UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...
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Voici donc un autres aspect, le partage, qui sera central tout au long de notre analyse. Une culture, en effet, n’existe qu’en tant qu’elle partage des contenus et des formes, lesquels se sont sédimentés au fil des générations. DA SILVA – TAVARES FERRÃO esquissent une autre définition du terme, dans le cadre de leurs recherches didactiques et en proposent la dernière version. La culture est définie comme un ensemble de savoirs, savoir-faire et de savoir-être d’ordre littéraire, artistique, scientifique, technique et comportemental qui dans sa relation consubstantielle avec la langue compose une discipline (langue-culture) objet des procès complémentaires d’enseignement et d’apprentissage correspondants (2007 : 245). Les auteurs se situent dans la lancée des études sur la lexiculture de R. GALISSON, dont nous nous occuperons dans le chapitre I.9 de cette thèse. L’accent est mis sur la dimension ‘quotidienne’ (comportementale, anthropologique 11 ) de la culture, au-delà de la culture ‘cultivée’ (savante) et sur ses rapports avec la langue, qui en est le véhicule et le moyen pour en garantir l’accès à travers l’enseignement. WIERZBICKA et GALISSON, cela soit dit en passant, seront deux figures récurrentes dans notre thèse : ils ont inauguré deux traditions de recherche (l’approche MSN et la lexiculture) qui explicitent les liens entre langues et cultures, insistant beaucoup sur l’insertion des langues dans leurs communautés respectives et sur les valeurs partagées, véhiculées à travers les discours. Revenons à notre quête terminologique. Une autre définition récente de culture est offerte par SABBAN (2007). En premier lieu, Culture can be characterized in terms of modes of experiencing the world, in particular modes of conceptualizing and evaluating it as offered by language, shared by members of a group or society in a specific living environment and contributing to a culture’s mental model of the world, or its particular worldview (2007 : 591). Cette définition est plutôt exhaustive, à notre sens. Elle met l’accent sur le lien indissoluble entre langue et culture, sur la dimension collective du langage et sur l’image mentale du monde qui se crée par ce biais. Il faut aussi insister sur ceci : la culture est véhiculée par le langage, qui contribue à son tour, par un mécanisme de rétroaction, à former un modèle mental de la culture et à sa Weltanschauung. Deuxièmement, poursuit l’auteure, « a culture can be characterized in terms of shared models of social behaviour » (ibid.). Troisièmement, « a culture can be characterized in 11 LIJNEN (2005 : 28) distingue la culture cultivée de la culture anthropologique : « La première catégorie réunit les savoirs encyclopédiques dans des domaines tels que la littérature, la musique, l’art, etc. La deuxième catégorie regroupe, en revanche, les traditions d’une civilisation, les façons de vivre et de se conduire ». 16
terms of shared traditions, which have accumulated historically and are part of its collective memory. These may be encountered on the level of thought (convictions, mental stereotypes) as well as of social behaviour (e.g. ceremonies, rites and rituals) » (ibid.). Il est évident que le niveau qui nous intéresse en priorité est le premier, à savoir la façon dont les langues restituent une vision du monde donnée. Mais aussi le deuxième (qui concerne les modèles de comportement) et le troisième (qui concerne les traditions partagées) sont pertinents, dans la mesure où la langue enregistre ces comportements et ces traditions (intellectuelles ou sociales). Nous verrons dans la deuxième partie, dans la partie consacrée aux exemples, une approche de cette dimension sémio-culturelle. Dans les définitions qu’on a abordés, les liens entre langue et culture commencent à se tisser. NIDA (2001 : 13), ayant défini la culture comme « the totality of beliefs and practices of a society », en retrace des similitudes avec la langue, à savoir : « early acquisition, loss, collective activity, variability, change, bundles of features, and sociosemiotic factors ». A l’instar de la culture, la langue est acquise tôt dans le développement de l’individu ; il est toujours possible de l’oublier ; elle est caractérisée par une activité collective, par la variation et par une grande dynamique interne ; en elle agissent des phénomènes concomitants ; pour ce qui est des facteurs sociosémiotiques, ils relèvent du niveau iconique (basé sur la similarité), déictique (basé sur l’association) et conventionnel (l’arbitraire du signe). Selon NIDA, la différence principale entre ces deux systèmes c’est que la langue « can be used to speak about itself [...], can be used to describe its own structures ». Il s’agit bien entendu de la fonction métalinguistique, qui nous donne la possibilité de voir la langue comme instrument et comme objet de l’analyse. C’est ce que nous essaierons de faire, cherchant à limiter les distorsions de cette perspective bifocale. D’autres auteurs ont proposé des définitions intéressantes : KASSAI (1994 : 509) définit la culture comme « l’ensemble des connotations partagées par la communauté ». Nous nous arrêterons sur la notion de connotation dans le chapitre I.8. Pour DUFAYS (1997 : 317), « la culture est à proprement parler clichée dans les mots ». Dans cette optique, les mots deviennent des réceptacles et des véhicules de culture. Il sera question de ce thème en particulier dans le chapitre I.9. DOBROVOLSKIJ – PIIRAINEN (1988 : 5) parlent de culture comme de « shared knowledge about different semiotic codes, i.e. not about the world directly, but about semiotic reflections of the world ». Puis les auteurs évoquent la définition de l’école de Moscou- Tartu, selon laquelle Culture can be regarded as an entirety of various cultural codes, such as religions, myths, fairy-tales, popular beliefs as well as fine arts, architecture, literature and music [...]. These codes are labeled as ‘secondary modeling systems’, i.e. they are interpreted as supplementary superstructures based on natural language (ibid.). 17
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Il est évident que le niveau qui nous intéresse en priorité est le premier, à savoir la façon<br />
dont les langues restituent une vision du monde donnée. Mais aussi le deuxième (qui<br />
concerne les modèles de comportement) et le troisième (qui concerne les traditions<br />
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traditions (intellectuelles ou sociales). Nous verrons dans la deuxième partie, dans la partie<br />
consacrée aux exemples, une approche de cette dimension sémio-culturelle.<br />
Dans les définitions qu’on a abordés, les liens entre langue et culture commencent à se<br />
tisser. NIDA (2001 : 13), ayant défini la culture comme « the totality of beliefs and practices<br />
of a society », en retrace des similitudes avec la langue, à savoir : « early acquisition, loss,<br />
collective activity, variability, change, bundles of features, and sociosemiotic factors ». A<br />
l’instar de la culture, la langue est acquise tôt dans le développement de l’individu ; il est<br />
toujours possible de l’oublier ; elle est caractérisée par une activité collective, par la<br />
variation et par une grande dynamique interne ; en elle agissent des phénomènes<br />
concomitants ; pour ce qui est des facteurs sociosémiotiques, ils relèvent du niveau<br />
iconique (basé sur la similarité), déictique (basé sur l’association) et conventionnel<br />
(l’arbitraire du signe). Selon NIDA, la différence principale entre ces deux systèmes c’est que<br />
la langue « can be used to speak about itself [...], can be used to describe its own<br />
structures ». Il s’agit bien entendu de la fonction métalinguistique, qui nous donne la<br />
possibilité de voir la langue comme instrument et comme objet de l’analyse. C’est ce que<br />
nous essaierons de faire, cherchant à limiter les distorsions de cette perspective bifocale.<br />
D’autres auteurs ont proposé des définitions intéressantes : KASSAI (1994 : 509) définit la<br />
culture comme « l’ensemble des connotations partagées par la communauté ». Nous nous<br />
arrêterons sur la notion de connotation dans le chapitre I.8.<br />
Pour DUFAYS (1997 : 317), « la culture est à proprement parler clichée dans les mots ». Dans<br />
cette optique, les mots deviennent des réceptacles et des véhicules de culture. Il sera<br />
question de ce thème en particulier dans le chapitre I.9.<br />
DOBROVOLSKIJ – PIIRAINEN (1988 : 5) parlent de culture comme de « shared knowledge<br />
about different semiotic codes, i.e. not about the world directly, but about semiotic<br />
reflections of the world ». Puis les auteurs évoquent la définition de l’école de Moscou-<br />
Tartu, selon laquelle<br />
Culture can be regarded as an entirety of various cultural codes, such as religions, myths,<br />
fairy-tales, popular beliefs as well as fine arts, architecture, literature and music [...]. These<br />
codes are labeled as ‘secondary modeling systems’, i.e. they are interpreted as supplementary<br />
superstructures based on natural language (ibid.).<br />
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