UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

I.8 L’insaisissable connotation
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La connotation fonctionne [...] à la façon du mythe,
qui [...] s’empare de l’objet sur lequel il se greffe et le vide de sa substance
KASSAI (1994 : 519)
Nous allons nous pencher à présent sur le concept de connotation. Cette notion entre en jeu
lorsque l’écart ne concerne pas les référents, mais plutôt les jugements de valeur sur lesdits
référents.
Nous essaierons d’établir un cadre théorique où cette notion peut trouver sa place. Puis,
nous avancerons des réflexions sur la dimension sociale de la connotation. Finalement nous
nous poserons la question suivante : dans quelle mesure les dictionnaires doivent-ils rendre
compte de cette dimension ?
I.8.1 La notion de connotation
D’après le dictionnaire de MOUNIN (2004), la connotation concerne
les valeurs affectives d’un signe [...], l’effet non dénotatif qu’il produit sur l’interlocuteur ou le
lecteur [...], ‘tout ce qu’un terme peut évoquer, exciter, impliquer de façon nette ou vague’
(MARTINET) [...]. Avec la connotation, on touche aux domaines de la sociologie et de la
psychologie sociale ou individuelle, et les linguistes se montrent souvent réservés (2004 : 79-
80).
Examinons également la définition de LEHMANN – MARTIN-BERTHET (2008) :
La connotation d’un signe représente les valeurs sémantiques secondes qui viennent se
greffer sur le sens dénotatifs. Dans le domaine du lexique, la connotation recouvre différents
faits : registres de langue [...], contenus affectifs propres à un individu ou à un groupe
d’individus [...], représentations culturelles et idéologiques liées aux contextes d’utilisation de
l’unité lexicale ou en rapport avec les référents (2008 : 36-7).
Cette dernière définition soulève cependant plusieurs ordres de problèmes. Le premier,
c’est que des faits très divers peuvent relever de ce même phénomène, à savoir les registres