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UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

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d’une langue en termes de lexèmes et de sémèmes, c.-à-d. en termes de constellations de<br />

sèmes ou de traits sémantiques distinctifs » (1996 : 257).<br />

PEETERS met au centre de ses réflexions le concept des « besoins communicatifs des<br />

usagers », emprunté au fonctionnalisme d’A. MARTINET. Au cas où il y aurait « certains<br />

concepts lexicalisés dans une langue A, mais non pas dans une autre langue B », il faudrait<br />

parler de lacunes, plutôt que de cases vides 90 . Ce phénomène est amplifié par le fait que « les 91<br />

langues humaines [...] reflètent sans exception une vue du monde qui leur est propre »<br />

(1996 : 259). Ces considérations rejoignent celles que nous avons évoquées dans le chapitre<br />

I.1 et elles reflètent, à notre avis, la réalité des choses : la langue porte la marque de la<br />

culture qui est propre à la communauté des locuteurs.<br />

A propos de ce thème, SZENDE (1996 : 113) affirme : « Le fait que telle construction<br />

conceptuelle porte un nom, qu’elle est en quelque sorte solidifiée par un nom, prouve<br />

l’intérêt que lui porte la communauté linguistique, alors que telle autre ne peut s’exprimer<br />

que de façon analytique et indirecte ». Dans ces mots, il esquisse une théorie sur les causes<br />

socio-culturelles des découpages sémantiques, et de leurs lacunes lexicales relatives. La<br />

question qui se pose nous paraît la suivante : si certaines « constructions conceptuelles »<br />

sont exprimées de façon synthétique par une langue, cela témoigne-t-il sans équivoque de<br />

l’intérêt de la communauté linguistique respective pour le concept ? Et, par ailleurs, est-ce<br />

que les ‘lacunes’ lexicales signalent plutôt un désintérêt des locuteurs de cette langue pour<br />

cette conceptualisation ?<br />

PEETERS (2000 : 206) semblerait pencher pour l’affirmative : « the unavailability of a word<br />

is typically an indication of the relative unimportance of the corresponding concept in a<br />

speech community ».<br />

Un point de vue diamétralement opposé est défendu par TOMASZCZYK (1983 : 49):<br />

a language does not really need a separate lexical item for every tiny thing its users can think<br />

of [and] the need for a lexical item is only one of the factors that lead to its coinage. [...] A<br />

language can survive a long time without a specific item even though the particular concept<br />

may be quite important for the speakers.<br />

L’un des buts de la deuxième partie de notre thèse est de mettre à l’épreuve les hypothèses<br />

de SZENDE et PEETERS. Notamment, l’analyse des écarts tirés de notre corpus nous<br />

permettra de vérifier si cette corrélation entre langue et culture existe, et comment elle<br />

s’articule.<br />

90 Ce que fait encore BIDAUD (2003: 69), définissant les cases vides comme des « termes qui ne possèdent pas<br />

d’équivalents dans l’autre langue ». L’exemple fourni est l’italien pendolare.<br />

91 C’est l’auteur qui souligne.<br />

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