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UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

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eprésentations socialement partagées. L’analyse des notes culturelles et du phénomène des<br />

faux emprunts compléteront l’étude de notre problématique.<br />

L’un des fils rouges de cette thèse sera donc l’attention pour « l’environnement social,<br />

affectif, historique des productions langagières » ; notre hypothèse, c’est que les<br />

dictionnaires bilingues (dorénavant DB) permettent d’« appréhender la réalité d’un<br />

contraste interlangue et interculturel » LAURIAN (2004 : VII).<br />

Quelques mots sur les dictionnaires nous aideront à mieux situer notre réflexion.<br />

Les contraintes qui pèsent sur l’objet-dictionnaire (monolingue et bilingue) sont sans aucun<br />

doute très nombreuses : produit commercial soumis à des critères de rentabilité, de vente,<br />

de distribution et de marketing comme n’importe quel livre ; ouvrage soumis à une critique<br />

constante (plus ou moins fondée) de la part des spécialistes et des non-spécialistes ; outil<br />

souvent discrédité pour l’apprentissage d’une langue étrangère ; répertoire lexical toujours<br />

mis en cause au point de vue quantitatif (en ce qui concerne la macrostructure et les<br />

attentes des usagers , qui ont souvent une conception naïve de l’exhaustivité) et qualitatif<br />

(au point de vue de la densité informationnelle , du clivage linguistique/extralinguistique, de<br />

la prise en compte des dimensions socio-culturelles et pragmatiques des unités lexicales). A<br />

ces difficultés s’ajoute la représentation du dictionnaire dans l’imaginaire du locuteur<br />

moyen : conception sacralisante d’une summa achronique qui se mêle à une certaine<br />

sujétion 4 , parfois au détriment du bon sens ; ainsi que BOGAARDS (2003 : 29) le fait<br />

remarquer, « for many people the only thing that exists is ‘the’ dictionary », ce singulier<br />

rendant compte d’une représentation monolithique de l’objet. En dépit de ces contrastes,<br />

nous croyons que l’étude des dictionnaires peut se révéler d’une utilité certaine pour la<br />

recherche lexicologique et lexiculturelle.<br />

Pour ce qui est de la situation de notre travail, nous observons que le climat intellectuel des<br />

sciences du langage manifeste un accueil croissant à la thématique des implications<br />

culturelles dans les langues. En ce qui nous concerne, dans cette thèse il sera souvent<br />

question de langues-cultures ; c’est une terminologie qui tient compte, évidemment, de<br />

l’héritage de R. GALISSON et de ses recherches. Le fait qu’on parle aujourd’hui de<br />

linguaculture en anglais aussi 5 , ne peut que confirmer la pénétration de cette approche en<br />

linguistique.<br />

Un tout dernier mot sur l’épistémologie qui a nous a guidé. Nous sommes conscients que<br />

c’est la perspective qu’on adopte sur l’objet de recherche qui détermine tout le parcours<br />

d’enquête. Comme l’affirmait SAUSSURE, « c’est le point de vue qui crée l’objet » (1972 : 23).<br />

A ce propos, GALISSON (1995a : 9) remarquait que, dans le domaine de la lexiculture, « être<br />

4 Cf. ALLAIN (1990).<br />

5 Cf. WIERZBICKA (2005: 592). TELIYA et al. (1998: 55) parlent plutôt de « linguo-cultural studies ».<br />

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