UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

ulé : 1843 ». Ce faux emprunt est donc un faux gallicisme composé, il se rapproche du cas
de pan carré analysé auparavant.
A la lumière des considérations que nous avons avancées, nous pouvons regrouper les faux
emprunts analysés dans les catégories suivantes.
Adaptation graphique. L’écart du modèle français se produit au niveau du signifiant,
comme dans beguine et manicure.
Antonomase. Il s’agit d’une catégorie qui est plus rhétorique que linguistique, mais elle
peut rendre compte de mots comme flobert, paillard et tabarin.
Création formelle. Dans le cas de l’expression en plein, il s’agit d’une locution qui paraît
avoir été créée de toute pièces en italien.
Dérivation. A la différence de HUMBLEY (2007), nous n’avons pas inclus les cas de
dérivation dans la catégorie de l’évolution morphologique divergente : les mots relevés ne
sont pas des dérivations italiennes de vrais emprunts, mais ils ont été forgés de façon
autonome par le système linguistique italien. Les faux emprunts dérivés ne procèdent donc
pas d’un mot existant en français, mais le modifient morphologiquement : bluette 311 , casqué,
chiffonnière, frappé, froissé, mouliné, séparé, tonné.
Emprunts véritables. Il s’agit de ‘faux faux emprunts’, pour lesquels la dénomination de
‘faux gallicisme’ s’est avérée abusive : carré, crème caramel.
Evolution sémantique. Ce sont des mots qui existent en français avec cette forme, mais
qui ont subi une extension sémantique dans le passage à l’italien : abat-jour, baguette, breloque,
maîtresse, soubrette, toupet, torchon.
Modèle tronqué. C’est la même catégorie employée par HUMBLEY (2007) : boule, claire,
sommier.
Mots composés. Il s’agit de mots qui font recours à un (ou deux) formant(s) français : pan
carré, porte-enfant, vin brûlé.
Pour ce qui est des faux italianismes en français, les dictionnaires de notre corpus ne les
signalent pas spécifiquement. Mais nous pouvons en citer un, qui est aussi un néologisme, à
savoir mercato.
Dans notre mémoire de maîtrise (TALLARICO 2004), nous avions analysé les italianismes
néologiques dans la presse française. Nous avions noté plusieurs attestations du faux
italianisme mercato dans Le Monde, dans le sens de « marché de joueurs, surtout de
311 Le mot bluette existe, mais comme substantif féminin qui dénote une toute autre réalité, donc on ne peut
pas parler d’évolution sémantique.
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