Mise en page 1 - Les Entretiens de Bichat

Entretiens
d’Orthophonie
2011
Université de Versailles
St-Quentin, Assistance
Publique-Hôpitaux de Paris,
Service des Urgences
Médico-chirurgicales,
Résumé
L’évaluation du langage du sujet aphasique
est reconnue comme étant essentielle à la
mise en place d’une thérapie ou à l’élaboration
d’une ligne de base. Elle permet l’appréciation
de l’évolution et des effets de la
rééducation. Pour ce faire, les orthophonistes
ont généralement recours à des bilans
classiques de type papier-crayon et l’évaluation
assistée par ordinateur ne reste que rarement
utilisée dans la pratique clinique
courante. Cependant, en accord avec les
théories cognitivistes actuelles, les tests informatisés
permettent la prise en compte
objective de différents paramètres psycholinguistiques
tels que la fréquence d’occurrence,
la longueur, la concrétude, l’âge
d’acquisition ainsi que le temps de traitement
des items lors de la résolution de
tâches linguistiques. C’est dans cette optique
de complétude et de précision, que la
Batterie Informatisée d’Aphasiologie (BIA),
a été créée. Cette batterie évalue les 6
grands domaines du langage - expression et
compréhension orales et écrites - mémoire
et langage élaboré. Elle a pour but de mettre
en évidence les troubles du langage des
plus légers aux plus importants par la prise
en compte des scores et temps de réponse.
De l’intérêt de l’évaluation assistée
par ordinateur au bilan informatisé
d’aphasie
* Orthophoniste, Dr en Neurosciences, Pôle Tête et Cou, Hôpital Pitié Salpêtrière 75013 Paris,
LURCO ERU 22
** Orthophoniste, 95880 Enghien-les-Bains
*** Orthophoniste, Service Neurologie, Hôpital Paul Brousse, 94170 Ivry sur seine
**** Orthophoniste, Service de MPR du Pr Pradat-Diehl, Hôpital Pitié Salpêtrière, 75013 Paris
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Mots-clés
Bilan, aphasie, informatisation
Orthophonie
Abstract
Language assessment of aphasic subject is
recognized as essential to the development
of a therapy or the development of a baseline.
It allows the assessment of trends and
effects of rehabilitation. To do this, speech
therapists generally use traditional paperand-pencil
assesment and computer aided
evaluation are only rarely used in routine clinical
practice. However, consistent with current
cognitive theories, computer-based
tests allow objective consideration of various
psycholinguistic parameters such as
frequency, length, concreteness, age of acquisition
and factor time items in the resolution
of linguistic tasks. With this in mind
completeness and accuracy of the Computerized
Battery aphasiology (BIA) was created.
This battery assesses six major parts of
language - production and reception oral
and written - memory and language developed.
It aims to highlight the problems of
language from the lightest to the most important
by taking into account scores and
response time.
Keywords
Assessment, aphasia, computer evaluation
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INTRODUCTION
Notre réflexion, base de l’élaboration de ce
projet, s’articule autour d’un constat essentiel.
Les tests classiques papier-crayon utilisés de
manière classique en aphasiologie prennent
rarement en compte les temps de réaction et
si c’est le cas leur calcul est laissé à l’appréciation
subjective de l’évaluateur. En revanche,
les tests informatisés offrent le contrôle objectif
de cette variable, Le Gall (2001) (1) , French
(1994) (2) , permettant d’évaluer en parallèle la
précision de la réponse et des temps de réponse
(TR). Le clinicien peut dès lors observer
d’éventuelles dissociations entre une performance
accompagnée d’un grand nombre
d’erreurs mais rapide ou une performance
correcte mais lente. Ces éventuelles dissociations
sont analysées à la lumière des TR recueillis
de manière objective par
l’informatisation, French (2004) (2) , Martin,
(2004) (3) , Gatignol et al, (2007) (4) .
De plus, il faut tenir compte du biais que peut
constituer le calcul des temps de réaction par
l’examinateur lui-même. En effet, une absence
de stabilité des résultats peut être due à la diversité
des examinateurs, Le Gall (2001) (1) , un
examinateur pouvant être plus réactif qu’un
autre, ce qui aura des conséquences directes
sur les performances du patient au niveau de
la variable temporelle. Ce biais peut être
contourné par la prise en compte de la réponse
par le patient lui-même soit par un système
de bouton-réponse ou encore par un
programme utilisant les réalités virtuelles
Oudry, (2007) (5) .
La littérature démontre que les sujets atteints
d’une lésion cérébrale subissent un ralentissement
engendrant un allongement des temps
de réponse, Gatignol et al, (2007) (4) . S’appuyant
sur ce postulat, il nous a semblé profitable
de travailler à la mise au point d’un
protocole d’évaluation du langage assistée par
ordinateur en aphasiologie.
L'analyse qualitative des troubles aphasiques
permet de poser un diagnostic de type cognitif
Eustache et al (1997) (6) . Selon De Partz
(1994, citée par Eustache et al (1997) (6) , ce
diagnostic est appréhendé, non plus au niveau
du syndrome, mais au niveau de la nature des
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troubles. La sémiologie cognitive moderne
s'attache à déduire les processus déficitaires
sous-jacents à telle ou telle manifestation de
surface, en vue d'une rééducation la plus pertinente
possible, Seron (1980) (7) . Pour analyser
au mieux le niveau de perturbation fonctionnelle
chez un patient aphasique, il convient
d'évaluer le langage selon les deux modalités,
orale et écrite, et les deux versants, expression
et compréhension, de comparer les résultats
afin de mettre en évidence d'éventuelles dissociations,
lesquelles préciseront la nature du
déficit Mazaux (2007) (8) .
De nombreux facteurs tels que la présence de
troubles cognitifs, comme par exemple les capacités
attentionnelles du patient et son état
de vigilance, sa personnalité, son degré de fatigue,
peuvent moduler ses performances.
QUELLE EST LA PERTINENCE ET
QUELLES SONT LES LIMITES DES
OUTILS D’ÉVALUATION DES
FONCTIONS VERBALES ?
Les tests de langage les plus souvent utilisés
en aphasiologie, qu’ils soient d’orientation
classique ou cognitive, ne prennent pas tous
en considération les différentes variables psycholinguistiques
caractérisant l’ensemble des
mots d’une langue (longueur, fréquence d’occurrence,
âge d’acquisition) ou en laissent
l’appréciation subjective à l’évaluateur. Une
nouvelle validation de l’épreuve de dénomination
DO 80 a montré que non seulement les
scores bruts étaient saturés pour toutes les
tranches d’âge mais que, seuls les temps de
réalisation étaient désormais significatifs, Gatignol
et al, (2007) (4) .
Rappelons qu’un test est un ensemble d’items
donnant chacun lieu à un score et que l’ensemble
de ces scores est additionné pour obtenir
un score d’échelle. Marin-Curtoud et al,
(2010) (9) .
Cette pratique est doublement justifiée, car
elle fournit une bonne différenciation des individus
et permet de neutraliser certaines erreurs
de mesure. Cependant, il est nécessaire
de s’interroger sur la pertinence de l’opération
consistant à additionner des scores partiels.
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La question est de savoir si tous les items contribuent
bien à mesurer la même dimension, ou
encore, s’ils constituent bien un ensemble homogène.
Cette méthode part d’une définition
conceptuelle de la dimension à évaluer, puis sélectionne
un ensemble d’items de difficulté graduée
impliquant cette dimension. Ces items
sont ensuite soumis à un ou plusieurs groupes
de sujets, afin de ne conserver que ceux qui
permettent une bonne différenciation des individus
et constituent un ensemble homogène.
Chaque item est caractérisé par un « indice de
difficulté », qui n’est autre que la fréquence de
réussite à cet item, déterminant son pouvoir de
différenciation des individus. Un item a un pouvoir
de différenciation maximum lorsque sa fréquence
de réussite est de 50 %, il est nul
lorsque cette fréquence s’approche de 0 %
(personne ne réussit) ou de 100 % (tout le
monde réussit).
L’informatisation des tests s’est développée à
la faveur de l’essor de la micro-informatique
dans les années 80. Comme le note Bonin
(2003) (10) , l’identification de facteurs qui
contribuent « aux variations des latences d’initialisation
est importante car elle autorise ensuite
la détermination, au sein d’une
architecture fonctionnelle, du ou des locus(i)
d’impact de cette variable et le ou les mécanismes
qui en sous-tend(ent) l’effet ». L’évaluation
du temps de traitement permet
d’affiner les capacités lexicales d’un sujet,
l’étendue et l’accessibilité de son vocabulaire
actif. Si le manque du mot est discret, comme
c’est souvent le cas chez les sujets jeunes atteints
de gliome de bas grade (médiane
34 ans), ce n’est que grâce à la prise en
compte de la vitesse de dénomination que
l’on parvient à le mettre en évidence Sezekely
et al, (2005) (11) , Gatignol, (2008) (12) .
La vitesse de traitement est un indice de degré
d’automatisation, c’est-à-dire du coût cognitif
de l’activité, Lecocq et Seguin (1989) (13) , Gatignol
et al, (2007) (4) . Plus le processus est rapide,
automatisé, plus il est inconscient. Le
sujet n’a pas conscience qu’il effectue une
série d’opérations mentales qu’il ne contrôle
pas volontairement et qui mobilisent très peu
de ressources mentales. Martin (1999) (3) note
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que l’ordinateur permet la conception de
tâches spécifiques qui facilitent la mesure et
l’interprétation des temps de réaction, Tran et
al, (2000) (14) , Lété, (2004) (15) . La psychologie
cognitive, qui s’intéresse notamment au
temps de latence entre la présentation du stimulus
et la réponse du sujet et au degré d’automatisation
des procédures, s’inscrit dans
cette perspective et offre un cadre théorique
à l’interprétation des temps de réaction,
Oudry, (2007) (5) . En effet, « les traitements
cognitifs sont consommateurs de temps » et
leur « dysfonctionnement devrait se traduire
par un ralentissement des processus engagés
», Lété, (2004) (15) . Ces données peuvent
aider le thérapeute à envisager les prochaines
étapes de la thérapie et à objectiver les progrès
de la thérapie.
Notre objectif fût de travailler à la mise au
point d’un protocole d’évaluation du langage
assistée par ordinateur en aphasiologie afin
d’évaluer finement les éventuelles altérations
du système sémantique, de l’automatisation
de la lecture et de la compréhension orale en
temps réel.
PRÉSENTATION DU MATÉRIEL
Lors de l’examen des capacités verbales d’un
sujet cérébrolésé, le clinicien est constamment
confronté à la question de la norme. À ce jour,
aucun outil informatisé et ayant été normalisé
sur une population saine n’existe.
Le logiciel BIA, instrument d’administration individuelle,
permet d’envisager les difficultés les
plus couramment rencontrées chez des sujets
cérébrolésés de 15 ans à plus de 80 ans, lors du
bilan et du suivi de la pathologie du langage.
La Batterie comprend 6 parties constituées
elles-mêmes de plusieurs subtests qui proposent,
chacun, plusieurs résultats possibles
selon: les modules (n = 6), la composante (sémantique
ou syntaxique) ou l’entrée (visuelle
ou auditive). Au total, 38 épreuves permettent
la constitution d’un profil.
En cliquant sur « Menu Epreuves », l’utilisateur
arrive sur la page de menu avec toutes les
épreuves classées par module. L’utilisateur
clique alors sur l’épreuve choisie. À la fin de
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chaque épreuve, il reviendra à ce menu, pour
cliquer sur une autre épreuve ou bien quitter
l’application, auquel cas, il cliquera sur « retour
» pour revenir à la page de présentation
du patient puis sur « sommaire » pour retourner
à la page « Nouveau patient »/ « Liste patient
» pour cliquer sur « Quitter » afin de
fermer le logiciel. Au cours de chaque
épreuve, il est possible de la quitter en appuyant
sur la touche « Echap ». (Figure1)
La BIA se compose de six modules :- Expression
orale (EO),- Compréhension orale (CO)-
Expression écrite (EE)- Compréhension écrite
(CE)- Mémoire (M)- Langage élaboré (LE) et
chaque module se compose de plusieurs
épreuves dont voici les intitulés (Figure 2).
Toutes les épreuves sont chronométrées et le
temps de réponse est enregistré pour chaque
item dans le fichier patient. Ce dernier correspond
à un fichier Excel qui se crée à chaque
enregistrement d’un nouveau patient. Toutes
les informations de la page de présentation du
patient y sont notifiées ainsi que tous les résultats
et temps. Deux systèmes d’enregistrements
des performances du patient sont
présents : le premier est direct lorsque le patient
manipule lui-même la souris ou désigne
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Figure 1 - Tableau d’entrée du logiciel BIA
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à l’écran (en cas d’écran tactile), dans ce cas,
le logiciel va intégrer automatiquement dans
le fichier patient, le caractère juste ou erroné
de la réponse, ainsi que le temps de réalisation
à la production de sa réponse ; le second est
indirect, lorsque le patient doit produire une
réponse verbale ou écrite, et c’est à l’évaluateur
de notifier les performances du patient
ou durant le déroulement des subtests ou
après chacun d’eux.
MODULE I - Expression Orale
Épreuve d’expression spontanée
L’épreuve consiste en 6 questions auxquelles
le patient répond oralement.
a) Épreuve de description d’images :
Une image s’affiche à l’écran et le patient dispose
de deux minutes pour la décrire avec le
maximum de détails. Pour chaque réponse attendue,
l’évaluateur appuie sur la flèche droite
et pour chaque persévération produite, il appuie
sur la flèche du bas.
b) Épreuve de séries automatiques :
Le patient doit compter de 1 à 20, énoncer les
jours de la semaine et les saisons.
c) Épreuve de fluences verbales :
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Figure 2 - Tableau récapitulatif des épreuves de la BIA
L’épreuve comprend 2 fluences catégorielles :
celle des animaux, catégorie la plus fréquente
et la plus riche en éléments et celle des meubles,
moins fréquente et plus réduite ; et également
2 fluences littérales : l’une avec la lettre
« m » et l’autre avec la lettre « v ». Le patient
dispose d’une minute pour chaque fluence
pour donner le plus de mots possibles. La prise
en compte de productions persévératrives par
le patient est indiquée par l’examinateur en
fin de passation des subtests.
Épreuve de dénomination
a) Épreuve de dénomination sur entrée visuelle :
L’épreuve comprend 48 items : 24 substantifs
et 24 verbes répartis en fréquence et en longueur.
Une partie des images est constituée
de dessins en couleur façon bande dessinée
et l’autre partie des items contient des dessins
noir et blanc au trait. Pour cette épreuve, les
images défilent les unes après les autres.
L’épreuve est limitée dans le temps, chaque
image reste à l’écran 15 secondes maximum.
Le patient a pour tâche de dénommer l’image
Orthophonie
le plus rapidement, et l’évaluateur appuie dès
que la réponse est donnée.
b) Épreuve de dénomination sur entrée auditive :
Six sons enregistrés composent cette épreuve.
Les temps de présentation se réduisent au fur
et à mesure et le patient doit dénommer le
plus rapidement possible. L’épreuve est également
limitée dans le temps.
c) Épreuve de dénomination sur entrée tactile :
La consigne donnée au patient est de reconnaître
les objets présentés dans sa main juste
par le toucher, le sujet ayant les yeux fermés.
Six objets quotidiens ont été sélectionnés.
La cotation et le temps de présentation sont
les mêmes que pour les épreuves précédentes.
Épreuve de répétition
a) Épreuve de répétition de mots :
La liste est composée de 28 mots de 1 à 4 syllabes
et plus ou moins fréquents. Les mots enregistrés
défilent les uns après les autres, de
façon aléatoire, et le patient a pour consigne
de les répéter.
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) Épreuve de répétition de pseudo mots :
Douze pseudo mots défilent les uns après les
autres : d’abord les trisyllabiques, puis les bisyllabiques
pour finir par les monosyllabiques.
c) Épreuve de répétition de phrases :
Huit phrases de longueur croissante (4 syllabes
à 27syllabes) sont présentées oralement au
patient qui doit les répéter aussi fidèlement
que possible). Il est possible, durant les trois
épreuves, de faire réécouter les items.
MODULE II - Compréhension Orale
Épreuve de désignation d’images
À chaque item, le patient a 4 ou 6 images à
l’écran et il doit cliquer avec la souris sur
l’image correspondant au mot entendu. Parmi
ces images, on retrouve un distracteur visuel
(écureuil/kangourou), un distracteur phonologique
(œuf/bœuf), un distracteur sémantique
(interrupteur/multi-prises) ou neutre. Les
images sont les mêmes que celles de la dénomination
orale afin de comparer les deux
épreuves. Les réponses sont directement enregistrées
dans le fichier patient attribuant un
point s’il a cliqué sur la bonne image et 0 s’il
a cliqué sur une autre.
Épreuve d’appariements sémantiques
À cette épreuve, trois images apparaissent à
l’écran sous forme de triade : une image en
haut et deux images en bas. Le patient doit cliquer
sur l’image du bas qui est liée sémantiquement
à celle du haut. Les liens sémantiques
sont au départ très explicites (écouter/oreille)
puis nécessitent un certain lien de déduction
(éternuer/chat). L’épreuve composée de 12
items a la même cotation que l’épreuve précédente
: en cliquant sur la bonne réponse, le logiciel
attribue un point sur le fichier patient et
0 point en cas d’erreur.
Épreuve d’exécution d’ordres
Cette épreuve est composée de 8 ordres allant
du plus simple (« fermez les yeux ») au plus
complexe (« appuyez le stylo sur votre genou
puis posez-le sur votre épaule ») et du geste
praxique (« ouvrez la bouche ») au geste expressif
(montrez le signe « il est fou »). Si le
patient réalise l’ordre correctement et de lui-
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même, l’examinateur clique sur « réalisation
spontanée » (4 points),si l’examinateur montre
l’ordre et que le patient l’exécute ensuite,
il clique sur« réalisation sur imitation » (2
points), si le patient fait l’ordre à moitié, l’administrateur
clique sur « réalisation à moitié »
(1 point) et s’il est impossible pour le patient
d’accomplir l’ordre, l’examinateur clique sur
« réalisation impossible » (0 point).
Épreuve de compréhension syntaxique
orale
Cette épreuve est divisée en 2 subtests.
a) Dans un premier temps, le patient entend
8 phrases et pour chacune d’entre elles, il doit
dire si elles sont correctes ou non. Si elles se
révèlent incorrectes, il doit alors les corriger.
Les erreurs reposent sur un accord nom/adjectif,
une concordance de temps, l’ordre des
mots dans une phrase et un choix de pronom
relatif. Chaque élément proposé au sein de
cette batterie renvoie aux théories du rétablissement
de l’accès lexical et de la morphologie
verbale, à la revalidation des déficits morphosyntaxiques
et de la transposition, Leconte et
al, (2006) (16) .
b) Dans un second temps, le patient doit cliquer
sur l’image (parmi 2) correspondant à la
phrase entendue. Les phrases choisies vont au
contraire des usages. (Le garçon dort sous son
lit, le voleur poursuit le policier…). Les réponses
s’enregistrent au fur et à mesure sur le
fichier patient : un point s’il a cliqué sur la
bonne image, sinon 0 point.
Épreuve de compréhension d’un texte
entendu
Après avoir écouté le texte « Un rendez-vous
tant attendu », le patient doit répondre à 13
questions fermées ou ouvertes. Les questions
visent à évaluer la compréhension globale du
texte, la compréhension des détails ainsi que
la compréhension plus implicite). Puis au bout
des 13 questions, le patient doit remettre quatre
images dans l’ordre chronologique de l’histoire.
En ce qui concerne l’ordre des images,
l’ordinateur attribue un point par image correctement
placée.
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MODULE III - Expression Écrite
Épreuve d’expression spontanée
Lors de cette épreuve, il est demandé au patient
d’écrire son nom, prénom ainsi que deux
phrases de son choix.
Épreuve de dénomination écrite
d’images
L’épreuve se compose de 16 items : 8 substantifs
et 8 verbes, dont la presque totalité
(15/16) est également proposée lors de
l’épreuve de dénomination orale et ceci afin
de mettre en évidence une dissociation
oral/écrit. Les images apparaissent de façon
successive, le patient disposant de 15 secondes
pour dénommer l’image par écrit.
Épreuve de lecture à haute voix
a) Lecture à haute voix de mots : 20 mots, de
1 à 4 syllabes, variables en fréquence, apparaissent
les uns après les autres à l’écran. Les
dix premiers mots sont des mots réguliers, les
dix suivants des mots irréguliers, mettant en
œuvre la voie lexicale.
b) Lecture à haute voix de phrases : il est demandé
au patient de lire 8 phrases de 6 à
16 syllabes.
c) Lecture à haute voix de pseudo mots :
6 pseudo mots de complexité croissante (de 2
à 4 syllabes) sont présentés successivement.
La consigne donnée est la suivante « Vous
allez lire à haute voix des mots qui n’existent
pas, et qui vont être présentés sur l’ordinateur
». Cette épreuve met en jeu la voie phonologique
de la lecture.
Épreuve de dictée
a) Dictée de lettres et de syllabes : il est ici demandé
au patient d’écrire les lettres et syllabes
que l’ordinateur va lui dicter successivement.
Cinq lettres sont proposées (4 consonnes et 1
voyelle) ainsi que cinq syllabes ayant des structures
syllabiques différentes (CV, VC, CCV,
CVC, VCC).
b) Dictée de mots : 20 mots sont l’objet d’une
transcription par le patient. Les 10 premiers
sont des mots irréguliers, certains fréquents,
d’autres plus rares. Les dix suivants sont des
mots réguliers dont la fréquence a également
été contrôlée. La dictée de ces mots permet
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d’évaluer la voie lexicale de l’écriture. Chaque
mot proposé dans la dictée a été contrôlé au
niveau de sa classe grammaticale, de sa fréquence,
de son genre, de sa longueur, et de
sa régularité.
c) Dictée de pseudo mots : la liste dictée au
patient comporte 10 pseudo mots. Les 5 premiers
sont composés de syllabes simples de
type CV, dont le nombre est croissant (d’une
à trois syllabes). Les 5 autres pseudo mots ont
des schémas syllabiques plus complexes (CCV,
CCVC, CVC), d’une à trois syllabes également.
Cette liste permet d’évaluer la procédure de
conversion phonèmes-graphèmes à savoir la
voie d’assemblage de l’écriture.
d) Dictée de phrases : 3 phrases de complexité
syntaxique croissante sont à écrire.
Épreuve de copie
Il est demandé au patient de copier les quatre
mots qui apparaissent successivement à
l’écran : les deux premiers mots sont réguliers,
les deux suivants irréguliers. Ces mots font
partie de la liste de l’épreuve de dictée afin de
permettre une comparaison.
MODULE IV - Compréhension Écrite
Épreuve de désignation de mots écrits
Lors de cette épreuve, le sujet doit manipuler
la souris et cliquer sur le mot écrit correspondant
au mot entendu. Le choix se fait en choix
multiple, 4 puis 6 et enfin 9 propositions apparaissant
à l’écran. Parmi les mots écrits, on
relève selon les items, un distracteur visuo-sémantique
(algue/branche), un distracteur phonologique
(écharpe/écharde), un distracteur
sémantique (algue/coquillage), un ou plusieurs
distracteurs neutres (écharpe/bêche). Le sujet
à la possibilité de réécouter les quatre substantifs
et quatre verbes qui composent cette
épreuve.
Épreuve d’appariements mots-images
Il s’agit ici pour le patient d’apparier de façon
correcte des images aux mots écrits correspondants.
Voici la consigne de cette épreuve :
« Vous allez voir quatre images et quatre
mots, faites correspondre à chaque image son
étiquette ». Deux séries sont proposées dont
les images sont issues de la dénomination
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orale : l’une composée de substantifs, l’autre
de verbes. Le temps pour réaliser l’épreuve est
comptabilisé mais non limité. Les résultats du
patient s’enregistrent après validation de
chaque série.
Épreuve de sériation de phrases et de
mots
a) Sériation de phrases : le patient doit classer
des phrases pour produire un texte. Deux séries
sont proposées, chacune comportant cinq
phrases, dont les thèmes sont issus de la vie
quotidienne.
b) Sériation de mots : Il est demandé au patient
de remettre des mots dans l’ordre, dans
le but de constituer une phrase. Trois phrases
de complexité croissante sont ainsi proposées.
Pour ces épreuves de sériation, le temps n’est
pas limité ; les réponses sont enregistrées
après manipulation du sujet et validation.
Épreuve de compréhension syntaxique
écrite
L’épreuve consiste à dire pour le patient si les
8 phrases qu’il lit successivement à l’écran,
sont correctes ou incorrectes. Il n’est pas ici
demandé de proposer une correction. Les erreurs
portent sur des prépositions, une
conjonction de subordination et sur la concordance
de temps.
Épreuve de compréhension d’un texte
lu
Lors de cette tâche, le patient doit lire sur
l’écran, sans limitation de temps, le texte intitulé
« Panique en montagne ». Une fois la lecture
terminée, il est demandé par écrit au
patient de donner les idées principales du
récit, ce qui permet d’en apprécier la compréhension
globale.
Dans un premier temps, l’examinateur valide
ou invalide la réponse du patient grâce aux
flèches droite et gauche ; le nombre d’idées
données étant reporté dans un deuxième
temps dans le fichier patient du sujet.
En ce qui concerne la cotation des questions,
l’évaluateur appuie sur la flèche droite ou
gauche selon la réussite ou l’échec, et reporte
sur le fichier patient le nombre d’éléments
fournis.
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MODULE V - Mémoire
Épreuve d’empan de chiffres
a) Empan endroit : le patient doit répéter la séquence
de chiffres donnée oralement par l’ordinateur
et dans le même ordre. La séquence
commence à 3 chiffres et peut s’accroître
jusqu’à 7 chiffres. Il y a deux séquences de
même longueur à chaque fois. Au bout de
deux échecs sur des séquences de même longueur,
l’épreuve s’interrompt.
b) Empan envers : le patient, dans cette
épreuve, doit toujours répéter la séquence de
chiffres, mais cette fois-ci, il doit la répéter
dans l’ordre inverse à celui énoncé. Les séquences
commencent à 2 chiffres et peuvent
aller jusqu’à 7 chiffres. Deux séquences de
même longueur sont énoncées avant de passer
à une de longueur supérieure. Pareillement
à l’empan endroit, l’épreuve s’interrompt
lorsque les deux séquences de même longueur
sont échouées.
Épreuve de reconstitution de mots
épelés
L’épreuve est composée de 9 mots de 3 à 7
lettres, substantifs et verbes, qui sont épelés
au patient : celui-ci doit les reconstituer. À
cette épreuve, il n’y a pas de critère d’interruption.
Épreuve d’empan de Daneman
L’épreuve est composée de 5 séries de 2 à 6
phrases de longueur croissante. Le patient,
pour cette épreuve, doit répéter chaque
phrase énoncée, mais également répéter le
dernier mot de chaque phrase qu’il doit mémoriser
au fur et à mesure.
MODULE VI - Langage Élaboré
Épreuve de définitions
Le patient entend successivement quatre
mots, deux verbes et deux substantifs, qu’il
doit définir, expliquer sans limitation de temps.
Épreuve d’antonymes – synonymes
a) Antonymes : le patient doit proposer un antonyme
pour chaque mot qu’il entend (2 adjectifs
et 2 verbes).
b) Synonymes : il est demandé au patient de
trouver un synonyme à chacun des quatre
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mots entendus (également 2 adjectifs et 2
verbes).
Épreuve de génération de phrases à
partir de mots
La dernière épreuve proposée par la BIA
consiste à construire une phrase à partir de
mots entendus. Pour ce faire, le patient peut
ajouter tous les autres mots qu’il souhaite
mais ne doit en aucun cas omettre l’un des
mots imposés ni le transformer. Quatre
phrases sont à créer lors de cette épreuve, les
deux premières comportant deux mots imposés,
la troisième, trois et la quatrième, quatre
mots. Deux points sont attribués au patient
pour chaque item réussi, à savoir 1 point pour
la présence dans la phrase produite de tous les
mots entendus et 1 point pour sa cohérence.
PROCÉDURES
L’ensemble des subtests de la BIA a été validé
sur une population de 385 personnes afin
d’obtenir un étalonnage fin établi sur une population
assez représentative.
Les 385 adultes tout-venants sont répartis
selon 4 critères :
1. le sexe : 187 hommes ; 198 femmes ;
2. l’âge : suit une distribution en 5 tranches
(15-19 ans ; 20-39 ans ; 40-59 ans ; 60-
79 ans ; 80 ans et plus) ;
3. le niveau socio-éducatif a été déterminé à
partir du niveau d’étude. 3 groupes ont été
constitués (sans baccalauréat, entre BAC et
BAC + 3, et au-delà de BAC + 3) ;
4. la latéralité : 10 % de la population contrôle
concerne des gauchers.
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Orthophonie
Résultats
L’analyse statistique des résultats obtenus par
les sujets contrôles nous conduit à plusieurs
observations. En ce qui concerne la variable
de l’âge, l’étude montre une dissociation importante
entre les sujets des deux tranches
d’âge supérieures à 60 ans (60/79 ans et > 80
ans) et les sujets plus jeunes. En effet, ces deux
groupes présentent des résultats significativement
moins bons que les groupes plus jeunes
et des temps de réalisation significativement
plus longs, et ce, sur la majorité des épreuves.
Cette différence de scores et de vitesse de réalisation
est d’autant plus significative que les
sujets sont âgés.
Notons néanmoins qu’à l’épreuve de lecture,
les seniors ont des résultats significativement
meilleurs que les 15-19 et 20-39 ans. Ces résultats
concordent avec l’étude d’Oudry dont
l’hypothèse explicative est la suivante : les sujets
contrôles âgés de moins de 40 ans auraient
bénéficié d’un nombre bien moins
important d’heures d’apprentissage de la lecture
et de l’écriture, Oudry (2007). Cependant,
les scores des 60 ans et plus à l’épreuve de dictée
sont (très) significativement inférieurs aux
groupes d’âge plus jeune. Cette baisse des
performances serait à mettre en lien, selon
notre expérience, à la qualité de l’enregistrement
sonore et aux déficits perceptifs de certains
sujets, Baltes et Linderberg, (1997) (17) .
La différence significative des temps de
réalisation des 60-79 ans et > 80 ans, observée
sur un nombre important d’épreuves, est
également un constat décrit dans la littérature.
L’une des théories explicatives de cet allonge-
15-19 ans 20-39 ans 40-59 ans 60-79 ans 80 ans et +
hommes femmes hommes femmes hommes femmes hommes femmes hommes femmes
Inférieur au
BAC
13 Dr
2 G
13 Dr
2 G
13 Dr
2 G
15 Dr
13 Dr
2 G
13 Dr
2 G
13 Dr
2 G
BAC à BAC
+3
13 Dr
2 G
13 Dr
2 G
13 Dr
2 G
13 Dr
2 G
13 Dr
2 G
13 Dr
2 G
15 Dr
Supérieur à
13 Dr 13 Dr 13 Dr 13 Dr 13 Dr
BAC +3
2 G 2 G 2 G 2 G 2 G
Tableau 1 - Répartition de la population testée (385 sujets)
Dr = droitiers ; G = gauchers
13 Dr
2 G
14 Dr
1 G
12 Dr 15 Dr
5 Dr 11 Dr
15 Dr 5 Dr 7 Dr
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ment des temps de réalisation repose sur un
ralentissement cognitif dont les conséquences
sont complexes. En plus d’une augmentation
du temps alloué à la réalisation de la tâche, ce
ralentissement peut pénaliser les sujets âgés au
niveau de leurs performances, Dujardin et Lemaire
(2008) (18) . Nos résultats témoignent pour
beaucoup de ce double constat : des performances
moindres et des temps de réalisation
plus longs pour les sujets de 60 à plus de 80
ans. L’intérêt de comparer les scores aux temps
de réalisation permet aussi d’observer des dissociations.
Si les scores des seniors aux épreuves
de désignation de mots écrits, d’appariement
mots écrits/images et de compréhension syntaxique
ne sont pas significativement différents
de ceux des plus jeunes, leurs temps de réalisation
sont très significativement plus longs. La
vitesse de réalisation est donc ici une indication
supplémentaire des performances
des sujets de 60 ans et plus, Gatignol et al.
(2007) (4) .
L’influence du sexe sur les scores et temps
d’exécution est au contraire de l’âge, peu significative
dans l’ensemble des épreuves.
Le niveau socio-professionnel est très nettement
significatif au sein de notre population
avec pour la grande majorité des épreuves de
plus faibles scores et des temps de réalisation
plus longs pour les patients < BAC, que pour
les sujets ayant un niveau BAC-BAC +3 et
> BAC+3. La littérature ainsi que plusieurs
études abondent dans ce sens notamment
pour des épreuves telles que la dénomination
orale ou écrite Gatignol, (2008), la fluence
(Cardebat et al. 1990) (19) , les tâches de mémoire
et de langage élaboré, épreuves pour
lesquelles nos résultats sont très significatifs.
Les fonctions supérieures telles que les capacités
attentionnelles, la mémoire de travail, les
fonctions exécutives semblent fortement participer
à la meilleure réussite des sujets ayant
un niveau BAC et plus.
L’effet de la latéralité est extrêmement peu
significatif et s’observe uniquement au niveau
des scores de désignation de mots écrits (au
profit des droitiers), des temps de réalisation
en dénomination et désignation d’images (au
profit des gauchers).
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14 -© LES ENTRETIENS DE BICHAT 2011
Orthophonie
Les résultats de nos hypothèses concernant
les variables interindividuelles sont
donc les suivants : l’âge et le niveau socioprofessionnel
sont fortement significatifs,
l’effet du sexe sur les scores et temps de
réalisation est significatif pour quelques
épreuves alors que la latéralité ne semble
pas influencer les performances.
Établissement d’un bilan minimal
Dans la perspective de créer le bilan minimal
issu de la BIA, nous avons repris certaines caractéristiques
propres aux outils d’évaluation
de type screening. Nous cherchons donc à ce
que notre outil soit :
- Rapide, simple et efficace : le bilan minimal
est estimé à une durée de passation inférieure
à 30 minutes, la cotation est simple :
correct/incorrect.
- Représentant un faible coût énergétique et
attentionnel pour les patients : l’orthophoniste
manipule la souris et la durée totale du test a
été réduite de moitié.
- Fiable, valide et sensible : ceci fera l’objet
d’études ultérieures. Cet outil a également
pour but de détecter la présence de troubles
du langage et d’estimer leur degré de sévérité.
Certaines comparaisons oral/écrit ; expression/compréhension
pourront être établies.
Cependant, cet outil se distingue du screening
car il ne sera administré que par les orthophonistes
comme une première évaluation de langage
avant de passer le bilan complet lorsque
l’état du patient le permettra.
Les items sélectionnés en vue de la création de
notre screening ont dû répondre à plusieurs
critères :
- Un pourcentage de réussite compris entre 84
et 100 % : nous avons choisi les items très réussis
par la population tout-venante pour ne pas
mettre en échec les patients en phase aiguë.
La présence des variables psycholinguistiques :
effet de fréquence, de longueur, de concrétude,
living/no-living, degré de complexité afin
d’affiner l’évaluation linguistique des difficultés
du patient.
Nous avons également établi un premier
scoring :
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Chaque item est évalué sur 1 point (quelques
items de langage spontané automatique sont
notés sur 0.5 points). Le score total est de
100 points.
Pour chaque épreuve figurent une moyenne
et un écart-type, calculés à partir des
moyennes et écarts-types de chaque item de
notre tableau de statistiques.
Pour la question « quelle est la date d’aujourd’hui
», nous ne disposons pas de
moyenne et d’écart-type car elle ne figure pas
dans la BIA. Nous avons décidé de la rajouter
car elle apporte un bon indice sur le repérage
temporel du patient, ce qui est important à
évaluer en phase aiguë. Cependant la
moyenne donnée pour le langage spontané
ne tient pas compte de cet item et est donc à
comparer à un score de 1,5.
Pour les fluences, il n’y a pas de score attribuable
puisque l’épreuve ne réside pas sur le
mode de cotation : correct/incorrect. Pour que
l’épreuve figure tout de même dans le scoring,
nous avons décidé du mode de cotation suivant
: le nombre de mots donnés est dans la
moyenne ou supérieur à celle-ci et l’examinateur
attribue un point. Si le nombre de mots
donnés est inférieur à la moyenne, il attribue
zéro point. Une validation spécifique de ce
bilan minimal permettra d’avoir une moyenne
et un écart-type pour chaque épreuve, chaque
module et pour le score global.
Une étude conduite par Unadreo-Lurco
(www.unadreo.org), le collège français d’orthophonie
(CFO) et soutenue par la Haute Autorité
de Santé (HAS) débute en juin 2011.
Cette étude se déroulera sur 24 mois dont 12
mois d’évaluation à partir du BIA minimal afin
d’identifier des indicateurs de récupération ou
gravité en aphasiologie.
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CONCLUSION
Cette étude portant sur la validation de la Batterie
Informatisée d’Aphasiologie (BIA), nous
a permis de mettre en évidence la nécessité
d’une évaluation informatisée de l’aphasie
s’inscrivant dans le courant cognitif actuel.
L’analyse des résultats obtenus (scores et
temps moyens) par les 385 sujets contrôles a
Orthophonie
démontré un effet certain lié à l’âge et au niveau
socioculturel. Cependant, l’effet lié au
sexe est partiellement significatif et celui lié à
la latéralité est quasi inexistant. L’analyse qualitative
des résultats obtenus nous a permis
d’expliquer l’échec des sujets contrôles à certains
items qui se verront donc modifiés ou
supprimés dans un souci d’amélioration de la
batterie. L’étude statistique des résultats de la
population contrôle a également permis la
création du bilan minimal découlant de la BIA.
Il a pour objectif l’évaluation des troubles
aphasiques aigus par l’exploration du langage
sur ses deux versants et ses deux modalités.
Ainsi, la création de la BIA et de son bilan minimal
ne manque pas d’intérêt : ces deux protocoles
permettent une évaluation
quantitative et qualitative des troubles aphasiques
qu’ils soient sévères ou séquellaires. De
plus, ils tirent avantage de l’informatisation
dont l’intérêt premier réside dans la prise en
compte exacte des temps de réponse.
Remerciements
Nous tenons à remercier chaleureusement
Mesdemoiselles Cado, Delrutte, Ferrandon et
Martin pour la rigueur et l’investissement dont
elles ont fait preuve durant leurs mémoires de
fin d’étude, brillamment soutenus, et réalisés
dans le cadre de la validation de cet outil.
Bonne route orthophonique à toutes.
RÉFÉRENCES
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Orthophonie
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