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UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

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I.1 Langues et cultures. Comment situer les enjeux ?<br />

I.1.1. De Humboldt à Benveniste<br />

Au XIX e siècle, W. VON HUMBOLDT (1767-1835) envisageait les langues comme des sujets<br />

fondés historiquement, expression à leur tour de diversités culturelles. La langue était<br />

définie comme une perspective du monde (Weltansicht) 24. Comme l’écrit une exégète italienne<br />

de HUMBOLDT (DI CESARE 1993: XLI-XLII) : « Se il mondo si costituisce solo con e nel<br />

linguaggio, manifestandosi quest’ultimo nelle lingue, vi sarà non un mondo, ma una<br />

pluralità di mondi corrispondenti alla pluralità di prospettive che ciascuna lingua<br />

dischiude ». Dans cette même perspective, en 1821, LEOPARDI peut écrire que « l’indole<br />

della favella è sempre il fedelissimo ritratto dell’indole della nazione » 25 .<br />

On ne peut pas parler de relativisme en sciences du langage sans évoquer la théorie connue<br />

comme hypothèse de Sapir-Whorf. Bien que ce ne soit pas l’endroit pour un examen par le<br />

menu de cette tradition de recherche 26, nous souhaitons nous arrêter quelque peu sur cette<br />

notion.<br />

Dans les années 1950, B.L. WHORF a mis au point, en s’inspirant des travaux de SAPIR, un<br />

principe de relativité linguistique selon lequel « all observers are not led by the same physical<br />

evidence to the same picture of the universe, unless their linguistic backgrounds are similar,<br />

or can in some way be calibrated » 27 . En définitive, chaque langue sous-tend une vision<br />

globale déterminée du monde 28. Dans ses enquêtes sur le terrain, WHORF découvre que les<br />

Hopi (une population amérindienne qui vit dans le nord de l’Arizona) ne connaissent pas la<br />

catégorie des temps grammaticaux. A partir de ce fait, WHORF tire des conclusions sur<br />

l’atemporalité qui caractérise leur société et, de l’autre côté, insiste sur la hantise du temps<br />

qui serait le propre de la civilisation occidentale.<br />

Cette vision assez radicale a été ramenée, avec le temps, à de plus justes proportions, car le<br />

rapport entre langue et culture ne peut pas se réduire à une domination de la langue sur la<br />

culture (preuves en soient, entre autres, la possibilité de la traduction et du métalangage).<br />

L’hypothèse relativiste (et assez déterministe, il faut le souligner) d’une influence de la<br />

langue sur la pensée semble aujourd’hui intenable, et les contre-épreuves sont tellement<br />

24 Cf. MANCINI M., « Introduzione », in CARDONA (2006 [1976] : XV).<br />

25 Zibaldone, p. 1513-1515 du manuscrit.<br />

26 Pour cela, voir HOIJER (1954), CANTONI (1999), LUCY (2000).<br />

27 B.L. WHORF (1956), Science and lingustics, in Language, thought and reality. Selected Writings of Benjamin Lee Whorf,<br />

Cambridge : Massachussets Institute of Technology, p. 214.<br />

28 Cf. CANTONI (1999 : 318).<br />

25

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