UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

faite d’un ensemble d’assertions sur l’homme et sur la société [...]. Quel que soit son
type (encyclopédique ou linguistique, bilingue ou monolingue, etc.) le dictionnaire est une
description de la culture et, en ce sens, il est un texte culturel 23 (1971 : 99).
DUBOIS (1970 : 43) ajoute : « Le discours lexicographique n’est pas seulement un énoncé
pédagogique sur la langue, il est aussi une didaxie de la culture [...]. Le dictionnaire vise à se
constituer comme une norme explicite de la culture de la communauté linguistique ». Les rapports
entre langue, culture et lexicographie ne sauraient être mieux décrits.
Comme le souligne GIRARDIN (1987 : 77),
le discours lexicographique n’est pas neutre, il véhicule un contenu culturel, il émet des
jugements de condamnation ou de valorisation qui s’expriment par rapport à une norme
linguistique et culturelle qui prend pour référence l’univers langagier de la culture dominante.
La représentation de la variation dans les dictionnaires de langue a connu une évolution
significative : de l’autoritarisme et centralisme du XVII e on est passé à une attitude plus
laïque, oserions-nous dire, qui met au centre la description lexicographique de la réalité
langagière. Comme le précise GIRARDIN, il s’est agi d’une évolution très lente, les normes
de la morale dominante ayant longtemps servi de rempart contre l’inclusion de bon nombre
de termes tabous.
Nous avons vu plusieurs facettes du dictionnaire, mises en valeur par les différents auteurs.
Nous pouvons les synthétiser ainsi :
- dictionnaire comme produit visant un certain public
- dictionnaire comme artefact culturel.
Ces aspects sont valables pour n’importe quel dictionnaire. Mais comment est-il possible
définir le DB ? Au point de vue linguistique, d’après LAURIAN (2004 : 1), c’est « un ouvrage
présentant un ensemble de vocables d’une langue 1 et leurs correspondants dans une autre
langue, la langue 2 ».
TARP (2005) fait un examen critique intéressant de plusieurs définitions de DB et,
conformément à son optique fonctionnaliste il arrive à la conclusion que « whether a
dictionary is monolingual or bilingual is [...] a secondary question whereas the function(s) of
the dictionary should always be given priority » (2005 : 36).
Dans une optique qui nous concerne davantage, CELOTTI (1998 : 119), définit le DB
comme « un espace langagier bilingue qui peut nous offrir une occasion d’observer deux
langues, deux cultures qui se rencontrent ».
23 Ce sont les auteurs qui soulignent. Dans les notes suivantes, nous n’allons plus répéter cette mention,
lorsque c’est l’auteur qui souligne.
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