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UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

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- ces conceptualisations subissent les contraintes grammaticales que les langues leur<br />

imposent.<br />

Nous voyons donc comment les écarts peuvent se produire et à quel point ils sont fonction<br />

du linguistique et de l’extralinguistique.<br />

Ce décalage « interne », linguistique, se double d’un deuxième décalage, cette fois<br />

« externe » ou culturel. Quand bien même on aurait un même réseau de significations,<br />

parfaitement symétrique, entre deux langues, les mots occuperaient une position unique<br />

dans le réseau d’associations propre à chaque communauté. FOURMENT BERNI-CANANI<br />

(2000 : 238) synthétise très bien la question : « L’écart entre les deux langues au niveau de la<br />

distribution dans les différents contextes fait que l’identité de référent n’est pas suffisante<br />

pour pouvoir parler d’identité de valeur ». Ou, dans les mots de STATI (1986 : 4) : « la<br />

signification d’un lexème est fonction de la signification de tous les lexèmes d’un même<br />

paradigme ». Il est évident que la notion de valeur (négative) saussurienne ne serait pas<br />

adéquate pour rendre compte d’un écart qui va au-delà de l’acte de dénomination (le<br />

cheminement référentiel), mais qui intéresse d’autres dimensions, en priorité les dimensions<br />

expressive et connotative. Nous reviendrons sur ces thèmes plus bas.<br />

Cependant, il ne faut pas oublier que SAUSSURE, dans son Cours, avait souligné que le<br />

lexique d’une langue n’est pas une nomenclature 67 , à savoir « une liste de termes<br />

correspondant à autant de choses » (SAUSSURE 1972 : 97) 68 . Comme l’a écrit plus<br />

récemment R. MARTIN (1998 : 39), « la conception dénominative paraît aujourd’hui<br />

intenable ». Une correspondance interlinguistique basée sur le modèle des équations s’avère<br />

donc par conséquent infaisable 69 . Voici donc une deuxième aporie : l’anisomorphisme rend<br />

toute conceptualisation singulière, nous l’avons vu ; en outre, les réseaux sémantiques sont<br />

organisés de façon à rendre l’équivalence interlinguale très problématique, de par les<br />

associations qu’ils rendent possibles. D’après VARANTOLA, le DB serait ni plus ni moins « a<br />

contradiction in terms » (2002 : 36). Sans adopter une vue aussi radicale, nous ne pouvons<br />

nous passer de souligner les apories qui jalonnent l’horizon théorique de la lexicographie<br />

bilingue.<br />

Revenons au thème des écarts et essayons d’aborder plus en détail la problématique.<br />

67 Cf. SZENDE : « Les mots des diverses langues ne sont pas des étiquettes différentes collées sur les mêmes<br />

cases » (1996 : 111).<br />

68 MARTINET (1996 : 10-11) a contribué à réfuter cette vision erronée.<br />

69 Cf. VARANTOLA (2002 : 36) : «dictionaries can be loaded weapons in the hands of users who think that<br />

languages are codes and bilingual dictionaries conversion tables in which the right-hand side is a mirror of the<br />

left-hand side ».<br />

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