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UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

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celui d’un domaine plus restreint. Il paraît intuitivement correct de dire qu’un mot clé est<br />

relativement commun ; la marginalité, loin de contribuer à l’éclat d’un mot, est plus propre à<br />

le repousser à l’ombre. Ensuite, il y a le rôle joué dans les expressions idiomatiques : les mots<br />

clés sont souvent au cœur d’une panoplie de tournures toutes faites. En outre, ils se<br />

retrouvent probablement avec une certaine régularité dans les proverbes d’une langue, dans<br />

ses aphorismes, dans les paroles de chansons, les titres d’ouvrages, etc. Par ailleurs, l’emprunt<br />

direct dans d’autres langues, sans recours à la traduction, est un critère non relevé par<br />

Wierzbicka, mais qui semble avoir une certaine validité. » (2003 : 131).<br />

La fréquence, la non traduisibilité et la présence dans les expressions idiomatiques ou dans<br />

quelques textes ‘culturels’ sont donc des critères possibles pour l’identification de ces motsclés.<br />

Nous verrons dans la deuxième partie de cette thèse comment ces facteurs seront mis<br />

à l’épreuve par l’analyse de notre corpus.<br />

I.9.1 Les apports de Robert Galisson et son héritage<br />

Passons maintenant à une autre tradition de recherche, inaugurée par R. GALISSON.<br />

GALISSON a offert, au fil des années, de nombreux apports à une théorie de la lexiculture,<br />

dont le pivot pragmatique est représenté par les mots à charge culturelle partagée. Dans le but<br />

de traquer le lexique dans la culture, tout mot pourrait être approprié, à son avis : en<br />

paraphrasant ORWELL, il croit que « tous les mots sont culturels, mais [...] certains sont plus<br />

culturels que d’autres » (1987a : 129) 126 . Toutefois, il y a des mots qui ont cristallisé autour<br />

d’eux un réseau de sens ultérieurs qui les rend tout à fait aptes à véhiculer des signifiés<br />

‘seconds’, opaques pour l’apprenant d’une langue étrangère et donc éminemment culturels.<br />

La notion de charge culturelle partagée « rend compte de la consubstantialité du lexique et<br />

de la culture, désignant la valeur (culturelle) ajoutée au signifié du signe, aux mots par<br />

l’usage, spécifique à chaque langue » (GUILLEN DIAZ 2003 : 43). Elle « relève du domaine<br />

de la pragmatique (et de l’anthropologie culturelle) parce qu’elle est le produit de la relation<br />

qu’entretient le signe avec ses utilisateurs » (GALISSON 1987a : 137).<br />

Dans un article-manifeste, GALISSON affirme :<br />

Pour accéder à la culture, quelle qu’elle soit, le meilleur truchement est le langage, parce qu’il<br />

est à la fois véhicule, produit et producteur de toutes les cultures [...]. C’est en tant que<br />

pratique sociale et produit socio-historique que la langue est toute pénétrée de culture<br />

(1987a : 127).<br />

126 Cf. aussi YANCHUN – JIANHUA (2004 : 181), « ‘culturally loaded word’ is a misnomer because all words are<br />

culturally loaded ».<br />

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