Martinez de la Rosa, ses oeuvres et sa vie - Bibliothèque numérique ...

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pris parmi ces derijiers , se vit condamné à huit ans de présides,'
c'est-à-dire de bagne, et fut envoyé en Afrique surla côte du Riif;
en un endroit appelé Et Peijon de 1/elez de la Cornera. Gràce à
un gouverneur bimain, le jeune député ne fut pas confondu avec
les. misérables qui peuplent ce bagne, et put chercher, des consolations
dans le travail. Bientôt même, sollicité par quelques
officiers de la -garnison devenus ses amis, il fonda avec eux une
compagnie dramatique, et l'on joua la comédie aux présides.
Ce fut k la Gomera que, notre auteur traduisit en vers l'Ode
aux Pisons ) d'Horace, et composa une Poétique imitée de Boileau.
" A .ce poème, dit M. de Loménie (1), M. Martinez a joint
un commentaire en prose qui occupe tout le second volume de
ses oeuvres ,'et qui est peut-être d'une valeur supérieure au poème
lui-même. Ce travail, modestement qualifié d'appendice sur le
poème didactique, l'épopée, la tragédie et la comédie, n'est rien
moins qu'une véritable histoire critique de ces quatre branches de
la ]itlérature espagnole, depuis le premier âge littéraire de l'Espagne
jusqu'à la fin du dernier siècle; histoire écrite de main de
maître, avec un jugement sûr, un goût délicat, une grande élévation
d'idées et une immense érudition.,,
La révolution de 1820 rendit ah prisonnier la liberté; mais elle
ne put lui rendre sa bonne santé, altérée par six années de captivité.
Quelle qu'ait été en effet la bienveillance du gouverneur
vis-à-vis du condamné confié à sa garde, elle n'avait pu lui épargner
bien, des douleurs, et en particulier les souffrances d'une
maladie d'yeux contractée sous le ciel d'Afrique. M. Martirez
revint en Espagne mal portant; une mède de ses cheveux avait
blanchi, et jetée ait de sa chevelure noire et épaisse, elle
donnait, nous dit un des amis de celui dont nous parlons, quelque
chose d'étrange et d'attrayant à sa physionomie sympathique.
A Grenade, (les ovations populaires accueillirent Je retour dc
l'ancien- député ; --un arc de- triomphe avait été élevé en son
honneur. . .
(I) Galerie des contemporains illustres, par un homme de rien.