14.07.2013 Views

La traque furtive : une nouvelle forme de harcèlement

La traque furtive : une nouvelle forme de harcèlement

La traque furtive : une nouvelle forme de harcèlement

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Entretiens<br />

<strong>de</strong> Bichat<br />

2 oct. 2010<br />

Amphi. Havane<br />

9 h 00 - 9 h 15<br />

Introduction<br />

398- © ENTRETIENS DEBICHAT 2010<br />

Psychiatrie adulten<br />

<strong>La</strong> <strong>traque</strong> <strong>furtive</strong> : <strong>une</strong> <strong>nouvelle</strong> <strong>forme</strong> <strong>de</strong> <strong>harcèlement</strong><br />

S. Pasquier <strong>de</strong> Franclieu*, N. Dantchev**<br />

* Chef <strong>de</strong> Clinique Assistant, Service <strong>de</strong> Psychiatrie d'adultes du Pr S. Consoli, Hôpital Hôtel-Dieu, 1, place du parvis Notre-Dame, 75004 Paris,<br />

Tél. : 01 42 34 84 35 - Fax : 01 42 34 84 33 - e-mail : solene.pasquier-<strong>de</strong>-franclieu@htd.aphp.fr ; ** Praticien Hospitalier, Service <strong>de</strong> Psychiatrie d'adultes<br />

du Pr S. Consoli, Hôpital Hôtel-Dieu, 1, place du parvis Notre-Dame, 75004 Paris, Tél. : 01 42 34 84 35 - Fax : 01 42 34 84 33<br />

e-mail : nicolas.dantchev@htd.aphp.fr<br />

<strong>La</strong> <strong>traque</strong> <strong>furtive</strong>, appelée « stalking » par les anglo-saxons est<br />

<strong>une</strong> <strong>forme</strong> particulière <strong>de</strong> <strong>harcèlement</strong>, différente du <strong>harcèlement</strong><br />

moral ou sexuel. Elle a été définie par <strong>de</strong>s auteurs anglo-saxons<br />

comme « la poursuite et le <strong>harcèlement</strong> répétés, obstinés et malveillants<br />

d'<strong>une</strong> personne par <strong>une</strong> autre personne <strong>de</strong> manière à<br />

menacer sa sécurité » (1) . Ce terme est apparu pour la première<br />

fois dans les médias américains à la fin <strong>de</strong>s années quatre-vingts<br />

pour décrire les conduites harcelantes d'admirateurs vis-à-vis <strong>de</strong><br />

célébrités puis s'est étendu aux conduites harcelantes dans le domaine<br />

privé, en particulier <strong>de</strong> la part d'ex-conjoints. Alors que ce<br />

type <strong>de</strong> comportement est réprimé sur le plan légal dans un certain<br />

nombre <strong>de</strong> pays anglo-saxons et européens, il n'existe pas à<br />

l'heure actuelle <strong>de</strong> législation spécifique en France.<br />

Définition, prévalence et risques évolutifs<br />

<strong>de</strong> la <strong>traque</strong> <strong>furtive</strong><br />

Bien qu'il n'existe pas actuellement <strong>de</strong> consensus clair en termes <strong>de</strong><br />

définition <strong>de</strong> la <strong>traque</strong> <strong>furtive</strong>, il existe cependant un certain nombre<br />

<strong>de</strong> points communs entre les différentes définitions utilisées. Ainsi,<br />

il faut : <strong>une</strong> victime et un persécuteur, dont les conduites relèvent<br />

du <strong>harcèlement</strong>, se manifestant par <strong>une</strong> intrusion répétitive et non<br />

sollicitée <strong>de</strong> la part du harceleur dans la sphère privée <strong>de</strong> la victime,<br />

un sentiment <strong>de</strong> peur, voire d'insécurité chez la victime. Un seul<br />

comportement non sollicité ne permet pas <strong>de</strong> définir le stalking, il<br />

faut <strong>une</strong> répétition <strong>de</strong> comportements non sollicités.<br />

Différents comportements peuvent s'inscrire dans les conduites<br />

<strong>de</strong> <strong>traque</strong> <strong>furtive</strong> afin <strong>de</strong> tenter <strong>de</strong> rentrer en contact avec la victime<br />

(2) : il peut s'agir d'appels téléphoniques, d'envois <strong>de</strong> courriers,<br />

SMS, e-mails, ca<strong>de</strong>aux non sollicités (fleurs, chocolats...),<br />

<strong>de</strong> filatures et surveillances (domicile, lieu <strong>de</strong> travail...), <strong>de</strong> tentatives<br />

<strong>de</strong> prise <strong>de</strong> contact dans les lieux publics.<br />

Différents types <strong>de</strong> liens peuvent unir le harceleur à sa victime.<br />

<strong>La</strong> victime est dans la majorité <strong>de</strong>s cas un ex-partenaire. Elle peut<br />

également être <strong>une</strong> connaissance ou un ami du stalker, un collègue<br />

<strong>de</strong> travail, un supérieur hiérarchique ou un employé, un<br />

contact professionnel (les professions médicales sont particulièrement<br />

à risque d'être victimes <strong>de</strong> <strong>harcèlement</strong> <strong>de</strong> type stalking,<br />

notamment les psychiatres), un étranger ou <strong>une</strong> célébrité.<br />

<strong>La</strong> prévalence sur la vie entière d'être victime <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong><br />

conduite serait <strong>de</strong> 12 à 16 % chez les femmes et <strong>de</strong> 4 à 7 %<br />

chez les hommes (3) . Il s'agit donc d'un comportement susceptible<br />

<strong>de</strong> toucher <strong>une</strong> gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la population. Les harceleurs<br />

(stalkers) sont <strong>de</strong>s hommes dans 80 % <strong>de</strong>s cas alors que les victimes<br />

sont <strong>de</strong>s femmes dans 75 % <strong>de</strong>s cas.<br />

Il existe différents risques évolutifs associés à la <strong>traque</strong> <strong>furtive</strong>.<br />

Ainsi, <strong>de</strong>s comportements violents, c'est-à-dire <strong>de</strong>s comportements<br />

impliquant un contact physique avec la victime dans le but<br />

<strong>de</strong> la contraindre ou <strong>de</strong> lui nuire, seraient associés au stalking<br />

dans environ un tiers <strong>de</strong>s cas. Les homici<strong>de</strong>s <strong>de</strong>meurent toutefois<br />

rares dans le cadre du stalking puisqu'ils concerneraient moins<br />

<strong>de</strong> 2 % <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> stalking. Des menaces, qu'elles soient<br />

dirigées à l'encontre <strong>de</strong> la victime ou à l'encontre <strong>de</strong> tiers, accompagneraient<br />

également les conduites harcelantes dans environ la<br />

moitié <strong>de</strong>s cas. Enfin, environ la moitié <strong>de</strong>s stalkers récidiveront,<br />

c'est-à-dire poursuivront leur <strong>harcèlement</strong> après <strong>une</strong> intervention<br />

légale, en particulier ceux présentant un trouble <strong>de</strong> la personnalité<br />

<strong>de</strong> type bor<strong>de</strong>rline, antisociale, narcissique ou histrionique.<br />

Aspects légaux<br />

Il n'y a pas <strong>de</strong> législation spécifique « anti-stalking » en France,<br />

contrairement à un certain nombre <strong>de</strong> pays anglo-saxons dont<br />

les Etats-Unis, premier pays à légiférer en matière <strong>de</strong> stalking, le<br />

Canada et l'Australie et <strong>de</strong> pays européens dont le Luxembourg,<br />

l'Italie ou la Belgique.<br />

Le droit français ne reconnaît que le <strong>harcèlement</strong> moral et le <strong>harcèlement</strong><br />

sexuel. Cependant, certaines conduites pouvant être<br />

retrouvées dans les cas <strong>de</strong> stalking sont punies par la loi française<br />

: il s'agit <strong>de</strong>s appels téléphoniques malveillants réitérés, <strong>de</strong>s<br />

menaces, <strong>de</strong>s violences volontaires.<br />

Liens entre la <strong>traque</strong> <strong>furtive</strong> et l'existence <strong>de</strong> troubles<br />

psychiatriques<br />

Chez le harceleur (stalker)<br />

Les harceleurs vont présenter un trouble <strong>de</strong> l'axe I ou II (troubles<br />

<strong>de</strong> la personnalité) du DSM-IV dans environ 90 % <strong>de</strong>s cas. Il<br />

s'agit d'un trouble <strong>de</strong> l'axe I dans environ 45 % <strong>de</strong>s cas et d'un


trouble <strong>de</strong> l'axe II dans environ la moitié <strong>de</strong>s cas (2) . Parmi les troubles<br />

<strong>de</strong> l'axe I, les troubles psychiques les plus fréquemment retrouvés<br />

chez les stalkers sont les troubles du registre psychotique<br />

en particulier la schizophrénie avec <strong>de</strong>s idées délirantes à thématique<br />

érotomaniaque et les troubles délirants persistants <strong>de</strong><br />

type érotomanie (érotomanie primaire). Il n'est également pas<br />

rare <strong>de</strong> rencontrer <strong>de</strong>s sujets stalkers ayant un trouble <strong>de</strong> l'humeur,<br />

un abus ou <strong>une</strong> dépendance à <strong>une</strong> substance, et dans <strong>une</strong><br />

moindre mesure un trouble du spectre autistique en raison du<br />

dysfonctionnement <strong>de</strong>s interactions sociales chez ce type <strong>de</strong> patients.<br />

Il est à noter qu'il n'y aurait pas <strong>de</strong> lien entre la violence et l'existence<br />

d'un trouble du registre psychotique chez les stalkers. Les<br />

harceleurs présentant <strong>une</strong> psychose ne seraient également pas<br />

plus susceptibles <strong>de</strong> menacer leur victime que les autres harceleurs<br />

et seraient moins à risque <strong>de</strong> récidiver. En revanche, les sujets<br />

ayant un abus <strong>de</strong> substance au moment du stalking seraient<br />

plus à risque d'être violents.<br />

Les troubles <strong>de</strong> l'axe II du DSM-IV sont les troubles les plus fréquemment<br />

rencontrés chez les stalkers. Il s'agit en particulier <strong>de</strong>s<br />

personnalités appartenant au cluster B du DSM-IV, c'est-à-dire<br />

<strong>de</strong>s personnalités bor<strong>de</strong>rline, narcissique, histrionique et antisociale.<br />

Bien que la personnalité antisociale soit moins fréquente<br />

chez les sujets stalkers que dans le reste <strong>de</strong> la population pénale,<br />

elle concernerait néanmoins 15 % <strong>de</strong> ceux-ci.<br />

Chez la victime<br />

Le retentissement psychologique <strong>de</strong> la <strong>traque</strong> <strong>furtive</strong> sur les victimes<br />

est très important et un certain nombre d'entre elles développera<br />

un trouble psychiatrique secondaire.<br />

Le stalking induit ainsi <strong>de</strong>s changements importants dans le<br />

mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s victimes, <strong>une</strong> partie d'entre elles modifiant leurs<br />

activités habituelles, prenant <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> sécurité renforcée,<br />

restreignant leurs liens sociaux, diminuant leur travail ou changeant<br />

<strong>de</strong> travail voire <strong>de</strong> domicile afin d'éviter tout contact avec<br />

leur harceleur (4) .<br />

Un nombre non négligeable <strong>de</strong> victimes va développer un trouble<br />

psychiatrique secondaire au stalking. Plus d'un tiers <strong>de</strong>s victimes<br />

va développer un état <strong>de</strong> stress post-traumatique, un quart<br />

va rapporter <strong>de</strong>s idéations suicidaires ou un passage à l'acte suicidaire,<br />

plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s symptômes somatiques (céphalées,<br />

asthénie, nausées persistantes...), environ les trois quarts vont<br />

présenter <strong>de</strong>s troubles du sommeil qui peuvent être en lien avec<br />

<strong>de</strong>s symptômes d'hypervigilance ou <strong>de</strong>s cauchemars, mais également<br />

avec <strong>de</strong>s appels intempestifs du harceleur. Enfin la majorité<br />

<strong>de</strong>s victimes rapporte un niveau élevé d'anxiété (4) . Les<br />

victimes <strong>de</strong> stalking sont également plus à risque <strong>de</strong> développer<br />

un épiso<strong>de</strong> dépressif majeur et <strong>de</strong> surconsommer <strong>de</strong>s psychotropes<br />

et <strong>de</strong>s toxiques que la population générale.<br />

Un cas particulier: la fausse victimisation, implications<br />

psychiatriques<br />

<strong>La</strong> fausse victimisation, c'est-à-dire le fait <strong>de</strong> se déclarer victime<br />

d'actions à son encontre qui n'ont pas été commises, est relati-<br />

Psychiatrie adulten<br />

vement rare dans le stalking puisque cela concernerait moins <strong>de</strong><br />

2 % <strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong> plainte pour stalking d'après la police <strong>de</strong> Los<br />

Angeles. Cinq types <strong>de</strong> fausses victimes ont pu être i<strong>de</strong>ntifiées (5) .<br />

Il peut s'agir <strong>de</strong> sujets harceleurs qui se font passer pour la victime<br />

<strong>de</strong> <strong>traque</strong> avant que la véritable victime ait porté plainte,<br />

<strong>de</strong> sujets présentant un trouble psychiatrique sévère, en particulier<br />

un trouble délirant érotomaniaque. Il peut aussi s'agir <strong>de</strong> sujets<br />

ayant déjà été victimes <strong>de</strong> stalking et qui ont <strong>une</strong><br />

hypersensibilité à ce type <strong>de</strong> comportement, interprétant <strong>de</strong>s<br />

comportements anodins comme étant du stalking, qui présentent<br />

alors un faux syndrome <strong>de</strong> re-victimisation. Il peut enfin<br />

s'agir <strong>de</strong> sujets « victimes factices » feignant intentionnellement<br />

<strong>de</strong>s symptômes en lien avec <strong>de</strong>s conduites <strong>de</strong> <strong>harcèlement</strong> dans<br />

un processus d'i<strong>de</strong>ntification à la victime, ou <strong>de</strong> sujets simulateurs<br />

à <strong>de</strong>s fins utilitaires. <strong>La</strong> présence <strong>de</strong> troubles psychiatriques<br />

avérés chez ces sujets n'est donc pas rare et doit être dépistée.<br />

Prise en charge<br />

Les harceleurs<br />

Il n'y a pas à l'heure actuelle <strong>de</strong> consensus en termes <strong>de</strong> prise en<br />

charge pour les sujets stalkers. Les prises en charge proposées<br />

au stalkers souffrant d'un trouble du registre psychotique, d'un<br />

trouble grave <strong>de</strong> la personnalité ou <strong>de</strong> conduites addictives sont<br />

i<strong>de</strong>ntiques à celles dispensées aux autres patients. Il semblerait<br />

que les sujets stalkers ayant un trouble <strong>de</strong> la personnalité soient<br />

les plus susceptibles <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong>s effets d'<strong>une</strong> psychothérapie.<br />

Cependant, il faut que ceux-ci soient motivés pour ce type<br />

<strong>de</strong> prise en charge, ce qui est rarement le cas. Une prévention<br />

primaire dans le cas <strong>de</strong>s violences conjugales pourrait prévenir<br />

le ressentiment lié à la rupture à l'origine <strong>de</strong>s conduites <strong>de</strong> stalking.<br />

Enfin, les ordres d'interdiction d'approcher émis à l'encontre<br />

<strong>de</strong>s sujets harceleurs semblent avoir un effet mitigé, voire<br />

pourraient dans certains cas engendrer <strong>une</strong> escala<strong>de</strong> dans les<br />

conduites harcelantes (6) .<br />

Les victimes<br />

<strong>La</strong> prise en charge <strong>de</strong>s victimes <strong>de</strong> stalking est pluridisciplinaire,<br />

associant <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> justice à <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong><br />

santé. Un <strong>de</strong>s points cruciaux <strong>de</strong> cette prise en charge repose<br />

sur le fait que la victime cesse tout contact direct avec le stalker<br />

pour stopper la <strong>traque</strong>. Il n'y a pas <strong>de</strong> consensus en termes <strong>de</strong><br />

prise en charge, notamment lors <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> stress post-traumatiques<br />

secondaires au stalking. Les stratégies thérapeutiques<br />

proposées habituellement dans la prise en charge <strong>de</strong>s états <strong>de</strong><br />

stress post-traumatiques semblent également applicables aux<br />

états <strong>de</strong> stress post-traumatiques secondaires au stalking. Il apparaît<br />

toutefois nécessaire que <strong>de</strong>s évaluations <strong>de</strong> celles-ci puissent<br />

être réalisées dans ce contexte particulier.<br />

Conclusion<br />

Il est important <strong>de</strong> savoir reconnaître les situations <strong>de</strong> stalking<br />

afin <strong>de</strong> pouvoir proposer à la fois aux sujets harceleurs et aux<br />

victimes <strong>une</strong> prise en charge adaptée et précoce, notamment au<br />

plan psychiatrique, en raison <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>s troubles men-<br />

© ENTRETIENS DEBICHAT 2010- 399


taux retrouvée dans ces 2 populations. <strong>La</strong> mise en place <strong>de</strong> recommandations<br />

afin d'optimiser les interventions thérapeutiques<br />

pouvant être proposées à ces sujets est indispensable. Enfin, il<br />

est à noter que la France est un <strong>de</strong>s rares pays d'Europe <strong>de</strong><br />

l'Ouest à ne pas avoir <strong>de</strong> législation spécifique réprimant ce type<br />

<strong>de</strong> conduites.<br />

400- © ENTRETIENS DEBICHAT 2010<br />

RÉFÉRENCES<br />

1 - Meloy JR, Gothar S. Demographic and clinical comparison of obsessional followers<br />

and offen<strong>de</strong>rs with mental disor<strong>de</strong>rs. Am J Psychiatry.<br />

1995;152(2):258-63.<br />

Psychiatrie adulten<br />

2 - Mullen PE, Pathé M, Purcell R, et al. Study of stalkers. Am J Psychiatry.<br />

1999;156(8):1244-9.<br />

3 - Sheridan LP, Blaauw E, Davies GM. Stalking knowns and unknowns. Trauma<br />

Violence Abuse. 2003;4(2):148-62.<br />

4 - Pathé M, Mullen PE. The impact of stalkers on their victims. Br J Psychiatry.<br />

1997;170:12-7.<br />

5 - Pathé M, Mullen PE, Purcell R. Stalking : false claims of victimisation. Br J Psy-<br />

chiatry. 1999;174:170-2.<br />

6 - Spitzberg B. The tactical topography of stalking victimization and manage-<br />

ment. Trauma Violence Abuse. 2002;3(4):261-88.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!