UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...
UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ... UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...
Quelle est la conséquence de cette surreprésentation de domaines propres à la ‘culture cultivée’ ? A travers ces notes, les DB se rapprochent avec décision de l’encyclopédie. Il est vrai que les notes ‘LAN’ ont comme point de départ la langue, mais les contenus véhiculés sont souvent ‘hauts’. Le peu d’attention accordée aux symboles et au folklore confirme que la charge culturelle partagée des mots est malheureusement assez négligée par les notes des DB étudiés. Il paraît donc que les DB de notre corpus ont une approche ‘maximaliste’ 298 à la culture : ils se préoccupent moins du « non-dit culturel actualisé par tel ou tel item lexical » (ANTOINE 2001 : 34) que d’un cadre de référence ‘institutionnalisé’, où le renvoi à l’extralinguistique soit reconnu comme jalon fondateur. 298 Le mot est encore de GALISSON, bien évidemment. 208
II.2.2 Les faux emprunts Dans ce dernier chapitre, nous étudierons le phénomène des faux gallicismes en italien, tels qu’ils sont signalés par un dictionnaire de notre corpus, le Garzanti. Nous abordons cette catégorie de mots dans l’hypothèse qu’ils recèlent une spécificité culturelle, qui témoigne du contact entre les langues-cultures française et italienne. Nous essaierons de montrer si ces ‘faits de langues’ que sont les faux emprunts peuvent être en corrélation avec des ‘faits de culture’. Avant d’aborder le phénomène des faux emprunts, nous croyons qu’il est opportun de préciser la notion d’emprunt. D’après la définition classique de HAUGEN (1950 : 211), l’emprunt est une « attempted reproduction in one language of patterns previously found in another ». Pour qu’il y ait un emprunt, il faut donc un modèle (lexical, syntaxique, phonétique peu importe) dans une langue-1, que la langue-2 essaie de reproduire. GUILBERT, dans le Grand Larousse299 signe l’article emprunt, qu’il définit comme le « procédé par lequel une langue s’incorpore un éléments significatif d’une autre langue » en le distinguant du xénisme, « emploi dans un texte d’un mot d’une langue étrangère donné pour tel ». L’emprunt, poursuit GUILBERT, porte presque toujours sur un mot ou une lexie300 ; c’est un signe arbitraire non motivé 301 (donc structurellement opaque) qui est en définitive monosémique. GUILBERT (1975 : 90) ajoute : « L’emprunt consiste dans l’introduction, à l’intérieur du système, de segments linguistiques d’une structure phonologique, syntaxique et sémantique conforme à un autre système ». Cette définition est particulièrement intéressante, pour l’usage qu’elle fait des termes « segments linguistiques » et « structure conforme ». Il peut donc y avoir emprunt d’unités inférieures au mot (ou à un niveau non lexical) et, surtout, ces segments doivent être conformes à un système prêteur : il n’est pas indispensable donc que l’unité empruntée existe effectivement dans une L1, mais il faut que sa présence y soit en quelque sorte acceptable et cohérente. La définition de GUSMANI (1981 : 8) est beaucoup plus stricte, par contre, et se rattache à celle de HAUGEN : « La definizione di prestito spetta solo a quegli elementi che una lingua ha effettivamente modellato su un’altra », ce qui lui permet de faire la distinction entre vrais et faux emprunts, ces derniers étant des créations autonomes de la part d’un système 299 Grand Larousse de la langue française en six [sept] volumes, Paris : Larousse, 1972, t. 2, p. 1579. 300 Le terme lexie « comble une lacune entre les termes mot (refusé par beaucoup comme unité linguistique à valeur générale) et léxème, qui ne dénote souvent que des unités minimales. Les lexies sont les unités de surface du lexique, les entrées du dictionnaire, qui comprennent les léxèmes, leurs dérivés affixaux et les composés », MOUNIN 2004 : 203. 301 Il faut relativiser ce concept d’opacité, toutefois, surtout lorsque les deux langues sont proches et lorsqu’une langue étrangère est apprise. 209
- Page 157 and 158: Dictionnaire Hachette-Paravia [HP]
- Page 159 and 160: l’équipe de Marseille nous a eus
- Page 161 and 162: Cet énoncé montre des traces des
- Page 163 and 164: mesure où leur contenu n’est com
- Page 165 and 166: admettre v.tr. admettre les femmes
- Page 167 and 168: avantage à Rops! vantaggio Rops! U
- Page 169 and 170: musique, trois aussi (air, anneau,
- Page 171 and 172: Molière a rendu l’âme juste apr
- Page 173 and 174: l’attribution d’une sculpture
- Page 175 and 176: L’attention pour la religion (chr
- Page 177 and 178: il 1947 è una grande annata per i
- Page 179 and 180: Dictionnaire Garzanti [G] L’atten
- Page 181 and 182: la lingua del Leopardi ha ascendenz
- Page 183 and 184: quel miliardario è l’acquirente
- Page 185 and 186: appannàggio n.m. la cultura non de
- Page 187 and 188: Dictionnaire Hachette-Paravia [HP]
- Page 189 and 190: La religion catholique compte égal
- Page 191 and 192: almeno avv. devi lavarti i denti al
- Page 193 and 194: Ainsi que nous l’avons fait dans
- Page 195 and 196: II.1.4.3 Réflexions conclusives su
- Page 197 and 198: II.2 Analyse transversale Les deux
- Page 199 and 200: Selon GOUWS - STEYN (2005 : 133) le
- Page 201 and 202: Dictionnaire Boch Dans l’introduc
- Page 203 and 204: Dictionnaire Hachette-Paravia Dans
- Page 205 and 206: LIT (Littérature) 141 64 1 MED (M
- Page 207: Les notes LAN sont aussi très nomb
- Page 211 and 212: Le dictionnaire Garzanti a une marq
- Page 213 and 214: Dans l’analyse qui suit, nous rep
- Page 215 and 216: Cette entrée présente deux faux e
- Page 217 and 218: frappè n.m.invar. (bevanda frullat
- Page 219 and 220: une extension sémantique évidente
- Page 221 and 222: footballeurs ». Il était aisé de
- Page 223 and 224: la danse (casqué, tabarin) et le d
- Page 225 and 226: CONCLUSIONS Dans la première parti
- Page 227 and 228: Il convient maintenant d’avancer
- Page 229 and 230: Dans son article sur la dimension c
- Page 231 and 232: BIBLIOGRAPHIE Dictionnaires Il Boch
- Page 233 and 234: ANTOINE F. (2000), « Proverbes en
- Page 235 and 236: BOULANGER J.-C. (2000), « Quelques
- Page 237 and 238: COLLINOT A. - MAZIERE F. (1997), Un
- Page 239 and 240: DUVAL A. (1993), « Le dictionnaire
- Page 241 and 242: FOURMENT BERNI-CANANI M. (2003b),
- Page 243 and 244: GODDARD C. (1994), « Semantic Theo
- Page 245 and 246: the EURALEX Colloquium held at Inns
- Page 247 and 248: KLEIBER G. (1997), « Sens, référ
- Page 249 and 250: LEWANDOWSKA-TOMASZCZYK B. (1988),
- Page 251 and 252: MASPERI M. (1996), « Quelques réf
- Page 253 and 254: PEETERS B. (2000), « ‘S’engage
- Page 255 and 256: Lexicography/Encyclopédie internat
- Page 257 and 258: SNELL-HORNBY M. (1987), « Towards
II.2.2 Les faux emprunts<br />
Dans ce dernier chapitre, nous étudierons le phénomène des faux gallicismes en italien, tels<br />
qu’ils sont signalés par un dictionnaire de notre corpus, le Garzanti. Nous abordons cette<br />
catégorie de mots dans l’hypothèse qu’ils recèlent une spécificité culturelle, qui témoigne du<br />
contact entre les langues-cultures française et italienne. Nous essaierons de montrer si ces<br />
‘faits de langues’ que sont les faux emprunts peuvent être en corrélation avec des ‘faits de<br />
culture’.<br />
Avant d’aborder le phénomène des faux emprunts, nous croyons qu’il est opportun de<br />
préciser la notion d’emprunt. D’après la définition classique de HAUGEN (1950 : 211),<br />
l’emprunt est une « attempted reproduction in one language of patterns previously found in<br />
another ». Pour qu’il y ait un emprunt, il faut donc un modèle (lexical, syntaxique,<br />
phonétique peu importe) dans une langue-1, que la langue-2 essaie de reproduire.<br />
GUILBERT, dans le Grand Larousse299 signe l’article emprunt, qu’il définit comme le<br />
« procédé par lequel une langue s’incorpore un éléments significatif d’une autre langue » en<br />
le distinguant du xénisme, « emploi dans un texte d’un mot d’une langue étrangère donné<br />
pour tel ». L’emprunt, poursuit GUILBERT, porte presque toujours sur un mot ou une<br />
lexie300 ; c’est un signe arbitraire non motivé 301 (donc structurellement opaque) qui est en<br />
définitive monosémique.<br />
GUILBERT (1975 : 90) ajoute : « L’emprunt consiste dans l’introduction, à l’intérieur du<br />
système, de segments linguistiques d’une structure phonologique, syntaxique et sémantique<br />
conforme à un autre système ». Cette définition est particulièrement intéressante, pour<br />
l’usage qu’elle fait des termes « segments linguistiques » et « structure conforme ». Il peut<br />
donc y avoir emprunt d’unités inférieures au mot (ou à un niveau non lexical) et, surtout,<br />
ces segments doivent être conformes à un système prêteur : il n’est pas indispensable donc<br />
que l’unité empruntée existe effectivement dans une L1, mais il faut que sa présence y soit<br />
en quelque sorte acceptable et cohérente.<br />
La définition de GUSMANI (1981 : 8) est beaucoup plus stricte, par contre, et se rattache à<br />
celle de HAUGEN : « La definizione di prestito spetta solo a quegli elementi che una lingua<br />
ha effettivamente modellato su un’altra », ce qui lui permet de faire la distinction entre vrais<br />
et faux emprunts, ces derniers étant des créations autonomes de la part d’un système<br />
299 Grand Larousse de la langue française en six [sept] volumes, Paris : Larousse, 1972, t. 2, p. 1579.<br />
300 Le terme lexie « comble une lacune entre les termes mot (refusé par beaucoup comme unité linguistique à<br />
valeur générale) et léxème, qui ne dénote souvent que des unités minimales. Les lexies sont les unités de surface<br />
du lexique, les entrées du dictionnaire, qui comprennent les léxèmes, leurs dérivés affixaux et les composés »,<br />
MOUNIN 2004 : 203.<br />
301 Il faut relativiser ce concept d’opacité, toutefois, surtout lorsque les deux langues sont proches et lorsqu’une<br />
langue étrangère est apprise.<br />
209