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14.07.2013 Views

Toujours dans la direction italien-français, les dérivés des noms propres aussi recèlent une valeur culturelle certaine car ils témoignent de l’importance du personnage évoqué. ariostesco agg. de l’Arioste. arlecchinesco agg. à la façon d’Arlequin. Nous avons essayé de tracer quelques pistes de recherche pour une étude culturelle des écarts. A travers les remarques que nous avons faites, nous recherchons moins l’unité du consensus que le désir de stimuler un débat sur le rôle de la culture dans la lexicalisation des formes. Arrivant aux conclusions, il convient tout d’abord de souligner l’ampleur des phénomènes in absentia, dont il est toujours difficile d’évaluer le poids. De façon générale, nous pouvons affirmer qu’il y a des milliers de cas où l’équivalence L1-L2 tient au niveau du lexème près. Le fait que, d’un côté, le français et l’italien fassent partie de la même famille de langues et, de l’autre, que les communautés linguistiques des francophones (de France, surtout) et des italophones partagent un monde d’expérience qui est pareil à bien des égards, explique cette convergence de façon définitive, à notre avis. Pour ce qui est des écarts sémantiques que nous n’avons pas mentionnés, sans doute la majorité, nous croyons qu’il est très risqué d’avancer des hypothèses quant à leur dimension culturelle. La lexicalisation des formes a suivi des parcours qui ont duré parfois des siècles et dont il est difficile de trouver une origine claire. Evidemment, nous n’ignorons non plus les facteurs internes, inhérents au système linguistique, qui ont pu amener à la lexicalisation d’un mot. Etant donné la non existence d’un point d’Archimède au-delà des langues, il est évidemment impossible de dire qu’une langue a trouvé une forme synthétique (un ‘mot’) pour définir ce qu’une autre langue n’a fait que de forme analytique. Les deux languescultures que nous avons étudiées, le français et l’italien, sont suffisamment indépendantes l’une de l’autre pour que l’évolution de leur lexique suive des chemins tout à fait autonomes. Au point de vue grammatical, il est évident que, parmi les écarts culturels, ce sont les substantifs qui se taillent la part du lion. La raison nous paraît claire : le nom est « la forme que doit revêtir une entité pour devenir objet de référence » (KLEIBER 1997 : 19, n. 22). Il nous paraît intéressant de faire maintenant quelques réflexions sur la fréquence des mots qui produisent les écarts que nous avons répertoriés. 116

Nous avons repéré beaucoup de mots marqués comme ‘rares’ ou ‘non fréquents’ dans notre corpus. Parmi les mots de notre corpus, les seuls mots fondamentaux 182 sont les suivants : afa, accennare, ambulatorio et anziano. D’autres mots assez fréquents nous paraissent alludere, antiorario et antiquariato. En ce qui concerne le français, parmi les mots qui engendrent des ES, les seuls relativement fréquents nous semblent affadir, arrière-pensée 183 et assurer dans le sens familier de « être très bon (dans un domaine) ». Il est donc évident que la probabilité qu’il y ait un écart lexical augmente de façon inversement proportionnelle à la fréquence des lemmes en question. Est-ce le fait du contact entre L1 et L2 (français et italien)? Beaucoup de lemmes qui présentent un écart au niveau de l’équivalence ne sont pas présents dans tous les quatre dictionnaires de notre corpus, qui ont cependant une nomenclature assez extensive 184 . Les lexèmes qui restent à la périphérie du système sont nécessairement moins présents dans les échanges L1-L2 et exercent (ou ont exercé) une pression moins forte en vue d’une éventuelle création en L2 sur la base d’un modèle L1. Les échanges, il est possible d’affirmer, encouragent un nivellement de l’équivalence vers un rapport un signe : un signe. Finalement, à l’aune des contributions dont nous avons fait état dans la première partie 185 , comment pouvons-nous résumer la valeur culturelle des ces écarts ? En renversant l’expression de R. GALISSON, nous pouvons affirmer que les écarts culturelles se produisent à partir de mots à charge culturelle non partagée entre L1 et L2. L’écart devient donc l’indice d’une non équivalence au niveau linguistique et culturel. Afin d’envisager la dimension interculturelle des DB, il est aussi nécessaire de concevoir les mots comme des déclencheurs 186 , plus précisément des déclencheurs de représentations 187 , qui rendent compte de l’épaisseur du langage 188 . Le lexique, à travers les relations qu’il entretient avec l’extralinguistique, se confirme donc un lieu privilégié pour l’étude des traits culturels dans la langue. 182 D’après le marquage du monolingue italien Garzanti. 183 Ce n’est pas un hasard, nous croyons, si le gallicisme arrière-pensée figure dans les deux monolingues italiens GI et DeM. Curieusement, les dictionnaire de notre corpus, n’ont pas fait recours à cet emprunt dans la traduction de l’entrée. 184 HP constitue, partiellement, une exception comme nous l’avons vu. 185 Notamment dans I.9. 186 CLAS-ROBERTS (2003 : 238) 187 ROBERT (2003 : 263). 188 Ibid. 117

Nous avons repéré beaucoup de mots marqués comme ‘rares’ ou ‘non fréquents’ dans<br />

notre corpus. Parmi les mots de notre corpus, les seuls mots fondamentaux 182 sont les<br />

suivants : afa, accennare, ambulatorio et anziano. D’autres mots assez fréquents nous paraissent<br />

alludere, antiorario et antiquariato.<br />

En ce qui concerne le français, parmi les mots qui engendrent des ES, les seuls relativement<br />

fréquents nous semblent affadir, arrière-pensée 183 et assurer dans le sens familier de « être très<br />

bon (dans un domaine) ».<br />

Il est donc évident que la probabilité qu’il y ait un écart lexical augmente de façon<br />

inversement proportionnelle à la fréquence des lemmes en question. Est-ce le fait du<br />

contact entre L1 et L2 (français et italien)? Beaucoup de lemmes qui présentent un écart au<br />

niveau de l’équivalence ne sont pas présents dans tous les quatre dictionnaires de notre<br />

corpus, qui ont cependant une nomenclature assez extensive 184 .<br />

Les lexèmes qui restent à la périphérie du système sont nécessairement moins présents dans<br />

les échanges L1-L2 et exercent (ou ont exercé) une pression moins forte en vue d’une<br />

éventuelle création en L2 sur la base d’un modèle L1. Les échanges, il est possible<br />

d’affirmer, encouragent un nivellement de l’équivalence vers un rapport un signe : un signe.<br />

Finalement, à l’aune des contributions dont nous avons fait état dans la première partie 185 ,<br />

comment pouvons-nous résumer la valeur culturelle des ces écarts ?<br />

En renversant l’expression de R. GALISSON, nous pouvons affirmer que les écarts<br />

culturelles se produisent à partir de mots à charge culturelle non partagée entre L1 et L2. L’écart<br />

devient donc l’indice d’une non équivalence au niveau linguistique et culturel.<br />

Afin d’envisager la dimension interculturelle des DB, il est aussi nécessaire de concevoir les<br />

mots comme des déclencheurs 186 , plus précisément des déclencheurs de représentations 187 , qui<br />

rendent compte de l’épaisseur du langage 188 . Le lexique, à travers les relations qu’il<br />

entretient avec l’extralinguistique, se confirme donc un lieu privilégié pour l’étude des traits<br />

culturels dans la langue.<br />

182 D’après le marquage du monolingue italien Garzanti.<br />

183 Ce n’est pas un hasard, nous croyons, si le gallicisme arrière-pensée figure dans les deux monolingues italiens<br />

GI et DeM. Curieusement, les dictionnaire de notre corpus, n’ont pas fait recours à cet emprunt dans la<br />

traduction de l’entrée.<br />

184 HP constitue, partiellement, une exception comme nous l’avons vu.<br />

185 Notamment dans I.9.<br />

186 CLAS-ROBERTS (2003 : 238)<br />

187 ROBERT (2003 : 263).<br />

188 Ibid.<br />

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