UNIVERSITÀ CATTOLICA DEL SACRO CUORE MILANO Dottorato ...
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ces écarts (les signes renvoyant aux realia) est évidemment placé ailleurs pour B, G, HP, à savoir dans les notes culturelles 162 . SL, nous l’anticipons ici, est dépourvu de ces lieux textuels, demeurant ainsi un dictionnaire de langue ‘pur’. Le nombre d’écarts morphologiques (EM) augmente considérablement pour tous les dictionnaires : B (de 21 à 99), G (de 9 à 83), HP (de 4 à 73) et SL (de 13 à 99). De nombreux cas concernent les adverbes italiens en –ment. Comme l’observait STATI (1986 : 13), « Les adverbes français en –ment et it. en –mente ne sont pas toujours interchangeables dans les textes, bien qu’ils aient en général la même signification. En outre il y a une foule de dérivés en –mente dépourvus d’un pendant français en –ment ». Cette dernière affirmation est bien confirmée par notre analyse. Nous pouvons citer, parmi beaucoup d’autres, les cas suivants: accademicamente, accoratamente, acutamente, affettivamente, altruisticamente, ampollosamente, anacronisticamente, analogamente, animatamente, appositamente, approfonditamente, asimmetricamente, autonomamente, autorevolmente, qui n’ont pas d’équivalents en –ment. Examinons une autre paire, cette fois suffixale : le français -ité vs l’italien -ità. Dans la direction français-italien, on relève seulement quatre cas où un substantif en -ité n’a pas d’équivalent lexicalisé en italien : analité, approbativité, aséismicité, alimentarité. Nous remarquons par ailleurs qu’il s’agit de mots peu usités, voire techniques. En ce qui concerne l’italien, nous avons relevé dix-neuf cas dans le sens inverse (abitualità, abrasività, acquaticità, affezionabilità, alcolicità, allusività, angolosità, annosità, annullabilità, anzianità, apartiticità, appellabilità, approssimabilità, arenosità, ariosità, artisticità, assertività, assimilabilità, autoreferenzialità). La tendance à l’abstraction se révèle beaucoup plus accentuée dans l’italien que dans le français, pour ce qui est de ce suffixe. S’agirait-il d’une « approche naturelle de la réalité qui est très caractéristique de la mentalité italienne », comme l’affirment SCAVEE – INTRAVAIA (1979 : 131) ? Il faudrait évidemment des recherches plus poussées, mais ce cas d’écart nous a paru significatif 163 . Un autre cas, relevant plus de la dictionnairique que de la morphologie, est mis en évidence par cette petite série, tirée de B. archibête agg. (fam.) quanto mai stupido. archicomble agg. (fam.) pieno zeppo archifaux agg. 162 Cf. infra, II.2.1. 163 Au point de vue de nos statistiques, cependant, nous faisons remarquer que les substantifs en –ità que nous venons de citer donnent lieu à des écarts sémantiques plutôt qu’à des écarts morphologiques ; leur sens n’est pas totalement prévisible à partir de leur forme, comme dans le cas des adverbes en –mente ou adjectifs formés à partir du participe présent. Pourtant, il nous a paru opportun de les présenter ici car ils montrent une constante morphologique. 104
(fam.) completamente falso. archifou agg. m. (fam.) matto da legare. Ces quatre adjectifs donnent lieu à autant d’écarts morphologiques. Cependant, des traductions telles que stupidissimo pour archibête, ou falsissimo pour archifaux auraient évité cet écart ; le suffixe du superlatif italien aurait sans doute été un pendant adéquat pour rendre le préfixe français. Quant aux écarts terminologiques (ET), voici les chiffres: dans B ils passent de 57 à 157, dans G de 71 à 107, dans HP de 11 à 50, dans SL de 28 à 135. Encore une fois, nous voyons des écarts qui se creusent du côté italien-français, cette fois au niveau des langues de spécialité. La plupart des domaines de spécialité sont représentés, mais nous pouvons souligner une forte présence des termes du droit, de la marine, de l’aéronautique et de l’armée. Pour ce qui est de la valeur linguistique de ces écarts, elle est sans aucun doute plus réduite que pour les autres : ces écarts concernent des termes, qui sont la plupart des cas monosémiques (du moins dans le domaine concerné) et qui paraissent dans les discours des experts, surtout à l’écrit. Il est par conséquent évident que leur valeur expressive est très limitée, voire inexistante. Mais nous reviendrons sur ce point lorsque nous aborderons la valeur culturelle des écarts. Les écarts sémantiques (ES) sont sans aucun doute les plus intéressants au niveau de notre analyse. Les écarts qui font partie de cette catégorie ont passé le test du méta-corpus d’exclusion : autrement dit, aucun des trois autres dictionnaires du corpus n’a proposé d’équivalent monolexématique pour le mot-entrée (ou pour l’acception concernée) 164 . Nous pouvons donc affirmer que, selon toute vraisemblance, ces mots ou acceptions ne peuvent pas être traduits par un lexème ou par un synthème 165 . En outre, il s’agit d’écarts qui ne concernent ni les langues de spécialité (ils seraient des ET), ni la ‘forme’ des mots (ils feraient partie des EM), ni encore des référents non partagés (il s’agirait d’ER). Nous touchons ici au cœur du phénomène de l’anisomorphisme, tel que nous l’avons analysé au cours de la première partie 166 . Nous pouvons remarquer, d’emblée, que la distinction entre ES et ER, n’est pas toujours aisée. Prenons le cas suivant : abri-sous-roche s. m. 164 Il se peut aussi, naturellement, que le mot ou l’acception soient tout simplement absents dans les autres dictionnaires du corpus. 165 Voir infra, II.1.3. 166 Cf. I.4. 105
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traductions telles que stupidissimo pour archibête, ou falsissimo pour archifaux auraient évité cet<br />
écart ; le suffixe du superlatif italien aurait sans doute été un pendant adéquat pour rendre<br />
le préfixe français.<br />
Quant aux écarts terminologiques (ET), voici les chiffres: dans B ils passent de 57 à 157,<br />
dans G de 71 à 107, dans HP de 11 à 50, dans SL de 28 à 135. Encore une fois, nous<br />
voyons des écarts qui se creusent du côté italien-français, cette fois au niveau des langues<br />
de spécialité. La plupart des domaines de spécialité sont représentés, mais nous pouvons<br />
souligner une forte présence des termes du droit, de la marine, de l’aéronautique et de<br />
l’armée. Pour ce qui est de la valeur linguistique de ces écarts, elle est sans aucun doute plus<br />
réduite que pour les autres : ces écarts concernent des termes, qui sont la plupart des cas<br />
monosémiques (du moins dans le domaine concerné) et qui paraissent dans les discours des<br />
experts, surtout à l’écrit. Il est par conséquent évident que leur valeur expressive est très<br />
limitée, voire inexistante. Mais nous reviendrons sur ce point lorsque nous aborderons la<br />
valeur culturelle des écarts.<br />
Les écarts sémantiques (ES) sont sans aucun doute les plus intéressants au niveau de<br />
notre analyse. Les écarts qui font partie de cette catégorie ont passé le test du méta-corpus<br />
d’exclusion : autrement dit, aucun des trois autres dictionnaires du corpus n’a proposé<br />
d’équivalent monolexématique pour le mot-entrée (ou pour l’acception concernée) 164 . Nous<br />
pouvons donc affirmer que, selon toute vraisemblance, ces mots ou acceptions ne peuvent<br />
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concernent ni les langues de spécialité (ils seraient des ET), ni la ‘forme’ des mots (ils<br />
feraient partie des EM), ni encore des référents non partagés (il s’agirait d’ER). Nous<br />
touchons ici au cœur du phénomène de l’anisomorphisme, tel que nous l’avons analysé au<br />
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Nous pouvons remarquer, d’emblée, que la distinction entre ES et ER, n’est pas toujours<br />
aisée. Prenons le cas suivant :<br />
abri-sous-roche s. m.<br />
164 Il se peut aussi, naturellement, que le mot ou l’acception soient tout simplement absents dans les autres<br />
dictionnaires du corpus.<br />
165 Voir infra, II.1.3.<br />
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