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UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

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BLOOMFIELD le définissait comme « a list of basic irregularities » 46 , une appendice de la<br />

grammaire ; les compétences lexicales des locuteurs n’ont pas été suffisamment expliquées<br />

par SAUSSURE non plus, qui renvoyait au règne de la parole toutes les variations, les<br />

opérations sur le signifié et la notion de phrase.<br />

WIEGAND (1984 : 13) écrit, de façon plutôt provocatrice : « Lexicography was never a<br />

science, it is not a science, and it will probably not become a science ». Dans la même<br />

foulée se situent MANLEY – JACOBSEN – PEDERSEN (1988: 301) : « lexicography is a<br />

tradition rather than a theoretically based discipline ».<br />

WIEGAND essaie ensuite de donner une définition de la discipline : « Linguistic<br />

lexicography is scientific practice aimed at producing reference works on language, in<br />

particular dictionaries of language » (1984 : 14) et décrit comment se constituent ses buts :<br />

« general purposes for mono-, bi-, and multilingual language dictionaries are derived from<br />

the communicative and cognitive needs of the society or the societies » (1984 : 15-16).<br />

Avec WIEGAND, nous commençons donc à assister à une prise en compte explicite des<br />

différents besoins des usagers à l’égard des dictionnaires.<br />

WIEGAND propose en outre une théorie de la description lexicographique de la langue et il<br />

considère « the so-called lexicographical definition [comme] a textual element » (1984 : 17).<br />

Sa théorie se base sur une vision de la langue qui ne tire pas « a sharp dividing line between<br />

language and the extralinguistic world », puisque les locuteurs « do not differentiate strictly<br />

between purely semantic knowledge and encyclopaedic knowledge ». Nous voyons donc<br />

que le dictionnaire se compose de textes, ou mieux il est lui-même un texte 47 , et que<br />

l’opposition traditionnelle ‘connaissance linguistique/sémantique’ vs ‘connaissance<br />

encyclopédique’ est loin d’être nette. Mais nous reviendrons sur ce thème plus bas.<br />

Une histoire de l’émergence de la métalexicographie est esquissée par REY – <strong>DEL</strong>ESALLE<br />

(1979). Pour ces auteurs, le dictionnaire est un texte ‘métasémiotique’ :<br />

En effet (en termes hjelmsléviens) le plan de son contenu est lui-même une sémiotique,<br />

articulant un plan de l’expression – une langue et son lexique, des usages et leurs<br />

vocabulaires, certains discours et leurs occurrences – à un plan du contenu – un univers<br />

exprimé, des visions culturelles du monde, des articulations conceptuelles correspondant à<br />

des classes extensionnelles –. Ce ‘contenu du contenu’ est mal connu (1979 : 5).<br />

Nous souhaitons souligner la pertinence de cette analyse pour notre étude. C’est ce niveau<br />

‘second’ des dictionnaires qui nous intéresse en priorité, dans le cadre de cette thèse. « Le<br />

reflet de ce contenu dans la métasémiotique du dictionnaire est très variable » (1979 : 6).<br />

Dans la deuxième partie, nous essaierons d’analyser quel est le reflet de ce contenu dans les<br />

DB, gardant à l’esprit que « l’objet du dictionnaire oscille entre la pédagogie des formes et<br />

la description des contenus culturels » (ibid.). Envisageant le dictionnaire comme « signe<br />

46 Cité par NOWAKOWSKI (1990 : 12).<br />

47 Cf. WIEGAND E.H., « Printed Dictionaries and Their Parts as Texts. An Overview of More Recent<br />

Research as an Introduction », Lexicographica, 6, 1990, p. 1-126<br />

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