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UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

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dénotatifs devenant finalement secondaires. Le sens d’un mot correspondant à un réseau<br />

abstrait en rapport avec notre expérience « domaniale », il n’y a plus de sens premier ni<br />

dérivé.<br />

La question est cruciale : la connotation a sa place dans une description lexicographique<br />

seulement si une pluralité significative de locuteurs peuvent se reconnaître dans ces valeurs<br />

ajoutées au signe. Autrement, on serait du côté de l’idiolecte, qui ne peut pas aspirer à une<br />

reconnaissance sociale, sous peine d’avoir autant de dictionnaires que de locuteurs.<br />

I.8.3 La connotation en lexicographie<br />

Si nous admettons que la connotation est un phénomène collectif et culturel, quelle peut<br />

être la place pour les données connotatives dans un dictionnaire? PIOTROWSKI affirme que<br />

« there should also be a section dealing with connotations in a dictionary » (1990 : 279).<br />

Malheureusement, les modalités dont il faudrait rendre compte de ces contenus sont loin<br />

d’être claires.<br />

KASSAI (1994) envisage un Dictionnaire des connotations. Il est intéressant d’examiner la<br />

critique que fait OPITZ (2002) à ce projet : il se demande comment « properties of linguistic<br />

signs that do not enjoy universal validity [...] can [...] be gathered and glossed within the<br />

framework of a published dictionary » (2002 : 261). OPITZ affirme qu’il y a une « mistaken<br />

notion of systemic purity » (ibid.), qui tend à marginaliser le phénomène de la connotation ;<br />

pour lui, il ne s’agit pas de « lettres de noblesse » dont la connotation serait dépourvue. La<br />

question-clé est celle de la faisabilité ; le rôle des corpus pour cerner ces valeurs<br />

connotatives s’avérerait en effet très problématique, par exemple.<br />

D’autres auteurs s’opposent à l’insertion des données connotatives dans les dictionnaires.<br />

Par exemple, AYTO (1983 : 96) écrit, de façon assez radicale: « In strictly theoretical terms,<br />

there is lexicographically no such thing as connotation [...]. Unless any connotative aura<br />

that surrounds a word can be isolated out of linguistic analysis and shown to contribute a<br />

discrete denotative sense of that word, it should have no place in a dictionary ». Par<br />

conséquent, « to qualify for dictionary entry according to strict linguistic theory,<br />

connotation must have become denotation » (1983 : 97). On a cependant le droit de se<br />

demander quelle serait cette ‘théorie linguistique stricte’ à laquelle l’auteur se réfère. Encore<br />

une fois, beaucoup dépend du statut de la lexicographie et de ses rapports avec les<br />

différentes théories linguistiques. Si on adopte une approche fonctionnaliste ‘scandinave’ 122,<br />

par exemple, le noyau central seraient les attentes de l’usager et ses besoins communicatifs.<br />

AYTO lui-même doit finalement reconnaître que « rigorous adherence to linguistic theory<br />

does not necessarily always produce the most serviceable dictionary » (1983 : 98).<br />

122 Cf. TARP (2005; 2008).<br />

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