />

8-MILIEU<br />

urbain<br />

9-RELATION CORPS/ESPRIT<br />

dichotomie<br />

—><br />

contrainte<br />

polychrome<br />

fluide<br />

orienté sur le futur<br />

être<br />

139<br />

OUTIL 13<br />

contexte faible<br />

indirecte<br />

(sens autour des mots)<br />

instrumentale<br />

formelle<br />

publique<br />

hiérarchique<br />

collectivisme<br />

particularisme<br />

rural<br />

union<br />

Note : Ces variables ne sont pas figées chez une personne à la manière d'un programme car l'individu a<br />

la faculté d adapter et de varier ses comportements selon les contextes. Ce ne sont que des points de<br />

repère. Aussi faut-il se rappeler les variances intraculturelles. .<br />

' -PU _ ' " Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Uépartement de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


140<br />

ORIENTATIONS DANS MA CULTURE<br />

Identifiez ce qui vous semble être les orientations dominants<br />

dans la oulture québécoise.<br />

1. ENVIRONNEMENT<br />

1<br />

Contrôle •<br />

2. TEMPS<br />

2 3 4 s<br />

Harmonie<br />

e 7 S 8 lO<br />

Contraintes<br />

1 2' 3 4 s e ' 7 S. 8 lO<br />

Une chose à la fois Plusieurs<br />

choses à la fois<br />

1 2 ' 3 4 S 6 7 S 8 lO<br />

Fixe Fluide<br />

3. ACTION<br />

1 2 3 4 S o 7. 8 8 lO<br />

Passé ' Présent Futur<br />

Faire<br />

4. COMMUNICATION<br />

1<br />

2 3 4 S e' 7 8 8 to<br />

Être<br />

1 2 3 4 s e 7 - 8 8 lO<br />

Contexte élevé<br />

Contexte faible<br />

1<br />

Directe<br />

1<br />

Expressive<br />

1<br />

Informelle<br />

2 3 ' 4 s o 7 8 8 lO<br />

Indirecte<br />

2 3 4 .8 . e 7 8 8 lO<br />

Instrumentale<br />

2 3 4' . S e 7 8 8 lO<br />

Formelle<br />

' -PU _ ' " Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Uépartement de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996<br />

OUTIL 13


i<br />

s<br />

(<br />

8. ESPACE<br />

Privé<br />

e. POUVOIR<br />

Égalité<br />

ORIENTATIONS DANS MA CULTURE<br />

(Suite)<br />

i<br />

1<br />

7. INDIVIDUALISME<br />

1<br />

Individualiste<br />

1<br />

Universaiiste<br />

a. MILIEU<br />

Urbain<br />

1<br />

e. RELATION CORPS/ESPRIT<br />

1<br />

Dichotomie<br />

141<br />

OUTIL 8 (Suite)<br />

2 3 4 S e ' 7 8 8 lO<br />

Publique<br />

2 3 4 S e 7 8 8 lO<br />

Hiérarchie<br />

2 3 4 5 e 7 8 8 10<br />

Collectiviste<br />

2 3 4 5 e 7 - a 8 . lO<br />

P articula ri ste<br />

. 2 3 4 S e 7 8 ' 8 lO<br />

Rural<br />

2 3 4 - S e 7 . a . 8 lO<br />

Union<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


Outil 9 Ma culture proesionnelle<br />

Outil 10 Tableau d'analyse<br />

Outil 11 Proverbes<br />

OUTILS POUR LE MODULE 2<br />

Outil 12 Racines culturelles des irritants dans la communication<br />

Outil 13 Le processus de communication et la communication interculturelle<br />

Ou. ' 14 Les habiletés de communication nécessaires en contexte inteculturel<br />

Out- 15 Les styles de communication<br />

Outil 16 Communication interculturelle<br />

Outil 17 Complétez les phrases suivantes<br />

Outil 18 Lorsque je suis malade<br />

Outil 19 En quels termes parle-t-on de maladie?<br />

Outils 20 Concepts de'santé et de maladie<br />

Outil 21 En quels termes parle-t-on dé la famille?<br />

Outil 22 La famille, lieu d'apprentissage et de valorisation de la différence<br />

Outil 23 Grille d'habiletés et Grille d'observation des habiletés<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

143


MA CULTURE PROFESSIONNELLE<br />

145<br />

OUTIL 13<br />

Il est important de comprendre comment s'est formée, notre vision de la relation<br />

intervenant-usa ;er mise en pratique dans le quotidien. Comment a-t-elle été façonnée<br />

par la réalité de nos prédécesseurs (formateurs, chercheurs, praticiens, mentors)?<br />

Qui a décidé et qui aujourd'hui décide de ce qui est réel et de ce qui ne l'est pas, de ce<br />

qui est une bonne intervention et de ce qui ne l'est pas, de ce qui est maladie et de ce<br />

qui ne l'est pas, de ce qui est normal et de ce qui est anormal, de ce qui est social et de<br />

ce qui est asocial, de ce qui est adapté et de ce qui n'est pas adapté?<br />

QUELQUES QUESTIONS POUR VOUS AIDER À REPÉRER<br />

VOTRE CULTURE PROFESSIONNELLE<br />

a) Référez à la personne que vous avez considérée comme modèle de votre<br />

profession lors de votre formation ou que vous considérez actuellement comme<br />

modèle et nommez :<br />

• les valeurs qui l'animaient ou l'animent<br />

• en quoi elle était ou est efficace<br />

• la façon de vivre sa relation avec ses clients, ce qu'elle attendait ou attend d'eux<br />

• sa conception du traitement<br />

• ses attitudes .générales<br />

. • ses croyances (écrire quelques phrases que vous lui avez entendues dire).<br />

b) Référez à votre formation, aux normes et conduites qu'on y prodiguaient :<br />

• ce dont vous vous souvenez qu'on vous a dit qu'il ne faut jamais faire avec un<br />

usager<br />

• ce dont vous vous souvenez que l'on vous encourageait de faire avec un usager<br />

• d'autres règles à respecter (hygiène...)<br />

• la façon de procéder pour comprendre une situation<br />

• attitude par rapport au corps, à la nudité, à la pauvreté<br />

c) Pensez à vous personnellement en action :<br />

• a quoi vous référez-vous normalement pour définir une situation?<br />

• à quelles types de données êtes-vous attentif ou attentive?<br />

• quelles sont vos croyances sur ce qui cause la maladie ou les problèmes sociaux?<br />

• à quoi référez-vous pour considérer un comportement anormal?<br />

d) Que privilégiez-vous comme genre de relation avec l'usager et quelles sont vos<br />

attentes à son égard :<br />

' -PU _ ' " Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Uépartement de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


146<br />

• les conduites que je trouve inacceptables d'un usager?<br />

• ce à quoi vous vous attendez normalement d'un usager?<br />

e) Comment concevez-vous que se fait le changement?<br />

• quel genre de démarche mettez-vous en place pour faciliter ce changement, ou<br />

quelle est la meilleure façon d'atteindre le changement, ou les stratégies que<br />

vous valorisez?<br />

_ X<br />

f) A.partir de quels indices considérez-vous que la situation est réglée et que la<br />

solution proposée a fonctionné?<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


VOTRE CULTURE PROFESSIONNELLE<br />

(Feuille réponse que peuvent utiliser les participants)<br />

147<br />

OUTIL 9 (suite)<br />

a) Référez à la personne que vous avez considérée comme modèle de votre<br />

profession lors de votre formation ou que vous considérez actuellement comme<br />

modèle.<br />

b) Référez à votre formation, aux normes et conduites qu'on y prônait.<br />

c) Pensez à vous personnellement en action.<br />

_. Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


148<br />

OUTIL 9 (suite)<br />

d) Que privilégiez-vous comme genre de relation avec l'usager et quelles sont vos<br />

attentes à son égard?<br />

e) Comment concévez-vous que se fait le changement?<br />

f) À partir de quels indices considérez-vous que la situation est réglée et que la<br />

solution proposée a fonctionné?<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


Contact<br />

TÂCHÉS<br />

Identification du<br />

problème et<br />

Collecte de données<br />

Diagnostic<br />

Plan d'intervention<br />

Intervention<br />

Terminaison et<br />

évaluation des résultats<br />

autres<br />

CROYANCES<br />

ET VALEURS<br />

COMPORTEMENTS<br />

APPROCHE ET<br />

MODÈLES<br />

OUTIL 10<br />

Jacques Proulx et Nicole Ohiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


150<br />

OUTIL 13<br />

"a 6 Imaginez-vous en présence d'usagers qui vous citent ces proverbes comme façon<br />

de vous exprimer leur façon de voir les choses.<br />

1- Identifiez les valeurs ôu croyances qu'ils véhiculent;<br />

2- Nommez les réactions que vous avez (les pensées, les sentiments);<br />

3- Repérez quelles frontières personnelles sont bousculées (niveaux de<br />

culture).<br />

Si tu aimes ton enfant fouette-le; si tu [e détestes,gâte-le.<br />

un homme vakureu^peut avoir-plusieurs femmes et maîtresses<br />

tandis qu'une femme qui se respecte n'aura qu'un mari<br />

On ne raconte pas ses problèmes à un étranger.<br />

On est né pour un petit pain<br />

Aide-toi et le ciel t'aidera<br />

(Dieu créa le temps et it en créa èeaucoup;<br />

Zln immortel indique le chemin.<br />

Les proèlemes arrivent avec le temps et s en vont avec le temps.<br />

«ar Parmi ces proverbes, y en a-t-il qui vous touchent moins que d'autres? À quoi<br />

attribuez-vous cela?<br />

' -PU _ ' " Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Uépartement de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


151<br />

OUTIL 13<br />

RACINES CULTURELLES DES IRRITANTS DANS LA COMMUNICATION<br />

Une façon de s'aider à gérer notre sentiment d'irritation au contact de différences culturelles est<br />

d'identifier les comportements spécifiques qui nous dérangent et de chercher à comprendre les<br />

phénomènes cultu* is qui les sous-tendent. Identifiez à l'aide d'un crochet les situations qui vous<br />

dérangent et résultent en des sentiments négatifs ou des interactions difficiles entre vous et une autre<br />

personne. À droite, indiquez la réaction qu'une telle situation suscite de votre part.<br />

La personne : Vos réactions :<br />

^ - ne parle pas français<br />

^ - ne laisse pas transparaître ses réactions<br />

^ - ne vous regarde pas dans les yeux<br />

^ - vous donne une poignée de main molle<br />

^ - se tient debout trop proche de vous<br />

^ - aun accent très prononcé ou ne s'exprinv; pas<br />

w \en en français.<br />

^ - ne donne pas aisément les informations<br />

nécessaires<br />

^ - ne pose pas de questions<br />

^ - utilise/n'utilise pas votre prénom<br />

^ - f adresse aux gens avec leurs titres<br />

^ -lit pas les choses directement<br />

^ - prime sur un ton brusque<br />

• - . tre : :<br />

Quels aspects de votre,socialisation sont à la racine de ces réactions?<br />

Source : Cardenswartz L. et Rowe, A. (1994). The Managing Diversity Survival Guide : A Complete Collection of<br />

Checklists. Activities, and Tips. New York : IRWIN. Traduit et adapté par Nicole Chiasson, Université de Sherbrooke.<br />

' -PU _ ' " Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Uépartement de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


(<br />

LE PROCESSUS DE COMMUNICATION ET<br />

LA COMMUNICATION INTERCULTURELLE<br />

153<br />

OUTIL 13<br />

La communication est culturelle, c'est-à-dire que la façon dont nous communiquons est<br />

déterminée par l'environnement social dans lequel nous avons grandi. À un très jeune<br />

âge, nous y avons appris une langue, des règles et des normes de communication. Bien<br />

que les caractéristiques culturelles de la communication varient d'une société à l'autre, il<br />

y a des éléments communs à tout processus de communication. Voyons d'abord quels<br />

sont ces éléments communs puis voyons ensuite comment la culture s'y greffe.<br />

QU'EST-CE QUE LA COMMUNICATION INTERPERSONNELLE?<br />

Notons qu'il n'est pas question dans ce texte de la communication médiatisée —celle qui<br />

se fait à travers les média (télévision, journaux,...)— mais plutôt de la communication<br />

directe entre individus. La communication interpersonnelle peut se définir comme suit:<br />

La communication est le processus à travers lequel des personnes<br />

partagent de l'information, des significations et des sentiments en<br />

utilisant des messages verbaux et non verbaux.<br />

La communication interculturelle est constituée de huit ingrédients interdépendants qui<br />

échappent habituellement à la conscience des interlocuteurs. Notons que la<br />

communication ne se déroule pas dans un vacuum mais bien dans un environnement<br />

physique et un contexte social.<br />

' -PU _ ' " Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Uépartement de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


154<br />

Les huit ingrédients de la communication<br />

1. Une source de C'est la personne qui a besoin de communiquer. La nature et le<br />

message aussi contenu du message seront directement influencés par les<br />

appelé l'émetteur connaissances de la source sur le sujet, la signification qu'elle<br />

donne à ces connaissances et ses habiletés linguistiques.<br />

D'autres variables affecteront son message tel son estime de soi,<br />

son attitude à l'égard du sujet de conversation ou son attitude à<br />

l'égard de l'autre.<br />

2. L'encodage L'encodage est le processus interne de sélection des symboles<br />

(mots, gestes, ton ...) qui seront utilisés pour transmettre le<br />

message/<br />

3. Le message Un message est un ensemble de symboles verbaux ou non<br />

verbaux.<br />

4. Le canal<br />

5. Le récepteur<br />

6. Le décodage<br />

Le canal est le moyen de transmission du message.<br />

Le récepteur est la personne qui intercepte le message et qui, par<br />

conséquence, est en lien avec la source du message.<br />

Le décodage est le processus interne du récepteur qui<br />

transforme les stimuli sensoriels (ce qu'il entend, ce qu'il voit) en<br />

significations.<br />

7. La réponse La réponse est ce que fait ou dit le récepteur en réaction au<br />

message.<br />

8. Le feed-back Le feed-back est l'information qu'enregistre la source à travers la<br />

réponse du récepteur, lui permettant d'évaluer l'efficacité de son<br />

message.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


Les bruits qui interfèrent dans le processus<br />

A ces ingrédients s'ajoutent ce que nous appelons les bruits de la communication. Ce<br />

sont les éléments qui nuisent à la communication efficace faisant en sorte que le<br />

message ou le feed-back transmis ne correspondent pas aux intentions des personnes<br />

qui les transmettent. De tels bruits peuvent émerger de l'environnement physique ou<br />

du contexte social. Ils peuvent aussi être dus aux caractéristiques socioculturelles des<br />

interlocuteurs (croyances, valeurs, vision du monde), à leurs habiletés linguistiques ou<br />

interpersonnelles, à leurs appréhensions ou à leurs attentes. Tous ces éléments peuvent<br />

influencer le décodage du message.<br />

LA COMMUNICATION INTERCULTURELLE<br />

Le processus de communication que nous venons de décrire est le même lorsque la<br />

communication est interculturelle. Par ailleurs, dans un contexte interculturel, il est<br />

nécessaire de prendre en considération l'influence des cultures dans le processus de<br />

communication.<br />

La relation entre la culture et la communication est réciproque. Elles s'influencent l'une<br />

et l'autre. D'une part, ce dont nous parlons, comment nous en parlons, ce que nous<br />

voyons, de quoi nous nous préoccupons ou ce que nous ignorons, comment nous<br />

pensons et ce à quoi nous pensons sont influencés par notre culture. D'autre part, ce<br />

dont nous parlons,<br />

comment nous' en parlons et ce que nous voyons et faisons<br />

contribuent à donner forme, à définir et à maintenir notre culture. L'une n'existe pas<br />

sans l'autre. L'une ne peut pas changer sans affecter l'autre.<br />

L'impact de la culture<br />

Puisque la culture affecte notre perception des objets et événements sociaux et les<br />

significations que nous leur accordons, plus deux cultures se ressemblent, plus il est<br />

facile de communiquer. Avec une augmentation des différences, les risques que des<br />

bruits interfèrent dans le processus de communication augmentent également. Le<br />

développement d'habiletés interculturelles suppose que l'on comprenne suffisamment<br />

l'influence de la culture sur le processus de communication pour que l'on tente de<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

155


156<br />

réduire et d'éliminer même les incompréhensions qui pourraient résulter des différences<br />

culturelles.<br />

Sources de difficultés majeures dans la communication interculturelle<br />

Les principales sources de difficultés majeures dans la communication interculturelle<br />

sont la perception, les processus verbaux et les processus non verbaux.<br />

1. La perception La perception est ce processus interne qui nous permet de<br />

2. Les processus<br />

verbaux<br />

sélectionner, d'évaluer et d'organiser les stimuli de notre<br />

environnement. Il influence grandement notre façon de<br />

décoder les messages qui nous sont transmis. Trois facteurs<br />

affectent de façon importante le processus de perception :<br />

• nos systèmes de croyances, valeurs et attitudes, c'est-à-<br />

dire les caractéristiques que l'on attribue aux objets de la<br />

vie, ce qui est vrai ou faux; ce qui est bien ou mal, ce qui<br />

est bon ou mauvais; notre tendance à réagir d'une certaine<br />

façon face à une situation donnée;<br />

• notre vision du monde, c'est-à-dire notre orientation face<br />

à Dieu, l'humanité, la nature, l'univers et autres<br />

questions philosophiques liées au concept d'être;<br />

l'organisation sociale à l'intérieur de laquelle nous<br />

évoluons : la façon dont une société s'organise ainsi que<br />

ses institutions affectent comment les membres d : une<br />

culture perçoivent le monde et comment ils<br />

communiquent.<br />

Non seulement comment nous parlons les uns aux autres<br />

mais aussi les activités internes de pensée et de signification<br />

nécessaires aux échanges.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

• Le langage verbal est un système symbolique appris.<br />

• La pensée, la façon de raisonner et d'aborder un<br />

problème, diffèrent d'une culture à l'autre.


3. Les processus non Gestes, expressions, contact visuel, regard, posture et<br />

verbaux mouvement, toucher, silence, utilisation de l'espace,<br />

. conception du temps.<br />

Des difficultés émergent dans un contexte interculturel lorsque deux personnes,<br />

chacune se comportant selon les normes de sa culture, ne répond pas aux attentes de<br />

l'autre.<br />

RÉFÉRENCES<br />

Les volumes suivants ont été consultés pour rédiger ce texte :<br />

Dodd, CH. et Montalvo, F. F. (1988). Intercultural Skills for Multicultural Societies.<br />

Washington, D. C. : SIETAR International.<br />

Klopf, D. W. (1987). Intercultural encounters : The Fundamentals of Intercultural<br />

Communication, chapitre 2. Englewood: Morton Publishing Company.<br />

Samovar, L. A. et Porter, R. E. (1976). Intercultural communication : A Reader, chapitre 1.<br />

California : Wadsworth Publishing Company.<br />

Jacques Proiilx et : ]e Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de 5h- • rooke, 1996<br />

157


159<br />

OUTIL 14<br />

LES HABILETÉS DE COMMUNICATION<br />

NÉCESSAIRES EN CONTEXTE INTERCULTUREL<br />

L'approche clientèle en contexte intérculturel place l'intervenant ou l'intervenante en<br />

face de situations qui mettent en mouvement un processus de solution de problème<br />

complexe à cause des interférences que les divers niveaux de culture des personnes<br />

causent dans la communication. Les habiletés de communication interculturelle<br />

s'avèrent utiles afin de gérer ce processus de solution de problèmes de façon<br />

mutuellement satisfaisante.<br />

La communication est un processus à travers lequel les personnes se font connaître.<br />

Lorsqu'une personne ne parvient pas à communiquer de façon adéquate ou qu'elle a le<br />

sentiment de mal se faire connaître à l'autre, cela peut avoir un impact négatif sur<br />

l'image que la personne a d'elle-même, sur son estime de soi. Si l'intervenant développe<br />

des habiletés de communication interculturelle, les expériences de dévalorisation<br />

personnelles, tant chez l'intervenant què chez l'usager, peuvent être diminuées et,<br />

souvent, évitées. Si la personne se fait confiance et accepte de prendre des risques, c'est-<br />

à-dire qu'elle se donne le temps et la permission d'apprendre, de faire des erreurs et<br />

d'essayer de nouvelles techniques, elle peut devenir compétente dans ses interactions<br />

avec des personnes d'origines ethnoculturelles différentes de la sienne —en fait cela est<br />

aussi vrai dans tout type de communication.<br />

HABILETÉS INTERCULT URELLES NÉCESSAIRES À<br />

L'INTERVENTION EFFICACE<br />

La première étape dans le développement des habiletés de communication<br />

interculturelle est le désir de comprendre l'influencé de la culture sur l'interaction. Cela<br />

constitue la base sur laquelle s'érigent l'analyse, la compréhension et les stratégies<br />

nécessaires à une intervention efficace. Une sensibilité interculturelle qui consiste à<br />

reconnaître les significations d'une situation du point de vue de l'interlocuteur est aussi<br />

un pré-requis à l'intervention efficace. Enfin, une connaissance des processus sociaux<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


160<br />

est essentielle à la compréhension des rapports interculturels. Toutefois, la volonté de<br />

comprendre, la sensibilité interculturelle et la connaissance ne suffisent pas. Des • }<br />

compétences spécifiques de communication qui s'appuient sur ces éléments sont aussi<br />

nécessaires. Hopkins Kavanagh et Kennedy (1992) présentent quatre compétences<br />

interpersonnelles utiles à une approche clientèle en contexte interculturel.<br />

1. L'habileté à comprendre une situation ou à articuler un problème du point de vue<br />

de l'usager.<br />

2. L'habileté à reconnaître des résistances.<br />

3. L'habileté à diminuer les résistances.<br />

4. L'habileté à prendre des risques et à gérer ses erreurs.<br />

L'habileté à comprendre une situation ou à articuler un problème du<br />

point de vue de l'usager.<br />

Cette habileté consiste à reconnaître avant tout que la culture influence les significations<br />

que l'on donne aux divers phénomènes de l'existence, qu'elle influence notre vision du<br />

monde, nos croyances et nos valeurs ainsi que nos attitudes et nos comportements.<br />

L'approche clientèle en contexte interculturel doit donc tenir compte de cette réalité et<br />

tendre vers une intervention qui évite d'imposer au client des valeurs et des normes qui<br />

ne sont pas siennes. Il faut aussi avoir une attitude de non jugement à l'égard de<br />

l'usager, ses croyances, ses valeurs, ses choix. Afin de développer l'habileté à prendre en<br />

compte le point de vue de l'usager sans pour autant perdre celui de l'intervenant de<br />

vue, considérez les éléments qui suivent.<br />

Qui est l'usager?<br />

Comment l'usager perçoit-il la situation? Quel est le problème d'après lui?<br />

Qu'est-ce que ce problème signifie pour lui?<br />

D'après le point de vue de l'usager, qui a du pouvoir sur la situation?<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

i<br />

t' *


Quelles pourraient en être les conséquences si l'intervenant imposait son point de<br />

vue? Par exemple, cela générerait-il des résistances?<br />

Quelles sont les chances d'augmenter l'efficacité de la communication en<br />

comprenant la situation du point de vue du client?<br />

L'habileté à reconnaître et à réduire les résistances<br />

Les résistances sont habituellement inconscientes, c'est une façon pour l'individu de<br />

tenter de se protéger de quelque chose qui, pour une raison ou une autre, le menace et<br />

le rend inconfortable. D peut y avoir des résistances tant de la part de l'intervenant que<br />

de la part de l'usager.<br />

En général, les intervenants et les intervenantes qui travaillent dans le domaine des<br />

services sociaux et de la santé ont une réelle volonté de donner des soins de qualité.<br />

L'idée que son approche habituelle î intervention est insuffisante ou inadéquate est<br />

menaçante; l'intervenant peut se :ir le besoin de défendre ses compétences<br />

professionnelles et de faire reconnaître son expérience. Le peur de perdre le contrôle de<br />

la situation est aussi menaçante. Enfin, le changement génère habituellement de<br />

l'inconfort. Bien qu'il ne faille pas toujours interpréter cela comme des signes de<br />

résistance, nommons la rationalisation ou les excuses, tel le manque de temps, et<br />

l'emphase mise sur l'efficacité à la tâche qui peut masquer une anxiété ressentie dans<br />

des situations inconfortables.<br />

L'usager pour sa part peut sentir le besoin de protéger son identité culturelle. Si on lui<br />

impose des valeurs, des normes, des traitements qui sont incohérents avec sa définition<br />

de lui-même, son système de croyances et de valeurs ou qui risquent de créer une<br />

dissociation de certains groupes d'appartenance, l'usager peut se sentir menacé. Outre<br />

ces sources de résistance, il peut y avoir une incapacité à faire face à la multitude de<br />

changements imposés à son être et une résistance à se soumettre une fois de plus au<br />

changement. L'intervenant peut tenter de déceler certains signes de résistance. C'est à<br />

travers une communication centrée sur l'autre que l'intervenant peut réduire les<br />

résistances de l'usager.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

161


162<br />

Voici quelques stratégies utiles à la gestion des résistances :<br />

Les résistances peuvent être décelées à travers l'expression de l'usager, sa façon<br />

d'être en relation, son ton, ses réactions à vos propos. Tenter de comprendre la<br />

signification de son comportement.<br />

- L'humour, incluant celui dirigé vers soi-même, est souvent très efficace pour<br />

diminuer les résistances et établir des liens interpersonnels avec autrui.<br />

Le contexte de l'intervention est souvent très impersonnel. Un minimum de<br />

partage de son expérience personnelle dans le domaine interculturel peut favoriser<br />

le partage d'information et la collaboration de la part de l'usager.<br />

Nommer vos propres valeurs et normes ou celles de l'usager sans porter de<br />

jugement à son égard diminue les résistances.<br />

Essayez d'être détendu et spontané dans vos relations. L'usager aussi sera plus<br />

détendu et moins sur la défensive.<br />

Soyez flexible.<br />

L'habileté à prendre des risques et à gérer ses erreurs<br />

Des erreurs occasionnelles sont inévitables. D vaut mieux faire une erreur que ne pas<br />

s'engager dans une relation de peur d'en faire une. Le but visé est donc d'apprendre à<br />

gérer ses erreurs. Pour cela, il importe d'abord de les reconnaître, de les accepter, de ne<br />

pas avoir une attitude défensive et d'agir pour tenter d'en contrer les conséquences<br />

négatives. Voici quelques lignes directrices :<br />

Si le sujet de conversation crée des barrières de communication entre vous et<br />

l'usager, ramenez la conversation à la situation initiale.<br />

Demandez à l'usager d'excuser votre gaffe ou votre erreur. D n'est pas raisonnable<br />

ni pour vous ni pour l'usager d'attendre de vous une performance impeccable sur<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


le plan de la communication interculturelle. Reconnaissez vos limites tout en<br />

communiquant votre désir d'apprendre à éviter de telles erreurs.<br />

- Si vous jugez cela approprié, utilisez un peu d'humour.<br />

Demandez à une tierce personne de vous aider dans une situation difficile.<br />

Référencé<br />

Hopkins Kavanagh, K, : et Kennedy, P. H. (1992). Promoting Cultural Diversity : Strategies<br />

for HealthCare Professionnels. Newbury Park, CA : Sage.<br />

163<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


LES STYLES DE COMMUNICATION<br />

165<br />

OUTL15<br />

Dans la communication entre deux personnes, les significations accordées aux messages<br />

et les intentions sont souvent déjouées par un manque de points de repère sur des<br />

façons de communiquer différemment selon les cultures. Plusieurs auteurs se sont<br />

attardés aux phénomènes associés aux styles différents de communication. Edward T<br />

Hall (19 ) nous fournit quelques concepts qui peuvent nous aider à comprendre les<br />

règles non écrites de la communication.<br />

1. Le message rapide et le message lent<br />

La rapidité avec laquelle le message est transmis et décodé varie selon les cultures.<br />

Souvent, dans notre culture, nous nous exprimons de façon brève, nous arrêtons et<br />

attendons que l'autre se mette à parler de façon directe et brève. Dans d'autres cultures,<br />

le message sera plus lent, plus élaboré, avec l'utilisation d'images, de métaphores. Le<br />

problème qui peut en résulter tient au fait que nous ne sommes pas conscients qu'il y a<br />

différentes vitesses de transmission et de compréhension de l'information. A titre<br />

d'exemple, pour distinguer ce qu'il appelle un message rapide d'un message lent, Hall<br />

cite la prose vs la poésiè, les commerciaux vs un documentaire, la télévision vs<br />

l'imprimé, la familiarité facile vs les relations profondes.<br />

2. Communication à contexte élevé ou à contexte faible<br />

Jusqu'à quel point l'information est suffisante dans la communication?<br />

Le contexte, c'est l'information qui entoure la situation et qui donne la signification aux<br />

messages. Les cultures se répartissent sur un continuum entre les cultures qui utilisent<br />

un niveau élevé de contexte et celles qui utilisent un niveau plus faible de contexte.<br />

Dans les cultures à contexte élevé, toute l'information est dans la personne et très peu<br />

dans ce qui est transmis dans le message. C'est autour des mots qu'il faut chercher la<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


166<br />

signification. Pour comprendre à quoi peut ressembler ce type de communication,<br />

pensez à la phrase «Ils se comprennent sans se parler», ce qui signifie que chacune des<br />

deux personnes partage beaucoup d'information en commun avec l'autre et qu'un seul<br />

mot peut facilement être mis en contexte et compris rapidement à cause de<br />

l'information que les personnes ont déjà qui tient soit à leur lien personnel, soit à leurs<br />

réseaux d'information, alors que pour d'autres, le même mot, sans explication, ne<br />

signifiera rien.<br />

Dans les cultures qui utilisent un faible niveau de contexte, c'est tout à fait le contraire-<br />

Tout est cloisonné de telle sorte que toute l'information est dans le message. Le sens est<br />

à trouver dans les messages qui sont transmis. On s'attend donc à ce que l'usager nous<br />

transmette beaucoup d'information, compte tenu que dans notre vie, nous<br />

compartimentons nos relations personnelles, notre travail et plusieurs autres aspects de<br />

la vie quotidienne.<br />

Il est important de réaliser que toute modification dans le niveau d'information<br />

transmise peut refléter une modification du niveau de la relation et peut être reçue<br />

comme une forme de feed-back (rapprochement, intimité, confiance vs distance,<br />

froideur, hostilité).<br />

Attention au tutoiement qui pourrait être reçu comme un manque de respect.<br />

3. Culture monochrome ou polychrome<br />

Hall nous présente un autre concept qui aide à comprendre où se situent les cultures<br />

sur un continuum. Il y a des cultures, comme la nôtre, où l'on ne fait généralement<br />

qu'une chose à la fois. On fait beaucoup de choses mais on se concentre sur une à la fois<br />

suivant une démarche que l'on commence et l'on termine, la planification prenant<br />

parfois le dessus sur toute autre chose Dans ce cadre, le temps compte beaucoup. E est<br />

limité. On n'aime pas être interrompu.<br />

D'autres cultures traitent de plusieurs choses à la fois. Par exemple, il n'est pas<br />

étonnant d'être en réunion et en plein milieu d'un sujet, accueillir un parent. L'emphase<br />

est davantage mise sur l'implication qu'on a envers les personnes. Ainsi pourra-t-on<br />

déroger facilement de sa planification pour aller au bout de sa relation avec la personne.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


Ces différences dans le style de communication peuvent être sources<br />

d'incompréhension. On pourra trouver que quelqu'un est lent à comprendre, qu'il n'est<br />

pas coopératif parce qu'il ne donne pas d'information, qu'il interrompt en appelant à<br />

n'importe quelle heure. Pour sa part, l'usager pourra être choqué que vous ne preniez<br />

pas le temps, que vous vous en teniez à votre domaine professionnel et que vous ne<br />

vous informiez pas des siens.<br />

Référence<br />

Hall, E. T. et Hall; M. R. (1990). Understanding Cultural Differences. Yarmouth, MA:<br />

Intercultural Press.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson -<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

167


COMMUNICATION INTERCULTURELLE<br />

Extrait d'un document produit pour le MSSS (1995)<br />

p : Chouat, N. et Drudi G. du Collège de Bois-de-Boulogne<br />

169<br />

OUTIL 16<br />

La communication interculturelle fait référence à la culture, aux valeurs culturelles.<br />

La culture = Les valeurs, les croyances, les nonnes et les pratiques<br />

apprises et partagées par un groupe particulier, qui<br />

orientent leur pensée et modèlent leurs décisions et<br />

actions.<br />

Les valeurs culturelles = Manière préférable ou désirée d'agir ou de connaître<br />

quelque chose qui, avec le temps, est encouragée et<br />

renforcée par la culture et finit par gouverner ses<br />

actions et décisions.<br />

La communication = Moyen par lequel la culture d'un groupe particulier<br />

est transmise.<br />

La communication englobe :<br />

- la communication verbale<br />

- la communication non verbale<br />

Source : Giger et Dawidhizar (1991). Soins infirmiers intprriilhirpk Chicoutimi : gaëtân morin éd., 308 p.


1) Le vocabulaire<br />

2) La structure grammaticale<br />

3) La qualité de la voix<br />

4) L'intonation<br />

5) Le rythme dans la parole<br />

6) La prononciation<br />

7) Le silence<br />

8) L'humour<br />

LA COMMUNICATION VERBALE<br />

D'une culture à une autre, les mêmes mots ont souvent des sens différents. Il faut<br />

donc absolument faire la différence entre les valeurs issues de son propre milieu<br />

culturel et celles de l'autre personne. La projection de ses propres valeurs sur autrui<br />

peut susciter des résistances.<br />

Le vocabulaire<br />

Selon la communauté culturelle à laquelle on appartient, le sens des mots peut varier.<br />

Le langage reflète les intérêts et les préoccupations dominantes des peuples.<br />

Exemple : Pour les Hispaniques, il peut y avoir des malentendus à propos d'un<br />

mot comme «constipation» qui ne signifie pas constipation intestinale<br />

mais congestion nasale. Le mots «temps» en espagnol fait référence, au<br />

passant, au mouvement de bouger, se déplacer. Pour les Anglo-saxons,<br />

cela fait référence à une courte durée, à un mouvement rapide. Ainsi,<br />

pour les Hispaniques, le verbe bouger, se déplacer nous laisse le loisir<br />

de prendre le temps, de ne pas être pressé.<br />

La structure grammaticale<br />

Exemple : Les personnes issues des classes les moins élevées socialement, utilisent<br />

plus souvent des phrases courtes et simples.<br />

La qualité de la voix (le ton, le volume)<br />

Exemple : La faible intensité du volume de la voix des Asiatiques peut être<br />

interprétée comme de la timidité mais cela signifie davantage du<br />

respect.<br />

Source : Giger et Dawidhizar (1991). Soins infirmiers interrulhirpU. Chicoutimi : gaëtan morin éd., 308 p.<br />

170


L'intonation<br />

Exemple : Les Américains formulent souvent leurs commandements sous forme<br />

de suggestions ou même de questions. Les Arabes, quant à eux, auront<br />

tendance à affirmer, à mettre l'emphase, à exagérer.<br />

Les silences<br />

Dans certains groupes culturels, le silence peut être vécu comme très inconfortable.<br />

D'autres cultures favoriseront le langage et le considèrent comme indispensable isi l'on<br />

veut comprendre les besoins de l'autre (ex : les Chinois et les Japonais; les Français<br />

l'utilisent, quant à eux, pour signifier leur accord avec leur interlocuteur).<br />

L'humour<br />

Peut créer un lien de plaisir entre les gens, faciliter l'apprentissage, la résolution de<br />

problèmes. Lorsque les gens sont de cultures différentes, il faut n'employer que de façon<br />

limitée et dans des situations bien pesées ca, s'il est mal compris, l'humour peut être un<br />

obstacle à de bonnes relations.<br />

Source : Giger et Dawidhizar (1991). Soins infirmiers interrulhirpU. Chicoutimi : gaëtan morin éd., 308 p.<br />

171


1) Le toucher<br />

2) Les expressions faciales<br />

3) La position corporelle<br />

4) La vue et l'ouïe<br />

5) Les odeurs<br />

6) La membrane de la peau<br />

7) La distance entre les personnes<br />

LA COMMUNICATION NON VERBALE<br />

La communication non verbale est puissante et sincère. Son importance et son sens<br />

varient beaucoup d'une culture à l'autre.<br />

Le toucher<br />

Être touché peut être très valorisé et recherché mais il peut aussi communiquer de la<br />

frustration, de la colère, de l'agressivité et des reproches.<br />

Il existe des cultures hautement tactiles telles que les Espagnols, les Italiens, les Juifs, les<br />

Français et les sud-Américaias.<br />

Il est donc important d'être attentif aux règles du toucher.<br />

Exemple : Dans certaines cultures, on considère le toucher comme ayant un effet<br />

magique. Les Mexicains et certains Américains pensent que le toucher<br />

peut lever un mauvais sort».<br />

Exemple : Les Vietnamiens, quant à eux, craignent de heurter l'épaule de<br />

quelqu'un puisqu'ils croient que l'âme peut quitter le corps à la suite<br />

d'un contact physique.<br />

Les expressions faciales<br />

Les expressions du visage varient elles aussi avec la culture. Certaines expressions<br />

peuvent aussi être utilisées pour dire exactement le contraire de ce qui est ressenti.<br />

Source : Giger et Dawidhizar (1991). Soins infirmÏPrs infrprrnlh.rffr Chicoutimi : gaëtan morin éd., 308 p.<br />

172


Exemple : Chez les Américains, les expressions du visage sont perçues et utilisées<br />

comme un des éléments du message communiqué.<br />

Exemple : Les Juifs, les Italiens, les Noirs et les Espagnols sourient facilement et<br />

utilisent des mimiques faciales en même temps que des gestes des mots<br />

pour exprimer leurs sentiments.<br />

Exemple : Les irlandais, les Anglais et les gens d'Europe du Nord ont un visage<br />

moins expressif.<br />

Exemple : Un Vietnamien peut sourire mais le sourire peut ne pas vouloir dire<br />

qu'il a compris. D pourra ainsi dire oui simplement pour éviter la<br />

confrontation ou pour faire plaisir. Le sourire signifie donc une certaine<br />

forme de respect pour la personne qui parle.<br />

Exemple : En Orient, par exemple, les émotions négatives peuvent se dissimuler<br />

sous un sourire.<br />

La position corporelle<br />

Exemple : Aux États-Unis, tenir les paumes ouvertes vers le haut contient un<br />

message d'approbation, même si les mots expriment le désaccord. Dans<br />

d'autres cultures, les paumes ouvertes vers le haut peuvent avoir une<br />

implication sexuelle.<br />

Exemple : En Amérique, les hochements de tête sont habituels alors qu'en Afrique,<br />

les mouvement du thorax sont fréquents.<br />

La vue et l'ouïe<br />

Il semble que bien plus de données soient transmises par la vue que par le toucher et<br />

l'ouïe. Les yeux, par exemple, peuvent servir de mécanisme de défense car<br />

normalement, ils nous avertissent d'un danger. Par ailleurs, l'information visuelle est<br />

souvent moins ambiguë que l'information sonore.<br />

Les gens élevés dans des cultures différentes apprennent à trier les différentes<br />

informations et à les classer selon qu'elles sont ou non pertinentes. Une fois ces modèles<br />

perçeptuels établis, ils restent stables tout au long de la vie.<br />

Exemple : La culture américaine valorise le regard comme symbole de confiance<br />

en soi, d'ouverture, d'intérêt pour autrui, d'attention et d'honnêteté.<br />

Source : Giger et Dawidhizar (1991). Soins infirmiers interrulhirpU. Chicoutimi : gaëtan morin éd., 308 p.<br />

173


Exemple : D'autres gens comme certains Orientaux, supportent mal le regard et<br />

associent contact visuel et impolitesse.<br />

Exemple : Les Japonais, quant à eux, font un tri visuel plus grand et sont plus<br />

perceptifs envers les stimulations visuelles que sonores. Ils se satisfont<br />

dès lors parfaitement de murs de papier comme protection acoustique.<br />

Exemple : Par contre, les Allemands et les Hollandais ont besoin de doubles portes<br />

pour se mettre à l'abri du bruit et peuvent rencontrer des difficultés à se<br />

concentrer dans un environnement où il existe beaucoup de bruit.<br />

Les odeurs<br />

Certaines cultures accordent plus d'importance aux perceptions olfactives que d'autres.<br />

On sait que l'odorat évoque des souvenirs plus profondément enfouis que la vision où<br />

l'ouïe.<br />

L'odeur permet de : - différencier les individus<br />

- se reconnaître<br />

- connaître l'état émotionnel<br />

Exemple : Les Américains sont culturellement sous-développés en ce qui concerne<br />

le système olfactif. Selon Hall (1966), il semblerait que cette absence de<br />

stimulus olfactif est le résultat de l'utilisation extensive de déodorants et<br />

la suppression d'odeurs dans les lieux publics, ce qui produit un pays<br />

de vide olfactif et d'uniformité que l'on retrouve nulle part ailleurs.<br />

La membrane de la peau<br />

Peu de gens pensent à la peau comme organe sensoriel. La peau est si largement<br />

méconnue que certaines de ses sensations et de ses qualités de communication sont<br />

ignorées.<br />

Exemple : Un indicateur fréquent de maladie ou de colère chez les gens qui ont la<br />

peau claire est la rougeur. Pour les gens qui ont la peau plus sombre,<br />

on pourra à la place remarquer un gonflement de la région frontale.<br />

C'est pourquoi, même s'il n'y a pas de changement de couleur chez les<br />

gens dont la peau est foncée, ces zones sembleront chaudes au toucher.<br />

Source : Giger et Dawidhizar (1991). Soins infirmiers interrulhirpU. Chicoutimi : gaëtan morin éd., 308 p.<br />

174


La distance entre les personnes<br />

Quelles que soient les cultures, le besoin de posséder un territoire est universel. D<br />

représente, en général, la possession, le contrôle, l'autorité sur une portion d'espace<br />

physique. Ce qui peut être considéré par certaines personnes comme un comportement<br />

amical peut être vécu par d'autres comme une invasion menaçante de leur espace<br />

personnel. Qiqu'un qui désire protéger son espace personnel, reculera. Les besoins<br />

d'espace territorial influencent les relations des peuples entre eux.<br />

Exemple : Dans la culture occidentale, il existe trois principales dimensions de<br />

l'espace : la zone intime, la zone personnelle et la zone sociale.<br />

Cependant de grandes variations peuvent exister entre les cultures.<br />

Exemple ; Les nomades ne semblent pas désirer ou posséder un territoire<br />

permanent mais sont heureux de pouvoir s'établir sur un territoire<br />

temporaire et s'en aller.<br />

Exemple ; Les Américains, les Canadiens et les Anglais sont ceux qui ont le plus<br />

besoin d'espace personnel alors que les Latino, les Japonais et les Arabes<br />

ont une tolérance plus grande pour la foule.<br />

Exemple : Certains Allemands semblent avoir moins besoin de plus d'espace et<br />

sont moins souples dans leurs comportements que certains Américains,<br />

Français ou Arabes.<br />

Exemple ; Certains Noirs ont plus besoin de contacts visuels lorsqu'ils parlent et<br />

c it -un espace personnel plus rapproché.<br />

Source : Giger et Dawidhizar (1991). Soins infirmiers interrulhirpU. Chicoutimi : gaëtan morin éd., 308 p.<br />

175


LES IMPLICATIONS PRATIQUES<br />

1) Nécessité de recueillir de l'information sur les croyances individuelles dans<br />

l'entourage des personnes de cultures différentes. Il faut écarter les valeurs<br />

personnelles, les préjugés, idées et attitudes qui seraient évaluatrices et qui<br />

pourraient avoir un effet négatif sur la personne.<br />

2) Modifier les formes de communication habituelle pour se rapprocher des<br />

besoins culturels.<br />

3) Comprendre que témoigner du respect est fondamental.<br />

4) Communiquer de manière non menaçante.<br />

5) Utiliser des techniques de validation.<br />

6) Tenir compte des réticences à parier lorsque le sujet implique des thèmes<br />

sexuels.<br />

7) Utiliser un interprète, le cas échéant, pour améliorer la communication. Cet<br />

interprète devra avoir cette sensibilité interculturelle.<br />

Source : Giger et Dawidhizar (1991). Soins infirmiers intPrrvlt„rf|c Chicoutimi : gaëtan morin éd., 308 p.<br />

176


COMPLÉTEZ LES PHRASES SUIVANTES<br />

Je considère que les anglophones souvent.<br />

De tous les arabes que j'ai rencontrés, il n'y en a qu'un qui<br />

Je considéré que les Indiens sont,<br />

De façon générale je pense que le s gens qui viennent du tiers-monde..<br />

Les gens considèrent souvent les noirs comme,<br />

Je n' aime pas que l'on considère les Québécois comme<br />

La majorité des Français que j'ai connus sont<br />

Ce que j'aime et ce qui me déplaît des Américains c'est,<br />

177<br />

OUTIL 20<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996 •


178<br />

LORSQUE JE SUIS MALADE<br />

OUTIL 20<br />

Lorsque vous et es malade ou ne vous sentez pas bien (grippe, douleurs<br />

musculaires,.difficulté à respirer, brûlements d'estomac...), en quels termes parlez-<br />

vous de votre maladie ou malaise? Supposez, par exemple, que vous expliquez<br />

votre maladie ou malaise à une amie. Que lui - direz-vous? Soyez concrets : pensez<br />

aux mots que vous ou une personne de votre entourage (pu un usager du même<br />

groupe culturel que vous) utiliserait.<br />

Exemple : Je crois que je fais de l'arthrite. Ma mère en faisait et j'ai les mêmes<br />

symptômes. Pour le moment ce sont mes mains qui me dérangent le plus mais j'ai parfois<br />

de la douleur dans le dos. J'ai besoin de rencontrer un orthopédiste ou un<br />

physiothérapeute.<br />

Avez-vous déjà entendu des personnes appartenant à un groupe culturel<br />

différent du vôtre décrire une maladie ou un malaise? Essayez d'avoir une<br />

situation précise en tête. L'information donnée autour de la maladie ou du<br />

malaise, les explications que fournit la personne sont-elles semblables aux vôtres<br />

ou différentes? Quels termes utilise-t-elle? Essayez de penser aux mots que vous<br />

avez entendus. Quelles sont les principales différences à votre avis?<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996 •


EXEMPLE 1<br />

EN QUELS TERMES PARLE-T-ON DE LA FAMILLE?<br />

179<br />

OUTIL 21<br />

Je crois que je fais de l'arthrite. Ma mère en faisait et j'ai les mêmes symptômes. Pour le<br />

moment ce sont mes mains qui me dérangent le plus mais j'ai parfois de la douleur dans<br />

le dos. J'ai besoin de rencontrer un orthopédiste ou un physiothérapeute.<br />

EXEMPLE 2<br />

Je me sens grippée aujourd'hui. J'ai toujours besoin d'avoir un gilet sur le dos. Hier ma<br />

patronne m'a obligée à faire du repassage après avoir lavé le réfrigérateur.<br />

EXEMPLE 3<br />

J'ai des étourdissements. Mon mari était fâché avec moi la semaine dernière et le<br />

lendemain nous sommes allés chez mon beau-frère. Ils se sont parlés. Mon beau-frère<br />

est connu pour jeter le «mauvais oeil» sur les gens. Je dois redoubler mes efforts pour<br />

être attentive aux besoins de mon mari.<br />

Quelles différences détectez-vous entre ces trois exemples?<br />

Nicplè Chiasson, Université de Sherbrooke Le dernier exemple est inspiré de : Cohen-Émérique, M. (1988), French<br />

Social Workers and Their Migrant Clients : Recognizing Cultural and Class Roles in Social Work AFS Center for the<br />

Study on Intercultural Learning, Université de Paris V, no 13, p. 19.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


180<br />

Exemple 1<br />

EN QUELS TERMES PARLE-T-ON DE MALADIE?<br />

Explications<br />

OUTIL 19 (suite)<br />

En Amérique du Nord, on a tendance à décrire nos symptômes, à en attribuer la cause à<br />

des phénomènes physiques et à recourir à des professionnels de la santé pour y<br />

remédier.<br />

Exemple 2<br />

Dans certains pays on croit qu'il faut éviter d'être en contact avec le froid après avoir été<br />

en contact avec le chaud, et vice versa. De telles croyances sont observées surtout dans<br />

les pays asiatiques ou en Haïti mais aussi en Amérique latine. Tel qu'expliqué dans le<br />

recueil de Renée Bourque, «ces idées sont parfois reliées à l'idée que le monde est un<br />

tout, partagé entre les forces du Vin et du Yang; la santé proviendrait d'un équilibre<br />

harmonieux entre ces forces, entre le chaud et le froid, entre la lumière et l'obscurité,<br />

entre la plénitude et le vide, etc.» (Bourque R., Les relations interculturelles dans les<br />

services sociaux, Comité des relations interculturelles dans les services sociaux, p. 51.)<br />

Exemple 3<br />

«Dans certaines cultures, les maladies, et particulièrement les maladies mentales, sont<br />

attribuables à des forces spirituelles et non à des déséquilibres internes contrôlables. Le<br />

'mauvais oeil" peut être envoyé à une personne par une autre qui l'envie ou désire la<br />

rendre malade ou par dès Djins ou par d'autres esprits. Lorsque des personnes se<br />

sentent en grande partie contrôlées par le surnaturel (...), elles auront peu tendance à<br />

faire confiance à des traitements psychologiques ou psychiatriques. L'intervention<br />

devra donc tenir compte de cet aspect.» (Bourque R., Les relations interculturelles dans les<br />

services sociaux, Comité des relations interculturelles dans les services sociaux, pp. 55.)<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


CONCEPTS DE SANTÉ ET DE MALADIE<br />

181<br />

OUTIL 20<br />

Dans un contexte de soins de santé, une connaissance de différentes conceptions de la<br />

santé et de la maladie ainsi que des croyances et pratiques qui y sont reliées fournit des<br />

clés de compréhension qui faciliteront la communication interculturelle et des services<br />

de soins de qualité. Colleen Mullavey-O'Byrne (1994) fait une synthèse des concepts<br />

clés reliés à la maladie. Voici.ce qui peut en être dégagé.<br />

Systèmes médicaux<br />

Un système médical dans une société donnée nous informe sur la conception qu'ont ses<br />

membres de la maladie et de l'incapacité physique ou mentale. C'est un mécanisme qui<br />

transmet aux membres de la société le modèle dominant qui s'est développé au cours de<br />

l'histoire d'un pays pour expliquer ces phénomènes dans la société. Ce modèle fournit<br />

de I'information concernant ce qui est considéré être une maladie ou une incapacité et ce<br />

qui ne l'est pas, les causes des différentes maladies et comment elles sont traitées et ce à<br />

quoi l'on s'attend de la personne malade. Le modèle fournit de plus l'information<br />

concernant les habiletés reconnues aux soignantes et aux soignants, leur statut et leur<br />

rôle ainsi que les rôles que joueront les membres de la famille ou les amis lors d'une<br />

maladie.<br />

Une connaissance des différentes croyances et pratiques associées aux soins de santé<br />

peut aider l'intervenante ou l'intervenant à développer une attention à l'égard de la<br />

façon dont les personnes expriment leurs besoins en matière de santé. Une<br />

compréhension de l'aspect interculturel des systèmes médicaux devrait faciliter<br />

l'utilisation de stratégies qui prennent en considération les attentes de la personne<br />

malade ou des membres de sa famille. Trois cadres explicatifs peuvent aider à repérer<br />

ces attentes : I) la conception étiologique de la maladie, H) une conception du locus des<br />

causes de la maladie et HI) les différents types d'interventions face à la maladie.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996 •


182<br />

I- Systèmes étiologiques<br />

Un système personnaliste<br />

• La maladie est causée par des forces surnaturelles ou par l'action d'une autre<br />

personne (destin, malédiction, sorcellerie...).<br />

• Le soignant ou la soignante cherche à déterminer qui (sorcier, membre de la<br />

parenté, esprit hostile...) a causé la maladie et pourquoi (mauvaise action,<br />

destin...)<br />

Un système naturaliste<br />

• La maladie est attribuée à des causes naturelles; ses explications incluent des<br />

forces naturelles, l'environnement et un déséquilibre du système humain<br />

(infection, stress, détérioration organique, déséquilibre entre le froid et le<br />

chaud ou au niveau des fluides corporels...).<br />

• Le soignant ou la soignante se préoccupe de savoir quelle est la maladie et<br />

comment la personne est devenue malade (alimentation, stress émotionnel...).<br />

II- Systèmes axés sur des causes internes ou externes<br />

Causes externes<br />

• La maladie est causée par une chose externe à la personne et sur laquelle<br />

celle-ci n'a aucun contrôle (mauvais sort...).<br />

Causes internes<br />

• La maladie a une cause physiologique ou biologique (hérédité, bactéries,<br />

traumatisme...)<br />

III- Différents niveaux de soins définis à partir du type d'intervention<br />

Soins populaires<br />

• Décisions, familiales.<br />

• Pratiques de soins familiaux.<br />

• Réseaux sociaux associés aux soins de santé.<br />

• Organismes d'appui communautaires.<br />

. Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


Soins traditionnels<br />

• Soignants et soignantes non professionnels.<br />

• Soignants et soignantes traditionnels<br />

• Soignants et soignantes qui font appel à la foi.<br />

• Herboristes.<br />

Soins professionnels<br />

• Professionnels de la santé formés à intervenir avec un champ de compétences<br />

spécifique.<br />

Pluralisme médical<br />

Les sociétés occidentales semblent avoir surtout développé une approche explicative<br />

centrée sur la personne et des causes naturelles ou internes alors que dans les sociétés<br />

non industrialisées, les causes sociales et surnaturelles seraient plus souvent invoquées<br />

pour expliquer une maladie. Toutefois, il est important de comprendre qu'à l'aube du<br />

XXIième siècle, la plupart des sociétés ont développé un système médical pluraliste;<br />

c'est à dire que différents systèmes coexistent et parfois se complètent dans la société.<br />

Une personne peut ainsi à la fois consulter un ou une médecin et se rendre chez<br />

l'herboriste pour se procurer des plantes médicinales ou chercher à éloigner d'elle les<br />

esprits, hostiles. Elle peut à la fois se soumettre à. une série de tests visant à<br />

diagnostiquer sa maladie et s'imposer un régime qui rétablira l'équilibre organique<br />

entre le chaud et le froid. Notez toutefois que, souvent, les gens hésitent à informer les<br />

personnes soignantes associées à un système en particulier de leur utilisation de<br />

«remèdes» alternatifs.<br />

Divers facteurs ont une influencé sur la croyance et l'attention accordées aux différents<br />

systèmes médicaux. La personnalité de l'individu, son niveau d'éducation, ses origines<br />

rurales ou urbaines entrent certainement en jeu. Du point de vue de la personne<br />

malade, notons cinq facteurs populaires qui influencent le choix d'une approche à la<br />

.maladie.<br />

1. Les conseils passés ou présents prodigués par des membrës de la famille ou des<br />

amis en ce qui a trait à la nature de la maladie et à la façon d'y faire face.<br />

. Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996<br />

183


184<br />

2. Le degré d'exposition à différentes pratiques de soins, dont la pratique<br />

biomédicale.<br />

3. L'accessibilité des soins.<br />

4. Les coûts associés aux soins.<br />

5. La qualité des soins telle que perçue.<br />

QUESTIONS D'EXPLORATION AUTOUR DU CONCEPT DE LA MALADIE<br />

En vue de prendre en considération les caractéristiques de l'usager ou de l'usagère et<br />

d'éviter l'incompréhension interculturelle, l'intervenante ou l'intervenant doit chercher à<br />

comprendre comment sa conception de la maladie peut différer de celle de la personne<br />

devant elle. Certaines questions peuvent guider une exploration des croyances à l'égard<br />

de la maladie, des habitudes de traitement et des attentes de l'usager ou de l'usagère.<br />

Notez qu'il ne s'agit pas de poser les questions à la manière d'une entrevue articulée<br />

autour d'une série de questions et de réponses. D'ailleurs, souvent les personnes ne<br />

s'attendent pas à être questionnées; elles croient que l'intervenante ou l'intervenant, si<br />

c'est une personne compétente, devrait savoir quel est le problème. Il faut donc agir<br />

avec tact en manifestant un intérêt réel à l'information donnée et en évitant de porter<br />

des jugements ou de formuler.ses questions de façon péjorative.<br />

Kleinman (cité par Anderson, Waxier-Morrison, Richardson, Herbert et Murphy, 1990,<br />

p. 259) présente certaines questions qui s'avèrent utiles en contexte interculturel. Celles-<br />

ci peuvent être formulées comme suit.<br />

1. D'après vous, comment s'appelle votre problème (maladie)? Quel nom peut-on y<br />

donner?<br />

2. Que croyez-vous être la cause de votre problème?<br />

3. Pourquoi est-il apparu au moment où il est apparu?<br />

. Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


4. Qu'est-ce que votre maladie fait à votre corps? Qu'est-ce qui se passe en dedans de<br />

votre corps?<br />

5. Quelle est la gravité de votre maladie? Croyez-vous que vous vous sentirez mieux<br />

prochainement ou est-ce que ça prendra du temps?<br />

6. Qu'est-ce qui vous inquiète le plus au sujet de votre maladie?<br />

7. Quels sont les principaux problèmes que vous a causés votre maladie (sur le plan<br />

personnel, familial ou au travail)?<br />

8. Quel type de traitement croyez-vous approprié de recevoir? Quels résultats<br />

espérez-vous retirer du traitement?<br />

À ces questions, Anderson et al. (1990) ajoutent les suivantes.<br />

9. Quel genre de traitement les personnes utilisent-elles habituellement dans de tels<br />

cas?<br />

10. Quels sont les traitements présentement appliqués à la maison et qui sont jugés<br />

utiles?<br />

11. Quels traitements ont été utilisés dans le passé et ont-ils été efficaces?<br />

Références<br />

Mullavey-O'Byrne, C. (1994). Intercultural communication for health care<br />

professionnals. R. W. Brislin et T. Yoshida, Improving Intercultural Interactions :<br />

Modules for Cross-Cultural Training Programs, chap. 10. Thousand Oaks, CA : Sage.<br />

Andërson, J., Waxier-Morrison, N., Richardson, E. Herbert, C. et Murphy, M. (1990).<br />

Conclusion: Delivering culturally sensitive health care. N. Waxier-Morrison et J.<br />

Anderson .et E. Richardson (éds.), Cross-Cultural Caring: A Handbook for Health<br />

Professionnals (chap 10). Vancouver : UBC Press.<br />

. Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996<br />

185


186<br />

EN QUELS TERMES PARLE-T-ON DE LA FAMILLE?<br />

OUTIL 21<br />

Avez-vous déjà entendu des personnes appartenant à un groupe culturel différent<br />

du vôtre parler de leur famille? Si oui, rapportez ce qu'elles en disaient. Si non, à<br />

partir de votre expérience de contact avec des personnes d'autres cultures plus<br />

collectivistes, regroupez les faits observés qui peuvent aider à comprendre le sens<br />

de la famille : rôle des conjoints, autorité, rapports des parents avec les enfants...<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


LA FAMILLE, LIEU D'APPRENTISSAGE ET<br />

DE VALORISATION DE LA DIFFÉRENCE<br />

187<br />

OUTIL 22<br />

Guy Dradi<br />

Extrait d'un dorment préparé pour le MSSS (1995) par le Collège Bois-de-Boulogne<br />

I. FamiHes en mutation<br />

La famille est une institution en mutation depuis plus près de 30 ans. Considérée<br />

comme étant la base et le fondement de notre société, elle fut en constante<br />

interaction avec elle:<br />

les modifications du tissu social ont eu un impact sur la famille (ex:<br />

urbanisation, installation en banlieue, le travail-des deux parents, les<br />

développements technologiques, etc...)<br />

les modifications du tissu familial ont affecté la société (réduction du<br />

nombre d'enfants-, séparations, divorces, phénomène de recomposition<br />

familiale, etc ..)<br />

En fait, on est passé d'une structure sociale traditionnelle à l'intérieur de laquelle<br />

se vivaient des phénomènes sociaux tels que:<br />

1- • importance de la famille élargie<br />

2- insenion dans un milieu d'appartenance sociale significative (école,<br />

quartier, village)<br />

3- rôles familiaux définis<br />

4- rôles et importance des parents reconnus<br />

à une structure sociale moderne que certains qualifient de post-moderne<br />

1- apparition de la famille nucléaire<br />

2- avec l'enfant nucléon<br />

3- ruptures avec les appartenances traditionnelles<br />

4- phénomène d'appartenances multiples<br />

5- rôles familiaux à réfléchir<br />

6- activités multiples des deux parents<br />

Approche clientèle dans un contexte interculturcl<br />

38


7- disqualification du rôle parental<br />

8- prise en charge étatique des fonctions parentales reliées à la garde<br />

d'enfants, à l'éducation, au loisir et ce. à partir des lieux et d'acteurs<br />

multiples<br />

9- pluralité des valeurs et des cultures<br />

10- primauté du développement individuel sur le développement familial.<br />

Dans certains cas. on assiste même à l'éclatement, à la scission du nucléus<br />

familial:<br />

parents itinérants<br />

enfants placés<br />

violence conjugale<br />

absence de significatifs entre les membres de la famille.<br />

La famille, dans un tel contexte, ne constitue plus un lieu qu'on désire reconstruire. Les<br />

rôles d'éducation et de transmission des valeurs se situent au niveau de la rue. des médias, des<br />

services sociaux accompagnés de phénomènes de rupture, de discontinuité, d'incohérences et de<br />

confusions. Aucun lieu ne permet l'intégration de ces valeurs.<br />

La famille est un lieu d'intégration et d'apprentissage pour ses membres. Si on la<br />

bombarde de toutes pans, elle peut à l'instar de l'atome, se fissurer. La fissure de l'atome<br />

provoque une explosion nucléaire; de la même façon la fissure du noyau familial provoque<br />

l'éclatement du tissu social.<br />

On assiste alors à la fragmentation de la famille qui se trouve prise en charge par des<br />

établissements dont les intervenants ne s'adressent plus à la totalité de sa réalité, mais au<br />

traitement des symptômes qui affectent chacun de ses membres:<br />

la fugue d'un enfant<br />

la pene d'autonomie d'une personne âgée<br />

la dépression ou la violence d'un parent.<br />

Dans le cadre de cette fragmentation, l'enfant est souvent le seul centre d'intérêt des<br />

intervention II devient, en quelque sone, le point de liaison entre ses parents et la société<br />

environnante.<br />

Approche clientèle dans un contexte interculturel • .<br />

39


Il devient le-canal par lequel les parents s'intéressent à l'école, introduisent l'ordinateur<br />

à la maison, entrent en contact de façon plus étroite avec la diversité culturelle de la société.<br />

C'est également à cause de lui. si les services sociaux s'adressent aux parents et que<br />

l'État les soutient financièrement.<br />

Dans une société en mouvance, l'enfant devient le lien fonctionnel de la famille avec<br />

l'État, ses établissements et les membres de la société.<br />

Pendant ce temps, le parent, considéré en second lieu, expérimente la désuétude et la<br />

disqualification. Et tout comme les produits consommés, il est soumis au recyclage:<br />

recyclage de sa formation<br />

recyclage de sa participation sociale<br />

recyclage dans son alimentation<br />

recyclage dans ses loisirs<br />

recyclage dans ses relations sociales<br />

recyclage dans son emploi<br />

recyclage dans son couple ou.dans sa vie affective<br />

recyclage dans sa sexualité<br />

recyclage dans ses habitudes de vie.<br />

En somme, on lui laisse l'impression que tous les matériaux qui ont servi à le construire,<br />

à le constituer doivent être recyclés.<br />

Le parent est en rupture non seulement avec son passé, pourtant pas si lointain, mais<br />

également avec son présent et surtout avec son futur. Car si le passé est garant du futur, la<br />

rupture avec le passé rompt le lien, la continuité, avec le futur.<br />

Ainsi s'installent la fragmentation des valeurs, la discontinuité des attitudes et la<br />

segmentation des comportements. D'où l'émergence de phénomènes tels que l'indifférenciation<br />

des perspectives de vie, l'incapacité d'apprendre et par conséquent l'impossibilité d'éduquer.<br />

Chaque présent est un recommencement qui exclut l'apprentissage à partir de l'expérience<br />

familiale et disqualifie par le fait même les parents comme poneurs de cette expérience et<br />

véhicule de ce apprentissage.<br />

L'itinéraire que nous venons de parcourir, le choc culturel provoqué par le passage d'une<br />

société traditionnelle à une société moderne et post-moderne s'est déroulé et vécu sur une période<br />

de plus de 30 ans.<br />

Approche clientèle dans un contexte interculturel • .<br />

40


Certaines familles, les familles immigrées, vivent cette transition le temps qu'il leur faut<br />

pour quitter leur pays d'origine et arriver au Québec. Ces familles dont les membres sont nés à<br />

l'extérieur du Québec constituent, selon le 2e plan d'action du Gouvernement du Québec en<br />

matière de politique familiale. 12 % des familles du Québec. Cependant, si on considère que la<br />

population immigrée se concentre à 87 % dans la région métropolitaine de Montréal et qu'elle<br />

représente 16 % de la population totale de la région (Énoncé de politique. MCCI. 1990); et si<br />

on retient le fait que le pourcentage de la population d'origine ethnique autre que britannique ou<br />

française qui réside sur le territoire de la C.U.M. se situe autour de 40 % . On constate que la<br />

diversité culturelle est un phénomène important dans notre société, un phénomène qui nous<br />

interpelle de plus en plus, non seulement en tant qu'individus mais également en tant que<br />

membres des familles. Parents et enfants doivent partager l'espace social avec des familles<br />

d'origine ethniques diverses dont les membres ont dû et doivent encore s'adapter au choc culturel<br />

qu'ils ont vécu lors du passage de la société d'origine à la société d'accueil.<br />

Le choc culturel a trait principalement aux valeurs, aux croyances et aux coutumes.<br />

II. Famille* d'immigration<br />

Le 16 mai 1991, s'est tenu au Centre des femmes de Montréal un colloque intitulé<br />

-Regard sur les valeurs, croyances et coutumes: vers une approche interculturelle mieux<br />

adaptée». 1<br />

Des femmes d'origine vietnamienne, chilienne, marocaine, haïtienne et canadiennefrançaise<br />

ont entretenu l'auditoire sur les principales valeurs, croyances et coutumes de leur<br />

culture respective en ce qui a trait principalement à la famille, au couple et à l'éducation des<br />

enfants.<br />

Ce qui ressort de leurs exposés, c'est la similitude de leur vécu à l'intérieur de leur<br />

société d'origine:<br />

Rôles homme-femme bien définis, où l'homme est le pourvoyeur et la femme s'occupe<br />

des tâches domestiques et de l'éducation des enfants (p. 13).<br />

Société basée principalement sur le secteur primaire (agriculture).<br />

Importance de la famille élargie comme lieu d'échange et d'appartenance. La famille est<br />

une unité de suppon et d'entraide matérielle et économique et constitue le seul recours<br />

fiable en cas de difficulté (p.20).<br />

Inclusion â l'intérieur de la famille élargie de toute la parenté, des amies de longue date,<br />

des domestiques, des voisins, de sone que la famille nucléaire est en constante relation<br />

avec la famille élargie, ce qui accentue son insenion dans le milieu.<br />

Les actes du colloque sont disponibles aux Éditions Communiqué'Elles (844-1761)<br />

Approche clientèle dans un contexte interculturel • . 41


Importance de la lignée familiale. On est en couple pour avoir des enfants Ensuite, on<br />

devient parent (p.33). La lignée permet la continuité dans la transmission des valeurs, du<br />

patrimoine familial et pour certains, dans le culte réservé aux ancêtres.<br />

Permissivité sociale et sexuelle plus grande accordée aux hommes qu'aux femmes à la<br />

fois, tant au niveau de l'éducation qu'au niveau de l'acrualisationde leurs rôles sociaux.<br />

Primauté de la notion d'autorité parentale et du respect que les enfants doivent aux aînés.<br />

L'enfant ne doit pas faire perdre la face au parent, (p. 16)<br />

Familles où l'autorité est officiellement réservée aux hommes (patriarcat) mais<br />

officiellement exercée par les femmes matriarcat, matrifocus.<br />

Importance du facteur religieux à l'intérieur du vécu familial.<br />

Nous retrouvons exprimées les caractéristiques d'une société traditionnelle, société qui<br />

fut longtemps celle du Québec jusqu'aux 30 dernières années.<br />

L'expérience d'émigraiion déstabilise la structure des familles émigrées. Le choc<br />

migratoire est non seulement dû au fait que des valeurs de la société d'accueil ne sont plus en<br />

correspondance avec celles de la société d'origine, mais également au fait que l'émigration exige<br />

à la famille des défis nouveaux.<br />

Tous les membres de la famille doivent passer par un processus d'adaptation qu'on peut .<br />

décrire en trois phases:<br />

1- Adaptation fonctionnelle<br />

Apprentissage de la langue, inscription à l'école, recherche d'emploi, recherche de<br />

logement.<br />

2- Adaptation sociale<br />

Installation de nouveaux rapports sociaux tant sur le plan primaire (famille, voisinage)<br />

que sur le plan secondaire (établissements publics, écoles, etc...)<br />

3- Adaptation culturelle<br />

Enrichissement du patrimoine collectif à partir de la culture d'origine modifiée à travers<br />

l'expérience migratoire.<br />

Ce dernier niveau d'adaptation présuppose nécessairement les deux autres et est souvent<br />

le fait de la 2e ou la 3e génération au pays d'accueil.<br />

Approche clientèle dans un contexte interculturel • .<br />

42


Ce processus d'adaptation oblige les membres de la famille à renégocier de nouvelles<br />

ententes familiales et les parents à un nouveau partage des rôles parentaux et de couple (p. 10).<br />

Les relations hommes-femmes et parents-enfants sont perturbées.<br />

La femme immigrante fait des gains plus imponants que son mari, car la société<br />

québécoise supporte son émancipation. Les enfants jouent le rôle d'intermédiaires entre les<br />

parents et la société d'accueil, de sone qu'ils deviennent quasiment les parents de leurs parents<br />

car ils les guident dans leur processus d'adaptation. Ils vivent par le fait même une double<br />

appartenance, une double identité ce qui crée chez eux une véritable tension.<br />

D'où l'émergence d'actes de violence tant au niveau familial qu'au niveau social.<br />

Ce phénomène est également supporté par le fait que la famille émigrée est victime de<br />

discrimination, surtout si elle appartient à la catégorie des minorités visibles.<br />

Que ce soit au niveau de l'accès à l'éducation, au logement ou à l'emploi, la famille<br />

émigrée est exclue d'une participation comme membre à part entière de notre société.<br />

Ce qui est plus grave, c'est que l'exclusion se situe au niveau de l'adaptation<br />

fonctionnelle ce qui entrave tout le processus d'adaptation de ces familles à notre société. À mon<br />

avis, on ne mesure pas encore l'impact de ce phénomène sur la qualité de notre vie sociale.<br />

Aussi les familles émigrées vivent de façon brutale le passage d'une société traditionnelle<br />

à une société moderne et post-moderne:<br />

perte de leur cadre familial élargi:<br />

disqualification des parents qui ne maîtrisent pas bien la langue française:<br />

sur-investissement des enfants au détriment des parents:<br />

re-négociation des rôles familiaux;<br />

éclatement des familles suite aux tensions issues du choc migratoire:<br />

confrontation avec la pluralité des valeurs dans notre société;<br />

importance du développement technologique dans notre société;<br />

non-reconnaissance de la formation et des diplômes issus de la société d'origine;<br />

et surtout, discrimination au niveau de l'éducation, du logement et de l'emploi<br />

et exclusion d'une, participation pleine et entière aux différentes instances de<br />

notre société. D'où le danger que les membres des familles, des communautés<br />

culturelles soient considérés comme des citoyens de seconde zone.<br />

Approche clientèle dans un contexte interculturel • . 43


III. Familles, lieu d'apprentissage et de valorisation de la différence<br />

En tant -que lieu d'apprentissage et d'intégration des valeurs, la famille est le lieu<br />

privilégié pour apprendre à transiger avec la diversité culturelle qui caractérise notre société et<br />

pour apprécier et valoriser les différences culturelles.<br />

En effe:. il est un liëu où l'on expérimente le sentiment d'unité dans la diversité, c'est<br />

à l'intérieur de .a cellule familiale. . .<br />

Pour les parents, chaque enfant est unique et possède un potentiel qu'ils veulent<br />

développer. L'enfant se sent différent de ses frères et soeurs et pourtant uni à eux. De plus, il<br />

ressent l'amour que ses parents ont pour lui tout en sachant que cet amour n r est pas exclusif.'<br />

qu'il a également pour objet ses frères et soeurs. Il expérimente ce partage sans pour autant se<br />

sentir dépossédé. Il a confiance en ses parents et apprend à apprécier la différence, car loin de<br />

réduire son potentiel, elle l'enrichit, car le développement du potentiel individuel des membres<br />

de ta famille enrichit tous les membres de la famille.<br />

Par conséquent, si la famille est en contact avec la diversité culturelle de notre société,<br />

elle peut apprendre à chacun de ses membres à expérimenter la différence culturelle de façon<br />

positive et à valoriser cette différence en tant que potentiel d'enrichissement du patrimoine<br />

collectif.<br />

Pour ce faire, à mon avis, il faut:<br />

Favoriser au niveau local les expériences de jumelage entre lès familles de<br />

différentes origines.<br />

- Sensibiliser les parents à l'importance de guider leurs enfants dans<br />

l'apprentissage et la valorisation de la diversité culturelle dans notre société.<br />

Promouvoir le parent comme agent de pacification sociale (violence dans les<br />

médias, à l'école, dans le voisinage).<br />

Offrir aux parents des ressources d'animation sociale et communautaire pour<br />

qu'ils réapproprient leur rôle d'éducateurs principaux de leurs enfants.<br />

.Exiger des divers établissements qu'ils considèrent les parents comme<br />

interlocuteurs à part entière dans les affaires les concernant ainsi que leurs<br />

. enfants.<br />

Offrir des lieux (groupes communautaires, camps familiaux) où les familles<br />

pourront vivre des expériences reliées à la diversité culturelle dans notre société.<br />

Ce ne sont que quelques suggestions qui illustrent l'importance de redonner aux parents<br />

des familles nées ici ou ailleurs appartenant aux diverses communautés culturelles le rôle<br />

principal d'éducateurs dé leurs enfants.<br />

Guy Drudi<br />

Décembre 1992<br />

Approche clientèle dans un contexte interculturel • . 44


194<br />

GRILLE D'HABILETÉS<br />

HABILETES DESCRIPTION<br />

OUTIL 23<br />

Écouter Au-delà d'entendre le message, la personne se préoccupe<br />

de saisir la signification qu'a voulu lui donner l'émetteur;<br />

pour cela elle évite de le juger.<br />

Questionner Aller chercher de l'information jugée utile pour<br />

comprendre les phénomènes en jeu, sans soumettre<br />

l'usager à un interrogatoire.<br />

Faire formuler le problème du point de vue<br />

de l'usager<br />

Demander à l'usager ce qu'il croit que son problème est,<br />

comment cela l'affecte; être empathique.<br />

Résumer les propos Démontrer à l'usager qu'il a été écouté; faire ressortir les<br />

points positifs de ses propos.<br />

Donner de l'information Aider l'usager à comprendre le point de vue de<br />

l'intervenant.<br />

Vérifier sa compréhension<br />

ses hypothèses<br />

Reconnaître les compétences de<br />

l'usager<br />

Reformiiler sa compréhension de ta situation dans<br />

l'intention d'en vérifier la validité.<br />

Se rappeler que l'estime de soi est importante dans<br />

l'identité de l'individu; établi une relation de coopération<br />

où chacun contribue en fonction de ses compétences.<br />

Innover Essayer de nouvelles choses, prendre des risques dans des<br />

situations nouvelles.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

. Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996<br />

}


Écouter<br />

Questionner<br />

GRILLE D'OBSERVATION DES HABILETÉS<br />

HABILETES DESCRIPTION<br />

Faire formuler le problème du point<br />

de vue de l'usager<br />

Résumer les propos<br />

Donner de l'information<br />

Vérifier sa compréhension<br />

ses hypothèses<br />

Reconnaître les compétences de<br />

l'usager<br />

Innover<br />

195<br />

OUTIL 23 (SUITE)<br />

rvc • Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Uepartement de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


Outil 24 Stratégies d'acculturation 1<br />

Outil 25 Stratégies d'acculturation 2<br />

Outil 26 Carrés coupés<br />

OUTILS POUR LE MODULE 3<br />

Outil 27 Les carrés : évaluation de mes ressources<br />

Outil 28 Incidents critiques<br />

Outil 29 La nature du problème<br />

Outil 30 Analyse de la nature du problème<br />

rvc • Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Uepartement de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996<br />

197


STRATÉGIES D'ACCULTURATION<br />

199<br />

OUTIL 23<br />

* Source : Berry, J. W. (1994). Acculturation and psychological adaptation : An overview. In A.-M.<br />

Bouvy, F. J. R. van de Vijver, P. Boski et P. Schmitz, Journeys Into Cross-Cùlturàl Psychology, p. 132.<br />

Amsterdam : Swetz & Zeitlinger. Traduit et adapté par Nicole Chiasson, Université de Sherbrooke.<br />

* Source : Berry, J. W. (1994). Acculturation and psychological adaptation : An overview. In A.-M. Bouvy,<br />

F. J. R. van de Vijver, P. Boski et P. Schmitz, Journeys Into Cros-Cultural Psychology, p. 132. Amsterdam :<br />

Swetz & Zeitlinger. Traduit et adapté par Nicole Chiasson, Université de Sherbrooke.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

. Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


200<br />

Considérez-vous que les membres<br />

des communautés culturelles "OUI"<br />

devraient maintenir des relations<br />

avec d'autres groupes culturels, "NON"<br />

incluant le groupe majoritaire?<br />

STRATÉGIES D'ACCULTURATION<br />

OUTIL 23<br />

Considérez-vouz que les membres<br />

des communautés culturelles<br />

devraiait garder leur identité<br />

culturelle et des caractéristiques qui<br />

leur sont propres?<br />

"OUI" 'NON*<br />

\ r<br />

Intégration Assimilation<br />

Séparation Marginalisation<br />

Source : Berry, J. W. (1994). Acculturation and psychological adaptation : An overview. In A.-M.<br />

Bouvy, F. J. R. van de Vijver, P. Boski et P. Schmitz, journeys Into Cross-Cultural Psychology, p. 132.<br />

Amsterdam : Swetz & Zeitlinger. Traduit et adapté par Nicole Chiasson, Université de Sherbrooke.<br />

Source : Berry, J. W. (1994). Acculturation and psychological adaptation : An overview. In A.-M. Boiivy,<br />

F. J. R. van de Vijver, P. Boski et P. Schmitz, Journeys Into Cros-Cultural Psychology, p. 132. Amsterdam :<br />

Swetz & Zeitlinger. Traduit et adapté par Nicole Chiasson, Université de Sherbrooke.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

. Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


CARRÉS COUPÉS<br />

Source : Pfeiffer, W. et Jones, J. E. (1978). Le répertoire de l'animateur de groupe •<br />

Phénomènes dégroupé, traduction de M. Bonneau, p. 905. Montréal :Actualisation.<br />

Directives pour la préparation d'une série de carrés<br />

201<br />

OUTIL 26 (Suite)<br />

Une série comprend cinq enveloppes qui contiennent les pièces de cinq carrés de même<br />

dimension. Chaque groupe de cinq personnes reçoit une série.<br />

Pour préparer une série, découper cinq carrés de quinze cm sur quinze cm. Placer les<br />

carrés comme illustré à la page suivante et inscrire les lettres de façon à pouvoir les<br />

effacer.<br />

Tracer les lignes de façon à ce que, une fois découpées, les pièces A soient toutes de la<br />

même dimension, ainsi que les pièces C...On peut découper un ou deux carrés de<br />

plusieurs manières, mais il n'y a qu'une seule méthode pour assembler chaque carré.<br />

Après avoir tracé les lignes et inscrit les lettres, découper les-pièces du casse tète.<br />

Numéroter les enveloppes de 1 à 5. Distribuer les pièces dans les enveloppes comme<br />

suit •<br />

enveloppe 1<br />

enveloppe 2<br />

enveloppe 3<br />

enveloppe 4<br />

enveloppe 5<br />

pièces I, H, E<br />

pièces A, A, A, C<br />

pièces A,J<br />

pièces D. F<br />

pièces G. B, F, C.<br />

Effacer les lettres inscrites sur les pièces et écrire à leur place le numéro de l'enveloppe.<br />

Ceci facilite la tâche quand on veut remettre les pièces dans leur enveloppe respective<br />

pour les utiliser de nouveau.<br />

Variantes : au besoin, la personne ressource peut n'utiliser que quatre carrés en ajustant leur distribution<br />

dans les enveloppes. Elle peut aussi donner à certaines personnes le rôle d'observateur centré sur la<br />

communication entre les membres de l'équipe et les expressions de frustration ou de satisfaction.<br />

i î ac 9, ue s Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


Source : Pfeiffer, W. et Jones, J. E. (1978). le répertoire de l'animateur dégroupé : Phénomènes de groupe,<br />

traduction de M. Bonneau, p. 905. Montréal :ActuaJisation.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


CARRÉS COUPÉS<br />

203<br />

OUTIL 26 (Suite)<br />

Règles spéciales à distribuer isolément à une ou deux personnes dans le sous-groupe.<br />

Faire un choix :<br />

1) Information facilitant la solution du problème<br />

- La fabrication d'un des carrés nécessite la juxtaposition des d'ùn grand triangle et d'un<br />

isocèle.<br />

- La fabrication d'un des carrés nécessite. 2 pièces de grandeur égale, en forme de<br />

triangle. Deux autres triangles de même grandeur seront nécessaires à la fabrication de<br />

deux autres carrés.<br />

2) Information erronép<br />

- Les quatre petits triangles à angle droit servent à la fabrication de quatre carrés<br />

distincts.<br />

3) Message écrit<br />

- Au besoin, remettez ce message écrit à un de vos coéquipiers :<br />

Choisir un des deux messages de la catégorie 2, ci dessus<br />

i îac9,ues Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


204<br />

LES CARRES<br />

ÉVALUATION DE MES RESSOURCES<br />

En me basant sur l'exercice des carrés, je considère que je suis une personne qui est<br />

Peu<br />

imaginative<br />

Agressive<br />

Apathique<br />

Nerveuse<br />

Indécise<br />

Froide<br />

Dépendante .<br />

Qui a les<br />

idées claires<br />

1 2 3 4 5 6<br />

1 2 3 4 5 6<br />

1 2 3 4 5 6<br />

1 2 3 4 5 6<br />

1 2 3 4 5 6<br />

1 2 3 4 5 6<br />

1 2 3 4 5. 6<br />

1 2 3 4 5 6<br />

Très<br />

imaginative<br />

Douce<br />

Énergique<br />

Calme<br />

Décisive<br />

OUTIL 26 (Suite)<br />

Chaleureuse '<br />

Indépendjante<br />

Confuse<br />

Habile 1 2 3 4 5 6 Pas très habile<br />

i îac9,ues Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


ELLE NE MANGE PLUS!<br />

205<br />

OUTIL 26 (Suite)<br />

Fatma, une jeune fille de 14 ans, est conduite au C.L.S.C. par son père, âgé de 65 ans.<br />

Celui-ci démarré à l'intervenante qui les rencontre de «raisonner sa fille parce qu'elle<br />

n'a plus toute sa tête!» Après quelques questions, l'intervenante apprend que la jeune<br />

fille s'est sauvée toute une journée de l'école avec un garçon de 16 ans et que ses<br />

parents, prévenus par l'école, l'ont ensuite conduite chez un gynécologue pour<br />

découvrir qu'elle avait eu des relations sexuelles. Les. parents, en colère, ont enfermé<br />

Fatma avec un cadenas sur la porte, ne l'autorisant plus à sortir sans être accompagnée<br />

d'un adulte. De même, il n'est pas question qu'elle continue de se rendre à l'école<br />

puisque le personnel n'est même pas capable de «contrôler leur fille». Depuis, les<br />

relations entre la jeune fille et les parents sont devenues très pénibles. En outre, ces jours<br />

derniers, Fatma refusait tout à fait de manger, passant ses journées à pleurer. Les<br />

parents, découragés par l'état de santé de leur fille et ne sachant plus que faire, décident<br />

de se rendre au C.L.S.C.<br />

- «Il faut lui parler, implore le père, lui faire comprendre raison!»<br />

L'intervenante, outrée par les mesures disciplinaires employées par les parents,<br />

commence à parler au père de ia sévérité des mesures qu'il a utilisées envers sa fille et<br />

de l'urgence d'améliorer le climat à la maison. Pendant que celle-ci parlait, le père,<br />

visiblement choqué, prit la porte, entraînant sa fille et sa femme avec lui.<br />

Extrait et adapté de : Bourque R., Les relations interculturelles dans les services sociaux.<br />

Comité des relations interculturelles dans les services sociaux (incident critique 5).<br />

i îac9,ues Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


206<br />

OUTIL 28<br />

DES RELATIONS CONJUGALES DIFFICILES I<br />

Monsieur Chea habitait un petit village rural du Cambodge avant d'arriver au Canada<br />

avec sa famille. Les premiers mois furent difficiles car, en plus des problèmes de langue<br />

auxquels il devait faire face, il n'arrivait pas à trouver un emploi. Un jour, grâce à ses<br />

contacts au sein de la communauté, sa femme Vanna trouve un emploi. Monsieur Chea<br />

n'aime pas l'idée que sa femme travaille à l'extérieur de la maison, mais, pour le<br />

moment, ils n'ont pas le choix. Monsieur Chea, qui se considère comme le seul<br />

responsable pour subvenir aux besoins de la famille, se sent très humilié. De pliis, il est<br />

inquiet car sa femme Vanna commence à changer : elle se permet de se rendre seule à<br />

des réunions, le soir, avec d'autres femmes et, l'autre jour, elle lui a même proposé de<br />

préparer lui-même le repas.<br />

Quelque temps plus tard, monsieur Chea réussit enfin à trouver un emploi stable et il<br />

demande alors à sa femme de quitter son emploi. Celle-ci hésite un moment puis<br />

explique que les enfants ont besoin de trop de choses à l'école et qu'il vaut mieux qu'elle<br />

continue à travailler. Avec le temps, leurs relations se détériorent, Les disputes<br />

deviennent fréquentes et les enfants commencent eux aussi à s'en ressentir, respectant<br />

moins les heures de sortie et se chamaillant fréquemment. Les résultats scolaires du<br />

plus jeune ont aussi considérablement baissé. Un matin, alertée par les difficultés<br />

rencontrées par son élève et par les efforts de Vanna qui tente de cacher son visage<br />

meurtri, une enseignante suggère à Anna d'aller chercher de l'aide au C.L.S.C. du<br />

quartier. Vanna écoute tout en songeant qu'elle ne peut aller parler de ses problèmes<br />

intimes avec des étrangers.<br />

Mais, quelques semaines plus tard, la situation étant devenue insoutenable, à<br />

contrecoeur, Vanna décide de se rendre au C.L.S.C. Petit à petit, elle explique sa<br />

situation. L'intervenante lui affirme alors qu'elle est dans son droit, qu'elle peut décider<br />

ce qu'elle veut pour elle-même, que son mari ne peut pas l'obliger à cesser de travailler<br />

si elle ne le désire pas. De plus, elle lui suggère que, compte tenu de la violence qu'il<br />

manifeste à son égard, elle doit songer à se protéger. Ne peut-elle envisager la<br />

possibilité de se séparer? Étonnée d'un tel discours, Vanna revient chez elle<br />

découragée. Comment pourrait-elle se séparer? Qu'en penserait les gens et comment<br />

allait-on la considérer? Et puis, comment envisager même l'idée de vivre seule, alors<br />

que la famille n'est pas là. «Allons, il vaut encore mieux supporter les crises de Chea!»,<br />

pense-t-elle.<br />

Extrait de : Bourque R., Les relations interculturelles dans les services sociaux,<br />

Comité des relations interculturelles dans les services sociaux (incident critique 1).<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


UNE FILLE REBELLE<br />

207<br />

OUTIL 26 (Suite)<br />

Anna, une jeune fille brillante de la deuxième génération, âgée de 16 ans, habite avec ses<br />

parents, des immigrants âgés. L'année dernière, un diagnostic d'anorexie a été émis<br />

concernant Anna par le médecin de famille. À ce moment-là, elle présentait des<br />

problèmes de perte de poids, des préoccupations obsessives quant à son apparence, des<br />

résultats scolaires moins élevés et certains signes de dépression. Les parents ont été<br />

référés en consultation familiale par un conseiller scolaire qui rencontrait Anna.<br />

Pendant l'entrevue, les deux parents, surtout la mère, se plaignaient des comportements<br />

étrangers de leur fille, de ses bravades et de son manque de respect envers l'autorité<br />

familiale. Madame N. avait l'air plutôt perdue et amère : elle se sentait inefficace dans<br />

son rôle de mère et de soutien et éprouvait de grandes difficultés à contrôler sa fille. La<br />

vie familiale était difficile et marquée par des tensions et des conflits.<br />

L'intervenante a essayé de faire comprendre aux parents qu'Anna tentait de se définir<br />

en tant que personne et que cela lui était certainement doublement difficile puisqu'elle<br />

était confrontée à deux cultures. Elle leur suggéra de ne pas être «surprotecteurs» à son<br />

égard et de lui faire confiance, tout en suivant les indications du médecin concernant sa<br />

santé. «Je comprends que c'est difficile pour des parents de voir leur enfant chercher<br />

l'indépendance», leur dit-elle chaleureusement et elle les invita à revenir la consulter<br />

dans un mois pour assurer un suivi.<br />

Lorsque lès parents quittèrent l'intervenante en thérapie familiale, ils avaient déjà<br />

décidé de ne pas y retourner.<br />

Extrait et adapté de : Bourque R., Les relations interculturelles dans les services sociaux,<br />

Comité des relations interculturelles dans les services sociaux (incident critique 7).<br />

i îac9,ues Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


208<br />

CHANGEMENT DE COMPORTEMENT<br />

OUTIL 26 (Suite)<br />

Madame Lee est une jeune femme d'origine vietnamienne qui est hospitalisée pour la<br />

première fois dans un hôpital de Québec; elle attend un enfant. Les infirmières la<br />

trouvent très coopérative et aiment bien s'arrêter pour lui rendre une courte visite. Dès<br />

l'accouchement terminé, elle change de comportement : elle évite de parler au personnel<br />

et démontre même une certaine résistance lorsqu'on l'invite à aller marcher hors de la<br />

chambre ou à prendre un bain. Les infirmières sont étonnées de cette attitude et se<br />

demandent ce qui a pu se passer pour que madame Lee réagisse ainsi.<br />

Extrait de : Bourque R., Les relations interculturelles dans les services sociaux,<br />

Comité des relations interculturelles dans les services sociaux (incident critique 19).<br />

i îac9,ues Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


L'INFIRMIÈRE CONFUSE<br />

209<br />

OUTIL 26 (Suite)<br />

Kananine, une mère montagnaise de St-Augustin, apporta un jour son fils fiévreux, âgé<br />

de cinq ans, au dispensaire local. L'infirmière en charge prit l'enfant, le lava et le coucha<br />

dans l'un des lits du dispensaire. Elle voulut alors interroger la mère sur la maladie de<br />

l'enfant mais il se rendit compte qu'elle avait disparu. Deux jours plus tard> Kananine<br />

revint avec deux autres jeunes enfants turbulents, visita son fils quelques minutes et<br />

repartit.<br />

Plus tard, le même jour, elle revint et dit à l'infirmière qu'elle partait pour le bois et<br />

qu'elle ne serait pas de retour avant plusieurs jours. L'infirmière essaya de la persuader<br />

de rester, lui disant que son fils étant très jeune, il avait besoin d'elle. Kananine<br />

répondit à nouveau qu'elle devait partir. L'infirmière se fâcha et lui dit qu'elle «n'avait<br />

pas de coeur et qu'elle n'était pas une bonne mère.<br />

Extrait de : Bourque R., Les relations interculturelles dans les services sociaux.<br />

Comité des relations interculturelles dans les services sociaux (incident critique 26); traduction autorisée<br />

de R. Brislin et al., (1986), Intercultural Interactions : A Practical Guide, Beverly Hills : Sage.<br />

i îac9,ues Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


210<br />

Quelques notes explicatives sur les cas présentés dans les pages précédentes<br />

ELLE NE MANGE PLUS<br />

OUTIL 26 (Suite)<br />

Le père manque de confiance envers l'école qui ne sait pas «contrôler leur fille» et demande à<br />

I intervenante de «parler» à sa fille; cependant, l'intervenante réagit négativement aux mesures adoptées<br />

par le père pour surveiller sa fille. Dénigrer les mesures disciplinaires adoptées par le père, devant sa<br />

femme et sa fille, est ressenti comme une dévalorisation des droits et obligations qu'il se sent responsable<br />

d'appliquer. Il l'interprète donc comme un manque de considération pour son rôle de père et pour la<br />

responsabilité qu'il considère avoir assumée.<br />

Source : Bourque R., Les relations interculturelles dans les services sociaux.<br />

Comité des relations interculturelles dans les services sociaux, p. 49.<br />

DES RELATIONS CONJUGALES DIFFICILES<br />

C'est grâce à ses contacts avec la communauté que Vanna trouve un emploi; de plus, si celle-ci considère<br />

le personnel du C.L.S.C. comme des «étrangers», c'est parce qu'ils ne font pas partie de son groupe de<br />

référence. C est pourquoi l'importance des liens qui la rattachent à sa communauté ont pur effet de lui<br />

faire ressentir cette séparation de façon beaucoup plus pénible que dans les cas d'individus qui se<br />

considèrent séparés et indépendants des autres. Enfin, la solitude de la séparation, déjà difficile à vivre<br />

pour la plupart des gens, est encore plus pénible pour une personne habituée à vivre-en relations<br />

constantes avec son groupe de référence, surtout si la plupart des membres de la famille sont dispersés au<br />

loin et donc peu en mesure de lui procurer le soutien habituel. C'est l'explication la plus appropriée.<br />

Source : Bouraue R., Les relations interculturelles dans les services sociaux.<br />

Comité des relations interculturelles dans les services sociaux, pp. 49. et 47<br />

UNE FILLE REBELLE<br />

L'intervenante considérait que la source du problème d'Anna était son incapacité à prendre ses distances<br />

avec la famille; elle blâme donc l'attention excessive portée par la mère en vue de l'encourager à prendre<br />

plus de distance envers sa fille; elle présumait que cela aiderait Anna à gagner plus d'indépendance et<br />

d'autonomie; cette stratégie n'avait fait qu'augmenter la détresse de la mère qui y vit une raison de plus<br />

de se préoccuper davantage du développement de sa fille, ce qui augmenta la tension entre celles-ci. Si<br />

l'intervention avait visé plutôt à féliciter la mère de l'attention portée à sa fille (comme ce fut le cas plus<br />

tard par un autre intervenant), cela aurait permis aux parents de se sentir moins tendus et plus heureux<br />

d'être enfin compris et aurait contribué à diminuer, petit à petit, la surveillance exercée sur leur fille. Pour<br />

cela il était donc essentiel de valoriser le rôle que les parents se reconnaissaient et de comprendre<br />

l'importance de la famille qui doit être considérée comme un tout et non comme un groupe d'individusles<br />

enfants doivent donc contribuer d'abord au bien-être de la famille et adhérer aux règles de celle-ci<br />

avant de viser les besoins individuels. C'est la bonne réponse.<br />

Source : Bouraue R., Les relations interculturelles dans les services sociaux<br />

Comité des relations interculturelles dans les services sociaux, pp. 52. et 50<br />

i îac9,ues Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


211<br />

OUTIL 26 (Suite)<br />

Quelques notes explicatives sur les cas présentés dans les pages précédentes (suite)<br />

CHANGEMENT r; " COMPORTEMENT<br />

Dans plusieurs villes ruraux, entre autre dans certains pays asiatiques et à Haïti, il est fréquent qu'après<br />

l'accouchement, la femme refuse de s'exposer à toute source de courant d'air ou de froid; on croit que<br />

l'accouchement entraîne l'ouverture des pores de la peau et rend la personne particulièrement apte à<br />

attraper des maladies. Elle doit donc être isolée et maintenue à la chaleur. Ces idées sont parfois reliées à<br />

l'idée que le monde est un tout, partagé entre les forces du Yin et du Vang; la santé proviendrait d'un<br />

équilibre harmonieux entre ces forces, entre le chaud et le froid, entre la lumière et l'obscurité, entre la<br />

plénitude et le vide, etc. Cest l'explication la plus appropriée.<br />

Source : Bourque R., Les relations interculturel les dans les services sociaux.<br />

Comité des relations interculturelles dans les services sociaux, pp. 51. et 56<br />

L'INFIRMIÈRE CONFUSE<br />

Dans certaines sociétés, une grande attention est accordée aux jeunes enfants et une grande indulgence<br />

est attribuée à leurs comportements. Cependant, dès qu'ils sont en mesure de parler et de marcher, les<br />

enfants sont davantage confiés aux pairs et aux autres membres de la famille élargie ou du groupe. Cette<br />

attitude, qui peut sembler traumatisante à d'autres, favorise le développement de son indépendance et de<br />

sa débrouillardise, habiletés importantes dans des milieux où les ressources sont imprévisibles. Cela<br />

permet également à la mère de se consacrer davantage à la préparation de la nourriture ou à d'autres<br />

tâches. La mère est donc habituée à confier ses enfants à la responsabilité d'autres personnes, ce qui<br />

constitue pour elle une répartition appropriée des tâches, surtout si elle sent qu'elle ne peut pas faire<br />

grand chose au niveau des soins particuliers nécessités par une maladie. Ce qui semble un abandon pour<br />

l'infirmière est considéré comme un comportement adéquat pour la mère. Il est important de ne pas<br />

considérer la façon de prendre soin des enfants comme étant une norme universelle. L'expression<br />

spontanée e la douleur pour la moindre éraflure peut être favorisée chez certains alors que d'autres<br />

encourageront le stoïcisme comme la façon la plus adéquate de faire face à la douleur. Certains enfants<br />

seront «couvés» pendant de longues années, d'autres apprendront dès l'âge de deux ans à manier le<br />

couteau pour découper leur viande. Il est important avant de porter des jugements, de connaître mieux<br />

l'ensemble du contexte familial et culturel dans lequel évolue l'enfant.<br />

Source : Bourque R., Les relations interculturelles dans les services sociaux,<br />

Comité des relations interculturelles dans les sen ices sociaux, p. 60<br />

i îac9,ues Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


212<br />

LE PROBLÈME<br />

TEL QUE PERÇU PAR<br />

L'INTERVENANT<br />

LA NATURE DU PROBLÈME<br />

LE PROBLÈME<br />

TEL QUE PERÇU<br />

PAR L'USAGER<br />

OUTIL 29<br />

^^àSk P ^72 KaVanagh ' K et P ' H - Kennedy ' (1992) - PrOTnof '"? Cultural Diversity i Strategies for Health Care<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

i


^ Quelles valeurs ou croyances semblent évidentes chez l'usager?<br />

213<br />

OUTIL 30<br />

Quelles valeurs se dégagent des éléments du problème identifiés du point de<br />

vue de l'intervenant?<br />

Qu'est-ce qui se dégage d'une comparaison entre les valeurs et<br />

préoccupations de l'usager et celles de l'intervenant?<br />

Identifiez quelle information serait utile afin de pouvoir donner des services<br />

adaptés aux besoins et caractéristiques de l'usager. Par exemple, qu'est-ce qui<br />

peut être fait pour l'aider à maintenir son identité culturelle?<br />

^ Comment pourriez-vous obtenir cette information?<br />

Dans votre relation avec l'usager, à quoi devez-vous être attentif? Par<br />

exemple, y a-t-il des comportements associés à la religion, à l'ethnicité de la<br />

personne, à son genre ou à son âge?<br />

^ Quel faux pas y a-t-il risque de faire dans cette situation? Si cela arrivait, que<br />

pourriez-vous faire pour tenter de corriger la situation?<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie, Université de Sherbrooke, 1996


c<br />

SECTION 4<br />

Outils d'intervention


OUTILS D'INTERVENTION<br />

Pour connaître davantage les orientations culturelles de la personne<br />

Influence de la conception de la maladie<br />

Conseils pour mener à bien son intervention<br />

Contexte migratoire<br />

Conseils pour améliorer la communication avec l'usager<br />

Les habiletés interculturelles<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

217


QUESTIONS UTILES EN CONTEXTE D'INTERVENTION INTERCULTURELLE<br />

POUR CONNAÎTRE DAVANTAGE LES ORIENTATIONS CULTURELLES DE LA PERSONNE<br />

1. Comment faut-il comprendre que vous accordez beaucoup d'importance à...?<br />

2. J'ai l'impression qu'ici on a des valeurs différentes. Avez-vous la même<br />

impression?<br />

3. Qu'est-ce qui vous est difficile de comprendre dans notre système de santé?<br />

4. Je sens que cela est important pour vous. Pourriez-vous m'expliquer pourquoi?<br />

5 J'ai l'impression que vous n'êtes pas à l'aise avec ce que je vous suggère?<br />

A quoi réagissez-vous?<br />

6 Qu'est-ce qui serait difficile pour vous si vous deviez agir autrement que vous en<br />

avez l'habitude?<br />

7. Racontez moi comment ça se serait passé chez vous, dans une même situation.<br />

8. Y-a-t-il quelqu'un qui pourrait m'expliquer davantage ?<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

219


QUESTIONS UTILES EN CONTEXTE D'INTERVENTION INTERCULTURELLE<br />

CONTEXTE MIGRATOIRE<br />

1. Depuis combien de temps la personne est-elle au Québec?<br />

2. Qu'est-ce qui a motivé son émigration?<br />

3. A-t-elle un réseau de support au Québec? Gens de la société d'accueil? Gens de<br />

même nationalité?<br />

4. Sa famille est-elle avec elle au Québec? Qui et quoi a-t-elle laissé derrière?<br />

5. En quels termes pàrle-t-elle de son expérience de vie au Québec? Ceux-ci sont-ils<br />

le reflet d'une lune de miel, d'une confrontation à des obstacles culturels ou d'une<br />

adaptation.<br />

6. Comment fait-elle face aux obstacles interculturels? Quels ajustements a-t-elle<br />

. trouvé les plus difficiles? les plus simples?<br />

7. À quoi résiste-t-elle et pourquoi?<br />

r ; — — — — : ; —<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

221


222<br />

CONSEILS POUR MENER À BIEN SON INTERVENTION<br />

AVEC DES USAGERS D'ORIENTATION ETHNOCULTURELLE DIFFÉRENTE<br />

1. Développer la conscience de ce qui est culturel dans ma façon de penser et d'agir.<br />

2. Prendre le temps d'identifier pendant l'intervention ou après/ à quel niveau je me<br />

sens bousculé, menacé.<br />

3. Reconnaître les limites au-delà desquelles je ne veux pas aller.<br />

4. Ne pas donner des interpétations trop rapides aux comportements de l'autre et<br />

rechercher les significations qu 'il donne à la situation.<br />

5. Éviter le piège d'identifier la personne à son groupe d'appartenance seulement.<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


CONSEILS POUR AMÉLIORER LA COMMUNICATION AVEC L'USAGER<br />

1. Écouter.<br />

2. Réduire le rythme de votre débit et faire des pauses si l'usager ne maîtrise pas la<br />

langue (éviter de parler plus fort, il ne comprendra pas mieux).<br />

3. Utiliser un vocabulaire simple et vérifier ce qu'il a compris lorsque l'usager ne<br />

maîtrise pas la langue.<br />

4. Faire élaborer, demandez des explications.<br />

5. S'assurer que la distance physique est adéquate.<br />

6. Éviter lés interprétations trop rapides, les jugements.<br />

7. Devenir conscient de l'image de la personne et de la façon dont elle influence<br />

votre atitude positive ou négative à son égard.<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

223


224<br />

LES HABILETÉS INTERCULTURELLES<br />

Les difficultés inhérentes à la communication interculturelle ne sont pas<br />

insurmontables. Au contraire. Voyons les principales habiletés interculturelles qui<br />

facilitent la communication entre gens de cultures différentes.<br />

La tolérance à l'ambiguïté L'habileté à se retrouver dans de nouvelles<br />

situations difficiles à interpréter, qui sont<br />

ambiguës, sans trop d'inconfort.<br />

L'empathie Une habileté interpersonnelle importante : être<br />

capable de comprendre le point de vue de l'autre.<br />

L'ouverture L'ouverture et la flexibilité permettent de prendre<br />

en considération le point de vue de l'autre et à<br />

s'ajuster dans la relation interpersonnelle.<br />

Le confort interpersonnel L'habileté à se sentir confortable en présence de<br />

l'autre.<br />

• La capacité d'innover La capacité à essayer de nouvelles choses, à<br />

prendre des risques sociaux dans des situations<br />

nouvelles.<br />

• L'écoute Au-delà d'entendre le message, la personne se<br />

préoccupe de saisir la signification qu'a voulu lui<br />

donner l'émetteur; pour cela elle évite de le juger.<br />

• La vérification L'habileté à poser des questions et à obtenir des<br />

éclaircissements.<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


SECTION 5<br />

Instruments d'analyse de besoins<br />

et d'évaluation d'une formation


Analyse de besoms<br />

INSTRUMENTS D'ANALYSE DE BESOINS<br />

ET D'ÉVALUATION D'UNE FORMATION<br />

Évaluation à partir de 10 points<br />

Évaluation à partir de 6 points<br />

Évaluation à partir de 19 points<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

227


Approche clientèle dans un conteste interculturel<br />

Vous allez prochainement participer à une formation visant à vous aider à adapter vos services â la<br />

diversité de la clientèle. Veuillez prendre quelques minutes pour répondre aux questions qui suivait.<br />

Vos réponses serviront à planifier une formation qui corresponde le plus possible à votre réalité et à vos<br />

besoins.<br />

Nom: - Sexe: M • F • Âge:<br />

Établissement : ; ; •<br />

Type de travail :<br />

À titre d'exemple, veuillez décrire une difficulté d'ordre interculturel rencontrée lors de votre travail.<br />

Avez-vous déjà participé à des activités de formation interculturelle?<br />

Non • Oui • : beaucoup • un peu •<br />

Si oui, veuillez • Conférence • Atelier • Cours •<br />

Veuillez en préciser le contenu: ;<br />

Vous considérez que votre participation à l'atelier aura valu la peine si<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

229


Établissement<br />

ÉVALUATION DE LA FORMATION<br />

«APPROCHE CLIENTÈLE DANS UN CONTEXTE INTERCULTUREL»<br />

Veuillez répondre à chacun des énoncés suivants en utilisant cette échelle :<br />

1. Les objectifs de l'atelier étaient :<br />

• clairs 0<br />

• en accord avec mes besoins 0<br />

2. Le contenu de 1a session était :<br />

• en accord avec les objectifs énoncés 0<br />

• pertinent par rapport à mon travail 0<br />

• adapté à mes besoins 0<br />

• trop dense 0<br />

• insuffisant 0<br />

3. La durée de la session était adéquate 0<br />

4. Les moyens pédagogiques ont :<br />

• stimulé mon intérêt 0<br />

• facilité l'atteinte des objectifs 0<br />

5. Les connaissances ont été transmises clairement 0<br />

6. La personne ressource :<br />

• semblait bien préparée 0<br />

• maîtrisait bien le contenu 0<br />

• a favorisé l'échange sur nos expériences 0<br />

7. Je suis satisfaire) des apprentissages faits<br />

au cours de cette session 0<br />

8. rappliquerai facilement dans mon travail les<br />

connaissances acquises 0<br />

9. Je recommanderais à des collègues de suivre cette session 0<br />

10. Commentaires :<br />

*<br />

Fortement<br />

ateeal<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

231


Établissement :<br />

Date de la formation :<br />

ÉVALUATION DE LA SESSION DE FORMATION<br />

Veuillez nous fournir quelques indices de votre satisfaction à l'égard de la formation.<br />

l.<br />

3.<br />

En relation avec mon travail, j'ai trouvé le<br />

contenu de l'atelier :<br />

• pertinent<br />

• peu pertinent<br />

• non pertinent<br />

J'ai fait des apprentissages au cours de cet<br />

atelier :<br />

Q beaucoup<br />

• assez<br />

• peu<br />

• pas du tout<br />

Globalement, cet atelier me laisse :<br />

• très satisfaire)<br />

• satisfaire)<br />

• insatisfait(e)<br />

• très insatisfait(e)<br />

Ce qui m'a particulièrement plu :<br />

Ce que j'ai moins aimé :<br />

En général, l'animation faite par la<br />

personne-ressource :<br />

• a suscité ma participation<br />

• m'a laissé(e) indifférence)<br />

Selon moi, les objectifs de l'atelier ont<br />

été:<br />

• entièrement atteints<br />

• presqu'entièrement atteints<br />

• peu atteints<br />

• non atteints<br />

Je recommanderais à mes collègues :<br />

233<br />

Q de suivre cet atelier<br />

• de suivre cet atelier à condition que<br />

des améliorations y soient apportées<br />

Q de ne pas suivre cet atelier<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


QUESTIONNAIRE D'ÉVALUATION D'UNE SESSION DE FORMATION<br />

SUR LES RELATIONS INTERCULTURELLES<br />

ÉTABLISSEMENT :<br />

ORGANISATION ET ANIMATION DE LA SESSION<br />

1. Avant de participer à cet atelier, j'ai pris 2. Les objectifs de l'atelier étaient :<br />

connaissance des objectifs et du contenu du O clairs • imprécis<br />

programme de l'atelier.<br />

• oui • non<br />

3. Selon moi, les objectifs de l'atelier ont été : 4. En relation avec mon travail, j'ai trouvé<br />

• entièrement atteints le contenu de l'atelier :<br />

Q presqu'entièrement atteints • pertinent<br />

Q peu atteints • peu pertinent<br />

• non atteints • non pertinent<br />

5. Le contenu m'est apparu comme étant : 6. Je considère que la durée de la session a<br />

• suffisant été :<br />

• insuffisant • adéquate<br />

• trop dense • trop courte<br />

• trop longue<br />

• 7. Les moyens pédagogiques m'ont aidé à<br />

apprendre:<br />

Q beaucoup<br />

• assez<br />

Q peu<br />

• pas du tout<br />

9. Au cours de l'atelier, on a tenu compte de<br />

mon expérience et de mon vécu personnel :<br />

• beaucoup<br />

• un peu<br />

• pas du tout<br />

Commentaires : ,<br />

235<br />

8. Dans l'ensemble, les explications<br />

données par la personne ressource ont<br />

été:<br />

• claires<br />

Q difficiles à comprendre<br />

10. En général, l'animation faite par la<br />

personne-ressource :<br />

• a suscité ma participation<br />

• m'a laissé(e) indifférence)<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


236<br />

VOS APPRENTISSAGES...<br />

11. J'ai fait des apprentissages au cours de cet 12.<br />

atelier :<br />

• beaucoup<br />

• assez<br />

• peu<br />

• pas du tout<br />

13. En situation d'intervention interculturelle, je. 14.<br />

me pose maintenant des questions que je ne<br />

me posais pas avant :<br />

• oui<br />

• non<br />

• n'en ai pas eu l'occasion<br />

15. Je suis plus attentif ou attentive à certains 16.<br />

aspects de la réalité du client néo-québécois:<br />

• oui<br />

• non<br />

• n'en ai pas eu l'occasion<br />

17. La formation m'a confirmé(e) dans certaines<br />

de mes compétences en situation<br />

interculturelle :<br />

• oui<br />

• non<br />

• je ne sais pas<br />

Commentaires :<br />

DE FAÇON GÉNÉRALE...<br />

18. Globalement cet atelier m'a laissé (e) :<br />

• très satisfaire)<br />

• satisfaire)<br />

. • insatisfaire)<br />

• très insatisfait(e)<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

Les apprentissages que j'ai faits seront<br />

utiles dans mon travail :<br />

• beaucoup<br />

assez<br />

•<br />

peu<br />

•<br />

pas du tout<br />

J'ai des clés nouvelles pour comprendre<br />

ce qui se passe en situation<br />

interculturelle :<br />

Q oui<br />

• non<br />

• n'en ai pas eu l'occasion<br />

Je suis plus attentif ou attentive à<br />

certains aspects de ma communication<br />

avec un client néo-québécois:<br />

• oui<br />

Q non<br />

• n'en ai pas eu l'occasion<br />

19. Je recommanderais à mes collègues :<br />

• de suivre cet atelier<br />

• de suivre cet atelier à condition que<br />

des améliorations y soient apportées<br />

Q de ne pas suivre cet atelier


f<br />

f<br />

SECTION 6<br />

Bibliographie


OUVRAGES FRANÇAIS<br />

BIBLIOgtAPHIE GENERALE<br />

• Abou S., (1991). L'identité culturelle : Relations interethniques et problèmes<br />

d'acculturation, 2ième édition, Paris : Anthropos.<br />

• Benoist, J. (dir.) (1996). Soigner au pluriel, Essai sur le pluralisme médical, Paris: Karthala.<br />

• Bibeau, G., Chan-Yip, A. M., Lock, M., Rousseau, C., Sterlin, C. et Fleury, H. (coll.)<br />

(1992). La santé mentale et ses visages : un Québec pluriethnique au quotidien.<br />

Chicoutimi : Gaétan Morin.<br />

• Bourque R., (1989). Guide d'animation en relations interculturelles dans les services<br />

sociaux, C.R.I.S.S.<br />

• Bureau interculturel de Montréal (1990). 3 Profils des communautés culturelles.<br />

• Camilleri C. (1993), Le relativisme: du culturel à l'interculturel. Dans F. Tanon et G.<br />

Vermès, L'individu et ses cultures, Paris : Harmattan.<br />

• Centre des femmes de Montréal (1989). La condition des femmes immigrantes : en savoir<br />

davantage. Faits actuels et données récentes. Actes du Colloque, Montréal : Éditions<br />

Communiqu'elles.<br />

• Centre des femmes de Montréal (1989). Intervenantes au service des immigrantes.<br />

Guide d'information et de références. Actes du Colloque, Montréal : Éditions<br />

Communiqu'elles.<br />

• Centre des femmes de Montréal (1990). Stratégies d'intervention auprès des femmes<br />

immigrantes : partager nos expériences et nos connaissances sur les diverses approches en<br />

travail social Actes du Colloque, Montréal : Éditions Communiqu'elles.<br />

• Centre des femmes de Montréal (1991), Regard sur les valeurs, croyances et coutumes :<br />

Vers une approche interculturelle mieux adaptée. Actes de colloque, Montréal :<br />

édition Communiqu'Elles<br />

• Giger, N. et Dawidhizar, R. E. (1992). Soins infirmiers interculturels. Chicoutimi :<br />

Gaétan Morin et Éd. Lamarre.<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

239


• Heneman, B., Legault, G., Gravel, S., Fortin, S. et Alvarado, E. (1994). Adéquation des<br />

services aux jeunes familles immigrantes. École de service social. Université de<br />

Montréal. Direction de la santé publique (RRSSSMC).<br />

• Lavoie, Michèle C. (1992). L'approche interculturelle auprès des réfugiés et nouveaux<br />

immigrants. Montréal : S.M.I. (GSSMM)<br />

• Lavoie, Michèle C. (1994). Grille d'expérimentation en approche interculturelle.<br />

Document de travail révésé par M.C. Lavoie, G. Drudi et R Lambert.<br />

• Perotti, A., (1994). Plaidoyer pour Y interculturel, Strasbourg : Conseil de l'Europe.<br />

• Massé, R. (1995). Culture et santé publique. Chicoutimi : Gaétan Morin.<br />

• Me Andrew, M. (1995). La prise de décision relative aux accommodements en milieu<br />

scolaire : un <strong>module</strong> de formation pour les directions d'écoles. Dans F. Ouellet, Les<br />

institutions face aux défis du pluralisme ethnoculturel. Québec : Institut québécois de<br />

recherche sur la culture.<br />

• Tanon, F. et Vermes, G. (1993). L'individu et ses cultures. Paris : l'Harmattan.<br />

• —(1993). Communication interculturelle, langue et langages. Intercultures, no 20.<br />

• — (1992). Corps et cultures (1) Intercultures, Sietar France, no 17.<br />

• — (1992). Corps et cultures (2). Intercultures, Sietar France, no 19.<br />

•—(1993). Stratégies d'adaptation. Intercultures, Sietar France, no 21.<br />

• — (1992) La santé mentale et ses visages, chapitre 1. Chicoutimi : G.Morin.<br />

Publications gouvernementales<br />

• Conseil des communautés culturelles et de l'immigration (avril 1996). Bâtir ensemble<br />

notre devenir, Document de consultation.<br />

• Conseil des communautés culturelles et de l'immigration (juillet 1993). Là gestion des<br />

conflits de normes par les organisations dans le contexte pluraliste de la société québécoise.<br />

Avis présenté à la ministre des Communautés culturelles et de l'immigration.<br />

• Ministère des Affaires internationales, de l'immigration et des Communautés<br />

culturelles (1994). Le Québec en mouvement : Statistiques sur l'immigration.<br />

Gouvernement du Québec.<br />

Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


»<br />

• Ministère des Affaires internationales, de l'immigration et des Communautés<br />

culturelles (1994). Les garants et les parrainés. Dépliant. Gouvernement du Québec.<br />

• Ministère des Affaires internationales, de l'immigration et des Communautés<br />

culturelles (1994). Les travailleurs temporaires et les cas médicaux. Dépliant.<br />

Gouvernement du Québec.<br />

• Ministère dés Affaires internationales, de l'immigration et des Communautés<br />

culturelles (1994). La sélection des immigrants et les catégories d'immigration.<br />

Dépliant. Gouvernement du Québec.<br />

• Ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration (1990a). Au Québec, pour<br />

bâtir ensemble, Énoncé de politique en matière d'immigration et d'intégration.<br />

Montréal : Direction des communications.<br />

• Ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration (1990b). L'intégration des<br />

immigrants et des Québécois des communautés culturelles : Document de réflexion et<br />

d'orientation. Montréal : Direction des communications<br />

• Ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration. Le pluralisme culturel :<br />

Un atout majeur pour les organismes publics. Montréal : Direction des politiques et<br />

des programmes de relations interculturelles.<br />

• Ministère de la Santé et des Services sociaux. Accessibilité des services aux<br />

communautés ethnoculturelles : Orientations et plan d'action 1994 - 1997. Bureau des<br />

services aux communautés culturelles. Gouvernement du Québec.<br />

OUVRAGES ANGLAIS<br />

• Adler, P. S. (1986) Culture shock and the cross-cultural learning experience [Le choc<br />

culturel et l'expérience d'apprentissage interculturel]. Dans L. Fiber Luce et E. C.<br />

Smith (éds.). Toward Internationalism (pp.24-35). Readings in Cross-Cultural.<br />

Communication.<br />

• Anderson, L. E. (1994). A new look at an old construct: Cross-cultural adaptation<br />

[Un regard nouveau sur un vieux construit : l'adaptation interculturelle].<br />

International Journal of Intercultural Relations, 18,293-328.<br />

• Anderson, J., Waxier-Morrison, N., Richardson, E. Herbert, C. et Murphy, M. (1990).<br />

Conclusion: Delivering culturally sensitive health care [Conclusion : donner des<br />

soins de santé qui prennent en compte la réalité culturelle de la perosnne]. N.<br />

Waxler-Morrison et J. Anderson et E. Richardson (éds.),Cross-Cultural Caring: A<br />

Handbook for Health Professûmnals (chap 10). Vancouver: UBC Press.<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

241


242<br />

• Berry, J. W. et Kim, U. (1988). Acculturation and mental health [Acculturation et<br />

santé mentale]. Dans P. Dasen, J. W. Berry et N. Sartorius, Health and Cross-<br />

Cultural Psychology London: Sage.<br />

i<br />

• Berry, J. W. (1994). Acculturation and psychological adaptation : An overview<br />

[Acculturation et adaptation; psychologique : une vue d'ensemble]. Dans A.-M.<br />

Bouvy, F. R. van de Vijer, P^ Boski et P. Schmitz, Journeys Into Cross-Cultural<br />

Psychology, p. 132. Amsterdam : Swetz & Zeitlinger.<br />

• Berry, J. W. (1990) Psychology of acculturation : Understanding individuals moving<br />

between "cultures" [Psychologie d'acculturation : comprendre les individus qui se<br />

transportent d'une culture à l'autre]. Dans R. Brislin, Applied psychology. Newbury<br />

Park CA : Sage.<br />

• Chiasson, N. Charbonneau, C. et Proulx, J. (1996). In-Group-Out-Group Similar<br />

Information as a Determinant'of Attraction Toward Members of Minority Groups<br />

[Information sur les ressemblances endogroupe-exogroupe en tant que<br />

déterminant de l'attraction envers des membres de groupes minoritaires]. The<br />

Journal of Social Psychology, 136(2), 233-241.<br />

• Cunningham, M et Silcove, D. (199430. Principles of treatment and service<br />

development for torture and trauma survivors. Dans J. P. Wilson et B. Raphael (éds.),<br />

International Handbook of Traumatic Stress Syndromes (chap. 63). New York :<br />

Plenum Press.<br />

• Dodd, C. H, et Montalvo, F. F. (1988)1 Intercultural Skills for Multicultural Societies<br />

[Habiletés interculturelles pour sociétés multiculturelles]. Washington, D. C. :<br />

SIETÀR International.<br />

• Hall, E. T. et Hall, M. R. (1990). Understanding Cultural Differences [Comprendre<br />

les différences interculturelles]^ Yarmouth, MA: Intercultural Press.<br />

• Hofstede, G. (1991) Cultures and organization [Cultures et organisation]. London :<br />

McGraw Hill.<br />

• Hopkins Kavanagh, K, et Kennedy, P. H. (1992). Promoting Cultural Diversity :<br />

Strategies for Health Care Professionnals [Promouvoir la diversité culturelle :<br />

stratégies pour les professionnels de la santé]. Newbury Park, CA : Sage.<br />

• Klopf, D. W. (1987). Intercultural encounters : The Fundamentals of Intercultural<br />

Communication, chapitre 2 [Rencontres interculturelles : les fondements de la<br />

communication interculturelle]. Englewood : Morton Publishing Company.<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996


• Pfeiffer, J. W. et Jones, J. E. (1983). Reference Guide to Handbooks and Annuals [Guide<br />

de référence aux manuels et annuels]. San Diego : University Associates.<br />

• Matsumoto, D. (1996). Culture and Psychology [Culture et psychologie], chap. 11 :<br />

Culture and Health, New York : Brook-Cole.<br />

• Mullavey-O'Byrne, C. (1994). Intercultural communication for health care<br />

professionals [Communication interculturelle pour les professionnels de la<br />

santé]. R. W. Brislin et T. Yoshida, Improcing Intercultural Interactions : Modules for<br />

Crvss-Cultural TRaining Programs, chap. 10. Thousand Oaks, CA: Sage.<br />

• Ricard, V., B. (1993). Developing Intercultural Communication Skills [Développe des<br />

habiletés de communication interculturelle], chapitre 4. Melbourne: Krieger.<br />

• Samovar, L. A. et Porter, R. E. (1976). Intercultural communication : A Reader<br />

[Communication interculturel], chapitre 1. California : Wadsworth Publishing<br />

Company.<br />

• Stevenson, K. M., Cheung, K.-F. M. et Leung, P. (1992). A systematic approach to<br />

ethnically sensitive practice [Une approche systématique à la pratique qui prend<br />

en compte l'ethnie de la personne]. Child welfare, LXXL<br />

• Varner, I. et Beamer, L, (1995). Intercultural Communication in the Global Workplace<br />

[Communication interculturelle dans le monde du travail global]. Toronto : Irwin.<br />

• Zaharna, R. S. (1989). Self-shock: The double-binding challenge of identity [Le choc<br />

en soi : le défi de l'identité]. International Journal of Intercultural Relations, 13,501-<br />

525..<br />

_ Jacques Proulx et Nicole Chiasson<br />

Département de psychologie. Université de Sherbrooke, 1996<br />

243


L<br />

i<br />

SECTION 7<br />

Documents d'appoint


DOCUMENTS D'APPOINT<br />

>• Conseil des communautés culturelles et de l'immigration (avril 1996).<br />

Bâtir ensemble notre devenir, Document de consultation.<br />

>" Statistiques (publications gouvernementales)<br />

>• Bureau interculturel de Montréal : 3 Profils des communautés culturelles.<br />

Information diffusée par les organismes communautaires<br />

Contexte politico-juridique<br />

>• Choc culturel et processus d'adaptation .<br />

^ L'aide aux survivants de torture et de guerre


CONSEIL<br />

DCS<br />

COMMUNAUTÉS<br />

CULTURELLES<br />

ET M<br />

L'IMMIGRATION<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE<br />

DEVENIR<br />

UN PROJET SINGULIER D'UN<br />

QUÉBEC PLURIEL<br />

Document de consultation<br />

Avril 1996<br />

H . lâKor B»


TABLE DES MATIÈRES<br />

INTRODUCTION !<br />

1 - LA DIVERSITÉ CROISSANTE DE LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE 3<br />

1.1 La diversité dans son ensemble . 3<br />

1.2 La diversité ethnoculturelle 4<br />

2 - L'ÉVOLUTION DU QUÉBEC MODERNE 7<br />

2.1 Qui sont les Québécois et quelle a été leur évolution démographique? 7<br />

2.2 Les institutions du Québec moderne 8<br />

3 - LES CHOIX DE SOCIÉTÉ 11<br />

3.1 Le Québec est une société démocratique et pluraliste 11<br />

3.2 Le Québec est une société dont la langue commune est le français 16<br />

3.3 Le Québec est une société dont les citoyens partagent un patrimoine commun ..... 17<br />

4 - UN DÉFI À RELEVER 21<br />

4.1 Intégrer et prendre en considération la diversité ethnoculturelle<br />

dans les secteurs de la vie publique 21<br />

4.2 Intégrer de nouveaux citoyens dans toutes les régions du Québec . 23<br />

CONCLUSION 25<br />

FICHES SECTORIELLES 27<br />

1 Culture et communications . 29<br />

2 Éducation . 31<br />

3 Justice et sécurité publique . . . 33<br />

4 Marché du travail et milieu des affaires 35<br />

5 Services de santé et services sociaux 37<br />

6 Vie municipale, habitation et vie de quartier 39<br />

ANNEXE 41


INTRODUCTION<br />

Depuis les années 1970, la société québécoise se préoccupe de plus en plus de<br />

l'intégration des nouveaux immigrants et des actions i entreprendre pour tenir compte<br />

pleinement de la diversité ethnoculturelle. Elle s'interroge sur ses propres anentes<br />

légitimes, tant à l'égard des citoyens que des institutions, et sur les adaptations<br />

nécessaires pour assurer et harmoniser les conditions de participation de tous les citoyens<br />

du Québec à la vie collective. Dans cette analyse, elle prend conscience de la<br />

concentration de la population immigrante dans la région métropolitaine de Montréal et<br />

s'inquiète des conséquences de cette disparité.<br />

En 1990, Y Énoncé de politique en matière d'immigration et d'intégration, adopté à<br />

l'unanimité par l'Assemblée nationale, définissait les orientations du gouvernement du<br />

Québec Hant ce domaine. Par la suite, un plan d'action a été mis en oeuvre et le bilan<br />

des réalisations vient d'en être rendu public. Le moment semble donc venu de faire le<br />

point et d'approfondir les orientations de l'Énoncé de politique à la lumière des récentes<br />

expériences. Le Conseil des communautés culturelles et de r immigration a reçu le<br />

mandat de procéder à une consultation publique sur les principes de base et sur les<br />

actions A entreprendre pour intégrer pleinement la diversité ethnoculturelle dans<br />

l'ensemble des régions du Québec. Cette consultation, qui sera réalisée en collaboration<br />

avec des partenaires régionaux et locaux, devrait permettre à un grand nombre de<br />

citoyens de partager leur réflexion sur les fondements de la société et d'explorer ensemble<br />

des voies d'actipn concrètes et satisfaisantes pour tous.<br />

Les objectifs de cette consultation peuvent être formulés ainsi :<br />

- D'abord, à l'occasion d'une réflexion commune, faire émerger et expliciter les<br />

consensus relatifs tfo cadre de référence civique sur lequel se fonde la société<br />

québécoise.<br />

- Puis, à partir de ce cadre, explorer et.définir les actions et les adaptations à réaliser<br />

pour faciliter l'intégration et la participation de tous dans les différents secteurs<br />

de la vie publique et encourager une répartition plus équilibrée des nouveaux<br />

immigrants parmi l'ensemble des régions du Québec.


BÂ TIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Pour atteindre ces objectifs, le CCC1 créera des occasions pour que l'ensemble des<br />

citoyens du Québec, y compris les nouveaux arrivants, puissent échanger sur leurs<br />

attentes et leurs inquiétudes en ce qui concerne la pleine reconnaissance de la diversité<br />

ethnoculturelle dans notre société.<br />

De cette consultation résulteront deux avis qui seront adressés au Ministre. L'un<br />

s'attachera à l'appartenance commune de l'ensemble des Québécois et formulera des<br />

recommandations sur les orientations en matière de relations civiques et interculturelles<br />

et sur les mesures concrètes à appliquer. L'autre portera sur l'intégration des<br />

nouveaux immigrants dans toutes les régions du Québec.<br />

Le présent document sert de guide et de référence pour la préparation et la tenue de la<br />

consultation. Il situe la diversité ethnoculturelle dans le contexte social général et précise<br />

les questions que cette diversité pose à la société. Après un rappel historique, il présente<br />

une synthèse des fondements de la société québécoise actuelle : son caractère<br />

démocratique, ses valeurs civiques fondamentales telles le français en tant que langue<br />

commune de la vie publique et l'enrichissement partagé de son patrimoine. La démarche<br />

de consultation prévoit une réflexion sur ces fondements de la société à la lumière de la<br />

réalité vécue. Enfin, il propose un cadre pour la recherche de solutions aux préoccupations<br />

exprimées. À ce sujet, la réflexion portera, d'une part, sur les différents secteurs<br />

de la vie publique et sur les adaptations nécessaires pour assurer l'intégration de tous à<br />

la vie collective, dans le respect de la diversité; elle portera, d'autre pan, sur les actions<br />

à entreprendre ou à consolider pour assurer une présence mieux répartie de la diversité<br />

ethnoculturelle dans l'ensemble des régions du Québec,<br />

Six secteurs ont été identifiés : culture et communications, éducation, justice et sécurité<br />

publique, marché du travail et milieu des affaires, santé et services sociaux, vie<br />

municipale, habitation et vie de quanier. Six fiches sectorielles, présentées en annexe,<br />

serviront à amorcer la discussion. De plus, chaque participant recevra une fîche<br />

régionale présentant une synthèse d'informations pertinentes à l'objet de la consultation.<br />

2


CHAPITRE 1<br />

LA DIVERSITÉ<br />

QUÉBÉCOISE<br />

1.1 La diversité dans son ensemble<br />

CROISSANTE DE LA SOCIÉTÉ<br />

La société québécoise, par la présence des populations autochtones, francophone et<br />

anglophone, est une société historiquement diversifiée. Pour éviter tout malentendu;<br />

situons d'abord cette diversité dans l'ensemble de la société. La diversité ethnoculturelle,<br />

liée plus spécifiquement à l'arrivée de vagues successives d'immigrants, n'est pas la seule<br />

qui rend nécessaires les adaptations à consentir pour intégrer tous les citoyens.<br />

Toute société moderne compose aiyourd'hui avec la diversité. Le Québec a déjà dû<br />

procéder à des adaptations importantes pour faciliter l'intégration de certains groupes de<br />

citoyens à la vie publique. Mentionnons, par exemple, l'arrivée des femmes sur le<br />

marché du travail et les aménagements consentis progressivement pour leur faire une<br />

place égale, tout en tenant compte de leurs différences. D en a été de même pour les<br />

personnes handicapées et pour d'autres minorités ou catégories de personnes.<br />

De plus, la facilité des échanges entre les pays, la libre circulation des personnes, des<br />

idées, des produits et de l'information contribuent à une diversification accélérée des<br />

croyances, des valeurs, des modes de vie et des groupes d'appartenance. Ce phénomène<br />

entraine des changements majeurs dans les rapports sociaux. Si la mondialisation des<br />

échanges contribue avantageusement au développement des individus et de la<br />

connaissance mutuelle dans les domaines économique et culturel, il reste que son impact<br />

sur les collectivités locales cause bien des inquiétudes. Notre société constate cette<br />

diversification croissante et en expérimente «les grandeurs et les misères».<br />

Depuis les dernières décennies, le Québec, comme d'autres sociétés, connaît un<br />

bouleversement de ses valeurs et de ses assises : déclin de la pratique religieuse,<br />

accroissement de la diversité des croyances, éclatement des modèles familiaux, précarité<br />

croissante de l'emploi et des protections publiques, baisse importante du taux de natalité,<br />

. élévation du taux de suicide, particulièrement chez les jeunes. Ce sont là autant de faits<br />

qui donnent souvent l'impression de perdre pied, les fondements de la société et les<br />

valeurs communes qui guident les actions ayant été ébranlées.


BÂ TIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR )<br />

La solution n'est pas dans la quête nostalgique d'une certaine unanimité. Il faut plutôt<br />

saluer l'ouverture de notre société à la diversité, tout en sachant que cette ouverture est<br />

un défi de taille non seulement pour les individus, mais aussi pour la société et ses<br />

institutions.<br />

1.2 La diversité ethnoculturelle<br />

Cette consultation a pour objet précis la diversité ethnoculturelle et non la diversité<br />

entendue globalement. Comparativement à d'autres sociétés, le Québec manifeste une<br />

certaine harmonie dans ses relations interculturelles. La société québécoise a déjà<br />

modifié quelques-unes de ses habitudes pour s'adapter à l'évolution de sa population.<br />

Toutefois, le regard posé sur certains Québécois, même installés depuis plusieurs<br />

générations, confirme une sorte de sentiment d'être un étranger au Québec, et<br />

partant, la difficulté de s'y sentir véritablement Intégré. Ces Québécois, qui se<br />

sentent et veulent se considérer Québécois, se trouvent trop souvent en marge de la vie<br />

collective. Ces manifestations invitent certainement à la réflexion. Voilà pourquoi la<br />

société est conviée à faire le point et à revoir ses orientations pour s'assurer qu'elle<br />

évolue concrètement dans le respect de ses valeurs fondamentales et de la diversité<br />

croissante de ses membres. Voyons de plus près à quels défis elle doit plus<br />

particulièrement faire face.<br />

Défis reliés à la participation à la vie collective<br />

Malgré toutes les. fréquentes affirmations de principes, on est en droit de se demander<br />

s'il y a, dans la société, une volonté réelle de prendre en considération la diversité<br />

ethnoculturelle. Certains groupes de citoyens, et particulièrement les minorités visibles,<br />

sont peu présents dans la fonction publique et parapublique provinciale et municipale,<br />

dans les partis politiques, dans certains réseaux d'affaires et dans les syndicats, c'est-àdire<br />

là où les décisions majeures sont prises. Est-ce que cette faible participation à la<br />

vie publique n'entrave pas leur intégration comme citoyens? Les membres de ces<br />

groupes ne sont-ils pas également plus souvent exclus du marché du travail et sujets à la<br />

discrimination et au racisme?<br />

4


Défis reliés aux adaptations à réaliser<br />

BÂ TIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR )<br />

Plusieurs groupes et personnes réclament, de la pan des institutions, certaines adaptations<br />

qui leur permenraient d'observer ici des prescriptions de leur religion ou de maintenir<br />

certaines pratiques culturelles de leur pays d'origine. Dans la majorité des cas, ces<br />

demandes ont reçu une anention sérieuse, voire souvent des réponses positives, mais des<br />

limites s'imposent et elles doivent être largement comprises et partagées. Ainsi plusieurs<br />

questions se posent :<br />

- Quelle devrait être la réponse aux demandes reliées à la pratique religieuse, par<br />

exemple à des prières sur les lieux de travail? Comment agencer ces droits garantis<br />

par la Chane et la tendance à la laïcité de nos institutions?<br />

- Quelle anitude devrait-on adopter vis-à-vis certaines pratiques minoritaires qui<br />

contreviennent aux lois ou aux droits fondamentaux du Québec, par exemple<br />

celles qui ont trait à l'intégrité du corps (mutilations génitales faites aux femmes), à<br />

l'égalité des hommes et des femmes, à la manière d'exercer l'autorité parentale<br />

(punitions corporelles)?<br />

- En bref, comment pouvons-nous distinguer l'essentiel de l'accessoire? Sur quelles<br />

bases justifier les adaptations qui protégeront l'exercice des droits et libertés de<br />

chacun, tout en respectant les valeurs fondamentales de la société? Pouvons-nous<br />

établir les limites légitimes à ces adaptations aux nouvelles réalités?<br />

Défis reliés à la connaissance mutuelle<br />

Dans plusieurs cas. on constate, tant chez des Québécois de naissance que chez des<br />

Québécois d'adoption, une connaissance insuffisante de la société québécoise, aussi<br />

bien en ce qui concerne son histoire et sa spécificité comme société francophone dans<br />

l'ensemble canadien, que les valeurs de base auxquelles elle est fondamentalement<br />

attachée. La société a-t-elle consacré suffisamment d'efforts pour procurer la formation<br />

civique, historique et linguistique nécessaire à l'ensemble de ses citoyens?<br />

Par ailleurs, bon nombre de Québécois ressentent et expriment une inquiétude devant<br />

l'accroissement de la diversité ethnoculturelle. L'absence de contacts réciproques entre<br />

5


6<br />

BÂ TIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR )<br />

les citoyens nuit à la connaissance mutuelle et entraîne souvent des perceptions erronées<br />

et des préjugés pouvant inspirer des attitudes ou des pratiques discriminatoires. Les<br />

images médiatiques ne permettent pas toujours, non plus, une connaissance mutuelle juste<br />

et bienveillante.<br />

En regroupant des citoyens de toutes provenances et en les invitant à travailler ensemble<br />

à la recherche de solutions communes, cette réflexion contribuera à. amorcer les<br />

rapprochements souhaités et à guider les actions reliées à l'intégration de l'ensemble des<br />

citoyens.


CHAPITRE 2<br />

L ÉVOLUTION DU QUEBEC MODERNE :<br />

d'où f anons-nous ?<br />

Avant d'aborder directement la réflexion sur les fondements de la société québécoise, ii<br />

convient de faire quelques brefs rappels historiques. Ces rappels portent, d'une pan.<br />

sur l'histoire du peuplement du Québec et l'apport de l'immigration et, d'autre pan,<br />

sur la mise en place des institutions qui ont formé le Québec actuel.<br />

2.1 Qui sont les Québécois et quelle a été leur évolution démographique?<br />

Le Québec n'a jamais été une société entièrement homogène. Les Français qui, les<br />

premiers, ont colonisé le Québec ont établi rapidement des relations avec les différents<br />

peuples autochtones habitant alors le territoire. Les mariages mixtes furent très tôt une<br />

pratique répandue. Même si les relations avec les Premières Nations ne font pas l'objet<br />

; de la présente consultation, il faut ici reconnaître que l'héritage de ces peuples fait partie<br />

du patrimoine québécois et il faut souhaiter que s'établissent rapidement avec eux des<br />

échanges de vues sur le- partage des valeurs, communes et l'élaboration de projets<br />

communs dans l'intérêt de tous.<br />

L'immigration britannique fut marquante surtout à partir de 1760. Elle fut accentuée par<br />

les crises économiques auxquelles faisaient face les îles britanniques. À cette population<br />

se sont joints des Loyalistes américains, à la suite de la Déclaration d'indépendance des<br />

États-Unis. Jusqu'à la Confédération (1867), l'immigration a donc été surtout française<br />

et britannique. Néanmoins, on pouvait déjà noter la présence d'un certain nombre<br />

d'immigrants d'origine africaine et caraibéenne. Des immigrants de religion juive sont<br />

aussi arrivés à ce rte époque et cette immigration s'est accentuée vers la fin du XIX e<br />

siècle. Le début du XX 1 siècle a été marqué par l'immigration européenne et une<br />

nouvelle vague d'immigration britannique.<br />

La période de rentre-deux-guerres a été peu propice à l'immigration. Après la seconde<br />

guerre mondiale et sunout à partir des années 1950; la modification des lois fédérales sur<br />

l'immigration a marqué un changement d'attitude et une ouverture à une immigration plus<br />

diversifiée. Par la suite, le rôle humanitaire qu'ont joué progressivement le Canada et<br />

le Québec a permis l'accueil de nombreux réfugiés aux prises avec de graves problèmes<br />

politiques (guerres, atteintes aux droits de la personne). C'est ainsi que des réfugiés en


BÂ TIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR )<br />

provenance de tous les continents sont devenus des citoyens canadiens à pan entière. Les<br />

Québécois de plusieurs régions se rappelleront la mobilisation enthousiaste suscitée par<br />

l'appel à accueillir des réfugiés, dits «Boat People», dans leur milieu.<br />

Ces nouveaux citoyens, par leurs apports sur les plans social, culturel, économique,<br />

scientifique et technique, ont déjà marqué et enrichi le développement de la société. II<br />

en est de même sur le plan des valeurs : certaines cultures maintiennent toujours des<br />

valeurs qui ont eu une influence sur lé Québec et que la modernité a peut-être trop mises<br />

en veilleuse. Pensons au respect à l'égard des aînés, à l'importance de la famille, de<br />

l'éducation des enfants, du travail. Pour la plupart, ces citoyens immigrés sont déjà bien<br />

intégrés à la société. À l'occasion de cène consultation, découvrirons-nous ensemble les<br />

moyens qui faciliteront l'intégration de ceux qui trouvent plus péniblement leur place<br />

dans la communauté plus large?<br />

En 1990, le Québec a révisé la politique d'immigration émise en 1978 et s'est donné une<br />

politique d'immigration et d'intégration dans laquelle est affirmée sa volonté de recourir<br />

à l'immigration pour favoriser le «redressement démographique», la «prospérité<br />

économique», la «pérennité du fait français» et l'«ouverture sur le monde». Le bilan du<br />

plan d'action de cette politique devrait permettre d'apprécier dans quelle mesure ces<br />

objectifs ont été aneints à ce jour.<br />

2.2 Les institutions du Québec moderne<br />

Au détour des années 1960, le Québec, comme beaucoup d'autres pays, a été secoué par<br />

une revendication démocratique majeure qui a transformé les institutions communes et<br />

remplacé certaines élites traditionnelles; on a appelé cette période la Révolution<br />

tranquille. À cette occasion, le groupe majoritaire francophone, en s'appuyant non plus<br />

sur l'Église mais sur l'État pour assurer sa survie, s'est redéfini en fonction d'une entité<br />

territoriale et politique. Il abandonnait ainsi progressivement ses propres références<br />

identitaires canadiennes-françaises et catholiques et s'ouvrait à une nouvelle conception<br />

de la nation. En même temps, il se donnait les outils institutionnels et économiques qui<br />

lui permettaient de se placer au rang des États modernes et procédait largement à la<br />

sécularisation de l'espace public.<br />

En effet, depuis les années 1960, le Québec s'est doté de leviers économiques (Hydro-<br />

Québec, Société générale de financement, Société de développement industriel. Caisse<br />

8


BÂ TIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

de dépôt et de placement). Il a institué le ministère de l'Éducation. Il a développé un<br />

réseau d*institutions de solidarité et de sécurité sociales (Régie de l'assurance-maladie.<br />

Société de l'assurance-automobile du Québec, Commission de la santé et de la sécurité<br />

du travail, programmes de sécurité du revenu), et affirmé la force du mouvement<br />

coopératif et des mécanismes de concertation sociale. Ii a constitué une fonction publique<br />

largement indépendante des partis politiques et a réformé le système électoral avantgardiste<br />

qui. désormais, garantit l'indépendance financière des panis politiques à l'égard<br />

des intérêts privés. Il s'est aussi affirmé en tant que société ouverte et tolérante, axée sur<br />

les droits et libertés de la personne. La Charte des droits et libertés de la personne du<br />

Québec (1975) est, comme le dit son préambule, «le symbole des valeurs de la société<br />

québécoise». Dans cet esprit, le Québec participe également aux ententes internationales<br />

sur les droits de la personne que signe le Canada. En 1974, le gouvernement du Québec<br />

a donné au français le statut de langue officielle; la Charte de la langue française (1977)<br />

a marqué un tournant majeur dans l'intégration des immigrants à la majorité francophone.<br />

Plus récemment, il a procédé à la réforme du Code civil. En outre, il a conclu une série<br />

d'ententes avec le Gouvernement fédéral, amorçant ainsi graduellement une maîtrise<br />

partielle du Québec sur son immigration. En dehors de l'immigration dite humanitaire,<br />

le Québec fixe régulièrement le nombre d'immigrants qu'il reçoit en fonction de sa<br />

capacité d'accueil.<br />

Les institutions dont le Québec s'est doté à partir des années 1960 constituent des acquis<br />

essentiels qui structurent encore l'espace public actuel et fournissent le cadre de<br />

référence où prédominent la dimension sociale, l'égalité des chances et la définition<br />

civique des rapports sociaux.<br />

9


CHAPITRE 3<br />

LES CHOIX DE SOCIÉTÉ : selon quels principes<br />

communs vivons-nous aujourd'hui ?<br />

Nous voici maintenant au premier objectif de cette consultation. Avant d'aborder la<br />

diversité ethnoculturelle, il est essentiel de se donner un cadre de référence commun,.qui<br />

nous guidera, plus loin, dans le choix des adaptions sociales à faire pour vivre ensemble<br />

harmonieusement.<br />

Certains repères civiques communs requièrent l'adhésion de tous les citoyens et peuvent<br />

guider la réflexion sur les relations entre citoyens dans les différents secteurs de la vie<br />

publique et dans la vie ordinaire. Rappelons que la citoyenneté est le statut par lequel,<br />

au-delà de nos distinctions sociales, ethniques et religieuses, nous adhérons à la même<br />

communauté politique et acceptons de participer en toute égalité à un devenir commun.<br />

Pour établir ces repères civiques, nous nous appuyons sur «les choix de société» rappelés<br />

dans Y Énoncé de politique en matière d'immigration et d'intégration de 1990 : le Québec<br />

est une société démocratique, pluraliste et francophone, incluant dans cette définition<br />

le patrimoine historique, culturel et naturel qui doit être connu, protégé et partagé par<br />

tous les citoyens.<br />

3.1 Le Québec est une société démocratique et pluraliste<br />

Nous tenterons de présenter brièvement les éléments essentiels d'une société<br />

démocratique, vue d'abord dans son fonctionnement et ses institutions, puis dans ses<br />

valeurs fondamentales.<br />

La présentation des valeurs et règles fondamentales fait référence à ce que la société<br />

voudrait être; elle fait, par conséquent, apparaître les écarts entre les principes et la<br />

réalité. Ces écarts interpellent les gouvernants tout comme les citoyens; ils remettent en<br />

question notre vigilance et la qualité de notre participation à la vie publique. Nous<br />

aurons l'occasion de réfléchir plus loin sur les moyens de réduire ces écara.<br />

• Le processus démocratique et les institutions communes<br />

La société démocratique donne à tous les individus qui en sont membres le statut<br />

politique de dtoyen et considère ses citoyens comme égaux, libres et responsables, et ce,<br />

quelles que soient leurs caractéristiques individuelles. C'est un principe fondamental de


BÂ TIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR )<br />

la démocratie : ses conséquences sont grandes. C'est en tant que citoyens que les<br />

individus élisent leurs représentants selon la règle de la majorité; et c est encore à ce<br />

titre qu'ils peuvent se porter candidats aux élections.<br />

L'ensemble des représentants élus forment r Assemblée nationale (au Québec, le<br />

premier parlement démocratique remonte au XVIII e siècle). Le groupie majoritaire des<br />

représentants élus forme le Gouvernement. Élu pour un nombre d'années limité, le<br />

Gouvernement conserve en cours de mandat une marge de manœuvre, une certaine<br />

indépendance à l'égard de son électoral.<br />

Toutefois, les choix et les actions des gouvernements doivent être soumis à la discussion<br />

publique. Avant d'adopter une loi, une politique ou un budget, par exemple, le<br />

gouvernement doit en soumettre le projet à un débat. Les partis d'opposition à l'intérieur<br />

des institutions parlementaires jouent le rôle de critique officiel; c'est aussi le rôle, entre<br />

autres, des commissions d'études, des consultations comme celle-ci, des groupes de<br />

pression, de la presse et des citoyens dans leur ensemble. Dans ce contexte, le citoyen<br />

est considéré comme apte à juger par lui-même les questions d'intérêt public et libre<br />

d'exprimer ses opinions. On estime souvent que la qualité de la démocratie se mesure<br />

à la participation des citoyens aux débats publics et à la qualité de ces débats.<br />

Une fois les décisions prises et les lois adoptées, les citoyens et le gouvernement sont<br />

tenus de respecter la loi. Précisons que les lois s'appliquent autant dans la vie privée<br />

que rfang la vie publique, que l'on soit d'accord ou pas avec leur contenu. Par exemple,<br />

même si elle est commise dans le cadre familial qui appartient à la sphère privée, la<br />

violence physique est interdite par la loi.<br />

Cette obligation qu'a le gouvernement de se conformer à ses propres lois marque une<br />

limite fondamentale de son pouvoir et constitue l'un des critères essentiels définissant la<br />

démocratie. C'est ce qu'on appelle le principe de la primauté de la loi. Le pouvoir<br />

judiciaire, indépendant des pouvoirs législatif et exécutif, est chargé de veiller à ce que<br />

tout le monde agisse en tout respect de ses règles. Les lois de l'Assemblée nationale<br />

doivent se limiter à des domaines de juridiction provinciale, selon le partage établi par<br />

la Constitution canadienne; toutes les lois québécoises doivent également respecter la<br />

Charte des droits et libertés de la personne du Québec (1975) et la Charte canadienne<br />

des droits et libertés (1982). Parmi les différentes déclarations de droits des provinces<br />

canadiennes, la Charte québécoise est la seule dont les dispositions sont expressément<br />

contraignantes pour le législateur (art. 52); selon l'avis du Juge en chef de la Cour<br />

12


BÂ TIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR )<br />

suprême, la Charte du Québec a donc, pour l'Assemblée nationale, un caractère quasi-<br />

constitutionnel. Toute modification dans les lois doit s'accompagner d'un débat public<br />

et, en cas de conflit, d'un recours aux tribunaux. Dans quelle mesure le pouvoir qu'ont<br />

les juges d'interpréter les droits fondamentaux peut-il constituer un risque de distorsion<br />

du processus démocratique? Quelles marges de discrétion limitent le pouvoir<br />

d'interprétation des juges? Ces questions font de plus en plus l'objet de débats.<br />

• Les valeurs, les droits et les principes fondamentaux de la société démocratique<br />

Les droits et les principes généraux qui fondent la société québécoise sont ceux de toute<br />

société démocratique. Us incarnent la prise en considération, par la société civique, de<br />

valeurs héritées des traditions occidentales judéo-chrétiennes. Notre société a toutefois<br />

sa propre manière d'en choisir les modalités et de les concrétiser dans les structures et<br />

les modes de fonctionnement de ses institutions. En effet, le Québec a donné un statut<br />

de droits fondamentaux à certaines valeurs et la Charte des droits et libertés de la<br />

personne du Québec en assure la garantie institutionnelle. D convient de porter une<br />

attention paniculière aux valeurs fondamentales et à certains principes qui en découlent<br />

et qui sont liés directement à l'intégration de la diversité.<br />

Les droits dits fondamentaux sont la liberté, l'égalité et la sécurité. En ce qui concerne<br />

la liberté, l'État garantit à tous les citoyens l'exercice des libertés - dites publiques - de<br />

conscience, de religion, d'opinion, d'expression, de réunion pacifique et d'association.<br />

Naturellement, l'exercice de certaines libertés est limité lorsqu'il s'agit de préserver les<br />

valeurs démocratiques, l'ordre public et le bien-être général. Le droit à l'égalité est<br />

fondé sur le principe selon lequel tous les citoyens sont égaux en valeur et en dignité.<br />

Le droit à l'égalité et son corollaire, le principe de non-discrimination, sont la pierre<br />

angulaire du système démocratique, puisqu'ils sont à la base de la jouissance de tous les<br />

autres droits garantis par l'État à tous les citoyens. Le droit à la sécurité (ou «sûreté»)<br />

vise à protéger la vie, l'intégrité physique, la vie privée de la personne, sa réputation et<br />

ses biens matériels. Il protège le citoyen contre toute atteinte ou violence physique :<br />

mutilations, mauvais traitements, entrave à la liberté de mouvement. En excluant toute<br />

forme de violence ou de menace de violence, cette valeur oblige à régler les conflits par<br />

des moyens pacifiques tels que la négociation, la médiation, la conciliation ou l'arbitrage.<br />

Les principes de liberté et d'égalité des dtoyens rendent possible l'expression de la<br />

diversité. C'est une richesse et une force de la société démocratique que de permettre<br />

13


BÂ TIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR )<br />

à tous les citoyens de s'exprimer dans leur originalité et leur différence. Ces principes<br />

rendent possibles la recherche, la création artistique et littéraire et les initiatives<br />

économiques ou sociales. Toutefois, la liberté et les droits individuels ont pour limites<br />

la liberté et les droits des autres et la nécessité de leur équilibre réciproque. En<br />

s'appuyant sur le principe de réciprocité des droits et des devoirs, des libertés et des<br />

responsabilités des citoyens, on peut généralement trouver des solutions mutuellement<br />

acceptables.<br />

Le principe fondamental de la non-discrimination découle de la valeur d'égalité. Il y<br />

a discrimination lorsqu'une personne fait l'objet d'une distinction, d'une exclusion ou<br />

d'une préférence à cause d'une caractéristique particulière qu'elle possède. La Charte<br />

des droits et libertés de la personne du Québec interdit toute forme de discrimination<br />

directe et indirecte. Elle identifie les motifs qui font le plus souvent l'objet de<br />

discrimination et pour lesquels un recours légal est possible : discrimination fondée, par<br />

exemple, sur la race, la couleur, le sexe, l'âge, la religion, la langue et l'origine ethnique<br />

ou nationale. Ces sept motifs, seuls ou combinés, se rapportent plus particulièrement à<br />

l'objet de notre consultation.<br />

Mais au-delà des comportements individuels discriminatoires qui sont à combattre, il faut<br />

aussi enrayer la discrimination dite indirecte ou systémique, laquelle prend racine dans<br />

des règles et des pratiques sociales qui peuvent en elles-mêmes exclure certaines<br />

catégories de personnes en les empêchant d'accéder à certains emplois, au logement ou<br />

à certains services. Nous avons acquis des instruments juridiques permettant de remédier<br />

à ces formes de discrimination. L'implantation de programmes d'accès à l'égalité en<br />

emploi et l'obligation d'accommodement raisonnable, maintenant consacrée par les<br />

tribunaux; en constituent deux exemples. De plus, en tant que citoyens, nous avons tous<br />

la même responsabilité de combattre le racisme et la discrimination.<br />

Les droits fondamentaux de la personne sont à la base du principe du pluralisme inscrit<br />

dans la tradition démocratique et entraînent la reconnaissance de la diversité. On dit que<br />

le Québec est une société pluraliste; pourquoi est-ce si important qu'elle le soit? Dans<br />

une société diversifiée, le principe politique du pluralisme exige qu'une majorité veille,<br />

dans ses décisions, à ne pas empêcher certains citoyens, appartenant à une minorité ou<br />

partageant certaines caractéristiques, d'exercer librement leurs droits en toute égalité.<br />

Le pluralisme vise à garantir l'égalité entre les citoyens malgré la diversité de leurs<br />

caractéristiques ou de leurs appartenances particulières. Il est parfois nécessaire de<br />

14


BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

prévoir plusieurs moyens pour permettre à des personnes différentes d'exercer librement<br />

les mêmes droits de manière égale. Ainsi, pour qu'un édifice soit «public», il ne suffit<br />

pas qu'il soit muni de portes; si l'on veut que tout le monde puisse y accéder, il faut<br />

aussi, par exemple, qu'une personne en fauteuil roulant puisse y entrer sans obstacle.<br />

On peut donc juger comme un jalon de la progression du pluralisme dans notre société<br />

le moment où Ton a exigé que tout édifice public soit muni de rampes d'accès aux<br />

entrées.<br />

Le pluralisme est donc un principe fondamental et non un aspect secondaire de la<br />

démocratie, car il exige non seulement que tous les citoyens, dans toute leur diversité,<br />

bénéficient des garanties fondamentales de protection de leurs droits, mais que le législateur<br />

lui-même soit tenu de respecter ces garanties lorsqu'il fait des lois. C'est sur cette<br />

base que peuvent se développer et s'exprimer les multiples appartenances des citoyens<br />

et que peut s'appuyer, entre autres, le respect de la diversité ethnoculturelle.<br />

Le respect des exigences du pluralisme entraîne la laïcité de l'État et des institutions.<br />

L'indépendance de l'État et des religions garantit à chacun la liberté d'exercer sa<br />

religion et reconnaît ainsi l'importance des valeurs spirituelles dans la vie des gens. Elle<br />

est indispensable à l'exercice de la liberté religieuse dans une société caractérisée par la<br />

diversité. Sans le respect de ce principe, une religion particulière pourrait exercer un<br />

pouvoir politique contraignant sur tous les citoyens, ce qui menacerait la liberté de<br />

conscience et de religion des citoyens adhérant à d'autres religions ou n'adhérant à<br />

aucune. Pour des raisons historiques au Québec, les valeurs des religions chrétiennes ont<br />

davantage marqué et structuré notre société. Dans un contexte où la diversité religieuse<br />

s'accroît en milieu scolaire, ta reconnaissance de la liberté religieuse n'invite-t-elle pas<br />

à revoir ou à remettre en cause le maintien d'institutions scolaires publiques<br />

confessionnelles?<br />

Les droits économiques et sociaux prévus dans la Charte québécoise garantissent la<br />

valeur que notre société reconnaît à la sécurité sociale des citoyens, entendue comme un<br />

ensemble de protections contre des risques d'ordre socio-économique. Par exemple, les<br />

régimes d'assurance maladie, d'aide juridique, d'assurance automobile, de santé et de<br />

sécurité du travail, de sécurité du revenu, la loi ami briseurs de grève, le recours collectif<br />

et l'Office de protection du consommateur se réfèrent à ces droits. Le Québec reconnaît<br />

depuis longtemps, par principe, un devofr de solidarité collective à l'égard des personnes<br />

menacées dans leur bien-être économique ou social.<br />

15


BÂ TIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Symbole des valeurs de la société québécoise, la Charte des droits et libertés de la<br />

personne du Québec est considérée comme un modèle et un point de référence tant par<br />

l'étendue des droits et libertés qu'elle garantit que par l'efficacité des recours mis à la<br />

disposition des personnes, dont les droits sont violés. L'engagement sérieux et profond<br />

de notre société pour la protection de ces droits fondamentaux se manifeste dans un<br />

ensemble d'institutions et d'organismes québécois qui ont la responsabilité d'en assurer<br />

la promotion, la protection et le respect : le Tribunal des droits de la personne, la<br />

Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, la Commission de<br />

déontologie policière, le Directeur général des élections, la Commission des nonnes du<br />

travail. Signalons aussi le Protecteur du citoyen et la Commission d'accès à l'information<br />

ainsi que d'autres organismes, telle la Régie du logement, qui ont des responsabilités<br />

particulières. Plusieurs de ces institutions et organismes sont maintenant regroupés sous<br />

la responsabilité du ministre délégué aux Relations avec les citoyens. Mais il ne suffit<br />

pas que ces institutions existent, encore faut-il s'assurer que l'accès à ces institutions soit<br />

égal pour tous les citoyens.<br />

3.2 Le Québec est une société dont la langue commune est le français.<br />

Le français est historiquement la langue de la majorité des Québécois. En 1977, le<br />

gouvernement du Québec adoptait la Charte de la langue française dont l'objectif était<br />

de faire du français la langue normale et habituelle de toutes les activités publiques<br />

(langue de l'affichage, des communications publiques, du travail), c'est-à-dire la langue<br />

commune de tous les Québécois. Antérieurement à cette loi, la très grande majorité des<br />

immigrants s'intégraient à la population anglophone, notamment en inscrivant leurs<br />

enfants aux écoles anglaises. Des dispositions précises de la loi orientent désonnais les<br />

enfants des nouveaux immigrants vers les écoles françaises. L'offre de services de<br />

francisation aux immigrants adultes a été élargie afin qu'ils puissent rapidement<br />

communiquer en français et participer pleinement aux activités de la vie courante. Cette<br />

loi a amené la majorité francophone à prendre conscience, comme jamais<br />

auparavant, de sa responsabilité en matière d'accueil et d'intégration des<br />

immigrants.<br />

Tout en reconnaissant le droit d'utiliser la langue de son choix dans la vie privée et<br />

la nécessité, dans des situations exceptionnelles (dans lés services d'accueil ou de soins<br />

d'urgence, par exemple), de tenir compte des langues maternelles dans la vie publique<br />

et tout en admettant la richesse que constitue la diversité linguistique pour une société<br />

ouverte sur le monde, il faut affirmer que la reconnaissance du français comme langue<br />

16


BÂ TIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR )<br />

commune est essentielle à l'harmonie de tous les citoyens québécois, quelle que soit<br />

leur langue maternelle. La maîtrise de la langue commune est nécessaire pour exercer<br />

avec, aisance et compétence ses rôles de citoyen. Le gouvernement du Québec a déjà<br />

accompli des actions.dans ce sens. Ainsi, le contrat moral d'intégration exige que l'État<br />

offre aux immigrants les moyens d'apprendre la langue commune; en contrepartie, l'État<br />

s'attend à ce que les immigrants s'engagent à apprendre le français et à l'adopter comme<br />

langue de la vie publique afin de participer au développement du Québec et à ses choix<br />

de société.<br />

En même temps, il faut signaler la situation ambigûe du français, qui découle des<br />

messages contradictoires reçus par les immigrants dans le contexte canadien et nordaméricain.<br />

Comment amener les immigrants à choisir le français comme langue<br />

commune dans un contexte de concurrence linguistique et d'ambiguïté où l'anglais, en<br />

plus de sa prépondérance continentale et internationale, jouit d'une présence importante<br />

devant les tribunaux, se présente comme l'une des deux langues officielles du Canada et<br />

domine souvent, en pratique, les communications dans le travail et 1a vie quotidienne,<br />

particulièrement à Montréal?<br />

La langue anglaise fait également partie de l'héritage linguistique et culturel du Québec.<br />

L'État reconnaît les droits historiques de la communauté québécoise anglophone et lui<br />

assure les conditions lui permettant de vivre dans sa langue, de maintenir ses institutions<br />

et de recevoir plusieurs services gouvernementaux en anglais. Cette reconnaissance doit<br />

être considérée comme un atout, non seulement à cause de la mondialisation et de<br />

l'importance de l'anglais comme langue de communication au niveau international, mais<br />

aussi parce qu'elle représente un élément de solidarité entre Québécois. D'ailleurs,<br />

l'inclusion de l'anglais parmi les matières scolaires obligatoires dans l'enseignement<br />

public au Québec montre l'importance accordée à ce ne langue. Nous devons admettre<br />

toutefois qu'il est difficile de trouver un mode de cohabitation linguistique entièrement<br />

satisfaisant pour les deux communautés; les enjeux sont importants et méritent d'être<br />

étudiés avec beaucoup d'ouverture de part et d'autre.<br />

3 J Le Québec est une société dont les citoyens partagent un patrimoine commun<br />

Les règles démocratiques et la langue française ne sont pas les seuls traits caractérisant<br />

le Québec. En tant que citoyens, nous avons tous aussi des devoirs et des responsabilités<br />

à l'égard d'autres réalités importantes qui composent notre patrimoine collectif. Définir<br />

17


!<br />

BÂ TIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR )<br />

un projet de société inclusif et solidaire, c'est aussi intégrer les héritages historiques,<br />

culturels, religieux, économiques, architecturaux, scientifiques et techniques que les<br />

générations passées ont légués à leurs descendants. Nous devons reconnaître,<br />

conserver et partager ces héritages afin qu'ils nourrissent la mémoire des générations<br />

actuelles et futures. On ne peut parler de patrimoine sans inclure aussi le patrimoine<br />

naturel qui fait partie des héritages à partager. Les communautés régionales ont une<br />

responsabilité dans la conservation et la mise en valeur des héritages particuliers, tant<br />

physiques.que culturels.<br />

La notion de patrimoine doit cependant être revue dans ce contexte de prise en<br />

considération de la diversité. Dans le passé, le patrimoine a été identifié surtout aux<br />

éléments francophone, anglophone et autochtone de la population. Mais avec le temps,<br />

notre image du patrimoine se diversifie : on commence à retrouver la présence de la<br />

diversité ethnoculturelle et à inclure dans le patrimoine québécois les apports des citoyens<br />

^'origines diverses. Leur influence sur les habitudes culinaires en est un exemple simple<br />

et frappât; on le constate aussi dans le domaine culturel : danse, musique, littérature,<br />

etc. Pour la mémoire des générations futures, le patrimoine qui se construit doit<br />

inclure d'emblée les apports collectifs et individuels des citoyens de toutes origines.<br />

On peut se demander si la réflexion sur la diversité ethnoculturelle ne nous amènerait pas<br />

à revoir l'enseignement de l'histoire. En présentant de manière exacte la contribution<br />

historique des Québécois de toutes origines, l'histoire ne peut-elle pas faciliter le<br />

développement d'une plus grande ouverture et le sentiment d'une appartenance commune?<br />

18


Questions è débattra<br />

Ici se termine la présentation des «choix de société». Les participants sont maintenant invités à<br />

faire le point sur les éléments qui font l'objet d'un consensus et sur lesquels on pourra s'appuyer<br />

pour la suite de la consultation.<br />

Rappelons toutefois que les éléments présentés dans la partie «Les choix de société» ne décrivent<br />

pas seulement un état de fait. Ils définissent des valeurs et des principes choisis démocratiquement.<br />

L'adhésion à une appartenance commune ne s'impose pas, elle se construit de<br />

différentes manières. Réfléchir ensemble sur les valeurs et les principes fondamentaux de cette<br />

société peut contribuer à constituer cette appartenance. Les questions suivantes visent à guider la<br />

discussion.<br />

• Les choix de société décrits dans cette partie foru-ils l'objet d'une adhésion générale?<br />

• Y a-t-il des éléments qui posent problème et sur lesquels une discussion s'impose?<br />

• Voyons-nous mieux en quoi le Québec est une société démocratique. pluraliste et francophone,<br />

partageant un patrimoine commun?<br />

• Comment le respect de ces valeurs et de ces principes peut-il nous guider dans les actions à<br />

entreprendre?<br />

Ces repères communs servent de cadre de référence à la réflexion sur l'intégration de la diversité<br />

ethnoculturelle dans les secteurs de la vie publique.<br />

La concrétisation de ces choix dans les secteurs de la vie publique fera l'objet de la prochaine<br />

étape de cene réflexion.


CHAPITRE 4<br />

UN DÉFI À RELEVER : concrétiser les choix<br />

de société<br />

La présente consultation s'adresse à l'ensemble des citoyens du Québec. Elle les invite<br />

à s'interroger sur les adaptations institutionnelles à réaliser pour que tous les citoyens,<br />

anciens et nouveaux, quelles que soient leur origine et leurs caractéristiques, puissent se<br />

sentir, dans les faits, membres à pan entière de cette société. Nous voici au deuxième<br />

objectif de la consultation.<br />

Il faut au départ reconnaître les acquis dans certains domaines et les efforts déjà<br />

consentis pour relever ces défis. Mais on doit faire davantage. Les «choix de société»<br />

servent de balises pour la réflexion. Que faire pour que ces choix pénètrent et<br />

façonnent davantage la vie dvique et les relations entre les citoyens? La réflexion<br />

porte, d'une pan, sur l'intégration et la prise en considération de la diversité<br />

ethnoculturelle dans les différents secteurs de la vie publique et, d'autre pan, sur<br />

l'intégration des immigrants dans toutes les régions du Québec.<br />

4.1 Intégrer et prendre en considération la diversité ethnoculturelle dans les<br />

secteurs de la vie publique<br />

On aura sûrement remarqué que la société n'agit pas toujours de façon tout à fait<br />

cohérente par rappon aux valeurs qu'elle prône. On peut en effet relever de nombreux<br />

écarts, parfois regrettables, entre les idéaux civiques et les rapports réels entre les<br />

citoyens. Si les valeurs de libené, d'égalité, de sécurité et les principes qui en découlent<br />

doivent présider à J'aménagement des relations entre les citoyens et si le Québec est une<br />

société dont la langue commune de la vie publique est le français, c'est dans la vie de<br />

tous les jours que ces choix se traduisent en faits et gestes. Voilà pourquoi les<br />

panicipants à la consultation ont été regroupés selon leur engagement dans l'un ou l'autre<br />

secteur de la vie publique.<br />

Six secteurs ont été retenus : culture et communications, éducation, justice et sécurité<br />

publique, marché du navail et milieu des affaires, santé et services sociaux, vie<br />

municipale, vie de quartier et habitation.


' Question* b àéb*ttrë y ^ ' : ::: - )<br />

La réflexion à laquelle le Conseil des communautés culturelles et de l'immigration convie les<br />

participants porte sur les préoccupations suivantes :<br />

• Quelle connaissance avons-nous, à partir de notre expérience de ce secteur, en ce qui concerne<br />

la présence de la diversité ethnoculturelle et l'apport des citoyens immigrés à la vie du secteur?<br />

• Quels défis doit-on relever dans ce secteur pour assurer l'intégration des citoyens dans toute<br />

leur diversité? Quelles sont les signes de malaise, les sources de conflits dans les rapports<br />

entre citoyens? Quels sont les signes d'écarts par rapport aux choix fondamentaux qui font<br />

consensus ?<br />

• En se référant aux expériences déjà tentées dans divers milieux, quelles sont les adaptations ou<br />

les actions qui peuvent être proposées pour réduire ces écarts? On peut, par exemple,<br />

considérer :<br />

- la participation du plus grand nombre aux débats institutionnels;<br />

• la création d'espaces publics de discussion où des citoyens d'appartenances et d'origines<br />

différentes apprennent à rechercher ensemble des moyens de vivre harmonieusement;<br />

- l'attribution des places, des pouvoirs et des fonctions dans les appareils de décision;<br />

- une intégration plus représentative de tous les groupes de citoyens dans les institutions, les<br />

entreprises et les réseaux de vie associative;<br />

- des actions de rapprochement et de solidarité entre les citoyens, les organismes, les secteurs et<br />

les régions;<br />

- une formation linguistique qui assure à tous les citoyens la maîtrise de la langue commune;<br />

- une formation civique centrée sur des valeurs de respect, de coopération et de solidarité;<br />

- reconnaître l'apport des différentes composantes de la société à l'enrichissement du patrimoine<br />

commun.<br />

• Quelles initiatives attendez-vous des institutions publiques aux différents paliers<br />

gouvernementaux (central, régional, municipal ou local) pour appuyer les actions proposées?<br />

• En tant que citoyen engagé dans un secteur d'activité, comment définiriez-vous votre propre<br />

responsabilité dans l'effort pour réaliser concrètement les adaptations ou les actions proposées?<br />

On trouvera en annexe une fiche pour chacun des secteurs. Ces fiches ne sont pas exhaustives.<br />

Elles servent à amorcer la discussion en présentant un tableau du secteur en fonction des questions<br />

formulées ci-dessus. Les participants sont invités à valider les contenus de la fiche et à faire des<br />

propositions permettant de l'enrichir et de la dépasser.<br />

22


BÂ TIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR )<br />

4.2 Intégrer de nouveaux citoyens dans toutes les régions du Québec<br />

La deuxième question à examiner dans cette consultation est celle de l'attraction et de<br />

l'intégration des immigrants à l'extérieur de la région métropolitaine de Montréal.<br />

Cette question sera discutée à partir de la réalité et dès expériences de chaque région.<br />

Une fïche régionale fournit un portrait socio-économique et servira à stimuler et à<br />

documenter la discussion.<br />

Nous avons tous constaté une importante disparité entre le Montréal métropolitain et<br />

les autres régions du Québec en ce qui concerne la diversité ethnoculturelle : 90% des<br />

immigrants récents s'installent encore dans la région métropolitaine, malgré la situation<br />

. difficile de l'île de Montréal sur le plan de l'emploi. Plusieurs efforts sont faits en vue<br />

de les inciter à s'installer dans d'autres régions, mais on est toujours loin d'une<br />

répartition plus équilibrée des immigrants sur le territoire québécois.<br />

Cette situation, si elle se maintient, risque de créer deux sociétés étrangères l'une à<br />

l'autre et de nuire à la cohésion de la société québécoise dans son ensemble. La<br />

présence d'immigrants dans toutes les régions du Québec concerne donc chacune des<br />

régions .et non seulement celle de Montréal. Tout en comprenant que les immigrants<br />

aient tendance à s'établir dans les grandes villes, où se trouvent déjà des compatriotes et<br />

où la présence de groupes d'entraide facilite la première intégration, il est nécessaire de<br />

s'interroger sur cet état de choses et sur ses conséquences à l'échelle de l'ensemble de<br />

notre société.<br />

Quel intérêt les régions ont-eUes à accueillir plus d'immigrants? Tout d'abord, nous<br />

vivons dans une société ouverte sur le monde et la mondialisation des échanges est<br />

devenue un élément incontournable du développement, indissociable du principe de la<br />

solidarité planétaire. L'accueil d'immigrants implique donc cette double approche.<br />

L'intégration des immigrants est un défi et une formidable occasion de dépassement<br />

pour une société : ils apportent de nouvelles idées, des manières différentes de penser<br />

et de faire; ils apportent leur compétence et leurs ressources. Intégrer ces apports<br />

signifie regarder sa propre société avec un œil différent et se placer dans une perspective<br />

d'ouverture, de dépaysement, de création et de développement. L'accueil des immigrants<br />

et particulièrement des réfugiés relève aussi du devoir de solidarité.<br />

23


Questions à débattra<br />

Chaque région est appelée à faire le point sur ses interventions dans le domaine de<br />

l'immigration. Compte tenu des actions entreprises, elle peut se situer dans l'ordre du projet ou<br />

du bilan et faire des recommandations qui pourraient être reprises dans l'avis qui sera adressé au<br />

ministre. Les expériences des régions, positives ou non, alimenteront la réflexion générale et<br />

permettront de mieux baliser les recommandations.<br />

• Comment établir un meilleur équilibre entre Montréal et les autres régions et faire en sorte<br />

qu 'elles profitent davantage de cet apport pour leur développement? Quelles sont les conditions<br />

à mettre en place pour que les immigrants deviennent rapidement des citoyens à part entière,<br />

formés et informés, et concrètement engagés dans leur vie professionnelle et sociale?<br />

Plus concrètement, il faut s'interroger sur les actions à entreprendre aux différentes étapes du<br />

processus et pour s'assurer, dans l'esprit du Contrat moral d'intégration des immigrants, que la<br />

société d'accueil et les nouveaux arrivants soient mutuellement concernés par le processus.<br />

• Quelles sont les conditions préalables à l'accueil des immigrants? Il en existe au moins trois :<br />

les conditions socio-économiques de la région (emplois, occasions d'affaires);<br />

les attitudes d'ouverture de la population face à de nouveaux concitoyens;<br />

les structures d'accueil;<br />

• Quelles sont les mesures à mettre en place pour attirer des immigrants en région ? En voici deux<br />

exemples :<br />

la promotion;<br />

les incitatifs financiers.<br />

• Quelles sont les conditions d'accueil et d'intégration? On peut en formuler quelques-unes :<br />

l'aide à l'établissement et à la recherche d'emploi;<br />

la formation linguistique et civique;<br />

le milieu de vie : contacts avec la population et avec les compatriotes du pays d'origine;<br />

l'incitation graduelle à participer à la vie collective : partage de services, activités de<br />

quanier, loisirs, vie scolaire, jumelage de familles.<br />

• Comment développer les compétences de chaque région au regard de l'anraction et de<br />

l'intégration? On peut envisager au moins trois moyens possibles :<br />

le partage des pouvoirs et des ressources du palier central aux paliers régional et local;<br />

la diffusion et la promotion des expériences réussies;<br />

la prise en considération des besoins des régions dans les politiques d'immigration.


CONCLUSION<br />

Le Conseil des communautés culturelles et de l'immigration convie donc instamment tous<br />

les citoyens du Québec à se joindre à cette réflexion collective, soit en participant aux<br />

ateliers sectoriels, soit en lui faisant parvenir un mémoire. Le Conseil encourage<br />

également les participants invités aux ateliers à mettre leur milieu à contribution pour<br />

enrichir la réflexion et permettre au plus grand nombre possible de citoyens de prendre<br />

pan. directement ou indirectement, au débat.<br />

Ce débat sera l'occasion de dépasser les préjugés et d'amorcer un dialogue franc et<br />

constructif sur lequel les milieux respectifs pourront construire leurs solidarités. Ce débat<br />

démocratique, centré sur l'écoute, sur le respect et sur la recherche de solutions<br />

mutuellement satisfaisantes, marquera un jalon dans la construction d'une appartenance<br />

commune qui admet et apprécie les autres appartenances.


FICHES SECTORIELLES


5 - SERVICES DE SANTÉ ET SERVICES SOCIAUX<br />

FAITS GÉNÉRAUX RELATIFS À LA DIVERSITÉ ETHNOCULTURELLE<br />

• La valeur fondamentale qui s'applique dans ce secteur est celle de l'égalité d'accès aux services de<br />

santé et aux services sociaux. La Loi sur les services de santé et les services sociaux (1988. an. 4)<br />

précise que «Toute personne a droit de recevoir des services de santé et des services sociaux adé-quats<br />

sur les plans à la fois scientifique, humain et social, avec continuité et de façon personnalisée, compte<br />

tenu de l'organisation et des ressources des établissements qui dispensent ces services.»<br />

• L'accessibilité des services sociaux et de santé, c'est plus que l'accessibilité financière seulement :<br />

pour être vraiment accessibles en termes pratiques, ces services doivent être adaptés de manière<br />

appropriée aux besoins et aux situations des usagers et en particulier à leurs caractéristiques<br />

ethnocultur elles.<br />

• Le «virage ambulatoire» dans les services de santé, ainsi que l'article 585 du nouveau Code civil du<br />

Québec («Les époux de même que les parents en ligne directe se doivent des aliments.»), instaurent un<br />

nouveau renforcement du devoir fondamental de solidarité entre membres d'une famille, mais<br />

soulèvent aussitôt la question des limites raisonnables des responsabilités réciproques dans les familles.<br />

Cette responsabilisation de la société civile par l'État, dans un contexte de retrait partiel de celui-ci,<br />

soulève présentement un débat concernant des normes fondamentales de notre société et les risques de<br />

forcer abusivement les limites de la capacité des familles de se prendre en charge. Dans ce contexte,<br />

on cotmait peu l'impact de ces mesures sur les familles de divers groupes ethnoculturels dont les<br />

modes d'organisation familiale, caractérisés par des combinaisons particulières de forces et de<br />

faiblesses, déterminent leur capacité de prise en charge face, p. ex., à des problèmes de santé.<br />

• Jusqu'aux années 1960, les services de santé et les services sociaux étaient assumés par des communautés<br />

reUgieuses et par des organismes de bienfaisance. Ces services ont fait l'objet de réformes<br />

majeures à partir des années 1960 et 1970. Déjà avant ces réformes, une évidente diversité culturelle<br />

et religieuse marquait ces institutions, en général à statut privé et dirigées par des groupes ou des<br />

communautés à caractère religieux et linguistique à la fois (communautés religieuses catholiques,<br />

groupes d'initiative protestants ou juifs, etc.). Les institutions plus anciennes ont parfois gardé leur<br />

affiliation d'origine, bien que soutenues de plus en plus par les fonds publics et tendant à se séculariser<br />

dans leur mode de fonctionnement face à des clientèles de plus en plus diverses. À Montréal, plusieurs<br />

groupes ethniques ont créé, grâce à des subventions, des centres d'accueil pour des personnes<br />

retraitées; cette pratique récente converge avec des usages plus anciens de la majorité.<br />

ACQUIS<br />

• En pratique, l'accès financier aux services de santé, p. ex., est assuré à tous les citoyens (y compris<br />

les immigrants reçus, les réfugiés et les revendicateurs du statut de réfugié), pour les catégories de<br />

soins couvertes et les séjours d'hospitalisation prévus dans ces régimes.<br />

• Des efforts d'adaptation interculturelle ont été faits depuis quelques années, tant dans les services de<br />

santé que dans les services sociaux : organisation de services d'interprètes, formation de personnels,<br />

recherche sur divers aspects des situations sociales ou de santé de clientèles spécifiques. Les<br />

adaptations touchent la langue (interprètes). l'alimentation, les techniques de soins ou de prévention,<br />

les diverses formes de solidarité à l'égard d'une personne dans le besoin, etc.<br />

37


DÉFIS<br />

• Liés à la liberté et à l'égalité d'accès aux services.- Les valeurs fondamentales de liberté et<br />

d'égalité justifient que l'on engage les efforts nécessaires de recherche, de formation et de réflexion<br />

éthique sur les pratiques de soins ou d'intervention, afin de guider et de soutenir les adaptations<br />

requises pour mieux intégrer la diversité ethnoculturelle dans les services sociaux et de santé, tant<br />

parmi les employés que parmi les usagers ou les bénéficiaires. Comment rendre les services sociaux ei<br />

les services de santé plus accessibles en adaptant les modes et techniques d'intervention à la diversité<br />

ethnoculturelle de la population, tout en respectant nos valeurs communes et les contraintes<br />

budgétaires? Comment étendre ces efforts jusqu'à prendre en considération la diversité des conceptions<br />

mêmes de la maladie, du corps, de la santé et des soins. afin de cerner les lieux pertinents de<br />

convergence et d'adaptation? De même, comment aborder les diverses conceptions des droits des<br />

femmes et des jeunes, qui peuvent entrer en conflit avec des règles communes?<br />

Malgré les grands efforts déjà consentis depuis quelques années, la présence, dans les services, de<br />

professionnels provenam des groupes issus de l'immigration n'est pas encore partout proportionnelle à<br />

leur nombre dans la population locale, surtout dans les établissements francophones. Comment rendre<br />

leur représentation plus équitable au sein des établissements? Doit-on permettre à dès immigrants<br />

qualifiés de pratiquer en région (reconnaissance d'équivalences, mise à jour. etc.)?<br />

La formation intercuItureDe des intervenants n'est pas encore également avancée dans tous les<br />

centres de services; même constat en ce qui concerne l'Initiation et l'information de base des<br />

usagers des divers groupes d'immigrants plus récents. 0 est essentiel de diriger les efforts des deux<br />

côtés en même temps. Comment à la fois mieux informer les nouveaux arrivants sur les normes<br />

communes et sur l'accès aux services et habiliter les professionnels à mieux adapter leurs actions?<br />

L'accroissement des services de soins à domicile, puisqu'il fait davantage appel à la participation et à<br />

la responsabilité des autres membres de la famille d'une personne soignée à domicile, peut aussi exiger<br />

l'adaptation des modèles de soins à certaines particularités culturelles dés familles et l'initiation de<br />

ces autres membres à certaines techniques afin qu'ils puissent soigner avec compétence leur pareni<br />

malade. Quelles sont les particularités qui requièrent des adaptations?<br />

• Liés au principe de non-discrimination.- Il est parfois difficile de juger du bien-fondé de certaines<br />

demandes d'adaptation ou d'exception. Ces demandes visent généralement l'autorisation d'assouplir<br />

une règle institutionnelle par un compromis raisonnable qui permettra à l'usager ou à l'employé de<br />

respecter une prescription de sa religion (participer à une fête religieuse, prier sur les lieux de travail,<br />

observer des prescriptions alimentaires, jeûner.durant certaines périodes de l'année, ne pas travailler<br />

du vendredi soir jusqu'au samedi soir, porter certains vêtements ou coiffures requis par son<br />

appartenance religieuse, etc.) sans imposer de contrainte excessive à l'institution, à ses employés ou à<br />

d'autres usagers. On appelle «accommodements raisonnables» ces solutions de compromis<br />

mutuellement acceptables. Dans ces cas, les intervenants et dirigeants d'institutions doivent apprendre<br />

à éviter tout autant de refuser l'acceptable que d'accepter l'intolérable. Plusieurs points<br />

d'incertitude surgissent à ce sujet dans l'esprit de bien des personnes : Jusqu'où devons-nous pousser<br />

nos efforts d'adaptation? Quelles sont les limites légitimes que l'on doit poser à certaines adaptations<br />

parfois demandées? Quels genres de demandes d'adaptation doit-on refuser et pour quels motifs<br />

(illégalité, incompatibilité avec des principes ou des droits fondamentaux) ?<br />

• Liés & la langue commune.- Comment respecter, en pratique, le caractère de nécessité temporaire<br />

des services d'interprètes destinés aux immigrants récents dans les établissements?<br />

38


STATISTIQUES SUR L'IMMIGRATION<br />

Extrait du document produit pour le MSSS (1995)<br />

par N. Chouat et G. Drudi, du Collège de Bois-de-Boulogne


Région 03 QUÉBEC<br />

Population de la région et des MRC<br />

1986 - 1991 1994 Ver.<br />

1986-91<br />

Québec 6 733 800 7 060 600 7 281 100 7.5%<br />

Région 601 600 632 700 650 600 7.5%<br />

Part de la région 8.9% . 8.9% 8.9%<br />

Population immigrée (09) 13125<br />

Principales • Ver.<br />

MRC 1986 1991 1994 1986-91<br />

CUQ 477 200 504 100 516 700 7.6%<br />

Chvtovota 14200 13 900 13 500 -5.2%<br />

Charievofc-est 18600 17 800 16700 •11.4%<br />

l»-C6te-de-8eaupré 21 000 21 700 22700 7.5%<br />

îte-tf Orleans 6 900 7100 7100 2.8%<br />

LA Jacques-Carter 21000 23 900 26400 20.5%<br />

Poitneuf 42600 44 200 47 400 10.1%<br />

Source: Bureau de la statistique du Québec. La situation démographique<br />

au Québec. Édition 1995.<br />

Population selon le groupe d'âge<br />

Région de Québec<br />

0-14 15-24 25-44 45-64<br />

r~ll966^B 1994<br />

Natalité et fécondité<br />

Région 03 - Québec<br />

65 et plus<br />

1986 1993 1986 1993 1994p<br />

Tata de natalfté{V) 11.00 11,20 . 12,60 12.80 12.30<br />

Indice synthétique 1.18 1,41 1,37 1.61 V61<br />

de fécondité<br />

Source: Bureau de ta statistique du Québec, La situation démographique<br />

au Québec, Édition 1995.<br />

Ito-rfOitaera<br />

U-Cftf» rtt CUiupr*<br />

Cftartovoèi-«tf<br />

Chailevott<br />

Population des MRC<br />

Région de Québec. 1994<br />

Population selon le groupe d'âge<br />

Québec<br />

0-14. 15-24<br />

•<br />

BATIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

25-44 45-64 65 et plus<br />

1986B1994<br />

Nombre d'immigrants admis au Québec<br />

Région de Québec<br />

1987 26 822<br />

1988 25 789<br />

1989 34 171<br />

1990 40 842<br />

1991 1445 51 707<br />

1992 1 385 48 377<br />

1993 1 657 44 927<br />

1994p 1 069 . 27 102<br />

1995 c 1 379 25 790<br />

Sources : Bureau de la statistique du Québec. La situation<br />

démognphtya au Quêboe, Édition 1995 et Butotn staùsùqua<br />

annul, MA1ICC.


Région 04 MAURICIE-BOIS-FRANCS<br />

Population de la région et des MRC<br />

1966 1991 1994 Var.<br />

1986-91<br />

Québec 6 733 600 7 060 600 7 261 100 7.5%<br />

Région 464 700 477 600 460 700 3.3%<br />

Part de la région 6.9% 6.7% 6.6%<br />

Population immigrée (04) 5660<br />

Principales Var.<br />

MRC 1966 1991 1994 1986-91<br />

Mékinac 14200 13 900 14 300 0.7%<br />

Haut-Saint-Maurice 16800 16 700 16 600 •1.2%<br />

Bécancour 19 700 19600 20100 2.0%<br />

Nteotat-Yamaska 24 600 24 500 23 700 -4.6%<br />

Masttnongé 24 200 24400 24 400 0.8%<br />

Déférât* 26000 25 300 25 000 «4.0%<br />

Arthabasca 59 700 61 800 62 700 4.8%<br />

Centre-de-te-Mauricie 68 700 69000 69000 0.4%<br />

Drummond 77 000 81 600 83 300 7.6%<br />

Francheville 133 700 140 900 141 500 5.5%<br />

Source: Bureau de ta statistique du Quebec. La situation démographique<br />

au Québec, Édition 1995.<br />

35%<br />

Population selon le groupe d'âge<br />

Mauricie-Bois-Francs<br />

0-14 15-24 25-44 45-64<br />

| [ 1966 S11994<br />

Natalité et fécondité<br />

Réoton04 Québec<br />

65 et plus<br />

1986 1993 . 1986 1993 1994p<br />

Taux de natalité^) 12,20 11,3 13 12.80 12,30<br />

Indice synthétique<br />

de fécondité<br />

1.42 1,64 1.37 1.61 1.61<br />

Source: Bureau de ta statistique du Québec, La situation démographique<br />

au Québec, Édition 1995.<br />

35%<br />

FranchevtDa<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Population des MRC<br />

Mauricie-Bois-Francs, 1994<br />

Mékinac<br />

Haut-Saint-Maunca<br />

Bacancour<br />

Nic^let-Yamatka<br />

Artnabai<br />

Cantra-d» ta Mauncia<br />

Population selon le groupe d'âge<br />

Québec<br />

0-14 15-24 25-44 45-64 65 et plus<br />

•<br />

1 9 8 € 1 9 9 4<br />

®<br />

Nombre d'immigrants admis au Québec<br />

Réoion 04 Québec<br />

1987 26 822<br />

1988 25 789<br />

1989 34171<br />

1990 40 842<br />

1991 274 51 707<br />

1992 292 48 377<br />

1993 247 44 927<br />

1994p 178 27 102<br />

1995o 176 2S790<br />

Sources : Bureau de ta statistique du Québec. La situation<br />

démographique au Québec, édition 1995 et BuBeùn staosoque<br />

annuel, MAIICC.


Principaux pays de naissance<br />

Immigrants de la région 03,1991<br />

Population tmmigréa (2.16%<br />

Franea 21.4 %<br />

V«nam4.8%<br />

AUamaflna4.8%<br />

Pom*gal3,8%<br />

Attaa 599*<br />

Population norwmmi0r«a (97.84%)<br />

Principales langues maternelles<br />

Région de Québec, 1991<br />

Autraa (1 32%)<br />

Réponaea mufipies (0 46H)<br />

Anglais (1<br />

Fiança» (96.27%)<br />

Espagnol 20.1%<br />

Arabe 9,6%<br />

Vietnamien 6.3%<br />

Autres 62%<br />

Principales langues maternelles des immigrants<br />

Réponses<br />

Français<br />

Anglais<br />

Autres (total)<br />

tes mufflptaa<br />

m<br />

Réfllon 03 Québec<br />

1 Nb » Nb «<br />

5 350 40.8% 104 995 17.8%<br />

1 150 8.8% 79915 13.5%<br />

6235 47.5% 364 750 65.1%<br />

Principales autres langues de la popubitinn imm»^<br />

Espagnol 9.6% Italien 12.9%<br />

Arabe 4.8% Espagnol 6.3%<br />

Vietnamien 4.2% Arabe 6.2%<br />

390 3.0% 21550 3.6%<br />

1ssm 591210 inn^<br />

SSS^SiST^ régi0naux ' Québec * ** 1891 •<br />

collection -Stattsbques et indicateurs*, no 9, MAIICC.<br />

Catholique<br />

Protestante<br />

Autres (total)<br />

Aucune reKqion<br />

Principaux pays de naissance<br />

Population immigrée, Québec, 1991<br />

Pop ffnmjpfte (8.68%)<br />

QUÉBEC<br />

ttaua 13,3 %<br />

Franc* 6.5 %<br />

Hart 6.3 %<br />

États-Unis 4.7 %<br />

Liban 4.4 %<br />

Autre* 64.6 H<br />

Pop nornmmtgrfta (91.32%)<br />

Principales langues maternelles<br />

Québec, 1991<br />

Autres (8 52%)<br />

R6p muttipte$(1<br />

Anglais (8.80%)<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Principales religions<br />

Français (81 56%)<br />

Réqion 09 Québec<br />

—Ififel—loirnia rants<br />

94.6%<br />

1.6%<br />

0.6%<br />

3.2»<br />

65.3%<br />

6.6%<br />

15.2%<br />

13.0%<br />

ftaiwn 22,9%<br />

Espagnol 8.9%<br />

Ant» 7.9%<br />

Arts* 60,3%<br />

86.1% 51.0%<br />

5.9% 14.1%<br />

4.2% 26.2%<br />

3.9% fl 7*<br />

cS^°ï^î a t i S t i 2 U e S . rt fl fanau « et ses régions. 1991<br />

conertion «Statistiques et indicateur, no 9. MAIICC


MAURICIE-BOIS-FRANCS<br />

Principaux pays de naissance<br />

des immigrants de la région 04,1991<br />

Population immigrée (1 23%)<br />

Étta-Unn 24.2%<br />

Frw 17.5%<br />

Suaae 120%<br />

B*PQi»S.3%<br />

HaaS.1%<br />

AunU,9%<br />

Poputtnn nûfwmrmgrée (98.77%)<br />

Principales langues maternelles<br />

Mauricie-Bois-Francs.1991<br />

Autres (0.96%) -i<br />

Réponses multiples (0 26%)<br />

Anglais<br />

Français (97 63%)<br />

Allemand 15.9%<br />

Espagnol 5,4%<br />

Arabe 4,9%<br />

Autres 73.8%<br />

Principales langues maternelles des immigrants<br />

Région 04 Québec<br />

Réponses uniques tyg % gg %<br />

Français 2 665 51.1% 104 995 17.6%<br />

Anglais 570 10.1% 79915 13.5%<br />

Autres (total) 2 090 36.9% 384 750 65.1%<br />

Principales autres langues de la population immigrée<br />

Allemand 11.0% Italien 12.9%<br />

Espagnol 3.7% Espagnol 6.3%<br />

Arabe 3.2% Arabe 6.2%<br />

Réponses multiples 115 2.0% 21 550 3.6%<br />

Population immigrée 5 660 100.0% 591 210 100 0%<br />

Source: Portraits statistiques régionaux : Québec et ses régions, 1991.<br />

Collection «Statistiques et indicateurs», no 9. MAIICC.<br />

Principaux pays de naissance<br />

Population immigrée, Québec, 1991<br />

Pop immigrée (8.68%)<br />

itai« 13.3 %<br />

Fonce 6.5 %<br />

Harti6,3 %<br />

États-una 4 7 h<br />

LtMn 4 4%<br />

Autres 64 8 % i<br />

j<br />

pop non-immigree (91 32%)<br />

Principales langues maternelles<br />

Québec. 1991<br />

Autres (8.52%)<br />

Rép multiples (1.10%)<br />

Anglais (8.80%)<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Principales religions<br />

Français «Si 56 e /»,<br />

ra\m 22.9%<br />

Espagnol 8 9%<br />

Aiiot 7 9%<br />

Autres 60.3%<br />

Région 04 Québec<br />

Total Immigrants Total immigrants<br />

Catholique 95.6% 66.9% 86.1% 51 0%<br />

Protestante 2.0% 11.8% 5.9% 14.1%<br />

Autres (total) 0.2% 10.9% 4.2% 26.2%<br />

Aucune reliaion 1.9% 8 4% 3 9% S 7%<br />

Source: Portraits statistiques régionaux : Québec et ses regions, 1991.<br />

Collection -Statistiques et indicateurs*, no 9. MAIICC


MAURICIE-BOIS-FRANCS<br />

Évolution récente du marché du travail, moyennes annuelles<br />

Région de Mauride/Bois-Francs<br />

Région 04 Québec<br />

( 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1995<br />

. opulation active 222 000 217 500 220 700 - 223 400 232 000 232 000 3 612 000<br />

Emploi total 198 000 190 500 191900 -195100 206 000 209 000 3 204 000<br />

Chômeurs 23 800 26 800 28 600 28 400 26 000 23 000 408 000<br />

Taux de chômage 10.6% 12.3% 13.0% 12.6% 11.2% 10.1% 11.3%<br />

Taux d'activité 60.0% 58.2% 59.5% 61.0% 60.7% 60 4% 62.2%<br />

Rapport emploi/population 53.6% 51.1% 51.6% 53.2% 53.9% 54.3% 55.2%<br />

Adultes prestataires «aptes» 26 622 28 871 30 681 30 457 436 670<br />

de la Sécurité du revenu*<br />

* Données du mois de janvier de chaque année.<br />

N.B.: Dans certains cas, farrondissement des estimations fait que tes totaux ne coïncident pas exactement avec la somme des composantes.<br />

Source : SQDM. Communiqué mensuel 'L'emploi au Québec<br />

Les grands secteurs d'activités économiques régionaux<br />

Personnes occupées par division d'industries, 1991<br />

Division d'industries Région 04 Québec<br />

Population immigrée Population totale Population totale<br />

Occupée % Occupée % Occupée %<br />

Industries primaires 585 23.0 13160 6.8 120 860 3.9<br />

Industries manufacturières 375 14.8 43 235 22.4 537 045 17.3<br />

Construction 110 4.3 11735 6.1 171 850 5.5<br />

Transports et communications 160 63 11 705 6.1 233 255 7.5<br />

**—merce 250 98 33 925 17.6 541 900 17.4<br />

ices, assurances 35 1.4 6 735 3.5 143 450 4.6<br />

ces gouvernementaux 75 3.0 10 505 . 5.4. 238 270 7.7<br />

Enseignement 255 10.0 13400 6.9 221 005 7 *<br />

Santé et services sociaux 160 6.3 19410 10.0 314 605 •10 1<br />

Autres 535 21.1 29 375 15.2 588 545 16.9<br />

Total 2 540 100.0 193 200 100.0 3 110 795 100.C<br />

Source: Portraits statistiques régionaux : Québec et ses régions, 1991. Collection «Statistiques et indicateurs», no 9, MAIICC.<br />

Emploi, industries manufacturières<br />

Mauricie - Bois-Francs, 1995<br />

0 5000 10000 15000 20000 . :C00<br />

100%<br />

Population occupée et en chômage<br />

Mauricie-Bois-Francs. 1991<br />

Population occupée<br />

j Population totale<br />

Source : MICST. Statistiques manufacturières régionales, 1996. Source : Statistique Canada. Recensement 1991<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

En chômage<br />

Population immigree


Évolution récente du marché du travail, moyennes annuelles<br />

Région de l'Estrie Es trie<br />

Région OS Québec<br />

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1995<br />

Population active 132 800 129 500 126 300 127 900 132 000 139 300 3 612 000<br />

Emploi total 120 500 113 300 109 700 113 800 119 000 124 000 3 204 000<br />

Chômeurs 12 000 16 000 16 800 14 100 13 000 15 000 408 000<br />

Taux de chômage 9.2% 12.4% 13.3% 11.1% 9.6% 10.3% 11.3%<br />

Taux d'activité 64.0% 61.9% 59.7% 59.7% 60.3% 63.0% 62.2%<br />

Rapport emploi/population 56.2% 54.2% 51.7% 53.1% 54.5% 56.5% 55.2%<br />

Adultes prestataires -aptes» 14 406 20 366 16 083 16118 436 670<br />

de la Sécurité du revenu*<br />

* Données du mois de janvier de chaque année.<br />

N.B.: Dans certains cas, Tarrondissement des estimations fait que les totam ne coïncident pas exactement avec la somme des composantes.<br />

Source : SQDM, Communiqué mensuel L'emploi au Québec.<br />

Les grands secteurs d'activités économiques régionaux<br />

Personnes occupées par division d'industries, 1991<br />

Division d'industries Région OS Québec<br />

Population immigrée Population totale Population totale<br />

Occupée % Occupée % Occupée %<br />

Industries primaires 375 9.4 7 465 6.4 120 860 3.9<br />

Industries manufacturières 685 17.1 26 365 22.5 537 045 17.3<br />

Construction 195 4.9 6 395 * 5.4 171 850 5.5<br />

Transports et communications 80 2.0 5 525 4.7 233 255 7.5<br />

Commerce 450 11.3 18 245 15.5 541 900 17.4<br />

Finances, assurances 85 2.1 3 665 3.1 143 450 4.6<br />

Services gouvernementaux 85 2.1 6105 5.2 238 270 7.7<br />

Enseignement 780 19.5 10 495 89 221 005 7.1<br />

Santé et services sociaux 480 12.0 13410 11.4 314 605 10.1<br />

Autres - 785 19.6 19 685 .16.8 588 545 18.9<br />

Total 4 000 100.0 117 355 10Ô.0 3 110 795 • 100.0<br />

Source: Portraits statistiques régionaux : Québec et ses régions, 1991. Collection «Statistiques et indicateurs-, no 9. MAIICC.<br />

Emploi, industries manufacturières Population occupée et en chômage<br />

Région de l'Estrie (05), 1995 Région de l'Estrie (05), 1991<br />

0 2000 4000 6000 6000 10000 12000 14000 | | Population totale ^ Population immigrée<br />

Source : MICST. Statistiques manufacturières rétfonalesJSX. Source : Statistique Canada. Recensement 1991.<br />

100% t<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR


Région 05<br />

Québec<br />

Région<br />

Part de la région<br />

Population immigrée (05)<br />

Population de la région et des MRC<br />

1986 1991 1994 Var.<br />

1966-91<br />

7.5%<br />

5.6%<br />

6 733 600<br />

264 300<br />

3.9%.<br />

7080600<br />

275100<br />

3.9%<br />

8 460<br />

7 281 100<br />

280 000<br />

3.6%<br />

Principales<br />

MRC 1986 1991 1994<br />

Coaticook<br />

le Granit<br />

Haut-Saint-François<br />

VaKSaint-Franço»<br />

Memptvémagog<br />

au Québec. Édition 1995.<br />

Taux de natalité^)<br />

Indice synthétique<br />

16600<br />

15 600<br />

21 300<br />

21 300<br />

32 900<br />

34 500<br />

122100<br />

15 700<br />

16100<br />

21500<br />

21 300-<br />

33100<br />

36 600<br />

130 500<br />

15400<br />

16700<br />

22100<br />

21 700<br />

33500<br />

38100<br />

132 500<br />

Population selon le groupe d'âge<br />

Région de l'Estrie<br />

Var.<br />

1986-91<br />

-7.8%<br />

6.6%<br />

3.6%<br />

1.8%<br />

1.8%<br />

9.4%<br />

7.8%<br />

0-14 15-24 25-44 45-64 65 et plus<br />

| 11986^^1994<br />

Natalité et fécondité<br />

Région 06 Québec<br />

1986 1993 1986 1993 1994p<br />

12.90<br />

1.49<br />

12.1<br />

1.65<br />

de fécondité<br />

Source: Bureau de la statistique du Québec, La situation démographique<br />

au Québec, édition 1995.<br />

13<br />

1,37<br />

12,80<br />

1.61<br />

12.30<br />

1.61<br />

Sherbrooke<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Population des MRC<br />

Région de l'Estrie. 1994<br />

Le Granit<br />

Mampfcrtmagog<br />

ESTRIE<br />

Haut-Saint-François<br />

Val-Saint-Frmnçots<br />

Population selon le groupe d'âge<br />

Québec<br />

0-14 15-24 25-44 45-64 65 et plus<br />

| |1986Jl994<br />

Nombre d'immigrants admis au Québec<br />

Région de<br />

l'Estrie<br />

Québec<br />

1987 26 822<br />

1988 25 769<br />

1989 34171.<br />

1990 40 642<br />

1991 433 51 707<br />

1992 340 48 377<br />

1993 553 44 927<br />

1994p 516 27102<br />

1995D 794 25 790<br />

Sources : Bureau de la statistique du Québec, La situation<br />

démographique eu Québec. Édition 1995 et Qutetin statisoque<br />

annuel, MAIICC.


Région 06 MONTRÉAL<br />

Population de la région et des principales villes<br />

1986 1991 1994 Var.<br />

1986-91<br />

Québec 6 733 600 7080 600 7 281 100 7.5%<br />

Région 1 826 500 1 822 300 1 842 200 0.9%<br />

Part de la région 27.1% 25.7% 25.3%<br />

Population immiqrée (06) 411 865<br />

Principales Var.<br />

municipalités 1986 1991 1986-91<br />

Vifle de Montréal 1 015 400 1 017 700 0.2%<br />

Montréal-Nord 90 300 85 500 •5.3%<br />

Saint-Léonard 75 900 73100 -3.7%<br />

\ étant 75 600 73 800 -2.4%<br />

Saint-Laurent 67000 72 400 8.1%<br />

Verdun 60 200 61 300 1.8%<br />

Autres villes 442100 438 500 -0.8%<br />

Source: Bureau de la statistique du Québec, La situation démographique<br />

au Québec, édition 1995.<br />

35%<br />

30%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%-<br />

0%<br />

Population selon le groupe d'âge<br />

Région de Montréal<br />

0-14 15-24 25-44 45-64 65 et plus<br />

| 1198611994<br />

35%<br />

Population des principales villes<br />

Région de Montréal, 1991 )<br />

Population selon le groupe d'âge<br />

Québec<br />

0-14 15-24 25-44 45-64 65 et plus<br />

| 11986 ffE 1994<br />

Natalité et fécondité Nombre d'immigrants admis* au Québec<br />

Réqion 06 Québec Région de Québec<br />

1986 1993 1966 1993 19940 Montréal<br />

1967 26 622<br />

Taux de nataiité(V) 11.60 12,90 13 12,80 12,30 1988 25 789<br />

indice synthétique 1.25 1.52 1.37 1,61 1.61 1989 34171<br />

de fécondité 1990 40 842<br />

Source: Bureau de la statistique du Québec. La situation démographique 1991 45153 51 707<br />

au Québec, Édition 1995.<br />

1992 41 462 48 377<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

1993 36863 44 927<br />

I994p 21 757 27102<br />

1995D 18 741 25790<br />

Sources : Bureau de la statistique du Québec. La situation<br />

démographique au Quêtec. Édition 1995 et Bufotm statistique<br />

annuel, MAIICC.<br />

' Il s'agit de la destination «projetée* Le nombre réel de personnes<br />

peut différer.


i<br />

Principaux pays de naissance<br />

des immigrants de la région 05,1991<br />

Principales langues maternelles<br />

Région de l'Estrie, 1991<br />

Principales langues maternelles des immigrants<br />

BtiteOS Québec<br />

Réponses un«u#* gg % ^ %<br />

Français 3 245 36.4% 104 995 17.6%<br />

Anglais 1 920 22.7% 79915 13.5%<br />

Autres (total) 3 045 36.0% 384 750 65.1%<br />

Principales autres langues de la population immigrée<br />

Espagnol 6.9% Italien 12.9%<br />

Allemand 4.6% Espagnol 6.3%<br />

Vietnamien 4.3% Arabe 6.2%<br />

Réponses multiples 25fi_ 3.0% 2155Q 13%<br />

jgnimmlarft 1000% 591210 100 0%<br />

Portraits statistiques régionaux : Québec et ses régions, 1991.<br />

- section «Statistiques et indicateurs., no 9, MAI ICC.<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Principaux pays de naissance<br />

Population immigrée, Québec, 1991<br />

Principales langues maternelles<br />

Québec. 1991<br />

Principales religions<br />

Es trie<br />

Région 06 Québec<br />

Total Immrarants Total Immiarpnts<br />

Catholique 88.4% 59.6% 86.1% 51.0%<br />

Protestante 7.3% 18.6% 5.9% 14.1%<br />

Autres (total) 0.6% 9.5% 4.2% 26.2%<br />

Aucune rettoion 3.7% 124% 3.9% fi 7*<br />

Source: Portraits statistiques régionaux : Québec et ses régions. 1991<br />

Collection -Statistiques et indicateur*., no 9, MAIICC.


MONTRÉAL<br />

Principaux pays de naissance<br />

Immigrants, région 06,1991<br />

Principales langues maternelles<br />

Région de Montréal 06, 1991<br />

Principales langues maternelles des immigrants<br />

âuébss<br />

Réponses unique» gfe % Nb %<br />

Français S3 735 13.0% 104995 17.8%<br />

Anglais 55 270 13.4% 79 915 13.5%<br />

Autres (total) 287 420 69.8% 384750 65.1%<br />

Principales autres langues de la population immigrée<br />

Italien 15,6% Italien 12.9%<br />

Espagnol 6.6% Espagnol 6.3%<br />

Arabe 6.6% Arabe 6.2%<br />

Réponses multiples 15 440 3.7% 21550 3.6%<br />

Population immigrée 411865 100.0% 591210 100.0%<br />

Source: Portraits statistiques régionaux : Québec et ses régions. 1991.<br />

CoOecbon «Statistiques et indicateurs*, no 9. MAIICC.<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Principaux pays de naissance<br />

Population immigrée, Québec, 1991<br />

Principales langues maternelles<br />

Québec. 1991<br />

Principales religions<br />

Région 06 Québec<br />

Total Immigrants Total Immigrants<br />

Catholique 70.2% 48.5% 86.1% 51.0%<br />

Protestante 10.1% 14.0% 5.9% 14 1%<br />

Autres (total) 12.8% 29.0% 4.2% 26.2%<br />

Aucune region 6.9% 8.6% 3.9% 8 7%<br />

Source: Portraits statistiques régional» : Québec et ses régions. 1991.<br />

Collection «Statistiques et indicateurs-, no 9. MAIICC.


. ^pulation active<br />

Emploi total<br />

Chômeurs<br />

Taux de chômage<br />

Taux tf activité<br />

Rapport emploi/population<br />

Adultes prestataires «aptes»<br />

de la Sécurité du revenu<br />

(janvier 92. 93,94.95)<br />

Ile de Montréal seulement<br />

Évolution récente du marché du travail, moyennes annuelles<br />

Région de Montréal (Incluant Laval de 1990 à 1993)<br />

MONTRÉAL<br />

Région 06 Québec<br />

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1995<br />

1 086 300 1 085 800 1 053 900 1 026 300 913 000 882 000 3 612 000<br />

966 300 941 800 907 000 683 900 786 000 765 000 3 204 000<br />

118 000 144 000 146 900 142 600 125 000 117 000 408 000<br />

10.9% 13.3% 13.9% 13.9% 13.7% 13.3% 11.3%<br />

63.4% 63.0% 62.1% 61.8% 61.5% 59.7% 62.2%<br />

56.5% 54.6% 53.4% 53.3% 53.0% 51.8% 55.2% .<br />

125 383 142 297 151 836 154 854 436 670<br />

N.B.: Dans certains cas. r arrondissement des estimations fait que les totaux ne coïncident pas exactement avec la somme des composantes.<br />

Source : SQDM, Communiqué mensuel, «L'empta au Québec.<br />

Division d'industries<br />

Industries primaires<br />

Industries manufacturières<br />

Construction<br />

xirts et communications<br />

i ierçe<br />

:es, assurances -<br />

Services gouvernementaux<br />

Enseignement<br />

Santé et services sociaux<br />

Autres<br />

Total<br />

Les grands secteurs d'activités économiques régionaux<br />

Personnes occupées par division d'industries, 1991<br />

Région 06 Québec<br />

Population immigrée Population totale Population totale<br />

Occupée % Occupée % Occupée %<br />

625 0.3 3 470 0.4 120 860 3.9<br />

54 850 27.4 151 065 18.6 537 045 17.3<br />

8 395 4.2 31 405 3.9 171 850 5.5<br />

11 510 5.7 65 255 8.0 233 255 7.5<br />

33125 16.5 135 150 17.0 541 900 17.4<br />

6 350 3.2 41 730 5.1 143 450 4.6<br />

4 705 2.3 42 615 5.3 238 270 7.7<br />

13 995 7.0 56 505 7.2 221 005 7.1<br />

18120 9.0 87.115 10.7 314 605 10.1<br />

48 790 24.3 194 030 23.8 588 545 18.9<br />

200 480 100.0 813 555 100.0 3 110 795 100.0<br />

Source: Portraits statistiques régionaux : Québec et ses régions. 1991. Collection -Statistiques et indicateurs-, no 9/ MAIICC.<br />

Emploi, industries manufacturières<br />

Région de Montréal (06), 1995 .<br />

Piuu élect M étecw<br />

Autres ma<br />

0 10000 20000 ^OQQfl 40000 W000 OTflflQ 70000<br />

Nombre Complots<br />

Source : MICST. Statistiques manufacturières régionales, 1996.<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Population occupée et en chômage<br />

Région de Montréal (06), 1991<br />

Population occupée<br />

| | Population totale<br />

nB<br />

En chômage<br />

Population immigrée<br />

Source : Statistique Canada. Recensement de 1991.


OUTAOUAIS<br />

Population active<br />

Emploi total<br />

Chômeurs<br />

Taux de chômage<br />

Taux tf activité<br />

Rapport emploi/population<br />

Adultes prestataires «aptesde<br />

la Sécurité du revenu *<br />

Évolution récente du marché du travail, moyennes annuelles<br />

Région de l'Outaouais<br />

Région 07 Québec<br />

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1995<br />

147 000 151 500 152 800 156 800 167 000 167 000 3 612 000<br />

134 500 138 000 136 000 138 900 149 000 149 000 3 204 000<br />

12 600 13 500 16 800 17 900 19 000 18 000 408 000<br />

8.6% 8.9% 11.0% 11.4% 11.1% 10.8% 11.3%<br />

70.6% 71.5% 69.6% 68.8% 68.0% 66.6% 62.2%<br />

64.5% 65.1% 62.0% 60.9% 60.5% 59.4% 55.2%<br />

14 978 16 129 17 251 17 803 436 670<br />

' Données du mots de janvier de chaque année.<br />

N.B.: Dans certains cas. l'arrondissement des estimations fait que les totaux ne coïncident pas exactement avec la somme des composantes.<br />

Source : SÛDM. Communiqué mensuel 'L'empot au Québec.<br />

Les grands secteurs d'activités économiques régionaux<br />

Personnes occupées par division d'industries, 1991<br />

Division d'industries Région 07 Québec<br />

Population immigrée Population totale Population totale<br />

Occupée % Occupée % Occupée %<br />

Industries, primaires 150 1.9 3 525 2.5 120 860 3.9<br />

Industries manufacturières 450 5.8 10 450 7.6 537 045 17.3<br />

Construction 585 76 9 500 6.9 .171850 55<br />

Transports et communications 360 4.7 9455 6.8 233 255 7.5<br />

Commerce 910 11.8 20 750 15.0 541 900 17.4<br />

Finances, assurances 165 2.1 4 790 3.5 143 450 4.6<br />

Services gouvernementaux 1 205 15.6 31 070 22.5 238 270 7.7<br />

Enseignement 620 8.1 10 465 7.6 221 005 7.1<br />

Santé et services sociaux 605 7.9 12 540 9.1 314 605 10.1<br />

Autres 2 650 34.4 25 795 18.6 588 545 18.9<br />

Total 7 700 100.0 138 330 100.0 3 110 795 100.0<br />

Source: Portraits statistiques régionaux : Québec et ses régions, 1991. Collection -Statistiques et indicateur», no 9. MAIICC.<br />

Emploi, industries manufacturières<br />

Région de l'Outaouais (07), 1995<br />

900 1000 1500 2000 2900 3000<br />

Nombre tf anipJon<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

Population occupée et en chômage<br />

Région de l'Outaouais (07), 1991<br />

Population occupée<br />

| | Population totale<br />

En chômage<br />

Population immigrée<br />

Source : MICST, Sfatistfques manufacturières régionales, 1996. Source : Statistique Canada. Recensement de 1991.<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR


Région 07<br />

Population de la région et des MRC<br />

1966 1991 1994 Var.<br />

1986-91<br />

Québec 6 733 600 7 080 600 7 281 100 7.5%<br />

Région 263 300 291 500 312 200 15.7%<br />

Part de la région 3.9% 4.1% 4.3%<br />

Population immigrée (07) 13040<br />

MRC Var.<br />

1966 1991 1994 1986-91<br />

Com. rég. de TOutaouais 163 800 207 000 222 800 91.8% •<br />

Vallée de' la Gatmeau 20 200 19500 20700 2.4%<br />

Papineau 19200 20 000 21 100 9.0%<br />

Pontiac 15400 15500 15700 1.9%<br />

Collines-de-rOutaouars 24 700 29 600 31 800 22.3%<br />

Source: Bureau de ta statistique du Québec. La situation démographique<br />

au Québec, Édition 1995.<br />

40%<br />

20%<br />

10%<br />

Population selon le groupe d'âge<br />

Région de l'Outaouais<br />

0-14 15-24 25-44 45-64<br />

\ 11986Hp 1994<br />

Natalité et fécondité<br />

65 et plus<br />

Région 07 Québec<br />

1986 19S3 1966 1993 1994p<br />

Ta ta de natalité (%») 14.50 14,2 13 12.80 12.30<br />

Indice synthétique 1.49 1.67 1.37 1.61 1.61<br />

de fécondité<br />

Source: Bureau de la statistique du Québec. La situation démographique<br />

au Quéftec, Édition 1995.<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Population des MRC<br />

Région de l'Outaouais, 1994<br />

Population selon le groupe d'âge<br />

Province de Québec<br />

OUTAOUAIS<br />

0-14 15-24 25-44 45-64 65 et plus<br />

• 1966&1994 '<br />

Nombre, d'immigrants admis* au Québec<br />

Région de<br />

l'Outaouais<br />

Québec<br />

1987 26 822<br />

1988 25 789<br />

1989 34 171<br />

1990 40 842<br />

1991 829 51 707<br />

1992 669 48 377<br />

1993 694 44 927<br />

1994p 655 27102<br />

1995D 760 25790<br />

Sources ' Bureau de la statistique au Québec. La situation<br />

démographique au Québec. Édition 1995 et BuBetin statistique<br />

annuel, MAIICC.<br />

*!l s'agit de la destination «projetée*. Le nombre réel de personnes<br />

établies peut différer.


Région 13 LAVAL<br />

Population de la région et de Laval<br />

1986 1991 1994 Var.<br />

1986-91<br />

Québec 6 733 800 7 060600 7 261 100 7.5%<br />

Région 291 900 322 400 339 000 13.9%<br />

Part de la région 4.3% 4.6% 4.7%<br />

Population immiqrée (13) 41 735<br />

Source: Bureau de la statistique du Québec. La situation démographique<br />

au Québec, Édition 1995.<br />

Population selon le groupe d'âge<br />

Région de Laval<br />

0-14 15-24 25-44 45-64<br />

• 1986^1994<br />

65 et plus<br />

Population des principales villes<br />

Région de Montréal et Laval, 1991<br />

Saint<br />

Saint-Léonard<br />

MonWaJ-Nort<br />

35%<br />

30%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%<br />

5%<br />

0%<br />

Population selon le groupe d'âge<br />

Québec<br />

Ville de Montréal<br />

0-14 15-24 25-44 45-64 65 et plus<br />

• 1986^1994<br />

Natalité et fécondité Nombre d'immigrants admis* au Québec<br />

Région 13 Québec<br />

1986 1993 1986 1993 1994p<br />

•<br />

Région de<br />

Laval<br />

Québec<br />

1987 26 822<br />

Taux de natalité (V) 12,50 13.50 13 12.80 12.30 1988 25 789<br />

Indice synthétique 1,35 1,67 1.37 1.61 1.61 1989 34171<br />

de fécondité 1990 40842<br />

Source: Bureau de la statistique du Québec, La situation démograpNque<br />

au Québec, Édition 1995.<br />

1991<br />

1992<br />

537<br />

715<br />

51 707<br />

46 377<br />

1993 873 44 927<br />

1994p 267 27102<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

1995 0 323 25 790<br />

Sources : Bureau de la statistique du Québec. La situaùon<br />

démographique au Québec, Édition 1995 et Bulletin statistique<br />

annuel. MAIICC.<br />

' Il s'agit de la destination -projetée». Le nombre réel de personnes<br />

établies peut différer.


Principaux pays de naissance<br />

des immigrants de la région 07,1991<br />

Population immigrée {4 63%)<br />

Portugal 14.0%<br />

Lttn 11.7%<br />

Franc* 6,0%<br />

Royaume-Un 7.8%<br />

^Una 6.7%<br />

AuvasSi.6%<br />

Population norvtrrimigréa (99.37%)<br />

Principales langues maternelles<br />

Région de l'Outaouais, 1991<br />

Autres (3 76%)<br />

Repwaas multiples (1 48%)<br />

Anglais (14 71%; Portugas 24 4%<br />

Arao* 16.1%<br />

Espagnol 9 3%<br />

Autres 48 2%<br />

Françaa (80 05%)<br />

Principales langues maternelles des immigrants<br />

Région 07 Québ££<br />

Réponses uniques Nb % Nb %<br />

Français 2 520 19.3% 104 995 17.8%<br />

Anglais 2 255 17.3% 79 915 13.5%<br />

Autres (total) 7 740 59.4% 384 750 65.1%<br />

Principales autres langues de la population immigrée<br />

Portugal 14.1% Italien 12.9%<br />

Arabe 11.8% Espagnol 6.3%<br />

Espagnol 6.2% Arabe 6.2%<br />

525 40% 21550 3.6%<br />

n immiarée 13040 100.0% 591 210 100 07<br />

Source: Portraits statistiques régionaux ; Québec et ses régions. 1991.<br />

Collection «Statistiques et indicateurs», no 9. MAIICC.<br />

Principaux pays de naissance<br />

Population immigrée, Québec, 1991<br />

Pop immigre* {B 66%)<br />

OUTAOUAIS<br />

(tan* 13.3 %<br />

France 6 5 %<br />

Hafti6.3 %<br />

EutvUnis 4.7 %<br />

UD*n 4 4 %<br />

Autres 64.6 %<br />

Pop non-tmmigree (91 32%)<br />

Principales langues maternelles<br />

Québec, 1991<br />

(8 52%)<br />

Rép miAptos (1 10%)<br />

Angiaa (8 80%)<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Principales religions<br />

Français (61 59%)<br />

Région 07 Québec<br />

Total Immigrants Total Immiarants<br />

Catholique 87.1% 56.2% 86.1% 51.0%<br />

Protestante 7.3% 15.0% 5.9% 14.1%<br />

Autres (total) 1.3% 18.9% 4.2% 26.2%<br />

Aucune reliaion 4.3% 99% 3 9% 8.7%<br />

Source: Portraits statistiques régions ia : Québec et ses régions. 1991.<br />

Collection -Statistiques et indicateurs*, no 9. MAIICC.


Anglais<br />

LAVAL<br />

Principaux pays de naissance<br />

des immigrants de Laval, 1991<br />

Popuitton imnugrto (13 41*<br />

Gré» 14.0%<br />

nue 13.3%<br />

Haru 6.4%<br />

Liban 7.2%<br />

France 6.0%<br />

Autres 51.1%<br />

Population norwmmigrée (86.59%<br />

Principaux pays de naissance<br />

Population immigrée. Québec, 1991<br />

Principales langues maternelles . .<br />

Région de Laval 1991 Principales langues maternelles<br />

Québec, 1991<br />

Principales langues maternelles des immigrants<br />

Autres (total)<br />

Réponses multioteft<br />

.BéaisnJL Québec<br />

TF<br />

*<br />

M %<br />

7 325 17.6% 104 995 17.8%<br />

2 200<br />

5.3% 79915 13.5%<br />

30635<br />

73.4 384750 65.1%<br />

Principales autres langues de la por^t-t, imm^<br />

Grec<br />

Italien<br />

Anbe<br />

1575<br />

14.2%<br />

12.9%<br />

8.5%<br />

3 3%<br />

Italien 12.9%<br />

Espagnol 6.3%<br />

Arabe 6.2%<br />

_2LSSS 3-6%<br />

£LS3 100 0% S81210 lon^wt,<br />

*9»naux : Québec et ses régions. 1991<br />

collection «Statistiques et indicateurs., no 9. MAIICC.<br />

Catholique<br />

Protestante<br />

Autres (total)<br />

Aucune refiqifn<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Principales religions<br />

Région 13<br />

83.8%<br />

4.6%<br />

8.8%<br />

28%<br />

50.6%<br />

11.1%<br />

34.8%<br />

J-Ç*<br />

rZj^ZLl waosoques régionaux : Québec et s<br />

collection -Statistiques et indicateurs*, no 9. MAIICC.<br />

Québec<br />

86.1% 51.0%<br />

5.9% 141%<br />

4.2% 26.2%<br />

3 9% * 7*


Population active<br />

Emploi total<br />

Chômeurs<br />

Taux de chômage<br />

Taux d'activité<br />

Rapport emploi/population<br />

Adultes prestataires «aptes*<br />

de la Sécurité du revenu *<br />

Évolution récente du marché du travail, moyennes annuelles<br />

Région de Laval<br />

Région 13<br />

1990 1991 1992 1993<br />

10194 11 609<br />

LAVAL<br />

Québec<br />

1994 1995 1995<br />

169 000 163 000 3 612 000<br />

149 000 165 000 3 204 000<br />

21 000 16 000 408 000<br />

12.1% 9.9% 11.3% '<br />

63.4% 67.6% 62.2%<br />

55.7% 61.0% 55.2%<br />

12 753 13 225 436 670<br />

* Données du mots de janvier de chaque année.<br />

N.B.: Dans certains cas. Tarrondissement des estimations fait que les totaux ne coïncident pas exactement avec la somme des composantes.<br />

Source : SQDM, Communiqué mensuel •L'emploi auQuébec.<br />

Division d'industries<br />

Industries primaires<br />

Industries manufacturières<br />

~ " itruction<br />

sports et communications<br />

...merce<br />

Finances, assurances<br />

Services gouvernementaux<br />

Enseignement<br />

Santé et services sociaux<br />

Autres<br />

Total<br />

Les grands secteurs d'activités économiques régionaux<br />

Personnes occupées par division d'industries, 1991<br />

Région 13<br />

Québec<br />

Population immigrée<br />

Occupée %<br />

Population totale<br />

Occupée %<br />

Population totale<br />

Occupée %<br />

130 0.6 1 195 0.8 120 860 3.9<br />

6 225 27.8 26 270 17.0 537 045 17.3<br />

1 245 5.6 9 870 6.4 171 650 5.5<br />

1 390 6.2 13215 8.5 233 255 7.5<br />

4 530 20.2 32 245 20.6 541,900 17.4<br />

785 3:5 . 8 080 5.2 143 450 4.6<br />

530 2.4 9 685 6.3 238 270 7.7<br />

855 3.8 9120 5.9 221 005 7.1<br />

1 615 7.2 14 770 9.5 314 605 10.1<br />

5105 22.8 30 405 19.6 568 545 18.9<br />

22 420 100 154 860 100 3 110 795 100<br />

Source: Portraits statistiques régionaut : Québec et ses régions. 1991. Collection «Statistiques et indicateurs*, no 9, MAIICC.<br />

Emploi, industries manufacturières<br />

Région de Laval (13), 1995<br />

0 1000 2000 ' 3000 4000 5000 6000 7000<br />

NomDre tfemoJQis<br />

Source : MICST. Statistiques manufacturières régonaies, 1996.<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Population occupée et en chômage<br />

Région de Laval (13). 1991<br />

Population occupée<br />

| | Population totale<br />

En chômage .<br />

Population immigrée<br />

Source : Statistique Canada. Recensement de 1991


MONTÉRÉGIE<br />

Population activé<br />

Emploi total<br />

Chômeurs<br />

Taux de chômage<br />

Taux d'activité<br />

Rapport emploi/population<br />

Adultes prestataires «aptes»<br />

de la Sécurité du revenu*<br />

tvoiuuon recente au marcne au iravau, moyennes dnnueiisb<br />

Région de la Montérégie<br />

1990<br />

622 800<br />

565 500<br />

56 000<br />

9.0%<br />

70.1%<br />

63.9%<br />

1991<br />

Région 16<br />

1992 1993 1994<br />

612 800<br />

5 550 000<br />

62 600<br />

10.3%<br />

67.7%<br />

60.8%<br />

615 800<br />

548 100<br />

67 700<br />

11.0%<br />

65.8%<br />

58.6%<br />

46 865<br />

638 300<br />

553 500<br />

65 000<br />

13.3%<br />

65.7%<br />

57.0%<br />

53 388<br />

663 000<br />

596 000<br />

68 000<br />

10.2%<br />

65.9%<br />

59.2%<br />

57 263<br />

1995<br />

680 000<br />

616 000<br />

64 000<br />

9.4%<br />

66.5%<br />

60.2%<br />

57 014<br />

* Données du mois de janvier de chaque année.<br />

N.B.: Dans certains cas. l'arrondissement des estimations fait que les totaux ne coïncident pas exactement avec la somme des composantes.<br />

Source : SQDM. Communiqué mensuel •L'emploi au Québec*.<br />

Division d'industries<br />

Industries primaires<br />

Industries manufacturières<br />

Construction<br />

Transports et communications<br />

Commerce<br />

Finances, assurances<br />

Services gouvernementaux<br />

Enseignement<br />

Santé et services sociaux<br />

Autres<br />

Total<br />

Les grands secteurs d'activités économiques régionaux<br />

Personnes occupées par division d'industries, 1991<br />

Région 16<br />

Population immigrée<br />

Occupée %<br />

Population totale<br />

Occupée %<br />

Québec<br />

1995<br />

3 612 000<br />

3 204 000<br />

406 000<br />

11.3V<br />

62.2%<br />

55.2%<br />

436 670<br />

Québec<br />

Population totale<br />

Occupée %<br />

1640 4.4 22 570 4.0 120 860 3.9<br />

8 375 22.2 116120 20.4 537 045 17.3<br />

1540 4.1 32 890 5.6 171 850 5.5<br />

2 590 6.9 49 215 8.6 233 255 7.5<br />

5845 15.5 99 845 17.5 541 900 17.4<br />

1 760 4.7 29 515 5.2 143 450 4.6<br />

1 220 3.2 35 035 6.1 238 270 7.7<br />

2 725 7.2 34 990 6.1 221 005 7.1<br />

3 370 8.9 49 785 8.7 314 605 10 1<br />

8615 22.9 99 810 17.5 588 545 .18.9<br />

37 680 100 569 790 100 3 110 795 100<br />

Source: Portraits statistiques régionaux : Québec et ses régions. 1991. Collection -Statistiques et indicateurs*, no 9. MAIICC.<br />

Emploi, industries manufacturières<br />

Région de la Montérégie (16), 1995<br />

Ind. chimiques<br />

Prod, électriques et électron.<br />

Pre. transf. des métaux<br />

Matériel de transport<br />

Aliments<br />

Produits métalliques<br />

Autres ind. manuf.<br />

10000 20000 30000 40000 50000<br />

Nombre tfempioa<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

Population occupée et en chômage<br />

Région de la Montérégie (16). 1991<br />

Population occupe*<br />

Population totale<br />

En chômage<br />

Population immigret<br />

Source : MICST. Statistiques manufacturières régionales, 1996. Source : Statistiques Canada. Recensement de 1991<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR


Région 16<br />

Population de la région et des MRC<br />

1966 1991 1994 Var.<br />

1986-91<br />

Quétoec<br />

Région<br />

6 733 600<br />

1 124 500<br />

7060 600<br />

1 235900<br />

7 281 100<br />

1288000<br />

7.5%<br />

12.7%<br />

Perl de le région 16.7% 17.5% 17.7*<br />

Population immiarée(10) 69510<br />

Principales<br />

Var.<br />

MRC 1986 1991 1994 1986-91<br />

Champtain 301 400 320 800 330600 8.8%<br />

Acton 14 500 15 000 15 300 52%<br />

Jardina-de-Napiervifie<br />

Haid-SaiRt-Lsuront<br />

RoutfOe<br />

21 000<br />

23 300<br />

29400<br />

22 500<br />

23 900<br />

32 200<br />

23 500<br />

24 400<br />

33 400<br />

10.6%<br />

4.5%<br />

12.0%<br />

BftniaMm^uoi 45000 46400 47 200 4.7%<br />

54 800 55 200 54600 •0.4%<br />

Beeuhamoà-Salaberry ,<br />

Haute-Yamesfea<br />

59 200<br />

66 500<br />

61300<br />

75 200<br />

62 100<br />

77 700<br />

4.7%<br />

14.4%<br />

Les Mwfcouteins 75100 78 700 79900 6.0%<br />

Lajommarais<br />

VeudieuiJ-Soulanges<br />

73 900<br />

71 500<br />

87 900<br />

86 700<br />

94 200<br />

94 400<br />

21.5%<br />

24.3%<br />

Haut-Richelieu 64 400 95 300 99 300 15.0%<br />

Vallée du Richelieu 97 100 107600 113 700 14.6%<br />

RouniQon 107 500 127 200 137 800 22.0%<br />

Source: Bureau de ta statistique du Québec, Le situation démographique au Québec.<br />

Édition 1996.<br />

Population selon le groupe d'âge<br />

Région de la Montérégie<br />

0-14 15-24 25-44 4^64<br />

| 11986S31994<br />

Natalité et fécondité<br />

Réofon 16 Québec<br />

65 et plus<br />

1986 1993 1966 1993 1994p<br />

Taux de natalité (%#) 13,00 13.3 13 12,80 12.X<br />

Indice synthétique 1,46 1,70 1.37 1.61 1.61<br />

* fécondité<br />

Source: Bureau de la statistique du Québec, La situation démographique<br />

au Québec, édition 1995.<br />

Villi» au nichât»»<br />

Haui-AicMiew<br />

Vaudrau*


Principaux pays de naissance<br />

des immigrants de la région 16,1991<br />

population immigrée (5 85%)<br />

Principales langues maternelles<br />

Région de la Montérégie. 1991<br />

Autres (4.00%)<br />

France 11.1%<br />

Royaum*Uni 7,5*<br />

États-Un» 7,1%<br />

Htm 51%<br />

Italie 5.0%<br />

Autres 64.2%<br />

non-tmmtgrêe (94.15%)<br />

Réponses multiples (0 97%)<br />

Angtaa (9 Lang erwwses 11.8%<br />

Italien '1,6%<br />

Espagnol 9.2%<br />

Autres 67.4%<br />

(85 79%)<br />

Principales langues maternelles des immigrants<br />

Français<br />

Anglais<br />

Autres (total)<br />

Région 16 huâtes.<br />

NO<br />

18330<br />

12645<br />

36 065<br />

* .<br />

26.4%<br />

18.2%<br />

51.9%<br />

104 995<br />

79915<br />

384 750<br />

17.8%<br />

13.5%<br />

65.1%<br />

PhnetcMiM autres langues de ta population immigrée<br />

L. chinoises 6.7% Italien 12.9%<br />

Italien 4.7% Espagnol 6.3%<br />

Allemand 4.8% Arabe 6.2%<br />

2 470 3.6% 21550 3.6%<br />

69 510 100.0% 591 210 102*2*<br />

cb: Portraits statistiques régionaux : Québec et ses régions. 1991.<br />

Collection .Statistiques et indicateurs*, no 9. MAIICC.<br />

Principaux pays de naissance<br />

Population immigrée, Québec, 1991<br />

Pop immigra» (8 68%)<br />

MONTÉRÉGIE<br />

itatte 13 3% !<br />

France 6 5 %<br />

nam 6.3%<br />

Etats-un» 4 7%;<br />

UDan 4 4 % !<br />

Autres 64 8 % i<br />

Pop norwmmigree (91 32%»<br />

Principales langues maternelles<br />

Québec, 1991<br />

Autres (8.52%)<br />

Rép multiples (1 10%)<br />

BÂTIR ENSEMBLE NOTRE DEVENIR<br />

Anglais (8 80%) raiitn 22 9%<br />

Eiptgnoi 8 9%<br />

AT«M7 9%<br />

Autre* 6C3S<br />

Principales religions<br />

Français (81 56%)<br />

Région 16<br />

Québec<br />

TflMl Immiorarrts Total Immiarants<br />

Catholique 86.1% 52.5% 86.1% 51.0%<br />

Protestante 6.6% 18.3% 5.9% 14.1%<br />

Autres (total) 1.7% 18.0% 4.2% 26.2%<br />

3.6% 11.3% 3.9% 8.7%<br />

Source: Portraits statistiques régional» : Québec et ses régions, 1991<br />

Collection «Statistiques et indicateurs», no 9., MAIICC.


STATISTIQUES SUR L'IMMIGRATION<br />

Extrait du document produit pour le MSSS (1995)<br />

par N. Chouat et G. Drudi, du Collège de Bois-de-Boulogne


1944-1961<br />

Pays de naissance des immigrants admis au Québec (1946-1990)<br />

Nombre «<br />

1962-197 D<br />

Nombre<br />

%<br />

1971-1980<br />

Nombre %<br />

1981-1990<br />

Nombre %<br />

1987-1991<br />

Nombre %<br />

Italie 77 497 IS.4 Italie 40901 15.1 Haïti 22 210 9.6 Haïti 22 001 9.4 Liban 23 725 13 J<br />

G 8 75 815 18,0 France 38 867 14.4 États-Unis 17 707 7.7 Liban 20352 8.7 Hahi 10540 5.9<br />

Allemagne 47 384 11.4 G-B 32 154 12.1 France 15 261 6.6 Viêt-nam 13 324 5.7 France 7941 4.4<br />

France 32 001 7.6 Crète 21651 8.0 Viêt-nam 18013 5.7 France 11580 4.9 HongKong 6676 3.7<br />

États-Unis 28 852 6.1 Étais-Unis 20226 7.5 GB. 12 785 5.5 Pologne 7 199 3.1 Viêt-nam 6 426 3.6<br />

Grèce 19 579 4.7 Allemagne 9 841 3.6 Grèce 10 335 O Hong Kong 6950 1.0 Chine 5980 3.3<br />

Italie 9455 4.1 Maroc 6 524 » El Salvador 5 270 2.9<br />

Source* : Gouvernement du Québec, ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration. Vimmigration au<br />

Québec, Bulletin statistique annuel, vol. 11,1984, p. 22<br />

Gouvernement du Québec, ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration. Caractéristiques des<br />

immigrants admis au Québec Ê98hi990, Direction des éludes et de b recherche, juin 1991.<br />

Gouvernement du Québec, ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration, i* Québec en mouvement.<br />

Statistique! sur l'immigration. 1992.


L'IMMIGRATION AU CANADA DURANT<br />

LA PREMIÈRE PARTIE DU 20 e SIÈCLE<br />

*Une immigration relativement homogène et essentiellement européenne<br />

Décennies 1900-1909 1910-1919 1920-1929 1930-1939 1940-1949 1950-1959<br />

Nombre<br />

d'immigrants<br />

admis<br />

Principaux<br />

pays<br />

d'origine<br />

1 398 989 1 860 269 1 264 220 252 044 128 733 1 544 642<br />

Angleterre (41%)<br />

États-Unis<br />

(35%)<br />

Europe :<br />

France et<br />

Allemagne<br />

(27%)<br />

* Source : Statistique Canada, 1991<br />

Iles<br />

Britanniques<br />

États Unis<br />

Iles<br />

Britanniques<br />

États Unis<br />

Iles<br />

Britanniques.<br />

États-Unis<br />

Iles<br />

Britanniques<br />

Europe du Sud<br />

et de l'Ouest<br />

Iles Britanniques<br />

Europe du Sud<br />

et de l'Ouest


STATISTIQUES SUR L'IMMIGRATION<br />

Nombre d'immigrants<br />

admis annuellement au Québec et au Canada<br />

(1946-1991)<br />

ANNÉE EFFECTTFSyQUÉBEC EFFECTIFS/CANADA TAUX D'ATnttCnON<br />

DU QUÉBEC<br />

1946 9 712 71 719 13.5<br />

1951 46 033 194 391 23.7<br />

1956 31 396 164 857 19.0<br />

1961 16 290 71 689 23.6<br />

1966 39 198 194 743 20.1<br />

1971 19 221 121 900 15.8<br />

1976 29 282 149 429 19.6<br />

1981 21 118 128 618 16.4<br />

1982 21 331 121 147 17.6<br />

1983 16 374 89 157 18.4<br />

1984 14 641 88 239 16.6<br />

1985 14 884 84 302 17.7<br />

1986 19 328 99 219 19.5<br />

1987 26 640 146 994 18.1<br />

1988 25 789 161929 15.9<br />

1989 34 171 192 001 17.8<br />

1990 40 076 212 166 18.9<br />

1991 51 4201 205 694 24.9<br />

Sources : Gouvernement du Québec, ministère des Communautés culuirelles et de l'Immigration. L'immigration au<br />

Québec, Bulletin statistique annuel. voL 11. 1984, p. 20.<br />

Gouvernement du Québec, ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration, Statistiques sur<br />

l'immigration, 1989-1990.<br />

Statistique Canada. Statistiques sur rimmigration. Données. 1985-1986-1987.<br />

Statistique Canada. Statistiques sur rimmigration, Données. 1989-1990.<br />

Immigration Canada, Statistiques sur rimmigration. The Globe and Mail 17 juin 1992.<br />

*En fail le chiffre de 61 000 est un peu trompeur puisqu'en réalité le Québec a accueilli environ 40 000 nouveau* arrivants,<br />

te gouvernement fédéral a rcgulajisé le statut de 11 000 auues demandeurs de statut qui résidaient su Québec depuis trois ou<br />

quatre ans et qui attendaient d'être officiellement reconnus comme résidants et ultérieurement comme immigra/us.


L'IMMIGRATION AU QUÉBEC DE 1981-1991<br />

PAYS DE<br />

NAISSANCE<br />

NOMBRE %<br />

Liban 26 040 104<br />

Hafli 17 885 7.1<br />

Hong Kong 13 871 55<br />

France 11231 4 5<br />

Chine 7 770 3 1<br />

Maroc 6 775 2 7<br />

Portugal 6 509 2 6<br />

Vietnam 6 426 26<br />

El Salvador 5 270 2 1<br />

TOTAL 251 304<br />

Source: M C C I<br />

L'IMMIGRATION AU QUÉBEC EN 1992<br />

PAYS DE<br />

NAISSANCE<br />

NOMBRE %<br />

Hong Kong<br />

Liban<br />

France<br />

Chine<br />

Haïti<br />

TOTAL<br />

4 502<br />

3 673<br />

2 738<br />

2 568<br />

2 129<br />

47 532<br />

Source: M.C.C.I<br />

95<br />

7 7<br />

58<br />

5.4<br />

4.5<br />

rces: Gouvernement du Quebec, Ministère des Communautés rulturelles et<br />

de l'immigration. Statistiques sur l'immigration, l.u ()uél>ec: en<br />

mouvement, Kditinn I 1.


Répartition des immigrants admis au Québec<br />

entre 1987 et 1991 selon l f âge<br />

GROUPE D'ÂGE NOMBRE POURCENTAGE «<br />

014 ans 40 306 22.5<br />

13-24 33 533 18.7<br />

24-44 10 450 44.9<br />

45-64 19 017 10.6<br />

65* 5 019 3.2<br />

nd 52<br />

Source : Gouvernement du Québec, ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration, Québec en<br />

mouvement. Statistiques sur l'immigration, 1992.


CATÉGORIES<br />

Admission des immigrants au Québec<br />

selon la catégorie (1986-1991)<br />

1984 19S7 1981 1989 1990 1991 1987-<br />

Réunification d« famille 36.0 28.0 30.0 27.5 22.6. 24.8 26/1<br />

Indépendants 51.4 59.7 55.8 57,7 60.2 45.1 54,7<br />

1991<br />

• Gens d'affaires 11.7 15,7 22.9 21.8 15.5 9.9 16,2<br />

• Travailleurs sélectionnés 33.1 38.2 27.0 28.6 35.2 28.4 3 1,3<br />

• Parents aidés 5.0 4.6 V* 6 8.4 5.9 6,1<br />

• Retraités 1.4 1.1 1.2 1.1 1.2 0.9 V.»<br />

Réfugiés 13.0 12.0 14.1 14.9 17.2 30.1 19.1<br />

Sources ::Ç.ouyemem«u du Québec, ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration. Québec «i<br />

mouvement Statistiques sur l'immigration. 1991.<br />

Gouvernement du Québec, ministère des Communautés culturelles et de rimmigration. Québec en mouvement.<br />

Statistiques sur l'immigration. 1992.


Répartition de la population active par grands groupes de<br />

professions, selon le sexe, populations immigrante et non<br />

immigrante, Québec, 1986, en pourcentage<br />

PopulfctlOB<br />

Immigrent*<br />

Populatloo BOB<br />

Immigrante<br />

H F T H F * T<br />

1 ) Directeur. gérant. adminis(râleur et personnel aasimilé 14.1 7.8 11.7 12.8 7.9 10.8<br />

2) Professionnel et personnel assimilé 18.3 20.6 19.2 13.5 22.7 17.3<br />

3) Employé de bureau 6.1 23.6 13.0 7.5 35.2 19.1<br />

4) Travailleur spécialisé dans la vente 8.2 V 7.9 9.2 8.5 9.0<br />

S) Travailleur spécialisé dans les services 14.1 12.7 13.6 10.2 14.3 11.9<br />

6) Travailleur du seeteur primaire 1.9 0.6 1.4 5.8 1.5 4.0<br />

7) Travailleur dans les industries de transformation 9.7 2.9 7.0 9.7 2.3 6.6<br />

8) Travailleur spécialisé dans la fabrication, le montage. U réparation 13.5 21.5 16.6 10.1 5.0 8.0<br />

9) Travailleur du bâtiment 6.7 0.2 4.1 9.1 0.3 5.4<br />

10) Aunes 7.1 2.7 5.4 12.1 2.3 7.9<br />

Source : Recensement Canada, Profil de ta population immigrante, 1986.


Répartition de la population immigrée, âgée de 15 ans et plus,<br />

selon le plus haut niveau de scolarité atteint et la période<br />

d'immigration (Québec)<br />

NIVEAUX DE<br />

SCOLARITÉ<br />

Avaot 1946 1946-1966 1967-1977 1978-1982 1983*1986<br />

HOMMES ' NB % NB « NB % - NB « NB %<br />

1) - de 9 années 6 990 43.5 35 455 32.7 12 635 16.4 5 160 17.2 2 745 17.1<br />

2) secondaire 4 145 25.8 22 020 20.3 18 920 24.5 8 960 29.9 5 190 32.4<br />

3) école de métier 410 2.6 3 760 3.4 2 235 2.9 880 2.9 315 2.0<br />

4) non-universitaire 1 980 12.3 19 280 17.8 15 275 19.8 5 575 18.6 2 470 15.4<br />

5) universitaire 2 545 15.8 27 930 25.8 28 080 36.4 9 430 31.4 5 310 33.1<br />

TOTAL HOMMES 16 060 100 108 455 100 77 155 100 30 000 100 16 035 100<br />

FEMMES<br />

1 ) • de 9 années 11 320 50.1 41 095 40.1 18 065 23.8 8 455 27.2 4 230 26.4<br />

2) secondaire 6 670 29.5 27 335 26.7 21 975 28.9 10 110 32.6 4 930 30.7<br />

3) école de métier 230 1.0 1 705 1.7 . 900 2.5 745 2,4 355 2.2<br />

4) non-universitaire 2 655 11.7 14 590 14.3 14 760 19.4 5 215 16.8 2 450 15.3<br />

S) universitaire 1 730 7.7 17 650 17.2 19 365 25.4 6 530 21.0 4 070 25.4<br />

TOTAL FEMMES 22 605- 100 102 380 100 76 065 100 31 065 100 16 035 100<br />

HOMMES ET FEMMES<br />

1) - de 9 années 1*8 305 47.3 76 550 36.3 30 705 20.0 13 615 22.3 6 970 21.7<br />

2) secondaire 10 810 28.0 49 355 23.4 40 890 26.7 19 070 31.2 10 120 31.6<br />

3) école de métier 645 1.7 5 465 2.6 4 140 2.7 1 630 2.7 670 2.1<br />

4) non-universitaire 4 640 12.0 33 870 16.1 30 040 19.6 10 795 17.7 4 930 15.4<br />

S) universitaire 4 270 ILIO 45 585 21.6 47 450 31.0 15 960 26.1 9 380 29.2<br />

TOTAL HOMMES ET<br />

FEMMES<br />

38670 100 210 835 100 153 220 100 61 060 100 32 070 TOO<br />

Source : Recenscmcni Canada. Profil de la population immigrante. 1986.


Taux d'activité et taux de chômage<br />

de la population québécoise âgée de 15 ans et plus,<br />

population immigrante et non immigrante 1986<br />

Taux d'activité<br />

PopaUtloa Populatloa BOB<br />

ImnlgroBtc - Inmlgraote<br />

HOMMES 76.1 73.0<br />

FEMMES 30.3<br />

TOTAL 63.3<br />

51.3<br />

62.8<br />

Taux d* chômage 10.4 12.2<br />

HOMMES 10.4 12.2<br />

FEMMES 13,4 14.3<br />

TOTAL 12.4 13.1<br />

Source : Recensement Canada, Profil de la population immigrante, 1986.


Niveau d'immigration et taux de chômage, Canada, 1946*1990<br />

2<br />

1946 1950 1954 1558 1962 1966 1970 1974 1978 1982 1986 1990 1994<br />

Annéts<br />

Sources : Daniel Larouche. «Les communautés ethniques». Forces, no 73. hiver 1986. p. 19.<br />

Statistiques Canada, Statistiques sur l'immigration, 1985-1986-1987.<br />

Gouvernement du Québec, ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration. Le Québec en mouvement.<br />

Statistiques sur l'immigration. 1990.<br />

Gouvernement du Québec, ministère du Travail, Le marché du travail, février 1991.<br />

T<br />

0


Lorsque nous décrivons un groupe culturel, il y a<br />

toujours le danger de stéréotypée de prétendre que tous<br />

les membres du groupe sont pareils. Tar ailleurs, si on<br />

prend la position contraire -dire que le groupe n'est<br />

qu'une collection dindividus uniques- an nie la réalité<br />

dune culture commune qui est transmise au?c individus<br />

dans le but d assurer la survie de la société. (...) *En<br />

exposant certaines variables importantes au sein de<br />

chaque groupe culturel minoritaire, nous visons à<br />

reconnaître la diversité tout en évitant les stéréotypes.<br />

Il appartient ensuite à chaque professionnel de la santé<br />

dïnvestiguer attentivement la «culture de la santé» de<br />

chacun et chacune.<br />

Nancy Waxier-Morrison (1990), dans Cross-Cultural Caring, p. 10,<br />

traduit par Nicole Chisson, Université de Sherbrooke.


À titre d'exemples, nous vous<br />

présentons des documents précisant<br />

quelques profils de communautés<br />

culturelles.<br />

Nous recommandons aux formateurs et<br />

gestionnaires de se référer, selon leurs<br />

besoins aux nombreuses publications<br />

gouvernementales et aux informations<br />

pouvant être fournies par les<br />

organismes communautaires<br />

ethnoculturels.


LES COMMUNAUTÉS SUD-ASIATIQUES (BANGLADESH, INDE, PAKISTAN<br />

ET SRI-LANKA)<br />

Les communautés sud-asiatiques forment une population constituée de membres<br />

originaires de divers pays tels que le Bangladesh, l'Inde, le Pakistan et le Sri-Lanka, au sein<br />

desquelles on retrouve des groupes d'origines, de cultures! de langues et de religions diverses.<br />

Il est difficile d'évaluer de manière exacte le nombre total de ressortissants sud-asiatiques<br />

vivant dans la région métropolitaine de Montréal car bon nombre d'entre eux, en particulier<br />

les personnes originaires du Bangladesh et du Sri-Lanka d'arrivée récente, n'ont pas reçu leur<br />

statut de résidents permanents étant requérant au statut de réfugié et n'apparaissent pas dans<br />

les statistiques officielles. Néanmoins, on estime qu'entre 21 000 et 25 000 Sud-Asiatiques<br />

vivent dans la région de Montréal.<br />

Bien que l'immigration sudrasiatique au Canada remonte au début du siècle, elle a été<br />

grandement limitée jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale par une série de mesures et<br />

de lois discriminatoires touchant l'ensemble des citoyens d'origine asiatique. En Colombie-<br />

Britannique par exemple, une loi de l'Assemblée législative en 1907, a privé du droit de vote<br />

les citoyens britanniques d'origine asiatique vivant dans la province. Ce n'est qu'en 1947 que<br />

la Chambre des communes adopta une loi accordant le droit de vote à tous les Canadiens<br />

d'origine asiatique partout au Canada. Mais, il faudra attendre des changements importants<br />

dans la législation en matière d'immigration canadienne de 1962 à 1967 pour voir progresser<br />

l'immigration sud-asiatique au cours des deux dernières décennies.<br />

Les premiers immigrants sud-asiatiques arrivèrent au Québec dans les années '20 et '30<br />

mais ce n'est que dans les années '50 que le mouvement migratoire a pris une .certaine<br />

importance pour atteindre son point culminant au milieu des années '70. Jusqu'à la fin des<br />

années '60, les immigrants sud-asiatiques étaient surtout des professionnels très qualifiés mais<br />

à partir des années '70, le profil professionnel de cette immigration s'est beaucoup diversifié.<br />

Le Québec compte maintenant une population d'origine sud-asiatique provenant de toutes les<br />

couches de la société.<br />

La communauté sud-asiatique possède un patrimoine culturel plusieurs fois millénaire<br />

ét très riche sur le plan philosophique qu'artistique.<br />

LA COMMUNAUTÉ INDIENNE<br />

La région de Montréal comptait en 1986 1 , environ 15 000 personnes d'origine indienne<br />

dont 8 035 étaient nées dans le continent indien. La communauté indienne est une entité très<br />

hétérogène sur les plans linguistique, ethnique et religieux. Ainsi, outre l'Hindi et l'anglais,<br />

22 autres langues officielles sont parlées en Inde. Les membres de cette communauté<br />

1 Source ; Données sur l'origine ethnique : Statistique Canada 1986.


PROFIL DE LA COMMUNAUTÉ<br />

SUD-ASIATIQUE DE MONTRÉAL


La communauté pakistanaise compte quelques associations et s'est dotée de deux<br />

médias écrits. Déplus, elle diffuse régulièrement des émissions d'information communautaire<br />

à la radio et à la télévision.<br />

Les membres de la communauté pakistanaise célèbrent leur fête d'indépendance le 23<br />

mars ainsi que les grandes fêtes musulmanes (fête du Prophète, Id-al-Fitr (fin du Ramadan) et<br />

l'Id-al-Adha (du sacrifice).<br />

LA COMMUNAUTÉ SRI-LANKAISE<br />

La région métropolitaine de Montréal comptait en 1986 4 , environ 2 500 personnes<br />

originaires du Sri-Lanka 5 . L'immigration sri-lankaise est assez récente. Une véritable vague<br />

d'immigration constituée surtout de réfugiés tamouls fuyant la guerre civile est arrivée au<br />

Québec dans les années '80.<br />

La communauté sri-lankaise est composée principalement de deux groupes ethniques :<br />

cingalais et tamoul. Les cingalais sont principalement de religion bouddhiste et les tamouls<br />

sont majoritairement (75 %) de religion hindoue mais une proportion importante de ces<br />

derniers est de religion catholique. Les trois langues parlées au pays sont le cingalais, le<br />

tamoul et l'anglais. La majorité des sri-lankais vivant à Montréal sont d'origine tamoule.<br />

Les membres de la communauté sri-lankaise du Québec résident dans la région<br />

métropolitaine de Montréal (Montréal, Laval, Lachine et la Rive Sud). À Montréal, ils se<br />

retrouvent surtout dans le quartier Côte-des-Neiges.<br />

La majorité des membres de la communauté sri-lankaise oeuvre dans les manufactures,<br />

hôtels et restaurants et certains travaillent.dans des bureaux à titre de commis. Il faut aussi<br />

signaler que de nombreux Sri-Lankais occupent des emplois mal rémunérés qui ne.<br />

correspondent pas à leurs qualifications professionnelles.<br />

. Bien qu'encore très jeune, la communauté sri-lankaise est relativement organisée et<br />

compte quelques associations tamoules.<br />

La communauté sri-lankaise célèbre des festivals tels que le " Pongal Festival " (festival<br />

des fermiers) et le Deepavali (fête symbolisant la conquête du bien sur le mal).<br />

Source : Données sur l'origine ethnique, Statistique Canada 1986.<br />

Ancienne colonie anglaise du Ceylan.<br />

5


pratiquent des religions différentes parmi lesquelles on peut citer : l'hindouisme, l'islam, le<br />

catholicisme et le judaïsme, la religion sikh, le jaïnisme, le bouddhisme et le zoroastrisme.<br />

On retrouve la communauté sud-asiatique sur l'ensemble du territoire de la région de<br />

Montréal. Elle se concentre particulièrement dans les quartiers Centre-Sud, Parc-Extension et<br />

Côte-des-Neiges ainsi que dans le West Island et la Rive Sud.<br />

En 1981, la communauté indienne comptait 44 % de professionnels et de cadres, 22 %<br />

de cols blancs et 34 % de cols bleus. Cependant, la proportion de membres de la<br />

communauté oeuvrant dans l'administration publique était inférieure à celle de l'ensemble<br />

de la population du Québec. Le niveau de scolarité des membres de cette communauté était<br />

supérieur à la moyenne provinciale et son taux de chômage inférieur à celui de l'ensemble<br />

de la population québécoise 2 .<br />

La communauté indienne compte une trentaine d'organismes communautaires de<br />

plusieurs types : fédératifs (regroupant les membres de la communauté indienne à travers le<br />

Canada), régionaux, religieux ou culturels. Elle dispose aussi de quelques journaux et diffuse<br />

des émissions d'information communautaire à la radio et à la télévision.<br />

Une trentaine de fêtes populaires ou religieuses sont célébrées par cette communauté<br />

chaque année selon les croyances religieuses de chaque sous-groupe.<br />

LA COMMUNAUTÉ PAKISTANAISE<br />

La région de Montréal comptait 3 240 personnes d'origine pakistanaise en 1986 3 . Les<br />

membres de cette communauté vivent principalement dans les quartiers Côte-des-Neiges,<br />

l'ouest de la ville, la Rive Sud èt Ville Saint-Laurent.<br />

La langue officielle du Pakistan est l'ourdou mais ont y parle aussi, outre l'anglais, trois<br />

autres langues. De façon générale, les Pakistanais sont musulmans (95 %) et leurs activités<br />

religieuses sont centrées autour des mosquées et des centres islamiques.<br />

Les membres de la communauté pakistanaise sont présents dans de nombreux secteurs<br />

de l'économie, tels celui de l'enseignement, du génie, des services ainsi qùe celui de<br />

l'industrie manufacturière; Le degré de scolarité de cette communauté est relativement élevé<br />

par rapport à la moyenne du Québec.<br />

Source : Les caractéristiques socio-économiques de la population immigrée au Québec au<br />

recensement de 1981, MCCI.<br />

Source : Données sur l'origine ethnique, Statistique Canada 1986.<br />

4


PROFIL DE LA COMMUNAUTÉ<br />

HAÏTIENNE DE MONTRÉAL


LA COMMUNAUTÉ BANGLADESHIE<br />

Selon les statistiques du recensement de 1986, la région métropolitaine comptait<br />

environ 600 personnes d'origine bangladeshie. Cependant, ce chiffre pourrait sous-estïmer<br />

l'importance réelle de la communauté dont le nombre s'élèverait actuellement à 2 000 ou<br />

3 300 selon la communauté bangladeshie du Québec.<br />

Les Bangladeshis sont originaires du Bangladesh qui correspondait jusqu'en 1971 au<br />

Pakistan oriental.<br />

Le bengali est la langue nationale parlée par la majorité. La population bangladeshie<br />

au Québec est à 90 % de religion musulmane. Cependant, quelques familles sont de religions<br />

hindoue et chrétienne.<br />

Les Bangladeshis habitent surtout dans la.région métropolitaine, plus précisément dans<br />

les quartiers Parc-Extension et Notre-Dame-de-Grâce ainsi que dans le West Island ou la Rive<br />

Sud (Brossard, Saint-Hubert).<br />

La communauté bangladeshie compte environ 15 % de professionnels et de cadres.<br />

Elle oeuvre aussi dans le secteur de la restauration et de l'industrie.<br />

La coljectivité bangladeshie, malgré son arrivée récente compte quelques organismes<br />

communautaires et une école du dimanche. De plus, elle diffuse quotidiennement une<br />

émission d'information à la télévision.<br />

La communauté bangladeshie célèbre quatre festivals religieux(Id-al-Fitr, Id-al-Adha,<br />

l'anniversaire du Prophète et son Voyage nocturne) ainsi que deux fêtes nationales (Le jour<br />

de la victoire et celui de l'Indépendance).<br />

6


APPORTS SOCIO-ÉCONOMIQUES<br />

Les citoyens d'origine haïtienne se retrouvent dans presque toutes les sphères socioéconomiques.<br />

L'apport des professionnels haïtiens dans les domaines de l'éducation, de la<br />

santé et des services sociaux au Québec est indéniable. Cet apport peut être évalué en<br />

chiffres car bon nombre de ces diplômés ont été formés en Haïti. On retrouve également en<br />

plus faible proportion, des Haïtiens dans d'autres professions libérales : génie, art dentaire,<br />

comptabilité, droit, etc.<br />

L'entrepreneurship local se développe de plus en plus dans la communauté haïtienne.<br />

A Montréal, on dénombre plusieurs petits commerces : dépanneurs, marchés d'alimentation,<br />

restaurants, salons de coiffure, etc..<br />

On compte également des coopératives d'habitation, des associations à caractère<br />

culturel, sportif, des groupements féminins, une maison d'édition, un magasin d'artisanat ainsi<br />

que des associations professionnelles (médecins, enseignants, ingénieurs, infirmières, gens<br />

d'affaires, etc.).<br />

APPORTS CULTURELS<br />

La parenté linguistique entre les intellectuels haïtiens ët québécois a permis à de<br />

nombreux écrivains, poètes, romanciers, dramaturges/peintres haïtiens, de diffuser la culture<br />

haïtienne dans le cadre de manifestations artistiques de toutes sortes.<br />

Plusieurs peintres haïtiens de renom comme Emmanuel Pierré-Charles, Roland Bastien,<br />

Lionel Laurenceau, vivent au Québec.<br />

Dans le domaine de la littérature, nous pouvons souligner les oeuvres de l'écrivain<br />

Emile Ollivier ainsi que les travaux de ce dernier en andragogie à la Faculté d'éducation de<br />

l'Université de Montréal.<br />

On ne saurait passer sous silence lès contributions d'Eddy Toussaint dans le domaine<br />

de la danse, de Max Chancy, auteur du prestigieux rapport sur " L'école québécoise et les<br />

communautés culturelles " ainsi que celles de nombreux médecins haïtiens dans divers<br />

champs de recherche scientifique.<br />

Des groupes culturels de danse et de théâtre travaillent aussi activement à la promotion<br />

de l'art populaire haïtien à Montréal.


PROFIL DE LA COMMUNAUTÉ HAÏTIENNE<br />

La population d'origine haïtienne vivant au Canada se retrouve au Québec à 95 %.<br />

On estime à 45 000 individus, les membres de cette communauté établis au pays dont les<br />

deux tiers sur l'île de Montréal.<br />

«<br />

La présence naïtienne au Québec est relativement récente si on la compare avec celle<br />

de certains groupes comme les Juifs, les Italiens, les Grecs ou les Portugais. La communauté<br />

s'est formée peu à peu par vagues successives.<br />

La première période qui coïncide avec la Révolution tranquille, l'Expo '67 au Québec<br />

et les premières manifestations de la répression exercée par le gouvernement Duvalier en Haïti<br />

s'étend de 1960 à 1971 environ. Qualifiée " d'exode des cerveaux ", cette vague est<br />

essentiellement composée de professionnels : médecins, enseignants, infirmières, techniciens,<br />

cadres divers, etc. Cette main-d'oeuvre hautement qualifiée a contribué, il va sans dire, de<br />

manière significative à la réforme de certaines institutions québécoises comme les écoles.<br />

De 1971 à 1978, des travailleurs et des ouvriers non spécialisés ou semi-spécialisés<br />

sont venus grossir les rangs d'une communauté fort bien intégrée déjà au Québec, en raison<br />

du niveau socio-économique de ses membres. Moins scolarisés que ceux de la première<br />

vague, ces nouveaux immigrants se retrouvent dans des secteurs d^emploi qui ne nécessitent<br />

pas de grandes qualifications : usines, manufactures, restaurants, etc. Cette vague se<br />

caractérise également oar l'arrivée massive de femmes que l'on retrouvera surtout dans les<br />

manufactures, f'hôtel le: ie et la restauration.<br />

De 1978 au début des années '80, de nouveaux immigrants ont continué à fuir la<br />

situation politique et économique, de plus en plus précaire en Haïti pour s'établir au Québec.<br />

Selon les données du Ministère des communautés culturelles et de l'immigration du Québec,<br />

Haïti figure au premier rang des 10 principaux pays de naissance des immigrants admis au<br />

Québec pour les périodes 1971-1980 et de 1983-1987 : 9.6 % du total des nouveaux arrivants<br />

entré 1971-1980 et 9.9 % entre 1983 et 198 7 6 .<br />

Les Haïtiens continuent d'émigrer au Québec en vertu des politiques d'immigration qui<br />

favorisent la réunification des familles. On reçoit également quelques immigrants<br />

indépendants et des étudiants.<br />

M.C.C.I., L'immigration au Québec<br />

M.C.C.I., Le Québec en mouvement<br />

8


PROFIL DE LA COMMUNAUTÉ<br />

LATINO-AMÉRICAINE DE MONTRÉAL


CONCLUSION<br />

Les membres de la communauté haïtienne font partie des groupes identifiés comme<br />

" minorités visibles " au Québec. Leur insertion sociale ne se fit pas sans heurts à cause'des<br />

barrières auxquelles ils doivent faire face dans les domaines de l'emploi et du logement, par<br />

exemple.<br />

L'avenir de ta communauté réside donc dans des actions concertées visant à<br />

appréhender les problèmes et à trouver les solutions qui assurent son développement et<br />

l'épanouissement de tous ses membres.<br />

10


et leur pays d'origine. En 1981, près du quart d'entre eux étaient des professionnels et des<br />

techniciens mais la grande majorité de cette main-d'oeuvre (plus particulièrement les femmes)<br />

se concentre dans des secteurs précaires et mal payés de l'économie, tels ceux du textile et<br />

du vêtement. Par ailleurs, les ressortissants latino-américains éprouvent de sérieux problèmes<br />

d'adaptation au marché du travail car ils ont de grandes difficultés à faire reconnaître leurs<br />

expériences professionnelles et leurs études. Ils vivent donc un phénomène dramatique de<br />

dévaluation de leur compétence.<br />

Dans le domaine artistique, les Latino-Américains sont particulièrement actifs. On<br />

dénombre bon nombre d'artistes (musiciens, artistes visuels,, gens de théâtre, écrivains et<br />

cinéastes) dans la région montréalaise. Cependant, ils travaillent avec des moyens très limités<br />

et reçoivent peu de soutien des divers paliers gouvernementaux. Malgré la qualité artistique<br />

de leurs oeuvres, ils sont peu connus de l'ensemble du public québécois.<br />

En ce qui a trait à l'organisation communautaire, une centaine d'organismes ont vu le<br />

jour au Québec depuis les dix dernières années à cause de la grande diversité d'origines<br />

nationales de cette communauté et de sa croissance démographique importante. On retrouve<br />

deux grands types d'organismes à vocation culturelle ou sportive et à vocation sociale.<br />

Nombre de ces derniers ont été constitués pour venir en aide aux réfugiés en quête<br />

d'assistance. Cependant, à cause de faibles moyens financiers de la communauté et du<br />

manque de soutien des gouvernements, l'existence de plusieurs d'entre eux est précaire et<br />

éphémère.<br />

La communauté latino-américaine est jeune, dynamique et en pleine croissance mais<br />

vit, à l'instar de plusieurs communautés d'implantation récente, des problèmes d'adaptation<br />

qui requièrent une attention particulière de la part des diverses instances gouvernementales.<br />

1979


LA COMMUNAUTÉ LATINO-AMÉRICAINE : CARACTÉRISTIQUES SOCIO-<br />

DÉMOGRAPHIQUES ET CULTURELLES<br />

La communauté latino-américaine est une entité d'une grande richesse culturelle. Elle<br />

est constituée d'une population diversifiée originaire d'une vingtaine de pays d'Amérique du<br />

Sud et Centrale, aux caractéristiques sociales, historiques et culturelles particulières.<br />

La langue d'origine de la majorité des membres de cette communauté est l'espagnol,<br />

cependant, une faible proportion d'entre eux ont comme langue maternelle le portugais.<br />

L'implantation de la communauté latino-américaine au Québec s'inscrit dans le cadre<br />

de l'arrivée récente d'immigrants provenant du Tiers Monde. En effet, ce n'est qu'à partir des<br />

années '70 qu'une première vague migratoire composée de Sud-Américains principalement<br />

de Chiliens en exode forcé, victimes du coup d'état de '73, mais aussi des Colombiens,<br />

d'Argentine et de Péruviens, arriva au pays. Ce groupe était composé de personnes assez<br />

scolarisées, sélectionnées surtout d'après leurs qualifications professionnelles. La deuxième<br />

vague de Latino-Américains date des années '80. Elle est radicalement différente de la<br />

précédente. Elle comprend surtout des personnes originaires d'Amérique Centrale nées au<br />

Salvador et au Guatemala qui ont fui la répression et la pauvreté causée par la guerre. Ce<br />

groupe compte des personnes qui sont dans l'ensemble beaucoup moins scolarisées que celles<br />

arrivées ici dans les années '70. Un grand nombre d'entre elles furent admises au Québec à<br />

titre de réfugiés. Toutefois, plusieurs sont actuellement requérantes au statut de réfugié et<br />

espèrent toujours la régularisation de leur situation.<br />

La communauté latino-américaine connaît une forte croissance au Québec depuis une<br />

dizaine d'années. Le recensement de 1986 dénombrait 24 465 personnes originaires<br />

d'Amérique Latine au Québec alors qu'en 1971, la province n'en comptait que 3 000. De ce<br />

nombre, près de 20 000 résident dans la région montréalaise. Cependant, cette population<br />

semble s'être accrue considérablement depuis 1986 car environ 5 500 immigrants latinoaméricains<br />

ont été admis au Québec et que plus de 9 000 personnes sont requérantes au statut<br />

de réfugié en 1988.<br />

La majorité de la communauté latino-américaine du Québec vit dans la région<br />

métropolitaine de Montréal. Cependant, contrairement à d'autres groupes ethniques, elle<br />

n'est pas concentrée dans un quartier spécifique où sa présence importante pourrait lui faire<br />

bénéficier d'une gamme de services publics offerts en espagnol. Elle est plutôt dispersée. On<br />

note toutefois qu'à Montréal ces membres résident dans les quartiers Saint-Louis-du-Parc, Mile-<br />

End, Parc-Extension et Côte-des-Neiges.<br />

La population latino-américaine du Québec présente certaines caractéristiques<br />

communes : elle est jeune et constituée de personnes actives sur le marché du travail. Elle<br />

comprend beaucoup de familles avec de jeunes enfants. On note toutefois des écarts de statut<br />

socio-professionnel importants entre leurs membres selon la durée de leur séjour au Québec<br />

12


PROFIL DE LA COMMUNAUTÉ CHINOISE<br />

On estime qu'il y a près de 50 000 Chinois à Montréal. Selon les statistiques de 1986,<br />

la région métropolitaine compte 21 240 personnes d'origine chinoise. C'est la plus<br />

importante communauté asiatique au Québec.<br />

HISTORIQUE DE L'IMMIGRATION CHINOISE<br />

L'établissement de la communauté chinoise au Canada remonte à plus de 125 ans. Les<br />

premiers immigrants chinois sont arrivés entre 1858 et 1885 pour travailler dans les mines d'or<br />

de la Colombie-Britannique et à la construction du chemin de fer du Canadien Pacifique. À<br />

la fin des travaux, ils furent obligés de se déplacer d'Ouest en Est afin de trouver de meilleures<br />

conditions de vie. Leur présence à Montréal remonte à 1,880. Ces premiers immigrants firent<br />

face à la discrimination : taxe imposée par le gouvernement canadien pour l'entrée de tout<br />

chinois, loi sur l'immigration chinoise qui interdisait d'immigrer avec la famille.<br />

L'abrogation de la loi fédérale de l'immigration en 1947 permit aux femmes et enfants<br />

des travailleurs chinois de venir les rejoindre à Montréal.<br />

L'immigration chinoise a atteint son point culminant entre 1978 et 1981. Le<br />

programme d'accueil des réfugiés du sud-est asiatique (notamment en provenance du Vietnam<br />

et du Cambodge) a fait augmenter considérablement le nombre de chinois de cette deuxième<br />

vague.<br />

Depuis 1982, nous assistons à l'arrivée d'une classe particulière, celle des immigrantsinvestisseurs<br />

de Hong Kong et de Taiwan.<br />

CARACTÉRISTIQUES DE LA COMMUNAUTÉ<br />

Une forte proportion des familles chinoises de la région montréalaise ont à leur tête un<br />

chef de famille unilingue ne parlant ni français ni anglais. Le handicap linguistique entraîne<br />

un repli de l'individu sur la communauté et une spécialisation dans certains secteurs<br />

économiques où la connaissance des langues est moins importante : restauration,<br />

blanchisserie, immobilier, etc.<br />

La deuxième génération, grâce à une meilleure éducation, se retrouve dans divers<br />

domaines : 20,2 % sont ingénieurs, 11,6 % professionnels dé l'informatique, 7,8 %<br />

comptables et 3,1 % oeuvrent dans le secteur médical. Malgré cela, les Chinois restent surreprésentés<br />

dans les postes de direction.<br />

1981


PROFIL DE LA COMMUNAUTÉ<br />

CHINOISE DE MONTRÉAL


PROFIL DE LA COMMUNAUTÉ<br />

VIETNAMIENNE DE MONTRÉAL


Selon le recensement de 1981, la population chinoise immigrée au Québec se répartit<br />

comme suit : 21,5 % de professionnels,, 65 % de cols bleus. La restauration demeure un<br />

secteur d'activité privilégié avec 36,2 % de la population active. D'après les études de la<br />

sociologue Pao Mercier, 35,5 % de la population chinoise se retrouve dans des champs<br />

d'activité reliés à la communauté.<br />

La majorité des Chinois employés dans le secteur ethnique acquièrent leur premier<br />

travail au pays par l'entremise de parents ou amis mais aucun d'entre eux ne fait affaires avec<br />

le centre de main-d'oeuvre et emploi.<br />

. Bien que traditionnellement cantonnée dans les restaurants, les boutiques de cadeaux,<br />

les marchés d'alimentation desservant la population ethnique, il est à prévoir que la<br />

communauté chinoise verra sa situation se modifier avec l'apport des immigrants-investisseurs.<br />

Source : Bureau Interculturel Montréal.<br />

16


SECTEURS D'ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES<br />

L'instruction est très valorisée par la société vietnamienne. Cette caractéristique permet<br />

d'expliquer qu'au Québec, 40,9 % 9 des Vietnamiens ont une formation universitaire et 47,6 %<br />

une formation secondaire et collégiale.<br />

Une grande partie de la population active d'origine vietnamienne se retrouve dans les<br />

industries manufacturières, les services médicaux et sociaux, le commerce de détail,<br />

l'hébergement et la restauration.<br />

Les principales professions occupées par les Vietnamiens sont le travail spécialisé, dans<br />

la fabrication, le montage et la réparation, les sciences naturelles, le génie et les<br />

mathématiques, le secteur des services (directeurs, gérants, administrateurs).<br />

Les membres de la communauté vietnamienne commencent à être de plus en plus<br />

visibles dans le domaine de I'entrepreneurial.<br />

La communauté vietnamienne compte trois associations professionnelles, soit celles<br />

des médecins, des pharmaciens et des professionnels.<br />

LA LANGUE<br />

La majorité des Vietnamiens parlent français et ont une connaissance minimale de<br />

l'anglais, en plus de leur langue maternelle.<br />

Le vietnamien est une langue à six tons, monosyllabique,,sans déclinaison, conjugaison<br />

ni accords grammaticaux. Il n'existe que peu de termes abstraits mais une abondance<br />

d'expressions nuancées désignant les choses et les sentiments.<br />

Aussi, l'écriture du vietnamien utilise l'alphabet latin, résultat de la colonisation<br />

française, qui a duré plus de 100 ans.<br />

LA RELIGION<br />

La principale religion pratiquée par les Vietnamiens de Montréal est le bouddhisme,<br />

introduit au Vietnam au deuxième siècle et devenu la religion nationale au douzième siècle.<br />

Toutefois, nous retrouvons aussi des vietnamiens catholiques, protestants, taoïstes et<br />

caodaistes.<br />

Idem.<br />

1985


PROFIL DE LA COMMUNAUTÉ VIETNAMIENNE DE MONTRÉAL<br />

APERÇU HISTORIQUE DE L'IMMIGRATION<br />

La population d'origine vietnamienne vivant au Québec est d'arrivée relativement<br />

récente. En effet, on peut diviser le mouvement migratoire vietnamien vers le Québec, en<br />

trois grandes phases.<br />

Les premiers Vietnamiens arrivèrent vers les années 1950. Il s'agissait d'étudiants et<br />

de quelques professionnels. En 1954, il y eut l'arrivée d'un groupe de religieuses carmélites<br />

d'Hanoi, opposées au régime communiste.<br />

Entre 1975 et 1977, on assiste à l'arrivée d'une première grande vague de réfugiés. Ces<br />

derniers étaient issus de la classe dominante urbaine composée de professionnels, de<br />

bureaucrates et d'intellectuels.<br />

De 1978 à 1980, le mouvement migratoire s'accentue. Cette deuxième vague de<br />

réfugiés connus sous l'appellation de " boat people " est différente de la première. Elle se<br />

compose essentiellement d'ouvriers plus ou moins spécialisés, de techniciens et de<br />

commerçants.. Elle compte par ailleurs un grand nombre de sino-vietnamiens.<br />

La troisième vague arrive entre 1981 et 1988. Il ne s'agit plus uniquement de réfugiés<br />

mais aussi d'une immigration économique, admise au Québec selon les catégories " famille "<br />

et."parents aidés ".<br />

Le Vietnam se classait au deuxième rang des principaux pays de naissance fournisseurs<br />

d'immigrants au Québec, avec 13 582 7 personnes entre 1980 et 1988.<br />

RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE<br />

Au recensement de 1986, la grande région métropolitaine comptait 14 035 8 citoyens<br />

d'origine vietnamienne. De ce nombre, 9 820 résidaient sur le territoire de la Ville de<br />

Montréal dont la principale concentration était dans le quartier Côte-des-Neiges.<br />

M.C.C.I., Le mouvement d'immigration au Québec depuis iq«n cahier no. 3, juin 1989.<br />

Statistiques Canada, recensement 1986 (selon la variable groupe ethnique).<br />

.18


Dans la région de Montréal, il y a quatre pagodes, un temple caodaique, une église<br />

catholique et une association protestante.<br />

Le culte des ancêtres est pratiqué par tous les Vietnamiens.<br />

PRINCIPALES fÇTES CÉLÉBRÉES AU QUÉBEC<br />

La fête la plus importante pour la communauté vietnamienne de Montréal est le Nouvel<br />

an lunaire (la fête du Têt) qui arrive entre le solstice d'hiver et Téc.;uinoxe du printemps.<br />

On célèbre également la fête du roi Hung Vuong (fondateur du Vietnam) au mois<br />

d'avril et la fête des âmes errantes (Vu Lan) au mois d'août et à la mi-automne, la fête des<br />

enfants.<br />

INSTITUTIONS SOCIALES ET CULTURELLES<br />

La collectivité vietnamienne de Montréal possède déjà un réseau communautaire<br />

relativement développé. Bien avant 1975, des étudiants vietnamiens avaient créé quelques<br />

associations. Cependant, se sont les premiers réfugiés qui ont fondé la majorité des<br />

organisations actuelles, mieux adaptées à leur situation, leurs besoins et leurs convictions<br />

politiques et religieuses.<br />

À Montréal, la plupart des associations sont affiliées.à la Communauté vietnamienne<br />

du Canada, région de Montréal.<br />

Les Vietnamiens possèdent également leurs journaux et diffusent des émissions<br />

radiophoniques et télévisées dans leur langue.<br />

20


Association des personnes âgées vietnamiennes<br />

2525, Saint-Germain<br />

Montréal (Québec)<br />

H1W2V2<br />

w (514) 522-4587<br />

Président :<br />

Fédération des associations des étudiants vietnamiens à Montréal<br />

Boîte postale 5398, Succursale B<br />

Montréal (Québec)<br />

H3R4P1<br />

«(514)593-4654<br />

Personne contact :<br />

Regroupement des jeunes n VAN LANG "<br />

Boîte postale 642, Succursale Côte-des-Neiges<br />

Montréal (Québec)<br />

H3S2V4<br />

« (514) 342-3865<br />

Personne contact :<br />

Association des scouts vietnamiens<br />

612, Bellevue Nord<br />

Greenfield Park (Québec)<br />

J4V3K7<br />

« (514) 737-2031<br />

Personne contact :<br />

Association des médecins vietnamiens à Montréal<br />

5001, Roslyn<br />

Montréal (Québec)<br />

H3W 1L6<br />

« (514) 731-9962<br />

M. Nguyen Huu Phu<br />

M. Truong Tri Tue<br />

M. Danh Van Quang Thanh<br />

M. La Manh Hung<br />

Personne contact : Dr. Duong Hong Huy<br />

20


LISTE DES ORGANISMES VIETNAMIENS À MONTRÉAL<br />

ORGANISME PRINCIPAL<br />

Communauté vietnamienne au Canada - Région Montréal<br />

6338, Victoria, bureau 16<br />

Montréal (Québec)<br />

H3W 2S5<br />

«(514)340-9630<br />

Président du conseil d'administration :<br />

Vice-président du conseil.d'administration :<br />

Président du Comité exécutif :<br />

Vice-président aux affaires internes :<br />

Vice-président aux affaires externes :<br />

Secrétaire générai :<br />

Trésorière :<br />

ORGANISMES AFFILIES<br />

Association des femmes vietnamiennes à Montréal<br />

5497A, Victoria, bureau 220<br />

Montréal (Québec)<br />

H3W2P9<br />

« (514) 733-8250<br />

Présidente :<br />

Club de l'âge d'or " LE DRAGON D'OR "<br />

5497A, Victoria, bureau 103<br />

Montréal (Québec)<br />

H3W 2P9<br />

« (514) 738-8709<br />

M. Lam Xuan Quang<br />

Dr. Tu Uyen<br />

M. Nguyen Van Cong<br />

Dr. Nguyen Van Cuong<br />

M. Nguyen Trong Dung<br />

M. Vu Dinh Phung<br />

Mme Phan Ngoc Lan<br />

' l Mme Le Thu Ha<br />

Président M. Ly Huong Huy<br />

20


Comité de parrainage des réfugiés vietnamiens - Région Montréal<br />

5497A, Victoria, bureau 220<br />

Montréal (Québec)<br />

H3W 2P9<br />

«(514) 733-8250<br />

Personne contact :<br />

Pagode " TU QUANG "<br />

1978, Parthenais<br />

Montréal (Québec)<br />

H2K 3S3<br />

«(514) 525-8122<br />

Personne contact :<br />

Pagode " QUAN AM "<br />

3781, de Courtrai<br />

Montréal (Québec)<br />

H3S 1B8<br />

«(514) 735-9425<br />

Personne contact :<br />

Pagode " LIEN HOA "<br />

715, Provencher<br />

Brossard (Québec)<br />

J4M 1Y5<br />

«(514) 672-3841<br />

Personne contact :<br />

Pagode " TAM BAO "<br />

4450, Van Home<br />

Montréal (Québec)<br />

H3S 1S1<br />

«(514) 733-3841<br />

Personne contact :<br />

20<br />

Dr. Nguyen Ngoc Lang<br />

R. Thich Tam Chau<br />

M. Dang Tan Nam<br />

M. Dang Van Duc<br />

R. Thich Thien Nghi


Association des pharmaciens vietnamiens à Montréal<br />

1836, rue Sainte-Catheriné<br />

Montréal (Québec)<br />

H3R1P6<br />

Association des professionnels<br />

637, rue Lazard<br />

Mont-Royal (Québec)<br />

H3R1P6<br />

Personne contact : M. Nguyen Van Hoang Nam<br />

Association des vétérans vietnamiens à Montréal<br />

7401, de l'Alsace<br />

Anjou (Québec)<br />

HI| 2L3<br />

«(514)352-2437<br />

Association des écrivains vietnamiens au Québec (PEN Club)<br />

5064, Henri-Julien<br />

Montréal (Québec)<br />

H2T2E3<br />

«(514) 287-1123<br />

Personne contact : Dr. Le Van Chau<br />

Comité S.O.S. pour les rescapés de la mer :<br />

6645, De Marseille, bureau 3<br />

Montréal (Québec)<br />

H1N 1M1<br />

«(514) 254-4153<br />

Personne contact : Dr. Nguyen Van Cuong<br />

20


LISTE DES OH&* NISMES<br />

RESSOURCES POUR IMMIGRANTS NOUVELLEMENT ARRIVÉS ET<br />

1994-1995<br />

Nom de l'organisme Adresse Téléphone Président/e Responsable<br />

Accueil liaison pour les arrivants (ALTA)<br />

•2479<br />

Borna de U communauté dvMom<br />

des Haïtiens de Montréal<br />

•un<br />

1490, n» do LaSilh<br />

Montréal (Québec)<br />

HIV 216<br />

6970, me Marquette<br />

Montréal (Québec)<br />

H2E 2C7<br />

CARI St-Lnurent V3N) 1179. boulevard Décarie, bureau 10<br />

Saint-Lauréat (Québec)<br />

H4L 3M8<br />

Centre social d'aide mot tnaalgranf «1» 4285, bout, de Matsoooeuve M<br />

Montréal (Québec)<br />

H3Z IK7<br />

Hirondelle (L^service d'accueil et<br />

d'intégration des immigrants 8I3I8<br />

PROMIS - Promotion, vnultkullure.<br />

Intention, société nouvelle<br />

Service d'aide et de Uabon<br />

BOUT Immigrants Li Maisonnée<br />

Service des interprètes auprès<br />

des réfugiés Indochinois (S1ARI)<br />

/ai<br />

M acptaofcf* 191<br />

I31M<br />

•1830<br />

•1890<br />

4652, nie Jeanne-Mance, 3* étage<br />

Montréal (Québec)<br />

H2V4J4<br />

5770, chemin de la CÔte-des-Neiges<br />

Montréal (Québec)<br />

H3S IY9<br />

6865, avenue Christophe-Colomb<br />

Montréal (Québec)<br />

H2S 2H3<br />

4661, me Van Home, app. 3<br />

Montréal (Québec)<br />

H3W 1H8<br />

255-3900 Micheline Ouelletle Olkeria Acosta<br />

Directrice<br />

725-9508<br />

Téléc. : 725-9830<br />

748-2007<br />

Téléc. : 748-2768<br />

932-2953<br />

Téléc. : 932-4544<br />

281-2038<br />

281 5696<br />

Téléc. : 281-5628<br />

345-1615<br />

Téléc. : 345-1088<br />

Jean-Claudo kart Éric Faust in<br />

Directeur<br />

Gilles Thériaidt<br />

Melvin Weigel<br />

Dallai Marine<br />

Directrice générale<br />

Loretta Langlais<br />

Directrice<br />

Normand Brodeur Nora Solerviceos<br />

Directrice<br />

Pierre Dufour Andrée Ménard 1<br />

Directrice générale 1<br />

271-3533 Kéder Hyppolite Maria-Olga tigueroa 1<br />

Coordonnatrice 1<br />

738-4763<br />

Téléc. : 738-4925<br />

M. Tuoi Van Nguyen<br />

Phuoc Thi Nguyen<br />

Directrice<br />

C:\WPSlVltU' '•rititMtt


Communauté catholique vietnamienne<br />

4450, Saint-Hubert<br />

Montréal (Québec)<br />

H2J 2W9<br />

«(514) 598-96-1 ft<br />

Personne contact : R.P. Nguyen Van Mai<br />

Association des protestants vietnamiens<br />

3435, Côte-Sainte-Catherine<br />

Montréal (Québec)<br />

H<br />

«(514) 683-3285<br />

Temple caodaïque de Montréal<br />

5373, Bourret<br />

Montréal (Québec)<br />

H3X 1J3<br />

« (514) 341-0161<br />

Personne contact : M. Vo Thanh Tuan<br />

Association des caodaïstes<br />

1210, Crevier<br />

Saint-Laurent (Québec)<br />

H4L-2W9<br />

«(514) 748-7562<br />

Personne contact : M. Dang Tan Nam<br />

C:\DONNEES\WP61\CON-RI\COMMUNAU.DOC<br />

20


2 Approche clientèle en contexte interculturel : Contexte politico-jaridique<br />

LE CONTEXTE POLITICO-JURIDIQUE<br />

Le Québec est résolument engagé dans la voie d'une société pluraliste. On y considère<br />

l'immigration comme un atout pour le dynamisme de la société québécoise, et ce à<br />

travers :<br />

le redressement démographique,<br />

de la prospérité économique,<br />

de la pérennité du fait français,<br />

de l'ouverture sur le monde.<br />

Son impact positif dépend toutefois de la capacité du Québec d'assurer l'intégration<br />

harmonieuse des personnes immigrantes à la société québécoise.<br />

Alors que le Canada avait surtout conu une immigration d'origine européenne et nord-<br />

américiane, celle-ci a chuté de 83.9%, entre 1967 et 1972, à 27 % entre 1973 et 1990<br />

(Emploi et immigration Canada : Me Andrew, 1995). Nous avons connu, au cours des<br />

dernières décennies, une présence accrue d'une immigration provenant largement de<br />

pays et de cultures non occidentales. Cela relève d'orientations gouvernementales, tant<br />

québécoises que canadiennes, tels le maintien d'une sélection non discriminatoire, le<br />

principe de réunification familiale ainsi que l'engagement à accueillir les réfugiés (Me<br />

Andrew, 1995).<br />

D en résulte une coexistence accrue au sein des institutions publiques d'une «diversité<br />

de valeurs, de styles de vie, d'opinions et de convictions» (Me Andrew, 1995, p. 318).<br />

C'est ainsi que même si les individus se sentent généralement plus à l'aise avec des<br />

personnes qui ont le même héritage culturel, la même couleur de peau, le même accent,<br />

les mêmes façons de faire et les mêmes valeurs ou intérêts, la réalité est qu'ils se<br />

retrouvent de plus en plus en compagnie de personnes différentes. Cette coexistence de<br />

la diversité n'est pas sans créer des tensions. Dans un volume traitant de l'ethnicité et<br />

de la culture au Canada, Berry et Laponce (1994, p. 3) émettent l'idée que l'ethnicité sera<br />

au vingt et unième siècle ce que les classes sociales ont été au vingtième - une source de<br />

tensions sociales et de conflits politiques - mais qu'elle peut aussi être source de création<br />

et de diversité.


CONTEXTE POLITICO-JURIDIQUE<br />

Toute personne a le droit à la reconnaissance et à<br />

i exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de la<br />

personne, sans distinction, exclusion ou préférence<br />

fondée sur la race, la couleur, le sexet la grossesse,<br />

l'orientation sexuelle, l'état civil, l'âge sauf dans la<br />

mesure prévue par la loi, la religion, les convictions<br />

politiques, la langue, l'origine ethnique ou nationale, la<br />

condition sociale, le handicap ou Vutilisation d'un<br />

moyen pour pallier ce handicap.<br />

Charte québécoise des<br />

personne, article 10<br />

droits et libertés de la


4 Approche clientèle en contexte interculturel : Contexte politico-jaridique<br />

L'intégration est un processus dynamique qui s'insère dans le temps et qui nécessite des<br />

immigrants et de la société d'accueil une implication à long terme. D faut comprendre<br />

que l'immigration est vécue par des individus et non par des représentants de groupes<br />

types. Ces individus ont des besoins qui leur sont spécifiques et des rythmes de<br />

progression qui leur sont propres, tant à cause de leur trajet migratoire que des<br />

obstacles particuliers qu'ils peuvent rencontrer dans la société d'accueil.<br />

Le caractère multidimensionnel du processus d'intégration relève du fait que<br />

l'immigrant doit relever simultanément une variété de défis pour s'assurer une<br />

intégration linguistique, culturelle, socio-économique, institutionnelle et personnelle<br />

harmonieuse. C est largement par le contact et la collaboration entre nouveaux<br />

arrivants et membres de la société d'accueil que l'immigrant s'initie à la nouvelle réalité<br />

à laquelle il doit s'adapter et s'identifie graduellement à la société d'accueil.<br />

Il est clair que la société d'accueil a le devoir de favoriser l'intégration de ses nouveaux<br />

citoyens et de faciliter leur fréquentation de nos institutions communes.<br />

5* la société d'accuett veut inciter la population immigrante iou<br />

d'origine immigrante à privilégier la fréquentation d'institutions<br />

communes, elle fait s'assurer d'abord que l'ensemble des services<br />

publics, par* et périfmM accessibles et<br />

surtoutque,paruneprise en compte de ses besoins spécifiques, cette<br />

clientèle;: ben#tcte d'une égalité dé traitement réelle au sein des<br />

diverses institutionsde ta société d'accueil. Cette adaptation<br />

institutionnelle est particulièrement cruciale au chapitre de<br />

l'éducation, des services sociaux et de santé ainsi que de l'accès à<br />

l'information, parce que les ressources sociétates qui y sont<br />

dispensées conditionnent largement ta possibilité d'une<br />

participation significative en d'autres domaines de la vie sociale;<br />

{MC . . ,<br />

C'est ainsi qu'un des objectifs énoncé dans la politique en matière d'immigration et<br />

d'intégration est de soutenir l'adaptation des institutions à la réalité pluraliste., entre<br />

autres en soutenant l'adaptation des services, l'accommodement religieux et la<br />

formation interculturelle des intervenants. Pour faciliter l'atteinte de cet objectif, le<br />

MCCI demandait que soient définis des plans d'action dans l'ensemble des ministères.


MSSS/Université de Sherbrooke 3<br />

Il s'avère inutile de nier que les différences interculturelles peuvent être des obstacles à<br />

des relations interculturelles harmonieuses. Aussi, est-il important que les personnes<br />

immigrantes se rapprochent de leur société d'accueil «en apprenant notamment la<br />

langue de la majorité, et en se familiarisant avec ses usages et sa culture. La société<br />

d'accueil, par contre, doit témoigner d'un esprit ouvert face à ces nouveaux citoyens et<br />

citoyennes en respectant leur culture, et en leur facilitant l'adaptation et l'intégration»<br />

(MCCI : Le pluralisme culturel).<br />

POLITIQUE EN MATIÈRE D'IMMIGRATION ET D'INTÉGRATION<br />

En 1990, dans un document intitulé Au Québec, pour bâtir ensemble, le Ministère des<br />

communautés culturelles et de l'immigration diffusait son Énoncé de politique en matière<br />

d'immigration et d'intégration (MCCI, 1990a). D y reconnaissait le caractère pluraliste et<br />

dynamique de la culture québécoise et s'engageait à favoriser des rapports<br />

interculturels harmonieux dans un esprit d'intégration.<br />

L'intégration est un processus d'adaptation à tong terme,<br />

multidimensionnet et distinct de l'assimtlatiûm Ce processus, dans<br />

lequel ia maîtrise de ta langue d'accueil joue un râle moteur<br />

essentiel, n'est achevé que torsque VimmigFant ou ses descendants<br />

participent pleinement à l'ensemble de la vie collective de la société<br />

d'accueil et ont développé un sentiment d'appartenance à son égard.<br />

(MCCI, 1990b/ p. 3).<br />

L'intégration se distingue de l'assimilation. L'assimilation est un mode d'insertion<br />

culturelle où «l'immigrant et ses descendants ont adopté intégralement la culture du<br />

pays d'accueil et abandonné toute identité spécifique au profit de la fusion avec le<br />

groupe majoritaire» (MCCI, 1990, p. 5). Or, l'intégration implique que, de part et<br />

d'autre, soient valorisés le maintien par les immigrants et leurs descendants de<br />

caractéristiques culturelles qui leur sont propres et des relations avec d'autres groupes<br />

culturels, incluant le groupe majoritaire (Berry, 1994). Le MCCI expliquait que<br />

l'intégration est est un succès si l'immigrant ou ses descendants partagent avec les<br />

membres de la société d'accueil «un vécu quotidien à travers diverses situations<br />

d'interaction sociales et [participent] avec eux à la vie collective qui la fonde» (MCCI, p.<br />

7).


6 Approche clientèle en contexte interculturel : Contexte politico-jaridique<br />

C'est ainsi qu'il importe, entre autres choses, «d'améliorer la qualité des<br />

communications entre les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux et<br />

les personnes issues des communautés ethnoculturelles du Québec» (MSSS, p. 40).<br />

L'ACCOMMODEMENT : UN CONTRAT MORAL<br />

Un processus qui émerge du contact interculturel, dans un contexte d'intégration, est<br />

celui de l'adaptation réciproque qui est une nécessité de fait selon le Conseil dès<br />

communautés culturelles et de l'immigration (CCCI, 1993). Cet organisme précise<br />

d'ailleurs que, depuis 1990 au Québec, la politique gouvernementale en matière<br />

d'immigration et d'intégration affirme que l'intégration des immigrants doit faire l'objet<br />

d'un «contrat moral», précisant les responsabilités et les attentes légitimes, les droits et<br />

les devoirs respectifs qui engagent réciproquement l'immigrant et les membres de la<br />

société d'accueil. Ce contrat moral, ajoute-t-il, rend les immigrants et les membres de la<br />

société d'accueil solidairement responsables de résoudre, en particulier, les conflits de<br />

normes qui risquent de porter atteinte, soit au droit à l'égalité de certains immigrants,<br />

soit à la cohésion de la société d'accueil même. Il précise de plus que ces conflits de<br />

normes obligent toutes les parties concernées à négocier des accommodements<br />

raisonnables permettant de les résoudre ou de les prévenir, en conciliant les<br />

particularismes de ces personnes avec les exigences essentielles de la cohésion de notre<br />

société et du fonctionnement des organisations; il s'agit «d'enlever des rigidités<br />

nuisibles, tout en maintenant nos normes communes essentielles, et d'instaurer plus de<br />

flexibilité ou de souplesse dans notre société pour que la vie y passe plus librement pour<br />

tout le monde» (p. 5). L'accommodement permet d'éviter la discrimination indirecte qui<br />

résulte de l'application uniforme d'une règle ayant pour effet de priver ou d'exclure<br />

certaines personnes de l'accès à des services, des activités ou des protections.<br />

L'accommodement raisonnable est dicté par les principes fondamentaux de notre<br />

société démocratique et par les positions gouvernementales en matière d'immigration et<br />

d'intégration. L'égalité des chances est une base préponérante de la démocratie et il faut<br />

s'investir pour contrer la discrimination, tant directe qu'indirecte. C'est un mythe que<br />

de croire que si l'on traite tout le monde de la même manière, il n'y a pas de<br />

discrimination. C'est aussi un mythe que de croire que ce soit à eux de s'adapter, non à<br />

nous (Hopkins Kavanagh et Kennedy, 1992, p. 32). Une telle position «est trop simpliste


LE PLAN D'ACTION MINISTÉRIEL<br />

MSSS/Université de Sherbrooke 3<br />

Le plan d'action 1994-1997 du Ministère de la Santé et des Services sociaux a pour<br />

objectif de lever les barrières qui compromettent l'accessibilité aux services de santé et<br />

de services sociaux pour les personnes issues des communautés ethnoculturelles du<br />

Québec.<br />

En raison du nombte et de la divetsité des problèmes vécus et du<br />

nombre de facteurs de risqiiesauxquels elles sont soumises,<br />

plusieurs personnes sont vulnérables. Elles présentent un besoin<br />

manifeste de soutien à (Intégration sociale et professionnelle et<br />

doivent avoir accès d une information et à des services<br />

WÊSMÊmM<br />

Offrir dès le départ une réponse adéquate à ces besoins aura pour<br />

effet de réduire le niveau d'anxiété et de stress, de diminuer<br />

l'importance des facteurs prédisposant aux problèmes de santé<br />

mentale, d'assurer une adaptation des individus à leur nouvelle<br />

réalité et de mieux réussir l'intégration (MSSS : Orientations et plan<br />

diction 1994-1997, p, 22).<br />

Le plan d'action minitériel se veut donc un support concret aux personnes qui :<br />

font face à des difficultés de communication linguistiques ou culturelles;<br />

vivent des situations d'isolement ou de marginalisation sociale en raison du<br />

contexte d'immigration ou d'origine raciale;<br />

ont des difficultés à bénéficier des services habituellement offerts par les<br />

établissements du réseau de la santé et des services sociaux;<br />

vivent des situations hautement vulnérables en raison de leur situation<br />

économique, de leurs conditons d'emploi, du choc migratoire ou autre (MSSS, p.<br />

41).


8 Approche clientèle en contexte interculturel : Contexte politico-jaridique<br />

RETENONS<br />

1. Une politique gouvernementale prônant l'intégration des immigrants et de leurs<br />

descendants à la société d'accueil oriente nos obligations en tant que membres de<br />

cette société et en tant qu'employés de son gouvernement.<br />

2. L'intégration est un processus d'adaptation à long terme, multidimensionnel et<br />

distinct de l'assimilation.<br />

3. La société d'accueil a le devoir de favoriser l'intégration de ses nouveaux citoyens<br />

et de faciliter leur fréquentation de nos institutions communes.<br />

4. Les dirigeants de nos institutions publiques et les intervenants qui y oeuvrent<br />

doivent assurer une égalité de traitement réelle à tous par une prise en compte des<br />

besoins spécifiques des individus qui composent leur clientèle.<br />

5; L'intégration des immigrants doit faire l'objet d'un «contrat moral» qui rend les<br />

immigrants et les membres de la société d'accueil solidairement responsables de<br />

résoudre les problèms qui peuvent émerger de différences interculturelles.<br />

6. Le MSSS s'est engagé dans son plan d'action 1994 -1997, à lever les barrières qui<br />

compromettent l'accessibilité aux services de santé et de services sociaux pour les<br />

personnes issues des communautés ethnoculturelles du Québec.


MSSS/Université de Sherbrooke 3<br />

pour être utile au sein de sociétés déjà complexes sur le plan culturel, indépendamment<br />

de la présence de groupes minoritaires» (Me Andrew, p. 326).<br />

Comment enlever les rigidités? Comment instaurer plus de flexibilité ou de souplesse<br />

au sein de nos institutions qui sont pour les nouveaux membres de minorités<br />

ethnoculturelles, la face la plus visible des normes, des règles et des modes de<br />

fonctionnement de la société d'accueil? Comment définir les limites du pluarlisme, du<br />

négociable et du non négociable? Il n'y a pas de réponses faciles à ces questions. Il faut<br />

miser sur le «développement des habiletés à partager des espaces communs et à gérer<br />

les éventuelles tensions qui peuvent émerger de la différence culturelle» (Me Andrew,<br />

1995, p. 319). Dans la perspective d'un partage d'espaces communs, il faut bien<br />

comprendre que l'ouverture d'esprit, le respect des différences et la collaboration<br />

préconisés par le MCCI ne signifient pas une ouverture totale sans regard pour les<br />

valeurs, normes et règles fondamentales qui régissent notre société. Comme dans bien<br />

d'autres domaines des relations humaines, il s'agit de rechercher un équilibre.<br />

Puisqu'il s'agit désarmais dé partager harmonieusement des espaces<br />

communs et non de «s'ouvrir inconditionnellement à la différence»,<br />

la question de la définition dés limites du pluralisme, ou pour<br />

schématiser quelque peu du «négociable» etdu «non négociable»<br />

s'impose donc de plus en plus* tes institutions publiques sont<br />

aujourd'hui confrontées à la question fondamentale du difficile<br />

équilibre à trouver entre l'adaptation spécifique aux besoins de<br />

certaines clientèles et la promotionde certaines normes et valeurs<br />

communes nécessaires à l'intégration et ce, dans le respect des droits<br />

et responsabilités de chacun au sein de sociétés démocratiques (Me<br />

Andrew, 1995, p. 320).


10 Approche clientèle en contexte interculturel : Contexte politico-jaridique<br />

Ministère de la Santé et des Services sociaux. Accessibilité des services aux communautés<br />

ethnoculturelles : Orientations et plan d'action 1994 - 1997. Bureau des services aux<br />

communautés culturelles.


RÉFÉRENCES<br />

MSSS/Université de Sherbrooke 3<br />

Berry, J. W. (1994)., Acculturation and psychological adaptation : An overview. Dans<br />

A.-M. Bouvy, F. J. R. van de Vijver, P. Boski et P. Schmitz (éds.) Journeys into cross-<br />

cultural psychology. Selected papaers from the eleventh International Conference of<br />

the International Association for Cross-Cultural Psychology, Liège, Belgique.<br />

Lisse: Swets & Zeitlinger.<br />

Berry, J. W. et Laponce, J. A. (1994). Evaluating research on Canada's multiethnic and<br />

multicultural society : An introduction. Dans J. W. Berry et J. A. Laponce (éds.)<br />

Ethnicity and Culture in Canada, pp. 3-16, Toronto : University of Toronto Press.<br />

Conseil des communautés culturelles et de l'immigration (juillet 1993). La gestion des<br />

conflits de normes par les organisations dans le contexte pluraliste de la société québécoise.<br />

Avis présenté à la ministre des Communautés culturelles et de l'immigration.<br />

Hopkins Kavanagh, K, et Kennedy, P. H. (1992). Promoting Cultural Diversity : Strategies<br />

for Health Care Professionnals. Newbury Park, CA : Sage.<br />

Mc Andrew, M. (1995). La prise de décision relative aux accommodements en milieu<br />

scolaire : un <strong>module</strong> de formation pour les directions d'écoles. Dans F. Ouellet, Les<br />

institutions face aux défis du pluralisme ethnoculturel. Québec : Institut québécois de<br />

recherche sur la culture.<br />

Ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration (1990a). Au Québec, pour<br />

bâtir ensemble; Enoncé de politique en matière d'immigration et d'intégration.<br />

Montréal : Direction des communications.<br />

Ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration (1990b). L'intégration des<br />

immigrants et des Québécois des communautés culturelles : Document de réflexion et<br />

d'orientation. Montréal : Direction des communications<br />

Ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration. Le pluralisme culturel : Un<br />

atout majeur pour les organismes publics. Montréal : Direction des politiques et des<br />

programmes de relations interculturelles.


2 Approche clientèle en contexte interculturel : Choc culturel et processus d'adaptation<br />

D est faux toutefois de croire que chacun et chacune passe par une période intense de<br />

sentiments positifs aux premiers contacts avec son nouvel environnement. Bien des i )<br />

personnes vivent un mélange de sentiments positifs et négatifs. Pensons à un<br />

Bosniaque qui a fui l'ex-Yougoslavie avec sa famille. En arrivant à Mirabel il y a un<br />

soupir de soulagement, «enfin nous voilà rendus en terre d'accueil, c'est le début dune<br />

nouvelle vie protégée des conflits interethniques qui nous ont fait fuir». Mais voilà<br />

qu'en arrivant en région, cette famille est accueillie par des bénévoles et un interprète<br />

serbe. Pensons à ce même Bosniaque qui est ingénieur civil et qui apprend que ce n'est<br />

pas facile de se trouver de l'emploi, que son diplôme ne sera probablement pas reconnu.<br />

Pensons aussi à toutes ces personnes habituées à un climat tropical qui doivent faire<br />

face à leur premier hiver. Lune de miel ou non, l'entrée dans un nouvel environnement<br />

est, plus souvent qu'autrement, déstabilisant.<br />

Notons que les études sur le choc culturel ont beaucoup été effectuées auprès de<br />

coopérantes et de coopérants travaillant à l'étranger. D est plus facile dans ce contexte<br />

de s'imaginer l'euphorie qui caractérise cette phase appelée lune de miel. Les odeurs,<br />

les sons, les objets captivent l'attention de la personne qui voit son nouvel<br />

environnement avec des yeux de touriste . L'observation des différences est source de<br />

découvertes et d'excitation.<br />

PHASE II : CONFRONTATION À DES OBSTACLES CULTURELS<br />

Le creux de la courbe représentant la confrontation à des obstacles culturels est une phase<br />

difficile qui exige de la personne, pour qu'elle puisse s'adapter à son nouvel<br />

environnement, une série d'ajustements. Les différences culturelles sont une intrusion<br />

dans la sécurité de la personne. Trois types d'obstacles majeurs confrontent la personne<br />

immigrante.<br />

1. Des différences de valeurs, d'attitudes et de croyances. Plus la personne est<br />

confrontée par rapport à des valeurs centrales à son identité, plus l'ajustement sera<br />

difficile.<br />

2. La perte des personnes et des objets familiers et aimés de son pays, objets et<br />

personnes qui contribuaient à la définition de l'identité de l'usager ou de l'usagère.


i<br />

K<br />

CHOC CULTUREL ET<br />

PROCESSUS D'ADAPTATION<br />

Un des factei . qui influence la relation intervenant-usager dans un contexte<br />

interculturel est l'expérience d'immigration de ce dernier. Chacun et chacune vit à sa<br />

façon le processus d'adaptation et ce que l'on appelle communément le choc culturel.<br />

Le choc culturel est souvent représenté par une courbe en forme de U (voir figure 1) où<br />

se suivent trois phases : I- une phase de sentiments positifs appelée lune de miel, ou,<br />

pour plusieurs, une phase de désillusion, D- dans le creux de la courbe, une phase plus<br />

difficile de confrontation à des obstacles culturels et, ELI- si la personne y parvient,<br />

Xadaptation. Partons de ce modèle pour tenter de comprendre certaines facettes de<br />

l'expérience que peuvent vivre des immigrantes et immigrants qui s'installent au<br />

Québec.<br />

Lune de miel<br />

ou Adaptation<br />

désillusion<br />

Figure 1 : Le choc culturel<br />

PHASE I : LA LUNE DE MIEL...OU LA DÉSILLUSION<br />

Lors de la première phase, il est dit que la personne est comme en lune de miel car ce<br />

sont lès aspects positifs de son nouvel environnement qui attirent son attention : les<br />

grands espaces, la paix, la modernité et ses commodités, le sourire et la bienveillance<br />

des gens qui l'accueillent... Cet «amour aveiigle» du pays d'accueil peut durer plus ou<br />

moins longtemps.


4 Approche clientèle en contexte interculturel : Choc culturel et processus d'adaptation<br />

Ces exemples illustrent comment l'identité même d'une personne peut être bousculée<br />

dans un nouvel environnement. De l'inconfort, des sentiments négatifs, voire même de<br />

l'anxiété, peuvent accompagner de tels affronts à l'identité de la personne.<br />

Une identité à protéger.<br />

Parce que les obstacles culturels auxquels est confrontée la personne sont souvent liés à<br />

des valeurs centrales à son identité, le besoin de protéger celle-ci peut parfois devenir<br />

une nécessité chez l'individu et, de façon inconsciente, sa priorité. Son énergie est<br />

déployée pour réussir à protéger son identité. Paradoxalement, le besoin d'apprendre à<br />

connaître et à comprendre l'autre qui est différent passe en second lieu. Le paradoxe<br />

vient du fait que plus l'individu lutte pour réduire son déséquilibre interne en résistant<br />

aux nouvelles valeurs et aux nouveaux comportements, plus il y aura de problèmes de<br />

communication interculturelle ou d'intolérance entre lui et les autres. Ce besoin de<br />

protéger leur identité peut expliquer une série de résistances des usagers à abandonner<br />

des croyances ou des pratiques qui sont les sphères de son identité et contribuent à leur<br />

estime d'eux-mêmes.<br />

Parce que savoir qui on est constitue un besoin fondamental chez l'être humain, celui-ci,<br />

obtient normalement un équilibre entre son besoin d'être confirmé dans les différentes<br />

facettes de son identité et sa capacité à obtenir cette confirmation à travers l'utilisation<br />

de ses ressources personnelles et ses relations sociales. La figure 2 illustre cet équilibre<br />

qui, reposant sur un balancier, est toutefois fragile.<br />

Figure 2 : Confirmation identitaire en équilibre


3. L'incompétence de la personne qui a perdu ses points de repère lui aidant à savoir<br />

quel comportement est approprié dans telle ou telle situation et possédant les<br />

habiletés linguistiques et sociales nécessaires pour vivre efficacement en société.<br />

Cette incompétence accroît chez la personne immigrante les sentiments de perte,<br />

de nostalgie et de valeurs menacées.<br />

L'immigrante ou l'immigrant se sent souvent arraché de tout ce qui donnait un sens à sa<br />

vie et de tout ce qui servait à définir son identité personnelle. Il en ressort même que,<br />

souvent ces personnes doivent passer à travers une crise d'identité.<br />

Une identité bousculée.<br />

L'identité personnelle se construit dans un contexte social à travers l'interaction entre les<br />

comportements de la personne et les réactions des autres à ces comportements. Il s'agit<br />

d'un processus complexe qu'il ne convient pas d'expliquer ici. En termes simples,<br />

disons que c'est à travers une accumulation de réactions de son entourage à ses<br />

comportements que la personne se construit une image d'elle-même.<br />

La confrontation aux obstacles culturels et le sentiment d'incompétence qui en résulte<br />

projette chez la personne des images de soi négatives; la personne se sent tiraillée entre<br />

la connaissance d'un soi positif et les «preuves» d'un soi incompétent. Exemples :<br />

• «J'ai toujours pris plaisir à faire l'épicerie pour ma famille, fière de faire les bons<br />

choix nutritifs tout en tenant compte de mon budget. Aujourd'hui, je me sens<br />

anxieuse chaque fois que je me prépare à aller à l'épicerie. J e ne suis même plus<br />

capable d'exercer adéquatement un rôle primordial en tant que mère».<br />

• «Je suis un bon père de famille. Je me préoccupe de donner une bonne éducation à<br />

mes enfants. Si nécessaire, pour leur propre bien, je n'hésiterai pas à les frapper<br />

pour leur inculquer la discipline nécessaire pour en faire des hommes et des<br />

femmes solides. Mais voilà qu'on me dit que c'est mal et même plus, que c'est<br />

illégal. Comment assurer une bonne éducation à mes enfants? Comment exercer<br />

mon rôle de père? Comment apprendre à mes enfants le respect de l'autorité? Qui<br />

vais-je être à leurs yeux?»


6 Approche clientèle en contexte interculturel : Choc culturel et processus d'adaptation<br />

Alors que le choc culturel peut donner lieu à une découverte de soi fort enrichissante,<br />

elle peut aussi être une expérience écrasante chez certains.Certaines personnes se<br />

sentent dépassées par les situations ou s'épuisent face aux efforts incessants qu'exige<br />

l'adaptation. Elles en viennent à s'isoler ou a se replier sur elles-mêmes; parfois, il en<br />

résulte des problèmes de santé mentale. Elles ne réussissent pas à remonter la côte et ne<br />

parviennent pas à s'adapter à la société d'accueil. Ceci est illustré dans la figure 4.<br />

Lune de mid<br />

ou<br />

d&iUusion<br />

Confrontation<br />

Cette situation peut expliquer des irritations de certains usagers et nous aider à<br />

comprendre que les gens qui nous consultent n'ont pas encore développé toutes les<br />

habiletés sociales pour, soit poser les bonnes questions, soit donner les bonnes<br />

informations ou pour décoder nos comportements.<br />

Adaptation<br />

Figure 4 : Bris dans le processus d'adaptation<br />

L'EXPÉRIENCE DE CHACUN ET CHACUNE EST UNIQUE<br />

Chaque personne réagira différemment lorsque confrontée aux obstacles interculturels.<br />

De nombreux éléments affectent la capacité d'une personne à s'adapter : sa motivation,<br />

son état émotionnel, ses engagements, ses croyances et attentes, son milieu d'origine, sa<br />

valorisation de la culture d'accueil, ses contacts avec les membres de la société d'accueil,<br />

ses ressources personnelles. Non indépendantes de ces éléments, entrent en jeux les<br />

caractéristiques du trajet migratoire de l'immigrante ou de l'immigrant.


En situation interculturelle, face à l'inconnu, l'incertitude et l'ambiguïté, l'individu a un<br />

besoin accru d'avoir confiance en soi, d'être confirmé dans son identité. Pourtant, les<br />

obstacles culturels de son nouvel environnement ont pour effet de diminuer sa capacité<br />

à affirmer celle-ci et à la faire confirmer. Ces tensions internes, illustrées par des flèches<br />

à la figure 3, produisent un déséquilibre.<br />

Figure 3 : Confirmation identitaire en déséquilibre<br />

PHASE III : S'ADAPTER : UN PROCESSUS D'APPRENTISSAGE<br />

Alors que tout bouge autour de lui, l'individu cherche naturellement à maintenir une<br />

stabilité interne. C'est à travers une recherche de comportements appropriés qu'il y<br />

parviendra; le pré-requis étant d'arriver à avoir des comportements qui ont un sens tant<br />

pour lui que pour les membres de la société d'accueil. Notons que l'adaptation<br />

implique plus qu'une familiarité avec la différence. Elle implique une acceptation de la<br />

différence, une acceptation de valeurs étrangères déracinantes et une acceptation de la<br />

perte des personnes et objets aimés, tâche beaucoup plus ardue. Un parallèle est<br />

souvent fait entre ce processus et le deuil.<br />

Par essais et erreurs, en étant peu à peu confirmé dans la justesse de ses perceptions et<br />

comportements, l'immigrante ou l'immigrant peut arriver à comprendre les normes<br />

culturelles de la société d'accueil et développer les comportements appropriés. Les<br />

ajustements mèneront progressivement vers l'adaptation. Pour y parvenir, le support et<br />

le renforcement positif de son entourage, incluant les membres de la société d'accueil,<br />

sont nécessaires.


8 Approche clientèle en contexte interculturel : Choc culturel et processus d'adaptation<br />

EN RÉSUMÉ<br />

n O • i<br />

Figure 5 : Un processus d'adaptation cyclique<br />

La figure 6 tient lieu d'une synthèse des différentes variables en jeu dans le processus<br />

d'adaptation d'<br />

un immigrant ou d'une immigrante. Au centre de la figure est<br />

représentée la personne avec ses caractéristiques qui influencent son processus<br />

d'adaptation lequel est cyclique et dessiné en forme de 11). C'est au sein d'un nouvel<br />

environnement physique et social, le pays d'accueil et sa société, qu'évolue la personne.<br />

Son processus d'adaptation est affecté par son vécu antérieur à l'immigration, que ce<br />

soit dans son pays d'origine ou lors de son trajet migratoire.<br />

Il faut bien avoir en tête ce contexte d'insécurité, de déstabilisation, de deuil, de<br />

fragilisation et de vulnérabilité dans lequel peut vivre quotidiennement la personne en<br />

face de soi. Ce contexte à facettes multiples, vécu de façon inconsciente par l'immigrant<br />

et souvent imperceptible à Y oeil non avisé, peut tantôt être à l'origine de son agressivité<br />

face à un surplus d'irritants, de sa résistance à certains traitements ou de sa difficulté à.<br />

comprendre/protégeant les derniers espaces de son identité.


Problèmes liés au trajet migratoire<br />

Les expériences liées au trajet migratoire d'une personne jouent un rôle significatif dans<br />

son processus ' d'adaptation. Une personne qui a choisi de quitter son pays<br />

volontairement a un vécu différent de celle qui s'est vue obligée de le quitter afin<br />

d'assurer sa sécurité personnelle et celle de sa famille. Beaucoup de réfugiés ont tout<br />

laissé derrière : possessions, amis et famille. Ils se sentent souvent coupables de ne pas<br />

être restés au pays. De plus, un grand nombre d'entre eux ont été victimes ou témoins<br />

de tortures ët les séquelles qui les marquent sont autant psychologiques que physiques.<br />

Le trajet pour arriver au Québec peut avoir duré des mois, des années, vivant dans<br />

l'insécurité, dans un pays de transition, parfois en camp de réfugiés.<br />

Les attentes des immigrantes et immigrants rattachées au fait de quitter leur pays pour<br />

s'offrir, ainsi qu'à leur famille, une meilleure vie au Canada, «terre promise», jouent<br />

aussi un rôle dans leur adaptation dans ce pays décevant sur bien des plans.<br />

L'instabilité politique au Québec crée des inquiétudes. Apprendre le français est ardu.<br />

Des déceptions majeures sont vécues lors de la recherche d'emploi ou des efforts<br />

déployés en vue de faire reconnaître des compétences acquises dans le pays d'origine.<br />

j<br />

Au lieu de grimper l'échelle socio-économique, beaucoup se voient obligés de la<br />

descendre. Les enfants développent des valeurs, attitudes et comportements qui vont à<br />

l'encontrè des valeurs parentales. La découverte d'une plus grande liberté pour les<br />

femmes crée parfois de l'instabilité dans le couple. Autant d'attentes déçues qui<br />

affectent, à des degrés différents, la personne en processus d'adaptation.<br />

L'ADAPTATION : UN PROCESSUS CYCLIQUE<br />

S'adaptant peu à peu à la société d'accueil, l'immigrante ou l'immigrant jouit d'une<br />

certaine stabilité et confiance en soi. Mais de nouvelles situations, de nouveaux<br />

obstacles émergeront tout au cours de sa vie et viendront ébranler cette stabilité très<br />

relative. Le choc sera habituellement moins fort puisque la personne a développé des<br />

habiletés lui permettant de mieux faire face aux confrontations. Par exemple, un enfant<br />

grandit et ramène à la maison la confrontation à certaines valeurs; la maladie d'un<br />

membre de la famille peut ébranler l'individu, l'amener à vouloir protéger la personne<br />

malade, à se questionner sur ses ressources et ainsi perturber la stabilité interculturelle<br />

acquise. L'apprentissage à la base de l'adaptation est un processus continu. La figure 5<br />

illustre la nature cyclique du processus d'adaptation.


10 Approche clientèle en contexte interculturel : Choc culturel et processus d'adaptation<br />

Références<br />

Adler, P. S. (??) Culture shock and the cross-cultural learning experience. Dans L. Fiber<br />

Luce et E. C. Smith (éds.). Toward Internationalism (pp.24-35). Readings in Cross-<br />

Cultural Communication.<br />

Anderson, L. E. (1994). A new look.at an old construct: Cross-cultural adaptation.<br />

International journal of Intercultural Relations, 18,293-328.<br />

Zaharna, R. S. (1989). Self-shock: The double-binding challenge of identity International<br />

journal of Intercultural Relations, 13, 501-525.


Pays d'origine<br />

F<br />

Trajet<br />

migratoire<br />

Lune de miel<br />

ou<br />

désillusion<br />

hàt.<br />

Nouvel environnement<br />

. « a n<br />

usager<br />

ou<br />

usagère<br />

Confrontation<br />

/<br />

Adaptation<br />

Figure 6: Variables en jeu dans le processus d'adaptation<br />

Possibilité d'un bris dans<br />

le processus d'adaptation<br />

résultant parfois en<br />

l'isolement ou en problèmes<br />

de santé mentale


2014 Approche clientèle en contexte interculturel : L'aide aux survivants de torture et de guerre<br />

LA TORTURE ET LES TRAUMATISMES DE GUERRE : UN PROCESSUS PLUTÔT<br />

QU'UN ÉVÉNEMENT<br />

Cunningham et Silcove (1993, p. 751) considèrent essentiel de comprendre que les<br />

personnes ayant survécu à la torture ou à la guerre ont vécu un long processus<br />

traumatique. Ils décrivent ce processus en six phases.<br />

Phase 1 La personne vit dans un pays en guerre ou au centre d'un bouleversement<br />

social marqué par la violence et l'écroulement progressif des services<br />

éducatifs, culturels, sociaux et de santé. La personne vit un sentiment de<br />

menace constante accentuée par l'absence de lois.<br />

Phase 2 La deuxième phase, bien que courante, n'est pas vécue par tous. Elle<br />

comprend des attaques, la torture, l'emprisonnement et/ou la disparition [ou<br />

la mort] de personnes connues et de membres de la famille.<br />

Phase 3 Craignant pour sa vie ou celle de sa famille, l'individu devient un fugitif ou<br />

un exilé dans son propre pays. Les familles tentent de retrouver des<br />

membres de famille perdus tout en faisant face de façon quotidienne aux<br />

malheurs qui les accablent, à l'incertitude et à la peur.<br />

Phase 4 Des membres de la famille fuient la région ou le pays dans des circonstances<br />

souvent hasardeuses, tel les «boat people» du Vietnam. Nous nous<br />

souvenons personnellement d'une dame de l'ex-Yougoslavie qui nous a<br />

raconté comment elle a mis sa fillette de dix ans dans un convoi d'autobus<br />

qui devait sortir les enfants de Sarajevo. Elle perdait alors contact avec sa<br />

fille sans savoir quand ou si elle la reverrait. Mais ce qui comptait à ce<br />

moment-là, c'était assurer la survie de son enfant.<br />

Phase 5 La personne réfugiée entre dans un pays de premier asile. Pour de nombreux<br />

individus et leur famille, ceci signifie vivre dans un camp de réfugiés ou un<br />

camp frontalier où sévissent l'isolation, la privation et l'incertitude face à<br />

l'avenir.


L'AIDE AUX SURVIVANTS DE<br />

TORTURE ET DE GUERRE<br />

Parmi les immigrants se trouvent de nombreux réfugiés. Parmi ceux-ci, bon nombre ont<br />

subi la torture ou vécu la guerre. Dans un volume sur les syndromes de stress<br />

traumatiques, Cunningham et Silcove (1993)* énoncent quelques éléments à considérer<br />

concernant les soins thérapeutiques offerts aux personnes souffrant d'un tel syndrome<br />

suite à la torture ou la guerre. Bien que leurs propos s'articulent surtout autour de la<br />

torture et du processus thérapeutique, on peut en dégager des éléments d'ordre plus<br />

général.<br />

En premier lieu, les auteurs expliquent que la torture est certainement la plus grande<br />

menace à l'intégrité psychique que peut endurer un être humain. La torture vise à<br />

détruire le sens d'identité de la personne et à l'envahir de sentiments de débilité, de<br />

dépendance et de crainte excessive; à cela s'ajoutent des sentiments de culpabilité et de<br />

honte. La violence physique, sexuelle et psychologique combinée à ces sentiments<br />

paralysent le psyché de l'individu. L'expérience de la guerre, attaque constante à la<br />

sécurité des individus et des êtres qui leur sont chers, engendre les .mêmes types de<br />

sentiments.<br />

Le défi pour les intervenants qui veulent venir en aide aux personnes ayant vécu ces<br />

événements traumatisants est de parvenir à en renverser les effets et d'aider, ces<br />

personnes à réintégrer un sentiment d'espoir, de dignité et de pouvoir sur le cours de<br />

leur vie, tout en leur permettant de retrouver leur capacité à faire confiance à d'autres<br />

êtres humains. Cunningham et Silcove (1993) indiquent que les services mis en place<br />

pour ces individus doivent se développer à l'intérieur de structures organisationnelles<br />

et communautaires congruentes avec ces objectifs de traitement.<br />

* Wilson, J. P. et Raphael, B. (1993). International Handbook of Traumatic Stress Syndromes/ New York :<br />

Plenum Press. Margaret Cunningham travaille dans un centre pour le traitement et la réhabilitation des<br />

survivants de torture et de traumatismes à Fairfield, en Australie et Derrick Silcove à l'Hôpital de<br />

Liverpool, en Australie,


4 Approche clientèle en contexte interculturel : L'aide aux survivants de torture et de guerre<br />

une crainte résiduelle intense face à l'expression d'émotions fortes telle l'anxiété ou la<br />

colère qui sont associées à la destruction et à l'humiliation!<br />

Beaucoup de réfugiés sont en déni face à leur vécu émotif et peuvent paraître brusques,<br />

sans sentiments et froids à l'égard des autres. Il s'agit là d'une répression émotive<br />

adéquate en temps de persécution car elle permet à l'individu dé s'attarder aux besoins<br />

immédiats de survie. Il s'avère difficile pour de nombreuses personnes d'adapter leurs<br />

mécanismes de défense aux exigences plus flexibles dè la vie «normale». Or, certaines<br />

personnes ont de la difficulté à ajuster leurs réactions émotives aux circonstances, en<br />

particulier la colère et l'irritabilité. Lorsque confrontés à la bureaucratie<br />

gouvernementale ou institutionnelle, certains réfugiés réagissent d'une façon plein de<br />

ressentiment, parfois même de façon hostile ou paranoïaque. De telles réactions sont<br />

amplifiées par les obstacles linguistiques et culturels que rencontre l'individu.<br />

3. Bien orienter les soins. L'aide aux personnes souffrant de post-traumatismes suite à<br />

la torture ou à la guerre doit promouvoir chez l'individu un sentiment de maîtrise<br />

personnelle de son univers interne turbulent et un sentiment de regain d'identité et de<br />

compétence sociale. Cela nécessite une double approche centrée à la fois sur<br />

l'expérience interne de l'individu et sur les stratégies d'adaptation nécessaires à son<br />

intégration à la société d'accueil.<br />

4. Prendre en compte la situation politique. Certains réfugiés arrivent en terre<br />

d'accueil avec des idéologies politiques et morales fortes qui leur servent de base pour<br />

juger autrui et la société. L'intervenant se doit d'être sensible au contexte politique dans<br />

lequel a baigné l'usager. D en ressort une meilleure compréhension de la signification<br />

de l'expérience traumatisante. Il peut aussi s'en dégager une compréhension des<br />

relations de l'individu au sein de sa communauté culturelle. Il ressort aussi du contexte<br />

politique qu'a vécu l'usager des considérations pratiques tel le pairage usager-interprète<br />

et les besoins particulier de confidentialité.<br />

5. Prendre en compte les facteurs culturels et religieux. Un respect des valeurs<br />

culturelles et religieuses de l'individu est une clé de succès dans le traitement des<br />

réfugiées. Chez certaines personne il peut y avoir une norme culturelle contre<br />

l'expression d'émotions ou le dévoilement de soi à un étranger. Des femmes peuvent<br />

ressentir de la gène à parler d'agressions sexuelles à un intervenant mâle —le viol est


MSSS/Université de Sherbrooke 3<br />

Phase 6 La personne réfugiée est admise dans un pays d'accueil. Au soulagement se<br />

mêlent des sentiments d'insécurité et d'incompétence suscités par des<br />

problèmes de statut résidentiel ou de préjugés raciaux et des obstacles socio-<br />

écont-iiques, éducatifs, occupationnels et linguistiques qu'elle doit affronter.<br />

Le stress des phases antérieures continue souvent de hanter l'individu. Il<br />

s'inquiète de sa famille et des amis laissés derrière; il ressent de l'ambivalence<br />

et du chagrin vis-à-vis du fait d'avoir quitté son pays et les siens. Le stress<br />

vécu peut être augmenté par des discordes au sein de la communauté de<br />

réfugiés dans le pays d'accueil et sa crainte de représailles par certains<br />

membres de celle-ci. Il est important de reconnaître, disent Cunningham et<br />

Silcove (1993, p. 752), que même en sûreté dans le pays d'accueil les réfugiés<br />

sont souvent dans un état continu de stress à cause de calamités politiques et<br />

familiales non résolues qui se superposent aux difficultés d'adaptation à un<br />

environnement nouveau et étrange.<br />

Principes thérapeutiques<br />

Cunningham et Silcove (1993, p. 752) énoncent quelques principes à respecter dans le<br />

traitement de personnes qui ont vécu un tel processus traumatique. Voici un résumé<br />

succinct de ceux-ci.<br />

1. Ne pas trop s'attarder à l'histoire de l'individu. Un souci excessif de faire raconter à<br />

la personne son «histoire traumatique» peut mener à une intrusion non appropriée dans<br />

le vécu de l'usager. Il faut se rappeler que l'intervenant représente l'autorité et une<br />

entrevue de type interrogative peut, malgré la sensibilité de l'intervenant, évoquer des<br />

souvenirs très durs accompagnés de fermeture et d'une perte additionnelle d'estime de<br />

soi. Ainsi, bien que chez de nombreux réfugiés le fait de relater son histoire puisse<br />

avoir des bénéfices thérapeutiques, il est souvent plus constructif de négliger l'examen<br />

intrapsychique de la personne pour se centrer sur son besoin fondamental de se sentir<br />

maître de sa vie et de s'adapter à son nouvel environnement.<br />

2. Traiter les émotions. Le traumatisme s'accompagne chez l'individu d'une perte de<br />

contrôle dévastatrice sur son univers émotif, moral et psychique. Il en résulte souvent


MSSS/Université de Sherbrooke 3<br />

une forme courante de violence politique contre les femmes. Ces barrières culturelles<br />

ne sont toutefois pas impénétrables.<br />

LA PRÉVENTION À TRAVERS LE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE<br />

En relatant leur expérience dans le développement de centres de services pour les<br />

réfugiés qui ont vécu la torture ou la guerre, Cunningham et Silcove (1993, pp. 759-760)<br />

soulignent l'utilité de travailler en concertation avec les communautés ethniques.<br />

«Nous avons trouvé, disent-ils, que mettre l'accent sur le développement de la<br />

communauté et le travail en groupe contribue de façon efficace à accroître l'engagement<br />

des communautés de réfugiés aii travail de notre service» (p. 759). Des rencontres<br />

annuelles sont organisées avec des représentants des communautés concernées et ce<br />

dans le but d'encourager le dialogue au sujet des services offerts et de l'implication de la<br />

communauté à ces services. Du feed-back est ensuite transmis aux gens des<br />

communautés, les informant des moyens retenus pour tenir compte de leurs<br />

préoccupations et intégrer leurs idées aux actions du centre de services. Ce processus<br />

continu de dialogue et d'engagement fournit un feed-back aux leaders communautaires<br />

qui sont alors plus en mesure d'encourager l'ensemble des membres de la communauté<br />

à collaborer au travail du centre. Il en résulte, entre autres, une meilleure connaissance<br />

des services offerts et une plus grande aisance à y référer des personnes. Ce moyen de<br />

développement communautaire peut aussi permettre d'identifier des besoins au sein de<br />

petites communautés non structurées qui, par ce fait, passent souvent inaperçus.<br />

Enfin, le développement communautaire permet la création de liens entre les divers<br />

établissements de service d'une région. Cunningham et Silcove (1993, p. 760) relatent<br />

une rencontre de sensibilisation qui s'est avérée fort positive. Des intervenants se sont<br />

rendus auprès de groupes en apprentissage de langue seconde pour parler des services<br />

offerts aux gens ayant \ c:;u le traumatisme de torture ou dé guerre. Tous les élèves<br />

ainsi que les-enseignant qui le désiraient ont participé à la rencontre où leur furent<br />

transmises l'information sur le rationnel à la base des services offerts et une description<br />

de certaines expériences vécues par des usagers et leurs répercussions'sur les individus<br />

ou leur famille. L'approche consistait à livrer l'information de façon informelle et<br />

suscitant la discussion, tout en démontrant le travail des intervenants aux «clients


6 Approche clientèle en contexte interculturel : L'aide aux survivants de torture et de guerre<br />

potentiels». H s'ensuivit un échange entre les élèves sur leurs expériences personnelles<br />

et leurs réactions à certains comportements des enseignants. Certains de ces derniers<br />

entendaient des histoires vécues pour la première fois. Le résultat de la rencontre se<br />

traduisit en une révision des pratiques de gestion en classe et une sensibilité au besoin<br />

d'éduquer les enseignants aux services offerts aux réfugiés.<br />

Référence<br />

Cunnigham, M. et Silcove, D. (1993). Principles of treatment and service development<br />

for torture and trauma survivors. Dans J. P. Wilson et B. Raphael (éds.), International<br />

Handbook of traumatic Stress Syndromes (chap. 63). N T ew York : Plenum Press.

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