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Catalogue de la vente - Camille Bürgi

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Commo<strong>de</strong> à <strong>la</strong> grecque <strong>de</strong> Jean-François Oeben,<br />

passée en <strong>vente</strong> le 23 juin 1990 à Cheverny<br />

François Boucher, Portrait <strong>de</strong> Madame <strong>de</strong> Pompadour<br />

Commo<strong>de</strong> à <strong>la</strong> grecque <strong>de</strong> Jean-François Oeben,<br />

passée en <strong>vente</strong> le 28 avril 2000 chez Christie's à<br />

Monaco, ancienne collection Karl Lagarfeld<br />

123<br />

COMMODE « À LA GRECQUE », <strong>de</strong> forme rectangu<strong>la</strong>ire à ressaut, en acajou<br />

massif et p<strong>la</strong>cage d’acajou moucheté, mouluré. Elle ouvre par un grand tiroir<br />

en ceinture découvrant un écritoire, <strong>de</strong>ux tiroirs sans traverse encadrés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

portes. Elle repose sur <strong>de</strong>s pieds galbés terminés par <strong>de</strong>s sabots <strong>de</strong> bronze<br />

doré.<br />

Belle ornementation <strong>de</strong> bronzes ciselés et dorés tels que poignées <strong>de</strong> préhension<br />

et sabots.<br />

Dessus <strong>de</strong> marbre gris.<br />

Attribuée à Jean-François Oeben (1721-1763), reçu maître en 1761.<br />

Époque Louis XV, vers 1760 -1763.<br />

H 83, L 132, P 55 cm<br />

Jean-François Oeben compte parmi les ébénistes les plus créatifs et les plus<br />

éminents du XVIII° siècle. Ses oeuvres sont conservées dans les plus grands<br />

musées tels que le Louvre, Nissim <strong>de</strong> Camondo, le château <strong>de</strong> Versailles, <strong>la</strong><br />

Wal<strong>la</strong>ce Collection à Londres ou encore le John-Paul Getty Museum à Malibu.<br />

Né à Heinsberg près <strong>de</strong> <strong>la</strong> frontière <strong>de</strong>s Pays Bas, il arrive à Paris, vers 1742<br />

-1745, probablement sans fortune et débute comme ouvrier libre dans le<br />

quartier Saint-Antoine. Il entre dans l’atelier <strong>de</strong> Charles Joseph Boulle, le<br />

plus jeune fi ls du grand Boulle. N’ayant été actif qu’une quinzaine d’années,<br />

Jean-François Oeben connait néanmoins une carrière étonnante. Dès 1751,<br />

on le trouve dans les Galeries du Louvre et à partir <strong>de</strong> 1754, il <strong>de</strong>meure aux<br />

Gobelins, puis à l’Arsenal dans <strong>de</strong>s logements mis à <strong>la</strong> disposition d’artisans<br />

hautement qualifi és. Il peut même y ajouter une forge pour <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> ses<br />

mécaniques.<br />

Il est honoré du titre d’ébéniste du Roi, le 15 décembre 1754 puis <strong>de</strong> celui<br />

d’ébéniste-mécanicien du Roi, en 1760, ce qui atteste bien <strong>de</strong> ses capacités.<br />

Son plus beau titre <strong>de</strong> gloire est le fameux bureau cylindre <strong>de</strong> Louis XV à<br />

Versailles. Oeben met en chantier ce meuble monumental dès 1760. Trois ans<br />

plus tard, il meurt sans l’avoir achevé, si bien que cette pièce unique dont il a<br />

construit le bâti, conçu les mécaniques à secrets, réalisé en plâtre les modèles<br />

<strong>de</strong>s bronzes, ne porte pas son estampille mais celle <strong>de</strong> son successeur, Jean-<br />

Henri Riesener qui a mené l’ouvrage jusqu’à son terme et l’a livré en 1769<br />

(conservé au château <strong>de</strong> Versailles).<br />

L’inventaire après décès <strong>de</strong> Jean-François Oeben permet <strong>de</strong> dresser <strong>la</strong> liste<br />

<strong>de</strong> ses clients. Il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> aristocratie et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour, il fournit ainsi le<br />

Gar<strong>de</strong>-Meuble <strong>de</strong> <strong>la</strong> Couronne et l’on trouve son nom dès 1752 dans le journal<br />

<strong>de</strong> Lazare Duvaux pour <strong>de</strong>s cadres, preuve <strong>de</strong> sa renommée puisqu’il travaille<br />

pour le plus grand marchand <strong>de</strong> l’époque, principal fournisseur <strong>de</strong> Madame <strong>de</strong><br />

Pompadour.<br />

Dès 1750, Madame <strong>de</strong> Pompadour est une <strong>de</strong> ses gran<strong>de</strong>s clientes. A partir<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Migeon, Oeben <strong>de</strong>vient son ébéniste attitré. Une mention dans<br />

l’inventaire après décès <strong>de</strong> <strong>la</strong> marquise évoque dix-sept commo<strong>de</strong>s “à <strong>la</strong><br />

grecque”, estimées entre 200 et 400 livres pièce, décrites tant à Versailles qu’à<br />

Ménars ou au château d’Auvilliers et qu’Oeben fournit <strong>de</strong>puis 1761. Plusieurs<br />

commo<strong>de</strong>s “à <strong>la</strong> grecque” furent conservées au château <strong>de</strong> Ménars par le frère<br />

et héritier <strong>de</strong> Madame <strong>de</strong> Pompadour, le marquis <strong>de</strong> Marigny. Ces commo<strong>de</strong>s<br />

sont toujours en p<strong>la</strong>ce lors <strong>de</strong> l’inventaire après décès du marquis en 1781.<br />

On le voit, le terme <strong>de</strong> commo<strong>de</strong> “à <strong>la</strong> grecque” <strong>de</strong>signe bien une forme <strong>de</strong><br />

commo<strong>de</strong> rectangu<strong>la</strong>ire à ressaut central abritant <strong>de</strong>s tiroirs, avec <strong>de</strong>s portes<br />

sur les càtés, <strong>la</strong> plupart sont en acajou, d’autres en bois satiné et quelques unes<br />

en marqueterie <strong>de</strong> motifs géométriques. L’acajou était alors un bois nouveau:<br />

dans le livre-journal <strong>de</strong> Lazare Duvaux, les premiers meubles en acajou massif<br />

sont consignés en 1752 et six commo<strong>de</strong>s d’acajou sont livrées pour Madame<br />

<strong>de</strong> Pompadour en 1753. L’acajou était un bois coûteux et pour les meubles<br />

qu’elle fi t exécuter par Oeben, Mme <strong>de</strong> Pompadour fournit elle-même l’acajou.<br />

La commo<strong>de</strong> que nous présentons fait partie <strong>de</strong>s premiers modèles exécutés<br />

par Jean-François Oeben comme <strong>la</strong> commo<strong>de</strong> passée en <strong>vente</strong> lors <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

dispersion <strong>de</strong> <strong>la</strong> collection Lagerfeld le 28 avril 2000 chez Christie’s à Monaco,<br />

vendue 1 247 500 F, présentée pendant l’exposition “Madame Pompadour et<br />

les arts” au château <strong>de</strong> Versailles du 14 février au 19 mai 2002.<br />

Trois autres commo<strong>de</strong>s “à <strong>la</strong> grecque” passées en <strong>vente</strong> ces <strong>de</strong>rnières années<br />

ont réalisé <strong>de</strong>s prix élevés:<br />

- Vente du 23 juin 1990 chez Me Rouil<strong>la</strong>c à Cheverny, 1 286 000 F.<br />

- Vente du 30 novembre 1997 chez Mes Perrin, Royère et Lajeunesse à<br />

Versailles, 1 053 100 F.<br />

- Vente du 10 novembre 2009 chez Sotheby’s à Paris, 144 750 €.<br />

130 000/150 000<br />

124 Europ Auction - Vente <strong>de</strong> prestige - Catégorie : Mobilier et objets d'art Europ Auction - Vente <strong>de</strong> prestige - Catégorie : Mobilier et objets d'art 125

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