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UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

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linguistique. L’auteur s’oppose à la conception de HJELMSLEV (1966 : 87), qui définissait<br />

l’emprunt comme « transfert d’un signe d’une langue à une autre »; cette position n’est pas<br />

tenable car « non si ha passaggio di ‘materia’ linguistica da un’espressione all’altra, ma<br />

appunto solo imitazione » (GUSMANI 1981 : 16). Voilà pourquoi le critère employé par le<br />

linguiste danois pour reconnaître un emprunt (HJELMSLEV 1966 : 89, « la forme extérieure<br />

du mot est le seul critère du linguiste ») n’est pas satisfaisant.<br />

Passons à analyser le phénomène des faux emprunts. Dans ce cas, le signifiant est bel et<br />

bien emprunté (quoique sa forme soit parfois modifiée, comme on le verra), alors que le<br />

signifié est une création de la langue d’arrivée. En résumé, il n’y a pas de véritable modèle<br />

en L1 pour ces emprunts fictifs, qui se révèlent particulièrement trompeurs pour des<br />

locuteurs, même avancés, de L2. En effet, l’équivalence ‘faux emprunt en L2’ = ‘unité<br />

lexicale modèle en L1’ s’avère fallacieuse : c’est le signifiant qui induit l’erreur. Comme<br />

l’écrit WINTER-FROEMEL (2009 : 84), « le faux-emprunt ne peut pas être mis au même<br />

niveau que les autres types d’emprunt linguistique, car le prétendu mot source étranger<br />

n’existe pas dans la langue étrangère ». L’auteure esquisse une définition de la notion<br />

(2009 : 86) : « Le faux-emprunt peut donc être défini comme une innovation au sein de la<br />

langue cible qui se sert d’éléments étrangers au système autochtone (p. ex. fr. recordman,<br />

rugbyman, mailing) ». Le système-cible produit donc de façon plus ou moins autonome un<br />

signe, sur la base d’un modèle idéalisé de la langue-source.<br />

L’intérêt des faux emprunts est dans leur nature hybride : ils gardent la marque d’une<br />

origine exogène, au niveau morphologique et graphique, mais la langue-cible a forgé ces<br />

signes de manière autonome.<br />

Dans les pages qui suivent, nous analyserons quelques faux gallicismes en italien et nous<br />

essaierons d’en dégager une typologie, ainsi que leurs éventuelles implications culturelles.<br />

Selon l’analyse de J. HUMBLEY (2007), qui a étudié les pseudo-anglicismes en français, les<br />

faux emprunts peuvent relever de trois catégories 302 :<br />

1- Construction allogène (emploi de morphèmes de la langue prêteuse)<br />

2- Modèle tronqué (emploi d’apocopes)<br />

3- Evolution divergente (qui peut être sémantique ou morphologique)<br />

Nous allons employer cette catégorisation pour essayer de rendre compte des faux<br />

emprunts de notre corpus.<br />

302 Selon WINTER-FROEMEL (2009 : 86), cependant, les modèles tronqués (ou modifiés) et les mots qui<br />

connaissent une évolution divergente « sont tous les deux de vrais emprunts ». D’ailleurs, HUMBLEY lui-même<br />

reconnaît que les modèles tronqués « sont bien des emprunts » (2007 : 232).<br />

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