Martinez de la Rosa, ses oeuvres et sa vie - Bibliothèque numérique ...

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- 18 - ment; la Pragmatique est de nouveau confirmée; Marie-Christine est niénie nommée régente par anticipation. Calomarde • redevenu laquais pour un moment, est traité comme tel par l'infante Louise-Charlolte, qui de sa main royale lui administre un vigoureux soufflet pour clore toute discussion; et le roi meurt sur ces entrefaites. Disons à l'honneur de la reine Christine que son premier acte comme régente; son mari vivant encore, avait été une proclamation d'amnistie générale. Revenons maintenant à M. Martinez de la Rosa; nous avons vu que la régente l'avait appelé à la présidence du conseil des ministres. I- La situation était presque aussi critique qu'en 1822; la guerre civile envahissait la Navarre; l'Espagne, irritée (les résistances du dernier ministère, réclamait ]a convocation des Cortès; une sourde fermentation régnait partout, et les comuneros comme les absolutistes relevaient la tête. En présence de ces difficultés si grandes, le ministère nouveau se hâta, pour calmer tout au moins la partie saine de la population, de donner une constitution à l'Espagne, et le 10 avril 1834, il publia l'Est atuto. R€dl, sorte de compromis entre-la constitution de 1812 et les précédents absolutistes du gouvernement de Ferdinand , dontIes ternies, peu explicites et le silence sur plusieurs points importants, ne satisfirent personne. Dès son arrivée aux affaires, M. Martinez avait proposé à, la reine de rompre avec don Miguel (l'usurpateur en Portugal des droits . de sa nièce), près duquel don Carlos s'était réfugié. L'expédition dePortugal ayant réussi, le nouveau président du conseil conçut et réalisa entre la Franco, l'Angleterre et le Portugal, délivré de don Miguel, la quadruple alliance, pour contrc-hàlancer l'influence des puissances 'du Nord (l'Rutricheet la Rusie), favorables aux prétentions de don Carlos. • Malgré ces mesures, M. Martinez de la Rosa et le ministère qu'il présidait se tirent insuffisants k dominer une position de plus en plus difticile et le 7 juin 1835, abreuvé de dégoûts, M. Martinez donnait sa démission.

La reine, qui ne se séparait qu'avec regret de son ministre, voulut lui donner une preuve éclatante de sa reconnaissance, et prenant une mesure salis exemple, elle fit insérer à la Gazette (officielle) de Madrid un décret par lequel elle accordait ii M. ltlartinez de lit telle place qu'il désirerait, ouvrant ainsi un ch'amp sans limite à l'ambition de l'homme d'État. li ne voulut rien que son siège de député, qu'il reprit bientôt. Un an après environ, le 12 août 1836, le Statut royal tombait devant la révolution militaire de la Granja , (fui rètablil une fois encore la constitution de 1812 et enfin, en 1840, après le Pronunciamiento de Barcelone, le général Espartero étant devenu régent, M. Martinez (le la Rosa quitta l'Espagne et revint à Paris. N'est-ce pas le cas de répéter ici ce que dit, avec urne vérité un peu naïve peut-ètre, le biographe espagnol que déjà plusieurs fois nous avons cité; c'est après la crise de 1822 qu'il s'écrie e Cuanta materia hahia de reflexiones en la vida del sei'aor Mirlimez de la Rosa! Ningun hombre piiblico de aquellos tiempos presentaba tantas y tan singulares alternativas. El mismo que, arrancado del Peiion, habla entrado en Granada bajo ait de triuinfo, conte penoniticacion del sistema constitucional, era buscado â lus dos aûos en nombre de este misino sistema, como nu enemigà â quien se necesitaba lierir de muette. La enroua de la gloria tornâbase o tra yez en enroua de persecucion y de tirid. El potier absoluto le habia hechosu victinia; y ahora estaha en poco que taunbien Io bicisse el poder liberal... (J). Ce à quoi nous devons ajouter ces paroles caractéristiquesd'un autre biographe espagnol z eNotis avons entendu raconter, dit Al. Pacheco, qu'en 1821 (1) Que de réflexions doit inspirer in vie dc M. Martinez de ta l4osa! Est-il r homme publie de notre temps qui se soit trouvé ikiis autant et de si sing.i- hères alternatives? Au retour des présides, il entre à Grenade sous 'in are de triomphe , comme la glorieuse personnification du système en,istitnti enlie!; et deux ans après, ait nom de ce mème système, il se voit poursuivi comme un ennemi digne de mort. La couronne de gloire devenait une couronne d'épices. Le pouvoir absolu cn avait fait sa victime, et il s'en fallait de peu que le «ou- i- voir libéral ne lui réservât 'e même sort. n

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ment; <strong>la</strong> Pragmatique est <strong>de</strong> nouveau confirmée; Marie-Christine<br />

est niénie nommée régente par anticipation.<br />

Calomar<strong>de</strong> • re<strong>de</strong>venu <strong>la</strong>quais pour un moment, est traité<br />

comme tel par l'infante Louise-Charlolte, qui <strong>de</strong> <strong>sa</strong> main royale<br />

lui administre un vigoureux souffl<strong>et</strong> pour clore toute discussion;<br />

<strong>et</strong> le roi meurt sur ces entrefaites.<br />

Disons à l'honneur <strong>de</strong> <strong>la</strong> reine Christine que son premier acte<br />

comme régente; son mari vivant encore, avait été une proc<strong>la</strong>mation<br />

d'amnistie générale.<br />

Revenons maintenant à M. <strong>Martinez</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ro<strong>sa</strong></strong>; nous avons vu<br />

que <strong>la</strong> régente l'avait appelé à <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce du conseil <strong>de</strong>s<br />

ministres. I-<br />

La situation était presque aussi critique qu'en 1822; <strong>la</strong> guerre<br />

civile envahis<strong>sa</strong>it <strong>la</strong> Navarre; l'Espagne, irritée (les résistances du<br />

<strong>de</strong>rnier ministère, réc<strong>la</strong>mait ]a convocation <strong>de</strong>s Cortès; une sour<strong>de</strong><br />

fermentation régnait partout, <strong>et</strong> les comuneros comme les absolutistes<br />

relevaient <strong>la</strong> tête. En présence <strong>de</strong> ces difficultés si gran<strong>de</strong>s,<br />

le ministère nouveau se hâta, pour calmer tout au moins <strong>la</strong> partie<br />

<strong>sa</strong>ine <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, <strong>de</strong> donner une constitution à l'Espagne,<br />

<strong>et</strong> le 10 avril 1834, il publia l'Est atuto. R€dl, sorte <strong>de</strong> compromis<br />

entre-<strong>la</strong> constitution <strong>de</strong> 1812 <strong>et</strong> les précé<strong>de</strong>nts absolutistes du<br />

gouvernement <strong>de</strong> Ferdinand , dontIes ternies, peu explicites <strong>et</strong> le<br />

silence sur plusieurs points importants, ne <strong>sa</strong>tisfirent personne.<br />

Dès son arrivée aux affaires, M. <strong>Martinez</strong> avait proposé à, <strong>la</strong><br />

reine <strong>de</strong> rompre avec don Miguel (l'usurpateur en Portugal <strong>de</strong>s<br />

droits . <strong>de</strong> <strong>sa</strong> nièce), près duquel don Carlos s'était réfugié. L'expédition<br />

<strong>de</strong>Portugal ayant réussi, le nouveau prési<strong>de</strong>nt du conseil<br />

conçut <strong>et</strong> réali<strong>sa</strong> entre <strong>la</strong> Franco, l'Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> le Portugal, délivré<br />

<strong>de</strong> don Miguel, <strong>la</strong> quadruple alliance, pour contrc-hà<strong>la</strong>ncer<br />

l'influence <strong>de</strong>s puis<strong>sa</strong>nces 'du Nord (l'Rutriche<strong>et</strong> <strong>la</strong> Rusie), favorables<br />

aux prétentions <strong>de</strong> don Carlos.<br />

• Malgré ces mesures, M. <strong>Martinez</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ro<strong>sa</strong></strong> <strong>et</strong> le ministère<br />

qu'il présidait se tirent insuffi<strong>sa</strong>nts k dominer une position <strong>de</strong><br />

plus en plus difticile <strong>et</strong> le 7 juin 1835, abreuvé <strong>de</strong> dégoûts,<br />

M. <strong>Martinez</strong> donnait <strong>sa</strong> démission.

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