14.07.2013 Views

UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

entretiennent un rapport de parenté historique, ou présentent une ressemblance<br />

typologique, la xénité se réduit » (ibid.) 19 . Le voisinage entre le français et l’italien n’est pas à<br />

démontrer ; nous essaierons de problématiser cette xénité entre les deux langues, telle<br />

qu’elle se manifeste dans le phénomène majeur de l’écart.<br />

Après avoir discuté les notions de culture et d’interculturel, il est temps de passer aux<br />

répertoires qui font l’objet de cette thèse : les DB.<br />

CALVI (2006 : 98) insiste sur le « profilo interculturale che si richiede oggi ai dizionari » et<br />

sur leur « sguardo interculturale ». Les langues sont envisagées, nous l’avons vu, comme<br />

partie intégrante d’une culture, dont elles véhiculent les contenus de façon privilégiée par<br />

rapport à d’autres codes. Nous tâcherons de montrer si les DB de notre corpus prennent<br />

en compte cette nouvelle perspective, et comment.<br />

LAURIAN (2004 : 11-12) affirme que, d’après une idée bien répandue, « la culture est un<br />

ensemble de connaissances ». Elle se demande par la suite : « Le dictionnaire bilingue peutil<br />

fournir ces connaissances? A-t-il vocation à le faire? Il s’agit d’un savoir encyclopédique<br />

que l’apprenant ou le traducteur doit en principe trouver ailleurs ». Sans doute, mais nous<br />

nous demandons aussi : est-ce qu’il est possible de disjoindre la forme (la langue) et les<br />

contenus (connaissances encyclopédiques), lorsque ces connaissances sont exprimés par<br />

une langue qui leur a donné une forme et les a véhiculés au fil des générations ? Et, plus<br />

radicalement, est-ce qu’une subdivision nette entre connaissance linguistique et<br />

connaissance encyclopédique est possible dans les dictionnaires ? Nous reviendrons dans<br />

les chapitres suivants sur ces questionnements.<br />

Qu’est-ce qui est culturel dans une langue et dans un dictionnaire? Quelles dimensions<br />

convient-il d’aborder?<br />

Nos considérations ne concerneront guère les domaines de la grammaire (syntaxe et<br />

morphologie) et de la phonétique, quoiqu’il ne soit pas exclu que des traits culturels<br />

puissent y être présents aussi. Nous rappelons, entre autres, les études de FOURMENT<br />

BERNI-CANANI (2003b) et WIERZBICKA (1988a), qui ont cru repérer des traits culturels<br />

dans des structures morphologiques aussi.<br />

FOURMENT BERNI-CANANI (2003b) met l’accent sur l’affectivité (en rejoignant les<br />

considérations de SCAVEE-INTRAVAIA : 1979) de l’italien et sur ses marques langagières.<br />

Parmi les « manifestations verbales » qui témoignent de cette « préférence collective », elle<br />

cite notamment l’ « emploi massif de suffixes diminutifs, une préférence pour l’article défini<br />

par rapport à l’indéfini ou au possessif et [...] un emploi particulier du pronom personnel<br />

datif » (FOURMENT BERNI-CANANI 2003b : 90). Il s’agit donc de catégories grammaticales,<br />

qui manifestent pour l’auteure une spécificité culturelle<br />

19 Pour le concept de xénité, cf. WEINRICH (1986).<br />

20

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!