Martinez de la Rosa, ses oeuvres et sa vie - Bibliothèque numérique ...

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-8- A la fin de 1808, le roi Joseph rentrait dans Madrid. En '1809, après Wagratn, l'Empereur avait résolu d'en finir avec l'Espagne; et pirtout .vakncue, soumise nulle part, 1a malheureuse nation espagnole n'avait plus qu'un coin 51e terre où elle pût lutter encore.... I;ajunte suprême, après avoir passé â Séville tonte Vannée 1809, s'était vue obligée de reculer jusqu'à Cadix (levant les armées françaises victorieuses, et de se réfugier dans File de Léon. A peine installée à l'abri du canon ennemi, elle dut, selon le voeu unanime de la nation, abdiquer le gouvernement et faire appel aux Cortès, qui se réunirent à Cadix le 24 septem- bre 1810. ;M. 1\lartinez de la Rosa, auquel son âge ne permettait point encore de siéger dans cette assemblée, était parti -pour l'Angle- terre, où, tout en servant son pays, jI étudiait le jeu des institutions anglaises, cette école aux enséigriements On peu surfaits d'ail- leurs, mais oh il semble que tous les politiques de notre temps doivent aller taire un premier stage.. - De retour à Cadix en 1811 , il mit sa plume au service de la patrie cii danger, devint secrétaire de la commission (extraparlementaire) de la liberté de la presse, publia tout d'abord un chant épique intitulé Zaragoza, en l'honneur des immortels défenseurs de cette ville héroïque; réédita un Précis historique de la révolution d'Espagne, déjà impriméà Londres,. et fit représenter avec grand succès, sous le titre Lo quèpuede un cntpleo (Dc la puissance d'nnepiace) (I), une comédie satirique destinée à flétrir cette manie (1) En aMe de celle comédie, l'auteur n pincé un court avertissement que nous croyons utile (le traduire ici Le vif désir de metl,c en scène une certaine classe d'hypocrites politiques, qui se couvrent di, nsanteau de la religion pour faire une sourde opposition aux réformes les pins nécessaires, m'a poussé entreprendre, comme un utile passe— temps, la-composition de cette comédie. Ce premier essai de ma plume en un art si airnk a été conçu et terminé dans le court bspnee d'une semaine; je ne puis donc lui croire aucun mérite littéraire; mais comme il o élé reçu au 1l,éâtr par des applaudisseruenls que je n'avais point osé espérer, comme il est parvenu Ù faire rire (le ceux qui, par ignorance Ou mauvaise foi, essayent de discréditer

—'9-- de la fonction qui dévore l'Espa'gne co;e la France et- beaucoup d'autres nations; destinée surtout à démasquer et k combattre cette sourde opposition de la routine, qui, sous le manteau d i, respect dû aux choses sainteà, repousse comme sac rilège toute té forme nouvelle. Après Io que prtede un empièo; l'ôeriajn -donna sa tra8édie la -Viudde Pad-iiia (la Veuve de Padilla). Ici -laissons pai'ier M. A (le Latour, 'l'un des écivaiùs ks'pliis autorisés du temps actuel, eu égard à-ce qui regarde l'Eipaghe et s'a littérature. II dii - - e L'oeuvre de Martinez (J) est une tragédie diassique... Des: huée à retracer l'agonie d'une révolution ancienne, elle -fut ellemême composée et représentée au milieu des lia'sads d'un-révolution moderne. Elle cm presque autant d'aventures que cèlle- qui en était l'héroïne. C'était en- 1812, à Cadix, iln'atsiégeait alors une armée étrangère, et i'aueiir, 'élicore tout jdune', prenait déjà une part active aux affaires de son iay. Comme il le raconte luimême dans une courte et intéressante préface, il venait dé lire Aifieri, et séduit par la fause grandeur de ce drame laconièn, ujoins touché encore peut-être (le ses beautés iittéràires que d'ses maximes' libérales , il fut tenté d'écriré une tragédie dans ce ysL tème. Et, pour un pètejéune,atdent, patriote, assiégé dansCadix avec ],il liberté même de son pays, quel sujet adhirah1e qué cette veuve d'un héros, assiégée élle-niêuïe dais'Tôlède,et défendant la liberté expirante de sa patrie contré des -agresseurs en 'partie étrangers! De sorte que si le système dans lequel Martine de la Rosa écrivait était d'importation étrangère, le sujet du moins qu'il choisit et Je sentiment qui l'inspira n'eurent rien que de national. ,, Écrite à Cadix, la Veuve de J'ad-illh trouvait à Cadix même ses peetàteui's natureli; mais où représenter la tragédie noivelIe? Le théâtre de Cadis était exposé aux feux de Partillerie ennemie, et, très-peu de temps auparavant, une bombe, en éclatant sur le nos nouvelles institutions, je me suis décidé à le titrer' !'impression, désirant contribuer par Ions moyens à faire conuaitre à tous-les ennemis de nos]ibcriés, , (1) Tolède et tes bords du l'age. Nouçdlles études sur l'Espagne, par Ant. de Latour, - Paris, Miche! Lévy,1860.

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<strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction qui dévore l'Espa'gne co;e <strong>la</strong> France <strong>et</strong>- beaucoup<br />

d'autres nations; <strong>de</strong>stinée surtout à démasquer <strong>et</strong> k combattre<br />

c<strong>et</strong>te sour<strong>de</strong> opposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> routine, qui, sous le manteau d i, respect<br />

dû aux cho<strong>ses</strong> <strong>sa</strong>inteà, repousse comme <strong>sa</strong>c rilège toute té<br />

forme nouvelle. Après Io que prte<strong>de</strong> un empièo; l'ôeriajn -donna<br />

<strong>sa</strong> tra8édie <strong>la</strong> -Viud<strong>de</strong> Pad-iiia (<strong>la</strong> Veuve <strong>de</strong> Padil<strong>la</strong>).<br />

Ici -<strong>la</strong>issons pai'ier M. A (le Latour, 'l'un <strong>de</strong>s écivaiùs ks'pliis<br />

autorisés du temps actuel, eu égard à-ce qui regar<strong>de</strong> l'Eipaghe<br />

<strong>et</strong> s'a littérature. II dii - -<br />

e L'oeuvre <strong>de</strong> <strong>Martinez</strong> (J) est une tragédie diassique... Des:<br />

huée à r<strong>et</strong>racer l'agonie d'une révolution ancienne, elle -fut ellemême<br />

composée <strong>et</strong> représentée au milieu <strong>de</strong>s lia'<strong>sa</strong>ds d'un-révolution<br />

mo<strong>de</strong>rne. Elle cm presque autant d'aventures que cèlle- qui<br />

en était l'héroïne. C'était en- 1812, à Cadix, iln'atsiégeait alors<br />

une armée étrangère, <strong>et</strong> i'aueiir, 'élicore tout jdune', prenait déjà<br />

une part active aux affaires <strong>de</strong> son iay. Comme il le raconte luimême<br />

dans une courte <strong>et</strong> intéres<strong>sa</strong>nte préface, il venait dé lire<br />

Aifieri, <strong>et</strong> séduit par <strong>la</strong> fause gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> ce drame <strong>la</strong>conièn,<br />

ujoins touché encore peut-être (le <strong>ses</strong> beautés iittéràires que d'<strong>ses</strong><br />

maximes' libérales , il fut tenté d'écriré une tragédie dans ce ysL<br />

tème. Et, pour un pètejéune,at<strong>de</strong>nt, patriote, assiégé dansCadix<br />

avec ],il liberté même <strong>de</strong> son pays, quel suj<strong>et</strong> adhirah1e qué c<strong>et</strong>te<br />

veuve d'un héros, assiégée élle-niêuïe dais'Tôlè<strong>de</strong>,<strong>et</strong> défendant<br />

<strong>la</strong> liberté expirante <strong>de</strong> <strong>sa</strong> patrie contré <strong>de</strong>s -agresseurs en 'partie<br />

étrangers! De sorte que si le système dans lequel Martine <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>Ro<strong>sa</strong></strong> écrivait était d'importation étrangère, le suj<strong>et</strong> du moins qu'il<br />

choisit <strong>et</strong> Je sentiment qui l'inspira n'eurent rien que <strong>de</strong> national.<br />

,, Écrite à Cadix, <strong>la</strong> Veuve <strong>de</strong> J'ad-illh trouvait à Cadix même<br />

<strong>ses</strong> pe<strong>et</strong>àteui's natureli; mais où représenter <strong>la</strong> tragédie noivelIe?<br />

Le théâtre <strong>de</strong> Cadis était exposé aux feux <strong>de</strong> Partillerie ennemie,<br />

<strong>et</strong>, très-peu <strong>de</strong> temps auparavant, une bombe, en éc<strong>la</strong>tant sur le<br />

nos nouvelles institutions, je me suis décidé à le titrer' !'impression, désirant<br />

contribuer par Ions moyens à faire conuaitre à tous-les ennemis <strong>de</strong> nos]ibcriés, ,<br />

(1) Tolè<strong>de</strong> <strong>et</strong> tes bords du l'age. Nouçdlles étu<strong>de</strong>s sur l'Espagne, par Ant.<br />

<strong>de</strong> Latour, - Paris, Miche! Lévy,1860.

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