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Qu’est-ce qui émerge de ce graphique ? Tout d’abord l’absence de cas relevant de la construction allogène. Il faut bien souligner, cependant, que ce modèle a été avancé pour étudier les faux anglicismes en français, où la productivité d’un suffixe comme –ing, par exemple, est notoire. Par contre, l’italien n’a pas assez d’emprunts français pour en faire des constructions allogènes. La catégorie du modèle tronqué compte trois mots 304 (10% du total), alors que le procédé de l’évolution divergente se révèle opératoire pour sept mots 305 , donc pour 23% environ de notre échantillon. Finalement, la plupart des faux emprunts pris en examen (vingt) résiste à une catégorisation précise, pour plusieurs raisons. Nous allons procéder maintenant à une étude cas par cas des vingt-neuf mots du corpus, afin de justifier nos choix de classification. Il a fallu tout d’abord établir un corpus de dictionnaires monolingues italiens. Il se compose des ouvrages suivants : Il Vocabolario Treccani, Roma, Istituto della Enciclopedia italiana, 1997, 5 volumes = T I dialetti italiani. Dizionario etimologico (CORTELAZZO M. – MARCATO C. éds.), Torino, Utet, 1998 = DI Grande Dizionario dell’Uso (DE MAURO T. éd.), Torino, Utet, 1999, 6 volumes = GDU DELI – Dizionario etimologico della lingua italiana (CORTELAZZO M. – ZOLLI P. éds.), Bologna, Zanichelli, 1999 = DELI 306 Dizionario De Mauro, Torino, Paravia, 2000 = DeM Il Dizionario Garzanti di Italiano 2008, De Agostini, Novara, 2007 = GI Il Sabatini Coletti – Dizionario della lingua italiana, Milano, Sansoni, 2008 = SC Zingarelli 2009. Vocabolario della lingua italiana (ZINGARELLI N. éd.), Bologna, Zanichelli, 2008 = Z Il Devoto-Oli 2010. Vocabolario della lingua italiana (DEVOTO G. – OLI G. éds.), Firenze, Le Monnier, 2009 = DO 304 Notamment boule, claire et sommier. 305 Notamment abat-jour, baguette, breloque, caveau, maîtresse, soubrette et toupet. 306 Le corpus de cet ouvrage est métalexicographique : il fait recours à d’autres dictionnaires, mais aussi à des répertoires, des articles de linguistique, des glossaires. 212

Dans l’analyse qui suit, nous reproduisons en premier l’entrée tirée du DB Garzanti [G] ; suivront nos réflexions, qui s’appuient sur les dictionnaires du corpus que nous venons de détailler. abat-jour n.m.invar. (fr.) 1 (lampada da tavolo) lampe (f.) de chevet Falso francesismo 2 (paralume) abat-jour. [G] Ce cas relève de la catégorie de l’évolution sémantique. D’après PR11, un abat-jour en français est un « réflecteur qui rabat la lumière d’une lampe », non la lampe elle-même. D’après GDU, cet emprunt date de 1877. DELI reproduit l’évolution des graphies de ce mot en italien : abajour, 1877 ; abagiur 1881, abagior 1883 ; abat-jour 1883, toutes avec le sens de paralume. Le sens italien de lampada con paralume est attesté après 1956. DeM, SC, T, GI, DO et DELI (pour des raisons historico-étymologiques, évidemment) définissent d’abord le sens de paralume, ensuite celui de « lampada con paralume ». L’extension sémantique de cet emprunt s’est donc produite il y a environ 50 ans, à partir du sens du mot français. baguette n.f.invar. (fr.) 1 (di calza) baguette. 2 (taglio di pietre preziose) baguette: taglio a baguette, taille en baguette. 3 (estens.) (spilla di forma allungata) barrette Falso francesismo 4 (filone di pane) baguette. [G] Ce deuxième faux-emprunt désigne une barrette, c’est-à-dire une épingle de forme allongée. Il s’agit d’une autre évolution sémantique, sur la base de la forme de la baguette de pain. Il faut aussi remarquer que ce sens de « barrette » est absent dans tous les dictionnaires italiens de notre corpus. Voici donc un cas où le DB s’avère plus spécialisé que les monolingues, y compris des dictionnaires de référence comme le GDU et le T. beguine n.f.invar. (mus.) (ballo lento originario delle Antille in voga negli anni Trenta-Cinquanta) biguine Falso francesismo. [G] Ce troisième faux emprunt s’avère beaucoup plus compliqué que les deux précédents. Il devrait s’agir d’une simple adaptation graphique : la forme italienne beguine ne serait qu’une autre graphie pour le français biguine. Les dictionnaire de notre corpus montrent que la situation est en fait plus compliquée. SC, beguine : « voce fr. forse deriv. di ingl. to begin ‘iniziare’ attrav. biguine, nome del ballo nella parlata creola della Martinica. □ a. 1965 ». Il s’agirait donc d’un emprunt français, à travers l’anglais. GDU dans la rubrique étymologique de beguine : « 1939 ; dall’ingl. beguine, pl. béguines, 1955, dal fr. béguine, dal creolo biguine ». Selon T écrit qu’il s’agit d’un anglicisme, « dal fr. béguin ‘capriccio amoroso’ ». DELI : « vc. fr., presa da biguine (ingl. begin ‘cominciare’ ?), n. della 213

Qu’est-ce qui émerge de ce graphique ? Tout d’abord l’absence de cas relevant de la<br />

construction allogène. Il faut bien souligner, cependant, que ce modèle a été avancé pour<br />

étudier les faux anglicismes en français, où la productivité d’un suffixe comme –ing, par<br />

exemple, est notoire. Par contre, l’italien n’a pas assez d’emprunts français pour en faire des<br />

constructions allogènes.<br />

La catégorie du modèle tronqué compte trois mots 304 (10% du total), alors que le procédé<br />

de l’évolution divergente se révèle opératoire pour sept mots 305 , donc pour 23% environ de<br />

notre échantillon.<br />

Finalement, la plupart des faux emprunts pris en examen (vingt) résiste à une catégorisation<br />

précise, pour plusieurs raisons.<br />

Nous allons procéder maintenant à une étude cas par cas des vingt-neuf mots du corpus,<br />

afin de justifier nos choix de classification.<br />

Il a fallu tout d’abord établir un corpus de dictionnaires monolingues italiens. Il se compose<br />

des ouvrages suivants :<br />

Il Vocabolario Treccani, Roma, Istituto della Enciclopedia italiana, 1997, 5 volumes = T<br />

I dialetti italiani. Dizionario etimologico (CORTELAZZO M. – MARCATO C. éds.), Torino, Utet,<br />

1998 = DI<br />

Grande Dizionario dell’Uso (DE MAURO T. éd.), Torino, Utet, 1999, 6 volumes = GDU<br />

<strong>DEL</strong>I – Dizionario etimologico della lingua italiana (CORTELAZZO M. – ZOLLI P. éds.), Bologna,<br />

Zanichelli, 1999 = <strong>DEL</strong>I 306<br />

Dizionario De Mauro, Torino, Paravia, 2000 = DeM<br />

Il Dizionario Garzanti di Italiano 2008, De Agostini, Novara, 2007 = GI<br />

Il Sabatini Coletti – Dizionario della lingua italiana, Milano, Sansoni, 2008 = SC<br />

Zingarelli 2009. Vocabolario della lingua italiana (ZINGARELLI N. éd.), Bologna, Zanichelli,<br />

2008 = Z<br />

Il Devoto-Oli 2010. Vocabolario della lingua italiana (DEVOTO G. – OLI G. éds.), Firenze, Le<br />

Monnier, 2009 = DO<br />

304 Notamment boule, claire et sommier.<br />

305 Notamment abat-jour, baguette, breloque, caveau, maîtresse, soubrette et toupet.<br />

306 Le corpus de cet ouvrage est métalexicographique : il fait recours à d’autres dictionnaires, mais aussi à des<br />

répertoires, des articles de linguistique, des glossaires.<br />

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