Observatoire des Professions de l'Image 2012 - SIPEC

LES CHIFFRES
OFFICIELS 2011
Observatoire des Professions de l’Image 2012
Observatoire
des Professions
de l’Image
2012
DU MARCHÉ DE LA PHOTO
ET DE L’IMAGE EN FRANCE
ET EN EUROPE
COMPORTEMENTS DES FRANÇAIS
ÉQUIPEMENTS DE PRISE DE VUE
CONSOMMABLES
SERVICES
DISTRIBUTION
PHOTO PROFESSIONELLE
PHOTO D’ART
PERSPECTIVES
1

SOMMAIRE
4 Comportements des Français
6 Equipements de prise de vue
9 Consommables
10 Services
12 Distribution
2011 , l’année de tous les défi s.
PAR L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS DE L’IMAGE
Après dix années de transformation des normes de prise de vue et de consultation des photographies,
l’entrée dans la deuxième décennie du XXI e siècle aura été vécue comme un nouveau défi .
Entre le tremblement de terre du 11 mars et ses conséquences humaines dramatiques, puis les
inondations de Thaïlande, ce sont les capacités de production des industriels qui auront été mises
à l’épreuve pour servir un marché mondial en plein essor.
La facilité et la gratuité des échanges des photographies grâce au Web stimulent l’activité de capture
et de consultation des images partout dans le monde. Un paradigme qui profi te à la photographie,
désormais choisie comme élément naturel de la conversation via les réseaux sociaux.
En réponse à cette immense activité (on parle de 500 à 850 milliards de photos prises en 2011),
l’engouement pour les photographies matérialisées, tirages d’art et impression d’albums photo,
ne cesse de croître.
En quinze ans, la photographie
amateur — et son économie —
a basculé d’une norme patrimoniale
où elle servait à documenter
et préserver les moments forts de la vie
familiale à une norme également conversationnelle
où les photographies, utilisées
comme vecteurs d’information ou
d’émotion, circulent sur Internet grâce
aux terminaux connectés. Le marché
des biens techniques photographiques
a largement profi té de ce mouvement
provoquant l’engouement du public
pour les moyens numériques de prise
de vue, ce que la volumétrie du marché
traduit : les ventes annuelles d’appareils
photo ont été multipliées par 2,5 en dix
ans, alors que parallèlement les ventes
de mobiles équipés d'un dispositif de
prise de vue ne cessaient de progresser.
Après une première phase de marché
investie par les défricheurs (1995-2002),
puis une appropriation à grande échelle
(2003-2010), 2011 marque en France
l’entrée du marché des appareils photo
numérique dans une troisième étape,
celle de la maturité. L’état des ventes
dont le Sipec fait état pour 2011, avec
Observatoire des Professions de l’Image 2012
– 7% en volume par rapport à 2010,
ne traduit pourtant pas uniquement ce
phénomène. Il résulte de la rupture
d’approvisionnement des magasins
suite au tremblement de terre japonais
du 11 mars puis aux inondations qui ont
frappé la Thaïlande.
Rupture d’approvisionnement
Le monde de l’industrie photographique
aura subi en 2011 l’une des plus grandes
crises de son histoire suite au tremblement
de terre et au tsunami du 11 mars
2011. Au drame humain, immense, s’est
ajouté l’arrêt de la production
industrielle durant
plusieurs semaines sur les
sites du nord du Japon.
La Thaïlande, choisie
comme base arrière par
certains industriels pour
poursuivre l’activité, a
aussi été frappée en
juillet par des inondations
historiques, noyant des sites industriels
entiers. La conséquence de ces drames
pour le marché a été une pénurie par-
2
1 4 Photo professionnelle
16 Photo d’art
17 Europe et monde
18 Bilan 2011 - Perspectives 2012
19 Chiffres clés
4,7 millions
d’appareils photo
ont été commercialisés
en 2011 en France
(Source Sipec)
tielle sur de nombreux modèles, ce qui
explique la baisse mondiale des ventes
d’appareils photo de - 3 % en 2011, alors
que les prévisions laissaient entrevoir une
progression de +7 % (faisant suite aux
+ 12 % de 2010).
Pénurie de produits, reports de lancement
et suspension des campagnes
de communication ont pénalisé le
dynamisme du marché de la photo.
Les chiffres en témoignent, mais il faut
prendre en compte les évolutions des
années précédentes étant donné le
caractère exceptionnel de la situation.
Pour les refl ex, segment le plus touché
par les pénuries, les - 13 %
de 2011 font suite à une
progression de + 12 %
en 2010. Les compacts,
dont le marché a atteint
sa maturité en France,
a absorbé plutôt mieux
l’impact des phénomènes
de pénuries, avec une
baisse de “seulement”
- 7 % (contre - 2 % en 2010).
La jeune famille des hybrides a poursuivi
son essor, avec une progression des

Equipements
(appareils et
accessoires)
E-commerce /
e-services
Fonction Production
Fabricants
Consommables
(encres/cartes mémoire/
supports d’images)
Fonction Commerciale
Distribution et services
Circuits
de distribution
physiques
Equipements
du point
de vente
(bornes, minilabs,
mobilier)
Formation
professionnelle
ventes sans surprise de + 89 % (soit
87 000 pièces selon Sipec), confortant
ce segment comme principal levier
de croissance du secteur. Ces produits
allient compacité, modularité et
performances.
L’hyper qualité comme leitmotiv
Face au développement d’un monde
hyper-connecté qui stimule les usages
de la photographie grâce au partage
facile, la connectivité des appareils
photo devient un enjeu stratégique
autour duquel les marques commencent
à prendre position. Les consommateurs,
qui ont pris l’habitude d’utiliser
leur mobile pour partager leurs photos,
découvriront qu’ils peuvent également le
faire avec les nouveaux appareils photo
connectés. L’enjeu pour les industriels,
face à la montée des smartphones, reste
celui d’une qualité photo et vidéo maximale
dans toutes les situations de prise
de vue, en basse lumière comme sur les
sujets en mouvement rapide. Pour y parvenir,
les technologies de capteur haute
sensibilité autant que les modes haute
vitesse ont fl euri en 2011. Avancées
technologiques, miniaturisation et design
constituent désormais un trio indissociable
pour séduire les consommateurs,
attestant du caractère statutaire des
appareils de prise de vue à leurs yeux.
Retour de l’identité
Après quatre années de procédure
visant à faire valoir les intérêt de la
fi lière face à la concurrence de l’Etat,
l’API (Association pour la promotion de
l’image) peut affi cher sa satisfaction : la
loi conforte les photographes professionnels
et les exploitants de cabines
Observatoire des Professions de l’Image 2012
Fonction Création
Prise de vue professionnelle
Photographes
indépendants
Services aux
professionnels
3
Photographes
en magasins
Agences et
photothèques
Fonction Consommation
Edition
et presse
Evénements
et festivals
Art et culture
Musées
et galeries
Formation
artistique
agréés dans leurs prérogatives de produire
pour le grand public des photographies
d’identité biométriques destinés
aux documents offi ciels.
Cette mission leur avait été
retirée partiellement par la
décision unilatérale du gouvernement
en 2008 de faire
installer dans 2 000 mairies
des dispositifs de prise de
vue identité qui venaient
directement concurrencer
leur activité. Pour cette
occasion, les acteurs de la
fi lière, réunis sous la bannière
de l’API, ont su montrer leur cohésion
en fi nançant les actions judiciaires
et de lobbying afi n de forcer l’Etat à faire
marche arrière.
Photographes en mutation
Face à la mondialisation de l’activité
professionnelle et le poids des sites de
ventes de photographies de stock, les
professionnels sont dans l’obligation de
repenser leur métier. L’offre, comme la
demande, se bipolarise : d’un côté, un
marché de photographies à faible valeur
marchande depuis que les modèles low
cost se sont imposés dans les entreprises
; de l’autre, une photographie
d’exception dont la valeur ajoutée est
d’autant plus élevée qu’elle fait appel à
des savoir-faire uniques ou un regard
d’auteur exceptionnel. Le marché de
l’art sacralise cette production, donnant
à quelques auteurs de belles opportunités
de succès. Plus généralement, le
modèle économique du photographe
professionnel de 2011 a recours à une
multiplication des prestations afi n de
pouvoir en vivre. La reconstitution de la
valeur pourrait passer par la création de
+ 27 %
c’est le taux de
croissance en valeur
des albums photo
personnalisés
en France en 2011.
(selon Future Source
Consulting).
Univers
des professions
de l’image
La généralisation des technologies
numériques s’est traduite par
un fort décloisonnement des
métiers. L’essor du secteur
de l’image repose certes sur
l’innovation des fabricants, mais
surtout sur le déploiement d’une
économie de la connaissance
autour de laquelle la collaboration
des consommateurs/producteurs
est devenue majeure.
nouveaux produits adaptés aux normes
de consultation sur les écrans (télévision
connectée, PC, tablette, mobile…).
Qu’il s’agisse de production
de programmes transmé-
dia, de web-reportages, de
diaporamas ou de Petites
œuvres multimédia (POM),
le recours à des équipes pluridisciplinaires
s’impose, ce
qui oblige les photographes
à s’organiser différemment
pour produire. Le monde de
la photographie doit pouvoir
prendre les attributs d’une
industrie culturelle créative sans renier
son organisation artisanale actuelle.
L’API (Association pour
la Promotion de l’Image)
est une association loi
1901 qui rassemble
tous les acteurs métier du secteur de la
photographie en France (groupements,
syndicats, associations professionnelles).
Son but est de promouvoir les actions liées
à la photo et de défendre les intérêts de
la profession. Sa représentativité comme
son poids économique et social lui permet
de mener en toute légitimité les actions
qui lui semblent nécessaire pour faire
valoir le point de vue du secteur auprès
des pouvoirs publics et des représentants
nationaux. Editrice de l’Observatoire
des professions de l’image depuis 1998,
l’API a permis aux professionnels et aux
exploitants de cabines de retrouver en
2011 leurs prérogatives sur la production
de photographies d’identité biométriques.

COMPORTEMENTS
La photographie
devient un média social
La photographie est devenue un
médium pervasif utilisé par tous
les individus pour documenter leur
vie au quotidien et entretenir des
liens visuels avec les membres
de leur communauté via Internet.
Cette révolution des usages qui
poussent en 2011 près de 25 %
des pratiquants français de photo
numérique à partager leurs photos
en ligne (source baromètre API/
Ipsos) s’accompagne du besoin
de raconter des histoires sous
forme d’albums photo personnalisés
ou de les exposer sur des objets
de la vie quotidienne.
L
a 10e édition annuelle du baromètre
API/Ipsos rend compte de pratiques
photographiques bien installées au
cœur de la vie des Français, qu’il
s’agisse d’activité de prise de vue pratiquée
au moins une fois tous les 15 jours par un
Français sur deux ou de partage des photographies
sur les sites communautaires
que plus d’une personne interrogée sur trois
pratique naturellement en 2011. Les modalités
d’usage de la photographie ont radicalement
été transformées par vingt années de
conversion de la société française à l’usage
de l’Internet et dix années de remplacement
du parc d’appareils argentiques (72,6 % des
foyers français sont équipés en numérique
en 2011 selon GfK). Les habitudes sont
installées, avec désormais des évolutions
annuelles peu marquée. On note même un
plafonnement ou une baisse du nombre
moyen de photos prises et un ralentissement
de la fréquence d’usage des appareils
photo ou des camphones (téléphones disposant
d’une fonction photo). En revanche
les usages connectés poursuivent leur progression
notamment grâce aux réseaux
sociaux, avec Facebook comme leader
incontesté (7 milliards de photos partagées
chaque mois dans le monde en moyenne
courant 2011). Les camphones connectés
à internet invitent à un usage trois fois plus
fréquent qu’un modèle non connecté
Observatoire des Professions de l’Image 2012
Taux de pénétration des appareils
photos numériques dans les foyers
français
(Source GfK / 3 e trim. de chaque année )
80
70
60
50
40
30
20
10
0
55,7%
2007
62,4%
2008
66,8%
2009
Parmi les 72,6 % de foyers français convertis
au numérique, 14 % d’entre eux possèdent
deux appareils ou plus : cette tendance
au multi-équipement s’accélère et progresse
deux fois plus vite que le taux d’équipement des
foyers (+ 1 %). Le remplacement d’un appareil
ancien devient le principal facteur d’achat avec,
comme déclencheurs principaux, le prix et
l’innovation. Le taux d’équipement élevé et la
faible progression annuelle défi nissent un marché
parvenu à maturité. Désormais, il faut compter
sur l’importance statutaire des compacts pour leur
propriétaire autant que sur l’innovation perçue
pour déclencher l’acte d’achat.
(16 % vs 5 %) en permettant un partage
immédiat des émotions en images. Outre la
gratuité de prise de vue, la conversation en
images constitue l’une des ruptures les plus
importantes apportées par l’avènement du
numérique.
Désir de story telling
Si, de façon générale, les usages foisonnants
de la photographie ne sont que très
rarement associés à des préoccupations
de préservation, c’est par le biais de la
fabrication d’albums personnalisés que
le grand public retrouve le contact avec la
photographie sur papier. Contrastant avec
la situation des tirages photo traditionnels
(- 10,2 % en 2011 selon Future Source),
4
71,3%
2010
72,6%
2011
Nombre de photos prises
en moyenne par an et par
équipement de prise de vue
(Source baromètre API/Ipsos 2011)
2000
1500
1000 940 936
1046
800
500
0
Compacts
1240
1600
Bridges
19341920
1942
Reflex
368
242 244
Téléphones
En dehors des refl ex, dont le niveau d’activité
photographique reste inchangé, on note un
tassement du nombre de photos prises en 2011
(- 10 % selon le sondage réalisé en juillet pour
le baromètre API/Ipsos). Rien d’alarmant à cette
situation dans un contexte de crise économique
et sociale où les activités de voyage
et de déplacement de loisir ont été réduites.
Les téléphones dotés d’une fonction photo
se révèlent beaucoup moins prolixes que les
appareils : ils produisent trois fois moins de
photos que les compacts et huit fois moins que
les refl ex, alors que leur fréquence d’utilisation est
supérieure.
ce succès des albums imprimés (+ 26 %
en volume) traduit l’envie des consommateurs
de disposer de solutions pour raconter
leur histoire en images (story telling).
La bonne orientation du marché des objets
photographiques personnalisés s’inscrit
également dans le besoin de permanence
et de rematérialisattion des photographies
numériques. Au plus haut de l’échelle de
la valeur, l’engouement pour la photographie
d’art atteint des sommets, le grand
public devenant fan des événements où elle
est mise en scène. La hausse de fréquentation
de Paris Photo, des Rencontres d’Arles
ou de Visa pour l’Image en 2011 (respectivement
+ 35, + 15 et + 7 %) illustre cet
engouement croissant qui s’apparente à un
véritable fait de société.

600
à 850 milliards de photos
seront prises dans
le monde en 2012
(Source OPI)
Fréquence d’usage des
équipements de prise de vue
(Source baromètre API/Ipsos 2011)
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2
45
Compacts
Utilisation quotidienne
Utilisation au moins
une fois tous les 15 jours
7
54
Bridges
6
59
Reflex
7 Mds
de photos ont été
téléchargées chaque mois
sur Facebook en 2011.
(Source Facebook)
Téléphones Téléphones
SANS internet AVEC internet
Le fort taux d’utilisation quotidienne des refl ex
et bridges rappelle que près d’un quart des
pratiquants déclarent être "passionnés par la
photographie" selon le baromètre API/Ipsos 2011.
Toutefois, ce sont les téléphones dotés d’une
fonction Internet qui sont de loin les plus utilisés
quotidiennement (trois fois plus que les téléphones
non connectables), grâce à la possibilité de
partage facile et immédiat des photographies.
Ces chiffres révèlent globalement une hyperactivité
photographique chez les Français, qui utilisent de
façon complémentaire leur appareil photo ou leur
téléphone selon les circonstances.
Observatoire des Professions de l’Image 2012
5
32
Didier Quilain
Président de l’USPII*
16
61
80
70
60
50
40
30
16 %
des possesseurs
de téléphones les utilisent
quotidiennement pour
prendre des photos.
(Source API/Ipsos)
Habitudes de partage
des photos sur les sites
communautaires
(Source baromètre API/Ipsos 2011)
Taux d’utilisation en 2011
Taux d’utilisation en 2008
20
10 16
28
23
18
16
24
16
25
20
10 9
0
Lycéens Étudiants Célibataires Couples
actifs sans
enfant
Parents Parents Parents Retraités
avec avec sans enfant
enfants enfants
- de 6 ans + de 6 ans
L’USPII a rejoint début 2012 la Fédération
des industries électriques, électroniques et
de communication (FIEEC), un groupement
qui rassemble 2 300 entreprises générant
plus de 100 milliards d’euros de chiffre
d’affaires. Nous nous réjouissons de
donner ainsi à l’ensemble des organisations
réunies sous l’égide de l’USPII les moyens
de gagner en effi cacité dans une société
numérique en développement rapide. En prenant cette décision, nous avons
conscience de relever des enjeux de profession. La proximité avec les plus
grandes instances nationales du monde de l’électronique et du numérique
permet aujourd’hui, grâce aux services qui leur sont associés, d’apporter
65
56
45
35
En quatre ans, les Français ont adoptés un mode
de partage des photos faisant appel aux réseaux
sociaux (type Facebook, Flickr, Instagram…).
Avec 65 % des lycéens qui postent leurs images
sur ces sites (dont 22 % postent la moitié ou plus
de leurs photos), la nature conversationnelle
de la photographie s’affi rme. Les pratiquants
des autres tranches de vie ne sont pas en reste :
près de 10 % d’entre eux (sauf les retraités)
postent la moitié de leur production.
Une révolution qui s’accompagne pourtant
d’une défi ance forte (¾ des pratiquants)
vis-à-vis de la sécurité de stockage des réseaux
communautaires.
© BERNARD MATUSSIERE
5
41
1934
photos ont été réalisées
en 2011 par chaque
possesseur d’appareil
refl ex.
(Source API/Ipsos).
COMPORTEMENTS
35 %
des pratiquants de photos
numériques ont partagé
leurs images sur les
réseaux sociaux en 2011.
(Source API/Ipsos).
Évolution du marché des
téléphones avec fonction photo
(En millions d'unités - Source GfK)
25
20
15
10
5
0
18 Millions
2009
Smartphone
23,6
3,6
14,4
5,6
19 Millions
Téléphone
AVEC photo
24,7
7,7
11,3
5,7
2010
Téléphone
SANS photo
23,6
11,4
9,6
2,6
2011
Les téléphones avec fonction photo contribuent
à dynamiser l’activité photographique et à diffuser
chez les adolescents des habitudes de prise
de vue qui profi tent au marché des appareils
conventionnels. Même si la production de ces
terminaux multifonction est de trois à sept fois
inférieure à celle des appareils photo et si leurs
possibilités photographiques sont inférieures,
ils se montrent très complémentaires à l’usage.
En dépit d’une volumétrie de marché 4,5 fois
supérieure, le statu quo entre les deux familles
de produits de prise de vue reste maintenu.
une meilleure réponse aux besoins du quotidien, tout en préparant notre
secteur au défi du futur. Cette effi cacité renforcée servira les intérêts des
52 entreprises de l’USPII (fi n 2011) , en nous assurant par la concertation que
les cadres législatif et fi scal développés par le législateur restent favorables
au développement de notre secteur et aux règles de libre concurrence.
Le lourd dossier de la rémunération pour copie privée, qui pénalise lourdement
aujourd’hui les acteurs du secteur des consommables numériques, n’est
qu’un exemple des disfonctionnements qui doivent pouvoir être évités
à l’avenir grâce à nos forces réunies au sein de la FIEEC. Après une
année 2011 "chahutée ", le secteur photo retrouvera des couleurs en 2012 :
le nombre inhabituel de nouveautés annoncées stimulera le marché auprès
de consommateurs sensibles aux bénéfi ces apportés par les innovations.
Ce marché reste porté par les usages et profi te du besoin de partager sa
vie en images… Un véritable antidote à la morosité économique ambiante !
(*) Union des Syndicats Professionnels de l’Image et de l’Information.
21 Millions

EQUIPEMENTS
Appareils photo : un marché
porté par les usages experts
Le marché des appareils photo de 2007 à 2011
Evolution 2011 : - 7 % en volume ; - 8 % en valeur. Prix moyen : 165 euros TTC (source GfK)
Ventes totales : 4 691 000 unités, dont compacts : 3 828 000 (- 7 %) ; bridges : 312 000 (- 7 %);
refl ex : 464 000 (- 12 %) ; 87 000 hybrides (+ 89 %).
(en millions d’unités - source : Sipec)
6
5
4
3
2
1
0
5,00
0,33
0,02
2007
4,79
0,39
2008
5,01
0,49
0,32
2009
5,03
0,01 0,05
0,57
0,34
2010
Suite aux événements japonais et thaïlandais et les problèmes d’approvisionnement qui ont
suivi, le marché français (et mondial )des appareils photo numériques affi che le premier recul
de sa jeune histoire. Seuls les hybrides n’ont pas été impactés en poursuivant leur croissance
en volume (+ 89 %) tout en concédant une baisse de prix moyen importante (-17 % selon
GfK à fi n nov. 2011 sur 12 mois courants). Pour les compacts la baisse de ventes a été
également marquée, mais fi nalement reste mesurée compte tenu de la maturité de ce marché
et la situation économique et sociale des français en 2011.
Les dramatiques événements du
Japon puis de la Thaïlande et
leurs répercussions humaines et
industrielles ont durement touché
le marché des appareils photo en 2011.
Le retour à une situation nor-
male d’approvisionnement n’a
d’ailleurs été réellement effectif
qu’au premier trimestre 2012.
Conjugué à une crise de la
dette qui aura fait régner un
climat économique délétère
durant une bonne partie de
l’année, il n’est pas surprenant
que les ventes 2011 accusent
un net recul : - 7 % sur la totalité
du marché des appareils
(contre + 0,4 % l’année dernière) ; - 7 % sur
les compacts et les bridges (contre respectivement
- 2 % et + 5 % en 2010) et surtout
4,69
0,09
4,65 4,40 4,20 4,13 3,83
Observatoire des Professions de l’Image 2012
0,46
0,31
2011
+ 89 %
c’est le taux
de croissance
du marché
des hybrides
en France
en 2011.
(Source Sipec)
Hybrides
Reflex
Bridges
Compacts
Compacts et bridges
argentiques
– 12 % en volume sur les refl ex après une
remarquable année 2010 à + 15 % ! (source
Sipec - données sell-in). Heureusement,
tous les équipements n’ont pas été affectés
négativement. C’est le cas des appareils
hybrides (compacts à
objectif interchangeable), qui
affi chent une croissance de
+ 89 % en volume. Les objectifs
interchangeables ont particulièrement
bien résisté, avec
des ventes situées à + 5 %
en volume (source Sipec). Le
boom des ventes d’accessoires,
notamment les trépieds
et supports (+ 54 % selon
Sipec) est un autre exemple du
dynamisme des usagers. Après dix années
de croissance et une volumétrie de marché
qui parvenait à se maintenir au-dessus des
6
Le marché des appareils
à objectif interchangeable
de 2007 à 2011
Evolution 2011 : - 7 % en volume ; - 5 % en valeur
(Source : Sipec). Prix moyen : Refl ex : 601 euros TTC ;
Hybrides : 472 euros TTC (Source GfK).
(en milliers d’unités - Source : Sipec)
800 Hybrides
700
600
500
400
300
200
100
0
332
2007
Reflex numériques
390
2008
13
495
2009
2010
Un appareil à objectif interchangeable sur six
vendu en 2011 est un hybride (compact à objectif
interchangeable). Leur succès aura permis de
compenser partiellement la pénurie de refl ex et de
soutenir l’activité commerciale de la fi n d’année
2011. Certains fabricants ont profi té de cette
période pour se lancer sur ce segment prometteur.
cinq millions de pièces depuis quatre ans,
le secteur a accusé le coup tout en démontrant
sa solidité fi nancière et sa solidarité
avec les populations frappées (voir l’opération
Croix rouge en lisant l’encadré page 8).
Pourtant, compte tenu de l’attrait du public
pour l’activité photographique, ce décrochage
accidentel pourrait être partiellement
rattrapé en 2012, avec le surcroît de dynamisme
impulsé au marché par les nombreux
lancements 2011 reportés sur 2012.
Nouveau cycle de marché
2011
Le marché des appareils photo est porté
depuis dix ans par la profusion des usages
à laquelle les fabricants répondent par
l’innovation technologique. Si l’essor des
compacts traditionnels est compromis par
la saturation du marché, le potentiel de
44
569
87
464

464 000
refl ex ont été livrés aux
circuits de distribution en
France en 2011. (Données
Le marché des objectifs
de 2007 à 2011
Evolution 2011 : + 5 % en volume ;
+ 19 % en valeur.
(en milliers d’unités – Source Sipec)
1000
sell-in – Source Sipec)
800
600
400
200
0
471
2007
540
2008
714
2009
472 €
c’est le prix public moyen
d’un appareil photo
hybride vendu en France
en 2011. (Source GfK)
821
2010
874
2011
Le marché des objectifs interchangeable a profi té
contre toute attente de la situation chaotique
des approvisionnements sur le marché des
appareils. Le report des consommateurs sur
les objectifs s’accompagne d’un phénomène
vertueux : les modèles milieu et haut de gamme
ont été plébiscités, permettant une progression
importante de la valeur (+ 19%) et attestant ainsi
que la quête de qualité est devenue un facteur
majeur de dynamisme pour ce marché.
croissance des refl ex reste inchangé, même
s’il a été provisoirement contrarié par les diffi
cultés industrielles des fabricants japonais.
Les modèles destinés aux usagers experts
prennent la vedette. Les refl ex à vocation
cinématographique s’imposent dans le
monde professionnel (après quatre années
d’essor) ; les compacts experts revisitent
les valeurs classiques de la photographie
(design et très haute qualité) en profi tant
d’une technologie numérique de pointe.
Ces segments repoussent les limites de la
captation d’images en photo et vidéo : leur
capteur de grande taille ultra-sensible et leur
processeur puissant permettent de photographier
en lumière faible avec un rendu
exceptionnel en vidéo (que seule les caméras
cinématographiques étaient en mesure
de délivrer). La forte valeur ajoutée visuelle
des images photo et vidéo produites par
Observatoire des Professions de l’Image 2012
1, 37
milliard d’euros, c’est
le chiffre d’affaires
généré par les ventes
d’équipements de prise de
vue photo/vidéo en France
en 2011. (Source GfK)
Structure du marché des
compacts selon leur prix en 2011
Ventes totales : 3 828 000 appareils.
Evolution 2010 : - 7 % en volume (Source Sipec)
Prix moyen : 127 euros (selon GfK en décembre 2011)
De 300
à 349 €
De 250
à 299 €
De 200
à 249 €
De 150
à 199 €
6%
9%
De 350
à 399 €
20%
6
%
Plus de
400 €
3
% 1 %
Le marché des compacts est arrivé à maturité,
en représentant 82 % des volumes et 50 % de la
valeur du secteur des appareils + objectif (source
Sipec). Toutefois, compte tenu de la situation
particulière de 2011, la baisse en volume reste
limitée (- 7 % pour 2011 contre - 2 % en 2010)
tandis qu’en valeur celle-ci atteint - 11 %.
Le prix moyen public d’un compact est passé
de 142 euros en 2010 à 127 euros en 2011
(source GfK à fi n nov. 2011).
ces appareils contribue à tirer vers le haut
l’ensemble du marché de la prise de vue.
Hybrides pour génération Y* ?
Avec les hybrides, appareils à objectif interchangeable
à vocation majoritairement
grand public, les fabricants ont bousculé
l’incontournable trio compact/bridge/refl ex
en offrant des bénéfi ces que les amateurs
attendaient : haute qualité photographique,
polyvalence d’usage grâce aux objectifs
interchangeables et compacité. C’est
l’appareil nouvelle génération qui revisite le
compact expert en lui apportant des attributs
de modernité sans concession sur les
valeurs traditionnelles de l’univers photo
(qualité d’image, profondeur de champ,
déclenchement instantané voire anticipé…).
La vidéo HD est constitutive de l’ADN des
7
20%
33%
Moins
de 100 €
+19 %
c’est le taux de
croissance en valeur du
marché des objectifs
interchangeable en 2011.
De 100
à 149 €
(Source Sipec)
ÉQUIPEMENTS
14 %
des refl ex commercialisés
en 2011 affi chaient un
prix supérieur à 1000
euros. (Source Sipec)
Marché des moyen format et des
dos numériques de 2007 à 2011
Evolution 2011 : + 13 % (boîtiers moyen format en
volume) ; + 42 % (objectifs MF)
(en unités - Source Sipec)
1000
800
600
400
200
0
909
472 456
2007
784
2008
Objectifs moyen format
Dos et boitiers MF avec dos
363
452
2009
429
566
2010
485
2011
Alors que les photographes professionnels
indépendants traversent une crise sans précédent,
les entreprises investissent pour intégrer des
moyens de production dont ils estiment avoir
besoin. De leur côté, les catégories sociales les
plus aisées acquièrent les équipements moyen
format qui leur permettent d’atteindre le summum
de la qualité. Ce double effet profi te aux fabricants
historiques et attire de nouveaux entrants
renommés.
hybrides, sans laquelle la génération Y ne
peut concevoir un appareil photo. Cette
famille poursuivra son essor au cours des
prochaines années en rivalisant avec les
refl ex sur la qualité d’image, tout en proposant
aux jeunes des bénéfi ces d’usages qui
correspondent à leurs attentes.
Si le segment des hybrides reste en retrait par
rapport à la Grande-Bretagne en ne pesant
que 19 % des ventes de refl ex en France,
ceux-ci pourraient devenir rapidement le produit
phare des années à venir, comme c'est le
cas au Japon où ces derniers représentaient
déjà plus de 30 % du marché des appareils
à objectif interchangeable en 2011 (et 50 %
sur le dernier trimestre 2011 !).
* Génération des digital natives de 15 à 30 ans.
804

EQUIPEMENTS
87 %
des utilisateurs
de disques durs
ont confi ance en la
fi abilité de ce mode
de sauvegarde.
(Source API/Ipsos)
Opération Croix rouge
Quelques jours après
le tremblement de terre du
11 mars, une vaste opération
de recueil de dons au profi t
des victimes du tsunami était lancée en
France à l’initiative du Sipec et la CFP. Tous
les magasins de photographie, les entreprises
du secteur et les magazines étaient invités
à relayer un appel au profi t de la Croix
rouge afi n d’aider les victimes sur place.
L’immense contribution japonaise à l’activité
photographique depuis cinquante années,
et singulièrement celle des entreprises
frappées directement par le séisme, justifi ait
amplement un tel geste symbolique aux yeux
des dirigeants des instances professionnelles
françaises. Une attention saluée en retour
par les dirigeants japonais qui, en guise de
remerciement, dévoilèrent pour la première
fois hors du Japon l’exceptionnelle collection
d’appareils numériques du JCII Camera
Museum de Tokyo. Elle était présentée durant
toute la durée du Salon de la Photo
à Paris.
Baudouin Prové
Président du Sipec*
45 900
fl ashes électroniques
grand public ont été
commercialisés en France
en 2011, soit une baisse
de 19 %.
(Source Sipec)
Observatoire des Professions de l’Image 2012
52 %
des possesseurs
d’appareils les utilisent
pour prendre des photos
lors d’événements publics
(Source API/Ipsos)
L’année 2011 aura été marquée par des événements
graves (tremblement de terre, tsunami au
Japon, inondations en Thaïlande) qui, au-delà
de drames humains considérables, ont entraîné
des perturbations au sein des entreprises de
notre secteur. A cette occasion, jamais sans
doute les acteurs français ne se sont sentis
aussi proches de ceux qui ont été frappés au
Japon et, au-delà du chaos, ont mis tout en œuvre pour que la production
puisse reprendre. Ces catastrophes ont eu des conséquences sur les ventes
de refl ex et de compacts, car des lancements de nouveaux produits ont dû
être reportés à 2012, repoussant la dynamique de marché, et la pénurie n’a
pu être évitée sur de nombreux modèles. L’attrait que la photographie exerce
sur les consommateurs a heureusement permis de maintenir un haut niveau
Poids du secteur photo en valeur
en France en 2011
Evolution 2011 : - 8 % en valeur TTC
Total valeur : 1,37 milliard d’euros
(en millions d’euros - Source GfK - données sell-out)
Compacts
529
Cadres photo
Camescopes
8
318
Reflex
© PATRICK GRIPE
8
158
220
29
111
Bridges
81 %
des possesseurs de refl ex
font appel à leur appareil
lors de cérémonies ou
événements privés.
(Source API/Ipsos)
Objectifs
Le poids global du marché grand public de la
photographie en France (auquel GfK associe les
caméscopes) a atteint 1,37 milliard d’euros TTC
en 2011. Les compacts à moins de 100 euros,
qui forment une catégorie très prisée du public,
pèsent 159 millions d’euros contre 370 millions
pour les modèles plus onéreux mais dont le
volume décline. Le cumul des familles refl ex/
hybrides + objectifs représentent 538 millions
d’euros contre 529 millions d’euros pour les
compacts en 2011. L’écart se creusera en 2012
en faveur des premiers.
Hybrides
24 %
des pratiquants utilisent
leur appareil pour
alimenter un site,
un blog ou un réseau
social. (Source API/Ipsos)
Marché des disques durs
externes de 2007 à 2011
Evolution 2011 : + 12,7 % (en volume,
hors disques durs multimédia)
Prix moyen : 86 euros (- 3,3 % vs 2010)
(en millions d’unités - Source GfK - données sell-out)
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
1,3
2007
2008
2009
2010
Pourtant lourdement frappé en fi n d’année par
les inondations de Thaïlande, le marché du
disque dur a pu se développer avec le handicap
français d’une rémunération pour copie privée
qui grève son prix public (dont l’érosion a été
de 3,4 % seulement sur un an). La demande est
toujours forte, portée par les usages vidéo HD,
l’augmentation du poids des fi chiers photo et,
globalement, par les besoins personnels en
ressources multimédia. La profusion des usages
photographiques contribue à la bonne santé
de ce segment de marché.
d’activité, parfois au prix d’une baisse de prix moyen, comme le montre
l’exemple des compacts. Pour les bridges, le report des acheteurs sur des
modèles ultra-performants à moins de 300 euros se sera fait naturellement,
sans érosion des prix. Enfi n, si les refl ex numériques ont, pour la première fois,
marqué le pas, sans doute pénalisés par les diffi cultés d’approvisionnement,
les compacts à objectif interchangeable « hybrides » ont tiré leur épingle du
jeu avec une croissance de 89 %. Après une année 2011 compliquée, l’année
2012 devrait se montrer particulièrement propice à un retour au dynamisme
et à l’innovation. Le rythme des annonces de début d’année symbolise ce
mouvement, les consommateurs plébiscitant la performance : miniaturisation
et simplifi cation d’une part, report des limites des équipements de l’autre. Les
accessoires, souvent grands oubliés des panoramas, auront leur rôle à jouer,
pour atteindre des objectifs ambitieux, tant du côté du marché que du terrain.
Les + 54 % de croissance en 2011 sur les pieds et supports photo sont de
bon augure.
(*) Syndicat des entreprises de l’image, de la photo et de la communication.
2,2
2,6
2,8
3,4
2011

Un marché contraint
de cultiver
la valeur ajoutée
Marché des cartes mémoire
de 2007 à 2011
Evolution 2011 : - 13,4 % en volume
(en millions d’unités - Source : GfK - données sell-out)
15
12
CONSOMMABLES
9
6
3
0
10,7
2007
13,3 13
2008
2009
11,2
2010
9,7
2011
Marqué par un phénomène de standardisation
autour du format SD/SD-HC, ce marché peine
à rebondir (- 13,4 % en volume), avec
pourtant une forte résistance en valeur
(- 4,8 % "seulement" selon GfK). Les besoins
de stockage nomade ne progressent pas depuis
2007, en dépit de l’arrivée de la vidéo sur les
appareils photo. Les modèles haut-débit ou
au nouveau standard SD XC, optimisés pour
les dernières générations d’appareils et de
caméscopes, soutiennent le prix moyen unitaire
des cartes en 2011 (+ 13 % en 2011 selon GfK).
Porté par l’intérêt du public pour la
photographie d’art, le marché des
supports jet d’encre haut de gamme
dits « Fine Art » poursuit sa croissance
(+ 6 % en volume selon le SNSII). La
consommation de toiles canvas semble en
revanche marquer le pas (- 12 % ) : mais ce
chiffre qui s’appuie sur les déclarations des
fabricants français, peut également révéler
une externalisation croissante de la production
hors des frontières ou une importation
parallèle plus massive de ces supports…
Profi tant des modes de production jet
d’encre facile et économique la photographie
de décoration poursuit son développement
: l’agrandissement en 2011 des rayons
« posters sur toile » des grandes surface de
décoration et de bricolage, la multiplication
des sites de e-commerce proposant des
objets décoratifs photographiques (voir don-
Observatoire des Professions de l’Image 2012
Marché des supports
jet d’encre Fine-art
Evolution 2011 : + 3 % en volume
(en milliers de m 2 - Source : SNSII)
120
100
80
60
40
20
+6%
102
0
Support Fine Art brillant
Toile canvas
La consommation de papiers jet d’encre haut de
gamme profi te de la bonne santé du marché de la
photo d’art, qui favorise le développement d’une
offre commerciale d’œuvres imprimées sur des
supports "nobles". Qu’il s’agisse de magasinsgaleries,
de sites "Fine Art" de e-commerce ou
encore de sites d’hébergement professionnels
qui proposent des services d’impression, une
déclinaison foisonnante d’offres de qualité
explique cette bonne tenue de la consommation
de supports haut de gamme.
nées Future Source Consulting page 10) ou
encore l’ouverture de magasins-galeries proposant
des photographies « d’art » portent
la demande. Le lancement en 2011 de supports
jet d’encre spécialisés de type « papier
peint » imprimables, ou repositionnables
traduisent l’intérêt porté à ce pôle d’activité
décoration par les industriels. Si l’évolution de
la consommation en cartouche d’encre a du
mal à traduire ce dynamisme (-1 % en volume
en 2011 selon GfK) elle n’en constitue pas
moins un pôle d’activité stratégique en générant
790 millions d’euros TTC ! (- 2 % selon
GfK avec maintien de la valeur moyenne par
cartouche). Par ailleurs le développement de
solutions d’impression thermique en magasin
(drylabs et bornes self-service) profi te
de la nouvelle possibilité d’impression recto
verso de cette technologie pour autoriser la
production facile d’albums.
9
2009
2010
2011
-12%
40,3
+6%
85,7
Supports Fine Art Mat
Stéphane Douville
Président du SNSII*
Le boom de la photographie Fine Art et le
recourt croissant à la photographie décorative
a soutenu en 2011 le marché des supports
photographiques Fine Art (+ 3 %). La multiplication
des supports spécialisés crée un phénomène
de niches de marché qui contribue à
développer la valeur (sans toutefois parvenir à
enrayer la baisse des volumes sur les supports
traditionnels). L’innovation produit fait prospérer
cette activité en répondant aux nouveaux
besoins des consommateurs. C’est le cas
par exemple des nouveaux supports rectoverso,
qui permettent la production simplifi ée
d’albums photo personnalisés en magasin.
Du côté des supports photographiques,
l’action du SNSII aura permis en 2011 de soustraire
les fabricants de papier à la nouvelle taxe
EcoFolio, notre syndicat ayant argumenté sur
la nature des tirages photographiques, qui ne
sont pas destinés à être jetés.
Côté supports de stockage (cartes mémoire,
clés USB, CD/DVD et disques durs), la distorsion
de concurrence en France liée au montant
exorbitant de la rémunération pour copie
privée pénalise toujours gravement les industriels
du secteur. Suite au recours déposé au
Conseil d’Etat, l’annulation de la décision n°11
le 17 juin 2011 aurait dû conduire à la refonte
complète des barèmes afi n de les mettre en
conformité avec les décisions récentes de la
Cour de Justice de l’Union Européenne (arrêt
"Padawan "). Cela n’aura malheureusement
pas été le cas. Au contraire, un projet de loi
examiné en procédure accélérée en novembre
aura permis de pérenniser ce mécanisme
opaque et obsolète en décembre. Notre action
de sensibilisation se poursuit pourtant avec la
création d’un site en partenariat avec l’UFC-
Que Choisir, permettant aux consommateurs
de calculer le poids de la RCP sur leurs achats
(www.chere-copie-privee.org ). Cette opération
de transparence contribuera, nous l’espérons,
à pousser l’Etat et ses représentants élus à
se saisir de cette question dès le début de la
nouvelle législature.
(*) Syndicat national des supports d’image et d’information
© DIMITRI COSTE

SERVICES
Services photo : le désir de
story telling s’épanouit en albums
Evolution du marché des objets personnalisés en France
de 2008 à 2013
Evolution 2011 : + 10,3 % en valeur.
(Données : Future Source Consulting - En millions d’euros)
(*) Prévisions (**) Estimations
70
63,2
60,4
60
56,7
51,4
8,3 Objets personnalisés
8,2
50
46,6
7,9
Cartes photo
7,5
40
7,3
11,8
13,4 14,6
38,9
Photo-Décoration
9,7
6,8 7,7
30
14,4 15,4
15,9 16,4
16,9
Calendriers
5,3
20
12,5
10
17,2 18,8 21,1 22,4 23,4
14,3
0
2008 2009 2010 2011* 2012** 2013**
Le marché des objets photo personnalisés progresse fortement en valeur, la facilité d’impression
numérique sur tous supports permettant l’introduction de nombreux nouveaux produits en fonction
des tendances du marché et des saisons (textiles, objets de bureaux, sacs, mugs…).
Ce marketing de l’offre capte l’attention des consommateurs et génère des achats d’impulsion,
essentiellement via les sites de services en ligne. La coproduction par le client est un élément
déterminant du succès, permettant la personnalisation avec un effet de gratifi cation personnelle et
ludique pour le consommateur. Les prévisions de Future Source Consulting sont très favorables à
moyen terme sur ce marché qui se développe sans bruit, mais qui pèse cependant 2/3 du chiffre
d’affaires du marché des albums photo.
En 2011, le marché des services
photo a généré en France un
chiffre d’affaires évalué à 427,7
millions d’euros TTC*. Celui-ci
se répartit entre les tirages
sur papier (issus de fi chiers
numériques à 91 %) pour
284 millions d’euros TTC,
les albums personnalisés
(imprimés ou constitués
de tirages photo reliés)
pour 87 millions d’euros et,
enfi n, les objets photographiques
pour 56,7 millions.
Bien que la culture numérique
et le partage facile via
les réseaux sociaux remettent en cause
l’ancienne norme d’échange représentée
par le tirage photographique, ce marché
reste dominant : il représente encore
Observatoire des Professions de l’Image 2012
21,1 %
de la valeur générée
par le marché des
objets personnalisées
est liée à la production
de calendriers
(Future Source Consulting)
66 % du chiffre d’affaires global de l’activité
des services photo en France (selon
Future Source Consulting). Signe d’une
activité encore marquée par son passé
argentique récent, 50 %
des volumes de tirages
sont commercialisés en
magasins physiques ou
sur bornes, en dépit des
prix d’appel fracassants
des sites pures-players.
Ces derniers favorisent la
valeur créée par les segments
en forte croissance
(objets et albums photo) :
d’ailleurs, en 2011, plus de
la moitié de leur chiffre d’affaires est déjà
généré par ces produits personnalisés
et leur but est de ne plus dépendre des
tirages dont le volume décline.
10
Evolution du marché
des tirages numériques
Evolution 2011 : - 10,2 % en volume
(Données Future Source Consulting)
(en milliards de tirages équivalent 10 x 15 cm)
*Prévisions.
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
1,82
3 %
11 %
22 %
31 %
33 %
Commande en ligne, retrait en magasin
Bornes en magasin
Commande en ligne, retour postal
Impression personnelle
Comptoir travaux
1,64
3 %
12%
25%
31 %
29%
0
2010 2011 2012*
Sans surprise, le volume de tirages numériques
continue de décliner doucement, à environ
- 10 % par an. Les consommateurs se reportent
sur les albums personnalisés pour les photos
patrimoniales ou le partage en ligne pour leurs
photos créatives ou sociales. De leur côté, les
tirages argentiques (non comptabilisés sur cette
représentation graphique) ont enregistré une
baisse de - 26 %, à hauteur de 167 millions
de tirages équivalent 10 x 15 cm.
Coproduction
1,49*
4 %
13 %
26 %
31 %
26%
L’impression personnelle résiste, avec
31 % de parts de marché des tirages
numériques tandis que les façonniers (et
les laboratoires d’enseignes) assurent la
production de 21 % des tirages, en perte
de 4 points par rapport à 2010.
Si les pure-players de l’Internet et les minilabs
sont au coude à coude sur le segment
du tirage avec respectivement 19 et
17 % de parts de marché en volume, ces
derniers concèdent deux points sur un an
selon Future Source Consulting : la réorientation
de ces entreprises de services
photo de proximité vers les produits à
forte valeur ajoutée au détriment du volumique
explique ce phénomène. C’est par
exemple le cas des calendriers person-

428
millions d’euros TTC,
c’est le chiffre d’affaires
de l’activité service photo
en France en 2011
(données Future Source
Consulting)
Évolution du marché des albums photo personnalisés
de 2008 à 2013
Evolution 2011 : + 26 % en volume ; + 27 % en valeur.
(En millions d’unités - Données : Future Source Consulting)
(*) Prévisions (**) Estimations
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
1,9
0,20
0,20
2,3
0,30
0,10
1,50 1,80
2,9
66 %
du chiffre d’affaires
du secteur service
photo est généré par
l’activité tirage photo
(professionnelle et
domestique).
(Future Source Consulting)
3,3
0,0
2009 2010 2011* 2012** 2013**
Les albums personnalisés réinvestissent la forme traditionnelle de préservation
des souvenirs tel qu’elle existait au temps de l’argentique, avec le bénéfi ce
d’une mise en page ludique et personnalisable à l’infi ni chez soi sur ordinateur
ou en situation de mobilité grâce aux tablettes et aux mobiles. Ce succès
dépasse de 7 % les prévisions 2010 initialement établies sur 2011 par Future
Source Consulting. Selon le cabinet londonien, ce marché restera bien orienté,
au moins jusqu’en 2014, avec un renforcement sensible des parts de marché
des sites de services en ligne.
nalisés, segment phare du marché des
objets photographiques, qui a généré à
lui seul 21,1 millions d’euros en 2011 (en
croissance de 12,2 %). Un service emblématique
de la mutation de l’activité, où la
valeur du produit fi nal est liée aux besoins
de coproduction des consommateurs.
Un phénomène qui invite les grands
acteurs de l’Internet à multiplier le nombre
de références en ligne afi n de répondre
aux besoins des consommateurs dans
toute leur diversité.
De leur côté, les bornes ont gagné deux
points de parts de marché sur un an en
pesant désormais 12 % de la production,
soit un total de 193 millions de tirages.
Les sites d’enseignes avec retrait en
magasin confi rment leur progression à
+ 4 % selon Future Source Consulting.
Observatoire des Professions de l’Image 2012
3,5
2,9
millions d’albums photo
personnalisés ont été
commercialisés en France
en 2011.
(Future Source Consulting)
Total
Commande et retrait
en magasin
Commande en ligne,
retrait en magasin
Commande en ligne,
retour postal
Des histoires uniques
L’album photo personnalisé, dont la
consommation progresse d’année en
année (+ 26 % selon Future Source
Consulting), reste avec les tirages traditionnels
la seule solution de rematérialisation
des images numériques pour une préservation
à très long terme sans entretien, ni
dépense d’énergie. C’est sans doute cette
conscience des risques de disparition
des fi chiers stockées sur nos terminaux
mobiles qui incite les jeunes parents à
plébis-citer ce support pour leurs photographies
familiales. C’est également, pour
toutes les populations socialement actives,
une solution ludique et gratifi ante pour
raconter leur vie et celles de leurs proches.
Si la majorité des albums sont fabriqués
11
27 %
c’est le taux de
croissance en valeur du
marché des albums photo
personnalisés en 2011.
(Future Source Consulting)
SERVICES
Albums photo personnalisés :
évolution du marché en valeur
Evolution 2011 : + 27 % en valeur TTC
(en millions d’euros - Données Future Source Consulting)
(*) Prévisions (**) Estimations
100
80
60
40
20
0
52
2009
+31%
2010
+27%
2011* 2012** 2013**
L’évolution des modes de fabrication aura permis aux acteurs de ce
marché d’étendre l’offre autant vers le livre photographique haut de
gamme que vers l’album minute réalisé sur borne automatique. La
croissance de 27 % en valeur (pour + 26 % en volume) atteste que le
rythme de l’innovation permet un bon maintien de la valeur et, comme
pour les objets photo, de jouer la carte d’un marketing offensif. Cette
situation est rendu possible par un nombre d’intervenants pure players
stable, le niveau d’investissement et les savoir-faire nécessaires
préservant ce secteur d’une concurrence exacerbée destructrice
de valeur.
68
51 %
des amateurs ont donné
au moins une photo
numérique à développer
au cours des
6 derniers mois.
(Source API/Ipsos)
87
+11% +2%
101 103
en ligne, le rôle des magasins de proximité
n’est pas à négliger par le service qu’ils
apportent à une population qui manque
de temps ou n’est pas familiarisée avec
l’informatique. La diversité des fi nitions et
de la mise en page permet à chaque amateur
de créer un album fi dèle à ses désirs
offrant une gratifi cation sociale au moment
de son partage. Afi n d’ouvrir ce marché à
un plus large public, des bornes automatisées
autorisent depuis 2010 la fabrication
en quelques minutes de mini-albums
10 x 15 cm pour quelques euros. En limitant
les enjeux personnels de création tout en
permettant d’imprimer des photographies
issues des réseaux sociaux, ces bornes
invitent à l’achat d’impulsion et la production
d’albums souvenirs événementiels au
plus près de l’événement.
(*) Evaluation d’après les données Future Source Consulting.

DISTRIBUTION
La distribution photo
condamnée à l’excellence
Total compacts + reflex / hybrides + objectifs
GMS*
Photospécialistes
GMS*
39,5%
Dont e-Commerce 19,9% Dont e-Commerce 22,2%
38,8%
Autres
8,4%
4,1%
Autres
Photospécialistes
4,2%
7%
Dont e-Commerce 18,8% Dont e-Commerce 24,1%
Compacts
48%
50%
Grande distribution**
+ grands magasins
+ VPC
Grande distribution**
+ grands magasins
+ VPC
Les réseaux de distribution ont vécu
l’une des années les plus diffi ciles
depuis l’avènement du numérique.
Non pour une question de demande,
mais en raison d'une incapacité de réponse à
la demande à partir de mai (suite aux conséquences
industrielles du tremblement de
terre japonais). La réactivité des centrales
d’achat dès le 12 mars 2011 aura toutefois
permis de limiter l’ampleur de la pénurie en
pratiquant une politique d’achat massif. A ce
jeu, les entreprises ayant le plus de réserves
de liquidités ont pu sécuriser leurs approvisionnements
au détriment des plus fragiles.
A cet événement imprévisible est intervenu
dans une situation macro-économique
particulièrement perturbée : entre renchérissement
du prix de l’énergie, niveau élevé
du yen pénalisant nos marchés, crise de la
dette publique, attaque de l’euro, risque de
dégradation de la note de la France par les
agences de notation, augmentation du taux
de chômage (9,8 % de la population active),
baisse du pouvoir d’achat (indice du coût
de la vie en hausse de 2,5 %), l’année 2011
Observatoire des Professions de l’Image 2012
Photospécialistes
Autres
GMS*
20,2%
Photospécialistes
GMS*
45,2%
1,7%
20,4%
47,2%
Reflex / Hybrides
Autres
3,1%
Autres
31,6%
Objectifs interchangeables
aura été placée sous le signe de l’anxiété
économique dans un contexte international
mouvementée (tsunami japonais, révolutions
arabes, guerre de Lybie, inondations en
Thaïlande et risque de faillite de la Grèce…).
Désir de photographie
Alors que le marché des compacts a atteint
le seuil de maturité, l’intérêt du public pour
les appareils experts et les objectifs qui les
accompagnent profi te aux magasins spécialisés
capables d’offrir une offre haut de
gamme. Pourtant, ce sont une nouvelle fois
les réseaux de la grande distribution, les
grands magasins spécialisés et le e-commerce
qui progressent en valeur (respectivement
de +1,4, +0,6 et +1,4 points selon
GfK) sur l’ensemble des équipement de prise
de vue. Les sites de e-commerce associés
aux grandes enseignes sont les principaux
vecteurs de ce dynamisme, y compris sur les
produits plus "techniques" comme le refl ex,
pour lequel ce canal de distribution passe
de 20,7 % à 22,2 % de parts de marché.
12
30,6%
Grande distribution**
+ grands magasins
+ VPC
Grande distribution**
+ grands magasins
+ VPC
Poids des circuits de distribution
en France en 2011
En volume (Source GfK)
Le réseau e-commerce sort renforcé de la
situation chaotique de 2011, en profi tant
naturellement du mouvement de croissance
affi ché depuis plusieurs années (+ 22 % en
2011 pour l’ensemble du e-commerce en
France selon la Fevad). Ses parts de marché
sont en légère hausse sur toutes les familles
d'équipements photo (de + 0,2 pour les
compacts à + 1,4 % pour les objectifs selon GfK
en volume). De leur côté, les photospécialistes
sont légèrement en recul en volume tout
en résistant en valeur (+ 0,6 point sur le
total appareils+objectifs). La poussée des
équipements experts pourrait jouer en leur faveur
au cours des prochaines années, notamment
grâce à la stratégie de distribution sélective
des marques qui favorisera les magasins
les plus performants.
(*) GMS : Grand Magasins Spécialisés (Boulanger, Darty,
Fnac…) y compris sites de e-commerce de ces enseignes.
(**) GSA : Grandes Surfaces Alimentaires (Auchan, Leclerc,
Carrefour, Casino…) y compris sites de e-commerce de
ces enseignes.
La baisse du seuil d’accès aux compacts
d’entrée de gamme (dont les modèles à 150
euros pèsent plus de la moitié des ventes
selon Sipec) favorise également les réseaux
de la grande distribution qui misent principalement
sur l'argument du prix bas pour dynamiser
leurs ventes et recruter leur clientèle.
Dans un contexte économique diffi cile, la
course aux bonnes affaires en ligne accentue
ce phénomène, obligeant les magasins physiques
à promouvoir une nouvelle expérience
d’achat, quitte à s’appuyer sur le e-commerce
et le m-commerce via les réseaux
sociaux pour recruter.
Un marché spécifi que
L’achat d’un appareil photo par un consommateur
répond à trois aspirations souvent
mêlées auxquelles les réseaux de distribution
doivent savoir répondre : volonté
pour le consommateur de documenter sa
vie pour s’exposer sur les réseaux sociaux,
désir de préservation de traces (photo souvenir)
et, enfi n, ambition de s’exprimer par

750
magasins travaillent
sous les couleurs
des cinq principales
enseignes de
photospécialistes
en 2011. (Source OPI)
20,2 %
des refl ex ont été
commercialisés en
France par le réseau
des photospécialistes.
(source GfK)
la production de photographies dites artistiques
ou créatives. Ces trois motivations
sont traversées par l’envie de disposer d’un
équipement statutaire, ce qui est d’autant
plus important que les appareils
photo sont des objets utilisés en
public. Autour de ces trois enjeux
de consommation, les réseaux
déploient des stratégies multiformes
mais à aucun moment - en
dépit du marché de masse qu’ils
représentent - la photo n’échappe
à son héritage technique et culturel,
évitant une banalisant de l’acte
d’achat. Une particularité que cet
univers partage avec d’autres loisirs actifs
(marché de l’équipement sportif, des instruments
de musique...) et que la profusion
de manifestations et d’animations photographiques
populaires entretient.
Professionnalisation des pratiques
Les réseaux jouent sur cette spécifi cité
créative, notamment les photospécialistes,
dont la compétence et le positionnement
correspondent aux aspirations
des pratiquants ambitieux. En favorisant
une distribution sélective dans des points
Observatoire des Professions de l’Image 2012
18,1 %
c’est le poids en volume
représenté par les circuits
e-commerce en France
pour la commercialisation
des équipements de prise
de vue. (source GfK)
de ventes capables de déployer un univers
de marque très qualitatif (en GMS et
chez les photospécialistes), les fabricants
poussent les réseaux à renforcer la qualité
de leur prestation. Le développement
de différentes
23 %
des pratiquants
se déclarent
"passionnés par
la photographie"
en 2011
initiatives, tant en GMS avec
des espaces reformulés
(comme Fnac Passion) qu’en
magasin spécialisé avec des
stages de formation (Phox
Academy), vient soutenir un
marché qui s’oriente vers
des produits et des publics
experts : une direction pertinente
pour faire face à la saturation du taux
d’équipement et au phénomène de professionnalisation
des amateurs. Afi n de renforcer
la proximité avec le public quel que soit
leur niveau de pratique, les enseignes de
spécialistes généralisent des formules de
stages privilégiant l’expérience partagée et
la convivialité : pour ces professionnels, il
s’agit d’une part de répondre aux besoins
de leur clientèle, mais également de valoriser
leur compétence de praticien. La transmission
de savoir-faire devient la valeur
ajoutée de ces réseaux ainsi qu'une source
complémentaire de profi ts.
(Source API/Ipsos).
Pour la CFP l’année 2011 aura été
une année de défi s. Mi-mars, dès la
survenue du cataclysme japonais,
l’augmentation de la capacité d’achat
instantané des centrales des principales
enseignes a été un premier challenge
afi n de repousser les échéances
d’une pénurie d’approvisionnement. La
solidarité et la confi ance des marques
envers les membres de la CFP a joué en faveur des réseaux
photospécialistes. Le retour de la photo d’identité dans les
points de vente, après plusieurs années de concurrence
déloyale des mairies, a permis aux entreprises de mieux
résister à la crise, favorisées par le maintien du dynamisme des
services aux entreprises. Seul le mariage a souffert, pâtissant
13
500
millions de smartphones
et de tablettes seront
vendus en 2012 dans
le monde, véritable année
zéro du m-commerce.
(source KPCB)
DISTRIBUTION
+22 %
c’est le taux de
croissance enregistré
par le e-commerce
français en 2011.
(source Fevad)
Photographie et vidéo
Témoin de la maturité du public et de ses
pratiques exigeantes, le marché des accessoires
explose. Les ventes de trépieds et de
supports ont progressées de + 54 % en 2011
(source Sipec). Une surprise au moment où
la sensibilité des capteurs n’a jamais été
aussi élevée et où les stabilisateurs optiques
et mécaniques sont omniprésents. C’est
sans compter l’incursion de la vidéo chez les
photographes amateurs qui se convertissent
à la vidéo “cinématographique” ou à la
"photo longue"… D’un autre côté, les usages
photographiques des smartphones génèrent
de nouveaux besoins d’accessoires photo
(encore essentiellement dédiés à l’iPhone)
que les magasins peuvent proposer. Le
poids total du marché des accessoires
représente pour la distribution quelques 100
millions d’euros TTC en France (Source GfK).
Suite à l’action de l’API, l’abandon par l’Etat
du service de photo d’identité en mairie et le
démantèlement des installations au cours de
l’année de 2011 permettront aux photospécialistes
et exploitants de cabines automatiques
de retrouver le plein potentiel de cette
activité en 2012.
Philippe Paillat - Président de la CFP (Confédération française des photographes)
© J.H.
d’une situation macro-économique particulièrement diffi cile.
Si la fi lière du commerce photo perd deux enseignes historiques
en 2011 (Photo Service et Photo Station), elle gagne plusieurs
entreprises de services photo pour un bilan quasi-stable
en termes d’emploi.
Dans un contexte économique morose, la reprise de
l’innovation-produit et de l’activité mariage constitue deux
facteurs positifs pour nos membres en 2012. La concurrence
des quelque 5 000 auto-entrepreneurs recensés - qui utilisent
la photographie comme complément de revenus - reste l'une
des préoccupations prioritaires de la CFP, qui adopte une
stratégie sans faiblesse contre le travail dissimulé. L’avenir de
la fi lière ne passe-t-il pas par la conversion de ces passionnés
à l’entrepreneuriat véritable, source d’emplois durables et de
valeur ajoutée pour le secteur ?

PHOTO PROFESSIONNELLE
Une fi lière professionnelle malmenée
par l’économie numérique
Alors que la société de l’information
s’est construite sur l’usage massif
de la photographie, les photographes
professionnels se sentent
aujourd’hui exclus du champ économique
qu’ils ont pourtant contribué à valoriser. En
2011, la fi lière fait toujours face aux conséquences
d’une dérégulation de marché qui
l’appauvrit et précarise ses membres. Les
professionnels peinent à tirer de leur production
des revenus réguliers et suffi sants
depuis que les secteurs de l’illustration et
de l’archive ne marchent plus. Le multiemploi
devient la règle pour ces auteurs
en mal de reconnaissance. La cause de ce
déclassement ? Le libéralisme économique
et l’innovation du monde Internet, qui a
tout simplement mis de côté le modèle du
droit d’auteur proportionnel à la diffusion.
Seule une frange réduite de photographes
renommés parviennent encore à bien vivre
et faire respecter cette exception française
qui protège les auteurs. Ceux-ci sont toutefois
les premiers à reconnaître que leurs
clients sont de plus en plus réticents à en
accepter les règles et le coût. Les agents
des photographes français installés à
l’étranger les ont convertis aux contrats
anglo-saxons. A suivi, depuis dix ans, une
remise en cause progressive du principe
de rémunération des auteurs comme la loi
française le prévoit. Et, contre une rémunération
dont le montant est
censé être plus élevé, ils
acceptent d’abandonner
leurs droits. Ces usages
ont progressivement pris le
dessus depuis plus de dix
ans. Ce qui est vrai pour la
photographie publicitaire
s’applique également à la
photographie de presse.
Pour résister aux offres de
leurs concurrentes étrangères,
les agences de
presse ont depuis plusieurs années adopté
le principe de forfaitisation des droits de
parution (assorti souvent de clauses d’exclusivité)
; ce système qui contourne les
règles strictes du droit d’auteur permet
Observatoire des Professions de l’Image 2012
7 273
salariés étaient
employés dans
la branche des
professions de
la photographie
en 2010
(source Forco)
Evolution du nombre de
salariés des entreprises de
photographie
Entreprises sous code NAF 7420Z : “Activité
photographique” (Source Forco)
20000
16867
15000 14647
12277
10568
9704
10000
5000
0
2004
2005
2006
2007
Le rapport de branche 2011 du Forco dénombre 1 796 entreprises inscrites sous la convention
collective “Professions de la photographie” et ayant au moins un salarié. C’est près de deux fois moins
qu’il y a dix ans. Le phénomène de déclin de l’emploi débuté en 2003 se poursuit avec, en 2011, le
départ des enseignes Photo service et Photo station du secteur de la photographie pour le secteur des
télécommunications. Le phénomène de perte d’emplois a été partiellement compensé par l’arrivée au
sein de la CFP d’une dizaine d’entreprises de services en ligne, en tête desquelles Photobox avec ses
250 employés.
d’éviter de surcharger le budget iconographique
des titres de presse en pleine crise.
Si le pragmatisme économique a fait accepter
cette situation au fi l des années, les
organisations professionnelles déplorent
et condamnent cette situation pénalisante
pour leurs membres. Dans
ce contexte, l’Observatoire
du photojournalisme, lancé
par Frédéric Mitterrand en
novembre 2011, poursuit
ses travaux afi n d’apporter
courant 2012 une meilleure
visibilité au décideurs politiques
et de préconiser des
solutions pour préserver
la fi lière des photojournalistes.
Affectés par la crise
de la presse papier et la
faible rémunération qu’ils retirent des sites
d’information en ligne, ceux-ci n’ont d’autre
choix que de diversifi er leur production et
leur modèle économique. La production
transmédia, la réalisation de fi lms photo-
14
2008
7748 7273
2009
2010
Evolution du nombre
d’entreprises de photographie
Entreprise de commerce et de distribution
sous code NAF 7420Z “Activité photographique”
(Source Forco).
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
3254
3004
2749
0
2004
2005 2006
2609
2007
2258
2008
1936
2009
graphiques vidéo, l’animation d’ateliers,
la vente de photographies d’art, la participation
aux bourses et concours sont autant
de solutions qui permettent aux meilleurs
professionnels de vivre. Le recours au
fi nancement par les citoyens à travers des
sites de crowdfounding constitue un axe
innovant en plein essor.
Besoin de régulation
1796
2010
La lutte contre l’usage abusif de la mention
“DR” portée par les organisations professionnelles
- et désormais relayé par la
Mission de la photographie - constitue un
autre combat des photographes afi n que
la délicate question de l’usage des œuvres
orphelines soit résolue. Le recours à des
photographies low cost et l’effet d’aubaine
saisi par les diffuseurs de pouvoir sans
risque signer “DR” plutôt que le nom du
photographe constituent pour cette fi lière
professionnelle deux sources majeures de
destruction de valeur.

20
projets de photojournalistes
ont été fi nancés par
le public grâce au site
de crowdfounding
emphas.is
(Source OPI)
Pragmatisme économique
Le pragmatisme qui guide les entreprises
innovantes du secteur les conduit à légitimer
le non-respect de la loi sur le droit d’auteur,
par l’impérieuse nécessité de simplifi cation
de la recherche d’image et de la monétisation
de la transaction commerciale. La mise
en œuvre de plate-forme de droits anglosaxons
qui licencie l’usage de millions de
photographies à des prix très accessibles,
symbolise cette évolution face à laquelle les
organisations professionnelles luttent afi n
de faire valoir le droit auprès des pouvoirs
publics. En 2011, cette action a conduit
le Ministre de la culture à saisir le CSPLA
(Conseil supérieur de la propriété littéraire
et artistique) pour clarifi er la situation des
plates-formes de micro-stocks en regard
de la loi. En effet, les organisations professionnelles
comme l’UPP reprochent à
celles-ci que le prix de cession des photos
sous licence (quelques centimes d’euros)
soit inférieur à leur prix de revient, ce qui
est condamnable à leurs yeux. Les platesformes
font valoir le principe de la longue
traîne pour justifi er ces prix faibles, en estimant
que les centaines de ventes d’une
même image permet la bonne rémunération
des photographes contributeurs. Toutefois,
aucun droit de regard sur les chiffres de ces
entreprises ne permet de savoir si la réalité
correspond bien aux déclarations.
Photographie appliquée
933
photojournalistes
sont porteurs de la carte
de presse en 2011.
(source CCIJP)
La production de photographies et de clips
vidéo au sein même des entreprises chargées
de commercialiser des produits et
services contribue à la baisse de l’activité
et du nombre d’entreprises de photographie.
En effet, la logique de fl ux de production
en temps réel pousse les entreprises à
créer des services de prise de vue intégrés
à la faveur d’équipements de prise de vue
automatisés. Les opérateurs salariés de
ces entreprises génèrent des centaines de
photographies par jour et les éditent sur
Observatoire des Professions de l’Image 2012
52%
des entreprises
de photographie
emploient de
1 à 6 salariés.
(Source Forco)
les sites qu’ils sont chargés d’alimenter.
Parfois, ce sont les centres de recherche
qui utilisent la photographie pour élaborer
les produits eux-mêmes et partager leurs
projets en toute confi dentialité. En permettant
de normaliser l’éclairage d’un objet,
ces équipements répondent aux besoins
de nombreuses entreprises qui considèrent
la photographie comme une information
visuelle comme une autre et non une création
originale.
Philippe Schlienger
Président de l’UPP*
L’année 2011 aura une nouvelle fois vu le
renforcement du poids et des fonctions
représentatives de l’UPP dans toutes les
instances nationales et internationales
chargées de relever les défi s du passage à
une société numérique dans le respect des
auteurs. La complexité des dossiers en jeu,
l’écueil aux actions juridiques lié à l’interterritorialité
des lois, autant que les contournements
juridiques dont les multinationales
se font les chantres, renforcent notre détermination
à agir et à nous battre. Le volet
législatif sur l’usage abusif du recours à la
mention "DR" et l’usage des œuvres orphelines
reste sujet à d’âpres discussions, tant
en France qu’à Bruxelles. Après de longues
négociations, la formation professionnelle
devient une réalité pour les auteurs : la loi
passée en décembre permettra pour la première
fois aux photographes de faire fi nancer
tout ou partie des dépenses de formation
à partir du 1 er juillet 2012. La refonte des
barèmes UPP pour la diffusion numérique
constitue une autre avancée importante
face aux éditeurs en ligne qui profi tent de la
dérégulation internationale des tarifs.
En mars 2012, l’UPP a interpellé les dix
candidats à l’élection présidentielle autour
de huit propositions réunies sous forme
de manifeste. Cette feuille de route donne
clairement la direction de nos combats et
15
PHOTO PROFESSIONNELLE
-6,8%
c’est le taux de perte
d’emplois enregistré
par les entreprises de
photographie en 2010.
(Source Forco)
115 000
contributeurs alimentent
la plate-forme low cost
Fotolia, qui annonce
2 millions de clients
en 2011.
(Source Mazars)
Symbole de cette industrialisation de
la prise de vue, la Digital Factory de
ventesprivees.com. L’entreprise, installée
aux portes de Paris, emploie 250 personnes
sur 60 plateaux avec 80 opérateurs de prise
de vue et 50 collaborateurs en post-production.
S’ajoutent à ces effectifs permanents
des photographes auto-entrepreneurs
engagés à la journée... Ce centre produit
jusqu’à 9 000 photos par jour afi n d’alimenter
le site leader du déstockage en ligne !
défend un statut d’auteur digne au cœur
de la société de la connaissance. Les dispositions
énumérées vont de la protection
de toutes les œuvres photographiques
à la création d’un fond de soutien aux photographes
professionnels, en passant par
l’instauration d’un cadre législatif pour les
exploitations numériques. Pour les 1 500
membres actifs de l’UPP qui défendent les
intérêts de plus de 5 000 photographes
professionnels en France, les enjeux d’une
telle mobilisation sont majeurs.Ils déterminent
les conditions d’exercice des professionnels
de la fi lière et leur capacité à être
des interlocuteurs économiques innovants
et respectés.
(*) Union des photographes professionnels
© RENAUD WAILLIEZ

PHOTO D’ART
La photographie, valeur refuge
du marché de l’art !
Dans un monde toujours plus saturé
d’images, la photographie poursuit son
inexorable progression vers les sommets
du marché de l’art. La crise économique
ne ralentit pas le phénomène, au contraire.
ArtPrice en fait le constat sans surprise
dans son rapport annuel 2011 : "L’art ne
s’est jamais si bien vendu ." Ce phénomène
touche la photographie sur l’ensemble du
spectre marchand, des galeries et maisons
de ventes aux nouveaux canaux populaires
de vente de photographie (magasin/galerie
et sites de vente en ligne).
L’année de tous les records
Premiers témoins - et bénéfi ciaires - du
changement de stratégie des investisseurs
en période de crise, les principales
maisons de ventes (Christie’s, Sotheby’s
et Artcurial) enregistrent des croissances
exceptionnelles (+ 10 % pour Christie’s,
+ 23 % pour Artcurial). En photographie,
les ventes record se multiplient : celle
organisée lors des Rencontres photographiques
de Vendôme aura permis l’adjudication
d’une marine de Gustave Le Gray
baptisée Bateaux quittant le port du Havre
au prix record de 917 000 euros TTC le
8 juin 2011; le 8 novembre 2011, c’est le
record mondial de vente de photographie
qui est établi par la maison Christie’s New
York avec l’achat pour quelque 2,4 millions
d’euros de Rhein II, une œuvre de Andreas
Gursky. La morosité n’a pas de prise sur le
dynamisme du marché de l’art et la photographie
en profi te. La consécration d’une
photographie d’art rayonnante est symbolisée
cette année 2011 par le succès de
Paris Photo, installé pour la première fois
sous la nef du Grand Palais. Avec plus
de 50 000 visiteurs, en augmentation de
31 %, cette 15 e édition de la manifestation
place Paris en tête des capitales pour
le marché de la photographie d’art. La
maison Christie’s Paris, qui avait calé son
calendrier sur celui de la foire, a enregistré
5,9 millions d’euros de ventes alors
Observatoire des Professions de l’Image 2012
qu’à quelques centaines de mètres de là,
des records étaient établis sur des œuvres
aussi diverses que celles d’Irving Penn (1,6
million d’euros) ou d'Henri Cartier-Bresson.
Dans le sillage de la manifestation, le succès
des salons Photo Off et Forever ont
également permis à des galeries internationales
de montrer des œuvres plus accessibles
à des collectionneurs dont les rangs
gonfl ent d’année en année. La photographie
reste un bon investissement spéculatif
et les professionnels le savent, même si
la majorité des connaisseurs marchent au
coup de cœur.
Visitorat en forte hausse
Les principales manifestations culturelles
profi tent de l’engouement du public pour
la photographie. Les 42 e Rencontres de la
photographie d’Arles ont à nouveau enregistré
un record : 85 000 visiteurs se sont
pressées dans les 47 expositions produites
pour l’occasion, soit une progression de
15 %. L’édition aura été marquée par la
polémique autour de l’exposition "From
Here On" ("A partir de maintenant"), présentant
les œuvres de 36 artistes qui mettent
en scène des photographies captées sur
Internet.
Le développement de ce marché correspond
aux besoins d’un public très large et
de plus en plus cultivé qui voit dans la photo
d’art un moyen de constituer une collection
à un coût encore raisonnable. Même
si cette vitalité s’inscrit dans une logique
de marchandisation de la production artistique,
avec pour corollaire la spéculation ou
l’optimisation fi scale, elle est probablement
moins affectée que d’autres disciplines par
les déviances du marché de l’art. La profi -
tabilité d’un investissement dans la photographie
vient en complément des valeurs
positives que le médium incarne et que les
photographes partagent. Largement utilisé
pour la communication interne/externe
des entreprises, le côté documentaire de
la photographie constitue un atout majeur
de cet art accessible à tous. Le mécénat
et le parrainage culturel sont de plus en
16
plus largement utilisés, sans qu’il soit possible
d’avancer des chiffres précis. Ces
modes de fi nancement ont une infl uence
croissante sur le dynamisme du marché
de la photographie d’art, par la multiplication
de bourses, de concours et de prix
qui permettent la découverte de nouveaux
talents. Via leur jury, on assiste à une véritable
reconfi guration des instances de
légitimation, qui aujourd’hui défi nissent et
structurent le marché de la photographie.
Les mesures de défi scalisation associées à
l’aide à la création ne sont pas étrangères à
ce "volontarisme" des entreprises autour du
monde de l’art.
"Second marché de l’art"
Désormais, les galeries donnent accès à
tous les prix, à des œuvres émouvantes
proposées à moins d’une centaine d’euros.
Des auteurs franchissent le pas de la vente
en direct de leurs œuvres via des sites qui
se chargent en coulisses de l’ensemble
de la prestation de tirage et d’encadrement.
Le développement de ces galeries
en ligne s’est accéléré en 2011 avec, pour
les plus connues, une capacité à mobiliser
les investisseurs (comme DarQroom, qui
a enregistré un second tour de table de
2,5 millions d’euros en mars 2011). Pour
Yellow Korner, l’extension internationale de
son réseau de galeries/magasins atteste
du succès de la formule. Lumas, autre
pionnier de la vente en ligne, conforte également
son réseau physique. Au-delà de
ces exemples emblématiques de la transformation
du rapport du public à la photo
d’art, c’est une nouvelle segmentation de
marché qui se confi rme. Les magasins
de design haut de gamme se saisissent
également de ce marché et intègrent des
photographies d’artistes plasticiens à leur
offre. Si la cote de ces artistes reste très
incertaine hors du cénacle du marché offi -
ciel de l’art, l’existence de cette offre révèle
le besoin du public de s’entourer de photographies
qu’ils aiment.… ce qui ne sera
jamais perdu, ni pour le marché de l’art, ni
pour la fi lière photographique !

EUROPE / MONDE
Le marché
mondial dans l’attente
d’un rebond
11 M
53 M
D’après le cabinet IC Insights, le marché
mondial des appareils photo devrait enregistrer
une croissance annuelle moyenne
de + 2,1 % d’ici l’année 2015 et donc se
stabiliser autour de 143 millions de pièces.
Cette légère progression est essentiellement
liée à la croissance forte des pays
émergents, alors que l’Europe et surtout
les Etats-Unis verront leurs ventes de compacts
décliner (ces derniers sont en recul
de - 17 % en volume aux Etats-Unis en
2011). Les dirigeants japonais voient la
Chine devenir le pays numéro 1 des ventes
d’appareils photo avant 2015. L’importance
du marché des hybrides sera capitale pour
les prochaines années avec des disparités
encore très importantes selon les
continents : si le marché a déjà basculé
au Japon avec un marché des appareils
Observatoire des Professions de l’Image 2012
Marché mondial des appareils photo de 2010 à 2011*
15,5 M
11% 14%
7%
ROW
Japon
2010
L’évolution du marché mondial des appareils photo est le refl et des
conséquences des arrêts de production au Japon puis en Thaïlande.
Si les ventes ont reculé globalement de 3% selon GfK, toutes les parties
du monde n’ont pas été affectées de la même manière : l’Europe et
les pays qui entrent sous la désignation "reste du monde" (ROW) sont
parvenus à tirer leur épingle du jeu. Les chiffres de GfK sont confi rmés
par les données mondiales de l’association japonaise Cipa*.
Dans son bilan 2011, cette association représentative de 83 % de la
Evolution 2011 : -3 % en volume - (Source : GfK)
31%
Europe 45 M
37% 33%
145 Mill. (+12%)
20,5 M
à objectif interchangeable partagé à 50/50
entre hybrides et refl ex durant le dernier trimestre
2011, le potentiel de croissance de
ces appareils de nouvelle génération reste
entier en Europe et sur le
continent américain, où
ils ne représentent qu’un
appareil vendu sur cinq
(respectivement 21 et
22 %). C’est autour de
cette catégorie d’appareils
que tous les regards
se portent désormais dans
les pays occidentaux.
L’autre défi mondial pour
le monde de la photographie concerne
la montée des téléphones mobiles intégrant
un dispositif de prise de vue. Depuis
octobre 2011, sept milliards d’individus
17
10 M
47 M
15 M
11%
16%
7%
ROW
Chine Chine
Amérique
Japon
Amérique
production mondiale estime que la baisse des exportations japonaises
d’appareils photo a chuté de 27 % immédiatement après le 11 mars
2011 pour retrouver un niveau normal mi-juin. La capacité d’exportation
a été portée à 121 % du volume de l’année précédente au mois d’août
2011 pour compenser l’arrêt des usines de Thaïlande. Un exemple
exceptionnel de performances industrielles.
(*) Cipa : Camera & Imaging Products Association
140 millions d’appareils photo ont
été commercialisés dans le monde en 2011.
(Source GfK)
+2,2 % c’est l’évolution
du marché européen des appareils photo
en volume en 2011. (Source GfK)
+20,5 %
c’est le taux de croissance de la production
mondiale d’objectifs interchangeable
en 2011. (Source Cipa)
2011
22 M
33%
Europe
140 Mill. (-3%)
La croissance
annuelle moyenne
du marché
des appareils photo
devrait atteindre
+ 2,1 % d’ici
l’année 2015
(source IC Insights).
46M
habitent la Terre, dont 4,1 milliards ont un
abonnement à la téléphonie mobile (pour
un total de 6 milliards d’abonnements).
Autant dire que la montée annoncée du
marché des smartphones
- qui ont représenté 30 %
des ventes mondiales en
2011 mais ne pèsent encore
que 10 % du parc installé -
constitue un risque de déstabilisation
pour le marché
des compacts d’entrée de
gamme. La complémentarité
actuelle entre appareil
photo et smartphone sera
sans doute mis à l’épreuve. L’occasion
pour les fabricants photo d’un nouveau
challenge technologique qui profi tera avant
tout aux consommateurs.

“
BILAN 2011 / PERSPECTIVES 2012
2012 : les pratiques photographiques
s’émancipent
Ce que vous partagez, c’est l’image
de ce que vous êtes à un moment
donné dans le monde réel*” :
Kevin Systrom, co-fondateur
d’Instagram, racheté 1 milliard de dollars
par Facebook début avril 2011, traduit
avec lucidité le changement de paradigme
qui porte le dynamisme de l’activité photo
aujourd’hui. Cette rupture par rapport aux
usages traditionnels de la photographie
argentique grand public (fonction documentaire
et mémorielle) a donné au commerce
des appareils photo un coup d’accélérateur
inédit. Si, en 2012, les ventes
d’appareils photo ont décliné pour la
première fois dans le monde (- 3 % selon
GfK), la dynamique des usages n’est pas
en cause. Ce trou d’air est lié aux fermetures
de nombreux sites industriels après le
tremblement de terre du 11 mars au Japon
et aux conséquence des inondations historiques
de l’été en Thaïlande.
Nouveau cycle
Le taux de pénétration des appareils photo
dans les foyers français (74,6 % selon GfK)
signe l’entrée du marché dans un nouveau
cycle : celui de la maturité. Seule la
famille des compacts (80 % des ventes et
51 % de la valeur selon Sipec) est concernée
aujourd’hui en affectant la volumétrie
de ses ventes (- 7 % en 2011 en France
selon Sipec), mais les fabricants peuvent
compter sur un marché photo mondial
bien orienté jusqu’en 2015 (+ 2,1 % annuel
selon IC Insight), tous les continents ne
connaissant pas cette situation de saturation.
Pour les marques qui ont anticipé cette
étape, le marché se reconfi gure autour de
produits plus techniques et statutaires qui
correspondent aux nouveaux besoins du
grand public : en quête de nouvelles possibilités
créatives, celui-ci est prompt à
adopter toute forme d’innovation lorsque
celle-ci apporte à la fois praticité et qualité.
En effet, avec le régime d’hyper partage
qui s’est déployé sur les réseaux (sept
milliards de téléchargements mensuels sur
Facebook en 2011), la gratifi cation sociale
Observatoire des Professions de l’Image 2012
que les amateurs espèrent tirer de la qualité
de leur production constitue un ressort
inconscient de la pratique photographique
en 2011.
Professionnalisation des usages
A la faveur d’innovations technologiques
qui apportent aux appareils des performances
inédites (sensibilité élevée,
cadence rapide, mode vidéo "cinéma",
compacité avec maintien de la qualité
optique), les marques peuvent développer
aujourd’hui des gammes plus ciblées
vers des utilisateurs très exigeants : les
refl ex avec fonction vidéo HD ont ouvert la
voie, les compacts experts et les
hybrides leur emboîtent le pas en
s’inscrivant dans une vision haute
qualité de la pratique photographique.
Le défi de la valeur est
posé au marché face au risque de
ralentissement des volumes sur le
segment des compacts traditionnels.
Mais le succès des hybrides
(+ 89 %) et des compacts experts
confi rment la pertinence de cette
direction, confortée également
par la bonne santé du marché des
objectifs haut de gamme en 2011 ainsi que
des appareils moyen format (+ 13 %) et de
leur objectif (+ 42 %). En pleine situation
de crise économique, le marché du haut
de gamme ne s’est jamais aussi bien porté.
Pratiques émancipées
La vidéo est désormais intimement liée aux
pratiques photographiques : omniprésente
sur les appareils photo en version HD, elle
donne naissance à des compacts subminiatures
"outdoor". En facilitant l’enregistrement
continu d’images en pleine
action, ces appareils/cameras donnent
accès à de nouvelles images spectaculaires.
Leur succès (+ 86 % en volume
selon GfK en 2011) prouve l’intérêt croissant
des consommateurs vers la production
d’images animées ; ceux-ci estiment
sans doute, non sans justesse, que leurs
18
"La gratifi cation
sociale que
les amateurs
espèrent tirer
de la qualité
de leurs images
constitue l’un
des ressorts
de la pratique
photographique
en 2011."
vidéogrammes ont une effi cacité sociale
supérieure à la photo fi xe sur les réseaux…
L’enregistrement vidéo associé à l’intense
activité des appareils photo (61 % des
compacts et 65 % des refl ex sont utilisés
au moins une fois tous les 15 jours en 2011
selon le baromètre API/Ipsos) provoque
un phénomène vertueux sur les ventes
d’accessoires (+ 54 % en volume sur
les trépieds selon Sipec). Des gammes
dédiées au tournage avec les refl ex (sliders,
rings, micros…) se développent,
permettant aux circuits de photospécialites
de prospérer face au e-commerce et
à la grande distribution. Cette extension du
champ photographique vers l’image animée
n’est pas seulement le fait
des consommateurs ; elle gagne
les grandes marques photo dont
l’une d’elles n’a pas hésité à se
lancer sur le marché très concurrencé
des caméras cinématographiques.
Cette évolution en
faveur de pratiques créatives
qui s’opposent au statisme de la
photographie traditionnelle mais
en reprennent les codes esthétiques
rencontre une nécessité,
celle de maintenir l’attention des
internautes derrière les mutltiples écrans
qui nous entourent. C’est pourquoi les photographes
professionnels se convertissent
à la " photo longue ", au time-lapse, au
transmédia et au diaporama afi n de recréer
une valeur marchande autour de " programmes
photographiques".
Si, d’un côté, la vidéo devient une fonction
essentielle des appareils photo, l’ubiquité
offerte par les smartphones est une condition
de la conversation photographique
telle que les adeptes des réseaux sociaux
la pratiquent aujourd’hui massivement.
Pour les marques de photo, la connectivité
des appareils en mode wi-fi devient
une priorité en 2012 afi n qu’aux bénéfi ces
de l’hyper-qualité leurs appareils puissent
rapidement ajouter celui de la connectivité.
Une condition pour accompagner la
photographie vers de nouveaux horizons
numériques…
(*) Interview publiée dans Le Monde du 12 avril 2012.

LA CONSOMMATION
Observatoire des Professions de l’Image 2012
19
CHIFFRES CLES 2011
ÉQUIPEMENTS DE PRISES DE VUE en unités évolution
Compacts 3 828 000 - 7 %
Bridges 312 000 - 7 %
Refl ex 464 000 - 13 %
Hybrides 87 000 + 89 %
TOTAL APPAREILS 4 691 000 - 7 %
Objectifs 874 000 + 5 %
Flashes 45 900 - 19 %
Appareils moyen-format 804 + 13 %
Pieds et trépieds photo 215 300 + 54 %
SUPPORTS DE STOCKAGE volume évolution
Cartes mémoire (hors première monte - source GfK) 9 700 000 - 13,4 %
Disques durs externes (source GfK) 3 400 000 + 12,7 %
LES EMPLOIS
Estimation 2011 emplois (hors auto-entrepreneurs)
DISTRIBUTION D’ÉQUIPEMENTS (ET PRESTATAIRES DE SERVICES) 16 000
dont entreprises de commerce et de distribution 7 273
PHOTO PROFESSIONNELLE 10 233
PHOTOGRAPHES
Portraitistes (activité principale) 1 000
Photographes des administrations (source Unpact 2010) 1 400
Photographes auteurs (cotisants à l’Agessa) 3 500
Photographes de presse (source CCIPJ 2011) 933
EMPLOIS PARAPHOTOGRAPHIQUES (maquilleurs, iconographes, loueurs…) 3 400
ART ET CULTURE (estimation 2011) 2 200
INDUSTRIE (estimation 2011) 3 000
Réalisation / Rédaction : Jacques Hémon (jacqueshemon@gmail.com) - Maquette et photo de couverture : Ronan Guennou. Relecture : Laurence Cornet.
L’auteur : rédacteur de l’Observatoire des professions de l’image depuis 1997, Jacques Hémon est analyste du secteur de la photographie et de l’image. Ex-rédacteur en chef de
plusieurs titres de la presse spécialisée photo, il collabore comme journaliste indépendant à Images magazine et Le Monde de l’Image. En 2011, il a été choisi par la Mission de
la photographie du Ministère de la Culture et de la Communication pour piloter l’Observatoire du photojournalisme. Il anime conférences et tables rondes sur l’évolution du marché
photo et des pratiques amateurs et professionnelles.
Remerciements : Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la collecte de ces données, notamment les organisations professionnelles réunies sous l’égide de
l’USPII - SIPEC et SNSII - ainsi que la CFP et l’UPP, les sociétés Future Source Consulting et GfK Marketing Services qui nous ont autorisé à publier certaines données de leurs études.
Les données marché publiées dans ce document sont, sauf mention contraire, les ventes effectuées par les marques aux réseaux de distribution (sell-in). Elles ont été fournies par les
principales organisations professionnelles françaises réunies sous l’égide de l’Union des Syndicats Professionnels de l’Image et de l’Information (USPII), du Syndicat des entreprises de
l’Image, de la Photo Et de la Communication (SIPEC) et du Syndicat National des Supports d’Image et d’Information (SNSII). Les données distribution (sell-out) ont été reprises du panel
photo de GfK Marketing Services France. Toutes les évaluations réalisées à partir de données recoupées sont spécifi ées explicitement.
USPII : Union des Syndicats Professionnels de l’Image et de l’Information (www.uspii.com), associé à la FIEEC (Fédération des Industries Electriques, Electroniques et de Communication)
SIPEC : Syndicat des entreprises de l’Image, de la Photo Et de la Communication (www.sipec.org) membre de l’USPII ;
SNSII Syndicat National des Supports d’Image et d’Information (www.snsii.org), membre de l’USPII.
CFP : Confédération Française de la Photographie (www.cfp-photo.fr).
UPP : Union des Photographes Professionnels (www.upp-auteurs.fr).
L’API (Association pour la Promotion de l’Image) réunit l’ensemble des organisations professionnelles de la fi lière de la photographie en France (voir page 3).
Sources : SIPEC (équipements), SNSII (Films et prêt-à-photographier - Estimation selon dernières statistiques mi-2011) et estimation OPI (emplois).

17, rue de l’amiral Hamelin - 75783 Paris Cedex 16
Tél. : (+33) 01 45 05 72 36
E-mail : marc.heraud@uspii.org
Sites à consulter :
www.uspii.org - www.sipec.org - www.snsii.org
www.cfp-photo.fr - www.upp-auteurs.fr
© Reproduction réservée pour tous pays.